1.5. Contexte urbanistique
1.5.1. La ceinture
verte dans les documents d'urbanismes
1.5.1.1. Les outils
d'aménagements urbains
La planification urbaine au niveau de la wilaya de
Rabat-Salé se fonde sur deux instruments complémentaires :
le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU)
et les plans d'aménagements
-Le SDAU définit les orientations du
développement de la Wilaya pour une durée de 20 ans. Ses
objectifs prioritaires visent la maîtrise de l'extension urbaine,
l'organisation de la protection des sites et des ressources naturelles et
l'amélioration de la circulation et des transports.
- Le plan d'aménagement est
le document d'urbanisme réglementaire qui définit le droit
d'utilisation du sol. C'est aussi l'instrument qui transforme les orientations
du SDAU en prescriptions légales opposables à l'administration et
aux tiers.
1.5.1.2. La ceinture verte dans son
contexte urbanistique
Afin d'éviter les risques de transformer toute la
périphérie Sud-Ouest de Rabat en banlieue infinie confondue avec
la ville de Témara, la ceinture verte de Rabat a été
définie par le SDAU dés l'année 1971 sur une superficie de
1920 ha.
Le développement d'un important rassemblement urbain
côté Rabat et l'implantation de la cité de recasement Guich
Oudayas devant en principe reloger les Guicheurs qui occupaient le site ont
été les premières atteintes à
l'intégrité de la ceinture verte. Sur le SDAU de 1995, sa
superficie a été réduite à 1188 ha. (Voir figure
5)
Figure 5 : Ceinture
verte selon les documents d'urbanisme
Source : Agence urbaine de Rabat-Salé
i/ Au niveau du SDAU de
1995
Les objectifs retenus par le SDAU qui a été
homologué en 1995 stipulent la poursuite de la réalisation de la
ceinture verte entre Témara et Rabat.
Ainsi, on s'aperçoit qu'il n'a pas limité son
emprise aux seules zones ayant fait l'objet de boisements, mais il a pris en
compte une zone couvrant l'ensemble du territoire située entre les deux
agglomérations de Rabat et de Témara, et s'étendant de
l'océan atlantique jusqu'à la forêt de chêne
liège de Témara, et cela afin de stopper le développement
continu et linéaire de l'urbanisation et d'éviter une conurbation
entre les villes de Rabat et de Témara.
ii/ Au niveau des plans
d'aménagements
Conformément aux orientations du schéma
directeur, les limites de la ceinture verte ont été
adaptées aux plans d'aménagement des communes d'Agdal-Ryad,
Yacoub El Mansour et Témara, Harhoura en tenant compte des contraintes
socio-économiques et urbanistiques visant à assurer un
développement cohérent pour l'ensemble de l'agglomération
et à contrecarrer les extensions urbaines hypertrophiques.
A titre d'illustration, le plan d'aménagement de la
commune urbaine d'Agdal-Ryad(1998) reconduit les dispositions du SDAU en
protégeant et en rendant inconstructibles les terrains
réservés à la ceinture verte de Rabat, qu'ils soient
existants ou à créer.
Toutefois, et suite à des pressions diverses concernant
la question des bidonvilles de Rabat, un plan d'aménagement modificatif
est actuellement à l'étude à l'agence urbaine de
Rabat-Salé afin de recaser les bidonvilles existants dans le site
(bidonvilles occupés par des Guicheurs) sur des terrains situés
à la pointe sud du zoo et réservés dans le SDAU à
la ceinture verte. D'une surface approximative de 60 ha, ce projet, qui doit
faire l'objet d'une procédure de modification du plan
d'aménagement homologué de la commune, prévoie sur les
terrains identifiés des lots de recasement, mais aussi des lots
d'habitats promotionnel ainsi que des équipements publics.
Dans la même logique, des réflexions sont en
cours pour la mobilisation des terrains de douar Oulad M'tâa ouest et
Sidi Mohammed Chérif qui font partie de la ceinture verte.
En conclusion, les demandes incessantes d'ouverture des
parties de la ceinture verte à l'urbanisation risquent, si aucun
programme d'action n'est mis en oeuvre rapidement, de mettre en cause le
principe d'urbanisation discontinue et d'entraîner une rupture de la
continuité du couvert végétal au niveau des entrées
principales de la capitale avec pour conséquence, de donner lieu
à une agglomération sans forme.
C'est pourquoi, il est indispensable d'oeuvrer pour une
régularisation juridique des bidonvilles par des aménagement
fonciers appropriés afin d'améliorer la relation
ville-forêt.
Conclusion
Dans cette partie, on a pu donner un aperçu
général sur le territoire de la ceinture verte du point de vu de
son environnement physique et naturel, urbanistique, sociodémographique.
Dans la partie qui suit, on va essayer d'identifier les leviers et les freins
de mise en valeur de la ceinture verte.
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