DEDICACE
A ma grande soeur Brigitte
UZAMUKUNDA
que le Seigneur a appelé en même temps que nous
entreprenions cette recherche.
REMERCIEMENTS
Ce travail ne pouvait se réaliser sans la
contribution de certaines personnes. Son achèvement est notre
manière de les remercier.
Il s'agit
- du Professeur Hubert NGNODJOM
qui a accepté de diriger ce travail. Qu'à travers lui soient
remerciés tous les enseignants de la faculté de Sciences Sociales
et de Gestion de l'UCAC.
-du Père Martin Birba,
Supérieur de la Communauté Jésuite d'Ekounou qui a offert
les moyens et le cadre de recherche pour ce travail. Qu'à travers lui
soient également remerciés tous mes compagnons jésuites de
la communauté Hurtado et de la communauté Saint François
Xavier qui grâce aux échanges fraternels ont donné une
orientation à ce travail.
-de Monsieur Jacques Ledoux ETONDE,
Directeur de l'Agence Centrale de Yaoundé(FNE) et de M. Dagobert
OMBETE, Chef Service Emplois Indépendants (FNE) qui nous ont
offert le cadre de stage pour l'expérimentation de ce travail.
Qu'à travers eux soient remerciés tous les Conseillers Emploi du
FNE avec qui nous avons eu de nombreux échanges d'amitié.
-de mes parents, de mes amis et de mes camarades de
Maîtrise Economie de Gestion (MEG) qui m'ont encouragé et soutenu
pour que ce travail voie le jour.
SIGLES ET ABREVIATIONS
BIT : Bureau International du Travail
BM : Banque Mondiale
CE : Conseiller Emploi
CEA : Commission Economique pour l'Afrique
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CERAC : Cercle des Amis du Cameroun
CISP : Classification Internationale d'après la
Situation dans la Profession
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
DIAL : Développement, Institutions et Analyse de
Long terme
DSA : Dimension sociale d'ajustement
DSRP : Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté
FCFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
FMI : Fonds Monétaire International
FNE : Fonds National de l'Emploi
GICAM : Groupement Inter- patronal du Cameroun
INS : Institut National de la Statistique
MINESUP : Ministère de l'Enseignement
Supérieur
MINPMEESA : Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat.
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique
ODM : Objectifs du millénaire
OIT : Organisation Internationale du Travail
PADER : Programme d'Appui au Développement des
Emplois Ruraux
PARIC : Programme d'Appui au Retour des Immigrés
Camerounais
PED : Programme Emploi Diplômé
RCA : République Centre Africaine
SEI : Service Emplois Indépendants
SF : Service Formation
SIM : Service d'Intermédiation
SMIG : Salaire Minimum Garanti
UCAC : Université Catholique d'Afrique
Centrale
WUS : World University Services
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
2
I. CONTEXTE
2
II. OBJECTIFS
4
III. INTERETS
4
IV. QUESTIONS DE RECHERCHE
5
V. APPROCHES METHODOLOGIQUES
6
VI. DIFFICULTES RENCONTREES
8
VII. ORIENTATIONS POUR LA LECTURE DU
TRAVAIL
9
PREMIERE PARTIE : APPROCHES
CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
10
CHAPITRE I. : AUTO EMPLOI :
FONDEMENTS CONCEPTUELS ET THEMATIQUES CONNEXES
11
Section 1 : Définition du concept de
l'auto emploi
11
Section 2 : Thématiques autour de
l'auto emploi
13
Section 3 : Processus de modélisation
et de rationalisation du choix de l'auto emploi.
25
CHAPITRE II. : L'AUTO EMPLOI, LE CHOMAGE ET
LA PAUVRETE
35
Section 1 : L'employabilité et ses
difficultés
37
Section 2 : L'entrepreneurabilité et
ses contraintes
45
Section 3 : L'impact d'auto emploi sur
l'autonomie financière des promoteurs
54
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS
60
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE D'AUTO
EMPLOI DANS LA PROVINCE DU CENTRE AU CAMEROUN
61
Section 1 : Présentation du Fonds National
de l'Emploi
61
Section 2 : Stratégies de
développement de l'emploi par le FNE
64
CHAPITRE VI : EVALUATION DE L'IMPACT
DE L'AUTO EMPLOI
74
Section 1: Les données sur les promoteurs et
leur analyse
74
Section 2 : La création
d'activités d'auto emploi
82
Section 3 : Résultats et
évaluations
87
Section 4 : Recommandations en vue de la
promotion de l'auto emploi
94
CONCLUSION
98
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
100
ANNEXES
108
TABLE DES FIGURES
121
TABLE DES TABLEAUX
121
TABLE DES MATIERES
122
INTRODUCTION GENERALE
En introduisant ce travail, notre intention est de faciliter
la lecture et situer le lecteur. Nous allons respectivement présenter le
contexte (A) qui a inspiré notre recherche, les objectifs poursuivis par
ce travail (B), les intérêts à la fois social,
stratégique et scientifique que l'on peut en dégager (C), la
question qui a orienté notre réflexion (D) et le cadre
méthodologique qui a permis d'y arriver (E). Nous allons en outre
préciser les difficultés rencontrées (F) et les
orientations afin de la lecture des parties et des chapitres de ce document
(G).
I. CONTEXTE
Parler de l'auto emploi dans le contexte du Cameroun, c'est
évoquer la dynamique de la création d'activité.1(*) L'activité confère
à son promoteur le statut d'employé. L'activité c'est
d'abord une idée qui au fil du temps se traduit en véritable
objectif poursuivi par son promoteur. Des chercheurs en entrepreunariat,
à l'instar de Verstraete Thierry et Saporta Bernard, pensent
qu' « il n'est pas déraisonnable de concevoir le projet
ou l'activité comme n'existant, à l'origine, que dans
l'immatérialité de la pensée du créateur
désirant le concrétiser2(*). » Cependant, des controverses existent sur
l'âge exact de l'activité. Son existence commence-t-elle avec la
vision ou simplement au moment où la vision s'est
matérialisée ?
L'auto emploi dans sa dénomination de
« travail autonome » ou « travail
indépendant », selon des études récentes, se
conçoit aujourd'hui comme alternative au travail civil et
partant permet de résoudre à la fois la question de l'autonomie
financière et celle du chômage. Le travail indépendant
demande de redéfinir la notion de chômage et de
l'insécurité. Selon Diane- Gabrielle Tremblay, « le
taux de chômage ne mesure pas correctement l'offre de travail
réelle, ni l'insécurité ; ceci est notamment visible
lorsqu'on analyse le cas du travail autonome...Les catégories
d'employés, de chômeurs et d'inactifs sont trop simplistes pour
analyser les réalités du travail autonome, comme la
diversité des statuts d'emploi (occasionnel, temporaire, temps
réduit, temps partiel, etc.). Ainsi, le concept même de la
population active se trouve remis en question face à la diversité
des formes de travail mises en évidence par ailleurs3(*). »
L'ampleur et la forme que prend le travail indépendant
ainsi que les secteurs d'activité susceptibles d'intéresser le
travailleur indépendant diffère d'un pays à l'autre. Le
contexte est un facteur très significatif pour l'incitation ou le
découragement au travail autonome. Dans certains pays, c'est l'Etat qui
est à l'origine de cette forme d'activité par des mesures
incitatives. C'est le cas des pays de l'Organisation de Coopération et
de développement économiques (OCDE)4(*). Dans d'autres pays, c'est un fruit de l'initiative
individuelle (personnelle) ; parfois une contrainte relative à la
rigidité du marché de travail ou à des stratégies
de survie face à l'exclusion et à la marginalisation. C'est le
cas de la plupart des pays de l'Afrique au Sud du Sahara où, pour les
uns, l'emploi informel constitue la seule alternative au chômage, ce qui
se traduit par la massification des effectifs du secteur informel, qui
représente environ 60% de la population active5(*). Selon la dernière
enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun6(*), le secteur informel prend pour
lui seul 90,4% de main d'oeuvre active dont 35,2% dans le secteur informel non
-agricole et 55,2 % dans l'informel agricole. Seul moins de 10% revient au
secteur formel.
De manière générale, l'auto emploi est
tributaire de trois éléments fondamentaux. Il s'agit du
« contexte » à savoir, par exemple, l'accès
aux capitaux, les procédures administratives, la fiscalité, les
politiques en matières de santé, d'assurance sociale et de
pensions. Il est aussi tributaire des
« compétences » représentées par le
capital humain et les compétences managériales de l'entrepreneur.
Il est finalement tributaire de l'« état
d'esprit » ou du choix personnel de l'individu. Selon l'OCDE 2000,
les pouvoirs publics, dans leurs interventions, doivent tenir compte de toutes
ces dimensions.
Cependant, si les pouvoirs publics peuvent contribuer à
façonner le cadre général, défini par le `contexte'
et les `compétences' (pour élargir les opportunités),
l'état d'esprit, en revanche, relève de choix personnels, d'une
vision, d'une détermination et de la volonté de prendre des
risques. L'état d'esprit est lié à la culture, à la
famille et aux traditions locales, et il n'est pas facile de le modifier. De
fait, l'emploi indépendant procède, en partie, d'un
phénomène d'imitation. Puisqu'une culture qui favorise la prise
de risques et la récompense de l'effort individuel contribue grandement
à encourager l'activité entrepreneuriale, plusieurs pays se sont
efforcés, récemment, de promouvoir une culture de
l'entreprenariat.
Depuis dix sept ans, le Fonds National de l'Emploi (FNE)
oeuvre dans la promotion de l'emploi au Cameroun et apporte un appui à
la création de micro entreprises à travers la conception, le
financement et le suivi des promoteurs des projets générateurs de
revenus. Le contexte de la création du FNE s'inscrit à la suite
d'une crise économique, à l'entrée du Cameroun dans le
Programme d'Ajustement Structurel (PAS) et à une forte diminution du
niveau d'emploi dans le secteur public. L'objectif de promouvoir l'emploi vise
l'emploi dans toutes ses formes : emploi rémunéré, en
insérant les chercheurs d'emploi dans les entreprises existantes, et
emploi indépendant consistant à l'accompagnement des promoteurs
des projets.
II. OBJECTIFS
Ce travail poursuit trois objectifs.
En premier lieu, il permet de rendre compte de la dynamique de
l'auto emploi et de l'accompagnement des promoteurs des projets au Fonds
National de l'Emploi. Cet accompagnement a pour objectif d'inculquer la culture
d'entreprise aux promoteurs des projets, mais aussi à élaborer
des stratégies de recherche d'emplois indépendants.
En deuxième lieu, il permet de déceler des
facteurs qui influencent la survie des activités créées.
Etant entendu que la survie permet de situer la durée pendant laquelle
un travailleur indépendant (auto employé) conserve son statut
d'employé et son autonomie financière, certains facteurs
demandent une amélioration (puisqu'ils influencent négativement
la survie des activités) et d'autres un renforcement (puisqu'ils
influencent positivement cette survie).
En dernier lieu, il permet de proposer au FNE et aux organes
similaires des recommandations pouvant promouvoir l'auto emploi, tant en milieu
rural qu'en milieu urbain.
III. INTERETS
La littérature sur l'auto emploi et celle sur la
création d'entreprise rendent compte d'une réalité. Tout
en étant tributaire du contexte, l'auto emploi dépend
fondamentalement de l'état d'esprit du promoteur. Cet état
d'esprit possède des caractéristiques immuables que
l'environnement, le milieu social, éducatif et la famille ont
conférées à l'individu. Des chercheurs dans le domaine
pensent que l'auto emploi procède d'un phénomène
d'imitation : « le simple fait d'observer autour de soi un
comportement semblable à celui que l'on se propose, exerce une influence
positive en faveur de ce comportement, et peut entraîner
l'adhésion » (Miniti et Bygrave, 1999). Une culture qui
favorise la prise de risques et la récompense de l'effort individuel
contribue grandement à encourager l'activité entrepreneuriale.
Par ailleurs, la documentation sur le marché du travail
traite souvent de l'effet de « cicatrisation » ou du
capital humain négatif. Lorsqu'un travailleur demeure sans emploi
pendant de longues périodes, il arrive qu'il acquière un capital
humain négatif qui se traduit par une mauvaise attitude et de
piètres habitudes de travail ainsi que par l'érosion de ses
compétences. (Oser, 1994).
Partant de ce double constat, d'un esprit d'initiative
nécessaire et d'un effet de « cicatrisation » du
capital humain, l'intérêt de ce travail est d'abord social (la
promotion d'auto emploi permet l'insertion professionnelle des chercheurs
d'emploi), ensuite stratégique (la promotion d'auto emploi permet de
conserver et de faire valoir ses compétences) et scientifique (la
réflexion sur l'auto emploi est une contribution à la
littérature sur le sujet et une contribution à la formation de
l'esprit d'entreprise).
Promouvoir l'auto emploi a pour intérêt
social de faciliter l'insertion professionnelle et d'écourter le
temps de recherche d'emploi par la mise en valeur des compétences du
promoteur. Cette façon de faire permet de réduire le taux de
chômage, de stimuler l'esprit d'initiative et d'autonomie. Si l'auto
emploi naît d'imitation, les pouvoirs publics doivent améliorer
les cadres afin d'inciter un grand nombre à se lancer à leur
propre compte. Inciter un grand nombre améliore le taux d'entrepreneurs
dans une région ou dans un pays. Ceci se traduit par une conversion en
matière de recherche d'emploi : d'une vision où l'individu
est sans cesse à la recherche de l'emploi à une vision où
l'individu est lui-même promoteur de son emploi (changement de
perspective).
L'intérêt est aussi stratégique.
La prise de conscience de l'auto emploi comme moyen d'insertion
professionnelle, est une occasion de conserver pendant, une durée assez
longue ses compétences, puisque le chômage a un effet de
« cicatrisation » sur le capital humain. Sans emploi, les
compétences acquises diminuent pour finalement disparaître. Tout
en permettant la conservation des compétences, l'auto emploi permet
également de faire valoir celles-ci. En effet, l'expérience
acquise pendant la période de l'auto emploi rehaussera les
compétences globales du promoteur et lui procurer une certaine
faculté d'adaptation qui lui sera bénéfique lorsqu'il
s'engagera dans d'autres avenues sur le marché du travail.
Finalement, l'intérêt de ce travail est
scientifique. L'insuffisance de la littérature sur l'auto emploi en
Afrique traduit également l'indifférence de l'opinion
estudiantine à cette forme de travail et son absence dans la formation
universitaire. L'esprit d'entreprise s'acquière. L'école se
révèle, de plus en plus, comme un lieu, par excellence, de
transmission du savoir. La promotion de l'esprit d'entreprise n'est pas un jeu
de hasard, il prend sa source dans l'éducation. Tout en contribuant
à la littérature sur l'auto emploi, ce travail permettra
d'encourager à travers des systèmes éducatifs l'esprit
d'initiative de laquelle naît souvent l'esprit d'entreprise.
IV. QUESTIONS DE
RECHERCHE
Notre recherche part d'un constat. Il existe au Cameroun un
dynamisme entrepreneurial. Ce dynamisme s'exprime davantage dans le secteur
informel (soit 53% du secteur selon l'INS). Il y a lieu de se demander si cette
manifestation de l'entrepreneuriat dans l'informel est une expression de
l'hostilité de l'environnement des affaires au Cameroun. Selon la Banque
Mondiale (Doing business in 2006), il faut avoir rempli en moyenne 12
procédures et au coût équivalent à 152% du revenu
par habitant pour créer une activité au Cameroun. Cette
hostilité est renforcée par la difficulté d'accès
au crédit bancaire.
Partant de ce constat comment permettre au travailleur
indépendant (auto employé) de conserver son statut
d'emploi ? Etant entendu que l'emploi est l'outil principal de lutte
contre la pauvreté et permet de disposer d'un revenu comme contrepartie
de la participation à la création de richesse (Babisakana),
comment permettre au promoteur de conserver son statut d'employé pendant
une longue durée ?
Une relation intrinsèque lie le promoteur à son
activité. Cette activité lui confère un statut
d'employé. La conservation de ce statut passe par la survie de
l'activité ou la durée de vie de cette activité. Autrement
dit, comment assurer la pérennité des activités
créées par les travailleurs indépendants ?
Puisque notre recherche est une étude de cas
appliqué au FNE, comment le FNE peut améliorer les facteurs qui
influencent la pérennité des activités de ses
promoteurs ?
Si la législation fait des efforts afin de
décourager des licenciements abusifs et permettre ainsi aux
employés de conserver, pendant une longue durée, leur statut,
comment parallèlement favoriser la pérennité des
activités créées par les promoteurs du FNE ?
V. APPROCHES METHODOLOGIQUES
*Recherche documentaire et approches
théoriques
Pour atteindre notre objectif, nous avons
procédé à une recherche documentaire sur le fonctionnement
du marché de travail et la dynamique du travail indépendant (auto
emploi). Cette recherche nous a permis d'élaborer un rapprochement avec
les notions de théorie des jeux. Elaboré par J. Von Neumann et O.
Morgenstern en 1944, la théorie des jeux met un accent sur les
stratégies (alternatives) dont disposent des acteurs en vue d'un
compromis de coopération ou pas. La recherche d'emploi est un jeu
où interviennent à la fois le chercheur d'emploi et les
entreprises qui offrent les emplois.
La stratégie de se lancer en son propre compte est
définie lorsque les deux parties refusent de coopérer. D'une
part, l'entreprise prend l'option de n'est pas embaucher, malgré la
demande d'emploi qui lui est adressée, et d'autre part, le chercheur
d'emploi refuse l'emploi offert, puisque les avantages offerts sont
insignifiants par rapport à ce qu'il retirait de son activité
d'auto emploi.
Afin de traiter les données de notre
échantillon, cette étude nous a suggéré deux
approches complémentaires : le déterminisme afin
d'expliquer les facteurs clés de succès des activités
d'auto emploi et l'approche française de la détermination des
taux de survie des activités.
Le déterminisme soutient que l'avenir de
l'activité (entreprise) est en grande partie tracé dès le
départ de l'initiative. Pour expliquer l'issu heureux ou malheureux de
l'activité, nous avons émis des pistes tenant compte des
caractéristiques du promoteur, des moyens engagés pour son
investissement, des stratégies mises en place pour se positionner sur le
marché. Contrairement à l'approche américaine qui
considère qu'une entreprise vendue est toujours en vie, l'approche
française, par contre apporte une particularité dans la
détermination des taux de pérennité des activités.
Le système statistique français opère une distinction
entre les taux de pérennité relatifs à l'individu qui a
créé l'activité et les taux de continuité, relatifs
à l'activité qu'il dirige. Si l'activité est revendue ou
cédée au cours de la période d'étude, cela sera
considéré comme une cessation d'activité au niveau de
calcul des taux de pérennité.
*Echantillonnage de l'étude et
méthode de collecte d'informations
Le travail que nous avons entrepris est une étude de
cas sur un échantillon portant sur 108 promoteurs du Fonds National de
l'Emploi (Agence centrale) et cela sur dix ans (1996 -2005). Ce
prélèvement aléatoire représente 25% des
activités créées pendant la période d'étude.
Le choix de prélèvement de notre échantillon est
effectué en vue d'une large vision (10 ans) sur la dynamique d'auto
-emploi et son financement par le Fonds National de l'Emploi. Le chômage
comme d'ailleurs la pauvreté sont des réalités qui
s'apprécient dans la durée. Le choix de la période
1996-2005 est motivé par la maîtrise du processus d'accompagnement
des promoteurs par le personnel du FNE impliqué dans la création
d'activités.
Les données ont deux sources
complémentaires : le tableau d'amortissement de l'emprunt et le
plan d'affaires. Les indicateurs de financement sont issus du bureau de l'Agent
Administratif des Projets (ADP) du service emplois indépendants (SEI).
