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Mise en place du nouveau modele économique de
distribution à Air Algérie
MBA International Paris
Distribution/Marketing
PROMOTION 2006 - 2007
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Elaboré par :
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Date de soutenance :
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Sous la direction de :
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Mlle Lamia DEBZ
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22 mai 2007
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- Dr Ahmed HAMADOUCHE (MDI)
- Mme Géraldine MICHEL (IAE
Paris)
- Mr Samy BOUTEMADJA (Air
Algérie)
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SOMMAIRE
RESUME MANAGERIAL
INTRODUCTION GENERALE ... 1
PARTIE I : L'ère de la <<
Commission Zéro >>
Introduction de la partie I ... 4
1. Un environnement agressif à l'origine du nouveau
modèle économique 5
1.1. L'émergence du marché des
<< Low Cost >> 6
1.2. La riposte tarifaire des compagnies
traditionnelles 8
1.3. La flambée du
kérosène 9
2. Commission Zéro : un phénomène mondial
9
2.1. Commission Zéro : Comment
l'interpréter ? . 10
2.2. L'expérience du nouveau
modèle à l'étranger 11
2.2.1. Les américains, initiateur de la
mouvance 11
2.2.2. L'expansion de la Commission
Zéro en Europe 11
2.2.3. La Commission au niveau du monde arabe
... 12
3. Mesures d'accompagnement et de communication .
14
3.1. Le soutien aux agences .
14
3.2. Comment faire passer le message au
consommateur ? 15
4. Triple effet du nouveau modèle économique
15
4.1. Agences de voyage orientées
services .. 16
4.2. Maîtrise des coûts et
création de valeur pour les compagnies ..... 16
4.3. Plus de transparence et de choix pour les
clients 17
Conclusion de la partie I 19
PARTIE II : Le système de distribution d'
Air Algérie et ses effets sur la structure de coûts
20
21 22 22 22 22
24
25 30
30
31
32
33
34
35
Introduction de la partie II .
1. La maîtrise de la distribution et des coûts
1.1. La distribution à Air
Algérie ..
1.1.1. Un réseau dense
....
1.1.2. Un système de distribution
traditionnel .
1.1.2.1. Les canaux de distribution
1.1.2.2. Le système de distribution actuel
1.2. La structure de coûts
2. Politique de distribution d'Air Algérie
2.1. La politique de distribution : Un axe
stratégique ....
2.2. La refonte du système de
distribution ...
3. Nécessité de changer de
modèle
3.1. Avantages du passage à la Commission
Zéro
3.2. Inconvénients et risques du passage
à la Commission Zéro
Conclusion de la partie II PARTIE III :
Adoption du Nouveau Modèle Economique (NME) par Air
Algérie
36
37
38
38
39
39
40
41
Introduction de la partie III
1. Une démarche progressive et
réversible
1.1. Pratiques des concurrents sur les
différents marchés 1.1.1. Pratiques des
concurrents sur le << Marché Algérie >>
.
1.2.1. Poids des ventes indirectes pour le
<< Marché Algérie >>
1.2.2. Poids des ventes indirectes pour le
<< Marché Etranger >> .....
42
43
44
44
45
45
46
46
46
47
47
47
48
49 50 52
52
53
54
55
1.3. Commissions et poids relatif du canal de
distribution ..
1.4. Une stratégie de distribution
différenciée par marché/réseau
1.4.1. Périmètre du Nouveau
Modèle Economique (NME)
1.4.2. Stratégie de distribution sur le
Marché Algérie .
1.4.2.1. Sélection du Top Ten et
classement des agences
1.4.2.2. Détermination des frais de
service .
1.4.3. Stratégie de distribution pour le
Marché Etranger 1.4.3.1. Stratégie pour
l'Europe et le Maghreb
1.4.3.2. Stratégie pour le Moyen Orient
1.4.3.3. Stratégie pour l'Afrique
..
1.4.3.4. Stratégie pour le Canada
2. Technique du Nouveau Modèle Economique (NME)
3. Plan d'accompagnement proposé par Air Algérie
3.1. Plan de soutien aux agences
.
3.2. Plan de communication aux clients
4. Impact sur la compagnie, les agences et les
clients .
4.1. NME : Levier de création de valeur
4.2. Impact sur les agences de voyage .
..
Conclusion de la partie III
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Liste des tableaux
Numéro
|
Intitulé
|
Page
|
1
|
Frais de service proposés en France
|
12
|
2
|
Frais de service proposés par la RAM
|
13
|
3
|
Historique de la fin des commissions dans l'aérien
|
13
|
4
|
Réduction de coût par siège
|
23
|
5
|
Evolution du taux de commission applicable aux
intermédiaires agrées IATA
|
31
|
6
|
Evolution du taux de commission applicable aux agents candidats
à l'agrément IATA
|
31
|
7
|
Evolution du taux de commission applicable aux agents
détenteurs de licences d' exploitation
|
31
|
8
|
Avantages de la commission zéro
|
33
|
9
|
Inconvénients de la commission zéro
|
34
|
10
|
Pratiques de compagnies étrangères sur le
marché Algérie
|
38
|
11
|
Pratiques des compagnies étrangères dans leurs
pays respectifs
|
39
|
12
|
Classement des IA en Algérie
|
45
|
13
|
Grille de frais de service proposée (en dinars)
|
46
|
Liste des figures
Numéro
|
Intitulé
|
Page
|
|
1
|
|
Analyse sectorielle, le modèle de Porter
|
6
|
|
2
|
|
Chaîne de la valeur
|
21
|
|
3
|
|
Distribution du produit All en Algérie
|
24
|
|
4
|
|
Distribution du produit All à l'étranger
|
25
|
|
5
|
|
Structure de coûts d'Air Algérie
|
28
|
|
6
|
|
Evolution des commissions agences par rapport au CA et au CR
|
29
|
|
7
|
|
Degré de maîtrise des FCS par All
|
30
|
|
8
|
|
Répartition des ventes All
|
40
|
|
9
|
|
Poids des ventes indirectes totales (Marché
Algérie)
|
40
|
10
|
&
|
11
|
Poids des ventes indirectes (Réseau France et Europe)
|
41
|
|
12
|
|
Poids des ventes indirectes (Réseau Maghreb & Moyen
Orient)
|
42
|
|
13
|
|
Poids des ventes indirectes (Réseau Afrique)
|
42
|
|
14
|
|
Commissions et poids relatif du canal de distribution
|
43
|
Liste des annexes
Numéro
|
Intitulé
|
1
|
Positionnement : Low Cost
|
2
|
Le système de Southwest Airlines
|
3
|
Deux modèles d'affaires différents
|
4
|
Résolution 16a
|
5
|
Réseau de vente AH
|
6
|
Module Fee GDS et Logiciel Agence
|
LEXIQUE
AACO : Arab Air Carrier Organisation
(Organisation des compagnies arabes) AEGT : Autorisation
d'Emission de billet Gratuit ou à Tarif réduit
AH : Code alphabétique iso d'Air
Algérie
AMADEUS, GALILEO, SABRE, AXESS, WORLDSPAN, ABASCUS :
Systèmes Globaux de
Distribution (GDS)
ATO : Airport Ticket Office (des compagnies
étrangères)
BC : Tarifs Basse Contribution
BSP : Billing Settlement Plan (plan de
règlement bancaire) CA : Chiffre d'Affaires
CALL CENTER : Centre d'appel
CC : Court Courrier => réseau
domestique (Tout billet dont l'ensemble des escales mentionnés sur
celui-ci se trouvent dans les frontières d'un même pays => Vols
domestiques => ex Alger Oran)
CR : Coût de Revient
CRS : Computer Reservation System
(système de réservation des compagnies étrangères),
établi le lien entre le système de distribution et le programme
des vols
CTO : Center Ticket Office (des compagnies
étrangères)
se Affaires, S/Y/H/B/K/V/W : Classes
Economiques
DACM : Direction de l'Aviation Civile et de la
Météorologie (Ministère des Transports - Alger)
E-TICKET : Billet électronique
F : Première Classe, C : Clas
FAF : Vente Face A Face
FCS : Facteurs Clés de Succès
FEES (ou SERVICE FEES) : Frais de service
FFP : Frequence Flyer Program (Programme de
fidélisation de la clientèle) FNAT :
Fédération Nationale des Agence de Tourisme
GDS : Global Distribution System (système
global de distribution) (Horaires, vols, tarifs...)
GSA : General Sales Agent (agent
général des ventes)
HC : Tarifs Haute Contribution
HTML : Page internet HUB :
Réseau aérien
organisé en forme d'étoile (plate forme
aérienne)
IA : Intermédiaires
Agréés
IATA : International Airlines Transport
Association (Association International du Transport Aérien
IBE : Internet Booking Engine (porte internet
d'Air Algérie)
LC : Long Courrier => Le Canada, USA et Asie
(Tous les autres billets autres que ceux définis pour court et moyen
courrier)
LOW COST : Compagnie à bas coût
MARSAH DXB : Mercator Airline Reservation System
for Air Algérie
Marsah est le SIR (Système Informatique de
Réservation)
d'Air Algérie, hébergé à Dubaï
(DXB = code iso de Dubaï) MARSAHWEB : Accès au SIR
d'Air Algérie via une adresse IP (Internet Protocol) MC :
Moyen Courrier => réseaux France, Europe, MMO, Afrique (Tout
billet dont
l'ensemble des escales mentionnées sur celui-ci se
trouvent dans la zone
Europe / Afrique / Maghreb et Moyen Orient pour Air
Algérie)
NAVETTE : Vol sur le réseau domestique
(intérieur) couvrant de petites distances NME : Nouveau
Modèle Economique de distribution
OACI : Organisation de l'Aviation Civile
Internationale
RAM : Royal Air Maroc
ROC : Solution de réacheminement, de
report de réservation, d'information rapide par e-mail ou sms, mise en
place par Air France
SNAV : Syndicat National des Agences de Voyages
(France)
TGV : Train à grande vitesse
TIC : Technologie de l'Information et de la
Communication TO : Tour Operator
VAD : Vente A Distance
YIELD MANAGEMENT : Outil de gestion de la
recette en temps réel
RESUME MANAGERIAL
Assainir et maîtriser le réseau de distribution
en adoptant le nouveau modèle (NME) obéit à une logique
économique qui permettrait : aux compagnies aériennes de
rémunérer de façon indirecte ses meilleurs vendeurs ; aux
clients, plus de transparence et de choix quant au prix de leur billet ; et aux
intermédiaires de fournir aux clients un « service plus » en
pilotant leur marge.
Le souci qui a poussé la compagnie Air Algérie,
à vouloir changer de modèle économique, à l'instar
des autres compagnies, est la maîtrise de la distribution et du
coût de cette distribution, tout en créant de la valeur pour ses
clients.
Sur le plan managérial, cela se traduit par la mise en
place d'une stratégie de distribution cohérente et qui garanti la
compétitivité de la compagnie sur l'ensemble de ses
marchés. Cette stratégie s'est basée sur plusieurs
techniques :
· Le Benchmarking, afin de connaître les pratiques de
distribution des concurrents sur les différents marchés d'Air
Algérie ;
· La segmentation du marché en prenant en compte
les critères : géographique, type de courrier, canaux de
distribution opérationnels et concurrence présente sur le
marché considéré ;
· La segmentation des distributeurs, dont le critère
est le chiffre d'affaires et l'agrément IATA ;
· Une segmentation marketing plus fine, par type de
clientèle : « Clientèle Loisirs » et «
Clientèle Affaires », d'où la différenciation entre
Basse Contribution et Haute Contribution.
·
Après l'analyse des résultats des simulations
faites sur les chiffres d'affaires réalisés par les agences de
voyage et les prix actuels des billets ; il a été
décidé le maintien d'une rémunération
plafonnée à 1% pour l'ensemble des intermédiaires, en plus
de la signature de contrats « corporate » avec le Top Ten des agences
(les plus professionnelles et méritantes). Un contrat par lequel la
compagnie s'engage à rémunérer, d'une manière
avantageuse, l'agence de voyage si elle atteint les objectifs fixés par
le transporteur.
