CONCLUSION GENERALE
Toute la technique de la « Commission Zéro »
consiste en un nouveau système de rémunération des
distributeurs des compagnies aériennes. La commission zéro ne
signifie pas disparition de toute rémunération, car les
compagnies continueront à récompenser les services rendus par les
agences en distribuant leurs produits. C'est tout simplement une autre
manière de rémunérer ces dernières en fonction de
leurs objectifs, tout en assurant plus de transparence et de choix pour les
clients. Pour une compagnie aérienne, créer de la valeur pour ses
clients tout en maîtrisant ses coûts est son objectif premier
à travers la mise en place du Nouveau Modèle Economique (NME).
Pour Air Algérie, adopter ce nouveau modèle de
distribution a nécessité un travail de diagnostic et de
prospective par un groupe de travail sur ce projet. Les
spécificités des marchés sur lesquelles opère la
compagnie nationale ont conduit le groupe à proposer une
stratégie différenciée par marché/réseau,
après avoir classé le réseau de distributeurs par palier
de chiffre d'affaires.
L'environnement et le contexte algérien dans lequel
évolue la compagnie, exige de cette dernière, que la politique de
distribution soit menée en parfaite cohérence avec les exigences
du marché. C'est pourquoi, le groupe de travail propose à ce que
la mise en place du NME soit accompagnée, d'une part, par un plan de
soutien aux agences de voyage qui se traduit par une compensation
financière et une formation à travers des séminaires qui
mettront en avant les impacts sur l'activité des agences dans les
domaines techniques, juridiques, technologiques et économiques ; et
d'autre part par un plan de communication pour les clients, afin de
sensibiliser les clients sur le changement de mode de
rémunération de l'agence de voyages, à
travers des frais de service, et de le rassurer sur la stabilité des
prix, et même la baisse anticipée de certains tarifs.
Pour les intermédiaires, le NME se dessine comme une
vraie révolution, car ils vont passer d'une dépendance
économique vis-à-vis de leur fournisseur, à une
dépendance économique vis-à-vis de leurs clients. Ils
seront maîtres de leur destin : choix du fournisseur, politique de
principe vis-à-vis du client, valorisation du service.
Les clients pourront aussi tirer profit du NME, car chacun
choisi le mode d'achat le mieux adapté à son exigence de prix et
de service. Dans ce nouveau modèle, la composante tarifaire liée
à la prestation de service au client (choix des vols, information,
réservation, suivi des dossiers, ...) sera facturée
séparément.
A l'instar des autres compagnies, la transition vers le
nouveau modèle économique ne se fera pas sans risques, que ce
soit au niveau même de la compagnie ou de ses acteurs (distributeur,
client). Si la politique n'est pas unanime et timing inadéquat, cela
pourrait inciter les agences de voyage à vendre le produit de la
concurrence plutôt que celui d'Air Algérie. Une veille
concurrentielle devra être mise en place pour palier ces risques.
Le domaine des nouvelles techniques de gestion et des
technologies dans le domaine aérien reste ouvert, surtout que
maintenant, prendre l'avion devient aussi banal que prendre le bus ou le taxi.
Les compagnies ont intérêt à proposer des services plus
pour les clients tout en maîtrisant leurs coûts. Les grands
transporteurs commencent même à exploiter les TIC au servie de la
clientèle, comme Air France qui propose un service exclusif en Europe :
ROC, une solution de réacheminement, de report de réservation,
d'information rapide par e-mail ou sms, en cas d'imprévus sur le vol.
C'est un exemple parmi d'autres que les compagnies doivent développer et
tirer profit afin de faire du transport aérien un service hors du commun
et qui justifie le prix.
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