L'ADP suit les indicateurs de solvabilité des promoteurs à
travers le tableau d'amortissement. A partir de ce tableau d'amortissement de
l'emprunt contracté au FNE, nous pouvions dégager des
informations à caractères financiers de l'activité et du
promoteur. Les données relatives à la stratégie de
départ élaboré de commun accord entre le promoteur et son
conseiller -emploi (CE) sont issues des plans d'affaires. Le plan d'affaires
est un outil permettant d'affiner un projet tout en tenant compte de la
réalité du marché. Les fiches des plans d'affaires sont
conservées chez l'Agent administratif des projets. Les deux types de
données (financières et stratégiques) ont
été prélevés afin de tenir compte des
déterminants de la pérennité de l'activité telle
que nous renseigne la littérature (Vestraete et Saporta, 2006). Les
caractéristiques de l'échantillon prélevé sont
reprises dans la partie pratique et dans l'annexe. Afin de traiter les
données de l'échantillon, nous avons utilisé le logiciel
SPADN version 4.0, qui permet de faire des analyses en composante principale
(ACP).
*Guide d'entretien
Un guide d'entretien était soumis aux conseillers et
chefs de service impliqués directement dans l'accompagnement des
promoteurs. Les conseillers emplois sont impliqués à la fois dans
l'accueil, l'accompagnement, l'installation et le suivi des promoteurs. Nos
entretiens avec eux nous ont permis de cerner des difficultés auxquels
sont confrontés les promoteurs une fois installés. Le chef
service emploi indépendant (SEI) a la mission d'affecter le promoteur
à un conseiller et ceci selon le domaine de compétence du
Conseiller. L'entretien avec lui nous a permis d'estimer la marge de manoeuvre
dont dispose le FNE pour faire face à sa mission de promouvoir de
l'emploi au Cameroun. Cette méthode par guide d'entretien est un
complément à l'explication de la pérennité des
activités.
VI. DIFFICULTES
RENCONTREES
Les difficultés rencontrées sont de quatre
ordres. Il s'agit de l'insuffisance de littérature qui rend compte de la
réalité de l'auto emploi au Cameroun, de l'impossibilité
de rencontrer les promoteurs dont les activités n'ont pas
prospéré, de l'impossibilité de rencontrer certains
conseillers qui ne sont plus au FNE afin de faire un rapprochement entre
qualité de conception des plans d'affaires et leur méthode de
travail du Conseiller et l'insuffisance de l'échantillon du FNE pour
rendre compte de la réalité de l'auto emploi au Cameroun.
Insuffisance de littératures
contextuelles
Nous avons été confrontés à
l'insuffisance de littératures qui rendent compte de la dynamique de
l'auto emploi dans le contexte camerounais. L'expression du travail
indépendant dans le secteur informel au Cameroun ne permet pas d'avoir
accès aux informations fiables sur les pratiques managériales,
sur le revenu des indépendants et sur les motivations d'entreprendre.
Cette tendance à cacher l'information est consubstantielle à la
pratique informelle.
Impossibilité de retrouver les promoteurs
en cessation d'activité
L'autre insuffisance concerne la difficulté de
rencontrer des promoteurs qui ne sont plus sur le marché afin de rendre
compte de la raison de la fermeture de leurs activités. Etant entendu
qu'un promoteur se maintient en auto emploi uniquement lorsque les avantages
qu'il dégage de son activité sont supérieurs aux avantages
qu'il aurait en prenant une autre option, l'issu des promoteurs permettrait
d'interpréter leur expérience d'auto employé non comme un
échec, mais comme moyen de conserver leurs compétences.
Impossibilité de rencontrer les conseillers
qui ont monté les projets
Notre étude a couvert une période de dix ans
(1996 -2005). La majorité des conseillers- emplois (CE) impliqués
dans l'accompagnement des promoteurs de cette période ne sont plus au
FNE ou ne sont plus directement impliqués dans le conseil. Cela pose la
difficulté de recueillir l'information sur la qualité de montage
de certains projets et aussi des difficultés de leurs promoteurs. Cette
limite n'a pas permis un rapprochement entre la qualité du montage de
projet et la survie de certaines activités.
L'expression de l'auto emploi au
Cameroun
Selon le dernier rapport de l'Institut National de la
Statistique (2005), le travail indépendant s'exprime davantage dans le
secteur informel (53% du secteur informel). La complexité de ce secteur
et l'indisponibilité d'informations pertinentes ne permettent pas de
rendre suffisamment compte de la réalité de l'auto emploi au
Cameroun. La seule population des promoteurs du FNE n'est qu'une goûte
dans l'océan.
VII. ORIENTATIONS POUR LA LECTURE DU TRAVAIL
Le travail est subdivisé en deux parties : une
partie théorique et une partie pratique. La partie théorique
renferme le cadre définitionnel et la thématique autour de la
notion de l'emploi indépendant (Chapitre premier). Elle propose
également une revue de littérature sur l'auto emploi et les
termes connexes comme le chômage, la pauvreté et la
création d'activité (chapitre deuxième). La partie
pratique traite d'une étude de cas : celui des promoteurs du Fonds
National de l'Emploi de l'Agence Centrale. Le chapitre troisième
concerne la dynamique d'auto emploi et l'expérience d'accompagnement des
promoteurs par le FNE-de Agence Centrale. Le quatrième chapitre est une
évaluation de l'impact de l'auto emploi sur le chômage et la
pauvreté à travers le paramètre de survie.
PREMIERE PARTIE : APPROCHES
CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
L'auto emploi est tributaire du « contexte »,
des « compétences » et de
l'« état d'esprit.»
OCDE, 2000, p. 188.
CHAPITRE I. : AUTO
EMPLOI : FONDEMENTS CONCEPTUELS ET THEMATIQUES CONNEXES
Avant de situer la dynamique du travail indépendant
dans une économie, laquelle dynamique pourrait provenir des incitations
de l'Etat (cas des pays de l'OCDE où des allégements sont faits
pour permettre l'insertion professionnelle des jeunes et de femmes sur le
marché de travail), de l'environnement économique (comme c'est le
cas de la plupart des pays du Sud, où l'économie populaire est
une réelle stratégie de survie face à la rigidité
du marché du travail et à l'insuffisance de l'emploi civil),
il convient d'apporter un fondement conceptuel et définitionnel au
travail indépendant et ses composantes.
Section 1 : Définition
du concept de l'auto emploi
Plusieurs expressions interviennent dans la désignation
de l'auto-emploi. D'abord, l'expression « auto emploi » met
un accès sur la dimension réflexive où l'employé
comme l'employeur désigne une même personne physique. Le moyen
terme qui permet cette relation, c'est l'organisation propulsée par le
promoteur. Ainsi, l'organisation sous sa configuration d'entreprise ou
d'activité confère à son promoteur le statut d'emploi. On
désigne également l'auto emploi à travers les expressions
de « travail indépendant » ou de « travail
autonome. »
Bien que l'expression « travailleur
autonome » soit la plus courante, certains distinguent la personne
qui exerce un travail autonome sans employeur, qu'ils qualifient de
« travailleur indépendant », des autres qui exercent
leur activité avec une aide rémunérée7(*). Pour l'OCDE (2000), l'emploi
indépendant est perçu comme une source très importante de
développement de l'entreprenariat et de la petite entreprise, ce qui
représente un potentiel de croissance de l'emploi à long terme.
Selon la définition internationale, « un emploi
indépendant est un emploi dont la rémunération est
directement liée aux bénéfices et dont le titulaire prend
les décisions de gestion affectant l'entreprise ou est tenu pour
responsable de la bonne santé de l'entreprise » (OCDE, 2000,
P. 166). Dans cette définition, il y a des exceptions notables à
signaler, en particulier le cas des propriétaires gérants
d'entreprises constituées en sociétés, qui
représentent une part importante de l'emploi indépendant dans
certains pays de l'OCDE -31,4 % aux Etats-Unis en 1998, par exemple. Les
propriétaires gérants sont propriétaires de leur
entreprise et responsables de sa gestion mais, d'un point de vue juridique, ils
sont salariés de l'entreprise. En règle générale,
l'expression « emploi indépendant » désigne
donc les « travailleurs à leur propre compte » et
des « employeurs ». La définition qu'ont retenu
Joseph DJAOWE et Charles- Alain BITA dans leur étude, c'est que
« l'auto emploi repose sur les conditions suivantes : il est le
fruit d'un libre choix, il assure un revenu adéquat à la famille
et il repose sur une relation de dépendance et/ou de subordination et
enfin, il génère des revenus supérieurs aux prestations
qu'on pourrait percevoir en cas d'assistance8(*). »
Pour l'ensemble des pays de l'OCDE, les définitions de
l'emploi indépendant s'inscrivent dans la définition de la
« population active9(*) » adoptée par la treizième
conférence internationale des statisticiens du travail, convoquée
à Genève par le Bureau international du travail, en octobre 1982,
et développée par la Résolution concernant la
Classification internationale d'après la situation dans la profession
(CISP-93) qui a été adoptée par la quinzième
Conférence internationale des statisticiens du travail, en janvier 1993.
La CISP- 93 classe les emplois selon le type de contrat de travail, explicite
ou implicite, que le titulaire a passé avec d'autres personnes ou
organismes. La CISP- 93 comprend les groupes suivants :
1. *Salariés ;
2. *Employeurs ;
3. *personnes travaillants pour leur propre
compte ;
4. *membres de coopératives de
producteurs ;
5. *travailleurs familiaux collaborant à
l'entreprise familiale ;
6. *travailleurs inclassables d'après la situation
dans la profession.
A partir de la définition internationale, nous pouvons
déceler une distinction nette entre deux formes d'emplois
alternatifs : les emplois rémunérés (ou emplois civil
ou salarial) et les emplois indépendants. Les emplois
rémunérés sont des emplois pour lesquels les titulaires
ont des contrats explicites ou implicites qui leur donnent droit à une
rémunération de base qui n'est pas directement dépendante
du revenu de l'unité pour laquelle ils travaillent. Les outils
d'équipement lourds, les systèmes d'information et/ou les locaux
utilisés par les titulaires peuvent être placés sous la
supervision directe du (des) propriétaire(s) ou de personnes
employées par lui (eux). Les personnes relevant de l'emploi
rémunéré perçoivent des traitements et des
salaires, mais peuvent aussi être payées à la commission
sur vente, à la pièce, à la prime ou en nature (par
exemple, nourriture, logement, formation).10(*) Les statisticiens de l'emploi indépendant
distinguent trois grandes sous-catégories : emploi
indépendant sans salariés, ce qui correspond à la
catégorie des « travailleurs à leur propre
compte » ; emploi indépendant avec des salariés
(catégorie des « employeurs ») ; et les
travailleurs familiaux non rémunérés. Cette distinction
peut se schématiser de la manière suivante :
Figure n°1 :
Catégories de travail indépendant
A
B
C
Emplois Rémunérés
Emplois indépendants
Relation Employeur -Salarié (CONTRAT)
Relation Promoteur -Activité (projet)
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun1.png)
Source : Auteur, à partir de la
définition internationale
Légende :
A : Catégorie des « Travailleurs
à leur propre compte »
B : Catégorie des
« employeurs »
C : Catégorie des travailleurs familiaux non
rémunérés,
Dans le cadre de cette étude, nous retiendrons les deux
hybrides de l'emploi indépendant qui sont la catégorie des
« travailleurs à leur propre compte » travaillant
sans aide d'une main d'oeuvre supplémentaire et la catégorie des
« employeurs », ceux qui parviennent à créer
des emplois pour les autres.
Section 2 :
Thématiques autour de l'auto emploi
Généralement compris donc comme travail à
son propre compte et comme employeurs, l'auto emploi ou travail
indépendant renferme plusieurs notions :
-la notion d'indépendance qui différencie
la forme personnelle et la forme sociétale de
l'activité ;
-la notion de financement qui met en relation
l'apport personnel et l'emprunt (structure financière
idéale) ;
-la notion d'intervention de l'Etat qui revient sur
le paradigme entre le public et le privé, le formel et l'informel ;
-la notion de secteurs d'activités qui permet
de départager les secteurs à forte intensité de travail
indépendant et ceux à faible intensité ;
-la notion de l'entrepreneuriat qui fait du travail
indépendant un «independent entrepreneurship » distinct
de « cooporate entrepreneurship.»
I. L'auto emploi et l'aspiration
à l'indépendance
La notion d'indépendance provient de la volonté
de ne pas s'associer et aussi de fonctionner essentiellement avec ses fonds
propres. Selon Joseph Bruno Njaya et Dagobert Ngongang, citant Lovrato (1990),
le souci d'indépendance et son corollaire de crainte de perdre une
partie de leur pouvoir de gestion et de décision obligent de nombreux
créateurs à ne pas s'associer. Les désirs des partenaires
financiers notamment des banques d'avoir un droit de regard sur la gestion est
souvent perçu comme une forme d'ingérence propice à une
perte partielle d'indépendance du propriétaire initial,
d'où la répugnance de certains chefs d'entreprise à
fournir leurs comptes financiers ; à cela il faut ajouter
l'incapacité de ceux-ci à fournir des indicateurs financiers
fiables. La perspective d'autonomie inscrit dans le travail indépendant
fait une distinction entre « le mien » et « le
nôtre », « le personnel » et « le
collectif », « entreprendre seul » et
« entreprendre avec », entre l'autonomie financière
où l'on est le maître de son capital et le financement par les
institutions voulant un droit de regard qui s'interprète comme de
l'ingérence. A travers le choix d'un mode de financement par les fonds
propres ou l'autofinancement, il y a avantage à éviter de fournir
l'information sur des projets stratégiques, de se justifier devant les
investisseurs, d'augmenter le surplus organisationnel destiné aux
salariés par suite d'une économie sur les dividendes, puisque
l'endettement a un contenu informatif11(*). La notion de l'indépendance coïncide
avec l'aspiration à la liberté chez les travailleurs
indépendants. Certains refusent d'adhérer à un
réseau pour préserver la confidentialité des informations
et leur liberté. C'est le cas de certains indépendants au Canada
où l'adhésion à un réseau prive les
indépendants de leur liberté : « On n'y a pas de
conversations intéressantes puisque tout le monde a des projets bien
différents et que les informations sont généralement
confidentielles. Certains soulignent même qu'on y récolte
seulement du stress et des responsabilités, alors que le travail
autonome doit apporter la liberté12(*).» La notion d'indépendance peut aussi
être comprise comme absence de relation d'agence13(*), une sorte de
relation de surveillance entre le propriétaire actionnaire (le mandant)
et le gérant (le mandataire). Dans une situation où l'information
serait asymétrique entre ces deux agents, la relation d'agence se
percevrait comme source de conflits d'intérêt qui peuvent
survenir lorsque les dirigeants ne sont pas les seuls propriétaires de
l'entreprise et ne reçoivent donc pas la totalité de leurs
bénéfices.
II. L'auto emploi et le
financement
On ne peut évoquer la notion de travail
indépendant, qui est essentiellement fait d'activités
génératrices de revenu sans évoquer la
problématique de financement dans le contexte qui est nôtre, celui
de « creux bancaires » (Djaowe et Bita, 2007). Trois
principaux facteurs sont à l'origine des « creux
bancaires » à savoir : les coûts de transaction
prohibitifs compte tenu de la taille des prêts, une insuffisance des
garanties formelles permettant de gérer le risque et une insuffisance,
voire une absence de capacité de négociation des personnes. En
effet, pour une banque, les prêts de faible montant ne sont pas
rentables. Par exemple suivre vingt entreprises pour une somme de 15 millions
de FCFA par entreprise est plus coûteux que de suivre une entreprise dans
laquelle on a investi 300 millions. Le retour sur prêt est proportionnel
au montant des prêts alors que les coûts de traitement d'un dossier
sont généralement fixes. Les banques ont donc tendance à
privilégier les prêts de montants importants. En plus, les banques
demandent généralement un apport personnel représentant
entre 20% et 25% du prêt. Ainsi, en l'absence d'une épargne
préalable, il est difficile de prétendre accéder au
crédit bancaire. C'est pour ces raisons que l'environnement familial
joue souvent un grand rôle dans la décision de créer une
entreprise. Ainsi au Cameroun par exemple, disposer d'une épargne est a
priori difficile pour les chômeurs et en particulier, ceux de longue
durée car, ceux-ci ont souvent des revenus inférieurs au revenu
moyen. C'est également le cas des femmes, souvent
désavantagées par des salaires inférieures et/ou par un
soutien familial insuffisant, par exemple en matière d'héritage.
Les banques ne suffisent pas pour financer l'activité
d'auto emploi, les conditionnalités sont incompatibles avec le niveau de
revenu des indépendants qui pour la plupart l'autofinancement est fait
d'une autre activité (le salaire). Pour certains auteurs, les ressources
collectées dans les tontines, au Cameroun, ne peuvent pas financer les
activités productives et ceci pour plusieurs raisons : elles font
appel à la capacité d'épargne du créateur. La
durée du cycle des tontines est très courte, ce qui fait que les
fonds ne peuvent pas être consacrés au financement des
immobilisations en capital fixe. Il est impossible de transformer une partie
des ressources courtes en capitaux longs puisque la somme levée à
chaque séance est adjugée totalement à un membre. Enfin
les taux d'intérêt pratiqués dans les tontines sont
usuraires. Pour ces motifs, on peut dire que les tontines sont plus
appropriées pour résoudre les problèmes de
trésorerie. L'effort personnel du créateur lui-même
dépend de sa propension à épargner. Or, des études
montrent que le capital économisé par les salariés
dépasse rarement quelques dizaines de milliers de francs. Il ressort de
tout ce qui précède que les fonds propres apparaissent comme une
source de financement largement insuffisante (Djaowe et Bita, 2007).
En matière de financement et de théorie de
financement et en se basant sur deux exemples, le financement de
l'activité de formation en conduite automobile et le financement de
l'activité de conseil en gestion, Robert Wanda,14(*) pense que la similitude et la
chronologie15(*) des modes
de financement de ces deux activités de service au Cameroun s'assimilent
à la théorie de Pecking Order ou théorie du
financement hiérarchique. Le courant de la « Pecking
Order » ou « théorie du picorage
ordonné » en français est issu des travaux de Myers S.
(1977) et de Myers, S. et Majlful, N., (1984). Il propose une
préférence décroissante de financement par :
Autofinancement Dette (y compris les titres
hybrides) Emission des actions nouvelles
En faisant l'hypothèse de l'asymétrie de
l'information et de la rigidité de la politique de dividende, elle
stipule que les entreprises préfèrent d'abord se financer par
autofinancement, ensuite par endettement et enfin par émission des
actions nouvelles. Le modèle aboutit à la conclusion selon
laquelle le taux d'endettement cible n'est pas important, car la dette est un
résidu sollicité en période d'expansion où
l'investissement nécessaire pour les projets rentables,
(c'est-à-dire, à valeur actuelle nette positive), est
supérieur à l'autofinancement ; le besoin de financement
externe (surplus de l'investissement nécessaire sur l'autofinancement)
étant la limite asymptotique de l'endettement pour une entreprise qui
peut aussi faire recours aux actions nouvelles.
Toutefois et indépendamment des rapprochements faits
par Robert Wanda entre la « Pecking Order » et le
financement des activités d'auto- emploi au Cameroun, les opinions
divergent sur le financement qui soit idéal des firmes et des
activités d'auto emploi en particulier. Faut-il plus de fonds propres
que d'endettement ou l'inverse ? Modigliani et Muller16(*) se sont démarqué
de l'orthodoxie financière (théorie traditionnelle) selon
laquelle « la viabilité d'une structure financière est
mesurée par l'équilibre financier selon le principe que les
emplois doivent être financés par les ressources de même
échéance. Ce qui garantit un fonds de roulement pour le
financement du besoin en fonds de roulement et pour espérer à une
trésorerie.» Les théories de Modigliani et Muller
préconisent la neutralité de la structure financière sur
la valeur de l'entreprise (théorie de 1958, sans incidence fiscale) et
l'effet positif de la dette sur la valeur de l'entreprise quel que soit son
niveau (théorie de 1963, avec incidence fiscale). En introduisant le
coût de faillite et le coût d'agence au modèle de Modigliani
et Muller, Myers S. (1984) critique la théorie de la neutralité
de la structure financière sur la valeur de l'entreprise. En effet,
« l'augmentation de la dette entraîne, outre l'effet de levier
financier sans impact sur la valeur de l'entreprise, le coût de faillite
à impact négatif, d'où une réduction de la valeur
par rapport au Modigliani et Muller.» (Théorie du trade- off
statique).
