COMM UNAUTE FRAN~AISE DE BELGIQUE
UNITE D'ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT RURAL
ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMERCIALISATION DU CACAO EN
ZONE FORESTIERE DU SUD CAMEROUN
Mémoire de fin d'études présenté
par: FOLEFACK Denis Pompidou
Promoteur: Prof. Philippe LEBAILLY En vue de l'obtention du
Diplôme
d'Etudes Spécialisés en Economie
et Sociologies rurales
D.E.S interuniversitaire FUSAGx/UC L
Année académique 2002-2003
2003 (c)Toute reproduction du présent document, par
queIque procédé que ce soit est soumise a I'autorisation de
I'auteur et de I'autorité académique de Ia facuIté
universitaire des sciences agronomiques de GembIoux.
Le présent document n'engage que son auteur.
Au terme de ce travail, je tiens a exprimer mes sentiments de
reconnaissance a:
- Monsieur le professeur Philippe LEBAILLY pour avoir
dirigé ce travail avec une attention soutenue, pour ses qualités
scientifiques et humaines qui m'ont aidé et guidé tout au long de
la réalisation de ce travail.
- Madame Monika BECK et monsieur Thomas DOGOT pour l'encadrement
et les critiques apportés en vue d'améliorer la qualité de
ce document.
- Tous les enseignants et le personnel de l'unité
d'économie et développement rural de la Faculté
universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et de
l'unité d'économie rurale de l'Université de Catholique de
Louvain la Neuve (UCL) pour la qualité excellente de leur relation
humaine et encouragement durant cette formation.
- La Direction Général de la Coopération
et le Développement (DGCD) a travers la Coopération Universitaire
au Développement (CUD) pour m'avoir permis de participer a cette
formation de DES interuniversitaire en Economie et Sociologie rurales.
- Dr Jim GOCKOWSKI, pour m'avoir permis d'utiliser la base
des données du Sustainable Tree Crops Program (STCP) a l'lnstitut
International de l'Agriculture Tropical (IITA) Cameroun pour la confession de
ce document.
- Toute ma famille et mes amis en Belgique et au Cameroun, pour
le soutien moral adressé tout au long de cette formation.
- Tous mes supérieures hiérarchiques au Cameroun
pour m'avoir permis de participer a cette formation.
- En fin a toutes les personnes ayant participées de
prêt ou de loin a la réalisation de ce travail.
RESUME
Les politiques d'ajustement structurel, depuis plusieurs
années remettent en cause les offices de commercialisation entant
qu'outils des politiques publiques cacaoyères et incitent a la
libéralisation. Notre étude s'intéresse a l'analyse du
système de commercialisation du cacao après la
libéralisation du marché en zone forestière du sud
Cameroun. Les résultats d'analyse montrent d'importantes mutations
institutionnelles, avec une redistribution des rOles entre les
différents opérateurs de la filière. Le transfert de
responsabilité dans la commercialisation de cacao de l'Etat vers le
secteur privé, s'est révélé insuffisante a
satisfaire entièrement les attentes des producteurs. En plus, l'on
remarque que les producteurs éprouvent des réels problèmes
d'adaptation, et d'énormes difficultés au niveau du financement
des exploitations, de l'approvisionnement en intrants agricoles, de la lutte
phytosanitaire et de la vente de leur production. Tout ceci a un impact
négatif sur la qualité du cacao produit, avec pour effet pervers
la perte de la compétitivité du label camerounais au
marché international. Bien plus, suite a des fluctuations permanentes
des prix et un abandon des producteurs a eux-mémes, on observe une
réduction drastique des revenus des paysans et de leur niveau de vie.
Par ailleurs, l'analyse de la structure du marché montre un rOle
prépondérant des opérateurs privés dans le circuit
de commercialisation. Le marché de la zone, bien que concurrentiel est
affecté par des nombreuses distorsions, qui rendent le fonctionnement
imparfait. En observant les formes et le niveau de concentration du
marché de cacao, il nécessite des reformes institutionnelles et
législatives, si l'on veut a moyen et a long terme résoudre les
multiples problèmes auxquels font face les prod ucteurs et assurer un
bon fonctionnement des marchés, et a une meilleure contribution des
revenus tirés du processus de libéralisation au
développement rural.
For several years now, structural adjustment policies have
called into question state-owned marketing structures as tools for public
policies on cacao and have instead encouraged liberalization. This study is
concerned with the analysis of the cocoa marketing system after the
liberalization of the market in forest zone of south Cameroon. The results of
the analysis reveal important institutional changes, with redistribution of
roles between the various actors of the marketing channel. Transfer of
responsibility in the marketing of cocoa from the state to the private sector
proved insufficient to entirely satisfy the expectations of producers.
Moreover, it is noticed that the producers face serious adaptation problems,
and enormous difficulties in financing their enterprises, provisioning of
agricultural inputs, phytosanitory control, and sale of their production. These
have had a negative impact on the quality of cocoa produced, with the pervasive
effect of the loss of the competitiveness of the Cameroon-label in the
international market. Much more, as a result of permanent fluctuations in
prices and the fact that producers have been abandoned to themselves, one
observes a drastic fall in the level of incomes of cocoa producers and in their
standard of living. Elsewhere, the analysis of the market structure reveals a
dominant role of private agents in the marketing chain. Although competitive,
the market in the zone is affected by a number of distortions, which renders
it's functioning imperfect. Taking into consideration the types and level of
concentration of the cocoa market, institutional and legislative reforms are
required if one wishes to solve in the medium and long term the numerous
problems faced by producers, and to ensure good functioning of markets, and a
better contribution of the revenue derived from the liberalization process to
rural development.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS........................................................................................................
i
RESUME...............................................................................................................ii
ABSTRACT............................................................................................................iii
SOMMAIRE.............................................................................................................iv
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES..............................................................................vii
SIGLES ET ABREVIATIONS
......................................................................................viii
CHAPITRE I:
INTRODUCTION...................................................................................1
1.1.
PROBLEMATIQUE....................................................................................1
1.2. L'OBJECTIF DE
L'ETUDE...........................................................................2
1.3. L'IMPORTANCE DE
L'ETUDE.....................................................................3
1.4. L'ORGANISATION DE
L'ETUDE..................................................................3
1.5. LIMITATION DE
L'ETUDE..........................................................................3
CHAPITRE II: REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE...................................................................5
2.1. DEFINITION DE QUELQUES
CONCEPTS........................................................5
2.2. LES STRATEGIES DE COMMERCIALISATION DU
CACAO..............................6 2.2.1. Les systèmes
originels de commercialisation et de stabilisation.........6 2.2.1.1. Le
dispositif
institutionnel.............................................................7
2.2.1.2. Le système de prix et
stabilisation...............................................7
2.2.1.3. La commercialisation du
produit...................................................8
2.2.2. Le dysfonctionnement des structures de
commercialisation.............10 2.2.3. Reforme dans le cadre de
l'ajustement structurel et commercialisation des cultures
d'exportation..........................................11
2.2.3.1. Dispositif institution
nel.................................................................12
2.2.3.2. Système de prix et
stabilisation.....................................................13
2.2.3.3. La commercialisation du
produit...................................................13
2.3 BILAN DE LA REFORME DANS LE CADRE DE
L'AJUSTEMENTSTRUCTUREL.........14
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
...............................................................................16
3.1. PRESENTATION DU
CAMEROUN.................................................................16
3.2.
CHOIXDELAZONED'ETUDE......................................................................18
3.3. PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE........................................................19
3.3.1. Le milieu
naturel............................................................................19
3.3.1.1. La
localisation............................................................................19
3.3.1.2. Le
relief......................................................................................
20 3.3.1.3. Les
sols.......................................................................................20
3.3.1.4. Le
climat...................................................................................20
3.3.1.5. La
végétation............................................................................21
3.3.2. Le milieu
humain..........................................................................21
3.3.3. Les activités
agricoles...................................................................21
3.4. METHODE ET COLLECTE DES
DONNEES.......................................................22
3.4.1. Choix et tai!!e de
!'échanti!!on.......................................................22
3.4.2. Réalisation de
l'enquête...............................................................24
3.5. TYPES DE
DONNEES...............................................................................24
3.6. METHODE D'ANALYSE DES
DONNEES......................................................24
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS..........................................25 4.1.
CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
EXPLOITATIONS................25 4.1.1. Répartition des
chefs de ménage par sexe....................................25
4.1.2. Age moyen des chefs
d'exploitation..............................................25
4.1.3. Répartition des chefs d'exploitation suivant le niveau
d'instruction.....26 4.1.4. Taille et composition du
ménage...................................................27
4.1.5. Principales sources et leur contribution dans le revenu du
ménage... 27 4.1.6. Equipements du ménage
agricole..................................................28
4.2. SERVICE AGRAIRE DANS LA
ZONE...........................................................30
4.2.1. Principaux fournisseurs et utilisation d'intrants dans la
zone................30 4.2.2. Accès et source de
crédit des producteurs....................................32
4.2.3. Organisation paysanne et les services fournis aux
paysans...............33 4.2.4. Source d'in formation sur !a
situation du marché.............................34
4.3. COMMERCIALISATION DU
CACAO........................................................35
4.3.1. Période de vente et d'encaissement par les
producteurs..................35 4.3.2. Manipulation post
récolte (fermentation, séchage et conservation) 36 4.3.3.
Collecte du produit
..................................................................36
4.3.4. Principaux acheteurs de cacao dans !a
zone.................................37 4.3.5. Formation du prix
et prix d'achat dans la zone...............................38
4.3.6. Quantité et qua!ité du cacao vendu par
producteur.......................40 4.3.7. Circuit de
commercialisation du cacao dans la zone.......................41
4.3.8. Régulation de l'environnement du secteur cacao au
Cameroun......43 4.3.9. Contraintes de !a commercia!isation du
cacao..............................44
CHAPIlRE V: CONCLUSION El
RECOMMANDAlIONS...................................................
46 5.1.
CONCLUSION.......................................................................................46 5.2.
RECOMMANDATIONS..............................................................................47 REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................48 ANNEXES............................................................................................................51
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1: Caractéristiques du climat de la zone
........................................................21
Tableau 2: La structure des ménages de la zone
.........................................................21
Tableau 3: Distribution spatiale de l'échantillon dans la zone de
forét humide................23 Tableau 4: Sexe du chef de
ménage..........................................................................25
Tableau 5 : Age moyen des chefs
d'exploitation...........................................................25
Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs
d'exploitation...............................................26
Tableau 7: Taille et composition du
ménage................................................................27
Tableau 8: Principaux équipements et matériels agricoles des
ménages dans la zone ... .29 Tableau 9 : Accès et source de
crédit
.........................................................................32
Tableau 10: Principales sources d'information sur la situation du
marché.......................34 Tableau 11: Type
d'acheteur du
cacao......................................................................37
Tableau 12 : Quantité et qualité du cacao vendu par
exploitant...................................40
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de situation du
Cameroun...................................................................16
Figure 2: Carte du Cameroun et la zone d'étude
........................................................19 Figure
3: Principales sources et leur contribution dans le revenu du
ménage..................27 Figure 4: Principaux
fournisseurs d'intrants dans la
zone.................................................30 Figure 5:
Evolution du prix d'achats aux producteurs au
Cameroun..............................39 Figure 6 : Circuit de
commercialisation du cacao dans la
zone.....................................42
SIGLFS FT ABRFVIATIONS
ASPPA : Appui auxStratégies Paysannes eta la
Professionnalisation de l'Agriculture
BM : Banque Mondiale
CAF : CoOt Assurance Fret
CAV : Commission d'Achat et de Vérification
CFA : Communauté Financière Africaine
CICC : Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café
CNUCED : Commission des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement
CRI : CoOt en Ressources Intérieures
CUD : Coopération Universitaire au Développement
DGCD : Direction Générale de la Coopération
au Développement
FMI : Fond Monétaire International
FOB :Free on Board
FUSAGx : Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques
de Gembloux
IITA : International Institute of Tropical Agriculture
NPMB : National Produce Marketing Board
ONCC : Office National de Commercialisation du Café
Cacao
ONCPB : Office National de Commercialisation des Produits de
Base
PIB : Produit Intérieur Brut
STCP : Sustainable Tree Crops Program
UCL : Université Catholique de Louvain
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. PROBLEMATIQUE
Sous les tropiques, les cultures pérennes comme le
cacao sont régulièrement pratiqués en plantation paysannes
(Ruf, 1995; Endamana et a!, 2000). Elles jouent un rOle important dans
l'économie des pays du bassin du Congo et, sont l'une des principales
sources de revenus monétaires pour les paysans de la zone
forestière du Sud Cameroun et occupe au moins 60% des superficies
cultivées (Sonwa et a!, 2000).
Au milieu des années 80, les cours mondiaux de la
plupart des produits tropicaux ont entamé une longue chute pour se
retrouver en termes constants a leur niveau plus bas (Lebailly, 1997; Freud et
a!, 2000). Le cacao, l'une des principales denrées tropicales n'a pas
échappé a cette crise des cours mondiaux. Le marché
étant stratégique pour la plupart des pays producteurs car, a la
différence de nombreuses autres denrées tropicales, ce produit
est essentiellement exporté, et par là une source de devises et
taxes importantes.
La crise des cours du cacao a ainsi entraIné une baisse
considérable des exportations, affectant directement des pans entiers du
monde rural, et a compromis l'équilibre du budget de l'Etat (Gockowski
et Dury, 1999). Cette baisse des recettes d'exportation a donné lieu a
des vifs débats sur le rOle que jouait l'Etat dans la filière des
cultures d'exportation. Ainsi, pour améliorer la
compétitivité, fallait-il dévaluer la monnaie et
libéraliser la commercialisation afin de réduire le poids de
l'aval, ou encore maintenir les marges a travers une gestion étatique de
la filière? Ainsi, pour résoudre cet épineux
problème, au milieu des années 90 a suivit respectivement la
dévaluation du Fcfa et la libéralisation de la filière
cacao (Freud et a!, 2000).
Ainsi, des mesures d'ajustement structurel ont
été introduites dans maints pays en développement et
notamment dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne pour favoriser le
redressement économique. Pour les responsables, la reprise serait
obtenue grace a la stabilité économique rendue possible par la
réduction des déficits budgétaires et la maItrise de
l'inflation (Shepherd et Farolfi, 1999).
Depuis la crise cacaoyère et l'adoption des mesures de
libéralisation de la vie économique au Cameroun, le mode de
gestion des cacaoyères a subi des modifications et des mutations
importantes. Ainsi, les effets conjugués de la baisse des prix des
cultures pérennes sur le marché mondial et la
libéralisation des filières cacao ont entraIné un abandon
des opérations d'entretien et de traitements phytosanitaires jadis
gratuitement réalisées par l'Etat. Cela a entraIné par
conséquent une réduction des rendements et des revenus des
cacaoculteurs au Cameroun (Sonwa et a!, 2000; Douya et Temple, 2001).
Cela entraIne une perte du potentiel d'avantage comparatif qui
constitue un des éléments principaux de la
compétitivité du cacao camerounais au marché international
(Banque Mondiale, 1998). Ainsi, face un marché international sensible a
des fluctuations des prix et a des conditions climatiques, il paraIt
nécessaire d'améliorer la productivité des facteurs de
productions et de mieux gérer ou organiser le système de
commercialisation du cacao au Cameroun. Cela ne peut aboutir qu'à
travers une analyse complète du système de commercialisation du
cacao en zone de foréts humides du Sud Cameroun.
Ainsi, afin de mieux profiler cette étude, il paraIt
nécessaire de se poser un certain nombre de questions:
· Quelles sont les caractéristiques des producteurs
de cacao en ces périodes de profondes mutations du marché?
· Quels sont les acteurs susceptibles d'intervenir de
manière significative sur le déroulement des échanges de
cacao dans la zone?
· Quels sont les facteurs influençant le
système de commercialisation du cacao dans la zone?
· Quelles sont les mesures réglementaires et
législatives mis en place pour favoriser le développement du
marché national du cacao au Cameroun?
· Quelles sont les principales contraintes liées a
la commercialisation du cacao en zone forestières ?
1.2. L'OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objectif principal de l'étude est d'analyser le
système de commercialisation du cacao après la
libéralisation du marché en zone forestière du Sud
Cameroun.
L'objectif global de cette étude ne peut être
atteint qu'à travers les objectifs spécifiques suivants:
· Déterminer les caractéristiques
socio-économiques des producteurs de cacao dans la zone.
· Identifier les principaux acteurs sur le marché
ainsi que leur marge d'intervention dans la zone.
· Identifier les facteurs influençant le
système de commercialisation du cacao dans la zone.
· Evaluer les impacts de la libéralisation sur le
système de commercialisation du cacao.