En tout état de cause, et les compagnies et les
intermédiaires et les clients, ont toujours tiré profit du NME
quand sa maîtrise de bout en bout est parfaitement assurée,
d'où la nécessité de mettre en place un plan
d'accompagnement et de communication en amont et en aval de l'adoption du
nouveau modèle économique.
La compagnie a établie avoir le modèle de
système de contrôle de ses recettes, pour le client le prix final
sera toujours l'élément d'intéressement numéro un.
Ce casse tête chinois pour les compagnies, au delà des
technologies qui l'imposent, pourrait même induire un remodelage de la
réglementation aérienne en termes de tarifs.
Pour les agences de voyage, c'est une nouvelle manière
de travailler, une évolution dans leur modèle d'affaires. En tant
qu'agent de voyages, ces distributeurs doivent vendre d'ensemble des produits
du secteur du tourisme, et de faire en sorte que le client sorte de chez eux
avec un caddie important (le package). C'est la profession qui est, donc,
valorisée.
Les technologies nouvelles à la recherche de
réduction des coûts, et de création de valeur, allant de la
révolution des CRS, GDS, à l'IBE, pour finir avec la commission
zéro, incitent les compagnies et même les agences de voyage
à revoir leur modèle d'affaires.
Si la politique de distribution a été
complètement revue, cela implique la nécessité de revoir
également la politique commerciale d'Air Algérie. La distribution
doit être accompagnée, d'une politique de prix, qu'engage la
compagnie actuellement avec la mise en place du Yield Management depuis
près d'une année, mais aussi une politique de communication,
interne et externe, et l'innovation du service lui-même en
améliorant sa qualité (ponctualité, fréquence,
accueil, ...).
INTRODUCTION GENERALE
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie1.png)
Depuis la déréglementation du transport
aérien, il y a de ça plus de six ans, les compagnies
aériennes évoluent dans un environnement agressif et en
perpétuel changement, face à une concurrence accrue des
compagnies `Low Cost' (bas coût), aux guerres tarifaires
et aux contraintes financières induites par l'augmentation du
prix du kérosène. Cette déréglementation a
entraîné un bouleversement dans les méthodes de travail et
de gestion des compagnies aériennes. Elle est à l'origine de la
création de techniques nouvelles et d'outils de gestion innovants : le
Yield Management, le FFP (Frequent Flyer Passenger), le Billet Electronique
(E-Ticket), et récemment le NME (Nouveau Modèle Economique de
distribution) ou communément appelé « Commission Zéro
». Cette nouvelle stratégie adoptée vise une meilleure
maîtrise des coûts, un facteur devenu nécessaire à la
survie des compagnies aériennes, mais aussi la création de la
valeur pour elles-mêmes et pour ses clients.
Face à des coûts incontrôlables, comme le
kérosène, et les frais du personnel, certains postes de
coûts sont plus malléables que d'autres, et les frais de
distribution en est un et non des moindres. Toutefois, les compagnies prennent
des risques en supprimant complètement les rémunérations
des intermédiaires, car si une compagnie agit seul sur un marché,
elle risque que ces intermédiaires s'adressent à la concurrence.
La politique, par rapport à ce volet, doit donc être menée
de manière unanime par l'ensemble des compagnies.
Ces frais de distribution sont constitués de charges
liées aux Systèmes Globaux de Distribution (GDS : Global
Distribution System) et de commissions versées aux agences de voyage.
En effet, la création de porte internet propre à la
compagnie, nommée IBE (airlines individual Internet
Booking Engines), le développement des
ventes via internet, l'accroissement des coûts
générés par l'accès aux différents GDS et le
traitement des données liées à la facturation via le BSP
« Billing Settlement
Plan » (plan de règlement bancaire) ainsi que
l'automatisation de l'industrie aérienne d'une manière
générale, ont servi de levier de négociation pour une
remise en cause des coûts de distribution par les compagnies
aériennes. C'est sur ce levier que ces dernières ont
décidé d'agir.
Cette réduction des coûts de distribution par
l'intermédiaire de la baisse, voire la suppression des commissions de
base allouées aux agences de voyages, semble être le nouveau
cheval de bataille des compagnies aériennes, dont Air Algérie qui
a décidé de rejoindre la mouvance avant la fin de l'année
2007.
A cet effet, un groupe de travail, dont je fais partie, a
été désigné pour mettre en place le Nouveau
Modèle Economique de distribution au sein de la compagnie, à
l'instar des autres transporteurs.
Le système de distribution actuel d'Air Algérie
et son impact sur la structure de coûts, fait ressortir la
problématique suivante :
+ « Faut-il revoir le système de distribution
d'Air Algérie ? comment mettre en place le nouveau modèle
économique de distribution ? Et quels en seront les conséquences
du changement ? »
Afin de répondre à la question principale et aux
autres questions qui peuvent en découler, ce projet s'articule autour de
trois parties :
Dans la première partie, la chronologie des faits sera
tracée, et ce depuis l'apparition de la tendance mondiale, qui est
« la Commission Zéro », jusqu'à l'impact de celle-ci
sur les différents acteurs de la distribution dans le transport
aérien.
La distribution à Air Algérie fera l'objet de la
deuxième partie, partant de sa structure de coûts à son
système de distribution actuel et les objectifs qui la poussent à
vouloir transformer son modèle économique.
Enfin, la troisième partie sera consacrée
à la stratégie mise en place par le groupe de travail, pour
permettre à Air Algérie la transition vers le nouveau
modèle économique de distribution, et cerner les
conséquences qu'implique ce changement.
L' ère de la Co mmission Zéro
PARTIE I :
1ere partie
INTRODUCTION DE LA PARTIE I
Le transport aérien, un élément
stratégique dont l'intérêt réside dans sa
rapidité et sa sécurité, explique son coût
élevé par rapport aux autres moyens de transport et met en valeur
la compétitivité du vendeur. Ce moyen tend à perdre de sa
valeur avec la déréglementation du secteur (émergence des
Low Cost, guerres tarifaires, hausse du kérosène).
Face à cela, les compagnies aériennes s'adonnent
à une véritable course aux profits et à une diminution des
coûts. La majorité des compagnies s'attèlent à
maîtriser les coûts de distribution (entre autres le montant des
commissions) qui constituent l'une des principales charges des compagnies. Ces
dernières ont été ainsi amenées à
réorganiser leurs systèmes des commissions des agences de voyage.
Cette révision à débuté aux Etats Unis depuis 2002,
pour s'étendre dans le monde entier et aboutir à la Commission
Zéro.
1. UN ENVIRONNEMENT AGRESSIF A L'ORIGINE DU NOUVEAU MODELE
ECONOMIQUE
Après la deuxième guerre mondiale, le secteur du
transport aérien s'organise, par l'intermédiaire d'institutions
comme l'OACI (Organisation de l'Aviation Civile Internationale) ou l'IATA
(Association Internationale du Transport Aérien), qui encadrent et
réglementent le trafic aérien.
Au cours des années 70, le secteur est
déréglementé aux Etats-Unis,
déréglementation qui sert par la suite de moteur, voire de
modèle, à une libéralisation plus progressive des
transports aériens.
Enfin, un paysage aéronautique nouveau et
bouleversé émerge de la crise actuelle, où quelques
grandes compagnies « classiques » survivent dans le cadre d'alliances
renforcées, autour de hubs1 puissants, alors qu'un nouveau
type de compagnies voit le jour, les compagnies « Low Cost » ou
à bas coûts2. A côté de
ça, la guerre tarifaire entre compagnies traditionnelles bat son plein,
ce qui engendre des frais importants, en plus de la flambée du
kérosène, des frais que les compagnies cherchent
expressément à réduire à travers la révision
du modèle de distribution.
L'analyse des six forces de Porter témoigne de
l'intensité concurrentielle du secteur :
1 Hub : Plate Forme de correspondance.
2 Rapport d'Information « L'Avenir du
transport aérien français et la politique aéroportuaire,
M. Yannick Favennec, juillet 2003.
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie2.png)
DISTRIBUTEURS (AGENCES DE VOYAGE, TO,
ENTREPRISES, PARTICULIERS) CLIENTS (VOLATILITE)
ANALYSE SECTORIELLE « LE MODELE DE
PORTER »
ENTRANTS POTENTIELS (SPANAIR, EMIRATES, LOW COST...)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie3.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie4.png)
MOINS DE BARRIERES A L'
ENTREE REGLEMENTATION NATIONALE (DACM), INTERNATIONALE (IATA)
FOURNISSEURS :
D'AVION (BOEING, AIRBUS, BOMBARDIER..),
DE SYSTEME (AMADEUS, SITA, SABRE, WORLDSPAN ...)
PRODUITS DE SUBSTITUTION (TRAIN, VOITURE, TAXI,
BUS, BATEAU, TGV)
CONCURRENCE TRES FORTE (AIR FRANCE, AIGLE
AZUR, BRITISH AIRWAYS, LUFTHANSA, ALITALIA, IBERIA, EGYPT
AIR, QATARIA, RAM ...)
Figure 1: Les six forces de Porter
-Management `Stratégie et Organisation' 4e Edition
Jean-Pierre Helfer/Michel Kalika/Jacques Orsoni
1.1. L'émergence du marché des « Low
Cost » :
Pour les nouveaux consommateurs de transport aérien,
prendre l'avion est aussi banal que prendre le train ou le bus, surtout pour
les courtes et moyennes distances. Le consommateur n'attend plus un service de
très haut niveau, sophistiqué et
onéreux, mais le meilleur rapport qualité / prix,
le prix le plus bas et le plus de simplicité possible.
Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce qu'un
nouveau modèle de transporteur, en phase avec les attentes du
marché et les nouvelles possibilités technologiques, ait fini par
émerger.
Ce nouveau modèle vise à atteindre les coûts
et les tarifs les plus faibles en s'appuyant sur des opérations
simplifiées au maximum. (Voir annexe 1) Ces compagnies de taille plus
modeste développent une stratégie de « niche », en
opérant sur un segment particulier du marché peu ou mal
exploité. Il peut s'agir de marchés régionaux (avec des
avions de taille plus réduite), ou de vols à bas coûts. Ce
marché vise les voyageurs « loisirs », peu disposés
à payer un prix élevé, qui désirent faire des
séjours courts vers des destinations principalement urbaines. La
stratégie des compagnies à bas coûts s'appuie sur celle
créée par la compagnie américaine `Southwest',
première compagnie à avoir développé ce type de
vols aux Etats-Unis dans les années 70. (Voir annexe 2)
En Europe, la montée en puissance des compagnies
à bas coût a coïncidé avec la
pénétration d'internet dans les foyers européens,
phénomène dont les Low Cost ont d'emblée tiré
profit pour opérer une troisième révolution : la
réservation se fait uniquement sur la Toile (internet) ou, dans une
moindre mesure, par téléphone, via des centres d'appels. Ce qui a
contraint les compagnies traditionnelles, de nouveau,
à s'adapter et à changer leurs façons
d'opérer, elles ont même su attirer des passagers qui ne prenaient
pas l'avion3.
En Algérie, les déclarations du Ministre des
Transports bloquent la création de compagnies privées le temps
qu'Air Algérie s'adapte au nouvel environnement.
1.2. La riposte tarifaire des compagnies traditionnelles
:
Selon Jacques Maillot (ex-Nouvelles Frontières), les
compagnies à bas coûts ont réveillé les compagnies
traditionnelles; celles-ci ne peuvent pas les ignorer, et commencent elles
aussi à casser les prix et faire des promotions. Certes, elles ne se
transformeront pas en compagnie à bas coûts, mais elles
réagissent et n'hésitent pas, sur certaines destinations,
à engager une bataille tarifaire. C'est ce que fait actuellement Air
France en Europe (les tarifs d'appel sur La Navette Bordeaux, Nice, Marseille,
Toulouse sont à moins de 101€ TTC).
La démocratisation du transport aérien est
réelle ces dernières années, et c'est une bonne chose. Au
début des années 1970, 85 % des Français n'avaient encore
jamais pris l'avion !