Les coûts d'agence des fonds propres,
c'est-à-dire les dépenses faites par les actionnaires pour
infléchir à leur cause les déviations opportunistes des
dirigeants ; les coûts d'agence des dettes ou dépenses
engagées par les créanciers pour discipliner, à leurs
causes, les actionnaires (y compris les dirigeants). Le recours à
l'endettement est un moyen de discipliner par le marché financier les
dirigeants, c'est-à-dire, de réduire les coûts d'agence des
fonds propres et d'augmenter la valeur de l'entreprise. Par ailleurs l'occasion
d'endettement crée des coûts d'agence de la dette qui diminuent la
valeur de l'entreprise.
En plus, selon un schéma de Robert Papin, repris par
Verstraete Thierry et Saporta Bernard17(*), on peut distinguer deux hypothèses de
financement d'une activité ou d'une firme en
général : l'hypothèse pessimiste et
l'hypothèse optimiste. La partie gauche du schéma ci-dessous
représentant les grands postes à financer : les
immobilisations et l'activité (essentiellement le stock et le
crédit demandé par les clients, pour besoin en fonds de roulement
ici positif). La partie droite dans l'hypothèse pessimiste indique que
les fonds propres (apport personnel) couvrent 50% des besoins en
immobilisations, des crédits fournisseurs (mais qu'un calcul plus
précis réintégrera), les fonds propres doivent couvrir
l'ensemble. Autrement dit, pour des immobilisations avoisinant les 150 000
euros et une activité atteignant les 100 000 euros, les porteurs du
projet, avant de solliciter la banque pour un prêt, devraient- toutes
choses égales par ailleurs (formulation certes pratique)- pouvoir
apporter.
(150 000 : 2) + (100 000) =
175 000 euros,
pour espérer obtenir le complément en prêt
(sous réserve que le banquier soit convaincu et que les garanties
apportées soient effectives).
Un exercice de conviction réussi devrait permettre de
poser une hypothèse plus optimiste. Celle-ci limiterait la participation
des fonds propres à la couverture des immobilisations à hauteur
de 25% de leur valeur d'acquisition et à hauteur de 50% de
l'activité :
(150 000 x 0,25) + (100 000 : 2) =
87 500 euros
Figure n°2 :
Hypothèses de financement des activités
Hypothèse pessimiste Hypothèse
optimiste
EMPLOIS RESSOURCES
Immobilisations
|
|
Fonds propres
(50% des immo.)
|
|
Fonds propres
(25% des immo.)
|
Dettes à LT et MT
(50% des immo.)
|
Dettes à LT et MT
(75% des immo.)
|
|
|
|
Stocks
|
Fonds propres
(quasi 100% du BFR)
|
Fonds propres
(50% du BFR)
|
Crédits à CT
|
Clients
|
Fournisseurs
|
Fournisseurs
|
Source : d'après R. Papin, Stratégie
pour la création d'entreprise, Paris, Dunod, 2001,
P.191.
De manière générale, selon l'approche du
schéma, l'hypothèse pessimiste préconise que les
immobilisations (haut du bilan actif) soient financées à
moitié par l'apport personnel du promoteur (fonds propres) et la
totalité des actifs circulants (bas du bilan). L'hypothèse
optimiste quant à elle préconise que seulement le quart des fonds
propres peut financer les immobilisations et le promoteur peut financer la
moitié des capitaux circulants (activité).
Soit X le montant nécessaire pour financer les
immobilisations (valeur d'origine des immobilisations) ; Y, le
montant nécessaire pour le financement de besoins en fonds de roulement
(BFR), Z, l'apport personnel du promoteur et T la
contribution du banquier ou d'autres structures de financement.
-Dans l'hypothèse pessimiste Z= (X : 2) + Y
et T= X : 2
-Dans l'hypothèse optimiste Z= (X*0,25) +
(Y : 2) et T= (X*0,75) + (Y : 2)
III. L'auto emploi et l'Etat
L'auto emploi évoque aussi la notion de l'Etat
où la montée de l'initiative privée tend à
relativiser l'antagonisme entre le public et le privé et que les deux se
conçoivent davantage comme partenaires. L'analyse de l'évolution
du travail indépendant dans les pays de l'OCDE montre le rôle que
l'Etat a joué pour sa promotion. La forme de l'Etat dans certains pays
de l'OCDE montre aussi combien l'incitation étatique constitue une
source du travail indépendant. «L'intervention publique a aussi
joué un rôle important, avec la mise en oeuvre, dans un nombre
croissant de pays, de politiques de promotion du travail indépendant
tant pour réduire le chômage que pour promouvoir l'entreprenariat.
Un certain nombre de gouvernements ont ainsi introduit récemment des
politiques orientées à encourager les femmes et les jeunes
à se lancer comme indépendants (OCDE, 2000). Ceci afin de faire
face à la rigidité du marché du travail et aux
défis relatifs à la mondialisation qui déplace les
investissements et l'emploi vers les pays en développement. Les
entreprises créent emplois et richesse. Elles insufflent aussi à
l'économie un dynamisme essentiel pour relever les défis de la
mondialisation et du changement structurel. Stimuler l'esprit d'entreprise
revient à mobiliser l'énergie entrepreneuriale pour en faire un
processus dynamique utilisant toutes les opportunités qu'offre
l'économie (OCDE, 1998). Depuis le début des années 80,
les pouvoirs publics, dans la plupart des pays de l'OCDE, ont adopté
tout un éventail de mesures pour encourager l'emploi indépendant,
à la fois pour lui-même et pour tenter d'encourager
l'entrepreneuriat [OCDE (1998a)]. Cela s'est produit dans un contexte
général de déréglementation de nombreux
marchés du travail et des produits et de persistance d'un haut niveau de
chômage (Meager (1994)). L'intervention des pouvoirs publics était
justifiée par l'existence d'un certain nombre d'éléments
qui entravaient l'accès à l'emploi indépendant- carences
des marchés financiers, lourdeur des procédures administratives,
car il faut rendre compte à plusieurs administrations et protection
sociale moins bonne pour les travailleurs indépendants que pour les
salariés. Soucieux d'aider les gens à trouver des emplois, les
pouvoirs publics ont mis en place divers programmes et dispositifs pour
stimuler l'emploi indépendant et la création d'entreprises. Ils
ont aussi essayé d'abaisser les taux d'échec des entreprises
exploitées par un indépendant, quand il s'avère que
l'échec est dû à un manque de compétences, en
particulier de compétences managériales.
La conclusion dégagée lors d'un séminaire
organisé conjointement par les Etats-Unis et l'Union Européenne
sur le thème de l'entreprenariat [US Department of Labor (2000)]
était que les politiques publiques peuvent favoriser l'entreprenariat de
plusieurs façons, bien que l'élément fondamental de la
réussite d'une création d'entreprise soit toujours l'entrepreneur
lui-même. L'emploi indépendant est tributaire du
« contexte » (à savoir, par exemple, accès
aux capitaux, procédures administratives, fiscales, politiques en
matières de santé, d'assurance sociale et pensions), des
« compétences » (capital humain, compétences
managériales) et de l'«état d'esprit » (choix
personnels).18(*) Les
pouvoirs publics, dans leurs interventions, doivent tenir compte de toutes ces
dimensions. Cependant, si les pouvoirs publics peuvent contribuer à
façonner le cadre général, défini par le
« contexte » et les
« compétences », pour élargir les
opportunités, l'«état d'esprit », en revanche,
relève de choix personnels, d'une vision, d'une détermination et
de la volonté de prendre des risques. L'état d'esprit est
lié à la culture, à la famille et aux traditions locales,
et il n'est pas facile de le modifier.
Selon Esping- Anderson (1985), les Etats peuvent se diviser en
trois grandes catégories. D'abord, les Etats libéraux
qui se basent sur le laisser-faire ; les Etats -Unis et la Grande Bretagne
sont les principaux représentants de ce groupe. Le deuxième
groupe réunit des pays conservateurs où il y a une
certaine intervention de l'Etat, mais où celle-ci est de nature
conservatrice : l'Allemagne, les Pays-Bas et la France sont dans cette
catégorie. Enfin la troisième catégorie réunit
les pays socio- démocrates et il s'agit essentiellement des
pays scandinaves, comme la Suède, la Norvège, le Danemark. On
trouve ici une politique fondée sur une répartition des revenus
à l'échelle nationale, ce qui se traduit par des écarts de
revenus moins prononcés. A des degrés divers selon les
époques et selon les pays, il y a contrôle de l'exportation du
capital, contrôle des investissements étrangers dans
l'économie nationale, tout cela en vue d'assurer le plein emploi.
Dans le champ de la politique sociale, cela se traduit par des
différences importantes dans la façon dont sont
considérés les chômeurs. En effet, aux Etats-Unis, le
chômeur est considéré comme responsable de son sort et les
bénéficiaires d'assistance sociale doivent fournir une
contrepartie de travail ; c'est ici la situation du laisser-faire
économique, où l'Etat considère que ce n'est pas
nécessaire d'intervenir, que les gens sont responsables de leur sort et
que le marché devrait leur permettre de s'en sortir, s'il fonctionne
bien. Aux Etat-Unis, on distingue les pauvres
« méritants » (handicapés) et les non
méritants, considérés responsables de leur sort.
En Scandinavie, au contraire, l'accent est mis sur la
formation professionnelle tout au long de la vie, sur l'insertion, la
participation des acteurs de la société civile (associations,
économie sociale) dans les stratégies d'insertion. En
Suède et au Danemark le contrôle de la contrepartie est
effectué par les syndicats, ce qui donne une situation fort
différente de celle des Etats-Unis.
En France, en principe, on favorise davantage
l'insertion et la solidarité collective qui est la simple contrepartie
de travail, mais les avis sont partagés sur les résultats
réels du Revenu minimum d'insertion, qui est censé se distinguer
du workfare19(*), mais dont
les résultats sont jugés plutôt mitigés par nombre
d'analystes (Paugman, 1998). Il semble y avoir un certain écart entre
les objectifs, la philosophie et la réalité, car si les objectifs
étaient effectivement ambitieux au début du projet, ils le sont
devenus nettement moins au fil des ans et on a constaté que ceux qui
profitaient le plus du programme étaient les moins nécessiteux,
alors que le programme n'arrivait pas à faire sortir de la situation de
dépendance les moins scolarisés et les moins qualifiés
(Paugam, 1998, Chapn, Euzéby, 2002).
En Afrique, depuis les années 1970,
l'intervention des Etats en matière d'encadrement social ou
d'aménagement territorial s'est trouvée confrontée
à la pression contradictoire de l'augmentation considérable des
besoins de la société et de l'importante diminution des
capacités financières du secteur public. D'une part, le maintien
d'une croissance démographique forte ne cesse de multiplier les besoins
sociaux, en termes d'encadrement sanitaire, de scolarisation et de formation
professionnelle, de logement, d'offre de transport et de communication. D'autre
part, et dans le même temps, les ressources disponibles ou mobilisables
pour y faire face se sont réduites considérablement dans le
contexte conjoncturel difficile et sous le signe idéologique d'une
incitation libérale20(*) à la réduction de l'appareil d'Etat et
de ses domaines d'intervention.
La raréfaction des ressources budgétaires des
Etats est ainsi devenue la contrainte politique majeure de la gouvernance des
sociétés. BABISSAKANA21(*) souligne que depuis l'indépendance, la
promotion de la fonctionnariabilité comme mode
d'insertion professionnelle et de réussite sociale au Cameroun a
durablement conditionné la structure et la substance du système
éducatif. Les produits de ce système éducatif ne pouvaient
que souhaiter travailler dans la fonction publique ou l'administration de
l'Etat (Etat Jacobin à la française, détenteur du monopole
de la contrainte physique, entrepreneur, régulateur, prescripteur de
service public et des réglementations, etc.) au pire, dans les
entreprises privées sous influence étatique.
L'émergence en Afrique de l'économie informelle
(ou économie populaire) traduit aussi l'absence de l'interventionnisme
de l'Etat ou la faillite de l'Etat providence. Il semble toutefois acquis que
les peuples et les dirigeants africains s'accordent à considérer
qu'il n'y aura pas de démocratie politique sans démocratie
économique. L'une n'est pas la condition de l'autre, elles ne peuvent se
construire que conjointement. C'est la démocratie politique qui doit
servir à corriger les injustices du marché, ou du moins à
empêcher qu'elles ne se perpétuent. C'est elle aussi qui doit
prévenir l'arbitraire de la part du pouvoir exécutif et
créer les conditions de participation véritable des couches
démunies de la population à l'oeuvre de la construction
nationale. Ainsi l'attitude des gouvernements et des acteurs institutionnels
à l'égard du secteur informel a évolué. La
volonté primaire de freiner son expansion a fait place à une
certaine tolérance, voire à une volonté de l'appuyer.
Globalement, il existe un très large consensus sur la
nécessité d'améliorer les revenus et la
productivité du secteur informel, de manière à faire
reculer la pauvreté et à rapprocher les conditions
économiques et d'emploi du secteur informel de celles du secteur
formel.22(*)
Sous pression des ajustements structurels et de leur
corollaire qui est la privatisation, la plupart des économies africaines
prennent conscience de la nécessité de se tourner vers la
création d'entreprises afin de chercher à régler les
problèmes d'emplois posés tant par les compressions induites de
personnel, que par ceux liés au nombre croissant d'étudiants qui
sortent des universités. L'option généralement prise est
alors de favoriser l'éclosion de l'initiative individuelle et de
l'esprit d'entreprise par des politiques incitatives multiformes.
IV. L'auto emploi et les secteurs
d'activité
Le secteur d'activité permet de saisir trois
phénomènes : le secteur le plus dynamique dans
l'économie (opportunité), le secteur qui intéresse
essentiellement le travailleur indépendant (ses compétences
professionnelles), ou le secteur que cherche à promouvoir le
prêteur de fonds (incitation). Le choix du secteur d'activité
provient des opportunités saisies dans le secteur et aussi du capital
qu'il demande. Certains investissements sont très importants par rapport
à d'autres. Le rapport de l'OCDE signale que les industries extractives
et la production et la distribution d'électricité, de gaz et
d'eau ne représentent qu'une très petite part de l'emploi
indépendant ; bien moindre que la part que ces activités
occupent dans l'emploi en général. Et il y a aussi relativement
peu d'indépendants dans l'industrie manufacturière. En dehors du
secteur agricole, l'emploi indépendant tend à se concentrer dans
le commerce de gros et de détail, la répartition et les
hôtels et restaurants. L'analyse plus détaillée
présentée dans OCDE 1986 faisait ressortir l'importance du
commerce de détail dans le premier secteur cité. Au cours des
années 90, les secteurs d'activité qui ont le plus
contribué à la progression de l'emploi indépendant dans
les pays de l'OCDE sont généralement l'intermédiation
financière, l'immobilier et les services aux entreprises, suivis par les
services à la collectivité, les services sociaux et les services
aux personnes. La contribution de ces secteurs à la croissance de
l'emploi indépendant a été plus forte que leur
contribution à la croissance totale de l'emploi.
On peut relever certaines caractéristiques dans
certains des pays ayant enregistré la plus forte progression de l'emploi
indépendant au cours des années 90. Au Canada, les effectifs de
travailleurs à leur propre compte ont augmenté dans tous les
secteurs, y compris dans l'agriculture. Les Pays-Bas se distinguent par
l'augmentation des effectifs de travailleurs indépendants employeurs, en
particulier dans le commerce de gros et de détail. En France, si
l'emploi indépendant a cédé du terrain dans la plupart des
secteurs, il a en revanche, quelque peu progressé dans le secteur de
l'intermédiation financière, de l'immobilier et des services aux
entreprises, et dans le secteur des services à la collectivité,
services sociaux et services aux personnes.
Une relation fondamentale existe entre l'entrepreneur (dans
une large mesure ses compétences), les moyens (financement) mis en
oeuvre pour entreprendre et l'opportunité d'affaires
représentée par le secteur d'activité choisie (c'est la
rencontre d'une idée et la réalité
socio-économique) et les déterminants de la rentabilité
financière. Dans la perspective managériale, l'entrepreneur sait
analyser les changements de l'environnement, agit sur ce dernier et l'exploite
comme une opportunité. Ce faisant, l'entrepreneur déplace les
ressources des secteurs à faible rendement et à basse
productivité vers les secteurs susceptibles de procurer un rendement et
une productivité supérieure.
V. L'auto emploi et
l'entrepreneuriat
Le travail indépendant fait partie de ce qu'on appelle
en anglais « independent entrepreneurship » (ou
l'entrepreneuriat indépendant) distinct de « corporate
entrepreneurship » qui est un processus par lequel un groupe
d'individus, en association avec une organisation existante, créent une
nouvelle organisation ou provoquent un renouvellement stratégique ou une
innovation dans cette organisation. L'entrepreneuriat est vu comme un
phénomène complexe et comme un type particulier d'organisation
impulsé par un entrepreneur qui agit pour tenter de concrétiser,
au sein de la structure dans laquelle il baigne, la vision qu'il se fait de
cette organisation. Il s'efforce de la rendre conforme à la
représentation qu'il s'en fait. Cette définition peut être
reformulée sous la forme de l'équation ci-après :
PhE= f [(C x S x P) inclus dans (E x O)]
(Source: Verstraete, T,, Saporta, B,, P,96)
Si l'on souhaite appréhender le phénomène
entrepreneuriat (Ph E) dans sa globalité, on est invité à
le concevoir comme la somme, mais aussi les interactions réciproques, de
trois dimensions ou niveaux (C, S, P): cognitive (qui renvoie à
l'entrepreneur et à ses processus mentaux: vision,
réflexivité, apprentissage); structural (qui
évoque les différents milieux où l'entrepreneur et
l'organisation qu'il impulse prendront place); praxeologique, qui fait
le lien entre les deux précédents, puisqu'il décrit les
actions de l'entrepreneur pour se positionner par rapport aux parties prenantes
et configurer son organisation de manière cohérente avec les
choix précédents. Mais ces dimensions ne sont constitutives du
phénomène que si elles sont mises en relation avec le couple
symbolique que forment l'entrepreneur (E) et l'organisation
impulsée (O), au sein duquel l'idée de mouvement, d'impulsion,
associée à une personne ou une équipe (dans le cas d'une
création d'entreprise à plusieurs), fournit la clé
d'entrée permettant la délimitation par rapport à des
situations proches mais différentes sur le plan conceptuel. La
théorisation de l'entrepreneuriat indépendant ou de
l'entrepreneuriat en général, est au croisement de divers
paradigmes constituant les points de vue sur l'entrepreneuriat :
-il y a d'abord le paradigme de l'opportunité
d'affaire conceptualisé par l'école autrichienne qui s'est
véritablement inscrit dans le domaine de l'entrepreneuriat avec Scott
Shane et S. Venkataraman. Chez ces deux auteurs, le contexte permet d'associer
l'origine d'opportunité d'affaire, le processus de découverte,
d'évaluation et d'exploitation de ces opportunités et les
personnes qui ont permis d'y avoir accès. En anglais, « The
scholarly examination of how, by whom and with what effects opportunities to
create future goods and services are discovered, evaluated and exploited.
Consequently, the field involves the study of sources of opportunities; the
process of discovery, evaluation and exploitation of opportunities; and the set
of individuals who discover, evaluate, and exploit them. » (Shane,
Venkataraman, 2000, p. 218).
-Le paradigme de la création d'une
organisation synonyme, pour certains, d'une entité (ex: une firme),
pour d'autres, il inclut également la dynamique conduisant à
l'apparition de l'entité; enfin, parfois, la dynamique (l'action
d'organiser) suffit à reconnaître qu'une organisation naît
du phénomène entrepreneurial. William Garthen parle
d'émergence organisationnelle et Thierry Verstraete de
l'impulsion d'une organisation.
-Le paradigme de la création de valeur
(dialogique individu /création de la valeur) est clairement
illustré par une citation, en anglais, de Ronstad :
« Entrepreneurship is the dynamic process of creating incremental
wealth. This wealth is created by individuals who assume the major risks in
term of equity, time, and/or career commitment of providing value for some
product or service. The product itself may or may not be new or unique but
value must somehow be infused by the entrepreneur by securing and allocation
the necessary skills and resources» (Ronstand, 1984, p. 28). Quelle que
soit la nature de bien ou de service produit par l'entreprise (nouveau ou
homogène), la création de la valeur est la préoccupation
de l'entrepreneur, qui grâce aux divers risques pris, affecte des
ressources et des compétences nécessaires à la
production.