· Identifier les principales contraintes de la
commercialisation et d'en dégager les perspectives.
1.3. L'IMPORTANCE DE L'ETUDE
Cette étude a un enjeu déterminant et double :
Théorique et pratique
Sur le plan théorique, il permettra d'enrichir la
littérature existante sur des études relatives au cacao. Il
permettra aux chercheurs intéressés par le sujet d'avoir une
idée sur les facteurs déterminants clés de la
filière cacao au Cameroun en particulier et en Afrique subsaharienne en
général.
Sur le plan pratique, son importance est cruciale sur
l'avenir des cultures du cacao au Cameroun. En effet, cette étude
permettra d'informer les gestionnaires de la filière et les
décideurs politiques sur la situation actuelle de la production du cacao
en ce début du 2lieme siècle. Enfin, elle permettra de renforcer
la compétitivité de la filière et de préserver les
acquis de l'avantage comparatif que présente le cacao camerounais sur le
marché international.
1.4. L'ORGANISATION DE L'ETUDE
Notre étude sera organisé globalement autour de
5 grandes parties: une première constituée d'une
problématique, des objectifs et l'organisation du travail. La seconde
partie est constituée d'une revue de la littérature sur le sujet.
La troisième partie quant a elle sera constituée de la
présentation du Cameroun et de la zone d'étude et de la
méthode utilisée pour la réalisation du travail. La
quatrième est constituée de la présentation des
résultats obtenus et leur analyse, et enfin la cinquième conclue
notre
travail et fait des recommandations en vue d'une
amélioration future de la filière cacaoyère
camerounaise.
1.5. LIMITATION DE L'ETUDE
L'étude que nous présentons s'inscrit dans une
vaste recherche menée au Sustainable Tree Crops Program (STCP) de
l'International Institute of Tropical Agriculture (IITA) au Cameroun. Le but
principal de l'enquête STCP auprès des producteurs des cultures
pérennes est de faire une analyse de la situation de la production et de
la commercialisation du cacao, ceci dans l'optique de mieux informer les
gestionnaires de la filière, les décideurs et les chercheurs sur
la situation actuelle de la production des cultures pérennes en ce
début du 21e siècle.
En vue de réaliser un travail de fin d'études
pour le DES en Economie et Sociologie rurale, nous avons utilisé la base
de données brute du STCP avec l'accord du chef de programme. La
présente étude n'aborde que les éléments relatifs a
la commercialisation du cacao pris en compte lors de cette l'enquête.
Certains éléments aussi bien importants pouvaient nous
intéresser, mais compte tenu du temps très limité, nous
nous limiterons aux données pertinentes existantes dans cette base de
données.
CHAP II: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS
Commercialisation des produits agricoles1
La commercialisation est en fait un mouvement de la
production agricole entre l'exploitation, lieu d'origine, et le consommateur ou
l'industriel. Le terme embrasse la manutention, le transport, la transformation
et le conditionnement initial. La commercialisation agricole comprend aussi la
vente aux agriculteurs des consommations intermédiaires, les aliments
pour les animaux, les machines, l'outillage et le matériel agricole.
Pour l'agriculteur, le système de commercialisation doit avant tout
offrir des débouchés commodes pour sa production. Pour le
consommateur et le transformateur de matières premières
agricoles, il a comme role premier de garantir un approvisionnement
régulier.
Office de commercialisation2
Ce sont les organismes parapublic mise en place dans la
plupart des pays producteurs (Cameroun, Côte d'ivoire...) chargés
d'assurer la commercialisation des cultures de rente (cacao, café...).
Ces organismes avaient en plusieurs rOles à savoir: encadrement des
producteurs, crédits, fournitures d'intrants... Elles détenaient
le monopole de la commercialisation des cultures d 'exportation domestique et
internationale. Lorsque les produits étaient achetés aux
producteurs, ils devenaient la propriété de l'office, qui le
prend en charge tout au long de la filière. Les prix sont
déterminés par l'office et fixés pour toute la campagne
agricole. Cette stratégie permet d'isoler les producteurs de
l'instabilité des cours mondiaux, les rendant par là même
moins vulnérables.
c) Filière agricole3
Une filière agricole est centrée sur un produit
agricole de base et sur tout ou partie de ses transformations successives. En
analyse économique, une filière peut être
considérée comme un ((mode de découpage du système
productif privilégiant certaines relations d'interdépendance.
Elle permet de repérer des relations de linéarité, de
complémentarité et de cheminement entre les différents
stades de transformation. On peut privilégier l'une
ou l'autre des deux approches suivantes pour décomposer
les filières : méso économique (technique,
économique et comptable), et macro économique.
L'approche technique peut se construire d'amont vers l'aval
en partant du premier stade de la production agricole (y compris l'acquisition
des facteurs de production) ou au contraire de l'aval (vente sur les
marchés domestiques ou internationaux) vers l'amont (transformations,
transport, production agricole, a pprovisionnement en intra nts).
L'approche économique consiste a étudier les
flux et la répartition des consommations intermédiaires entre les
différents secteurs et de la valeur ajoutée entre les
différents acteurs : producteurs, Etat, intermédiaires, etc.
Selon l'approche macro économique, il faut
repérer, le long des diverses opérations, les acteurs, leurs
logiques de comportement, leurs modes de coordination, et repérer ainsi
les nYuds stratégiques de valorisation, de dégagement de
marges.
d) Marché Iibre4
On parle de marché libre lorsqu'il n'y a aucune
intervention publique directe au niveau de la commercialisation domestique et
internationale, et les prix sont déterminés par le marché
mondial. L'action du gouvernement est généralement
focalisée sur la supervision, le contrôle de la qualité et
les prélèvements fiscaux. La concurrence et l'absence de
distorsions sont théoriquement considérées comme des
facteurs favorisant le paiement d'une part plus élevé du prix FOB
aux producteurs.
2.2. LES STRATEGIES DE COMMERCIALISATION DV CACAO
La commercialisation interne du cacao couvre l'ensemble des
opérations qui vont de la collecte du produit en brousse et a son
acheminement au port d'embarquement. Toute fois, l'évolution est
allée d'un régime de totale liberté a une organisation
assez stricte, appuyée sur un ((Marketing Board > et une ((caisse de
stabilisation des prix du cacao> et actuellement une libéralisation
totale des marchés. Elle doit être appréciée en
fonction de la considération qu'un système de commercialisation
efficace est celui qui, grace a l'assainissement des circuits de collecte
permet et l'amélioration de la qualité qu'il
favorise, maximise le prix au producteur, et stimule par
conséquent la production et la croissance économique
générale (Assoumou, 1977; Laporte, 1992; Lebailly, op. cit).
2.2.1. Les systèmes originels de commercialisation
et de stabilisation
Au Cameroun, avant le début des années 90, la
commercialisation des produits agricoles d'exportation a l'intérieur,
bien que théoriquement aux mains du secteur privée, était
fortement contrôlée par le secteur public (Etat et caisse de
stabilisation) (Laporte, 1992). L'exportateur agrée était
néanmoins la pièce maItresse du système. Il était
propriétaire du produit, recevait les crédits de campagne,
assurait le financement de la commercialisation intérieure, mandatait
l'acheteur en brousse, embarquait le produit, percevait le montant des ventes a
l'exportation et reversait ou percevait la différence entre le prix CAF
garanti et le prix de vente CAF. Cependant, pour assurer le bon fonctionnement
du circuit de commercialisation, plusieurs dispositifs étaient mis en
place.
2.2.1.1. Le dispositif institutionnel
Le Cameroun présentait la particularité d'avoir
un dispositif institutionnel complexe variant d'une région a l'autre,
voire d'un produit a l'autre. Ainsi, la commercialisation était
dominée dans les années 80 au Cameroun par l'Office National de
Commercialisation des Produits de Base (ONCPB) dans la partie francophone et le
National Produce Marketing Board (NPMB) dans la partie anglophone. Ces
structures contrôlaient l'ensemble de la filière et les
principales fonctions étaient:
· Effectuer les ventes des produits a l'étranger;
· Déterminer le chargeur (l'exportateur qui devrait
acheminer le produit);
· Contrôler la qualité a la production et a
l'exportation;
· Fixer les prix garantis et le barème;
· Gérer le mécanisme et le fonds de
stabilisation;
· Contrôler l'accès a la profession et
déterminer les quotas des exportateurs.
2.2.1.2. Le système de prix et stabilisation
Au Cameroun et bien dans autres pays producteurs des cultures
d'exportation, la régulation des filières reposait sur
l'administration des prix et les structures de commercialisation (ONCPB,
CSSPPA...). Pour chaque campagne, le prix était fixé par
décret du gouvernement, deux prix garantis et un barème.
- La fixation des prix et du barème
Elle repose sur:
· Le prix d'achat garanti au producteur (bord champ), il
était théoriquement respecté par le collecteur, un
contrôle du respect de ce qui se faisait par l'intermédiaire de la
commission d'achat et de vérification.
· Le barème différentiel: il
définissait l'ensemble des charges de commercialisation supporté
par les intermédiaires et la rémunération de ceux-ci.
· Le prix garanti stade CAF.
Il existait d'autres coUts non pris en compte dans le calcul et
supportés directement par l'office de commercialisation (transport,
certains frais financiers...)
- La stabilisation
Si le prix garanti stade CAF était supérieur au
prix de réalisation du contrat, les structures de commercialisation
versaient la différence a l'exportateur au moment de l'embarquement.
Dans le cas contraire, c'est l'exportateur qui versait a la structure. Les
fonds de stabilisation étaient gérés par les offices et
placés auprès des banques commerciales de la place et du
trésor.
- La taxation
La taxation de la filière reposait sur l'application
d'un droit de sortie calculé en pourcentage d'une valeur mercuriale, il
était intégré au barème. En pratique, il
s'apparentait a une taxe forfaitaire déterminée en fonction de
l'évolution des cours internationa ux.
2.2.1.3. La commercialisation du produit
La commercialisation du cacao était effectuée
par les exportateurs qui opèrent, soit directement au moyen de leurs
comptoirs de brousse, soit indirectement grace a un réseau d'acheteurs
intermédiaires. Bien que, les offices de commercialisation
négociaient directement la mise en marché extérieur des
produits, l'exportateur restait la pièce maItresse du dispositif, son
role était primordial de l'amont a l'aval de la filière.
a) L'exportation
Dans le système oU les pouvoirs publics sont très
présents, l'exportation fait intervenir trois principaux exportateurs,
deux a l'intérieur du pays, l'office de commercialisation et
l'exportateur, et un a l'extérieur, le
négociant ou le courtier. Il ne faut cependant pas oublier, que le
produit était destiné a un quatrième opérateur,
l'industriel. Ainsi, les offices de commercialisation contrôlaient
l'ensemble de la commercialisation, tout en laissant le secteur privé
joué son role dans les opérations d'achat et de commercialisation
intérieure.
- Les offices de commercialisation
Ces structures déterminaient les ventes a
l'extérieur et la mise en place des embarquements. Au niveau des ventes,
ils négociaient les contrats (qualité, quantité, prix et
date d'embarquement). Au niveau de l'embarquement, ils contrOlaient la
qualité et choisissaient le ((chargeur .
- L'exportateur
L'exportateur agissait comme principal chargeur, devait
réaliser les contrats de vente des offices. La pièce
charnière du système, l'exportateur était
propriétaire du produit, recevait les crédits de campagne,
assurait le financement de la commercialisation intérieure, embarquait
le produit, percevait le montant des ventes a l'exportation et reversait ou
percevait la différence entre le prix CAF garanti et le prix de vente
CAF.
b) La commercialisation intérieure
- La collecte
La collecte du produit (achat au producteur) était
réalisée par des commerçants privés (appelés
collecteurs), travaillant pour le compte d'un exportateur (ou plusieurs), soit
sur la base d'une relation de confiance, soit sur une base contractuelle.
Outre la collecte, les commerçants privés
avaient une activité de crédit auprès des planteurs. Le
pays était découpé en zone dans lesquelles des
exportateurs ou groupements d'exportateurs avaient le monopole de la collecte
et l'obligation de ramasser l'ensemble de la récolte. Ainsi, pour le
cacao, l'achat se faisait théoriquement sur des marchés
périodiques oU se tenait la Commission d'Achat et de Vérification
(CAV) composée d'agents de l'office, dont la mission était de
contrOler la qualité et le respect du prix garanti. En
réalité, le planteur n'ayant pas souvent les moyens d'acheminer
le produitjusqu'au marché (CAV), c'était le collecteur qui allait
le chercher bord champ. A partir de la CAV, le produit était
acheminé dans l'entrepOt de l'exportateur et dans les usines de
traitement.
- L'usinage
Tout comme l'exportateur, l'industriel devait être
agrée. La première transformation (décorticage et
déparchage) était effectuée par plusieurs privés.
Une dizaine d'installations de deuxième et la troisième
transformation effectuait le triage et le calibrage (supérieur, courant
et limite). Avant d'être exporté, le cacao passait par l'usine de
fumigation (désinsectisation) ou se faisait un dernier contrôle
phytosanitaire.
- Integration de la filière
Certains gros exportateurs ayant intégrés la
filière, disposaient généralement d'une flotte de camions
qu'ils prêtaient aux collecteurs d'usines de transformation et
d'entrepôts de stockage. Malgré cela, des indépendants
demeuraient a chaque échelon de la filière, ayant officiellement
accès au crédit, a l'exception de quelques gros usiniers, ils
travaillaient soit sur fonds propres, soit grace aux avances des
exportateurs.
2.2.2. Le dysfonctionnement des structures de
commercialisation
Avant les années 60, la quasi-totalité des pays
africains opté pour une stratégie de développement selon
laquelle la commercialisation des produits agricoles relevait d'entreprises
para-étatiques et, la plupart des temps des coopératives. En
Afrique, les offices de commercialisation, qui existaient déjà
avant l'indépendance, avaient été créés pour
limiter les mouvements erratiques des marchés et assurer la
stabilité des prix. Les prix, de même que les taux de change et
les taux d'intérêt, étaient contrôles, les
échanges faisaient 1 'objet de restrictions quantitatives et 1 'activite
du secteur privé était limitée. L'Etat intervenait de
façon directe dans la prestation de services (commercialisation par
exemple), exerçant même parfois la fonction de producteur. Outre
qu'il garantissait des débouchés et un prix unique sur le
territoire, le contrôle de la commercialisation des cultures par l' Etat
présentait un certain nombre d'autres avantages. L'existence d'un
acheteur unique rendait possible la fourniture d'intrants aux agriculteurs a
titre gratuit, l'Etat pouvait obtenir leur remboursement au moment de l'achat
de la production (Shepherd et Farolfi, 1999).
Ces divers avantages d'ordre théorique avaient pour
contrepartie les difficultés d'ordre pratique que suppose tout
système public de commercialisation des produits agricoles et qui ont
finalement débouché sur des demandes de reformes. Ces
difficultés étaient notamment les suivantes:
· Les prix payés aux agriculteurs, dont le faible
niveau était imputable a la lourdeur du système d'imposition,
n'incitaient guère ceux-ci a produire davantage. L'existence d'un prix
unique pour 1'ensemble du territoire revenait a faire subventionner par les
producteurs installés dans des régions bénéficiant
d'un avantage comparatif la production des régions reculées, d'un
coOt plus élevé.
· Les offices de commercialisation et les
coopératives tiraient avantage du système public des coOts
majorés pour gonfler leurs coOts et masquer ainsi leur
inefficacité. Les organismes étaient fréquemment en
sureffectif, employant parfois du personnel fictif perpétuellement
absent.
· Souvent les intrants n'étaient pas fournis aux
agriculteurs en temps voulu et les offices importaient parfois des produits
(agrochimiques notamment) de qualité douteuse.
· La mauvaise gestion des stocks, les vols
perpétrés dans les locaux des entreprises para étatiques
et la corruption généralisée entraInaient un
alourdissement des coOts et une diminution des recettes d'exportation.
Bien que les inconvénients des systèmes de
commercialisation et de fixation des taux de change contrôlés par
1 'Etat aient été reconnus dans les pays en développement
dans les années 80, c'est davantage sous la pression des
évènements, mais aussi du FMI et de la Banque mondiale, que pour
appliquer un programme d'exécution par étapes que les
gouvernements ont décider de reformer le système5. En
fait, bien que la libéralisation des exportations de produits agricoles
ait été envisagée dans de nombreux pays durant les
années 80, ce n'est qu'au début des années 90 que les
premières réformes importantes ont été
engagées.