Cela dit, il y a toujours eu une guerre des prix. Même
du temps où l'Association Internationale du Transport Aérien
(IATA) fixait les tarifs des vols, il y avait les prix officiels, qui servaient
plutôt de référence, et les prix officieux, correspondant
davantage au marché. La difficulté a toujours été
de bien gérer le rapport entre l'offre et la demande, et de parvenir
à optimiser la rentabilité des différentes
capacités. A ce titre, internet constitue aujourd'hui un outil
performant, qui permet de communiquer directement au client des prix en
fonction de la pression de la demande ; ces prix
3 Le Monde, dossier publié le
22.06.2004
sont déterminés selon la technique, qu'on appelle
le Yield Management ou encore le revenue management. Internet permet aussi de
réduire les coûts de distribution. Certaines compagnies
traditionnelles avaient même imaginé, un temps, créer
ellesmêmes de véritables Low Cost (comme la tentative
échouée de British).
Une idée rapidement abandonnée car, selon la
formule de l'ancien patron de Delta Airlines, Leo Mullin, "le
bébé d'un dinosaure sera toujours un dinosaure" ; leur
modèle d'affaires est très différent. (Voir annexe 3)
1.3. La flambée du kérosène :
La hausse successive des cours du pétrole pendant ces
dernières années, qui se répercute directement sur le prix
du kérosène, constitue un handicap supplémentaire pour les
compagnies aériennes et exerce un impact négatif sur les
coûts déjà jugés élevés
(jusqu'à 20% du prix de revient). Cet impact s'est ressenti aussi par
les Low Cost. EasyJet par exemple, a reconnu en juin 2004 que le prix du
kérosène représentait pour elle un sérieux
"souci"4. Les compagnies à bas coûts ref usaient de
répercuter l'augmentation du baril de pétrole sur le prix du
billet, contrairement aux compagnies traditionnelles telles que British
Airways, Air France, et Air Algérie, qui l'ont inclut comme surcharge
dans le prix final au client. (Air Algérie ne l'avait pas
appliqué pendant une année, le montant des pertes s'est
élevé à 1 ,2 milliards)
Le président de l'Association Internationale du
Transport Aérien (IATA) à l'époque, Giovani Bisignani,
avait annoncé qu'au niveau mondial : « le prix du pétrole
pourrait alourdir d'un milliard de dollars par mois
les coûts de production du secteur au niveau mondial et le
priver de bénéfices. Si le prix du brut s'établit à
36 dollars, nous pouvons nous attendre à 3 milliards de perte
». Or, en 2006, le baril s'échangeait à plus de 63
dollars.
4 Article TourMag.
2. COMMISSION ZERO : UN PHENOMENE MONDIAL
Ce nouveau modèle économique s'impose d'autant plus
que l'industrie des
transports aériens "poursuit la descente aux enfers
entamée en 2000", même si les
résultats s'améliorent récemment. Selon
le Directeur Régional d'Air France, les 180 compagnies aériennes
du monde ont perdu pendant cette période plus d'argent qu'elles n'en ont
gagné en 50 ans. Ce qui explique le choix des compagnies d'agir sur
l'une des composantes des frais de distribution, à savoir les
commissions attribuées aux agences, afin de comprimer leurs coûts
et de créer de la valeur au même temps.
Les commissions accordées aux agences
agréées étaient régies, auparavant, par les
dispositions de la Résolution IATA 016a5
(Réglementation des agences, de vente et des contrats
d'agences), qui déterminait le taux de commission à appliquer :
sur le réseau international : 9% ;
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie5.png)
sur le réseau domestique : le taux de commission
était fixé par la compagnie qui effectuait le transport.
Cette Résolution a été abrogée le
31 juillet 2000. Les compagnies se sont retrouvées, ainsi, libres de
pratiquer le taux qu'elles jugent nécessaire et approprié, selon
le marché considéré.
Ce phénomène a engendré une
déréglementation des prix de transport aérien et a permis
aux compagnies de redéfinir leur rémunération en tenant
compte des coûts de distribution et de la concurrence.
2.1. La « Commission Zéro » : comment
l'interpréter ?
5 Copie de la résolution abrogée : Annexe 4
La commission zéro est « la suppression de la
commission versée habituellement par les compagnies aériennes aux
agences de voyages sur leurs ventes de billets d'avions ». Cela ne veut
pas dire que la compagnie ne donne aucune rémunération aux
distributeurs, mais elle ne rémunéra que les professionnels, ceux
qui réalisent les objectifs fixés par la compagnie.
Ce nouveau système qui vient en substitution du
système traditionnel de commissionnement de l'agence par la compagnie,
consiste à ce que les points de vente facturent des frais de service au
client.
Il permet ainsi une facturation de la distribution
adaptée selon le service demandé et le coût de celui-ci,
qui dépend notamment du canal de distribution choisi. Chaque
distributeur est libre de fixer le montant de ses frais de service.
Ces nouvelles dispositions ont aidé les compagnies
à tirer avantage des agences qui s'acquittent mieux de leur tâche
de commercialisation de leur produit auprès du public d'autant plus que
d'autres canaux de distribution ont vu le jour, en l'occurrence internet.
2.2. L'expérience de la Commission Zéro
à l'étranger :
Depuis 2002, les compagnies aériennes
américaines et européennes ont supprimé leurs commissions
aux agents de voyage et les ont remplacées par des frais de dossier (ou
de service).
2.2.1. Les américains, initiateur de la
mouvance :
C'est aux Etats-Unis que la révolution s'est
amorcée avec une réduction progressive des commissions à
partir de Février 1995. La première suppression complète a
été instaurée par Delta Airlines en Mars 2002.
2.2.2. L'expansion de la Commission Zéro en Europe
:
o Le Royaume-Uni fut l'un des premiers pays
Européens à imiter l'initiative américaine. En avril 2001,
British Airways a d'abord mis en place une rémunération fixe, par
type de billet, afin de remplacer la traditionnelle commission. En Août
2003, le transporteur délaissait cette approche, pour adopter un
système de commission à 1% et à compter du 01 mai 2005
passa à 0%.
o En Scandinavie (Norvège, Danemark,
Suède), la commission zéro est effective depuis janvier 2003.
o En Finlande, la commission zéro a
été introduite en septembre 2003 (les compagnies ont gardé
une rémunération de 1 € par segment de vol).
o En Allemagne, la commission zéro a
débuté en septembre 2004 et les frais de services varient entre
30 et 45 € pour les vols de Lufthansa.
o La France constitue l'un des derniers pays
de l'Europe à emboîter le pas de la commission zéro. Air
France entamait sa nouvelle relation commerciale avec les agences le 1 er
Avril 2005, ce qui fait d'elle la 1 6ème compagnie
européenne qui rejoint ce modèle. Le transporteur national
versait jusqu'alors 7% du montant de chaque billet vendu. Les frais de services
exigés par les agences traditionnelles sont sensiblement plus
élevés que ceux que l'on retrouve sur internet :
|
Agences traditionnelles
|
Internet
|
Vols court et moyen courrier
|
15 à 20 euros
|
5 à 10 euros
|
Vols long courrier
|
30 à 70 euros
|
15 à 20 euros
|
Tableau 1 : Frais de service proposés en
France
Source : Air France
2.2.3. La Commission au niveau du monde arabe :
L'Arab Air Carrier Organisation (AACO) a recommandé aux
compagnies aériennes arabes d'adopter une stratégie commune
(selon les taux maximum et le calendrier cidessous), et d'adhérer toutes
à la politique de distribution de la compagnie nationale du pays
considéré :
+ 5% à fin 2005 ;
+ 2% à fin 2006 ;
+ 0% à fin 2007.
La majorité des compagnies ont adhéré
à cette politique, bien que cela se soit fait tardivement, et que ce
calendrier n'ait donc pas été respecté.
Actuellement (en 2007), dans la plupart des pays arabes la
commission attribuée aux intermédiaires est à 5% et non
pas 0%, y compris l'Algérie.
La seule exception est le Maroc, où la compagnie
nationale Royal Air Maroc (RAM) a adopté le Nouveau Modèle de
Distribution (NME) le 01 novembre 2005. Des tarifs qui font apparaître,
d'une part, le prix du transport aérien ainsi que les taxes et
redevances aéroportuaires matérialisées par le billet
d'avion, et, d'autre part, les frais de service mentionnés dans une
facture ou un coupon additionnel.
Tableau 2 : Frais de service proposés
par la RAM
|
Tarifs Pleins (Affaires et
Economique)
|
Autres Classes
|
Domestique Maroc
|
120 DH
|
60 DH
|
Europe (+Algérie et Tunisie)
|
720 DH
|
360 DH
|
Reste du monde
|
960 DH
|
480 DH
|
Source :
www.casafree.co
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie6.png)
Le tableau suivant récapitule l'évolution de la
situation pour l'ensemble des marchés internationaux, par ordre
chronologique :
Tableau 3 : Historique de la fin des
commissions dans l'aérien
Pays Rémunération
Italie 1% depuis le 1 er
Février 2004
Allemagne 0% depuis le 1 er
Septembre 2004
Belgique 0% depuis le 1 er
Janvier 2005
Pays-Bas 0% depuis le 1 er
Janvier 2005
Suisse 0% depuis le 1 er
Janvier 2005
France 0% depuis le 1 er
Avril 2005
Maroc 0% depuis le 1 er
Novembre 2005
Tunisie 0% à compter du 1
er Juillet 2007
Etats-Unis 0% depuis 2002
Canada 0% depuis 2002
Irlande 1% depuis le 1 er
Janvier 2003 Scandina vie 0% depuis le 1
er Janvier 2003
RoyaumeUni
Source : L'Echo Touristique
Enrichit par un travail personnel sur les pratiques des
concurrents
3. MESURES D'ACCOMPAGNEMENT ET DE COMMUNICATION
Les compagnies, en initiant ce nouveau modèle, n'ont
pas omis d'accompagner les intermédiaires dans ce changement, ni
d'informer les clients qui constituent leur préoccupation
première. Mais il faut que tous les maillons de la chaîne soient
en harmonie pour n'en tirer que les avantages et balayer les risques :
· Il faut une année d'accompagnement des agences, de
la clientèle et d'adaptation.
· Il faut une année de communication, de discussion,
de séminaires, de rencontres, pour qu'après cela chaque
intervenant y trouve son compte.
3.1. Soutien aux agences :
Les mesures initiées par les compagnies
aériennes pour remédier à la suppression de la commission
sont diverses. Elles interviennent afin d'éviter les cassures entre
compagnies et agences de voyage et accompagner ainsi le changement du
modèle de distribution. Cela permet aux agences de revoir leurs
modèles d'affaires et de
s'armer pour faire face à une nouvelle concurrence, celle
de la distribution directe par internet.
Ces mesures se traduisent comme suit :
o La négociation d'un nouveau barème concernant
les avantages commerciaux octroyés aux agences de voyages, autrement dit
des primes perçues en fonction de leurs performances.
o Instauration de frais de dossier ou de service
séparément du prix du billet, c'est-à-dire la
rémunération des agences à travers la facturation directe
de frais de service au client.
o Les agences "bonnes vendeuses" (les grands réseaux
de distribution) se sont vu offrir par Air France des supers-commissions en
fonction du volume des ventes réalisé avec les titres de la
compagnie (0,1 à 0,6% du chiffre d'affaires, 1 à 2 euros par
billet vendu pendant une année). Un site a été
crée, dédié aux agences de voyage
(www.airfrance.biz).
o Au Maroc, pour palier la baisse des commissions, la
Compagnie Royal Air Maroc (RAM) a proposé le programme « Imtyaz
Plus » pour renforcer sa relation avec le réseau de distribution et
fidéliser les différentes agences au produit local.
3.2. Comment faire passer le message au client ?
Si le principe de la commission zéro est acquis par
les professionnels du secteur, la question qui se pose cependant, c'est comment
faire passer le message au voyageur ? Les compagnies peuvent toujours faire des
communiqués afin de faire connaître la nouvelle facturation au
client, mais le travail le plus important se fait à l'agence.
L'agent de voyage doit créer un service que le client
se sent prêt à payer. Il y a là un effort de communication
à réaliser, mais le voyageur en général accepte de
payer, s'il semble que le service lui a été apporté avec
la qualité souhaité.