-Le paradigme de l'innovation trouve ses origines
dans l'oeuvre de Joseph Schumpeter et, plus récemment, dans les
écrits de Peter Druker. Selon Pierre-André Julien et Michel
Marchesnay, « l'innovation constitue le fondement de
l'entrepreneuriat, puisque celui-ci suppose des idées nouvelles pour
offrir ou produire de nouveaux biens ou services, ou, encore, pour
réorganiser l'entreprise. L'innovation, c'est créer une
entreprise différente de ce qu'on connaissait auparavant, c'est
découvrir ou transformer un produit, c'est proposer une nouvelle
façon de faire, de distribuer ou de vendre.» (Julien, Marchesnay,
1996, P. 35).
VI. L'auto emploi et les revenus
des indépendants
Le revenu est une dimension essentielle des conditions
d'activité des travailleurs indépendants. Malheureusement, les
comparaisons directes entre les revenus des salariés et les revenus des
travailleurs indépendants sont extrêmement difficiles. Les
données relatives aux revenus des travailleurs indépendants sont
à la fois plus difficiles à obtenir et moins fiables que celles
relatives aux revenus salariés (OCDE, 1992). Sur le plan de la
définition, il y a trois aspects qui font qu'il est
particulièrement difficile de déterminer les revenus des
travailleurs indépendants : chevauchement entre les dépenses
de consommation personnelle et les dépenses de l'entreprise ;
production pour une consommation personnelle ; et
rémunération du capital. En outre, plusieurs problèmes de
mesure se posent. Par rapport aux salariés, il est beaucoup plus facile,
pour les travailleurs indépendants, de minorer leurs revenus pour se
soustraire à l'impôt. D'après des estimations
fondées sur les comptes nationaux, les revenus tirés d'une
activité indépendante sont très largement
sous-évalués dans les enquêtes de revenu effectuées
auprès des ménages par rapport aux revenus salariaux (OCDE,
2000).
Section 3 : Processus de
modélisation et de rationalisation du choix de l'auto emploi.
Le processus de modélisation du choix de travail
indépendant s'inscrit dans une perspective de motivation. La question
est de savoir, qu'est-ce qui pousserait des individus à se lancer
à leur propre compte ? Peut-on formaliser ce processus de
choix ? La configuration du marché du travail se présente
comme un jeu entre d'une part, le demandeur d'emploi (offreur de
travail) et d'autre part, l'offreur d'emploi (demandeur de travail
représenté par les entreprises ou le patron). Cette
opération marchande se présente sous la forme d'une recherche de
maximisation d'intérêts par le chercheur d'emploi (plus
précisément de sa courbe d'utilité sous contraintes) et la
maximisation d'intérêt par l'employeur (qui doit tenir compte de
contraintes relatives à la productivité et au coût, ces
deux rapport étant parfois inversement proportionnels).
I. La notion de rationalité
et de rationalité limitée
La notion de rationalité oppose l'économie
libérale et la nouvelle microéconomie. Chez Adam Smith, la
poursuite d'intérêts égoïstes devrait conduire
à la réalisation de l'intérêt général.
Il soutenait que l'égoïsme n'est pas nécessairement
néfaste, car l'individu égoïste est « conduit par
une main invisible pour faire avancer une fin qui ne fait point partie de son
intention. Et ce n'est pas toujours le pire pour la société
qu'elle n'en fît point partie. En poursuivant son propre
intérêt, il fait souvent avancer celui de la société
plus efficacement que s'il y visait vraiment23(*).»
En économie, le principe de rationalité signifie
que les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils
disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. Cette
définition appelle trois commentaires. Tout d'abord, l'individu
rationnel, ou encore l'homo oeconomicus, est égoïste : il
tient compte uniquement de son propre intérêt. Il constitue en
outre une unité de décision autonome : son comportement
n'est pas déterminé par des habitudes sociales consciemment ou
inconsciemment assimilées. Son comportement est défini
indépendamment de toute contrainte macro sociale. Enfin, l'individu
rationnel est maximisateur, il effectue des choix qui maximisent sa
satisfaction (Cahuc, 1998).
De la rationalité absolue des économistes
classiques et néo-classiques basée sur les concepts de
maximisation, des anticipations parfaites et de l'unicité de
l'équilibre, on considère de plus en plus, depuis les travaux de
Simon H. A., la rationalité limitée dont les maîtres mots
sont la satisfaction, la pluralité des équilibres rationalisables
...dans un contexte d'imperfection où priment l'opportunisme des agents,
l'incomplétude des contrats, la prise en compte des limites physiques et
matérielles de l'individu. Une certaine littérature distingue ces
deux types de rationalités en parlant de la théorie standard pour
la première et de la théorie non standard pour la seconde
(Chiappori 199424(*)).
Iribarne25(*) et Amadieur
opposent l'homo oeconomicus rationnel et calculateur à l'homo culturalis
irrationnel et passionné.
Simon va s'opposer au postulat de rationalité parfaite
développé par les chercheurs de Harvard et propose le concept de
rationalité limitée ou rationalité
procédurale pour analyser le comportement organisationnel et la
prise de décision. A l'opposé de la démarche rationnelle,
cette approche envisage l'organisation comme un système composé
par de multiples acteurs qui évoluent en situation de rationalité
limitée. Plus réaliste que le précédent, ce
modèle part de l'observation des comportements humains et correspond
à une analyse cognitive du décideur. Suivant la pensée de
Simon, le décideur présente trois grandes
caractéristiques :
a) le décideur n'a pas une vision globale de
l'environnement de l'entreprise et ne peut pas traiter la totalité de
l'information disponible ;
b) l'homme n'a pas de préférences claires,
hiérarchisées mais plutôt des aspirations variables selon
les moments ;
c) le décideur ne cherche pas à maximiser les
conséquences de ses choix mais est plutôt en quête d'un
certain niveau de satisfaction. Pour Simon, l'optimum dans la prise de
décision est une utopie.
La prise de décision se définit plutôt
comme une situation de rationalité limitée par une recherche d'un
niveau minimum de satisfaction dans un cadre organisationnel contraignant. A
travers des recherches empiriques, Herbert A. Simon montre que ce qui
déclenche fréquemment la décision, ce sont des
problèmes organisationnels. Dans ce sens, si un problème connu se
pose, le décideur va appliquer à celui-ci le processus qu'il
connaît pour tenter de le résoudre. Si le problème n'est
pas connu, l'acteur va alors chercher à voir s'il ne peut pas le
rapprocher d'un autre problème de manière à lui appliquer
une solution routinière par proximité.26(*)
Le choix de se lancer comme indépendant, comme
alternatif au choix d'un travail rémunéré obéit
aussi au mécanisme d'opportunité et de rationalité que
nous cherchons à opérationnaliser dans une configuration de la
théorie des jeux et de la théorie de William et Maria Miniti.
II. Formalisation de l'auto emploi
au moyen de théorie des jeux
Selon Pierre Cahuc, la théorie des jeux s'inscrit dans
la nouvelle économie ou microéconomie. Elle étudie la
manière dont les individus rationnels règlent des situations
conflictuelles. Elle analyse donc la signification de l'hypothèse de
rationalité, lorsque la satisfaction d'un individu est directement
affectée par les décisions d'autres agents. Elle définit
également des concepts de solution afin de prédire les situations
auxquelles aboutissent les différentes configurations conflictuelles. La
théorie des jeux analyse la manière dont des individus rationnels
agissent dans des situations d'interactions. Confrontés à des
situations conflictuelles, ceux-ci peuvent décider de coopérer,
en choisissant leurs décisions d'un commun accord, ou bien de se
comporter de manière individualiste.
On distingue la théorie des jeux non
coopératifs de la théorie des jeux
coopératifs. Un jeu est coopératif si les individus peuvent
communiquer et s'engager à prendre certaines décisions, sachant
qu'ils auront éventuellement, individuellement, intérêt
à opter pour un choix différent au moment où ils prennent
effectivement leur décision. Au contraire, la théorie de jeux non
coopératifs a pour but d'étudier les comportements d'individus
égoïstes et opportunistes qui choisissent à chaque instant
l'action qui leur donne la satisfaction maximale.
On distingue également la théorie des jeux
non coopératifs dans des situations d'information complète
(ici les joueurs connaissent parfaitement toutes leurs caractéristiques
ainsi que celles des joueurs auxquels ils sont confrontés) et la
théorie des jeux non coopératifs dans des situations
d'information incomplète.
On distingue aussi les jeux statiques (où les
joueurs prennent une seule fois et simultanément une décision),
des jeux séquentiels (où les décisions peuvent
être prises à des dates différentes). La théorie des
jeux ainsi comprise, le choix d'entreprendre présente de ressemblance
avec la théorie des jeux dans le cas où les décisions sont
prises à des dates différentes (jeux séquentiels).
A. Présentation du
choix de travailler à son propre compte :
Ce jeu est le fait de deux agents économiques
(joueurs). D'une part, le chercheur d'emploi et d'autre part l'entreprise qui
offre l'emploi. Le chercheur d'emploi, qui est le premier joueur a deux
stratégies : demander un emploi salarial moyennant un salaire
(rémunération certaine et fixe) et se lancer en tant
qu'entrepreneur indépendant dont le revenu dépend de la
performance de son activité (qui a un caractère aléatoire
et est aux conditions de marché). Le deuxième joueur tient lieu
de l'employeur qui représente l'entreprise avec comme objectif de
maximiser le profit, voit souvent dans l'offre d'emploi deux facteurs
opposés, le coût relatif du salaire octroyé et la
productivité nécessaire pour la réalisation du profit. Il
a aussi deux stratégies : « embaucher »
(accepter la demande d'emploi du premier joueur) et « ne pas
embaucher » (refuser sa demande). Dans le contexte du Cameroun, deux
réalités peuvent pousser l'employeur à refuser
l'embauche : la baisse de productivité et aussi l'absence de
relations familiales sous-jacentes.27(*) Deux facteurs peuvent aussi empêcher le
demandeur d'emploi à refuser un emploi : soit la proposition d'un
salaire insignifiant, soit l'opportunité d'entreprendre qui lui procure
un revenu concurrentiel. Deux facteurs peuvent l'empêcher
également d'entreprendre : l'accès au crédit et
l'incapacité (ou inaptitude à mener une affaire).
Schématiquement : nous
représentons ici les deux formes admises en théorie de
jeux : la forme extensive (ou un arbre de décision) et la forme
stratégique (sous une matrice).
Le Joueur A a deux stratégies :
« Entreprendre » et « Etre
salarié » et
le Joueur B a deux stratégies :
« Embaucher » et « ne pas
embaucher »
Figure n° 3 :
Forme extensive du jeu : ordre de décisions disponibles pour chaque
joueur
Joueur B
(Employeur)
Joueur A
(Demandeur d'emploi)
Embauche
N'Embauche pas
Salariat
Entreprenariat
(Auto Emploi)
x , y
i, j
p, n
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun2.png)
Source : Auteur, avec les ressources de la
théorie des jeux.
Figure n°4 :
Forme stratégique du jeu : Matrice des gains ou matrice de
paiement
Joueur B
|
|
Embauche
|
N'Embauche pas
|
Joueur A
|
Entreprenariat
|
(x, y)
|
(x, y)
|
Salariat
|
(i, j)
|
(0, 0) ou (p, n)
|
Source : Auteur, avec les ressources de la
théorie des jeux.
B. Les gains possibles du
joueur A : Chercheur d'emploi ou Promoteur
Le gain x est à comprendre
dans un sens large. Il représente ce que pourrait gagner un promoteur,
une fois qu'il ait lancé son projet. Ce gain dépend de plusieurs
facteurs et peut représenter tous les avantages (pécuniaires ou
non) que retire le promoteur lorsqu'il vient à mettre en oeuvre son
activité. De la même manière qu'il existe des avantages non
salariaux lorsqu'une personne a un emploi salarial, il existe aussi des
avantages non monétaires (l'autonomie, la mise à l'épreuve
de compétences personnelles, la réalisation de soi). Puisqu'on
parle d'activité dans le sens d'entreprendre,
x représente aussi la
rémunération du travail (salaire) et du capital investi
(dividende) par le promoteur. L'opérationnalisation de ce gain en terme
monétaire passe par la performance de l'activité, la
création de la valeur par l'activité et partant la
résolution des problèmes comme la pauvreté
monétaire. Comparativement à d'autres revenus,
x est fortement dépendante de la performance
de l'activité, il a un caractère aléatoire. Quel que soit
son caractère, certain ou aléatoire, x est un
revenu à maximiser. L'objet de cette étude, au moyen des
données disponibles au Fonds National de l'Emploi, permettra de saisir
les facteurs qui influencent l'amélioration du gain x,
la seule raison de maintien en « Auto emploi » du
promoteur. Puisqu'il s'agira de l'activité, x prend la
forme du revenu, de la pérennité, de la durée de vie de
l'activité et de la performance en général.
Le gain i est à
considérer également au sens large. C'est avant tout le salaire
(un revenu suffisant), mais il peut comporter également « des
avantages non salariaux » : la socialisation avec d'autres
employés et la sécurité sociale relative à
l'emploi : l'inscription à la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS) et les diverses assurances. La particularité du revenu
i est qu'il est le fruit d'un contrat qui lie le
salarié à l'employeur. Il est pour cela un revenu
« certain ». Pour que i soit le
plus satisfaisant possible pour l'employé et procure ainsi une
sécurité optimale, il faut qu'il soit supérieur au salaire
minimum garanti (SMIG) (i>SMIG).
Le revenu i est aussi à
maximiser (au sens de l'employé). De manière
générale, le revenu i est tributaire de
la réglementation sur la protection de l'emploi qui régit les
décisions touchant au recrutement et au licenciement, telles que la
durée des contrats de travail, les conditions de licenciement et les
indemnités de départ.
Le p est un revenu en situation de
chômage, lorsque le chercheur d'emploi n'a pas de travail et ne peut
entreprendre (faute de moyens ou de capacité entreprenariale). Selon les
pays, p représente le minimum social ou la prime de chômage. Dans
la plupart des pays africains, le revenu p est
inexistant et de toutes les manières c'est un revenu qui tend vers
zéro afin d'éviter les situations de chômeur volontaire
(théorie néoclassique). Quoi qu'il en soit, c'est aussi un revenu
à maximiser et des stratégies d'emplois dans un pays tendent,
tant peu soit-il, à l'améliorer, soit en accordant une formation
complémentaire au chercheur d'emploi afin de rejoindre une des options
(entreprenariat ou salariat) soit en accordant des emplois saisonniers
(récoltes, stages, etc.).
En conclusion, le chercheur d'emploi (Joueur A) supposé
rationnel choisira l'option qui lui procure un plus grand bien (un arbitrage
entre avantages et désavantages). La décision d'entreprendre
vient du fait que l'avantage x est supérieur
à i.
De manière générale, le choix
d'entreprendre ou à travailler à son propre compte n'est
motivé que si le gain X > i et
X > p.
C. Les gains possibles du
Joueur B : Employeur
Le joueur B est aussi un agent rationnel. Il vise
essentiellement la maximisation du profit pour son entreprise ou son
activité. Le profit est un résultat qui dépend de deux
variables prises conjointement : les revenus et les coûts. L'option
étant de maximiser le revenu tout en minimisant les coûts. La
dialectique de la machine et de la main d'oeuvre pose un problème de
choix pour l'entrepreneur : soit mettre l'accent sur l'importance des
machines dans l'entreprise (afin d'améliorer la productivité)
soit mettre l'accent sur les hommes. Le ratio de la productivité (le
rapport des Outputs (produits)/Inputs (capital et travail) est à
maximiser pour l'employeur. La fixation du salaire ou de l'option d'embaucher
dépend de la productivité marginale (De façon
mathématique, c'est la dérivée première de la
productivité totale). Les gains du Joueur B sont
représentés par la productivité marginale.
L'intérêt pour le Joueur B, c'est de fixer le salaire à un
niveau égal ou inférieur à la productivité
marginale.
Le gain y peut prendre la valeur 0
(indifférence) ou négative lorsqu'il représente un manque
à gagner (coût d'opportunité) lorsque l'employé
n'embauche pas le Joueur A ou lorsque, quelle que soit l'option du Joueur B, le
Joueur A estime qu'il lui serait profitable d'entreprendre ou de rester
chômeur « volontaire.»
Le gain j
représente la productivité marginale (optimale).
Le gain n peut aussi prendre la
valeur zéro (indifférence) ou négative (manque à
gagner). L'Etat peut chercher à minimiser cette valeur, en proposant des
options à l'entreprise, notamment, le partage de charge sur le salaire
de l'employé. Le programme Emploi Diplômés (PED) du Fonds
National de Emploi (FNE) est dans cette perspective où entreprise et FNE
se partagent la charge salariale de l'ouvrier à hauteur de 50%.
III. Formalisation de Maria Miniti
et William Bygrave
La littérature anglo-saxonne qui n'hésite pas
à utiliser les ressources des méthodes quantitatives et
hypothético-déductives, s'est parfois risquée à
introduire dans le domaine les raisonnements rigoureux de l'analyse
micro-économique. Un des essais les plus remarqués est celui de
Maria Minniti et William Bygrave dont le point de départ était la
nécessité de répondre à l'interrogation
suivante : comment se fait-il qu'entre pays ou régions d'un
même pays les taux d'entrepreneuriat soient très
différents, alors que les conditions d'environnement y sont en tous
points semblables ? Les auteurs proposent une explication
fondée sur une variable causale oubliée dans les raisonnements
précédents : le simple fait d'observer autour de soi un
comportement semblable à celui que l'on se propose, exerce une influence
positive en faveur de ce comportement, et peut entraîner
l'adhésion, malgré les réticences initiales, si le nombre
des comportements observés dépasse un certain seuil. A partir de
ce constat, tiré de la théorie des émeutes d'un sociologue
américain Mark Gronovetter, la démonstration peut être
poursuivie en prenant le cas de la décision de créer une
entreprise.
En théorie micro-économique, celle-ci
possède une utilité en termes de gains espérés,
qu'il convient de maximiser (en égalisant son revenu marginal avec son
coût marginal, ici les heures de travail passées à cette
occupation). Mais elle doit aussi être comparée à
l'utilité d'une autre décision, celle de choisir un emploi
salarié, qui doit de la même manière être
maximisée. L'utilité relative correspondant à la
décision de devenir entrepreneur, et qui sera appelée
rj dans le modèle, est donc égale
à la différence entre les deux utilités, et doit donc
être supérieur à 0 si la personne décide de
créer une entreprise plutôt que de postuler un emploi
salarié. Mais l'activité entrepreneuriale étant plus
risquée que l'emploi salarié, on doit tenir compte de la prime de
risque propre à chaque individu ou dépend de ses
caractéristiques de départ et qui rend cet individu
indifférent entre le revenu entrepreneurial escompté et le revenu
plus sûr mais moindre provenant de l'activité salariée. On
a donc :
rj = re - rh
et re - rh > pj
où
j : désigne l'individu
concerné,
re : le revenu escompté
de l'activité entrepreneuriale,
rh : celui de l'activité
salariale, et
pj : la prime de risque.
C'est donc le montant de cette prime de risque qui va
déterminer la suite, et il convient de voir de quoi elle dépend.
Deux facteurs l'influencent, l'un dans le sens positif, l'autre en sens
inverse. Le premier est l'aversion pour le risque, variable pour chaque
individu, et qu'on appellera aj ; plus cette
aversion est grande, plus la prime de risque augmente. Mais cette
dernière, qui reflète le risque perçu par l'individu
à l'égard de l'action d'entreprendre, est influencée
négativement par le nombre d'entreprises créées
récemment autour de lui, car cette observation le rassure quant à
la faisabilité de l'opération et diminue par la même le
risque perçu, On a donc :
pj = aj/1+e
Où
e désigne le taux
d'entrepreneuriat, c'est- à -dire, la densité d'entreprises
nouvellement créées dans le rayon d'observation de l'individu.