2.2.3. Reforme dans le cadre de l'ajustement structurel et
commercialisation des cultures d'exportation
Des mesures d'ajustement structurel ont été
introduites dans maints pays en développement, et notamment, dans la
plupart des pays de l'Afrique subsaharienne pour favoriser le redressement
économique. Pour, les institutions financières internationales,
la reprise serait obtenue grace a la stabilité économique rendue
possible par la réduction des déficits budgétaires et la
maItrise de l'inflation (Shepherd et Farolli, 1999).
Les reformes agricoles entreprises a la fin des années
80, dans les différents pays vont tendre a laisser le marche des
principaux produits agricoles aux opérateurs prives ; voie
nécessaire pour arriver a une forte élasticité entre les
prix sur les différents marches et le comportement des producteurs en
matière d'offre. Si certains pays de l'Afrique de l'Ouest (Ghana,
Sénégal, etc.) s'engagent très vite dans cette voie des
reformes, le Cameroun ne la suivra qu'a partir de 1989 a travers le plan
d'ajustement structurel adopte en accord avec le FMI. Ainsi, la nouvelle
politique agricole initiée a la suite de ce plan devait amener:
· L'Etat a se retirer progressivement des filières
des principales cultures d'exportation et notamment des filières du
café et du cacao.
· La libéralisation progressive des filières
agricoles de base.
· La professionnalisation et la participation effective a
la gestion des filières.
La libéralisation progressive des deux
filières, marquée par le retrait ou le désengagement de
l'Etat tant au niveau des structures productives a la base, qu'a celui de
l'encadrement du réseau de commercialisation interne, était de
nature a affecter le comportement des producteurs en matière d'offre, et
également la structure du marché intérieur lié aux
différentes transactions sur ces deux produits.
2.2.3.1. Dispositif institutionnel
La reforme prévoyait la redéfinition des
responsabilités des différents opérateurs de la
filière et la création d'une structure interprofessionnelle.
L'objectif de la reforme était de désengager
l'Etat et donc les organismes (offices ou caisses) de toutes les étapes
de la commercialisation.
Au Cameroun, l'Office National du Café et du Cacao (ONCC)
qui remplace l'ONCPB a comme fonctions principales:
· De suivre les campagnes, a savoir des statistiques et des
stocks.
· D'enregistrer les contrats de vente et de vérifier
leur conformité aux règlements.
· De contrôler la qualité a l'exportation.
· De cogérer avec les autres opérateurs le
fond de stabilisation.
· D'assurer l'information des prod ucteurs.
· De promouvoir les produits camerounais et de
représenter le pays dans les grandes instances internationales du
café et du cacao.
Un Comité Interprofessionnel du Café Cacao
(CICC) était mis en place, ayant pour role de représenter
l'ensemble des opérateurs de la filière (ONCC, exportateurs,
usiniers, intermédiaires, coopératives, groupement des
producteurs, banq ues, ministères) est conçu principalement comme
organe consultatif de cogestion avec l'office de commercialisation.
Ses fonctions étaient:
· Déterminer les orientations de la filière a
moyen et long terme.
· Participer a la gestion de la filière notamment en
définissant les règles d'agrément, en faisant respecter
les règlements et en cogérant le fonds de stabilisation.
· Donner son avis sur toutes les réformes et faire
toutes propositions concernant l'amélioration du fonctionnement de la
filière.
· Gérer les conflits a l'intérieur de la
profession.
L'Etat, éclairé par le CICC garde les
prérogatives habituelles, a savoir légiférer en ce qui
concerne l'agrément des opérateurs, la définition du
niveau de la taxation et l'ouverture et la fermeture des campagnes.
2.2.3.2. Système de prix et stabilisation
Le nouveau système de prix doit permettre
l'équilibre automatique de la filière d'une campagne a une
autre.
- Système de prix
Ce système repose sur le calcul d'un prix de
référence et d'un prix garanti:
· un prix de référence.
· un prix CAF garanti.
- Stabilisation
Le prix de vente n'intervient plus dans son calcul. Le
prélèvement ou le soutien résulte de la différence
entre le prix de campagne et le prix de référence du contrat,
déduction faite de la taxation.
- Taxation
L'assiette de la taxation n'est plus déterminée a
partir d'un prix de vente mais a partir du prix de référence.
2.2.3.3. La commercialisation du produit
La reforme visait le désengagement complet de l'Etat
dans les opérations de commercialisation et a la promotion des
conditions nécessaire au libre jeu de la concurrence.
L'objectif est que l'exportateur puisse jouer son role dans
un environnement de libre concurrence. Les réformes proposent donc la
libéralisation de la mise en marché, c'est a dire:
· Suppression de la fonction commerciale des offices de
commercialisation.
· Suppression des monopoles des coopératives.
· Suppression des quotas a l'exportation.
L'exportateur est donc maître de la mise en
marché extérieur. Il négociait la vente et demande
l'enregistrement de la vente de l'ONCC. Pour chaque contrat, l'ONCC
détermine le montant du prélèvement a partir du prix de
campagne et du prix de référence. Le prix de vente n'intervenant
plus sur le calcul, c'est l'exportateur qui supporte la différence entre
celui-ci et le prix de référence.
Tout comme l'exportateur, l'opérateur doit pouvoir
s'adonner librement a son activité d'oU les mesures suivantes:
· Suppression des zones d'achats particulières.
· Suppression des monopoles des offices et des
coopératives.
· Suppression des contrOles de qualité a l'achat.
En contre partie de cette libéralisation. La reforme met
l'accent sur:
· La nécessité de renforcer les groupements
coopératifs.
· La nécessité de développer la
profession d'intermédiaire indépendant.
· L'agrément des intermédiaires, du ressort
de l'Etat mais sur des critères définit par le C2CC.
· Mandat obligatoire du collecteur par l'acheteur.
2.3. BILAN DE LA REFORME DANS LE CADRE DE L'AJUSTEMENT
STRUCTUREL
La libéralisation du secteur des cultures
d'exportation est un important volet de la plupart des programmes d'ajustement
structurel en Afrique subsaharienne. Sa mise en uvre et le rythme auquel elle a
été menée ont beaucoup varié d'un pays a l'autre,
mais aucun système public de commercialisation des exportations n'a sans
doute échappé au phénomène (Shepherd et Farolfi,
1999). La libéralisation du secteur des exportations est imputable dans
une large mesure aux carences des institutions responsables de l'achat, de la
transformation et de l'exportation des cultures de rente. Certains pays ont
tenté de reformer ces institutions mais souvent, leurs efforts n'ont pas
abouti ou les reformes ont fait long feu, les anciens responsables ayant
essayés de retrouver les rentes de situation dont ils
bénéficiaient.
Force est de constater que les conséquences de la
reforme en profondeur du système de commercialisation n'avaient pas
été prévues et que c'est seulement maintenant, a un stade
beaucoup trop avancé, qu'une véritable réflexion est
engagée. Ainsi, il n'avait été prévu que le secteur
privé n'aurait guère de difficulté a maItriser les
opérations de commercialisation, mais, il semble que l'on ait
très peu réfléchi au role que jouait les offices de
commercialisation des exportations dans la fournitures d'intrants aux
agriculteurs (Jarrige, 1995).
Bien que les données statistiques soient
généralement peu fiables, surtout depuis la
libéralisation, et qu'il est donc difficile d'obtenir des informations
sur le prix a l'exportation, on peut en principe affirmer que la
libéralisation a eu peu de conséquences positives pour les
agriculteurs dans le domaine. Néanmoins, l'augmentation des prix
constatée risque d'être neutralisée en partie a plus ou
moins brève échéance par une baisse générale
de la qualité, un accroissement de la production mondiale sous l'effet
de la libéralisation, voire une disparition de la concurrence compte
tenu de la tendance a la concentration des échanges au profit d'un petit
nombre d'entreprises. Pour les producteurs, la libéralisation s'est
traduite par une incertitude accrue, en termes de prix et de
débouchés, mais elle a permis une accélération des
règlements (Shepherd et Farolfi, 1999).
Par ailleurs, il est souvent revendiqué que la
libéralisation du marché des cultures d'exportation dans les pays
en voie de développement a entraIné une baisse de la
qualité du produit. Cette revendication a
été faite pour le cacao, le café et le coton dans le
continent Africain. Des études sur l'expérience du secteur de
cacao camerounais qui a été libéralisé en trois
étapes entre 1989 et 1995 montrent bien qu'il y a eu des plaintes sur la
détérioration de la qualité du cacao marchand.
Néanmoins, ces revendications ne reçoivent
absolument aucun appui de données de l'Union Européenne sur les
valeurs d'unité d'importation, qui montrent la variation
aléatoire pour les principaux pays exportateurs de cacao en l'Afrique
occidentale. La détérioration de qualité devrait donc
être commune a tous les pays exportateurs, mais ce qui semble ne pas
être le cas. Ainsi, la détérioration ne peut donc
être attribué aux seuls effets de la libéralisation
(Tollens et Gilbert, 2001).
Varangis et Schreiber (2000) soutiennent les propos de Tollens
et Gilbert, en estimant qu'il n'y a aucun changement relatif sur la
qualité du cacao exportée sous la période de
libéralisation que sous la période avant libéralisation.
uls signalent en passant que la qualité du cacao camerounais
était déjà bien problématique avant la
libéralisation en 1995.
Dans la plupart des pays, la libéralisation a
donné lieu dans un premier temps a une concurrence très vive
entre acheteurs, même si une certaine concentration s'est
opérée par la suite. Le manque d'expérience et de
motivation des acheteurs dans les premiers temps de la reforme explique
indéniablement pour partie la baisse de qualité des produits
exportés. Les exploitations situées dans des zones
reculées dont la production est réduite n'ont guère
bénéficié de la libéralisation des systèmes
de commercialisation. Car depuis la dissolution des offices, les producteurs
des zones excentriques sont confrontés aux réalités du
marché: dans le meilleur des cas ils reçoivent des prix
inférieurs a la moyenne et dans la pire de ces situations
l'impossibilité de trouver des négociants disposés a
acheter leur récolte. L'une des conséquences largement inattendue
de la libéralisation a été l'apparente facilité
avec laquelle les négociants ont pu obtenir des financements pour
acheter aux agriculteurs leur production. Bien plus, d'autres effets de la
libéralisation existent, et méritent d'être analyser
d'avantage, afin de trouver des moyens adéquats pour venir a bout au
profit des prod ucteurs (Shepherd et Farolfi, 1999; Defo, 2001).
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
3.1. PRESENTATION DV CAMEROVN
Le Cameroun, pays de l'Afrique Centrale, fait la jonction
entre l'Afrique équatoriale au sud et l'Afrique tropicale au nord. Il a
schématiquement une forme triangulaire dont la base loge le
2e parallèle Nord tandis que le sommet se trouve dans le lac
Tchad, un peu au après le 3e parallèle. Ce triangle
est situé entre : le Nigeria a l'Ouest, le Tchad au Nord et Nord-Est, la
République Centrafricaine a l'Est, le Congo au Sud-Est, le Gabon et la
Guinée Equatoriale au Sud (confère carte ci contre). Une
façade maritime de plus de 300 km donne sur l'océan atlantique.
Le Cameroun s'étend sur une superficie de 475 000 km2
repartie en 465 402 km2 de terre ferme et 9 598 km2 de
superficie en eau contenue dans les embouchures, les criques et les lacs. Il
s'étire sur plus de 1.200 km2 de la baie de Bonny dans le
Sud-Ouest au Lac Tchad situé dans la zone du Sahel au Nord.
Source :www.visionafrica.ch/einsatz/karten/cameroun fr.jpg,
consulté le 11 / 08 / 2003 Figure 1 : Carte de situation du
Cameroun
Une chaIne montagneuse continue traverse de la côte
atlantique (Mont Cameroun: 4.070 m) aux plateaux de l'Adamaoua en passant par
les hauts plateaux de l'Ouest. Le plateau de l'Adamaoua fait progressivement
place aux plaines du Nord qui s'étendent de la région de Garoua
au Lac Tchad. Les plaines côtières s'étendent
également des côtes Atlantiques jusqu'à 150
kilomètres vers les hauts plateaux de l'Ouest.
En raison de sa position géographique et du relief
varié, le Cameroun se découpe en quatre zones distinctes qui
sont:
· la zone sahélienne avec un climat
sahélien;
· la zone du plateau central avec un climat soudanien;
· la zone des hauts plateaux de l'Ouest, et;
· la zone maritime avec un climat équatorial.
Le Cameroun connaIt une gradation de climats
différents, allant d'un climat équatorial a deux saisons des
pluies (avril a juillet et septembre a décembre) dans le sud, a un
climat sahélien sec et chaud dans l'extrême nord, en passant par
un climat de savane a une saison humide (juin a octobre) au centre du pays.
Le Cameroun qui est caractérisé par une
extrême diversité de milieux naturels, l'est également par
sa population et mérite son nom d'Afrique en miniature . Sa population
est estimée a environ 15 millions d'habitants, inégalement
répartis sur le territoire avec une densité moyenne de population
de 22.5 habitants au kilomètre carrés, avec un taux
d'accroissement annuel de 2.9 % par an.
Le secteur agricole dans sa diversité est un
véritable moteur du développement économique du pays, avec
près de 75 % de la population active du Cameroun. Il représente
au moins 21 % du PIB. Cependant, la superficie utilisée pour
l'agriculture est relativement faible, soit 20 000 kilomètres
carrés; ce qui représente a peine 4 % de la surface du pays. La
taille moyenne des champs est de 1.7 hectares. Les complexes agroindustriels
représentent 10 % de la production agricole nationale. Cette agriculture
nourrit largement la population du Cameroun. En valeur, les exportations des
agrumes et bois viennent en tête, suivies du cacao, du café, du
coton et de la banane. La nature a été généreuse en
donnant au Cameroun des sols divers et différents climats. Une telle
diversité naturelle favorise des opportunités extraordinaires
pour le développement d'un
éventail de production. Il dispose de plusieurs
ressources: Ressources agricoles, forestières et
pétrolières. Ainsi, les principales productions agricoles sont:
le mals, le mil, le sorgho, le riz, l'igname, le manioc, le plantain, le tabac,
le café, divers légumes, coton, cacao, cane a sucre, huile de
palme...
Les principales produits d'exportation du pays sont: le cacao,
le café, le coton, le bois, le pétrole et le caoutchouc. De tous
ces produits d'exportations, le Cameroun a travers le cacao se trouve parmi les
principaux pays producteurs, et occupe le 6e rang mondial avec une
production annuelle estimée de nos jours a 125 000 tonnes. La chute des
cours mondiaux des principales cultures d'exportation s'est traduite par une
baisse importante des productions des cultures de rente. Le pays
présente une économie en nette croissante, avec un produit
intérieur brut par habitant d'environ 416 095 Fcfa, et un taux de
croissance situé autour de 5 % et une maItrise de taux d'inflation
global a 2 % sur le marché. L'indice de développement humain du
pays est de 0.512 (125e sur 173 pays) (
www.izf.net)6.
3.2. CHOIX DE LA ZONE D'ETUDE
Notre étude a été conduite au Cameroun,
principalement dans la zone forestière du Sud Cameroun, qui couvre deux
provinces: Le Centre et le Sud. Cette zone a été choisie pour
cette enquête ménages sur les cultures pérennes pour
plusieurs raisons: Dans cette région, le cacaoyer trouve des conditions
idéales de croissance, et de fait, occupe 60 % des surfaces
cultivées. Il constitue la principale culture de rente et par
conséquent la principale source des revenus des producteurs, et enfin
cette zone fourni plus de 60 % de la production national du cacao au
Cameroun.
3.3. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.3.1. Le milieu naturel
3.3.1.1. La localisation
La zone forestière du Sud Cameroun est repartie sur
environ 116 000 Km2, est située au Cameroun dans la partie
Sud du pays, couvrant deux provinces du pays notamment: le Centre et le Sud.
Cette zone est délimité au sud par la république du Congo,
le Gabon et la Guinée Equatoriale, a l'Est par la province de l'Est, au
Nord par la province
l'Adamaoua, et a l'Ouest par la province de l'Ouest, du littoral
et du Sud Ouest (carte ci contre).
Source:
www.izf.net, consulté le
12 juin 2003; = Zone d'étude Figure 2 : Carte du Cameroun et la zone
d'étude
3.3.1.2. Le relief
La zone circonscrite de notre étude appartient a un
vaste plateau qui occupe la majeure partie du Cameroun méridional. La
boucle du Sanaga, bien qu'appartenant au plateau, a une altitude
inférieure (500-600 m), mais le relief est vigoureux et
caractérisé par de hautes collines dont les versants ont des
formes de pentes variables. La complexité de la topographie est due
notamment a la nature des roches. Les collines déséquilibres par
des rivières aux traces orthogonales formées de petites chaInes
(Santoir et a!, 1996).