Le client doit connaître la somme de frais qu'il paie
à chaque achat de billet d'avion, et pour quel service il les paie.
4. TRIPLE EFFET DU NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE
Le changement du modèle économique de
distribution vers la « Commission Zéro », dans les pays
l'ayant déjà adopté, a eu des effets directs sur les
différents acteurs du processus d'achat d'un billet d'avion :
4.1. Agences de voyage orientées services :
Dans les pays concernés, ce sont surtout les petites
agences intermédiaires qui ont souffert du changement, et non pas les
grandes chaînes d'agences, ou les agences de niches,
spécialisées dans un domaine ou un autre, mais pas dans de
grandes proportions.
Depuis 2002, il y avait environ 30.000 agences qui avaient
disparu aux Etats-Unis. Evidemment, cela n'est pas dû à la «
Commission Zéro », mais plus aux conséquences des attentats
de septembre 2001. Mais les agences qui se sont maintenues gagnent plus
qu'avant. En Europe en revanche, il n y a pas encore eu beaucoup de
fermetures.
Les agences de voyages vendent et vendront de plus en plus de
billets au client, même dans un contexte où la commission est
supprimée. Ainsi, les agences devront
imposer à leurs clients des frais de services.
Actuellement plus de 55 000 agences travaillent avec le nouveau modèle
économique de distribution6.
Elles devront s'adapter à cette réalité et
justifier leurs frais par des services à valeur ajoutée
au client. On parle alors d'agences de voyages
orientées services.
4.2. Maîtrise des coûts et création de
valeur pour les compagnies
Les compagnies aériennes ont instauré le
principe des « service fees » ou frais de service, réduisant
ainsi les écarts avec la concurrence des compagnies Low Cost. D'une
part, en affichant des tarifs plus attractifs ; et d'autre part, en comprimant
les coûts de distribution par une orientation de la clientèle vers
les canaux de distribution les moins chers et les moins coûteux pour les
compagnies.
Les effets du passage à la commission zéro ont
donc touché les transporteurs :
o Réduction des coûts de distribution et donc
maîtrise des coûts et de la distribution ;
o Création de la valeur, en proposant une valeur plus au
client tout en maîtrisant les coûts ;
o Risque de baisse des parts de marché des compagnies
ayant supprimé les commissions. En effet, cette suppression pourrait
inciter les agences à ne plus vendre de billets pour le compte de la
compagnie instauratrice comme ce fut le cas pour certaines compagnies
aériennes (-8% sur les ventes en agences pour Air France) ;
o Evolution des ventes en ligne (canal le moins cher) : pour
Air France, par exemple, les ventes en ligne ont progressé, au printemps
2005, de +70% sur leur site de la compagnie et de +50% à 60% sur les
sites des tiers.
4.3. Plus de transparence et de choix pour les clients
:
6 Conférence de presse Air France - SNAV, 30 mars
2005.
Il est vrai que le client doit maintenant payer le service
rendu par l'agence de voyage, mais il doit être convaincu que la
qualité de ce service vaut vraiment le prix escompté. D'un autre
côté, il aura une multitude de choix des tarifs que les compagnies
peuvent désormais offrir selon s'il est un client `Affaires' ou
`Loisirs'. Ainsi :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie7.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie8.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie9.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie10.png)
Le prix du billet d'avion ne comportera plus de frais de
distribution liés aux commissions accordées aux agences de
voyages ;
Le client se verra facturer séparément du prix
d'avion, des frais de service qui seront fixés librement par le
distributeur (agence de voyages ou points de vente compagnie) ;
La somme finale payée par le client est : billet d'avion
+ frais de service.
Le prix du billet baissera ou pas selon le montant de frais de
services applicable.
Une grille de frais de service comportera des montants
différents selon le mode d'achat pour tenir compte du coût de la
prestation, qui est lui-même lié au niveau du service reçu
:
o Sur Internet, canal qui répond de plus en plus à
une logique économique autonome, le client fait lui même une
partie du travail ;
o Par téléphone, le client utilise l'expertise et
la rapidité des vendeurs ;
o En agence, le client recherche un ensemble de services
à forte valeur ajoutée (proximité, expertise, conseil
personnalisé...).
CONCLUSION DE LA PARTIE I
L'évolution de l'environnement du transport
aérien a eu des conséquences positives ou négatives sur
les activités des compagnies aériennes mais aussi sur tous les
acteurs du secteur (agences, distributeurs, clients, ...). La
déréglementation qui a permis à un nouveau modèle
de compagnie de voir le jour, et ainsi une nouvelle règle de
marché imposée qui fait de la maîtrise des coûts un
facteur clé de succès du secteur. Ces compagnies à bas
coût, à ne pas confondre avec les compagnies à bas prix,
concurrencent directement les compagnies traditionnelles dont la structure de
coûts est élevée et qui doivent faire face à une
baisse des prix
La volonté de comprimer les coûts et rester en
même temps compétitif en proposant des formules de plus en plus
attractives aux différents segments de clientèle sont devenus les
objectifs primordiaux des transporteurs aériens. Les coûts de
distribution constituent un des leviers majeurs sur lequel ils peuvent agir, et
c'est de là qu'est née le nouveau modèle de «
commission zéro ».
Ce modèle consiste à supprimer les
rémunérations des intermédiaires, et les remplacer par des
frais de service payé directement par les clients.
PARTIE II :
Le système de distribution d'Air
Algérie
et ses effets sur la structure de coûts
INTRODUCTION DE LA PARTIE II
Air Algérie contribue, depuis plus d'un
demi-siècle, à asseoir l'industrie du transport aérien en
Algérie, mais aussi de s'affirmer à l'étranger, elle est
plus que jamais décidée à rester dans la course, à
préserver et améliorer son marché. Elle adopte, à
l'instar des compagnies internationales, une stratégie de
développement renforcée pour faire face à cet
environnement en pleine mutation. Elle tente par la révision de son
modèle de distribution, de proposer une valeur supérieure au
client tout en maîtrisant ses coûts.
En tant que compagnie généraliste7 et
ouverte au monde, elle n'est pas à l'abri des effets de cet
environnement, et a donc inscrit dans son plan d'action de revoir son
modèle de distribution.
7 Compagnie généraliste : qui se caractérise
par : transport régulier/ long courrier, moyen courier, court courier
/fret /maintenance, son équation économique : remplissage
à 70 % , recette moyenne par passager : 100 euros
1. LA MAITRISE DE LA DISTRIBUTION ET DES COUTS
Afin de se mettre au diapason des compagnies internationales,
et devenir compétitive et plus performante, Air Algérie se donne
des perspectives. La consolidation et le renforcement du réseau de vente
avec l'évolution du modèle économique de distribution en
est une et pas des moindres.
Dans la chaîne de valeur de la compagnie, la
commercialisation (distribution) est considérée comme une
activité opérationnelle, et donc principale, d'où
l'importance accordée à ce segment du mix qui constitue un foyer
d'économies pour la compagnie.
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie11.png)
8%
Immobilisations - Infrastructure (amortissement)
Activités de soutien
23%
M a r g e
Avions (maintenance)
8%
Personnel
5%
Activités principales
24%
Commercialisation
Autres
Aéroports + routes Carburant
15%
17%
M a r g e
Figure 2 : Adapté de `Chaine de la Valeur'
- Management `Stratégie et Organisation' 4e
Edition
Jean-Pierre Helfer/Michel Kalika/Jacques Orsoni
1.1. La distribution à Air Algérie :
« La distribution est l'ensemble des opérations
par lesquelles un bien sortant de l'appareil de production est mis à la
disposition du consommateur ou de l'utilisateur »8.
1.1.1. Un réseau dense :
La compagnie couvre un réseau de 96.400
kilomètres, soit 2,4 fois le tour de la terre. Entre 3 millions de
passagers et près de 20.000 tonnes de fret sont transportés par
Air Algérie chaque année, aussi bien à travers le
réseau international que le réseau domestique grâce
à sa flotte entièrement renouvelée.
Un réseau international dense de 38 villes desservies
dans 24 pays en Europe, Moyen Orient, Maghreb et Afrique, adossé
à un réseau domestique reliant 29 vi lles.
Le réseau de vente comprend 150 agences propres
à Air Algérie, en Algérie et à l'étranger,
toutes reliées au système de réservation de la compagnie
(Marsah), distribué à travers le G.D.S auprès duquel elle
est abonnée. En plus de 3.000 autres agences agréées en
Algérie et à l'étranger (annexe 5).
1.1.2. Un système de distribution traditionnel :
1.1.2.1. Les Canaux de Distribution
:
« Le canal est l'ensemble d'institutions... qui a la
responsabilité d'assurer la disponibilité des biens et services
au niveau du consommateur »9. A Air Algérie, comme dans
tout le secteur du transport aérien, il existe des ventes directes et
indirectes qui se regroupent en trois canaux de distribution :
8 P.L (2005), << Le Marketing, Fondements et Pratique
>>, Economica, 4e Edition, p.497.
9 P.L (2005), << Le Marketing, Fondements et Pratique
>>, Economica, 4e Edition, p.506.
A) Le Face à Face (FAF):
Agences et comptoirs en aéroport.
Ce canal est le plus traditionnel des canaux de distribution,
qu'ils s'agissent de points de vente propres aux compagnies, des comptoirs des
transporteurs installés dans les aéroports desservis ou bien
d'agences de voyage privées (intermédiaires agrées par
l'IATA ou pas).
B) Vente à Distance (VAD):
Centres d'appels ou VAD
Avant l'apparition des portes Internet, ce canal était
très sollicité, surtout pour les voyageurs qui habitent dans des
localités lointaines (absence d'agence physique ou point de vente) et
qui souhaitent soit s'informer, réserver ou changer les dates de leur
voyage sans pour autant se déplacer jusqu'à l'agence la plus
proche. En Algérie, en raison de l'impossibilité du paiement par
carte de crédit, ce canal ne sert qu'à la réservation, et
non pas la vente. C) Internet : Sites Compagnies ou
Agences virtuelles.
On assiste ces dernières années à un
véritable boom dans le domaine des ventes par Internet, qui touche en
l'occurrence le transport aérien. Ce canal offre des facilités et
un choix inouï aux clients désirant voyager selon leurs exigences,
leurs moyens. Le seul inconvénient est que le relationnel est
complètement inexistant, le client reçoit le même
traitement que les autres, donc il n'y a pas de personnalisation, ni de
conseil.
Air Algérie, a complètement relooké son
site internet, la réservation est possible via la porte web de la
compagnie depuis juillet 2006, et la vente sécurisée pour la
clientèle basée à l'étranger est également
possible depuis le 20 mars 2007. Le problème se pose pour les ventes en
Algérie à cause de l'absence du paiement par carte de
crédit. Ce problème sera résolu avec l'arrivée du
billet électronique en janvier 2008 et la concrétisation du
projet du
CPA (Crédit Populaire d'Algérie) de concevoir une
carte de crédit pour le paiement des transactions en Algérie.
1.1.2.2. Le système de distribution actuel
:
Le processus de distribution est différent qu'il
s'agisse de vente en Algérie ou à l'Etranger. Mais dans l'un ou
l'autre, la présence du réseau intermédiaire n'est pas
négligeable. La différence qu'on peut constater pour les deux
systèmes de distribution est l'absence du canal `Internet' concernant la
distribution en Algérie.
A) La distribution en Algérie
:
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie12.png)
· Connexion
spécialisée
MARSAH DXB
Agences Air
Agenc
ATO / CTO
· Connexion via Sita
AMAD
EUS
GALI
LEO
Accès
W
Agenc
Agen
CRS Cies étrangères
IBE CALL
CENTRE
Figure 3 : Distribution du produit AH en
Algérie
En Algérie, les ventes `intermédiaires'
représentent 34% pour les ventes sur le réseau domestique, et 45%
pour les ventes sur le réseau international, soit 43% pour le total des
ventes sur les deux réseaux (chiffres basés sur les
résultats 2005).