On obtient alors :
rj = aj + (1+e) (re-rh)
A la suite d'une série de dérivations et de
substitutions, on obtient l'équation finale du modèle
rj = ao+a1 e+a2 e²
dans laquelle le jeu des coefficients a correspond au profil
particulier de chaque individu, le coefficient ao
montrant sa position de départ dans le graphique ci-dessous :
Figure n°5:
Formalisation de Miniti et Bygrave : L'entrepreneuriat naît de
l'imitation
aj Seuil de
changement d'activité
Ne deviennent jamais entrepreneurs
Deviennent toujours
Entrepreneurs
a1
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun3.png)
Source : M, Miniti et W, B, Bygrave, « The
microfoundations of entrepreneurship », Entrepreneurship Theory and
Pratice, summer 1999, p. 41-52, in Saporta, Création d'entreprise et
entrepreneuriat, P. 136).
Dans ce graphique, on voit que l'utilité relative
rj, ou revenu relatif, varie exponentiellement en fonction du
taux d'entrepreneuriat et les décisions de création
d'entreprise sont spécifiques à chaque individu tout en
dépendant de leur position de départ (ordonnée à
l'origine). Certains individus, peu nombreux, ont une ordonnée à
l'origine (et donc une utilité relative d'entreprendre) positive, et
créeront quel que soit le niveau de l'entourage entrepreneurial tandis
que d'autres partent de si bas sur l'axe des ordonnées qu'ils ne
créeront jamais, même avec un très grand nombre d'exemples
autour d'eux. Mais les plus intéressants, et ils sont nombreux, occupent
une position intermédiaire, et, réticents jusqu'à un
certain niveau de taux d'entrepreneuriat, basculeront dans la décision
d'entreprendre si un certain seuil est franchi. Le processus étant
cumulatif et exponentiel, l'évolution future du nombre d'entrepreneurs
est difficile à estimer. L'explication des différences actuelles
d'activités entrepreneuriales est à trouver dans le
passé : si, au départ, le taux d'entrepreneuriat est bas, le
processus cumulatif ne peut s'enclencher, l'effet d'imitation reste faible, et
peu de nouveaux entrepreneurs apparaissent chaque année sur le
territoire considéré.
De manière générale, en dehors de
configuration entrepreneuriale, l'activité mise en place par un
promoteur chercheur d'emploi, confère à son auteur le statut
d'employé et/ou d'employeur. L'indépendance relève du fait
d'une autonomie de gestion, sans nécessité de rendre compte
à des associés ou actionnaires. Les avantages retirés d'un
travail indépendant est à comparer avec ceux retirés d'un
emploi rémunéré (tous coûts et tous avantages
confondus).
Le chapitre suivant permet de saisir une des finalités
des gains retiré de l'un auto emploi. Il s'agit, le plus souvent,
d'acquisition d'un statut d'emploi lorsque le promoteur provient d'une
situation de chômage et aussi d'un statut de salarié
(rémunération) lorsque le promoteur provient d'une situation de
faiblesse de revenu. Ce sont les deux volets de l'impact de la création
d'activité résumé en termes de pauvreté (lorsque le
revenu se situe au dessus de la ligne de pauvreté et que le taux de
croissance de son revenu se traduit par une relation positive avec la
pérennité de l'activité créée) et du
chômage (lorsque cette création d'activité se traduit par
création d'emplois pour le promoteur et aussi pour d'autres
partenaires).
CHAPITRE II. : L'AUTO EMPLOI, LE
CHOMAGE ET LA PAUVRETE
Comme nous l'avons vu précédemment, le travail
indépendant comme la création d'activité en auto emploi
renferme plusieurs réalités : l'intervention
étatique, le financement de l'activité, la problématique
du revenu des indépendants. Les récentes littératures sur
l'économie africaine pensent que les micro- entreprises sont
incontournables dans le processus de croissance, du développement et la
promotion de l'esprit d'entreprise. Outre la dynamique entrepreneuriale,
plusieurs auteurs pensent que la création d'emploi devrait avoir pour
objectif opérationnel et pratique la lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs BABISSAKANA28(*) pense que « toute stratégie de
réduction de la pauvreté monétaire excluant l'emploi et le
marché du travail est par nature vouée à
l'échec » et, qu'au niveau macro économique, deux
facteurs importants jouent directement sur la création d'emplois :
l'employabilité et l'entrepreneuriabilité. Ces deux facteurs sont
déterminés par la qualification qui elle dépend de la
qualité et de l'adéquation de l'éducation et de la
formation. C'est aussi l'avis du Bureau International du Travail (BIT)29(*) qui pense que de
manière générale, tant l'emploi
rémunéré que l'emploi indépendant contribue
à assurer un revenu et à réduire ainsi la pauvreté
s'ils permettent :
-de passer du chômage à l'emploi ;
-d'accroître l'ensemble des salaires et prestations
versés aux travailleurs pauvres ;
-d'augmenter les revenus tirés de l'emploi
indépendant ;
-de passer d'une façon plus générale et
à plus long terme, dans une économie donnée, d'un emploi
moins rémunéré dans le secteur informel à un emploi
mieux rémunéré et mieux protégé dans le
secteur formel.
Si de manière générale l'on
considère la promotion de l'emploi indépendant comme moyen de
réduire le chômage, l'efficacité des mesures d'incitation
à la création d'activité s'apprécierait à
travers la pérennité des activités
créées.30(*)
Le taux de survie des activités créées est un aspect
fondamental à considérer. Il semble être très
lié à la rigueur avec laquelle le projet d'entreprise est
jugé. En Allemagne, par exemple, où l'on est
particulièrement rigoureux dans l'évaluation du projet
d'entreprise, une étude réalisée par l'Institut
für Arbeitsmarkt und Berufsforschung portant sur un
échantillon d'entreprises créées depuis 1994 par des
chômeurs ayant bénéficié de l'allocation relais
montre que, trois ans après avoir bénéficié du
dispositif, 70 pour cent des bénéficiaires sont toujours
travailleurs indépendants et, en moyenne, chaque
bénéficiaire a embauché un salarié. Les
résultats observés aux Pays-Bas sont très semblables
(OCDE, 2000). Le taux de survie s'interprète comme la durée
pendant laquelle la personne est occupée ou a un emploi effectif (qui
est l'activité). Une autre interprétation du taux de survie,
c'est la durée pendant laquelle la personne jouit de son autonomie
financière, étant entendu que la raison d'être principale
des programmes d'aide au travail indépendant destiné aux
chômeurs est économique. Ces programmes veulent faire passer le
participant d'un état de dépendance financière (à
l'endroit de l'assurance- chômage ou de l'aide sociale) à un
état d'autonomie financière. Avant d'arriver à ce
problème qui constituera notre objet dans la partie pratique d'analyse
d'activités créées par le Fonds national de l'Emploi au
Cameroun, appréhendons d'abord la problématique de la lutte
contre le chômage à travers
« l'employabilité » (ou le salariat) et
« l'entrepreneurabilité » (emploi indépendant
ou autre). L'employabilité tant qu'il est un moyen de réduire le
taux de chômage pose trois problèmes principaux à
savoir :
-la rigidité du marché de l'emploi où la
vitesse de rotation d'un poste à l'autre ou d'un emploi à l'autre
est très réduite.
-L'employabilité fait aussi problème à
travers la notion de travailleurs pauvres élaborée par le Bureau
International de travail, ceux qui n'ont pas assez de revenu quel que soit leur
emploi.
-L'employabilité touche aussi la difficulté de
l'emploi décent, un autre concept usuel au Bureau International du
Travail selon lequel, il ne suffirait pas de créer des emplois, mais
encore faut-il que ces emplois soient décents et capables d'assurer un
minimum de sécurité au personnel employé.
L'entrepreneurabilité quant à elle, n'est pas
aussi évidente en Afrique (en générale) et au Cameroun (en
particulier) où des réelles difficultés s'observent
à travers la lourdeur administrative lorsqu'il faut créer une
entreprise, la difficulté d'accès au crédit, malgré
la surliquidité des banques commerciales (on peut aussi évoquer
l'absence de marché financier), les contraintes fiscales, la culture ou
l'esprit d'entreprise, etc.
Section 1 :
L'employabilité et ses difficultés
I. Théorie du chômage
et le fonctionnement marché du travail
Les néoclassiques considèrent le travail comme
une marchandise homogène. On parle de marché de l'emploi lorsque
d'un côté, un travailleur (les ménages en
général) se présente sur le marché du travail pour
offrir sa main d'oeuvre. Il se comporte donc comme un vendeur. Evidemment,
plus le salaire offert pour un emploi donné est élevé,
plus les candidats sont nombreux et inversement. De plus, un individu n'accepte
que l'emploi qu'il estime le plus avantageux à ses yeux,
c'est-à-dire, celui qui offre la rémunération la plus
élevée au regard des attraits et difficultés du poste. A
l'inverse, un employeur (les entreprises en général) se
présente sur le marché du travail pour se procurer de la
main-d'oeuvre, et se comporte donc comme un acheteur. Ainsi, l'employeur
n'accepte d'embaucher un travailleur que s'il rapporte (tous apports confondus)
plus qu'il ne coûte (tous coûts confondus). Selon la même
logique, un employeur ne consent à des hausses de salaires ou des
avantages sociaux supplémentaires qu'à condition que la
productivité des travailleurs soit suffisante pour justifier des
coûts additionnels. Sur ce marché se confrontent une offre et une
demande de travail, qui sont une fonction respectivement croissante et
décroissante du salaire réel. Le déséquilibre sur
ce marché porte le nom de « chômage. »
De manière générale et de façon
mécanique, le chômage indique le nombre d'individus (en âge
de travailler) n'ayant pas d'emploi à un moment donné. Pour le
Bureau International de Travail (BIT), un chômeur est une personne sans
emploi n'ayant pas travaillé (ne serait-ce qu'une heure) lors de la
semaine précédent l'enquête, n'ayant pas recherché
un emploi au cours du mois précédant l'enquête, mais qui
est disponible pour travailler. Les chômeurs au sens du BIT («
actifs inoccupés ») comprennent toutes les personnes ayant atteint
l'âge de 15 ans, qui au cours de la période de
référence étaient à la fois :
* « sans travail », c'est-à-dire,
n'étaient pourvues ni d'un emploi salarié ni d'un emploi
non-salarié, comme défini ci- avant ;
*« disponibles pour travailler » dans un emploi
salarié ou non salarié durant la période de
référence ;
*« à la recherche d'un emploi »,
c'est-à-dire, qui avaient pris des dispositions spécifiques au
cours d'une période récente spécifiée pour chercher
un emploi salarié ou un emploi non salarié.
Ces dispositions spécifiques peuvent inclure :
*l'inscription à un bureau de placement public ou
privé ;
*la candidature auprès d'employeurs ;
*les démarches sur les lieux de travail, dans les
fermes ou à la porte des usines, sur les marchés ou dans les
autres endroits où sont traditionnellement recrutés les
travailleurs ;
*l'insertion ou la réponse à des annonces dans
les journaux ;
*les recherches par relations personnelles ;
*la recherche de terrain, d'immeubles, de machines ou
d'équipement pour créer une entreprise personnelle ;
*les démarches pour obtenir des ressources
financières, des permis et licences, etc.
Deux théories s'opposent quant à l'origine du
chômage dans une économie : la théorie libérale
estime que « le chômage est volontaire » et la
théorie keynésienne selon laquelle « le chômage
est involontaire. » Selon la théorie libérale, lorsque
le marché fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement
flexible et permet d'égaliser l'offre à la demande de travail.
Une offre supérieure à la demande conduit à une baisse du
salaire, et une demande supérieure à l'offre à une
augmentation, cela jusqu'à égalité entre les deux. Sauf un
certain taux de chômage frictionnel ou chômage d'équilibre,
mis en évidence par William H. Beveridge, résultant de la
mobilité du travail et du laps de temps nécessaire pour retrouver
un nouvel emploi après avoir quitté le précédent,
ou un taux de chômage naturel résultant de l'inadaptation de
certains individus (Friedman), le chômage, selon cette théorie est
volontaire et s'explique par un refus individuel ou collectif d'accepter de
travailler au salaire d'équilibre.
Par ailleurs, les prolongements néolibéraux
conviennent que l'Etat serait à l'origine du chômage par ses
interventions qui nuisent au fonctionnement du marché. Ainsi Friedman et
Rueff pensent que l'allocation de chômage perturbe le calcul rationnel
des individus. Chez les Keynésiens, par contre, le chômage n'est
pas un phénomène « microéconomique »
et « volontaire. » Selon Keynes, l'équilibre partiel
existe, mais il n'y a aucune raison pour que les seules forces du marché
y parviennent puisque offre et demande de travail résultent de variables
différentes (salaire nominal pour l'offre de travail et salaire
réel pour la demande de travail). Le niveau d'emploi n'est pas
fixé sur le marché du travail, il résulte directement du
niveau global de la production, qui lui-même résulte du niveau de
la demande effective, c'est-à-dire, de la demande anticipée par
les entreprises.
Quelle que soit la théorie sur l'origine du
chômage, des spécialistes convergent aujourd'hui pour admettre
qu'il faut rendre le marché du travail flexible (minimiser les
conditions et les coûts d'entrée et de sortie). Pour que le
marché de travail soit qualifié de flexible, il doit donc
fonctionner librement et pouvoir s'adapter aux chocs conjoncturels et à
un environnement économique en perpétuelle évolution. La
flexibilité du marché du travail désigne la
facilité avec laquelle les travailleurs et les employeurs peuvent
négocier des contrats de travail mutuellement avantageux. Selon Joseph
Stiglitz (1974), la rotation de la main-d'oeuvre (le turn-over) a en effet un
coût non négligeable pour l'entreprise : un coût de
licenciement (surtout si des primes de licenciement sont prévues), un
coût d'embauche (par exemple l'utilisation d'un cabinet de recrutement),
un coût de formation et un coût d'adaptation (les nouveaux
embauchés sont moins productifs que les anciens). Ces nouveaux
coûts peuvent inciter les entreprises à rémunérer
leurs salariés au-dessus du salaire du marché (et donc du salaire
d'équilibre) afin de fidéliser leur main-d'oeuvre.
La dynamique de l'emploi indépendant (auto -emploi)
vient en quelque sorte révolutionner cette vision du marché de
travail. Ce n'est plus le rapport traditionnel entre un employé et un
employeur qui compte, mais plutôt la « dimension
réflexive » où l'employé et l'employeur
constituent une même personne physique. Il y a donc un passage d'une
relation « commutative » où l'employeur est en
relation avec son employé à travers le contrat de travail vers
une relation « réflexive » où le travailleur
indépendant est son propre employeur. C'est sans doute ce qui a fait
dire à Diane- Gabrielle Trembaly, dans le contexte du Canada, en
s'interrogeant sur « comment le chômage et la
sécurité doivent être définis dans le nouveau
contexte, puisque le taux de chômage ne mesure pas correctement l'offre
de travail réelle, ni l'insécurité. Ceci est notamment
visible lorsqu'on analyse le cas du travail autonome...les catégories
d'employés, de chômeurs et d'inactifs sont trop simplistes pour
analyser les réalités du travail autonome, comme la
diversité des statuts d'emploi (occasionnel, temporaire, temps
réduit, temps partiel, etc.). Ainsi, ajoute-elle, le concept même
de la population active se trouve remis en question face à la
diversité des formes de travail mises en évidence par ailleurs.
En effet, diverses formes de travail se multiplient et certaines sont plus
reconnues que d'autres. »31(*)
A la fin des années 80, le Cameroun s'est tourné
vers les bailleurs de fonds internationaux qui lui ont imposé une
politique d'ajustement structurel (PAS). Ces politiques, en visant une
réduction importante des dépenses budgétaires publiques,
ont entraîné l'arrêt progressif des projets d'investissement
en cours, une forte rationalisation du personnel de la fonction publique et ont
impulsé un mouvement de privatisation. Elle a profondément
affecté l'emploi, forçant le pays à passer d'une
organisation où l'Etat était le principal pourvoyeur d'emplois
à une organisation où le secteur privé devait en assurer
la relève. Les dernières enquêtes faites par l'Institut
National de Statistiques au Cameroun montrent que l'Etat n'a pas encore repris
sa fonction de premier employeur et l'informel prend de plus en plus de
l'ampleur.
Tableau n°1 :
Structure des emplois selon le secteur institutionnel et la catégorie
socio- professionnelle par milieu de résidence au Cameroun
Secteur institutionnel Urbain Rural
Cameroun
Public 10,5 2,6 4,9
Privé formel 11,8 2,0 4,7
Informel non agricole 67,4 22,5 35,2
Informel agricole 10,3 72,9 55,2
Total 100 100 100
Catégorie socio-
professionnelle
Cadres 10,1 1,8 4,2
Travailleurs indépendants 45,5 55,9
53,0
Employés, ouvriers 20,3 3,2 8,0
Manoeuvres et autres 14,5 5,5 8,0
Aides familiaux 9,6 33,6 26,8
Total 100 100 100
Source : INS, enquête sur l'emploi et le secteur
informel 2005, phase 1, p. 38.
Une approche plus fine de la réalité du secteur
informel non agricole montre l'importance qu'y prennent les micro- entreprises
(moins de six salariés) et l'auto -emplois. Ces deux catégories
représentent à elle seules près de 90% des emplois
informels, chacune d'elle en représentant à peu près la
moitié. Les services regroupent 66% de ces emplois, dont 28% pour le
commerce, 21,3% des actifs exercent par ailleurs dans un véritable local
professionnel et 23% d'entre eux sont des travailleurs ambulants.32(*)
Structure général et principaux
indicateurs de la population active
De manière générale, la population d'un
pays est répartie en trois groupes tenant compte de
l'âge : personne ayant moins de 15 ans (supposées non actives
et entièrement dépendantes des personnes adultes, souvent un
parent), les personnes ayant leurs âge entre 15 et 65 ans
(considérées comme personne en âge de travailler ou
personne active) et les personnes ayant dépassé les 65 ans
(âge de la retraite). Les chercheurs d'emplois se trouvent dans la
deuxième catégorie et le taux de chômage mesure souvent la
part des personnes actives qui n'ont pas d'emplois. Par expérience et
selon des études, la relation entre pauvreté et âge prend
généralement la forme d'une courbe en « U »
qui indique que la pauvreté a tendance à être plus
élevée entre les deux bouts de l'espérance de vie (0
à 25 ans et à partir de 60-65 ans). La recherche de l'emploi
quant à elle suit une courbe « U » renversée.
Nous verrons par la suite la catégorie d'âge à laquelle
appartiennent les promoteurs d'activité d'auto emploi du Fonds National
de l'emploi. La structure générale de la population active se
schématise de la manière suivante :
Figure n°6 :
Structure générale et principaux indicateurs de la population
active
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun4.png)
Source : Auteur, au moyen des diverses
littératures sur le marché de l'emploi.
II. Rigidité du
marché de l'emploi et insuffisance d'emploi formel
En plus d'un marché de l'emploi tourné en
majorité (plus de 90%) vers le secteur informel, la rigidité du
marché de l'emploi constitue aussi un des dysfonctionnements du
marché de l'emploi au Cameroun. Cette rigidité s'apprécie
à travers des indicateurs comme le coût du recrutement, le
coût du licenciement et l'indice de rigidité de l'emploi. Dans un
document33(*) qu'ils
publient chaque année, la Banque Mondiale et l'International Finance
Corporation définissent ces indicateurs comme suit :
*le coût du recrutement : cet
indicateur mesure toutes les prestations sociales notamment le fonds de
pension, l'assurance maladie, l'assurance maternité, les accidents de
travail, les allocations familiales et autres contributions obligatoires ainsi
que les charges salariales liées à l'embauche d'un
employé.
*le coût du licenciement : cet indicateur
mesure le coût des exigences en matière de préavis au
licenciement, des indemnités de licenciement et des amendes dues en cas
de licenciement pour sureffectif. Ces charges peuvent conduire les entreprises
à maintenir ses anciens effectifs. Les effets sont négatifs sur
les jeunes qui doivent intégrer le milieu professionnel où la
saturation des postes conduit au chômage de ces derniers. Les
licenciements ont un coût, non seulement pour l'individu, mais aussi pour
la société et, tant du point de vue de l'efficience
économique que du bien-être social, il est important que chacune
des parties concernées, et notamment les entreprises, ait conscience de
ce coût. Ainsi, l'emploi qui est improductif aux yeux d'un employeur peut
néanmoins avoir une valeur pour la société. Autrement dit,
livrées à elles-mêmes, les forces du marché peuvent
conduire à un excès de licenciements par rapport à ce qui
serait souhaitable du point de vue du bien-être collectif.34(*)
* L'indice de rigidité de l'emploi est la
moyenne de trois sous- indices : l'indice de difficulté à
recruter, l'indice de rigidité des horaires et l'indice de
difficulté à licencier. Chacun de ces sous- indices se compose de
plusieurs éléments et est affecté d'une valeur entre 0 et
100 ; plus la valeur est élevée, plus la réglementation
est rigide. Le tableau suivant présente la situation du Cameroun en 2006
comparativement aux pays de la CEMAC.