3.3.1.3. Les sols
Les sols de la zone en général sont classés
parmi les sols ferralitiques. Ils sont rattachés a deux grands groupes :
Les sols ferralitiques rouges et les sols ferralitiques jaunes.
Les sols ferralitiques rouges présentent un horizon
supérieur a argilo - sableux, ils sont acides ( pH 5,5 ), la teneur en
matière organique varie entre 2 a 4%, et le taux de saturation est
correcte et varie entre 30 a 60%. Ces sols ont des propriétés
physiques assurant un bon drainage interne et une capacité de
rétention en eau correcte.
Les sols ferralitiques jaunes sont moins argileux, le pH se situe
entre 5 a 6, le rapport C/N est inférieur a 12, le taux de saturation
varie de 20 a 50%.
3.3.1.4. Le climat
Les connaissances sur le climat sont importantes, car il
constitue le facteur de pédogenèse et partant de la culture de
certaines spéculations. La répartition des températures
moyennes et de la pluviométrie (Geniex, 1958 cite par Bilong, 1993)
permet de classer la zone forestière humide du Cameroun dans le
régime équatorial, du type Sud - Cameroun.
La pluviométrie moyenne est de 1500 mm a 2000 mm par an
avec deux maxima en mai et octobre, la température varie de 19°C et
28°C. Du fait de sa situation géographique, le climat de notre zone
d'étude est définit comme étant du type sub -
équatorial d'intensité et de durée inégale. Ainsi
nous distinguons:
* Une petite saison sèche (Juin - juillet - aoUt)
*Une petite saison de pluies (Mars - Avril - Mai)
*Une grande saison de pluie (Septembre - Octobre -
mi-novembre)
* Une grande saison sèche (mi-novembre - décembre -
janvier - février).
Tableau 1. Caractéristiques du climat de la zone
Caractéristiques climatiques Mesures moyennes
Pluviométrie moyenne 1600 mm
Température moyenne annuelle 23°5 C
Température maximale journalière 28°C
Température minimale journalière 18,9° C
Source : Santoir et a!, 1996
3.3.1.5. La végétation
L'ensemble des formations végétales du sud
Cameroun appartient a la région Congo - guinéenne, elles sont
assez diversifiées et cette complexité est encore
accentuée par l'action humaine déterminante. On peut cependant,
reconnaItre deux types d'organisation : le domaine de la forét dense
semi - caducifolié et le domaine de la forét dense humide
toujours verte (Santoir et a!, 1996). La végétation naturelle est
la foret équatoriale, de plus en plus dense lorsqu'on descend vers le
Sud et présente un domaine assez varié (forét littorale,
forét toujours verte, forét semi-caducifoliée) et aux
essences très nombreuses, qui couvrent le tiers de la superficie du
pays.
3.3.2. Le milieu humain
La zone forestière est faiblement peuplée, avec
une densité de 33.01 habitants/km2 au Centre et 10.18
habitants/km2au Sud. La population de la région est
constituée de deux grands groupes socio culturels tels les Bulus et les
Betis, qui cohabitent pacifiquement, donc leur activité principale est
l'agriculture. En moyenne la structure d'un ménage est se définie
comme suit:
Tableau 2. La structure des ménages de la zone
Nombre moyen d'homme
|
1,9
|
Nombre moyen de femme
|
1,7
|
Nombre moyen d'enfants
|
3,4
|
Nombre total de personne
|
7,0
|
Source: Gockowski, 1996
3.3.3. Les activités agricoles
Le secteur rural dans sa diversité (agriculture
vivrière, agriculture de rente, élevage, péche, et
exploitation forestière) occupe une place prépondérante
dans la vie de la
zone humide. Le cacao représente le pilier de
l'économie agricole de la zone forestière du Cameroun et concerne
un nombre important des planteurs pour qui la cacaoculture est la principale
source de revenus monétaires. Au Cameroun en général et
dans la zone en particulier, la nature a été très
généreuse en donnant des sols divers et différents c
limats.
Une telle diversité naturelle favorise le
développement d'un large éventail de la production agricole. Les
principales productions sont: le piment, le mals, l'arachide, les
légumes, les agrumes, le manioc, l'igname, la banane/plantain, la patate
douce, cacao, café, l'huile de palme,... Le système cultural de
la région est basé sur l'agriculture itinérante sur
brUlis. Par ailleurs, cette abondante activité agricole pour les
cultures vivrières entraIne une accélération du rythme et
de l'ampleur des défrichements conduisant ainsi a la montée de la
déforestation.
3.4. MElHODE El COLLEClE DES DONNEES
Dans le cadre de ce travail de DES en économie et
sociologie rurales, nous avons utilisé la base de données de
l'enquête du STCP a IITA au Cameroun. La collecte des données sur
base d'enquête ont été effectué en septembre 2001
par une équipe dynamique, donc je faisais partie intégrante
depuis la réalisation du questionnaire, la collecte des données
et le dépouillement. La démarche comportait une enquête
diagnostic auprès des cacaoculteurs de la zone forestière du Sud
Cameroun et des observations sur le terrain.
3.4.1. Choix et taille de l'échantillon
L'échantillonnage est restreint aux principales
régions productrices du cacao au Cameroun, a savoir la province du
Centre, Sud Ouest et Sud. Mais cette étude sera basé uniquement
sur les provinces du Centre et du Sud Cameroun (Zone forestière du Sud
Cameroun).
Cet échantillonnage a été fait en deux
étapes et de manière aléatoire, pour le choix des villages
et des producteurs de cacao. Il faut cependant, signaler qu'en fonction du
budget limitée pour l'étude, l'échantillon est fixé
a 600 ménages. L'univers de notre échantillon était
destiné a l'ensemble des populations rurales (producteurs de cacao et
les non prod ucteurs) dans la zone.
La taille de l'échantillon de chaque province était
proportionnel a la quantité de cacao produite et a l'intérieur de
chaque province, elle était une fonction des quantités produites
et du nombre de cacaoculteurs de chaque département. Ainsi,
l'échantillonnage était:
Yp
Y p
n1000 *
p=
oU np = Nombre des producteurs a enquêté
dans la province p et p = 1 et 2 Yp = Production annuel de cacao de
chaque province p et
ndp = np*(Ydp/ dYdp )
oU
ndp= Nombre de producteurs de
l'échantillon de chaque département d de la
province p et Ydp = Production annuel de cacao de chaque
département d de la province p.
L'échantillon de chaque groupe devait alors être
fait a travers la méthode d'échantillonnage par quota ne a raison
de 12 ménages par village. Ce qui donne un total de 600/ne = 50 villages
pour l'étude. Le nombre de village par village et par département
était égal a:
Cp = np/12
Cdp = ndp/12
OU
Cp= Nombre de village dans la province p
Cdp= Nombre de village pour le département d de
la province p.
Ainsi, a travers une carte administrative a l'échelle
1/200 000 de la région, nous avons dressé la liste des
différents villages. Grace a cette liste, nous avons
sélectionné au hasard le nombre de village de chaque
département, ainsi que le nombre de ménages requis pour
l'enquête. La distribution des ménages et des villages de
l'échantillon par département et par province est
consignée dans le tableau 3 suivant:
Tableau 3: Distribution spatial de l'échantillon dans la
zone de forêt humide
Province
|
Département
|
Nombre villages sélectionnés
|
de
|
Nombre ménages sélectionnés
|
de
|
Pourcentag e du total (%)
|
|
Mvi!a
|
12
|
|
144
|
|
24
|
Sud
|
DjaetLobo
|
6
|
|
72
|
|
12
|
|
Soustotal
|
18
|
|
216
|
|
36
|
|
Lekie
|
13
|
|
155
|
|
25
|
|
Mbam et
|
7
|
|
85
|
|
14
|
|
In oubou
|
|
|
|
|
|
Centre
|
MefouAkono
|
5
|
|
60
|
|
11
|
|
MbametKim
|
3
|
|
36
|
|
6
|
|
Nyong et So'o
|
3
|
|
36
|
|
6
|
|
Mefou
|
1
|
|
12
|
|
2
|
|
Sous total
|
32
|
|
385
|
|
64
|
|
Total
|
50
|
|
600
|
|
100
|
Source : IITA, 2002
3.4.2. RéaIisation de I'enquête
L'enquête diagnostic de type formel auprès des
chefs de ménage producteurs de cacao, a consisté a
l'administration du questionnaire structuré (annexe 1) a passage unique
dans la zone forestière. La collecte des données a
été réalisée de juillet a septembre 2001, cette
période correspondait dans le calendrier agricole a la période
post récolte d'octobre a novembre. Une fois le questionnaire
conçu il a été soumis au préalable a un pré
- test, ce qui nous a permis d'apporter des modifications nécessaires
avant l'enquête. Les données collectées au cours de cette
enquêté portent sur: les caractéristiques socio -
démographiques des producteurs du cacao; les acteurs impliqués
dans le processus de commercialisation; l'organisation des marchés; les
caractéristiques des marchés; l'accès aux crédits;
les sources d'informations; les manipulations post récolte ; les
contraintes et les perspectives...
3.5. TYPES DE DONNEES
Les données utilisées dans notre étude ont
été de deux types : Primaires et secondaires.
* Données primaires
Les données primaires utilisées dans cette
étude ont été obtenues au moyen:
- d'une enquête structurée auprès des
paysans chefs de ménage producteur de cacao
- des observations directes de l'auteur sur le terrain.
* Données secondaires.
Elles sont parvenues des publications, des articles, des
thèses, des mémoires et des rapports issus des chercheurs et des
bibliothèques de l'IITA (Cameroun) et la FUSAGx (Belgique).
3.6. METHODE D'ANALYSE DES DONNEES
L'analyse des données d'enquête a
été réalisée avec les logiciels SPSS et EXCEL.
Après la collecte des données sur le terrain au moyen des
questionnaires et des observations. Nous avons effectué un
dépouillement a travers le logiciel Excel, et grace au logiciel SPSS
nous avons effectué toutes les analyses des données. Il s'agit
surtout dans cette analyse des statistiques descriptives (somme, moyenne,
écart type...), des fréquences simples et des crosstabs.
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Les analyses de résultats portent globalement sur: les
caractéristiques socio-économiques des exploitations, le service
agraire et la commercialisation du cacao dans la zone forestière du sud
Cameroun.
4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
EXPLOITATIONS
4.1.1. Répartition des chefs de ménage par
sexe
La répartition des chefs de ménages par sexe est
donnée dans le tableau suivant Tableau 4: Sexe du chef de
ménage
Sexe Fréquence Pourcentage (%)
Homme 572 95,3
Femme 28 4,7
Total 600 100 Source : Résultats
d'enquête
L'organisation de la production repose aujourd'hui sur une
cellule sociale de petite taille, comprenant le mari, son épouse ou ses
épouses, et les enfants. Dans cette organisation, plus de 95 % des chefs
d'exploitation sont des hommes, ils sont propriétaires de leur
cacaoyère, et de ses terres, et peuvent en théorie, les vendre a
son gré. La proportion des femmes chefs d'exploitation reste marginale
avec moins de 5 %. Cela résulte du fait que ces dernières sont
exclues de la propriété foncière, et ne disposent que le
droit d'usage des champs qu'elles cultivent. Face a cette situation, les femmes
sont plutôt actives dans d'autres activités, notamment les
cultures vivrières et les activités extra agricoles. La tendance
dominante des hommes chefs d'exploitation est d'abord culturelle, car la
plupart des producteurs estiment que la cacaoculture est une activité
d'homme, car, il faut disposer des vastes terres en friche pour la
création des plantations cacaoyères et d'une force de travail
suffisante pour exécuter les différents travaux difficiles qui en
découlent.
4.1.2. Age moyen des chefs d'exploitation
Le tableau suivant montre l'âge moyen des chefs
d'exploitation
Tableau 5 : Age moyen des chefs d'exploitation
Moyenne Ecart type Minimum Maximum
Age (ans) 49,74 15,66 17 113 Source : Résultats
d'enquête; N=600
L'analyse des résultats nous permet de constater un
vieillissement relatif des chefs d'exploitation, car l'âge moyen des
chefs d'exploitation est d'environ 50 ans, avec des variations importantes. Ce
vieillissement des producteurs entraIne par conséquent un vieillissement
du verger productif. Dans la zone, l'activité de production
cacaoyère est très peu attrayante pour les jeunes, qui migrent
plus vers les grandes villes a la recherche d'un emploi stable et des
conditions de vie plus attrayante. Ce vieillissement des planteurs et des
plantations constitue un handicap pour la production cacaoyère, et a
l'adaptation aux mutations enregistrées dans la filière. Car, des
études de Adesina et Zinah (1993) et Nkamleu (2000) montrent que
l'âge du planteur est négativement corrélé avec
l'adoption et les modifications des systèmes de production et de
commercialisation, et que les jeunes paysans s'adaptent plus aux mutations.
4.1.3. Repartition des chefs d'exploitation suivant le
niveau d'instruction
Le tableau ci-dessous nous donne le niveau d'instruction des
chefs d'exploitation Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs
d'exploitation
Niveau Fréquence Pourcentage (%)
Pas été a l'école 43 7,2
Primaire 320 53,3
Secondaire 237 39,5
Supérieure 0 0
Total 600 100 Source : Résultats
d'enquête
L'organisation de la production est dominée dans la
zone par les chefs d'exploitation âgée. La majorité de ces
producteurs n'ont pas eu l'opportunité d'acquérir une instruction
suffisante et poussée. Nous constatons des résultats que plus de
la moitié des chefs d'exploitations ont faits au moins des études
primaires. A cela, il faut ajouter une proportion non négligeable ayant
franchi des études secondaires (39.5 %). Les producteurs ayant le niveau
universitaire sont très rares et presque inexistant dans cette zone,
cela du fait que les jeunes cacaoculteurs sont le plus souvent ceux qui ont eut
beaucoup d'échecs scolaires au point d'abandonner les études. Le
niveau d'éducation des producteurs relativement moyen a un effet sur le
développement de l'agriculture en général et de la
cacaoculture en particulier. Car, avec l'environnement économique
mondial fluctuant, les paysans doivent disposer un niveau d'instruction
suffisant pour s'adapter aux mutations, notamment la libéralisation des
marchés. Endamana et a!. (Op. cit.) citant Gurgard (1993) affirme dans
la méme pensée que l'éducation ou l'instruction
donne les compétences qui ont une valeur économique
parce qu'elles permettent de prod uire la ((valeur )).
A cet effet, les paysans plus instruits captent facilement les
enseignements et les recommandations des vulgarisateurs, ils lisent et
comprennent mieux les journaux, suivent les émissions radio et
télévision, et sont susceptibles de mieux s'adapter aux
modifications du système de production et de commercialisation.
4.1.4. TaiIIe et composition du ménage
Le tableau ci après présence la structure du
ménage agricole dans la zone Tableau 7: Taille et composition du
ménage
Tranche d'âge (ans) Sexe Nombre
<18 Homme 2,04
<18 Femme 3,01
18-54 Homme 2,91
18-54 Femme 2,72
>54 Homme 0,69
>54 Femme 0,55
Total 11,92
Source : Résultats d'enquête
La structure du ménage est très
diversifiée, avec une taille moyenne de 12 personnes par ménage.
Dans ce ménage, la proportion des femmes reste important oU plus de la
moitié des membres est susceptible d'exercer une activité
agricole génératrice de revenu pour le ménage
(cacaoculture, cultures vivrières, activités extra agricoles,
etc.), tandis la plupart des jeunes et les personnes âgées sont
inactives, et sont a la charge du chef de ménage. Il faut cependant,
signaler que dans cette zone le nombre de personne dans le ménage a un
enjeu important, par ce qu'elle constitue une main d'ceuvre familiale abondante
pour les activités agricoles, plus particulièrement dans
l'extension des superficies, la diversification et les activités extra
agricoles, et ceci contribuant a la diversification des sources de revenus du
ménage.
4.1.5. Principales sources et leur contribution dans le
revenu du ménage
La figure ci dessous nous présente les principales sources
de revenu et leur contribution au revenu du ménage.
2%
4%
5% 1% 9%
31%
48%
Cacao
Café
Arbres fruitiers
Produits vivriers
Produits d'élevage
Dons familiales
Activités extra agricoles
Figure 3: Principales sources et leur contribution dans le revenu
du ménage
Source : Résultats d'enquête
L'analyse de cette figure nous permet d'observer une grande
diversité et variabilité dans les sources de revenu du
ménage. Bien que, plusieurs activités participent a la formation
du revenu du ménage, leur contribution n'est cependant pas le
méme. Ainsi, nous constatons que le cacao joue et occupe une place
fondamentale dans l'économie du ménage et dans l'accès aux
ressources monétaires des populations actives, avec une contribution de
48 %, suivit des productions vivrières (31 %), et les activités
extra agricoles (9 %). Tandis que les autres sources de revenu bien que jouant
un role dans la diversification, contribuent de manière assez marginale.