B) La distribution à l'étranger
:
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie13.png)
GALIL
EO
Agenc
SAB
AMA
AXE
ABA
WORL
ATO /
CTO
CRS
Cies étrangères
Niveau
Agences
MARSAH DXB
CALL
IBE CENTER
Figure 4 : Distribution du produit AH à
l'étranger
La proportion des ventes `intermédiaires' est plus
importante concernant les ventes à l'étranger, cela varie d'un
marché à un autre, mais en moyenne elles représentent deux
tiers du total des ventes à l'étranger.
1.2. La structure de coûts :
Voici la répartition des coûts par poste de
dépense pour une compagnie européenne typique :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie14.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie15.png)
Source : L'écho touristique
Si on compare la structure de coûts des Low Cost et des
compagnies traditionnelles on constate qu'il des écarts importants :
Différence de coûts unitaires entre
compagnies traditionnelles et compagnies Low Costs
Coût moyen du siège par
mile
33,3 %
coût du ventes et coûts de immobilisation
taxes autres Moyenne
travail réservation maintenance au sol
d'atterrissage compagnies
traditionnelles
28,7 %
4,6 % (pilote)
15,4 %
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie16.png)
11,8 %
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie17.png)
8,8 %
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie18.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie19.png)
12,9 %
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie20.png)
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie21.png)
-63 %
17,8 %
Ecart de coût : 63 %
· services, repas... représentent environ 15
% de l'écart de de coût
· réservation 100
· organisation (hub mais aussi flux
opérationnel) représente environ 65 % de
l'écart
Source : Change Management Program Air
Algérie, page 100, Frédéric Leroy - Enseignant chercheur
à Audencia. Nantes
Tableau 4 : Réduction de
coût par siège (low Cost par rapport à une compagnie
traditionnelle)
Salaires de personnel de vol
|
- 3 %
|
(Pilotes, équipage cabine)
|
|
Externalisation de la maintenance
|
- 2 %
|
Coût d'aéroports secondaires
|
- 6 %
|
Coûts de station nement
|
- 10 %
|
Absence de repas gratuit
|
- 6 %
|
Densité en sièges
|
- 16 %
|
Plus grande utilisation des avions
|
- 3 %
|
Absence de commissions de distribution
|
- 8 %
|
Coûts de réservation
|
- 3 %
|
Coûts administratifs
|
- 2 %
|
Réduction total de coût
|
- 59 %
|
|
Source : Change Management Program Air
Algérie, page 99, Frédéric Leroy - Enseignant chercheur
à
Audencia. Nantes
Pour ce qui est de la structure de coûts d'Air
Algérie :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie22.png)
Structure de coûts d'Ai
Coût de revient
r Algérie
Figure 5 : Structure de
coûts d' Air Algérie (Source : Chiffres Direction
Financière - AH)
La structure de coûts d'Air Algérie fait
ressortir les coûts de distribution, composés de frais liés
aux systèmes (GDS), qui représentent 18,04% et des commissions
versées aux agences, qui elles représentent 6,43% du coût
de revient, ce qui est préjudiciable pour la compagnie, puisque le total
des frais de distribution représente plus de 24% du coût de
revient.
Air Algérie, tente de maîtriser ce poste de
frais, entre autres le montant des commissions, à travers le nouveau
modèle « commission zéro », en créant de la
valeur pour elle-même et pour ses clients.
Ces commissions versées évoluent chaque
année comme l'illustre ce graphique :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie23.png)
Millions
50 40 30 20
10
0
2003 2004 2005
Commissions Coût de Revient Chiffres
d'Affaires
Figure 6 : Evolution des commissions agences par
rapport au CA et au CR (travail personnel basé sur les données de
la Direction Financière)
D'après les statistiques, le coût de revient
(CR) n'a cessé d'augmenter, contrairement au chiffre d'affaires (CA) qui
n'a pas suivit cette tendance. Quant aux commissions, elles suivent la
même courbe que le CA étant donné que ça
représente un taux de ce même CA.
Air Algérie, en renouvelant sa flotte, et en
acquérant une nouvelle base de maintenance, a augmenté davantage
ses coûts. Elle vise, à travers la révision de son
modèle de distribution, à réduire ces coûts afin
d'améliorer le degré de maîtrise des facteurs clés
de succès (FCS) : La maîtrise des coûts et La maîtrise
de la distribution.
Si elle atteint cet objectif, elle pourra renforcer son
avantage concurrentiel, et en même temps créer de la valeur en
proposant au client une valeur ajoutée tout en maîtrisant ses
coûts.
Une analyse personnelle a mis en exergue le degré de
maîtrise des FCS par Air Algérie, une note entre 1 et 10 a
été attribuée à chaque FCS selon son degré
:
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie24.png)
Degré de maîtrise des FCS par Air
Algérie
10 8
Accès aux aéroports
Nouvelle flotte et maintenance de pointe
Outils de gestion (Yield Management, FFP, IBE, E-Ticket,
...)
Gamme tarifaire diversifiée
7
7
7
Qualité de servie
Partenariats, fusions et alliances
Maîtrise de la distribution
Maîtrise des coûts
6 5
4
Figure 7 : Degré de maîtrise des
FCS par Air Algérie (analyse personnelle)
2. POLITIQUE DE DISTRIBUTION D'AIR ALGERIE
2.1. La politique de distribution : un axe
stratégique
Air Algérie a inscrit la révision de son
système de commissionnement dans son plan d'action, afin de
réduire la concurrence dans ce domaine, de comprimer les coûts de
distribution et d'assainir son réseau de vente. Ce point n'est qu'un axe
parmi d 'autres.
A travers ses perspectives (ouverture de nouvelles lignes,
partenariats, alliance sky team, ouverture du capital, ...), la compagnie tend
à se revaloriser, à créer un avantage concurrentiel et
à proposer un service `plus' au client tout en réduisant ses
coûts et en assainissant son réseau de vente. Elle vise ainsi
à maîtriser parfaitement les facteurs clés de
succès, dont certains constituent un nouveau domaine de concurrence dans
un environnement qui ne cesse de changer.
2.2. La refonte du système de distribution :
La politique de distribution a été
engagée depuis quelques années, en commençant par la
baisse du taux de commission attribuée aux agences de voyage de 9% en
2001 jusqu'à 5% en 2006 pour aboutir à la commission zéro
en 2007. Ci-dessous un tableau dressant la situation du système
d'intéressement mis en place par Air Algérie au profit des
agences de voyage, en Algérie :
Tableau 5 : Evolution du taux de
commission applicable aux intermédiaires agrées IA
TA10
ANNEE RESEAU
|
2001 (à/c du 01/01/2001)
|
2003 (à/c du 01/12/2003)
|
2006 (à/c du 15/04/2006)
|
International
|
9%
|
7%
|
5%
|
Domestique
|
7%
|
5%
|
3%
|
|
(à/c du 16/07/01)
|
|
|
|
Tableau 6 : Evolution du taux de
commission applicable aux Agents candidats à l'agrément IA
TA11
ANNEE
|
2001
|
2003
|
2006
|
|
(à/c du 08/08/2001)
|
(à/c du 01/12/2003)
|
(à/c du 15/04/2006)
|
RESEAU
|
|
|
|
|
10 Une agence de voyage agréée IATA : c'est une
agence qui a rempli les critères de candidature pour être reconnu
officiellement par l'association internationale du transport aérien pour
pouvoir vendre des billets d'avion, donc être détentrice d'un
stock de billet d'une compagnie. 780 agences existent en Algérie.
11Ces agents n'ont pas encore été
agréées IATA, mais la compagnie leur verse une
rémunération en attendant l'attribution de l'agrément par
l'IATA.
International
6%
|
4%
|
2%
|
Domestique
|
5%
|
3%
|
1,5%
|
|
Tableau 7 : Evolution du taux de
commission applicable aux Agents détenteurs de la licence
d'exploitation12
ANNEE RESEAU
|
2001 (à/c du 08/08/2001)
|
2003 (à/c du 01/12/2003)
|
2006 (à/c du 15/04/2006)
|
International
|
5%
|
3%
|
1%
|
Domestique
|
4%
|
2%
|
0,5%
|
|
La révision du système de commissionnement se
poursuit à Air Algérie, elle fera l'objet de la troisième
partie du projet.
3. NECESSITE DE CHANGER DE MODELE DE DISTRIBUTION
Les objectifs de la compagnie sont clairs quant à la
décision de revoir son modèle économique de distribution
:
· Réduire les coûts de distribution par
l'intermédiaire de la baisse du taux de commission attribuée aux
agences de voyage ;
· Permettre aux agences de voyage de se concentrer sur
leur métier de base, donc leur vocation qui est « le service »
(billets d'avion, hôtels, location de voitures, ... le package) tout en
leur assurant une rémunération selon leurs objectifs ;
· Proposer aux clients des tarifs plus bas (en toutes
taxes comprises), et une gamme plus variée, en essayant de
réduire au maximum le risque d'augmentation dans le prix final pouvant
survenir suite au changement du modèle ;
12Ces agents ne sont ni agréées, ni
candidats à l'agrément, cependant la compagnie leur attribue un
taux symbolique pour servir rendu à la compagnie.
· Promouvoir la vente par internet qui vient
d'être lancée, étant donné que c'est le canal le
moins coûteux, que ce soit pour la compagnie ou pour le client.
3.1. Avantages du passage à la « Commission
Zéro » :
Le nouveau modèle a beaucoup d'avantages, que ce soit
pour Air Algérie qui a choisi de l'adopter, ou l'agence qui le subit ou
même le client qui le découvre. Nous les retraçons comme
suit :
Tableau 8 : Avantages de la Commission
Zéro
Air Algérie
|
Agences
|
Client
|
Lancement de
|
Une nouvelle manière de
|
Baisse des tarifs les plus
|
promotions tarifaires de
|
travailler pour les agences : se
|
demandés et souplesse
|
grande envergure
|
concentrer sur le métier de base : « le service
», et faire valoir leurs services
|
des conditions tarifaires
|
Avantage concurrentiel
|
Les agences ayant atteint leurs
|
Plus de visibilité au
|
pour la compagnie, avec des baisses de
|
objectifs, bénéficieront de tarifs
négociés auprès de la
|
client, notamment en ce qui concerne le coût de
|
tarifs, elle entre dans
|
compagnie, des primes
|
son billet, car le prix du
|
un marché où ce sont les tarifs qui priment
|
incentives, des billets gratuits, accès au stock des
classes
|
transport (y compris les taxes et redevances)
|
avant toute chose
|
Basse Contribution, ..., aux
|
sera dissocié des frais de
|
|
termes du contrat signé avec la compagnie
|
service
|
Montée des ventes en
|
Les agences sont libres de
|
|
ligne
|
fixer leur propre grille de frais de service si celle
proposée par la compagnie ne leur convient pas
|
|
Economies sur les frais
|
Les agences peuvent gérer
|
|
de distribution pour la
|
eux-mêmes leurs marges, en
|
|
compagnie
|
fonction des coûts, et en donnant de la valeur
ajoutée pour les services proposés
|
|
|
Evolution du chiffre d'affaires des agences qui s'adaptent
bien au nouveau système
|
|
|
L'agence garde son statut de mandataire
|
|
|
3.2. Inconvénients et risques du passage à
la Commission Zéro :
Comme tout nouveau système, les inconvénients sont
aussi présents :
Tableau 9 : Inconvénients de la
Commission Zéro
Air Algérie
|
Agences
|
Client
|
Risque de baisse du chiffre d'affaires
|
Glissement d'une
|
Confusion et
|
réalisé par les intermédiaires
|
partie de la clientèle
|
incompréhension
|
|
vers le canal le moins cher (internet)
|
pour certains clients
|
Si la politique n'est pas unanime
|
Fermeture ou faillite
|
Non acceptation et
|
dans un même marché, et que
|
de certaines agences
|
ref us de la part des
|
certaines compagnies concurrentes
|
qui tirent l'essentiel de
|
clients.
|
ne suivent pas, les moyennes et
|
leur revenu de
|
|
petites agences risquent de se tourner vers ces compagnies et
ne vendre que leur produit
|
l'activité de billetterie
|
|
Montée des ventes en ligne
|
Baisse des marges pour certaines agences
|
|
Economies sur les frais de
|
Concurrence entre
|
|
distribution pour la compagnie
|
agences de voyage concernant les frais de service
proposés aux clients
|
|
|
CONCLUSION DE LA PARTIE II
Les lacunes que rencontre le système de distribution
actuel, les effets négatifs qu'il engendre, les objectifs de la
compagnie concernant la politique de distribution, et les avantages qu'offre le
nouveau modèle, sont autant de raisons qui ont poussé la
compagnie Air Algérie à vouloir réviser son système
de distribution actuel et opter pour la « Commission Zéro »
comme nouveau modèle économique.