Tableau n°2 :
Indicateurs du marché de travail dans la CEMAC.
Economie
|
Embauche des travailleurs
|
Classement sur 175 pays
|
Indice de difficulté d'embauche
|
Indice de rigidité
des horaires
|
Indice de difficulté de licenciement
|
Indice de rigidité
de l'emploi
|
Coût des avantages extra-
salariaux (% du salaire)
|
Coût de licenciement
(salaire hebdomadaire)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
135
|
28
|
60
|
80
|
56
|
16,2
|
32,5
|
Gabon
|
159
|
17
|
80
|
80
|
59
|
20,1
|
43,3
|
Guinée équatoriale
|
172
|
67
|
60
|
70
|
66
|
23
|
132,9
|
République centrafricaine
|
160
|
89
|
80
|
50
|
73
|
17,8
|
21,7
|
Tchad
|
148
|
39
|
60
|
80
|
60
|
21,2
|
35,8
|
République du Congo
|
163
|
78
|
60
|
70
|
69
|
28,8
|
41,2
|
Source: Doing Business in 2006, Creating Jobs, The
International Bank or Reconstruction and Development/ The World Bank, 2006,
p.117.
Partant de ces indicateurs, on peut dire que le marché
du travail au Cameroun est très rigide. Le coût de licenciement
(32,5 semaines de salaire soit environ 8 mois de salaire) étant
supérieur au coût d'embauche (16,3% du salaire), on peut percevoir
les difficultés qu'éprouvent les entreprises au nouveau
recrutement et au licenciement du personnel d'un certain âge. Cette
rigidité est une des raisons qui limitent la chance des jeunes à
intégrer le milieu professionnel immédiatement après leur
carrière universitaire ou scolaire. De façon
générale, le Cameroun partage cette rigidité avec
l'ensemble des pays de la CEMAC qui selon ce classement de la Banque Mondiale
occupe les dernières places sur 175 pays concernés par cette
étude : Gabon (159), RCA (160), Tchad (148), République du
Congo (163) et Guinée Equatoriale (172).
III. Travailleurs pauvres
En plus de la rigidité du marché de l'emploi
où le taux de rotation de la main-d'oeuvre est faible pour les pays de
la CEMAC en général et le Cameroun en particulier, on parle de
plus en plus, des travailleurs pauvres. Ces derniers ont des
rémunérations qui ne suffisent pas pour s'affranchir de la
pauvreté. Le BIT35(*) a élaboré le concept de travailleurs
pauvres pour désigner les personnes qui travaillent, mais ne gagnent pas
assez pour vivre et faire vivre leur famille au-dessus du seuil de
pauvreté de 1 ou 2 dollars par jour.36(*) Il est important, selon le rapport du BIT, de noter
que, par définition, les personnes dans la catégorie des
travailleurs pauvres sont uniquement celles qui ne peuvent se hisser,
elles-mêmes et leur famille, au-dessus du seuil de pauvreté. Cela
signifie qu'un travailleur gagnant 50 cents (la moitié du dollar) par
jour ne serait pas considéré comme un travailleur pauvre si un
membre de sa famille gagne suffisamment pour permettre à chaque membre
de la famille de vivre avec plus d'un dollar par jour. Inversement, quelqu'un
qui gagnerait par exemple 5 dollars par jour mais dont la famille se
composerait de dix personnes (dont neuf sans travail) serait classé
parmi les travailleurs pauvres puisque chaque membre de sa famille aurait moins
de 1 dollar par jour pour vivre.
Selon l'enquête faite sur l'emploi et le secteur
informel au Cameroun 2005, « dans l'ensemble, sept travailleurs
camerounais sur dix tirent de l'exercice de leur activité principale
moins du salaire minimum fixé à 23 500 FCF, 15% des
travailleurs gagnent entre le salaire minimum et le double et 8,3% entre le
double et le quadruple. Seulement 14,3% des travailleurs gagnent plus de 50 000
FCFA et 6% plus de 100 000 FCFA. »37(*) Une urgence s'impose pour les Etats
d'améliorer le revenu de travailleur dans le cadre des objectifs du
millénaire.
De toutes les deux options (celle d'un chercheur d'emploi ou
celle d'un employeur), l'enjeu évident pour l'individu qui recherche un
emploi c'est la lutte contre la pauvreté. L'emploi est l'outil principal
de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. « Ainsi,
il apparaît clairement que le principal facteur, ou la porte centrale
d'insertion sociale et de la réduction de la pauvreté est
l'accès à l'emploi. L'emploi permet de disposer d'un revenu comme
contrepartie de la participation à la création de richesse,
lequel revenu ouvre les portes d'accès au logement, à
l'éducation, aux soins de santé, au crédit, etc. Il est
à noter que l'éducation orientée avec rigueur et
pertinence joue un rôle déterminant pour l'accès à
l'emploi.»38(*)
IV. Travail décent
L'expression de travail
décent reflète une aspiration universelle à savoir
l'espoir de tout un chacun d'accéder à un travail productif dans
des conditions de liberté, d'équité, de
sécurité et de dignité humaine. L'expression
découle des travaux du Bureau international du travail depuis son
rapport à la 87ème session de la Conférence
internationale du Travail en 1999.39(*) Dans des contextes d'insuffisances d'emploi formel,
comme au Cameroun, la question du travail décent est d'actualité.
Dans une perspective d'auto emploi, il serait nécessaire de se demander
si les emplois créés sont décents, c'est- à -dire,
pouvant permettre au promoteur de l'activité et de ses collaborateurs de
renforcer la position des travailleurs à travers le dialogue social et
une meilleure représentation des travailleurs devant les pouvoirs
publics, d'accéder à la protection sociale à travers les
caisses de prévoyance et l'assurance santé, d'avoir un salaire
digne au dessus de la ligne de pauvreté. Bref, c'est la promotion des
droits du travailleur, puisque laissés à eux-mêmes, les
employeurs peuvent procéder aux abus (licenciement abusif et sous
rémunération du personnel, etc.).
L'option pour un travail rémunéré a des
avantages et des limites que nous avons énumérés
précédemment. Certains avantages restent la socialisation avec
d'autres travailleurs, la rémunération certaine d'une somme fixe
et régulier, l'acquisition d'une expérience professionnelle. Ses
limites sont des appels aux pouvoirs publics afin de limiter des abus
potentiels. Dans un contexte, où plus de 90% d'emplois proviennent de
l'informel, l'appel aux pouvoirs publics est de savoir comment rendre le
travail informel décent ou comment permettre la formalisation du travail
informel, mais surtout comment créer plus d'emplois formels ? Une
autre voie pour réduire le chômage dans un pays est la promotion
de l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat procure de l'emploi, d'abord au
promoteur de l'entreprise, mais aussi au reste de ses collaborateurs.
Toutefois, cette option possède aussi des limites en Afrique et
particulièrement au Cameroun.
Section 2 : L'entrepreneurabilité et ses
contraintes
L'entrepreneurabilité est l'autre moyen de
réduire le chômage au niveau macro économique. Les
contraintes relatives à la formation des sociétés et
à la création d'entreprise de manière formelle sont des
freins à la promotion de l'esprit d'entreprise et d'initiative. La
création d'activités tout comme la création d'entreprises
ne sont pas évidentes, car l'esprit d'entreprise repose toujours sur la
conjonction d'un environnement institutionnel favorable, de programmes publics
bien conçus et de facteurs culturels propices. Ces contraintes peuvent
être de plusieurs ordres dont les principales s'expriment tel qu'il
suit :
I. Les contraintes
administratives
L'administration est un acteur important dans la
création formelle d'une société. On estime que si des
personnes se lancent dans l'activité d'auto emploi de façon
informelle, c'est parce que l'administration ne leur allège pas la
tâche. Dans un ouvrage co-édité par la Banque Mondiale et
la « International Finance Corporation », on recense les
procédures, le temps et les coûts associés à la
création d'une société à responsabilité
limitée dans 175 pays du monde. L'échantillon comprend 22 pays de
l'OCDE, 28 pays d'Europe et d'Asie Centrale, 45 pays d'Afrique, 8 pays d'Asie
du Sud, 31 pays d'Amérique Latine, 17 pays du Moyen Orient et d'Afrique
du Nord, ainsi que 24 pays d'Asie de l'Est et du Pacifique.
Les indices examinent les coûts réglementaires
liés à l'activité d'entreprise et peuvent être
utilisés pour analyser des réglementations spécifiques,
favorables ou non à l'activité commerciale, à
l'investissement, à la productivité, et à la croissance.
Ainsi, les pays sont classés selon qu'il y est facile ou pas d'y
entreprendre une activité commerciale. Nous retiendrons comme indices
d'appréciation de la rigidité ou de la flexibilité
administrative : a) la procédure ; b) le délai ;
c) le coût ; d) le versement obligatoire d'un montant minimum de
capital.
1.1.1. Les procédures :
Nous entendons par procédures toute interaction entre le fondateur de la
société et les parties extérieures (organismes publics,
avocats, commissaires aux comptes, notaires). Les interactions entre le
fondateur ou un représentant de la société et le personnel
ne sont pas considérées comme des procédures distinctes.
Les procédures officielles requises avant et après la
constitution pour un entrepreneur qui souhaite exploiter officiellement une
entreprise sont enregistrées. Seules les procédures obligatoires
pour toutes les entreprises sont concernées. Les procédures
spécifiques à certains secteurs d'activité sont
exclues.
1.1.2. Le délai : Les
délais sont mesurés en jours calendaires. La mesure correspond
à la durée médiane nécessaire pour accomplir une
procédure, selon les juristes spécialisés dans la
constitution de société. On suppose que la durée minimale
requise pour chaque procédure est d'un jour. Les procédures
peuvent être accomplies simultanément, mais elles ne peuvent pas
être initiées le même jour. Une procédure est
considérée accomplie une fois que l'entreprise a reçu le
document final, à savoir le certificat d'enregistrement de l'entreprise
ou le numéro fiscal. On suppose que l'entrepreneur connaît depuis
le début tous les règlements d'entrée et l'ordre dans
lequel ceux-ci doivent être observés, mais n'a eu de contact
préalable avec aucun des représentants officiels.
1.1.3. Le coût : Le
coût est exprimé en pourcentage du revenu par habitant du pays,
Seuls les coûts officiels sont recensés. Le calcul des coûts
est basé sur le droit des sociétés, le code de commerce,
ainsi que des règlements et des barèmes tarifaires
spécifiques. Le coût ne comporte aucun
« pot-de-vin. »
1.1.4. Versement obligatoire d'un montant minimum
de capital
L'obligation de verser un capital minimum correspond à
la somme que l'entrepreneur doit déposer dans une banque avant d'entamer
la procédure d'enregistrement de l'entreprise ; le montant est
enregistré sous forme de pourcentage du revenu par habitant du pays. En
général, ce montant est fixé par le code du commerce ou le
droit des sociétés. Plusieurs pays requièrent un capital
minimum mais permettent aux entreprises de n'en verser qu'une partie avant
l'enregistrement, le reste devant d'être versé après la
première année d'activité. Par exemple, en mars 2006 au
Mozambique, le capital minimum requis pour les sociétés à
responsabilité limitée était de 1 500 000 meticais
(équivalent de 27 000 FCFA), dont la moitié était
payable avant l'enregistrement de l'entreprise. Le montant minimum de capital
enregistré pour le Mozambique est donc de 750 000
(équivalent de 13 000 FCFA), soit 10% du revenu par habitant.
Ces indices mis en place par la Banque Mondiale permettent
d'apprécier les pays selon la facilité à y entreprendre
une activité commerciale.
Tableau n°3 :
Conditions de création d'entreprise dans la CEMAC.
Economie
|
Création d'entreprise
|
Classement
|
Procédures (nombres)
|
Durée (jours)
|
Coût (% du revenu par hab,)
|
Capital min, (% du revenue par hab,)
|
Cameroun
|
152
|
12
|
37
|
152,2
|
187,3
|
Gabon
|
142
|
10
|
60
|
162,8
|
36,1
|
Guinée équatoriale
|
162
|
20
|
136
|
100,7
|
13,1
|
République centrafricaine
|
132
|
10
|
14
|
209,3
|
554,6
|
Tchad
|
174
|
19
|
75
|
226,1
|
414,1
|
République du Congo
|
146
|
8
|
71
|
214,8
|
192,4
|
Source: The World Bank, Doing Business in 2006, Creating
Jobs, p.117.
Tableau n°4:
Conditions d'octroi de licences dans la CEMAC
Economie
|
Octroi de licences
|
Classement
|
Procédures (nombres)
|
Durée (jours)
|
Coût (% du revenu par hab,)
|
Cameroun
|
151
|
15
|
444
|
1 165,6
|
Gabon
|
54
|
13
|
268
|
45,3
|
Guinée équatoriale
|
96
|
19
|
156
|
364,9
|
République centrafricaine
|
148
|
21
|
245
|
301
|
Tchad
|
114
|
16
|
199
|
1 139,1
|
République du Congo
|
95
|
15
|
175
|
1 243,0
|
Source: The World Bank, Doing Business in 2006, Creating
Jobs, p.117.
De manière générale, les pays de la CEMAC
occupent les derniers rangs en terme de facilité de création
d'entreprises. En terme de nombre moyen des procédures, ils
représentent le double (14,2) de celui des pays de l'OCDE (avec
seulement 6,2). Par rapport au cas idéal qui est le Canada dont les
procédures ont été réduites à 2 en 2006. La
création d'entreprise se caractérise donc par
l'inadéquation en termes de temps de réponse entre l'urgence des
besoins de l'entrepreneur et la longueur des délais d'obtention
d'exécution des formalités administratives. Des reformes sont
nécessaires dans ce sens afin de permettre un dynamisme
économique et la liberté d'entreprendre. Avec l'avancé des
nouvelles technologies de l'information et de communication (TIC), la Serbie et
Montegro40(*),
deuxième classement mondial en terme de réforme administrative en
matière de création d'entreprise, permet aux entrepreneurs
d'enregistrer leurs sociétés par Internet. Si aucune
réponse n'est donnée au bout de 5 jours, le « silence
est interprété comme approbation tacite.» Ce pays est
allé jusqu'à réduire le capital minimum nécessaire
de 5 000 Euros à 500. Tout compte fait, les procédures ont
été réduites de 51 à 15 jours.
Les contraintes administratives ont pour effets
négatifs de forcer les entrepreneurs à agir dans informel, c'est
-à - dire, les conditions où les affaires ne paient aucune taxe
et où la protection sociale n'est pas garantie. Par conséquent,
les produits n'obéissent à aucune norme de qualité, les
affaires ne peuvent pas obtenir de crédit bancaire ou recourir à
la justice pour résoudre les contentieux.
Les chiffres des tableaux précédents sont
établis ceteris paribus en supposant par exemple pour les
procédures administratives qu'il n'y a pas des mesures
spécifiques ou des avantages relatifs à la corruption. Selon
NJAYA et NGONGANG41(*), on
peut ajouter sur la liste des difficultés administratives, la
complexité des circuits administratifs, la lenteur, les tracasseries et
l'attitude bureaucratique. Au Cameroun, l'itinéraire à suivre en
vue de la constitution d'une SARL se fait en 7 étapes identifiées
par Monkam et Waladji (1990) :
1. Rédaction des statuts de la
société ;
2. Authentification des statuts par le
notaire ;
3. Enregistrement des statuts au bureau de
l'enregistrement des timbres et de la curatelle ;
4. Immatriculation au registre de commerce au greffe du
tribunal de première instance ;
5. Inscription de l'entreprise au service central
d'immatriculation au fichier des entreprises ;
6. Déclaration de la société à
l'inspection des impôts et adhésion à la
CNPS ;
7. Publication dans le journal d'annonces
légales.
Selon, le digramme suivant42(*), ce sont la première étape
(certification chez un notaire), la sixième (enregistrement de la
société) et la neuvième (obtention de carte de
contribuable) qui prennent plus de temps.
Figure n°7 :
Parcours de créateurs d'entreprise au Cameroun : procédures
et durées
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun5.png)
Source : Doing business in 2008, Cameroun, P.
15.
Ces blocages administratifs allongent les délais de
démarrage des activités de l'entreprise, consomment
l'énergie de l'entrepreneur au détriment de ce qui est
nécessaire à la conduire du projet. Cette hostilité de
l'environnement institutionnel engendre un double risque : l'abandon du
projet et l'usure initiale de la volonté d'entreprendre.
II. Les contraintes
financières
Les contraintes peuvent aussi être
financières. En effet, les conditions des
institutions financières ainsi que le montant important du capital
minimum pour commencer légalement une activité sont des
contraintes fortes. L'effort personnel du créateur lui-même
dépend de sa propension à épargner. Or, des
études43(*)
montrent que le capital économisé par les salaires dépasse
rarement quelques dizaines de milliers de francs. Il ressort que les fonds
propres apparaissent comme une source de financement largement insuffisante.
Les contraintes financières constituent ainsi un frein
à l'entreprenariat. La facilité d'accès au crédit
autorise le financement des activités. Si des gens ne choisissent pas
d'investir massivement, c'est en partie à cause des
conditionnalités des banques qui ne sont pas à leur
portée, mais aussi de l'environnement macroéconomique qui entoure
les règles de crédit. Dans un environnement essentiellement
informel et où la densité des banques est insuffisante, le faible
taux de bancarisation constitue aussi un frein à l'accès au
crédit sans omettre la culture même du crédit. Dans la
CEMAC la relation entre les institutions financières et les PME à
besoin de financement révèle une situation paradoxale :
d'une part, il existe un secteur privé qui a un besoin de financement
pour se développer et d'autre part le taux d'épargne est
relativement élevé, ce qui se traduit par un secteur bancaire
anormalement surliquide.
Au niveau national, après quinze années de
restructuration, le système bancaire et financier est aujourd'hui
constitué d'une trentaine de banques et établissements financiers
auxquels on peut ajouter près de 900 établissements de micro
finance (COBAC, 2003). Il présente plusieurs caractéristiques,
dont la plus surprenante est sa surliquidité. En effet, la
surliquidité bancaire désigne une situation de
déséquilibre profond et permanent entre les ressources et les
emplois d'une banque. Plus spécifiquement, elle traduit une situation
où la trésorerie bancaire est en permanence largement
excédentaire, en raison des facteurs autonomes (conjoncturels) et
institutionnels. Cela peut provenir de l'utilisation de l'instrument de la
politique monétaire qui impose aux banques commerciales la constitution
des réserves obligatoires non rémunérées, ou bien
des variations positives des opérations extérieures. Le tableau
suivant donne pour cinq pays de la CEMAC le ratio de liquidité qui
dispose que les disponibilités des établissements de
crédit doivent être au moins égales à leurs
exigibilités à moins d'un mois. Ainsi, toute banque dont le ratio
de liquidité se situe au-dessus de 100%, peut être
considérée comme étant en situation de
surliquidité. Il apparaît ainsi que sur la période
considérée, à l'exception du Cameroun en 1993 (46,0%) et
de la RCA en 2002 (96,45%), tous les pays connaissent une situation de
surliquidité.
Tableau n°5 :
Ratio de liquidité des banques de la CEMAC en fin 2003 en moyenne par
pays (en %)
Pays
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Tchad
|
|
196,3
|
221,1
|
239,8
|
242,4
|
303,4
|
250,4
|
280,7
|
280,7
|
204,8
|
203,9
|
Guinée E.
|
|
249,7
|
265,6
|
283,4
|
229,9
|
186,1
|
212,8
|
143,8
|
272,9
|
262,5
|
284,1
|
Gabon
|
117,2
|
167,7
|
154,7
|
200,5
|
135,9
|
134,3
|
135,6
|
140,5
|
128,9
|
133,5
|
183,1
|
RCA
|
175,2
|
239,9
|
204,0
|
207,3
|
211,0
|
195,6
|
175,6
|
181,1
|
139,6
|
96,45
|
100,9
|
Camer.
|
46,0
|
116,4
|
110,9
|
107,9
|
141,5
|
122,0
|
136,7
|
152,7
|
178,8
|
206,2
|
204,0
|
Source : Commission Bancaire de l'Afrique Centrale,
2000. Voir aussi, CEA, Les économies de l'Afrique Centrale 2006, P,
176.