La variabilité des sources génératrices de revenu est un
élément clé assez important pour la survie du
ménage dans la zone et contribue ainsi, a la lutte contre la
pauvreté et au maintien d'équilibre social.
Dans cette zone, plusieurs éléments permettent
d'expliquer cet engouement a la diversification. Elle résulte de la
chute des cours mondiaux du cacao, de la fluctuation incessante des prix du
cacao et du développement des structures de marché dans la zone.
Au-delà des causes conjoncturelles, plusieurs éléments
socio-économiques expliquent le comportement des ménages vis a
vis de la diversification dans les cacaoyères tels que: la zone de
résidence, l'âge du chef de ménage, la taille du
ménage, l'expérience du chef de ménage, la main d'ceuvre
disponible (Endamana et a!, Op cit). La diversité des activités
dans le ménage induit une variabilité des équipements
agricoles dans les exploitations.
4.1.6. Equipements du ménage agricole
La diversification des activités dans les
ménages de la zone entraIne par ricochet, la nécessité
d'utiliser plusieurs matériels agricoles dans les exploitations. Nous
présentons a l'aide de ce tableau suivant les principaux
équipements et matériels agricoles utilisés dans les
ménages, ainsi que leur nombre moyen.
Tableau 8: Principaux équipements et matériels
agricoles des ménages dans la zone
Equipements/matériels agricoles
|
Moyenne
|
Ecart type Minimum
|
Maximum
|
Sac en jute
|
1,80
|
5,38
|
0
|
50
|
Plantoir
|
1,20
|
1,30
|
0
|
10
|
Pulvérisateur a dos
|
0,95 1
|
1,08
|
0
|
11
|
Brouette
|
0,573
|
0,797
|
0
|
7
|
Ebranchoir
|
0,501
|
1,23
|
0
|
15
|
Caisse de fermentation
|
0,246
|
1,10
|
0
|
20
|
Bâche
|
0,233
|
0,877
|
0
|
8
|
Pousse-pousse
|
0,118
|
0,348
|
0
|
2
|
Camionnette
|
0,009
|
0,480
|
0
|
6
|
Sécateur
|
0,008
|
0,328
|
0
|
3
|
Tronçonneuse
|
0,006
|
0,254
|
0
|
2
|
Four de séchage (cimenté)
|
0,002
|
0,156
|
0
|
1
|
Pulvérisateurà moteur
|
0,001
|
0,121
|
0
|
1
|
Motopompe
|
0,001
|
0,114
|
0
|
1
|
Thermonébulisateur
|
0,001
|
0,009
|
0
|
1
|
Four de séchage (type 0,0005
|
0,007
|
0
|
1
|
Samoa)
|
|
|
|
|
Source : Résultats d'enquête; N=600
La libéralisation des filières a entraIné
des conséquences assez révélatrices dans la structure de
production, notamment au niveau des matériels agricoles et
équipements du ménage. Ainsi, nous observons a partir de ce
tableau un sous équipement généralisé des
exploitations. La plupart des matériels s'ils existent sont archaIques
et dépassés, parfois en très mauvais état. Les
chefs d'exploitation au bénéfice d'une organisation sociale
très consolidée, utilisent des matériels en communs ou
s'échangent du matériel pour exécuter des tâches de
production dans les plantations (un matériel dans un village est
utilisé par plusieurs producteurs). La chute des prix du cacao a
entraIné la baisse drastique des revenus des producteurs, avec pour
conséquence le non-renouvellement du matériel agricole. Cette
situation d'appauvrissement des ménages menace l'ensemble du
système de production, y compris les stratégies de
diversification des activités agricoles et de développement des
activités extra agricoles.
Deffo (2001) estime que plusieurs facteurs tant
économiques que culturels permettent d'expliquer le sous
équipement des exploitations agricoles, ainsi que la faible utilisation
des matériels agricoles adéquats:
· D'abord a une résistance mentale pour le
passage d'un système régulé par l'Etat oU l'offre des
facteurs était presque gratuite, a un système de marché oU
seul le calcul économique entre les coUts supportés et le gain
escompté devrait prévaloir.
· Une insuffisance des services de vulgarisation qui
devraient mieux inciter les agriculteurs a l'utilisation d'intrants et des
facteurs adéquats pour la production, afin d'accroItre la
productivité.
· Les difficultés d'accès aux crédits
pour financer l'acquisition des intrants agricoles devenus trop coUteux.
· L'environnement institutionnel et économique non
favorable au développement agricole du Cameroun.
4.2. SERVICE AGRAIRE DANS LA ZONE
4.2.1. Principaux fournisseurs et utilisation d'intrants
dans la zone
Avant la libéralisation, la fourniture d'intrants
relevait pour l'essentiel d'organismes publics. Les engrais, pesticides et
semences étaient importés ou produits localement par l'Etat et
fournis aux agriculteurs, généralement a titre gratuit et/ ou
subventionnés. Leur coOt était déduit du prix versé
par l'office de commercialisation ou les coopératives au moment de
l'achat de la récolte. La libéralisation des circuits de vente de
tous les intrants agricoles s'est faite parallèlement a celle des
circuits de commercialisation des cultures de rente, et le secteur privé
prend aujourd'hui une part active aux transactions sur les intrants agricoles
(semences et plants, engrais, matériels agricoles et produits
phytosanitaires etc.).
a) Principaux fournisseurs d'intrants utiIisés dans
Ia zone
Vendeurs privés Vendeurs privés Organisations
Cooperatives Acheteurs prives Autres planteurs Autres
agrees non autorités paysannes de cacao ou voisins
51,9
37,42
3,12 2,49 1,87 2,08 1,04
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10
0
Figure 4: Principaux fournisseurs d'intrants dans la zone
La figure suivante présente les principaux fournisseurs
d'intrants agricoles dans la zone. Source : Résultats d'enquête
La fin du monopole étatique donne naissance a
plusieurs acteurs dans le secteur du marché d'intrants. Cela s'est
traduit par l'entrée fulgurante du secteur privé, qui
contrôle près de 80 % du marché d'intrants au Cameroun et
dans la zone en particulier. Parmi les vendeurs privés dominant le
marché, nous observons qu'environ 51,98 % sont agrées tandis que,
37,42 % sont recensés parmi les vendeurs privées non
agrées, mais qui opèrent sous simple déclaration
d'existence. La part du marché (20 %) est contrôlée les
organisations paysannes, coopératives, acheteurs privés de cacao,
autres planteurs... La présence remarquable des privés dans ce
secteur d'intrants agricoles et une absence de réglementation de
législation dans ce secteur amène une certaine anarchie dans
l'organisation du marché. Cet état de chose fait a entraIner une
augmentation considérable des prix d'achats, ajouté a cela le
problème d'accès aux intrants et crédits, car les vendeurs
privés ne desservent pas les zones enclavés
éloignés et les zones de faible demande. Tout cela créait
une asymétrie forte et une détérioration des termes de
l'échange dans le secteur agricole.
b) Utilisation d'intrants dans les exploitations
L'effet de la libéralisation sur l'application
d'intrants aux cultures de rente doit être apprécié, par
rapport a l'évolution parallèle des modalités
générales de commercialisation des intrants. Dans la zone, la
libéralisation s'est accompagnée d'une suppression de la
subvention accordée aux utilisateurs de ces produits. L'analyse des
données nous permet de constater qu'au plus 80 % des chefs
d'exploitation utilisent des intrants appropriés. En plus, il ressort
que seulement 20 % n'utilisent aucun intrant adéquat pour leur
exploitation, ceci par manque de moyens financiers et du problème de
disponibilité d'intrants dans certaines zones enclavées. Face aux
résultats disponibles a l'heure actuelle, il est difficile de se
prononcer sur l'intensité et le degré d'utilisation des intrants
dans chaque ménage. De ces résultats, il ressort une forte
régression dans l'utilisation des intrants adéquats dans les
exploitations.
Defo (2001); Banque Mondiale (2002) estiment que cette
tendance baissière d'utilisation d'intrants est liée a plusieurs
facteurs économiques:
· Le prix élevé des engrais, car
après la libéralisation, le marché d'intrants est
passé aux mains des privés, et que les paysans ont vu les prix
doublés, voire méme triplés pour certain.
· La qualité et la disponibilité de
certains engrais sur le marché de la zone.
· L'impraticabilité de certaines pistes rurales ne
permet pas l'acheminement des intrants a gricoles.
· Le découragement des paysans suite aux
fluctuations des prix et des bas prix aux producteurs.
En plus de ces facteurs, il faut ajouter, le manque d'une
législation réglementant (cadre juridique) la participation du
secteur privé au système de fourniture d'intrants. L'essentiel de
la législation existante porte encore sur les méthodes de
commercialisation dépassées, et n'a pas encore été
adapté aux nouvelles conditions de marché. Ainsi, pour faire
participer pleinement le secteur privé a la fourniture d'intrants, il
importe que l'Etat élabore une législation existante
appropriée pour réguler le secteur d'intrants au Cameroun.
4.2.2. Accès et source de credit des
producteurs
Avec la libéralisation, la problématique du
financement des cultures pérennes est remplacée par la question
globale du financement des activités agricoles par le marché
agricole. Celui-ci a connu au cours de ces dernières années des
évolutions profondes: échecs des banques agricoles et les banques
de développement, émergence d'innovations institutionnelles
regroupées sous le terme de systèmes financiers
décentralisées ou micro finance (Wampfer, 2001). Malgré,
la multitude d'institutions de financement des producteurs, la question qui se
pose aujourd'hui est de savoir dans quelle mesure les besoins
spécifiques de financement des cultures pérennes peuvent
être couverts par ces outils de financement. Le tableau suivant permet
d'identifier les principales sources de crédit et le degré
d'accessibilité des prod ucteurs dans la zone.
Tableau 9: Accès et source de crédit
Source de crédit Fréquence Pourcentage
(%)
Crédit formel (Banque, 6 1
Coopérative...)
Crédit informel (Tontine, Ngangui...) 22 3,67
Usuriers au village 1 0,1 7
Acheteur de cacao 5 0,83
Prêt d'un ami/famille 8 1,33
Pas d'accès au crédit 558 93
Total 600 100 Source : Résultats
d'enquête
L'analyse de ce tableau nous permet d'observer que dans la
région, l'accès aux crédits est très difficile. La
majorité des producteurs n'ont pas d'accès aux crédits
auprès des institutions formels ou informels, soit près de 93 %.
Seulement 7 % des ménages ont accès aux crédits, , ils les
reçoivent sous différente forme (argent liquide, matériel
de production, intrant...), auprès des institutions de crédits
informels (Tontine, Ngangui, prêts familiaux...). Dans cette situation,
il est nécessaire de signaler le fait que l'accès aux
institutions de crédits formels reste très marginal pour les
producteurs ruraux. Le manque d'accès au financement reste une
contrainte majeure au développement des agricultures familiales. Ces
agriculteurs ont besoin de crédit a court terme pour se moderniser,
s'intensifier, se financer l'innovation technique, organisationnelle, le
financement des campagnes, la diversification.
En effet, le problème d'accès aux
crédits formels est lié a la volatilité, l'incertitude sur
les prix, en majorité au taux d'intérêt
élevé, au manque de garanti par les producteurs, a une faible
capacité d'épargne dans les institutions de crédits, a une
mauvaise
organisation du secteur de crédit agricole et aux
risques de production. La Banque Mondiale (2002) dans l'une de ces
études enrichit ces justificatifs, tout en relevant le fait que les
banques commerciales ou institutions formels évoquent entre autres, le
risque de production comme principal obstacle au financement de la
filière cacao. Ce risque s'analyse a la fois sous les aspects
quantité et qualité. Car depuis 1995, la production annuelle de
cacao a évolué en dent de scie entre 107 000 tonnes et 134 000
tonnes (Annexe 2) et que la croissance attendue n'a pas vu le jour. La faible
productivité de la plupart des plantations s'explique par:
· Leur vieillissement: près de 50 % du verger
doit être replanté ou réhabilité.
· La faible utilisation des intrants agricoles (engrais,
pesticides, etc.) en raison de leur coOt très élevé depuis
la dévaluation du Fcfa et comparativement au revenu des p la nteurs.
· Une désaffection des planteurs due a
l'instabilité des cours et face a de nouvelles opportunités
offertes par le marché national des produits vivriers.
En plus, l'insuffisance des traitements phytosanitaires et
les mauvaises conditions de stockage relevées chez certains planteurs
sont de nature a favoriser l'altération de la qualité du produit.
Il est aussi vrai que parfois, les planteurs subissent des pressions
commerciales de la part de l'acheteur et ne prennent pas toujours le temps de
préparer un produit marchand.
4.2.3. Organisation paysanne et les services fournis aux
paysans
L'un des objectifs de la libéralisation des
filières cacao était la responsabilisation des producteurs a
travers les organisations des producteurs. Nous constatons qu'avec le
désengagement de l'Etat et la libéralisation, et en faveur des
mesures réglementaires sur la création des organisations
paysannes en 1992, plusieurs groupements paysans ont vu le jour dans la zone.
Cependant, l'analyse de données, nous permet de constater que seulement
40 % des producteurs sont membres des groupements des producteurs, contre 60 %
qui évoluent toutes seules. Depuis 1992, il existe certes des
Groupements d'lntérêts Commun (GIC) et des groupements de
producteurs, mais la plupart de ces organisations reste constituée a
l'échelle familiale (la loi exigeant un minimum de 5 personnes qui sont
des membres du bureau) et ces groupes sont loin d'être de
véritable association a but économique, ayant les
capacités de négociation véritable.
Malgré le manque de groupe économique
véritable dans la zone, les groupements paysans existant fournissent
plusieurs services aux membres du groupe. Les services fournis sont pour la
plupart les activités relevant de la commercialisation (ventes
groupées, informations sur les marchés, transports groupés
du cacao, stockage), les informations générales,
l'approvisionnement en intrants, les conseils techniques et les formations des
producteurs.
4.2.4. Source d'information sur Ia situation du
marché
Le tableau suivant, nous présente les principales sources
d'informations des paysans sur la situation du marché pendant la
campagne cacaoyère.
Tableau 10: Principales sources d'information sur la situation
du marché
Activité Fréquence Pourcentage (%)
Radio 376 62,67
Journaux écrits 6 1,00
Télévision 2 0,33
Voisins 68 11,33
Internet 0 0,00
Services de vulgarisation 35 5,83
Organisations paysannes 49 8,1 7
ONG 23 3,83
Autre 41 6,83
Total 600 100
Source : Résultats d'enquête
Après la libéralisation des filières et
le désengagement de l'Etat, les prixsont soumis aux lois du
marché. Ainsi, l'information sur l'évolution et la fluctuation
des prix du marché mondial et au niveau intérieur est très
importante pour les producteurs. A l'issu de notre analyse, nous observons une
grande variabilité et une diversité des sources d'informations
sur la situation du marché du cacao. Parmi ces sources, les plus
importants pour les producteurs sont: la radio (62,67 %), les voisins (11,33
%), les organisations paysannes (8,17 %). Les informations diffusées par
les autres sources sont faiblement reçues par les paysans. L'absence des
infrastructures adéquates dans certaines régions, l'enclavement
de certaines régions et le faible niveau des paysans ne leur permettent
pas d'accéder a certaines sources d'informations (Internet,
Télévision...) pourtant bien nécessaire et bien
utilisées dans d'autres régions.
Il faut cependant, signaler, que les paysans reçoivent
les informations, grace aux efforts notables de l'Etat pour disséminer
les informations du marché a travers la zone de grande production et le
pays tout entier. L'Etat veille, ainsi, a ce que les producteurs soient
régulièrement et systématiquement
informés des tendances des prix de marché. C'est ainsi, que
l'ONCC dispose d'un terminal Reuter connecté a Abidjan, New York et
Londres, et fournit les informations sur les prix des produits de base du jour.
Ces informations sont ensuite transmises au CICC qui se charge a l'aide du
projet ASPPA, de les diffuser autant que faire se peut par voies de radio,
télévision, presse et communiquées aux opérateurs
de la filière (Banque mondiale, Op. cit).
4.3. COMMERCIALISATION DV CACAO
4.3.1. Période de vente et d'encaissement par les
producteurs
Depuis la libéralisation de la filière cacao en
1995, toutes les restrictions d'achat et de circulation des produits ont
été levées. Les opérations d'achat et de vente du
produit se déroulent dans le cadre des campagnes annuelles, dont
l'ouverture et la cloture sont fixées du 1eraoUtau 15juilletde
l'annéesuivante.