Air Algérie vise à travers cette
révision, l'innovation de valeur sur tous ses plans : créer de la
valeur pour elle-même, pour le client.
Le choix est maintenant fait, reste comment mettre en place ce
nouveau modèle et l'adapter au contexte algérien en essayant
d'avantager le client sans pour autant nuire à l'agence de voyage.
PARTIE III : adoption du nouveau modèle
économique (NME) par Air Algérie
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie25.png)
Adoption du Nouveau Modèle
Economique (NME) par Air Algérie
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie26.png)
INTRODUCTION DE LA PARTIE III
La majorité des compagnies concurrentes d'Air
Algérie qui opèrent actuellement au niveau de ses marchés
étrangers appliquent le nouveau système « Commission
Zéro ».
Air Algérie suit la mouvance et élabore une
stratégie de distribution en vue de diminuer les coûts de
distribution et de créer de la valeur pour elle et ses clients. Dans ce
cadre, un groupe de travail, dont je fais partie, a été mis en
place pour le réexamen du système d'intéressement des
agences sur l'ensemble du réseau de ventes d'Air Algérie.
L'objectif du groupe est de veiller à ce que la
stratégie proposée et adoptée soit en parfaite
cohérence et adéquation avec la politique de distribution et de
gestion des agences (ventes par internet - e-ticket - fermeture des agences -
accords GSA13...) et de proposer le meilleur scénario pour
permettre la transition vers le nouveau modèle sans effets
fâcheux.
5. UNE DEMARCHE PROGRESSIVE ET REVERSIBLE
Les caractéristiques de l'environnement et la position
d'Air Algérie sur ses différents marchés impliquent une
stratégie différenciée par réseau.
13 GSA : General Sales Agent (Agent Général des
Ventes)
L'objectif principal est de réduire les coûts
engendrés par les commissions accordées aux intermédiaires
agréés (IA) tout en garantissant le maintien du chiffre
d'affaires et la création de la valeur pour les clients.
La démarche adoptée par le groupe consiste
à identifier dans un premier temps ce qu'offrent les concurrents aux
intermédiaires sur le marché en question. Ensuite, de proposer
d'une part, une stratégie adaptée aux spécificités
du marché algérien, en entreprenant les démarches de
concertation avec les différents intervenants (Fédération
des agences de voyages- les compagnies aériennes opérants en
Algérie, les IA) pour garantir l'adhésion de tous les acteurs ;
d'autre part une stratégie appropriée au marché
étranger afin de s'aligner sur les pratiques des concurrents sur ce
marché et arriver enfin à adapter le nouveau modèle au
contexte algérien.
Cette démarche est réversible et peut être
renforcée, si par exemple, un concurrent sur un marché
donné n'adhère pas à la même politique, ou si le
coefficient de remplissage d'une relation est très faible.
Le nouveau système d'intéressement sera
basé sur les éléments suivants :
· Le Chiffre d'Affaires et le nombre de billets émis
par les IA ;
· Le sérieux et l'engagement des IA tout au long de
l'année ;
· Le taux de commission qu'offre la concurrence par ligne
ou par réseau ;
· Les pratiques et les canaux de distribution sur le
marché (GSA - internet - rabatteurs - réseau d'agences propres)
;
· L'application des frais de services par les IA et la
compagnie.
1.1. Pratiques des concurrents sur les différents
marchés :
Le groupe de travail a utilisé la technique du
Benchmarking pour faire un tour d'horizon sur toutes les pratiques des
concurrents sur les marchés d'Air Algérie.
1.1.1. Pratiques des concurrents sur le «
Marché Algérie »:
Actuellement toutes les compagnies étrangères
rémunèrent les IA d'une façon traditionnelle, avec des
taux différents, bien que cette politique ne soit pas la même que
celle pratiquée dans leurs pays respectifs. Toutes attendent
l'initiative de la compagnie nationale pour changer de système. L'enjeu
est différent pour elles, car leur réseau IA n'est pas si grand
que celui d'Air Algérie (par exemple Air France rémunère
36 agences, tandis qu'Air Algérie rémunère 300 agences en
Algérie).
Le tableau ci-après résume les taux de commission
applicables par les compagnies étrangères :
Tableau 10 : Pratiques des
compagnies étrangères sur le « Marché Algérie
»
Compagnie Taux concurrent Taux AH
Air France
|
5%
|
5%
|
Aigle Azur
|
9%
|
5%
|
Alitalia
|
7%
|
5%
|
British Airways
|
5%
|
5%
|
Egypt Air
|
7%
|
5%
|
Iberia
|
5%
|
5%
|
Libyan Air
|
7%
|
5%
|
Lufthansa
|
7%
|
5%
|
Qataria
|
9%
|
5%
|
Royal Air Maroc
|
5%
|
5%
|
Saudia Airlines
|
7%
|
5%
|
Syrian Air
|
7%
|
5%
|
Tunis Air
|
5%
|
5%
|
Turkish Airlines
|
9%
|
5%
|
|
Une réunion a été organisée par Air
Algérie afin de regrouper toutes ces compagnies, et obtenir leur
adhésion au nouveau modèle de distribution.
1.1.2. Pratiques des concurrents sur le «
Marché Etranger » :
Ces pratiques sont différentes sur les marchés
respectifs de chacune de ces compagnies, la plupart d'entre elles appliquent
actuellement la commission zéro dans leur pays :
Tableau 11 : Pratiques des
compagnies étrangères dans leurs pays respectifs «
Marché étranger »
Pays Compagnie Taux Concurrent Taux AH
France
|
Air France
|
0%
|
7%
|
|
7%
|
|
Alitalia
|
1%
|
5%
|
Grande Bretagne
|
British Airways
|
0%
|
9%
|
Egypte
|
Egypt Air
|
3%
|
5%
|
Espagne
|
Iberia
|
0,40% à 0,50%
|
7%
|
Libye
|
Libyan Air
|
5%
|
5%
|
Allemagne
|
Lufthansa
|
0%
|
9%
|
Qatar, Emirats*
|
Qataria (via Doha)
|
5%
|
7% à 12%
|
Maroc
|
Royal Air Maroc
|
0%
|
7%
|
Arabie Saoudite*
|
Saudia Airlines
|
7%
|
*
|
Syrie
|
Syrian Air
|
5%
|
5%
|
Tunisie
|
Tunis Air
|
5% (0% a/c 01/07/07)
|
7%
|
Turquie
|
Turkish Airlines
|
7%
|
7% à 9%
|
Suisse
|
Pas de concurrent direct
|
-
|
7%
|
Autriche
|
Pas de concurrent direct
|
-
|
5%
|
Belgique
|
Pas de concurrent direct
|
-
|
7%
|
Jordanie*
|
Pas de concurrent direct
|
-
|
5%
|
Liban*
|
Pas de concurrent direct
|
-
|
12%
|
|
Nota :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie27.png)
Taux Cie : taux des compagnies étrangères
appliqués dans leur pays respectifs. Taux AH : taux d'Air Algérie
appliqués sur ses marchés étrangers.
* Air Algérie signe des contrats
d'assistance avec des GSA dans les pays arabes (du Golf).
Comme mesures d'accompagnement, certaines compagnies
attribuent une super-commission ou des commissions incitatives pour les
agences, des billets gratuits pour un certain nombre de titres émis, des
tarifs négociés et promotionnels pour les groupes.
1.2. Poids des ventes indirectes sur les différents
marchés :
Avant de connaître l'importance des ventes indirectes par
rapport au total des ventes d'Air Algérie, nous avons d'abord
réparti les ventes comme suit :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie28.png)
AGENCES DE VOYAGE PllYSIQUES
AGENCES DE VOYAGE VIRTUELLES
INDIRECTES
VENTES
TOURS OPERATORS (TO) / GSA
VENTES BILLETS D'AVION
AGENCES All Comptoirs
All Aéroports
VENTES DIRECTES
Centre d'appel, de réservation
Site Internet All
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie29.png)
Figure 8 : Répartition des ventes AH
Le poids des ventes indirectes est différent d'un
marché à un autre, ci-dessous la répartition selon les
marchés :
1.2.1. Poids des ventes indirectes pour le «
Marché Algérie » :
Selon les chiffres d'affaires 2005 par agence de voyage sur
tout le territoire algérien (300 agences), les ventes
réalisées par les Intermédiaires Agréés en
Algérie représentent 43% du chiffre d'affaire total de la
compagnie. Ce taux concerne les ventes sur le réseau intérieur
(34%) et international (45%). Ces taux ne dépassent pas les 50% en
raison de l'importance du réseau de vente directe de la compagnie (150
points de vente AH).
|
|
i t I ttl
Poids des IA totales ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
"r
lri"
"Marché Algérie"
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
etes Ventes
"" "AH"
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure 9 : Poids des ventes
indirectes totales (Intérieur et International) sur le
marché Algérie
1.2.1. Poids des ventes indirectes sur le «
Marché Etranger » :
Le poids des ventes IA sur le marché étranger
est différent d'un pays à un autre et peut atteindre
jusqu'à 70% des ventes effectués par les IA.
· Le réseau de ventes indirectes est très
important dans le marché Europe, en raison de la
présence d'un seul point de vente AH par pays desservi par la compagnie,
à l'exception de la France où des agences AH sont
implémentées dans chaque grande agglomération. L'absence
jusqu'en mars 2007 de la vente par internet directement sur le site de la
compagnie a aussi conduit à ces résultats.
Cette tendance risque de s'inverser, si la compagnie vient
à mettre en place le système de Commission Zéro, les
ventes en ligne compenseront la baisse des ventes faites par les IA (si
toutefois il y a baisse).
|
|
i t I "r Poid dIA "Marché s es
ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
r" France"
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ete Ventes
AH
|
|
27%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
i t I "r
Poids des IA "Marché ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
r f r" Europe sauf France"
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t Ventes
AH
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure 10 & 11 : Poids des ventes indirectes
sur le marché Europe
(Source : Chiffres DF - Air Algérie)
· Pour le Moyen Orient, la
caractéristique principale de ce réseau est la distribution du
produit Air Algérie à travers des GSA. La super-commission
attribuée à ces Agents Généraux doit englober les
frais de gestion et d'administration des agences garantes de la présence
du produit AH sur le marché où ils interviennent. Mais pour le
Maghreb, c'est pratiquement la même la même
proportion qui caractérise le réseau Europe.
|
|
i t I "r
Poids des IA "Marché ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
etes Ventes
AH
44%
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure 12 : Poids des ventes indirectes sur le
marché Maghreb & Moyen Orient
(Source : Chiffres DF - Air Algérie)
· Dans le même sillage de ce qui
précède concernant les contrats GSA, le nouveau
marché Canada se caractérise par la même
spécificité que le Moyen Orient.