Le paradoxe est que cette surliquidité s'accompagne
d'une situation de rationnement du crédit dans le financement des
projets notamment en direction des PME. Le rationnement du crédit
désignant la situation d'une banque qui refuse de prêter aux
conditions de quantité et de taux demandés. Dans la CEMAC, ce
phénomène s'est traduit par une tendance régulière
à la baisse des crédits bancaires qui sont de 78% du total du
bilan de l'ensemble des banques en 1993, à 58,90% en 2003. Alors qu'au
cours de la même période, le solde de trésorerie des
banques connaissait une forte augmentation passant de -6,18% à 21,83%,
et celui des opérations avec la clientèle est lui passé de
-8,70% à 22,12%.
Selon le dernier rapport44(*) de la Commission Economique pour l'Afrique, deux
justifications fondamentales peuvent être avancées pour expliquer
les sources de cette surliquidité. Premièrement, elle serait le
résultat du rapatriement des capitaux spéculatifs qui avaient
été placés hors de la zone BEAC pour se protéger
contre la dévaluation, ainsi que des recettes d'exportation qui
n'étaient plus domiciliées dans les banques locales. A titre
d'exemple, cette fuite des capitaux avait atteint son sommet au premier
semestre de l'année 1993, avec près 270 milliards de francs CFA,
soit près de 15% de la masse monétaire totale de la zone.
Deuxièmement, elle serait le fait de l'incertitude qui pèse sur
l'environnement des affaires, qui n'est pas susceptible de réduire la
perte de la banque en cas de défaillance de l'emprunteur. C'est ce qui
explique que la plupart des projets ne soient pas éligibles au
financement bancaire alors qu'ils présentent un potentiel
économique important. Selon les offreurs de crédit, les
difficultés de financement du secteur privé sont globalement
liées soit au risque de réalisation de l'état
défavorable de la nature (choc qui peut perturber le fonctionnement du
secteur) ou bien celui du défaut de remboursement de l'emprunteur. Ces
deux risques traduisent souvent l'une des formes suivantes (CEA, 2007):
l'asymétrie de l'information qui apparaît dans la
difficulté de déterminer le risque des projets proposés
à partir des données comptables, l'insuffisance de
sûretés réelles pour garantir les prêts et
réduire la probabilité de défaut de l'emprunteur
liée au risque d'aléa moral, des dysfonctionnements des
procédures de recouvrement et la faiblesse des fonds propres qui ne sont
pas en mesure de participer financièrement même à un faible
niveau au financement de leurs propres projets.
III. Les contraintes
fiscales
Les contraintes sont aussi d'ordre
fiscal. La fiscalité peut être incitative ou
dissuasive de la promotion d'emploi indépendant. Laffer45(*) a établi une
corrélation entre le taux d'imposition et les recettes fiscales, une
relation à optimiser pour maximiser les recettes fiscales sans nuire
à l'entreprise. Les analystes du secteur informel pensent que la
rigidité fiscale contribue à la promotion du travail au noir. La
propension à l'informel en Afrique ainsi que le phénomène
des « faux indépendants » dans les pays de l'OCDE
sont des illustrations de la propension à l'évasion
fiscale : « Hormis l'Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, on
a constaté à différents moments, dans plusieurs pays, un
accroissement du nombre de travailleurs indépendants qui travaillent
pour un seul donneur d'ouvrage, et pour lesquels le statut d'indépendant
n'est peut-être guère plus qu'un moyen de réduire la
fiscalité totale supportée par l'entreprise et par le
travailleur.46(*)» La
fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de
souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la
justice sociale, se conçoit souvent comme source de pauvreté et
limite d'entreprenariat. Un conflit existe entre le pouvoir public et les
redevables (contribuables) : l'opinion voudrait, collectivement, plus de
services publics et moins de taxes, pourtant les premiers ne vont sans les
secondes. Le souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant
à la fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les
entrepreneurs, des petits comme des grands. Pour avoir une visibilité
sur les conditions fiscales dans 175 pays du monde, la Banque Mondiale a
établi certains indicateurs dont nous souhaitons montrer la situation du
Cameroun aux côtés des pays de la CEMAC. Ces indicateurs prennent
en compte l'indicateur de paiement des taxes et impôts qui
reflètent le nombre total de taxes et d'impôts payés, la
méthode de paiement et le nombre d'organismes concernés dans
cette étude normalisée de cas au cours de la seconde année
d'exercice. Il comprend les paiements de taxes à la consommation, telles
que la taxe à la vente et la TVA, effectués par la
société. Il s'agit de taxes habituellement
prélevées pour le compte du consommateur.
Les délais : ils sont
recensés en heures par exercice. L'indicateur évalue le temps
nécessaire pour préparer, déclarer et payer (ou
prélever) trois impôts ou taxes parmi les plus importants :
l'impôt sur le revenu des sociétés, la taxe à la
valeur ajoutée ou taxe à la vente, les charges patronales, dont
la cotisation salariale, et les contributions sociales. Le temps de
préparation comprend le temps nécessaire à la collecte de
l'ensemble des informations indispensables au calcul des taxes ou impôts
à payer. Le délai de l'impôt comprend le temps
nécessaire pour remplir l'ensemble des déclarations fiscales et
effectuer tous les calculs, Si les taxes ou impôts sont payés en
personne, le délai comprend les temps d'attente.
Taux d'imposition total : le
taux d'imposition total évalue le montant des taxes et impôts dont
l'entreprise doit s'acquitter au cours de la seconde année d'exercice,
exprimé sous forme de part des bénéfices
d'activité. Le document Doing business in 2006 indique les taux
d'imposition de l'exercice 2005. Le montant total des taxes et impôts
à payer, déduction faite des exonérations et
dégrèvements. Les taxes et impôts inclus sont
divisés en cinq catégories : impôt sur les
bénéfices ou sur le revenu des sociétés,
cotisations sociales, et autres charges patronales payées par
l'employeur, impôts fonciers, impôt sur le chiffre d'affaires et
autres taxes limitées (telle que les redevances municipales et les taxes
sur le carburant). Le terme « bénéfice
commercial » désigne le chiffre d'affaires de la
société moins le prix de revient des marchandises, les salaires
bruts, les charges administratives, les autres charges déductibles, les
réserves déductibles, plus les plus-values (de cession de biens
fonciers), moins les charges d'intérêt, plus le revenu
d'intérêt, et moins la dépréciation commerciale.
Pour calculer la dépréciation commerciale, la méthode de
la dépréciation linéaire est utilisée sur la base
des taux suivants : 0% pour le terrain, 5% pour les bâtiments, 10%
pour les machines, 33% pour le matériel informatique, 20% pour les
équipements de bureau, 20% pour le camion et 10% pour les charges de
développement de la société.
Tableau n°7 :
Charges fiscales dans la CEMAC
Economie
|
Paiements des impôts
|
Classement
|
Payement
(nombre)
|
Dure
(Heure)
|
Impôt sur les profits (% profits)
|
Import et charges
sociales (% profit)
|
Autres Taxes
(% profit)
|
Taux d'imposition totale
(en pourcentage des
bénéfices)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
143
|
39
|
1 300
|
22,1
|
18,8
|
5,3
|
46,2
|
Gabon
|
94
|
27
|
272
|
25
|
23,3
|
0
|
48,3
|
Guinée équatoriale
|
137
|
48
|
212
|
17,5
|
26,1
|
18,8
|
62,4
|
République centrafricaine
|
171
|
54
|
504
|
181,7
|
8,3
|
19,4
|
209,5
|
Tchad
|
132
|
65
|
122
|
32,2
|
24,6
|
11,5
|
68,2
|
République du Congo
|
170
|
94
|
576
|
22,8
|
34,1
|
0,5
|
57,3
|
Source : Doing business in 2006.
D'après ce tableau, les pays de la CEMAC occupent les
derniers rangs. La particularité du Cameroun est sa durée de
paiement qui est au dessus des autres pays de la CEMAC (1300 heures soit 55
jours environs pour préparer, déclarer et payer l'impôt).
Cette durée est la traduction de la lenteur administrative que nous
avons déjà évoquée. Le nombre de taxes à
payer et le taux d'imposition total sont aussi excessifs, respectivement 39
impôts et taxes et 46,2% d'impôt sur les
bénéfices.
IV. Contraintes culturelles
La culture est un critère très
déterminant quant à l'encouragement ou au découragement de
l'esprit d'entreprise. Aujourd'hui, on évoque l'idée d'une
certaine « culture d'entreprise. » Difficile à
définir, la culture d'entreprise moderne peut se résumer à
travers le souci de rechercher le bénéfice (maximisation de
profit), l'accumulation du capital dans une perspective d'un investissement
productif, la culture documentaire permettant la transparence et le compte
rendu des états financiers en vue d'un meilleur suivi. Cette
manière de définir la « culture
d'entreprise » se heurte, en Afrique, aux considérations et
pressions sociales limitant l'achèvement des objectifs de maximisation.
Les notions de « pluralité de rationalité »
et de «limite de rationalité » sont encore objets de
recherche47(*), puisque le
domaine de la rationalité des agents économiques possède
des limites. Les deux limites importantes sont la pluralité des
rationalités et la limite même de la rationalité. Le fait
que la rationalité soit plurielle permet de valoriser la manière
d'agir des cultures autres qu'occidentales, réputées d'être
rationnelles. La limite de rationalité tient compte des limites
physiques et du caractère fini de la condition humaine qui
l'empêcherait d'avoir de l'emprise sur toute chose. En invoquant un des
freins à l'esprit de l'entreprise en Afrique, Alioune Sall parle de la
prédominance des systèmes lignagères comme mode de
production ayant comme conséquences « un caractère
commun : la minimisation du risque y est préférée
à la maximisation du profit ou de la productivité. La recherche
de la minimisation du risque inspire les décisions de migrer, elle
conduit surtout à investir dans les liens sociaux, à les
diversifier et à les privilégier par rapport à
l'accumulation du capital...Ainsi l'investissement dans le lien social
amène-t-il à donner aux solidarités intra et
intergénérationnelles un rôle clé dans la
société.48(*)» La conséquence de ce choix est que ces
systèmes de production minimisent autant que faire se peut
l'investissement physique et économique. La culture documentaire quant
à elle évoque les notions de gestion où règne le
souci de transparence et de communication des états financiers
pertinents, parfois une des conditions pour bénéficier d'un
crédit auprès des établissements de crédit.
Nous avons essayé de
parcourir un certains nombres de contraintes auxquelles sont exposés les
promoteurs d'entreprise dans notre environnement. Ces contraintes justifient
les limites d'entreprendre et de promouvoir de manière
générale l'esprit d'entreprise. Elles peuvent justifier aussi le
refuge du dynamisme entrepreneurial dans l'informel et dans les micros
entreprises.
Section 3 : L'impact d'auto
emploi sur l'autonomie financière des promoteurs
I. Constat sur la sortie de la
pauvreté par l'auto emploi
Selon une étude faite par la Banque Mondiale
intitulée « la parole est aux pauvres » montre que
(Creating Jobs : an overview, 2006), la vaste majorité de
population qui échappe de la pauvreté y arrive soit en
travaillant comme indépendant (start once own business),
environ 60% (homme comme femme), soit en travaillant dans une activité
existante (finding work in an existing firm), environ 50%. Cet
aperçu est livré par diagramme suivant :
Figure
n°8° : Commencer une activité est moyen principal de
sortir de la pauvreté
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun6.png)
Source: Doing business in 2006, P. 5. Voir aussi dans les
débats économiques du Cameroun, P.58.
Cette enquête a été menée
auprès de 60 000 hommes et femmes de 60 pays pauvres et a mis
l'accent sur le renforcement des moyens d'action de ces gens (pour qu'ils
puissent maîtriser les facteurs qui influent sur eux) et leur
sécurité (c'est- à -dire leur capacité de subvenir
durablement à leurs besoins). Nous l'avons déjà
souligné que l'activité créée par un promoteur lui
confère un statut d'employé. De la même manière le
promoteur tire de son activité l'essentiel de son revenu. Il va s'en
dire que la pérennité de l'activité est un moyen pour le
promoteur de conserver ce statut d'employé, mais aussi tous les
avantages qu'il retire de son activité. La pérennité se
comprend alors comme la durée pendant laquelle le promoteur se maintient
en tant que travailleur indépendant. Cette durée a un réel
impact sur l'autonomie financière du promoteur lorsqu'il n'avait pas
auparavant d'autres sources de revenu ou lorsqu'il dépendait de la
solidarité familiale ou étatique.
Dans la partie pratique, nous essayons de faire un
rapprochement entre la durée de vie des activités
créées par le FNE et l'évolution de
prélèvement des promoteurs (taux de variation annuelle du
salaire). De façon générale, la pauvreté comme
l'autonomie financière s'apprécie tant au niveau macro
économique (relation entre la performance macroéconomique et la
pauvreté) qu'au niveau micro économique (relation entre
performance de l'entreprise et la création de richesse). Au niveau macro
économique, la question est de savoir comment faire
bénéficier les populations pauvres des fruits de la croissance.
Sur le plan de la création d'activité, la réflexion est
identique : comment faire passer le promoteur d'un étant de
dépendance financière à un état d'autonomie
financière. Ou alors comment assurer durablement cette autonomie.
II. Le concept de la
pauvreté et sa mesure
La pauvreté a été le principal sujet
qu'ont traité les gouvernements rassemblés en Septembre 2000 au
Sommet du Millénaire.49(*) Ils se sont engagés en faveur de la
Déclaration du Millénaire. Le premier objectif de
développement pour le Millénaire est de réduire (de
moitié) l'extrême pauvreté et la faim d'ici à
201550(*) avec comme
principaux cibles la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à un dollar par jour et la population qui souffre de la
faim.
Le concept pauvreté est une notion multiforme. Il
revêt un caractère social, anthropologique, économique et
plus récemment Marie Thérèse MENGUE l'appréhendait
au niveau du langage de la société et « des expressions
qui décrivent la situation de pauvreté. »51(*) Face à
l'indisponibilité des informations sur d'autres formes de
pauvreté, des études économiques estiment que
« la dimension monétaire capte la plus importante
manifestation de la pauvreté52(*) » et se prête à une analyse
plus rigoureuse. D'une manière générale, la
pauvreté se mesure à travers l'évolution des indicateurs
macroéconomiques notamment le taux de réduction de la
pauvreté consécutifs à un taux de croissance
économique (élasticité). En reconnaissant la relation
entre la croissance économique et la réduction de la
pauvreté, ceux qui ont préparé pour les Nations Unies les
ODM estimaient que réduire de moitié la pauvreté en
Afrique pour 2015 requérait que les pays parviennent à une
croissance annuelle minimum moyenne de 7%.53(*)
La littérature distingue trois mesures
différentes pour caractériser la pauvreté dans un pays, un
groupe ou une société. Premièrement, l'incidence de la
pauvreté donne la proportion des personne qui sont pauvres,
c'est-à-dire ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, par
rapport à la population totale. L'intensité ou
profondeur de la pauvreté d'un groupe ou une population
donnée. Cette mesure est la différence relative entre ligne de
pauvreté et le revenu moyen du pauvre. La troisième mesure montre
la gravité de la pauvreté. Elle est calculée en
élevant au carré la distance entre le revenu effectif et la ligne
de pauvreté pour chaque ménage, Cette mesure donne plus de poids
aux ménages les plus pauvres. Ces trois mesures de la pauvreté
s'ajoute une autre, la mesure d'inégalité
représentée généralement par le coefficient de
Gini. Ce coefficient mesure la concentration dans la distribution des
revenus au sein d'une société. Une valeur proche de zéro
signifie que les revenus sont relativement également distribués
(peu d'inégalité). Les valeurs proches de 100 signifient une
forte inégalité ou une situation où les revenus sont
centrés entre les mains de quelques individus. Le coefficient de Gini
montre donc le niveau d'équité dans la distribution des
ressources au sein d'une société. Si une société
bénéficie de ressources accrues -par exemple résultant de
la croissance économique- cette mesure permet de prédire la part
de ces ressources qui ira réellement aux pauvres pour réduire le
niveau de pauvreté.
Pour bien comprendre la situation de la pauvreté dans
un pays ou un groupe déterminé, les quatre mesures
discutées ci- haut doivent être considérée ensemble.
Ces indices de pauvreté développés par Foster, Greer et
Thorbecke (1984)54(*)
-FGT- ont la forme générale suivante :
, avec i= 1, ..., q
Où
Z= ligne de pauvreté (Seuil de
pauvreté) ;
Ri= revenu/dépense de la ième personne ou
ménage pauvre
n= population totale
q= nombre de personne au-dessous de la ligne de
pauvreté
Le paramètre reflète
le degré d'aversion pour la pauvreté et peut prendre
différentes valeurs
*Si =0,
P0= p/N : Ceci mesure l'incidence
de la pauvreté qui est le pourcentage d'individus ou de ménages
ayant un revenu inférieur au seuil de pauvreté (Incidence de la
pauvreté).
*Si =1,
P1 évalue la profondeur de la
pauvreté, c'est-à-dire l'éloignement par rapport au seuil
de la pauvreté, Autrement dit, il s'agit de l'écart proportionnel
moyen du revenu par rapport à la ligne de pauvreté, cet
écart étant nul pour les non- pauvres.
Si =2,
P2 mesure la
sévérité de la pauvreté. Cette mesure est sensible
à l'inégalité parmi les pauvres.
III. Ligne de pauvreté
ou Seuil de pauvreté
Références
internationales :
La proportion de la population vivant avec moins de 1(2)
dollar par jour est le pourcentage de la population qui dispose de moins de
1,08 (2,16) dollars par jour au cours international de 1993. Le seuil de
pauvreté de 1 (2) dollar(s) par jour est défini en fonction de la
consommation ou de revenu par personne, y compris l'autoconsommation et les
revenus en nature. Il est calculé en parité de pourvoir d'achat
(PPA), c'est-à-dire en supposant qu'une somme donnée
achète la même quantité de biens dans tous les pays. En
d'autres termes, la composition s'appuie sur un dollar standardisé dont
le pouvoir d'achat est le même dans tous les pays.
La définition du seuil de pauvreté peut varier
dans les cas où les informations disponibles ne portent que sur les
lignes de pauvreté nationales basées notamment sur le
critère de revenu minimum requis.
Références camerounaises
Sur la base des besoins énergétiques que doit
couvrir par jour un adulte tel que recommandé par la FAO- 2400
Calories-, le seuil à atteindre pour quitter l'extrême
pauvreté est calculé à partir de la consommation
journalière minimale d'un repas constitué de la farine de
maïs, des arachides et du poisson maquereau. Les critères ayant
présidé au choix de ces denrées dépendent à
la fois des habitudes de consommation, de la présence effective de ces
produits sur l'ensemble du territoire et du rapport qualité -prix qui
est l'un des meilleurs sur la base des informations disponibles. D'après
les études du Centre National de Nutrition, en prenant en compte
l'apport énergétique de chaque aliment et la contrainte de 2400
calories, on détermine les quantités requises par jour et par
personne de 15 ans et plus : soit 516 g de farine de maïs, 129 g
d'arachide et 129 g d'arachide et 129 g de maquereau.