* Période de vente
De manière générale, cette
période se réfère a la campagne ; toutefois, il y a lieu
de signaler qu'il existe une période de ventes massives. Elle se situe
dans la plage de 04 mois, de septembre en décembre. Au cours de cette
période de ventes massives, environ 71 % des paysans vendent souvent
leur produit en vente groupée, sous la supervision des groupements de
producteurs dans les villages (ces ventes groupées apportent un gain
minimum de 50 a 60 Fcfa/kg ((0.076 a 0.092 €/kg en supplément aux
producteurs). Cependant, elles ne concernent encore au plus que 15 a 20 % du
cacao commercialisé bord champ (Bernard, 2003). Dans ces
opérations, les planteurs apportent quotidiennement leurs produits aux
différents points de collecte ou de vente. Lors de ces ventes, les
producteurs par l'intermédiaire de leur groupement négocient les
prix d'achat en fonction du meilleur prix offert sur le marché, la
quantité et la qualité de leur production. Aussi, suivant le
dynamisme de chaque organisation, et les capacités de négociation
et les tactiques, peuvent influencer de manière significative le prix et
les conditions d'achat de leur production. En dehors des périodes de
vente massive, l'affluence des planteurs est irrégulière voire
sporadique et généralement focalisée sur les jours de
marché hebdomadaire, oU la vente est pour la plupart individuelle et ne
concerne que des petites quantités de cacao.
* Période d'encaissement des revenus
Depuis la mutation du système de commercialisation,
les producteurs encaissent l'intégralité du montant de le vente
au moment de la collecte ou de la vente. uls sont ainsi a l'abri des multiples
tracasseries orchestrés par les coopératives et autres acheteurs
avant la libéralisation du marché pour percevoir le montant de
leur vente.
4.3.2. Manipulation post récolte (fermentation,
séchage et conservation)
Les manipulations post récoltes ont un enjeu assez
important sur la qualité du cacao marchand destiné au
marché. Après la libéralisation et en l'absence de tout
encadrement des producteurs, la fermentation des fèves de cacao se fait
sous certaines contraintes (manque de matériels adéquats, manque
de techniques...). Ainsi, l'on constate que la durée de la fermentation
est très variable selon les exploitations (0-7 jours) d'une exploitation
a une autre, avec une moyenne de 3.89 jours.
Après cette fermentation, suit en principe la
période de séchage. Cette période varie d'une
région a une autre en fonction des aléas climatiques et des
contraintes familiales. Dans la zone, le cacao est séché
majoritairement par voie fèves naturellement (au soleil) au moyen des
nattes en élévation (41.5 %) tandis que 24.6 % de ces derniers
sèchent sur des nattes par terre. Alors qu'une proportion non moins
importante ont recours a des moyens artificielles (fours cimentés) pour
le séchage des fèves, soit moins de 24 % des exploitants. Il faut
cependant signaler que ces deux moyens de séchage sont parfois
simultanément utilisés en fonction des périodes de
séchage.
Le produit issu du séchage doit être vendu
immédiatement ou conservé pendant une période plus ou
moins longue. Dans la zone, plusieurs outils et techniques sont utilisés
pour la conservation du cacao. Ainsi, les produits sont conservés dans
les cuisines ou dans les magasins, soit en élévation ou par
terre. Ils sont conservés dans les sacs préts a la vente ou dans
gros sacs a conditionner lors de la vente.
Au regard de ces résultats, l'on s'aperçoit que
le retrait de l'Etat dans le circuit de commercialisation a modifié de
façon considérable, les techniques de manipulation post
récolte. Ces manipulations sont de nos jours sous la seule
responsabilité du producteur, qui n'est plus préoccupé par
la qualité du produit. Cette situation a un impact assez néfaste
sur la qualité du cacao de la zone en particulier et du Cameroun en
général.
4.3.3. Collecte du produit
La collecte du produit constitue un enjeu assez important
pour la commercialisation des produits dans la zone. Avec la
libéralisation du marché, le planteur est disposé a vendre
son produit a n'importe quel acheteur, ce qui suppose qu'il est le seul
responsable du transport de son produit du bord du champ jusqu'au point de
collecte ou de vente (les distances parcourues pouvant variées de 0-5
km) . Plusieurs moyens de transport sont ainsi utilisés par les
planteurs, a l'instar des bicyclettes, pousse pousse, brouette, transport
public, et par tête. Malgré la diversité et la
variabilité des moyens de transport du cacao, les paysans restent
confrontés aux problèmes d'impraticabilité de certaines
pistes rurales, au moment de la collecte et de l'acheminement des intrants
agricoles.
Cette situation amène les producteurs a stocker
longtemps leur récolte au risque de voir celle-ci perdre la
qualité. En plus, les coUts de transactions importants rendent
l'opération peu attrayante pour les acheteurs, et amènent les
planteurs de certaines zones a vendre leur production en dehors des
marchés groupés et aux prix nettement inférieur aux prix
de référence sur le marché.
4.3.4. Principaux acheteurs de cacao dans la zone
Dans la zone, avec la libéralisation et la perte du
monopole d'achats des coopératives, plusieurs acheteurs dominent le
marché du cacao au Cameroun. Les principaux acheteurs rencontrés
dans la zone forestière sont consignés dans le tableau
suivant.
Tableau 11 : Type d'acheteur du cacao
Acheteur Fréquence Pourcentage (%)
Acheteur privé agrée 245 40,83
Acheteur privé non agrée 257 42,83
Autre planteur du village 40 6,66
Autorité étatique 40 6,66
Organisationpaysanne 18 3 /coopérative
Total 600 100 Source : Résultats
d'enquête
Depuis 1995, l'achat du cacao est très
convoité, car cette activité est bien rentable pour les
opérateurs. Ainsi, l'on observe dans la zone une multitude d'acheteurs
de cacao, donc les privés sont les plus importants dans toutes les
régions. A partir du tableau cidessus, il ressort donc que le secteur
privé contrôle aujourd'hui plus de 80 % du marché de cacao,
contre a peine 20 % pour les anciens monopoles. Parmi les acheteurs dits
privés, plus de 40 % sont agrées contre 42 % non agrées,
mais opérants sous le couvert
des exportateurs, dont ils sont des mandataires. Nous
constatons une nette augmentation des exportateurs, leur nombre est
passé du simple au quintuple (voir plus) et chaque exportateur est libre
d'acheter oU bon lui semble au prix qu'il estime compatible avec son contrat et
sa structure de charge. Car, la notion de zone d'achat potentiel, a disparu en
même temps l'agrément des exportateurs a fait place a une simple
déclaration d 'existence.
La plupart des acheteurs présents sur le terrain
collecte les produits pour le compte des exportateurs, et perçoive de
ces derniers leurs marges de profit. Hormis les situations oU l'acheteur est
exportateur lui-même, c'est un système qui s'apparente au
schéma mandant-mandataire, oU le mandataire en position
privilégié (plus proche du producteur) bénéficie
d'une foule d'information sur les conditions d'achats en milieu paysan. Ce
dernier cherche du fait de cette asymétrie informationnelle, a tirer
avantage du système d'échange et ceci au détriment,
d'abord du producteur (prix le plus bas possible, indépendant du prix
d'équilibre du marché) et ensuite du mandant (exportateur). Ceci
par des pratiques qui portent atteinte a la qualité du produit et qui en
fait entamera le volume a exporter du mandant. Ainsi, la multiplicité du
nombre d'acheteurs privés agrées et non agrées dans le
circuit de transaction accentue le problème de perte de la
qualité du cacao camerounais. En effet, le pré contrôle qui
devrait se faire a leur niveau a disparu, et les acheteurs sont
préoccupées par le volume acheté et non la
qualité.
Au Cameroun et dans la zone forestière, les grands
industriels mondiaux sont implantés. Ces industriels vont jusqu'à
bord champ a travers leurs représentants locaux. En effet, trois
industriels achètent 95% du cacao camerounais. Il s'agit notamment de :
ADM représenté par CAMACO, CARG!LL représenté par
TELCAR et BARRY CA!LLEBAUT représenté par S!C CACAO. En fait, la
panoplie d'exportateurs recensés au Cameroun sont en
réalités des chargeurs qui revendent FOB a ces trois industriels
de qui, ils reçoivent les financements (Banque mondiale, 2002, Bernard,
Op. cit.).
4.3.5. Formation du prix et prix d'achat dans Ia zone
* Formation du prix
Avec la libéralisation, il n'existe plus de prix
fixé par l'Etat en début de campagne. Les prix d'achat se forment
suivant les lois du marché au niveau du marché mondial, soit a
Londres ou a New York, ce prix constitue un prix de référence. De
ce prix de référence découle le prix domestique du cacao,
qui suit tout au long de la campagne cacaoyère les fluctuations
inhérentes au marché international.
Ainsi, le prix du cacao étant
libéralisé, il est apprécie et fixé d'accord partie
entre les opérateurs. Mais, l'on observe des insuffisances dans la
structure actuelle de marché, pour réaliser l'ajustement de
l'offre et de la demande a des prix acceptables par tous les acteurs de la
filière. Alors, en l'absence d'une détermination réelle du
coOt de production, la négociation est basée sur les prix de
vente a terme dans les marchés internationaux. Ils sont
communiqués aux exportateurs après une conversion du Dollar US et
de la Livre Sterling en Euro. Cette dernière monnaie a l'avantage de
garder une parité fixe avec la monnaie nationale, le Franc CFA.
Généralement le prix d'achat aux producteurs se situe autour de
70 % de la valeur FOB, les 30 % restant représentent les coOts des
structures et de commercialisation. Avant la libéralisation, la part du
prix reçu par les producteurs ne dépassait guère 60 % du
prix FOB, ceci a cause des multiples prélèvement des offices de
commercialisation (Banque mondiale, op. cit.; Bernard, op. cit.). Si certains
coOts sont connus d'avance, d'autres par contre dépendent largement du
dynamisme, de l'efficacité, de la zone géographique et de
l'efficience d'exportateurs (coxeurs ou acheteurs).
L'Etat veille a ce que les producteurs soient
régulièrement et systématiquement informés des
tendances de prix sur le marché, comme nous l'avons mentionné
plus haut. Certains planteurs utilisent ces informations pour négocier
avec les acheteurs. Ces prix varient selon la distance par rapport au port
d'embarquement a Douala, les coOts de transport
pouvant représenter environ 8 a 15 % du prix d'achat.
Enfin, certains exportateurs déplorent le fait que ces informations sur
le marché publiées au Cameroun soient dénudées de
toute analyse pertinente de spéculation telle que l'indication de tout
phénomène susceptible d'influencer l'offre et la demande mondiale
des produits de base (climatologie, catastrophe, surproduction, etc.).
* Prix d'ac hat aux producteurs
Avant la libéralisation du secteur cacao, l'Etat
fixait a l'ouverture de chaque campagne, par décret du Président
de la république, le prix d'achat aux planteurs. Depuis 1995, avec les
réformes du système, cette pratique a totalement disparue et seul
les forces du marché déterminent le prix d'achat au marché
international, d'oU découle le prix d'achat au niveau national. La
figure ci après nous permet d'apprécier l'évolution des
prix d'achat moyen aux producteurs dans la zone forestière et au
Cameroun.
Fcfa/kg
Source : Banque mondiale, 2002
Figure 5: Evolution du prix d'achats aux producteurs au
Cameroun
L'analyse des prix d'achat du cacao ces dernières
années nous permet de constater que le prix d'achat pratiqué a
été le plus bas (400 Fcfa/kg) (0.615 euro/kg) depuis 1995
jusqu'en 2001 et puis une montée relative après. Ce prix
traduisait un excèdent structurel de l'offre sur le marché
mondial. Le maintien des cours du cacao a un niveau bas et les effets de la
libéralisation ont induit une baisse des revenus des planteurs, et ayant
pour corollaire la baisse de leur niveau de vie, la baisse de la
capacité d'épargne et
d'investissement dans les cacaoyères. Cette situation
s'est traduite par la mise en péril de la protection des familles, en
réduisant leur accès a la santé et a l'éducation
d'une part et l'absence d'entretien des plantations a cause des coUts
élevés d'intrants agricoles d'autre part.
4.3.6. Quantité et qualité du cacao vendu
par producteur
Le tableau ci-dessous nous permettra d'apprécier le
niveau de production moyen des exploitations, ainsi que la qualité du
produit qui en dégage dans la zone.
Tableau 12 : Quantité et qualité du cacao vendu
par exploitant
Grade /qualité Quantité (kg) Pourcentage
Grade I (bien fermenté) 318 60
Grade II (moyennement fermenté) 189 36,25
Hors standard 7,33 1,41
Résidus du cacao (non fermenté) 7 1,34
Total 521,33 100
Source : Résultats d'enquête
L'analyse de la structure de production fait ressortir que,
la production totale moyenne est sensiblement égale a une demi-tonnee
(521,33 kg) de cacao par exploitation (environ 5 hectares). Au regard de ce
résultat, nous constatons que les rendements sont largement
inférieurs a 300 kg/ha (rendement moyen du pays d'avant
libéralisation). Il est a remarquer l'évolution de la production
des plantations dans la zone a connu une baisse progressive depuis la
libéralisation. Cela, s'est ainsi traduite par une baisse de la
production nationale du cacao au Cameroun (annexe 2). En plus des causes issues
de la libéralisation et de la dévaluation du Fcfa, plusieurs
autres permettent d'expliquer cette tendance baissière des rendements
entre autres : le vieillissement des plantations, le faible proportion des
variétés sélectionnées, la gestion extensive des
systèmes de production, et de l'augmentation des pertes dues a la chute
des traitements phytosanitaires. Cette baisse de la production s'est traduite
par une baisse de la qualité du cacao marchand dans la zone.
En ce qui concerne la qualité du cacao marchand
produit, le cacao produit est varié et diversifié. Cette
variabilité faite que le cacao marchand se vend sous plusieurs formes,
qui ont des prix différents en fonction de la qualité. Ainsi,
l'on constate que: 60 % du cacao
produit par exploitation sont de qualité marchande
supérieure, c'est a dire de Grade lH; 36,25 % sont de Grade
118; 1.41 % et 1,34% respectivement pour le cacao de type Hors
Standard9 et Résidus de cacao10. Nous remarquons
ainsi, une forte proportion de cacao de moindre qualité marchande (40
%). Cela a pour effet pervers la perte de la compétitivité du
cacao camerounais sur le marché international, alors que le cacao
camerounais présente des caractéristiques qui lui rendent
attractive au marché international, et plus le coefficient du CoOt en
Ressources lntérieures (CR1) est nettement inférieure a un (0.36
a 0.66) (Douya et Temple, op. cit). Cependant, il semble nécessaire de
signaler que bien que ce cacao soit compétitif, il est très
sensible aux fluctuations du prix international.
Plusieurs facteurs permettent d'expliquer la perte de la
qualité du cacao camerounais:
· L'insuffisance des traitements phytosanitaires et les
mauvaises conditions de stockage relevées chez certains planteurs, sont
de nature a favoriser l'altération de la qualité du produit a
cause de l'humidité et des maladies.
· Avec la libéralisation de la filière et les
prix de plus en plus bas, les planteurs ne sont plus préoccupés
par la qualité du produit, mais par la quantité.
· L'absence de pré contrôle lors de l'achat
par les acheteurs.
· Les pressions commerciales fortes de la part des
acheteurs exercées sur les planteurs, qui ne leur permettent pas
toujours de bien préparer un prod uit marchand.
Ces problèmes qui se posent actuellement en
matière de qualité pourront être surmontés. Toutes
fois, la résolution de ces problèmes prendra du temps et ne sera
possible que si les exportateurs eux-mémes exigent une meilleure
qualité en fixant des normes minimums rigoureuses et en offrant si
possible des primes pour les produits de qualité supérieures.
7 Lot homogène quanta la forme et la couleur, et dont la
proportion de fèves oU le poids sPécarte de plus ou
moins un tiers du poids moyen de 1 gramme par fève ne doit pas
excéder 10%. Le cacao de GRADE I classé "Bien fermenté" ne
doit pas renfermer plus de 5 % de fèves moisies et
défectueuses.
8 Cacao composé de lots dPaspect
général homogène quanta la couleur. Il ne doit pas
renfermer plus de :4% en nombre de fèves moisies :8% en nombre de
fèves ardoisées et 6% en nombre de fèves
défectueuses. Le cacao de GRADE II classé "Moyennement
fermenté" ne doit pas renfermer plus de 5% de fèves moisies et 5%
de fèves défectueuses.
9 Cacao composé de lots comportant par quantité
examinée plus de :4% en nombre de fèves moisies: 8% en nombre de
fèves ardoisées: 6% en nombre de fèves
défectueuses, sans que le total des défauts dépasse
85%.