· Le marché Afrique se
caractérise par l'absence de réseau d'Intermédiaires
Agrées. Cependant, un système de rabatteurs vient supplanter ce
dernier. Les pratiques des compagnies jusqu'alors sont de récompenser
ces rabatteurs par des billets gratuits (AEGT).
|
|
i t I "r
Poids des IA "Marché ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
fri" Afrique"
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ete Ventes
IIA 1
|
|
|
19%
|
Ventes ete
|
AH
|
|
|
|
|
1 81%
|
|
|
|
Figure 13 : Poids des ventes indirectes sur le
marché Afrique
(Source : Chiffres DF - Air Algérie)
1.3. Commissions et poids relatif du canal de distribution
:
Les canaux de distribution comme déjà
présentés dans le point 1.1.2.1 de la partie II (page 22), sont
trois : Face A Face (FAF), Vante à Distance (VAD) et Internet. Pour une
compagnie généraliste telle que Air Algérie, le poids de
chacun des canaux est différent de l'autre :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie30.png)
Distribution
Indirecte
Directe
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie31.png)
· Centres d'Appel
· Aéroports et agences de compagnies en
ville
· Internet
|
Commissions %
|
4 -
5 -
< 1
|
%
|
|
|
|
· Agences de Voyages
|
9
|
- 12
|
%
|
70
|
%
|
· Tours Operators
|
5
|
- 8
|
%
|
10
|
%
|
· Autres Intermédiaires
|
0
|
- 5
|
%
|
10
|
%
|
|
des ventes par de distribution
10 - 15 %
85 - 90 %
Figure 14 : Change Management
Program Air Algérie Page 101, Frédéric Leroy -
Enseignant chercheur à Audencia. Nantes
Dans le cas d'Air Algérie, le seul canal qui n'est pas
encore mesurable est le canal internet, étant donné que la vente
en ligne n'a débuté qu'en mars 2007.
1.4. Une stratégie différenciée par
marché/réseau :
Les spécificités du marché Algérie
sont différentes de celles du marché Etranger. Le marché
Algérie ne bénéficie que d'un seul canal de distribution,
le FAF (agences traditionnelles), en raison, d'une part, de
l'impossibilité du paiement par carte de crédit; et d'une autre
part de la méconnaissance des clients de ce nouveau modèle,
contrairement au marché Etranger, qui profite des trois canaux, quant
aux clients le terrain est déjà tâté par les autres
compagnies. C'est la raison pour laquelle le groupe de travail a opté
pour une stratégie différenciée par marché, et elle
sera aussi différente au sein d'un même marché
(étranger en l'occurrence) pour cibler réseau par réseau,
voire par pays.
Le groupe a recouru à la technique de la segmentation pour
déterminer le périmètre du NME avant de définir les
stratégies propres à chaque marché.
1.4.1. Périmètre du Nouveau Modèle
Economique (NME) :
![](mise-en-place-nouveau-modele-economique-distribution-air-algerie32.png)
Périmètre du NME
Répartition tarifs
Canaux Type voyage
Répartition par marché /
réseau
Alg érie
Intérieur
Europe
FAF VAD
Moyen
Courrier MC
Court Courrier
CC
Haute Contribution HC
Basse Contribution BC
Etranger
Long Courrier
LC
International
Internet
France
Belgique
Angleterre
Espagne
Suisse
Italie
Turquie
Russie
Allemagne
Maghreb
Afrique
Moyen orient
1.4.2. Stratégie de distribution pour le «
Marché Algérie » :
Après la sélection du « Top Ten » des
agences de voyage et le classement de ces dernières par palier de
chiffre d'affaires ; des simulations ont été faites par le
groupe,
pour déterminer, d'une part le montant des frais de
service à appliquer, le taux de baisse des tarifs au départ
d'Algérie pour éviter qu'il y est augmentation du prix final au
client, et d'autre part, le gain d'Air Algérie escompté
grâce au NME et l'impact sur la rémunération des IA.
1.4.2.1. Sélection du Top Ten et classement
des agences :
A travers le chiffre d'affaires réalisé avec la
vente de billets AH par chaque agence opérant en Algérie, nous
avons segmenté et classé les IA en 3 catégories :
Tableau 12 : Classement des IA en Algérie
(Réseau Intérieur et International)
Catégorie
|
CA Annuel
|
Taux (%) Com
|
Accompagnement
|
A (Top Ten)
|
Supérieur à 100 millions dinars
|
Entre 0,5% et 1%
|
Un Contrat individuel (Corporate)
Une Rémunération par objectifs
Formation et information
|
B
|
Entre 100 millions et 10 millions dinars
|
Entre 0,5% et 1%
|
Des avantages et ristournes de fin d'année
Formation et information
|
C
|
Inférieur à 10 millions dinars
|
Entre 0,5% et 1%
|
Formation et information
|
1.4.2.2. Détermination des frais de service
:
Pour cela, il nous a fallu segmenter la clientèle en :
Affaires et Loisirs, pour définir les classes Haute Contribution (HC) et
Basse Contribution (BC).
Ensuite, faire des simulations sur le taux de baisse des tarifs
que doit appliquer la compagnie afin d'éviter l'augmentation de certains
tarifs en toutes taxes. Ces simulations ont pu révéler le taux
moyen de la baisse envisagée des tarifs en hors taxes (< ou = 3%),
ainsi que le gain qu'elle peut réaliser grâce au NME
(>1% sur le CA réalisé par les IA soit
plus de 50 millions de dinars).
Les frais de service ont été
déterminés par type de contribution (HC, BC), par canal de
distribution (FAF, VAD, Internet) et par type de courrier (CC, MC, LC). Un
exemple d'une grille de frais de service est présenté ci-dessous
:
Tableau 13 : Grille de frais de
service proposée (en dinars)
TYPE COURRIER
|
TYPE CONTRIBUTION
|
FAF
|
VAD
|
INTERNET
|
CC
|
HC
|
8 00
|
5 00
|
2 00
|
BC
|
5 00
|
3 00
|
1 00
|
MC
|
HC
|
1 800
|
1 500
|
8 00
|
BC
|
1 200
|
1 000
|
3 00
|
LC
|
HC
|
7 000
|
4 900
|
3 000
|
BC
|
3 000
|
2 100
|
1 000
|
1.4.3. Stratégie de distribution pour le «
Marché Etranger » :
Vu les différences constatées dans ce marché
entre les pratiques dans les pays desservis par Air Algérie,
l'étude a été faite par réseau, et pays par pays
:
1.4.3.1. Stratégie pour l'Europe et le Maghreb
:
Les compagnies majeures et concurrentes d'Air Algérie
pratiquent une commission inférieure à 1% voire 0% depuis
déjà plusieurs années. Air Algérie devra s'aligner
sur la pratique du concurrent direct, en simulant sa grille de frais de service
au prix final au client, et proposer un système d'intéressement
au départ de chacun des pays d'Europe.
Les simulations faites sur la base du prix final au client, et le
chiffres d'affaires, révèlent le taux de baisse du tarif hors
taxe pour chaque relation, ainsi que le gain d'Air Algérie
(jusqu'à 3% d'économies sur le CA
réalisé par les IA). Une grille de frais de service
sera proposée pour chaque pays.
1.4.3.2. Stratégie pour le Moyen Orient
:
Force est de constater que la position d'Air Algérie
sur ce réseau et les faibles chiffres d'affaires au départ du
Moyen Orient ne nous permettent pas de baisser le taux de commission de nos
partenaires (GSA) sans compromettre la pérennité de
l'activité commerciale sur le marché
considéré. Il est, donc, préconisé le maintien des
contrats GSA tels qu'ils sont actuellement.
1.4.3.3. Stratégie pour l'Afrique
:
Le système actuel du réseau Afrique (celui des
rabatteurs) a fait ses preuves et reste le meilleur moyen de gestion au sein
des pays africains. Il est donc recommandé de le maintenir.
1.4.3.4. Stratégie pour le Canada
:
Aucun changement n'est à préconiser sur le
marché Canada, vu que le contrat signé avec l'agent
général des ventes (GSA) à Montréal est
récent et n'est pas en position d'être revu avant une certaine
période. L'étendue du territoire canadien, et la
complexité des modes de distribution, nécessitent plus de temps
pour une meilleure option à retenir par rapport au système de
rémunération à instaurer.
6. TECHNIQUE DU NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE (NME)
L'aspect technique de la mise en place du NME à Air
Algérie se résume en :
1. La prise de frais s'effectuera
à l'émission de chaque billet :
a. Sur un reçu automatique ou non selon le type
d'émission.
b. Par passager, le montant est identique pour un adulte ou un
enfant.
2. Le calcul automatique des frais
de service par les GDS :
Dans le contexte de la commission zéro et donc du
changement de modèle économique, les principaux GDS ont
développé des solutions qui permettent de gérer
l'affichage automatique des frais de service selon des grilles ou des
paramètres propres à l'organisation de chaque agence.
L'objectif des GDS est de fournir aux agences une solution qui
permet :
· D'afficher les frais lors de la tarification du billet
(Module Fee GDS) ;
· De capturer électroniquement les informations lors
de l'émission (billet! taxes! frais) ;
· De transmettre les informations capturées vers le
logiciel de facturation de l'agence (Logiciel Agence).
En outre les systèmes permettent de gérer la
« politique de prise de frais » définie individuellement par
l'agence de voyages (Voir annexe 6).
3. Conception d'un Mémo Voyage pour les
ventes à distance ou sur internet, il comporte les informations suivant
cet ordre :
· Montant du voyage Hors Taxes.
· Montant des taxes.
· Montant du voyage Toutes Taxes Comprises.
· Montant des frais de service.
· Montant total.
4. Conception d'un relevé
d'émission ou une facture (duplicata) à remettre au client
pour les ventes FAF.
7. PLAN D'ACCOMPAGNEMENT PROPOSE PAR AIR ALGERIE
Avant la mise en place de ce nouveau modèle, Air
Algérie a :
.. Réuni les compagnies concurrentes pour se concerter
s'entendre sur la stratégie à adopter en Algérie ;
.. Réuni les chefs d'unités AH en Algérie
et prochainement la FNAT (Fédération Nationale des Agence de
Tourisme) et les IA pour annoncer officiellement le NME et discuter des
nouvelles modalités de rémunération des IA et des mesures
d'accompagnement.
Dans ce cadre, nous avons proposé d'accompagner les
agences dans ce changement comme suit, mais aussi de communiquer aux clients la
mise en place d'un nouveau système basé sur des frais de
service.
3.1. Plan de soutien aux agences :
En plus de l'accompagnement financier sous forme de contrats
« corporate » au cas par cas, de super-commissions, de ristournes,
avantages et octroi de billets gratuits ; une autre forme de soutien aux IA est
celle de la formation. Mais avant cela, et au minimum trois mois avant la mise
en place du NME, un séminaire sera animé par Air Algérie,
et présentera la nouvelle méthode de rémunération
des agences. Il mettra en exergue les avantages qu'offre le nouveau
système aux agences.
La formation accompagnera ensuite la mise en place du nouveau
système :
1. Conception et affichage d'une page html sur le site
AH comportant toutes les informations utiles pour l'agent de voyage ;
2. Conception et affichage d'une page d'information sur le GDS
de la compagnie, et location d'une page de news sur les autres GDS ;
3. Mise à la disposition des agents d'un Help Desk
(bureau d'aide) ;
4. Elaboration de fiches techniques à la disposition des
vendeurs et de l'encadrement.
Exemple d'une page d'information
Sur le site :
www.airalgerie.dz
Grille de frais de service appliquée par Air
Algérie dans ses propres points de vente et sur le
site
Sur le court courrier (domestique) :
+ Les classes Haute Contribution : F /C => entre 200da et
800da
+ Les classes Basse Contribution : Y /S /H /B /K /V /W =>
entre 100da et 500da
Sur le moyen courrier (Europe, Moyen Orient, Maghreb
et Afrique) :
+ Les classes Haute Contribution : F /C => entre 800da et 1
800da
+ Les classes Basse Contribution : Y /S /H /B /K /V /W =>
entre 300 et 1 200da
Sur le long courrier (Canada) :
+ Les classes Haute Contribution : F /C => entre 3 00da et 7
000da
+ Les classes Basse Contribution : Y /S /H /B /K /V /W =>
entre 1 000da et 3 000da
3.2. Plan de communication aux clients :
La communication se fera à travers une campagne
d'information auprès de la clientèle au cours des semaines
précédant la mise en place du NME afin de préparer le
marché. Il faut expliquer au passager qu'il doit payer le service rendu
par l'agence (Compétence, Accueil, Professionnalisme)
en plus du prix du billet d'avion. Le paiement s'effectuera donc comme
suit :
|
|
|
|
|
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|
Vol
|
|
76 750da
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|
Vol Alger Londres sur Air Algérie en
Première Classe (HC) en aller retour vendu dans une agence
|
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|
|
|
|
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|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
Taxes
Frais de service (Fees)
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|
17 651 + 1 800
|
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Taxes et redevances (14.77€ + 6.17€) +
Prélèvement
Somme prélevée par passager : pour un voyage
aller-retour (HC) en FAF
|
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|
|
|
|
|
Prix final
|
|
96 201da
|
|
Prix final pour le client
|
|
|
|
|
|
|
Le plan de communication d'Air Algérie portera aussi sur
les tarifs qui vont baisser. Si on reprend le même exemple :
Le prix final pour le client d'un billet `Alger
Londres' en première classe et en aller retour baissera de 1
%.