1 0 Cacao constitué de lots dont le pourcentage en nombre
de fèves moisies, ardoisées et défectueuses dépasse
85%.
4.3.7. Circuit de commercialisation du cacao dans la
zone
Après la libéralisation de la filière
cacao au Cameroun, il existe plusieurs circuits commerciaux par lesquels le
produit atteint la marché international. Dans ces circuits plusieurs
acteurs opèrent dans le marché. Ainsi, la commercialisation est
ouverte aux:
· Commerçants ou acheteurs privés.
· Organisations des producteurs. A cet effet, on voit
renaItre des réseaux de GIC de producteurs plus ou moins
organisés.
· Des coopératives, mais leur présence est
actuellement marginale.
· Les exportateurs et les acheteurs internationaux.
Ces acteurs se situent a des différents stades du
circuit et jouent des roles assez importants pour le fonctionnement de la
filière. La figure ci-dessous présente les différents
acteurs et leur stade d'intervention dans le circuit.
Exportateur
Planteurs
Acheteurs I nternationaux
Exportation
Acheteur international
Collecte locale
GIC/ Union de GIC
Coopérative / Union coopérative
Rabatteurs / Commercants
Planteurs / Prod ucteur
Source : Adaptée de Sherpherd et Farolli (1999) ; Banque
Mondiale (2002)
Figure 6 : Circuit de commercialisation du cacao dans la zone
Les flux physiques des stocks de cacao vont des planteurs ou
producteurs jusqu'aux acheteurs internationaux en transitant par deux
étapes:
· La première étape se situe au niveau de
la collecte locale oU les planteurs ont le libre choix de vendre leur cacao aux
coopératives agricoles, aux groupements d'initiative commune (GIC), aux
rabatteurs ou aux exportateurs, qui assurent la collecte locale du produit.
· La deuxième étape se situe au niveau de
l'exportation. Elle est assurée par les exportateurs a travers les
collecteurs (mandataire), les exportateurs a leur tour sont les fournisseurs
des acheteurs internationaux qui alimentent le marché international. La
chaIne de commercialisation, telle que nous l'avons vue plus haut,
présente très souvent des points de clivage. Les planteurs
peuvent apporter directement leur produit dans les magasins des exportateurs ou
encore dans les magasins des organisations paysannes (Coopératives, GIC)
auxquelles ils appartiennent.
4.3.8. Regulation de l'environnement du secteur cacao au
Cameroun
Pour faire face a la grave crise qui a frappé de plein
fouet l'économie cacaoyère au Cameroun, le gouvernement a
entrepris depuis 1989, avec l'appui des bailleurs de fonds, d'importantes
réformes qui sont traduites par de nombreuses mesures
législatives et réglementaires. Ces reformes ont
été parachevées avec la signature en 1997 des trois textes
réglementaires:
· le décret n° 97/130/PM du 23 mars 1997
réglementant le conditionnement et la commercialisation des fèves
de cacao;
· le décret n° 97/131/PM du 23 mars 1997
réglementant le conditionnement et la commercialisation des cafés
verts;
· le décret n° 97/142 du 25 aoUt 1997
modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°
91/272 du 12juin 1991 portant création de l'Office National du Cacao et
du Café.
Le décret n° 97/130/PM du 23 mars 1997
réglemente le conditionnement et la commercialisation des fèves
de cacao originaires du Cameroun. Il précise par ailleurs les conditions
générales auxquelles doivent répondre les fèves de
cacao destinées a l'exportation, leur conditionnement et le
contrôle de qualité et de l'état phytosanitaire.
Ces trois textes, avec la loi n° 95/11 du 27 juillet
1995 portant organisation du commerce du cacao et du café et son
décret d'application n° 95/674/PM du 15 décembre 1995,
constituent le nouvel environnement réglementaire de la filière
cacao dont les principales caractéristiques sont:
· la promotion des marchés périodiques de
cacao et de café est laissée a l'initiative des producteurs, des
groupements de producteurs et des coopératives, en liaison avec les
acheteurs et exportateurs;
· le contrôle de qualité a l'achat du cacao et
du café est placée sous la responsabilité conjointe de
l'acheteur et du producteur;
· les opérations d'achat de cacao et de
café sont réservées exclusivement aux opérateurs
titulaires d'une carte professionnelle délivrée par le Conseil
Interprofessionnel du Cacao et du Café;
· les acheteurs sont responsables des actes
répréhensibles de leurs mandataires;
· les acheteurs sont tenus de déclarer le premier
lundi de chaque mois a la Préfecture du ressort, leurs achats de cacao
et de café du mois écoulé;
· le fichier des exportateurs est mis a jour chaque
année en début de campagne, pour en extraire les
opérateurs qui n'auraient exercé aucune activité pendant
deux campagnes consécutives;
· le contrôle de la qualité a l'exportation
est confié aux sociétés privées.
Ces reformes ont pour objectifs majeurs d'améliorer la
rentabilité des filières par la réduction des charges de
commercialisation d'une part, et la promotion d'une meilleure
répartition des taches entre l'Etat et le secteur privé d'autre
part. L'option libérale ainsi prise ne signifie nullement l'anarchie.
C'est la raison pour laquelle, sans avoir a remettre en cause le processus de
libéralisation entamé, les pouvoirs publics se réservent
le droit de sanctionner tous les opérateurs qui se complaisent a
évoluer en marge de la législation, de la réglementation
et du code de déontologie du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du
Café. Bien que, l'Etat a entrepris des nombreuses reformes et mesures
législatives et réglementaires pour assainir la filière
cacaoyère, les planteurs, ainsi que les différentes acteurs de la
filière cacao restent de nos jours confrontés a des nombreux
contraintes et risques de commercialisation.
4.3.9. Contraintes de la commercialisation du cacao
Les opérateurs de la filière cacao font face a
plusieurs types de difficultés dans le cadre de leur activité.
Parmi ces difficultés, il y a lieu de relever par ordre d'importance le
plus frappant, a savoir:
· L'insuffisance des conditions nécessaires pour
l'accès au crédit. La libéralisation du secteur cacao a
crée un certain délaissement des opérateurs. Depuis lors,
les banques spécialisées dans le financement du monde rural, qui
étaient pour la plupart des ex-croissances de l'état a
été fermée. Les banques commerciales sont restées
exigeantes, des conditions de taux d'intérêt et de garantie moins
souples et difficiles a réunir pour certains opérateurs, en
l'occurrence les planteurs. Cette méfiance des banques commerciales
résulte des risques présents tant pour la production que pour le
prix. Pour contourner cet obstacle, l'état a encouragé la
création des systèmes financiers décentralisés dont
la capacité a financer le secteur reste a démontrer.
· L'impraticabilité de certaines pistes rurales
au moment de la collecte des produits ou de l'acheminement des intrants
agricoles. Cette situation amène les producteurs a stocker longtemps
leur récolte au risque de voir celle -ci perdre sa qualité. En
fait, les coUts induits de transport rendent l'opération peu attrayante
pour les acheteurs pour arriver dans certaines zones.
· Le non renouvellement du parc de matériel
roulant de collecte devenu pour la plupart obsolète et
l'équipement agricole dans les exploitations. La difficulté de
l'accès au crédit décrite plus haut et
l'instabilité des revenus n'ont pas permis a la plupart des
opérateurs de la filière de générer les ressources
suffisantes pour renouveler le parc de matériel roulant de collecte et
les équipements agricoles.
· La mauvaise organisation des producteurs dans la zone,
les groupements existants sont confrontés a des nombreux
problèmes de fonctionnement, manques de moyens et d'infrastructures, et
il est difficile dans ce cas de mettre en place des groupements
économiques véritables. La plupart des groupes étant
formé dans la cellule familiale.
Toutes ces contraintes et bien d'autres entravent le
fonctionnement du système de commercialisation du cacao en zone
forestière du sud Cameroun. En dépit de cette situation, nous
pouvons espérer a des perspectives meilleures pour la filière
cacao dans la zone, si des mesures sont prises pour la régulation de la
structure de fonctionnement des filières des cultures de rentes en
général et de la filière cacao en particulier.
CHAPIlRE V: CONCLUSION El RECOMMANDAlIONS
5.1. CONCLUSION
L'objectif de notre étude était d'analyser le
système de commercialisation du cacao, après la
libéralisation des filières de culture de rente en zone
forestière du sud Cameroun. La libéralisation
incontrôlée du secteur des exportations, imputable dans la large
mesure aux carences des institutions responsables de l'achat, de la
transformation et de l'exportation des cultures de rente, a modifié et
désorganisé le filière cacao, fait chuter la production
nationale et les recettes d'exportation.
L'analyse systématique du système de
commercialisation, nous permet de constater une adaptation difficile des
exploitations paysannes qui arrivent malgré, le manque d'encadrement et
la fluctuation permanente des prix, a maintenir le niveau de production
nationale acceptable (qui permet de classer le Cameroun comme 6e
producteur du cacao). Malgré cela, les producteurs
éprouvent d'énormes difficultés au niveau du financement
des exploitations, de l'approvisionnement en intrants agricoles, de la lutte
phytosanitaire, ce qui n'est pas sans conséquence sur la qualité
du cacao qui se détériore grandement, avec pour effet pervers la
perte de la compétitivité du label camerounais sur le
marché international. En plus de cela, suite a la baisse des prix et les
incertitudes du marché, liées a la fluctuation des prix, et un
abandon des producteurs, on observe une réduction drastique des revenus
des producteurs de cacao, une baisse du niveau de vie et une augmentation de la
pauvreté rurale.
L'observation de la structure du marché, montre au
niveau de la filière cacao, l'existence d'une multitude d'acheteurs.
Parmi ces acheteurs, ceux du secteur privé dominent le marché. Le
marché interne de la zone, qui reste concurrentiel, souffre de
nombreuses distorsions: coUts de transactions élevés,
asymétrie informationnelle forte, absence des structures et mauvaise
organisation... Toutes les distorsions restent préjudiciables tant pour
les producteurs que pour les exportateurs et ne bénéficient
qu'aux intermédiaires acheteurs, qui en fait rendent le marché
inefficient, en alourdissant les coUts d'intermédiation.
La filière cacao, nécessite non seulement des
reformes institutionnelles tendant a une meilleure surveillance du
marché, mais également structurelles, si l'on veut a moyen et
a
long terme résoudre les multiples problèmes
auxquels font face les acteurs de la filière cacao. En fait, il s'agit
dans le cas ou l'Etat est définitivement résolu a ne plus
encadrer la production a la base, de prendre en compte recommandations
ci-dessous pour réguler le fonctionnement de la filière cacao.
5.2. RECOMMANDATIONS
Pour améliorer les performances de la production du
cacao en zone forestière du sud Cameroun en particulier et du Cameroun
en général, des recommandations ci-après doivent
être prises en compte:
· Renforcement des initiatives et du dynamisme des
producteurs par l'appui aux organisations de producteurs leur permettant, d'une
part, d'exercer un véritable pouvoir de négociation, et d'autre
part, de participer a l'élaboration des politiques agricoles, par la
formation et l'information.
· La qualité du cacao dépend de plusieurs
facteurs et les pouvoirs publics devraient s'atteler a améliorer par
toute une série d'interventions. Il est indispensable d'assurer un
service minimum de vulgarisation (encadrement) auprès des agriculteurs,
des acheteurs et des négociants des techniques de manipulation post
récolte. Bien aussi, il faut améliorer l'approvisionnement en
intrants tant pour accroItre les quantités que pour améliorer la
qualité. Enfin, des mesures doivent être prises en compte pour
assurer les précontrOles de qualité avant l'achat du produit par
les acheteurs.
· Il est indispensable d'intensifier la production sans
augmenter les surfaces cultivées (ce qui se ferait au détriment
de la forêt, suffisamment menacée par ailleurs). La mission de la
recherche consiste donc a trouver des réponses pour augmenter la
production et protéger l'environnement. Pour cela, elle doit mettre en
place de nouvelles variétés et innovations technologiques
apportant les gains de productivité, renouveler les vergers
vieillissants et améliorer la durabilité de la production.
· Les dysfonctionnements actuels du processus de
libéralisation mettent l'accent sur la nécessité de
redonner un rOle de régulation a l'Etat. Ce rOle est déterminant
dans le domaine: financement des activités économiques des
exploitations; acquisition
d'intrants adéquats; contrôle du secteur financier
et de credits; l'accès aux credits par les producteurs et les acheteurs
privés; organisation des marches...
· Enfin pour assurer la regulation de la
filière, l'Etat doit mettre en place une legislation et
réglementation adaptées pour la commercialisation du cacao et
veiller a son application.
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Photo couverture, consulté le 14/07/2003.
www.visionafrica.ch/einsatz/karten/camerounhfr.jpg,
consulté le 11/08/2003
ANNEXES
ANNEXE 1:
a) Questionnaire11
Sustainable Tree Crops Program of West and Central
Africa Enquêtes ménages sur la production et l'offre des
cultures pérennes Principalement sur le cacao et le café
robusta
Cette enquête a pour but de mieux informer les
gestionnaires de la filière, les décideurs et les chercheurs sur
la situation actuelle de la production des cultures pérennes en ce
début du 21ième siècle en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Nous vous remercions pour votre coopération et assistance dans cette
étude.
TOUTES LES INFORMATIONS COLLECTEES SERONT
CONFIDENTIELLES ET POUR LES BESOINS DE RECHERCHE UNIQUEMENT
Nom de l'enquêteur: __________________________
Nom du contrôleur du
questionnaire:__________________________
Nom du chef de ménage
enquêté_________________________
Date de l'entretien: __________________________
Village: _________________________
Arrondissement __________________________
Département: __________________________
Province:
__________________________ Pays__________________________
Latitude du village _____ _o _______ minutes
Longitude du village ______o _______
minutes Distance de la route goudronnée la plus proche
_____________ km
I. GENERALITES SUR LE SYSTEME D'EXPLOITATION
FS1 a. Parmi les activités suivantes, cochez celles qui
ont procuré des revenus a votre ménage ces 12 derniers mois?
II1) cacao II6) produits d'élevage
II2) café
II3) cajou II7) revenus reçus des membres de
la famille
II4) autres cultures pérennes (eg. palmeraie, fruit)
II8) revenus non
agricoles(spécifiez)IIIIIIIIIIIIIIII
II5) produits vivriers
F51 b. Du total des revenus annuels de votre ménage (y
compris les activités génératrices des revenus
menées par les femmes) quelle proportion approximative (sur 20)
tirez-vous de chacune de ces activités?
___J20 cacao ___J20) produits d'élevage
__J20 café ___J20 cajou
___J20) revenus envoyés par des membres de la
famile
___J20 arbres fruitiers ___J20 revenus non
agricoles
___J20 pro duits vivriers
F51 c. Citez (par ordre d'importance décroissante) les
trois principales productions agricoles (cultures vivrières, produits
d'élevage, ou arbres fruitiers) qui procurent le plus de revenus a votre
ménage.
Produit 1______________
Produit 2______________
Produit3
F51d. En dehors des champs de cacao ou de café, avez-vous
d'autres champs de cultures pérennes?
___1) Oui __2) Non 5i oui, quelle type de culture?
_________________ Et quelle superficie? ____ha
F52a. Quelle durée moyenne de jachère
appliquez-vous dans vos principaux champs des cultures vivrières avant
une nouvelle culture?_____ ans.
F52b. Pendant combien d'années exploitez-vous en moyenne
ces champs avant la remise en jachère? ______année d'exploitation
avant la jachère
F52c. Comparé a d'autres ménages du village, pouvez
vous dire que vous avez:
__1) plus de terre par rapport a d'autres ménages du
village.
__2) autant de terre que d'autres ménages du village.
__3) moins de terre que d'autres ménages du village.
F52d. Quelles superficies exploitez-vous en métayage pour
les:
Champs de cultures vivrières? ________ha, cultures
pérennes? _______ha, jachères?______ha, foret?_____ha
F52e. Quelles sont les superficies des terres qui vous
appartiennent pour les:
champs de cultures vivrières? ________ha, cultures
pérennes? _______ha, jachères?______ha ,foret?_____ha
F53a. Utilisez-vous régulièrement les engrais dans
un de vos champs de cultures vivrières ?___1)Oui
___2) Non
5i oui, sur quelle superficie ___________ha?
F53b. Utilisez-vous régulièrement les pesticides
dans un de vos champs de cultures vivrières ?___1)Oui __2)Non 5i oui,
sur quelle superficie ___________ha?
F54. Combien d'animaux suivants possédez-vous
actuellement?
____ChèvresJ moutons ____Vaches
____Porcs ____Poulet (volaille)
FS5. Combien d'adultes (hommes et femmes) et enfants vivent au
sein de votre ménage? Parmi ces groupes, combien ont l'agriculture comme
principale activité et combien sont encore scolarisé?