Les agences quant à elles, en plus de l'information
fournie par les vendeurs, peuvent afficher leur grille à l'entrée
de l'agence, comme c'est le cas pour certaines agences
en Europe : « Un exemple d'une affiche de frais
de service en agence »
Chers clients
|
A partir du 1er décembre 2007, pour
tout achat d'un billet d'avion, nous appliquerons les frais de service
suivants :
|
· Pour les vols domestiques : de 200da à
500da
|
· Pour les vols internationaux (moyen courrier) :
de 1 000da à 1 800da
|
· Pour les vols internationaux (long courrier) :
de 3 000da à 4 000da
|
|
Pour toute information veuillez vous rapprocher de nos
agents
+ XYZ VOYAGES
|
|
8. IMPACT SUR LA COMPAGNIE, LES AGENCES ET LES
CLIENTS
Les impacts, qu'ils soient positifs ou négatifs, qu'ils
constituent forces ou faiblesses, sont ceux déjà subis par les
compagnies aériennes ayant adopté ce nouveau système.
4.1. NME : Levier de création de valeur
:
Pour Air Algérie, ses intermédiaires et sa
clientèle, le passage à la commission zéro aura des
conséquences financières et techniques, et c'est là
où nous avons mis l'accent sur la création de valeur :
proposer une valeur supérieure au client tout en
maîtrisant les coûts.
Air Algérie
|
Positif ou Négatif
|
Clients
|
Positif ou Négatif
|
Maîtrise des coûts (Gain de + de 3% sur CA
intermédiaires)
**
|
+++
|
Plus de transparence et de choix
|
+++
|
Maîtrise de la distribution (le multi canal au service de
la cl ientèle)
|
+++
|
Affichage dissocié du prix du billet et des frais
|
+++
|
Création de valeur (proposer une valeur supérieure
au client tout en maîtrisant les coûts)
|
+++
|
Chacun peut choisir le mode d'achat le mieux adapté
à son exigence de prix et de service
|
+++
|
Une off re tarifaire plus attractive et plus simple, pour tous
les motifs de voyage
|
+++
|
Risque d'incompréhension et de ref us
|
-
|
Une off re tarifaire plus abondante
|
+++
|
|
|
Avantage concurrentiel
|
+++
|
|
|
Risque de baisse du CA réalisé par les IA si les
concurrents n'adhèrent pas
|
-
|
|
|
** Les gains d'Air Algérie sont répartis par
Marché/Réseau :
Marché
|
Algérie
|
Etranger
|
Réseau
|
Intérieur
|
International
|
Europe
|
Maghreb
|
Gain AH
|
1,56% du CA (IA)
|
0,86% du CA (IA)
|
Entre % et %
|
Entre % et %
|
4.2. Impact sur les agences de voyage :
Agences de voyage
|
Positif ou Nég atif
|
Rémunération directement par les clients
|
+++
|
Valoriser les services à « Valeur Ajoutée
»
|
+++
|
Piloter la marge
|
+++
|
Anticiper les évolutions inéluctables (comme
l'augmentation des prix)
|
+++
|
Une compensation financière sera versée à
postériori par AH
|
+++
|
Conserver le statut de mandataire
|
+++
|
Augmentation du CA des IA ayant atteint les objectifs
|
+++
|
Risque de baisse du CA des IA pour qui la billetterie
représente +70% du CA
|
-
|
Concurrence entre distributeurs
|
-
|
Le revenu total de la billetterie, qui était
contrôlé par le comptable, sera entre les mains des vendeurs.
|
-
|
Sur le plan technique, l'agence devra procéder ainsi :
1. Afficher un prix complet pour le client :
a. Déterminer le type de canal de vente (FAF, VAD,
Internet)
b. Déterminer la zone d'application (CC, MC, LC)
c. Déterminer la contribution pour le billet (HC, BC)
d. Calculer le prix total
i. Afficher le prix du transport et des taxes
ii. Récupérer le montant des frais
iii. Calculer le total
2. Emettre et capturer les données de
facturation
a. Le billet (vol + taxes)
b. L'itinéraire (pour identifier le type de courrier et
donc, les fees)
c. La capture des informations comptables
3. Facturer
4. Comptabiliser
CONCLUSION DE LA PARTIE III
S'inspirant de l'expérience des grandes compagnies, Air
Algérie a décidé de remplacer les commissions
versées aux agences de voyage par une grille de frais de service, dont
les montants varient selon le type de canal, le type de courrier et le type de
contribution.
Afin de déployer une politique cohérente et de
garantir sa compétitivité, elle a choisi une démarche
adaptée au contexte de son marché pour mettre en place le nouveau
modèle économique (NME).
Le travail du groupe mis en place à cet effet, consiste
à proposer une stratégie différenciée par
marché et par réseau, en prenant en considération les
pratiques des concurrents, le poids des ventes indirectes sur chaque
marché et la segmentation de ce dernier.
Et afin de permettre la transition sans effets fâcheux,
le groupe a recommandé d'accompagner les agences dans ce changement et
de communiquer au client le nouveau concept.
La finalité de la stratégie qui sera
adoptée est de garantir la création de valeur pour tous les
acteurs, en proposant une valeur plus au client, permettant à l'agence
de gérer sa marge, tout en maîtrisant les coûts de la
compagnie.
CONCLUSION GENERALE
Toute la technique de la « Commission Zéro »
consiste en un nouveau système de rémunération des
distributeurs des compagnies aériennes. La commission zéro ne
signifie pas disparition de toute rémunération, car les
compagnies continueront à récompenser les services rendus par les
agences en distribuant leurs produits. C'est tout simplement une autre
manière de rémunérer ces dernières en fonction de
leurs objectifs, tout en assurant plus de transparence et de choix pour les
clients. Pour une compagnie aérienne, créer de la valeur pour ses
clients tout en maîtrisant ses coûts est son objectif premier
à travers la mise en place du Nouveau Modèle Economique (NME).
Pour Air Algérie, adopter ce nouveau modèle de
distribution a nécessité un travail de diagnostic et de
prospective par un groupe de travail sur ce projet. Les
spécificités des marchés sur lesquelles opère la
compagnie nationale ont conduit le groupe à proposer une
stratégie différenciée par marché/réseau,
après avoir classé le réseau de distributeurs par palier
de chiffre d'affaires.
L'environnement et le contexte algérien dans lequel
évolue la compagnie, exige de cette dernière, que la politique de
distribution soit menée en parfaite cohérence avec les exigences
du marché. C'est pourquoi, le groupe de travail propose à ce que
la mise en place du NME soit accompagnée, d'une part, par un plan de
soutien aux agences de voyage qui se traduit par une compensation
financière et une formation à travers des séminaires qui
mettront en avant les impacts sur l'activité des agences dans les
domaines techniques, juridiques, technologiques et économiques ; et
d'autre part par un plan de communication pour les clients, afin de
sensibiliser les clients sur le changement de mode de
rémunération de l'agence de voyages, à
travers des frais de service, et de le rassurer sur la stabilité des
prix, et même la baisse anticipée de certains tarifs.
Pour les intermédiaires, le NME se dessine comme une
vraie révolution, car ils vont passer d'une dépendance
économique vis-à-vis de leur fournisseur, à une
dépendance économique vis-à-vis de leurs clients. Ils
seront maîtres de leur destin : choix du fournisseur, politique de
principe vis-à-vis du client, valorisation du service.
Les clients pourront aussi tirer profit du NME, car chacun
choisi le mode d'achat le mieux adapté à son exigence de prix et
de service. Dans ce nouveau modèle, la composante tarifaire liée
à la prestation de service au client (choix des vols, information,
réservation, suivi des dossiers, ...) sera facturée
séparément.
A l'instar des autres compagnies, la transition vers le
nouveau modèle économique ne se fera pas sans risques, que ce
soit au niveau même de la compagnie ou de ses acteurs (distributeur,
client). Si la politique n'est pas unanime et timing inadéquat, cela
pourrait inciter les agences de voyage à vendre le produit de la
concurrence plutôt que celui d'Air Algérie. Une veille
concurrentielle devra être mise en place pour palier ces risques.
Le domaine des nouvelles techniques de gestion et des
technologies dans le domaine aérien reste ouvert, surtout que
maintenant, prendre l'avion devient aussi banal que prendre le bus ou le taxi.
Les compagnies ont intérêt à proposer des services plus
pour les clients tout en maîtrisant leurs coûts. Les grands
transporteurs commencent même à exploiter les TIC au servie de la
clientèle, comme Air France qui propose un service exclusif en Europe :
ROC, une solution de réacheminement, de report de réservation,
d'information rapide par e-mail ou sms, en cas d'imprévus sur le vol.
C'est un exemple parmi d'autres que les compagnies doivent développer et
tirer profit afin de faire du transport aérien un service hors du commun
et qui justifie le prix.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
· Pierre - Louis du Bois, << Le Marketing, Fondements
et Pratique >>, Economica, 4e Edition, 2005.
· Jean-Pierre Helfer - Jacques Orsoni, << Le
Marketing >>, Vuibert, 7e Edition, 2001.
Rapports et conférences
:
· Aérien : le Nouveau modèle
économique, journée d'information des adhérents, Paris, 8
juillet 2004, SNAV.
· Commission AF/SNAV, Point d'avancement, 17 novembre
2004.
· Nouveau Modèle Economique, Synthèse
Technique, AF/SNAV, mars 2005.
· Les vérités du groupe Air France KLM, Jean
Spinetta, PDG, Cannes, 20 octobre 2006.
· Conférence de presse, Air France - SNAV, 30 mars
2005.
· La dynamique du transport aérien à la fin
du XXe siècle, Chapitre I, Prof Rigas Doganis, ancien CEO
d'Olympic Airways.
· Le Globe-veilleur, le bulletin électronique du
réseau de veille en tourisme, édition du 15 juin 2005.
· Le cas du transport aérien, Modèles
Economiques, Dr Hamadouche.
· Change Management Program Air Algérie, Les
stratégies concurrentielles, les voies de développement
stratégique, Frédéric Leroy, Enseignant chercheur à
Audencia, Nantes, janvier - novembre 2005.
· TourCom, Groupement d'agences de voyages
indépendantes, communiqué de presse - 3 juin 2005.
· Fédération Suisse des Agences de Voyages,
communiqué de presse, 12 novembre 2004.
· Rapport Agences de Voyages, Ministère
Délégué au Tourisme, 26 janvier 2006.
· Stratégie d'Affaires électroniques, Adviso
Conseil, Montréal, 2 mars 2005.
Revues :
· Le Journal des Professionnels du Tourisme et des Voyages,
N° 42, juillet-août 2004.
· Lettre d'information TourCom Affaires, Numéro 6,
octobre 2005.
· Jeune Afrique, Hors série, Numéro 14,
édition 2007.
Sites internet :
·
www.TourMag.com
·
www.tf1.lci.fr
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www.eurostaf.fr
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www.journaldunet.com
·
www.leconomiste.com
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Documents internes :
· Chiffres d'Affaires 2005, Division Commerciale, Air
Algérie.
· Coût de Revient 2003, 2004, 2005, Direction
Financière, Air Algérie.
· Frais GDS (2006), frais de distribution (2004-2006),
Direction de l'Informatique et des Télécommunications, Direction
Financière, Air Algérie.
· Présentation Commission Systèmes
d'information, Direction de l'Informatique et des
Télécommunications, janvier 2007.
· Rapports internes.
|