Indicateurs
|
Nombre
|
No. ayant l'agriculture comme principale
activité (hormis ceux qui vont encore a l'école)
|
No.d'enfants allant a l'école
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adultes males (18-54 ans) Adultes males (>54 ans) Adultes
femelles (18 to 54 ans) Adultes femelles (>54 ans) Enfants (moins de 18
ans)
FS6. Quel est votre niveau d'instruction? diplOme obtenu
FS7. Quel age avez vous? ______ ans
FS8. Sexe du chef de ménage? __1) male __2) femelle
FS9. En quelle année vous êtes-vous installé
dans ce village? __________ FS1O. Est-ce que ce village, est celui de
vos ancétres? ___1) Oui ___2) Non Sinon, oU se trouve le village de vos
ancétres? _______________________________
FS1 1. Parmi les équipements ci-après lesquels
possédez-vous? Indiquez pour chacun son état de fonctionnement
Equipement
|
Quantité
|
Etat de fonctionnement
|
(Zéro s'il n'y a pas)
|
|
Bon
|
Passable
|
Mauvais
|
Hors d'usage
|
Pulvérisateur a dos
|
|
|
|
|
|
Pulvérisateur a moteur
|
|
|
|
|
|
Thermonébulisateur (projecteur de brouillard)
|
|
|
|
|
|
Tronconneuse
|
|
|
|
|
|
Motopompe
|
|
|
|
|
|
Brouette
|
|
|
|
|
|
Pousse-pousse
|
|
|
|
|
|
Four de séchage (type Samoa)
|
|
|
|
|
|
Four de séchage (cimenté)
|
|
|
|
|
|
Camionnette (pick-up)
|
|
|
|
|
|
Plantoir
|
|
|
|
|
|
Sécateur
|
|
|
|
|
|
Caisse de fermentation
|
|
|
|
|
|
Sac en jute
|
|
|
|
|
|
Bâche
|
|
|
|
|
|
Ebranchoir
|
|
|
|
|
|
Autres (a préciser)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II. Services agraires
Accès au marché d'intrants
SM1. Chez qui avez vous acheté ou recu les pesticides et
les engrais utilisés l'année passée? __1) Vendeur
privé autorisé __4) acheteur privé de
café/cacao/cajou
__7) pas d'utilisation __2) Organisation paysanne
__5) autre plan teur/voisin __) Autre (décrire)
II3) Autorité gouvernementale
II6) Vendeurs privé non-autorisé
IIIIIIIIIIIIIIIIII
SM2. Combien avez-vous payé au total pour le transport de
votre personne (aller/retour) de votre maison au lieu d'achat de ces intrants?
_______
SM3. Quelle distance de la maison parcourez-vous pour l'achat de
ces intrants? ____km
SM4a. Quelle quantité d'engrais avez-vous utilisée
l'année passée dans tous vos champs? kg
SM4b. Combien avez-vous payé pour le transport de
l'engrais du lieu d'achat a la maison? _______
Credit rural
RC1. En dehors de vos propres économies pour couvrir les
coOts de production quels autres sources de crédits avez vous recus pour
la production agricole au cours de la dernière année?
II1) Crédit formel(banque, des crédit, coo
pérative etc.) II5) Prêt d'un amis ou membre
de la famille
II2) Crédit informel( Tontine, njangui, sousou)
II6) Autres (décrire)IIIIIIIIIIIIII
II3) Usuriers au village II7) Rien
II4) Acheteur de cacao/café
RC2. Quelles sont les termes des crédits recus en 99/00
(intérét, période de remboursement, montant du
crédit)?
Source
|
Intérét annuel %
|
Période de remboursement
|
Montant du crédit
|
Déjà remboursé?
|
|
|
|
|
Oui
|
Non
|
|
|
|
|
Oui
|
Non
|
|
|
|
|
Oui
|
Non
|
|
|
|
|
Oui
|
Non
|
Organisation Rurale
RO1. Etes-vous membre d'une organisation rurale? __1) Oui
II2) Non RO1a. Si oui, a quel type ou types
d'organisations rurales appartenez-vous?
III1Groupe formel( Coo pérative de vente,
Groupe d'initiative commune(GIC),GIE,etc.)
II2Groupe informel III3Autres
(décrire)
RO2. Si vous êtes membre d'un groupe formel, appartient -il
a un regroupement? __1 Oui II2 Non
RO2a. Si oui quel genre: II1) union(local)
II3) con fédérations(national)
II2)
fédérations(régional) II4)
autres (précisez)IIIII
RO2b. Cochez les activités et services fournis par
l'organisation rurale?
II1) approvisionnement en intrants II6)
informations générales
II2) vente groupée II7)
formations
II3) transport groupé des produits au marché
II8) con trOle phytosanitaire collectif
II4) informations sur la commercialisation II9)
stockage
II5) conseils techniques II1O)
autres (précisez)IIIIIIIIIIIIIIIIIIII
RO2c. Dans l'échelle de 1 a 5 (1 = bas et 5 =haut) quel
degré de satisfaction avez vous de:
Score
a) le niveau démocratique dans le processus de prise de
décision?
|
1
|
2
|
3
|
4 5
|
b) la gestion financière de l'organisation de
l'organisation rurale?
|
1
|
2
|
3
|
4 5
|
c) la gestion des ressources humaines?
|
1
|
2
|
3
|
4 5
|
d) la distribution équitable des bénéfices
entre les membres?
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
e) les réponses aux besoins des membres?
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
f) la performance de votre organisation rurale?
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Sources d'information/vulgarisation et formation
IN1. Pour être informé sur la situation des
marchés agricoles, quelle est votre première source d'information
quelle est la seconde source d'information
Premiere source Seconde source imporfanfe
(cochez seulement une) (cochez seulement une)
__1) radio __1) radio
__2) journaux écrits __2) journaux écrits
__3) télévision __3) télévision
__4) voisins __4) voisins
__5) Internet __5) Internet
__6) services de vulgarisation __6) services de vulgarisation
__7) organisations paysannes __7) organisations paysannes
__8) ONG __8) ONG __9) autres (décrire)
_______________________ 9) autres (décrire)_____________________
1N2. Pour les informations techniques a propos de la production
agricole, quelle est votre principale source d'information et quelle est la
seconde source d'information.
Principal source Seconde source imporfanfe
(cochez seulement une) (cochez seulement une)
__1) radio __1) radio
__2) journaux écrits __2) journaux écrits
__3) télévision __3) télévision
__4) voisins __4) voisins
__5) Internet __5) Internet
__6) services de vulgarisation __6) services de vulgarisation
__7) organisations paysannes __7) organisations paysannes
__8) ONG __8) ONG
__9) autres (décrire) _________________ __9) autres
(décrire)_______________
IN3a. Durant les trois derniers mois, combien de contacts
avez-vous eu avec un vulgarisateur gouvernemental ?_ ___ contacts?
IN3b. A quelle date se situe votre dernier contact avec un
vulgarisateur gouvernemental?_______
IN4a. Durant les trois derniers mois, combien de contacts
avez-vous eu avec un vulgarisateur privé______ contacts?
IN4b. A quelle date se situe votre dernier contact avec un
vulgarisateur privé?_______ Commercialisation du cacao, manipulation
post récolte, et contraintes
CM1. Quels sont vos fournisseurs de matériel
végétal amélioré quand vous voulez établir
des cacaoyères?
__1) Fournisseurs privés __4) Acheteur privé de
cacao __6) Pas de fournisseur disponible
__2) Organisations paysannes __5) Voisin du village __7)
Autres:_________ __3) Service étatique
CM2. Quelle distance parcourez-vous de la maison au point de
vente de ces matériels? _____km
CM3. Au cours de l'année dernière, indiquez la
qualité et la quantité de cacao vendu et les prix
pratiqués.
lndiquez aussi, si la vente a été groupée
(avec d'autres planteurs) ou individuelle?
Grade
|
Qté Vendu
|
Prix par kg
|
Revenu total
|
Type de vente
|
Bien fermenté
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
Moyennement fermenté
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
Hors standard
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
Non fermenté
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
Pas gradé
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
Autres (précisez)
|
|
|
|
Groupée Individuel
|
N.B : entourez ce qui vous concerne
CM4. Qui étaient vos acheteurs de cacao en 1999/2000?
__1) acheteurs privés agrées __4) Autorité
étatique
__2) acheteurs privés non- agrées __5)
Organisations paysannes / coopérative
__3) D'autres planteurs du village __6)
Autres:________________________________
CM5. Combien de ventes de cacao au total avez-vous fait en 99/00
(nombre de transactions)? ______ventes
CM6. Dites-nous le prix d'achat moyen du cacao en 98/99 et en
97/98 si vous pouvez vous rappeler?
P ix moyen 98/99: <<<<<<<< P ix
moyen 97/98:<<<<<<<<
CM7. Est-ce que quelqu'un vous doit encore de l'argent pour le
cacao déjà livré? II1 Oui
II2 Non
CM7a. Si oui, qui? _________________
CM7b. Combien? __________ Et depuis quand?
____________
CM8. Quelle distance parcourez-vous de la maison au point de
vente du cacao? _______ km
CM9. Comment transportez-vous votre cacao au point de vente et
quel est le prix de transport par sac?
Type P ix pa sac
__1) transport public ______ /sac
__2) transport par tête ______ /sac
__3) pousse/brouette ______ /sac
__4) bicyclette ______ /sac
__5) voiture personnelle ______ /sac
__6) autre ______ /sac __7) pas de transport (vend au
village)
CM 10. L'an dernier avez vous recu un crédit en nature
(exple Fongicides) contre une vente future de la part d'un acheteur?
II1 Oui II2 Non
CM10a. Si oui de qui?
II1) Marchant privé agréé II4)
Coopérative/ organisation paysanne
II2) Marchant privé non-a gréé
II5) Autorité étatique
II3) Paysans du village II6)
Autres:IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
CM10b. Quelle sorte de crédit en nature?
II1) fongicides II3) engrais
II2) insecticides II4) autres:II
Manipulation post récolte/ stockage, fermentation etc.,
PH1. Fermentez-vous votre cacao? II1 Oui
II2 Non
PH1a. Si oui, combien dejours de fermentation habituellement?
IIIjours
PH2. Comment séchez-vous votre cacao?
hh1) sous soleil sur les nattes par terre hh3) dans
le four de séchage (Type Samoa)
hh2) sous soleil sur les nattes en élévation
hh4) dans le four de séchage
cimenté hh5) Autres
(précisez)hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
PH3. OU et comment conservez-vous votre cacao sec?
II1) Dans ía cuisine par terre II4) Dans
ía maison en éíévation
II2) Dans ía cuisine en éíévation
II5) Autres (décrire)IIIIIIIIIIIII II3)
Dans ía maison par terre
Contraintes a Ia production cacaoyère
CP1. Rangez les contraintes techniques suivantes par ordres
d'importance pour vous. Ordres (1 =plus sérieux, 5= les moins
sérieux)
Pourriture brune
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Capside
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Dépérissement
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Vieillissement de la plantation
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Manque de matériel amélioré
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Autre (précisez) hhhhhhhhhhhhhhhh
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
|
CP2. Rangez les contraintes socio-économiques par ordre
d'importance Ordres (1 =plus sérieux, 3 les moins sérieux)
Faible organisation des paysans
Manque de vulgarisation et d'informations sur les marchés
1 Manque de moyen (crédit rural) pour acheter les intrants 1
Autre (précisez) hhhhhhhhhhhhhhhh 1
|
1
2 2 2
|
2
3 3 3
|
3
|
CP3. Avez-vous les suggestions pour améliorer les profits
de la production cacaoyère?
Merci de votre cooperation !!!
b) DESCRIPTION DU QUESTIONNAIRE
Question
|
Remarques
|
|
Généralités sur les systèmes
d'exploitation
|
FS1
|
L'objectif des ces quatre questions est de mesurer les
différentes sources de revenu du ménage et leur importance
relative. Ceci serait important pour déterminer quels produits sont
d'importantes sources alternatives de revenu, au cours de l'estimation de la
fonction d'offre et la détermination des prix relatifs pertinents. Les
prix des produits commerciaux dominants dans une région donnée
seront utilisés dans l'estimation de l'offre a partir des informations
fournies par ces questions.
|
FS2
|
Ces questions cherchent a déterminer l'intensité
de l'utilisation des terres dans les systèmes de production des vivriers
(telle que mesuré par l'indice de Rustenburg) et les dotations relative
et absolu en terre du ménage. L'hypothèse est que la dotation en
terre influence le choix des techniques et le degré d'intensification
dans la production du cacao/café.
|
FS3
|
Ces questions donnent une indication de l'intensification
agricole et cherche a tester l'hypothèse que les paysans pratiquant des
systèmes de cultures pérennes ont probablement plus
intensifiés leur système de production des vivriers.
|
FS4
|
Hypothèse: Les producteur de cultures pérennes
ont moins tendance a pratiquer des systèmes d'élevage moderne.
Supposition: le système d'élevage moderne est discernable par la
quantité d'animaux en ferme (exple: 1000 poulets est un indicateur d'un
élevage moderne de poulet, 5 poulets indique une pratique
traditionnelle).
|
FS5
|
Démographie et potentiel d'offre de main d'ceuvre du
ménage. L'hypothèse est que là oU le marché du
travail n'est pas bien développé, il y aura une influence de la
taille du ménage sur la production des culture pérennes
|
FS6-FS8
|
Mesures du capital humain qui est supposé avoir un impact
sur le choix des techniques de production
|
FS9
|
Inventaire des équipements détenus par le
ménage. Ceci sera utilisé pour évaluer l'effet du capital
dans l'estimation des fonctions de production a court terme.
|
|
Services Ruraux Cette section est destinée a tous les
paysans et cherche a cerner l'accès des ménages aux
facilités rurales.
|
SM1-SM3
|
Informations Qualitatives et quantitatives sur l'accès au
marché des inputs et les coOts de transaction pour l'acquisition de ces
inputs.
|
RC1-RC2
|
La nature et l'envergure des crédits de production recu
par les ménages ces dernières années. Cette question va
nous permettre de tester l'hypothèse que les producteurs de cultures
pérennes ont plus d'accès au crédit rural que les non
producteurs de cultures pérennes de la population rurale
|
RO1-R03
|
Appartenance aux organisations rurales et les mesures
subjectives de leurs performances. Au Cameroun, le gouvernement a
libéralisé la loi sur les associations pour les organisations
rurales au même moment qu'il libéralisait le marché du
cacao, café. Cette question cherche a mesurer a quel degré la
société civile rurale a tiré profit pendant les 10 ans
depuis que la loi a été promulguée. Ces questions vont
nous permettre de tester si oui ou non les producteurs de cultures
pérennes ont tendance a être plus organisé que la
population rurale en générale
|
IN1-1N2
|
Sources principales d'informations techniques et commerciales.
|
1N3
|
Mesure des contacts avec la vulgarisation, doit être
inclus comme variable changeante dans le modèle de réponse de
l'offre. Cela va aussi permettre l'examen des différences lorsqu'elles
existent entre les producteurs et les non producteurs des cultures
pérennes en terme de contacts avec la vulgarisation.
|
Question
|
Remarques
|
|
Commercialisation du cacao, manipulations post-récolte et
contraintes
|
|
Accessibilité des producteurs aux matériels
améliorés de cacao.
|
CM3
|
Informations quantitatives sur la commercialisation du cacao
par qualité et leur différentiel de prix. L'information sur la
vente de groupe contre la vente individuelle va permettre de tester
l'hypothèse que le coOt d'assemblage est un déterminant
significatif du prix bord champ.
|
CM4-CM9
|
Informations sur le fonctionnement actuel du marché
rural bord champs et les coOts de transaction commerciale (inclus les coOts non
payés, les coOts de transport etc.) supportés par le paysan.
|
CM1O
|
Envergure a laquelle la chaIne d'offre du cacao satisfait les
besoins de crédit des paysans et se substitut a l'absence de
marché de crédit rural.
|
PH1-PH3
|
Une tentative de description des pratiques post
récoltes, i.e. méthodes de fermentation et de séchage. La
question de recherche est de voir l'ampleur a laquelle les variations de ces
pratiques sont reliées aux variation de la qualité du cacao
produit.
|
CP1-CP3
|
Eclairage des perceptions des producteurs sur l'importance
relative de différents problèmes de peste. Cette question devrait
être modifiée pour chaque région pour refléter les
différentes natures des contraintes. Par exemple la maladie du
ballonnement rapide du cacao est un problème au Ghana mais pas au
Cameroun.
|
ANNEXE 2: Evolution de la production cacaoyère
du Cameroun (1995-2001)
Source : Shepherd et Farolfi, 1999 : Banque mondiale, 2001
|