L'expérience montre en général que les
besoins sont satisfaits par ordre de priorité et que les ménages
pauvres consacrent la quasi-totalité de leur revenu à l'achat des
produits alimentaires. Pour cela, il est admis par ailleurs qu'un
supplément de revenu destiné aux besoins non alimentaires et
correspondant à ½ de la consommation alimentaire permet de se
démarquer légèrement du spectre de la pauvreté. Ce
qui signifie à peu près une répartition des coefficients
budgétaires de 67% pour la consommation alimentaire et 33% pour la
consommation non alimentaire. Ainsi le seuil de pauvreté est
calculé par la formule :
Dm=3/2x1/1000 x (XPx+YPy+ZPz) x365
Où X, Y et Z désignent respectivement les
quantités de farine de maïs, d'arachide et de maquereau : Px,
Py, Pz respectivement leurs prix sur le marché de Yaoundé. On
trouve un seuil de pauvreté de 148 000 FCFA (en 1996) par an pour un
adulte, Ce seuil de pauvreté a été évalué
à 232 547 FCFA en 200155(*), Pour les besoins de comparaison de la situation de
pauvreté entre 1996 et 2001, un nouveau seuil a été
estimé à 185 490 FCFA. Pour tenir compte des
disparités régionales des prix au niveau national, et avoir ainsi
à faire des comparaisons, une corrélation des revenus des
ménages par des délateurs régionaux sont faits.
Partant de ce critère d'évaluation de la
pauvreté aussi bien selon les références internationales
que camerounaise, les programmes d'aide au travail indépendant
destinés aux chômeurs doivent inclure les variables revenus des
promoteurs. Ce revenu (ou prélèvement du promoteur) mensuel ou
annuel doit être au dessus du seuil pour traduire la prise en compte du
facteur pauvreté par les programmes d'aide (représenté ici
par le FNE).
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS
Si les pouvoirs publics peuvent contribuer à
façonner le cadre général, défini par le
« contexte » et les
« compétences », pour élargir les
opportunités, l' « état d'esprit », en
revanche, relève de choix personnels, d'une vision, d'une
détermination et de la volonté de prendre des risques.
OCDE, 2000, P. 188.
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE D'AUTO EMPLOI DANS LA
PROVINCE DU CENTRE AU CAMEROUN
Section 1 : Présentation du Fonds National de
l'Emploi
I. Historique et création
du Fonds National de l'Emploi
La crise économique qui a frappé le Cameroun au
début de l'année 1986 a occasionné deux ans après,
en 1988, son entrée dans un Programme d'Ajustement Structurel (PAS).
Ce programme prescrit par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds
Monétaire International (FMI), tout en visant une réduction
importante des dépenses budgétaires publiques, a
entraîné l'arrêt progressif des projets d'investissement en
cours, une forte réduction du personnel de la fonction publique et a
impulsé un mouvement de privatisation. Il a profondément
affecté l'emploi, forçant le Cameroun à passer d'une
organisation où l'Etat était le principal pourvoyeur d'emplois
à celle où le secteur privé devait en assurer la
relève. Certains économistes56(*) parleront de la crise de
« fonctionnariabilité » et de
« salarisation. »
Le secteur privé étant trop peu
développé pour prendre en charge l'afflux de main-d'oeuvre
arrivant sur le marché du travail, l'on assiste au développement
du secteur informel et à une plus grande précarisation de
l'emploi. Selon un rapport du département de la Stratégie sur
l'emploi de l'OIT à Genève57(*), les coupes réalisées dans les emplois
de la fonction publique se seraient traduites par le licenciement de 60,000
fonctionnaires entre 1989 et 1997 et une chute drastique du taux de
salarisation, qui est passé de 63, 2% à 22,1% entre 1983 et 1993
dans le secteur de l'industrie et de 29,6% à 12,6% dans le secteur du
commerce.
C'est dans le but d'accompagner le PAS et dans une perspective
d'anticiper sur les effets néfastes attendus sur le marché de
l'emploi que le Gouvernement du Cameroun, en accord avec les bailleurs de
fonds, avait mis sur pied un volet « Dimension
sociale d'ajustement» dénommé DSA, avec une forte
priorité accordée à l'emploi, en prévision des
effets néfastes attendus sur le marché de l'emploi.
C'est dans cet environnement qu'est né, en 1990, le
Fonds National de l'Emploi (FNE), établissement public doté de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière.
II. Base juridique et siège
social du Fonds National de l'Emploi
Le FNE est régi par le décret n°90/805 du
27 avril 1990 qui le crée, fixe son organisation et son fonctionnement,
et la loi n°90/050 du 19 décembre 1990 modifiant la loi
n°77/10 du 13 juillet 1977 portant institution d'une contribution au
Crédit foncier et fixant la part de cette contribution destinée
au Fonds National de l'Emploi.
Dans son article 6 al, 2, la loi N°90/050 du 19
décembre 1990 prévoit un taux de prélèvement de la
contribution patronale au FNE à 1% de salaires bruts faisant ainsi de
cette contribution patronale le premier moyen de financement des
activités du FNE. Sont assujettis à cette contribution au FNE,
les employeurs des secteurs publics, para -publics et privés (article 3
al. 2).58(*)
Le Fonds National de l'Emploi a son siège social
à Yaoundé, dans le quartier FOUDA. Deux services relevant de
l'Agence du Centre (le Service Emploi Indépendant (SEI) et le Service
Formation (SF)) et certaines activités dépendant de la direction
générale (recherche informatique, programme spécial,
études) ont leurs bureaux dans un nouveau bâtiment à
proximité du Stade Omnisport.
III. Missions ou
compétences du Fonds National de l'Emploi
La mission générale du Fonds National de
l'Emploi est la promotion de l'emploi sur l'ensemble du territoire
camerounais. L'opérationnalisation de cette mission
générale se traduit par :
-l'accroissement des possibilités d'emploi à
travers des programmes et outils de développement d'emplois
(indépendants ou salariés) et l'intermédiation entre les
chercheurs d'emploi et les entreprises ;
-l'appui à la création de micro -entreprises
à travers la conception, le financement et le suivi des promoteurs des
projets générateurs de revenus (auto- création
d'emplois) ;
-la diffusion des informations sur les chercheurs d'emploi
à travers diverses publications et documentations ;
-l'insertion des jeunes diplômés et la
réinsertion des sans- emplois.
IV. Partenaires du Fonds National
de l'Emploi
A travers certains programmes d'appui et d'insertion, à
caractère social, le Fonds National de l'Emploi travaille en partenariat
avec certains ministères et organisations sociales notamment :
*Le Ministère de l'Enseignement
Supérieur (MINESUP) à travers le Programme d'Appui à
l'Insertion des Diplômés de l'Enseignement Supérieur
(PRAIDES) et visant l'insertion professionnelle des diplômés de
l'enseignement supérieur.
*Le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises,
de l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA) à travers le
programme visant la promotion d'auto emploi et de la micro- entreprise en
faveur des jeunes.
*Le Ministère des Affaires Sociales à
travers le Programme d'Appui à l'Insertion et à la
Réinsertion des Personnes Vulnérables (PAIRPEV) visant la lutte
contre l'exclusion et la pauvreté, par le biais de l'insertion
professionnelle de ces groupes.
*Le Cercle des Amis du Cameroun (CERAC) à
travers des programmes visant la promotion de très petits projets en
faveur des couches défavorisées.
*Le World University Services (WUS) et le
Zentralstelle Für Abeitsver Vittlung (ZAV) des organismes allemands
ayant signés en octobre 1998 une convention avec le FNE élaborant
le Programme d'Appui au Retour des Immigrés Camerounais
(PARIC).59(*) Ce programme
a pour but d'apporter une assistance à la réinsertion
socioprofessionnelle des Camerounais ayant étudié ou
travaillé à l'étranger.
*Les entreprises recevant des stagiaires
recommandés par le FNE:
Au sens du FNE, les entreprises sont considérées
comme les premiers offreurs d'emplois salariés. Conscient de ce qu'une
embauche supplémentaire peut causer comme charges aux entreprises, le
FNE a développé le Programme Emploi Diplômé (PED),
un programme de stage pré- emploi, basé sur le partage des frais
d'indemnité versés aux stagiaires par le FNE et l'entreprise. Ce
programme a fait l'objet d'un protocole d'accord entre le groupement inter-
patronal du Cameroun (GICAM) et le FNE dénommé
« Programme FNE-GICAM pour l'emploi des jeunes.» L'objectif
de ce programme est d'apporter aux jeunes diplômés sans
expérience professionnelle, une qualification en même temps qu'une
expérience pratique afin de faciliter leur insertion dans le circuit de
production. Les modalités financières portent sur le partage des
indemnités à concurrence de 50% entre le FNE et l'entreprise.
D'autres avantages du programme en faveur des entreprises sont
l'exonération des taxes sur les frais payés au stagiaire,
l'évaluation de candidat pendant une longue période (12 mois)
avant le recrutement effectif, la minimisation de coût d'embauche de
l'employé potentiel.
Modalités financières du programme :
Indemnité forfaitaire (50% FNE - 50%
Entreprise)
Titulaire d'une licence et plus 100 000 FCFA
Titulaire du BAC et plus 75 000 FCFA
Titulaire du BEPC, CAP et Probatoire 50 000 FCFA
Titulaire d'un diplôme inférieur au BEPC 25 000
FCFA
Indemnité de transport : 100%
Entreprise
Titulaire d'une licence et BAC 25 000 FCFA
Titulaire du BEPC, CAP et Probatoire 15 000 FCFA
Titulaire d'un diplôme inférieur au BEPC 10 000
FCFA
Outre le PED, le PARIC est aussi incitatif au recrutement
d'une main-d'oeuvre qualifiée en provenance de la diaspora à
l'avantage des entreprises. Le recrutement d'un candidat PARIC fait
bénéficier aux entreprises des équipements de travail et
aussi d'une main d'oeuvre hautement qualifié.
Section 2 : Stratégies de développement de
l'emploi par le FNE
I. Organigramme et fonctionnement
du Fonds National de l'Emploi
A. Les organes de gestion
1. Le Conseil d'Administration
(CA)
Le Conseil d'Administration est un organe
délibérant du FNE. Il comprend :
- un président nommé par décret;
- 12 membres représentant :
* Le Ministère de l'économie et des
finances60(*)
(2) ;
* Le Ministère de l'emploi, du travail et de la
prévoyance (1) ;
* Le Ministère du développement industriel et
commercial (1) ;
* Le Ministère de la Condition Féminine
(1) ;
* La Chambre de commerce, d'industrie et des mines
(1) ;
* Le groupement des employeurs (3) ;
* Les organisations syndicales des travailleurs (3),
Le conseil d'administration veille à l'accomplissement
des missions assignées au Fonds et pour ce faire :
- il fixe les objectifs et approuve les activités et
les programmes du Fonds ;
- il approuve les accords passés avec I'Etat ou tout
autre partenaire ;
- il vote le budget et approuve les comptes et bilans
prévisionnels ;
- il approuve et modifie, en cas de besoin, son organisation
et sa gestion interne ;
- il examine et adopte son organigramme sur proposition du
Directeur Général ;
- il examine et adopte le statut du personnel, ainsi que le
régime de rémunération et des avantages de celui-ci ;
- il approuve le règlement intérieur du Fonds
;
- il commet les audits et approuve les états financiers
annuels ;
- il nomme et démet de leurs fonctions sur proposition
du directeur général, les chefs de division et les chefs des
agences extérieures ;
- il examine et approuve les rapports d'activités et de
contrôle,
-il accepte tous dons, legs et subventions.
Le Conseil peut déléguer certaines de ses
attributions au Directeur Général.
2. La Direction
Générale
La Direction Générale est assuré par un
Directeur Général (DG). Il représente le FNE dans ses
rapports avec les tiers. Le DG est également chargé de la mise en
oeuvre de la politique générale du FNE telle que définie
par le Conseil d'Administration.
En matière de création d'activités
d'auto- emplois faisant objet de notre étude, le Directeur
Général préside le comité de crédit
qui détermine, en fin de compte, les projets à financer par le
FNE. Le comité de crédit se réuni de façon
irrégulière et dépend, le plus souvent de la
disponibilité de fonds.
B. Structures
opérationnelles
1. Les Agences
Afin de couvrir les besoins d'emplois exprimés sur tout
le territoire national, le FNE est structurée en agences. Il existe
aujourd'hui sept agences notamment :
Agence Centrale dont le siège est à
Yaoundé
Agence du Littoral à Douala
Agence du Grand Nord à Maroua
Agence de l'Est à Bertoua
Agence du Sud à Ebolowa
Agence du Sud-Ouest à Limbé
Agence de l'Ouest à Bafousam
Chaque agence est dirigée par un directeur d'agence qui
a la charge de mettre en oeuvre les objectifs définis par la Direction
Générale. En matière d'activités à financer,
le Directeur d'Agence préside le Comité de
présélection qui détermine les projets à
présenter au Comité de crédit. Contrairement au
Comité de crédit, le comité de présélection
se réunit de façon régulière (par trimestre).
Dans le cadre de cette étude nous nous limiterons
à la présentation de l'agence centrale et spécialement de
son Service Emploi Indépendant (SEI) où nous avons
effectué notre stage académique du 1er juin au le
1er septembre 2007. Ainsi l'Agence Centrale est dirigée
par le Directeur de l'Agence centrale et comprend des services qui à
leur tour ont comme dirigeants des chefs services. Il existe des services
d'ordre général (Service administratif et comptable, Service
Contrôle et Audit de Gestion) et ceux ayant trait à la promotion
de l'emploi (Service Intermédiation, Service Emploi Indépendant
et Service Formation).61(*) Nous nous limiterons à la présentation
des services ayant trait à la promotion de l'emploi qui est l'objet
principal du Fonds National de l'Emploi.
II. Les services ayant trait
à la promotion de l'emploi
A. Le Service Intermédiation
(SIM) est la porte d'entrée du Fonds National de
l'Emploi. Le SIM met à la disposition du chercheur d'emploi :
*Une section Accueil et Orientation chargée
d'accueillir, d'enregistrer et d'orienter les chercheurs d'emplois vers
des Conseillers emplois (CE/SIM) qui, lors des entretiens, permettent
d'orienter les chercheurs d'emplois soit vers un emploi salarié
(orientation vers un conseiller emploi pour le suivi), soit vers le service
formation (si le candidat n'est pas suffisamment outillé pour affronter
le marché de l'emploi), soit vers le service emploi indépendant
(si le candidat révèle des aptitudes entreprenariales);
*Une section bureau cadre. Cette section est composée
des Conseillers. Ceux-ci accueillent et orientes des chercheurs d'emplois
salariés ;
*Une section Relation et traitement des offres d'emplois
permettant de chercher et de saisir des opportunités d'emplois pour les
chercheurs.
B. Le Service Formation (SF)
prend la relève du SIM et organise des formations pour les chercheurs
d'emploi dans le but de rendre adéquat la formation et l'emploi. Les
candidats orientés vers le SF sont généralement ceux
n'ayant aucune formation ou ceux ayant eu une formation générale,
mais qui ne réussissent à trouver un emploi. L'objectif ici est
d'apporter un appui à la qualification et à la requalification
des chercheurs d'emploi. La formation peut être sur le tas (formation
d'un métier dans des ateliers) ou une formation formelle (dans un
domaine scientifique).
C. Le Service Emploi
Indépendant (SEI): De la même manière
que le SF, le SEI prend la relève du SIM et accueille des promoteurs
potentiels des projets (activités d'auto emploi). Le SEI met à la
disposition des promoteurs :
*Un Agent administratif des projets (ADP),
chargé de réceptionner, d'enregistrer et d'archiver les dossiers
du promoteur recommandé par le SIM. En plus de l'ADP, le SEI met
à la disposition des promoteurs ;
*Une section montage et évaluation des projets
comprennent des Conseillers emploi (CE/SEI) aux qualifications variées
(l'image de secteurs d'activités) chargés d'examiner
l'idée de projet et d'assister le promoteur au montage du plan d'affaire
et à la préparation des projets éligibles au Comité
de présélection (projet rentable et finançable). Une fois
qu'un projet obtient l'accord de financement (par le comité de
crédit), le CE/SEI se charge de l'installation, du suivi, de
l'encadrement et de l'évaluation de l'activité. Le suivi
démarre avec les premiers décaissements de fonds du FNE. Les
Conseillers chargés du suivi aident les promoteurs à mettre en
place une bonne organisation commerciale, administrative, financière et
comptable et à s'acquitter des contraintes fiscales et
réglementaires.
L'emploi indépendant est un des types d'emplois
possibles dont peut bénéficier un chercheur d'emploi.
L'orientation au service intermédiation (SIM) a permis de distinguer des
chercheurs d'emploi aptes aux emplois salariés et ceux qui, ayant des
potentialités d'entrepreneurs, seraient aptes à s'auto -employer
ou à se lancer à leur propre compte. Un test
d'entrepreneuriat62(*) a
été soumis à ces candidats lors de l'entretien avec leurs
conseillers emploi au SIM. C'est cette catégorie qui portera le nom de
promoteurs d'activité ou de projets, qui sera orientée vers le
Service Emploi Indépendant (SEI). Le SEI prend la relève du SIM
afin d'amener le promoteur « potentiel » à des
études de faisabilité et au financement de son activité
par le Fonds National de l'Emploi. Pour cela, il met à la disposition du
promoteur des analystes et évaluateurs des projets qui comme pour le SIM
ont qualité de Conseiller Emploi (CE). Le conseiller emploi63(*) examine l'idée de
projet et organise avec les promoteurs des séances de montage du plan
d'affaire.
Après le test d'entrepreneuriat qui
révèle chez certains chercheurs d'emploi des aptitudes à
entreprendre. Trois cas de figure sont possibles :
-le candidat peut avoir un projet à étude de
faisabilité satisfaisante ;
-il peut avoir un projet à étude de
faisabilité nécessitant une reconfiguration ;
-il peut être sans idée de projet
précise.
C'est grâce aux séances d'entretien avec son
nouveau Conseiller Emploi que le promoteur aboutit à un projet
précis et à un plan d'affaire qui tient compte de la
représentation du projet dans son environnement et des conditions de
marché avant son financement et son lancement effectif.
Le FNE intervient tant en milieu urbain que rural dans:
-les activités de production ;
-les prestations de services ;
-Les activités de distribution.
Sont exclues des programmes du FNE:
-L'importation et vente directe des produits ;
-Les activités de transport ;
-Les activités culturelles.
Le FNE distingue deux types d'activités :
-l'auto- emploi : Activité ne donnant du
travail qu'à son promoteur ;
-le micro- projet : Activité
générant au moins deux emplois directs et stables.
III. Traitement des emplois
indépendants au FNE
A. Conditions de financement des activités
au FNE
Les conditions de financement des activités sont
résumées dans le tableau suivant selon qu'il s'agisse
d'activité ne générant que l'emploi de son promoteur ou de
microprojets64(*) :
Tableau
n°8° : Conditions de financement des activités d'auto-
emploi au FNE
Conditions
|
Auto- emploi
|
Micro- projets
|
Coût maximum du projet
|
5 000 000 FCFA
|
20 000 000 FCFA
|
Apport personnel
(Numéraire ou Nature)
|
20%
|
20%
|
Durée maximum du crédit
|
3 ans
|
5 ans
|
Intérêt sur le crédit
|
8%
|
15%
|
Différé accordé suivant
l'activité
|
3 à 6 mois
|
3 à 12 mois
|
Garanties demandées (obligatoires)
|
-Assurance vie du promoteur
-Assurance incendie (suivant l'activité)
-Nantissement des équipements
-Caution morale et solidaire
-Attestation de propriété (projet agricole)
|
-Assurance vie du promoteur
-Assurance incendie (suivant l'activité)
-Nantissement des équipements
-Hypothèque
|
Garanties demandées (facultatives)
|
-Titre foncier
-Hypothèque
-Compte à terme, etc.
|
-Compte à terme, etc.
-Aval
-Etc.
|
Source : site Internet du Fonds National de
l'Emploi :
www.fnecm.org
Le FNE finance les activités à hauteur de 80% du
coût total du projet. L'apport personnel peut être en nature et ou
en numéraire.
Le remboursement de l'emprunt se fait selon la logique des
mathématiques financières et il se fait en mensualités
constantes (les mensualités étant faites d'une partie du
principal et de l'intérêt de la période).
Le différé est une période
s'écoulant entre le financement et le premier remboursement. Il est
variable selon l'activité et tient compte du moment où
l'activité commence à générer des revenus (comme
par exemple les activités agricoles tiennent compte des périodes
des récoltes).
Les garanties constituent une éducation à la
culture du crédit et a pour but de décourager des comportements
opportunistes ou des détournements de projet par le promoteur.
L'assurance vie du promoteur est délivrée par une des
sociétés d'assurance à hauteur du montant du
crédit. La caution morale et solidaire est au bénéficie du
promoteur dont le salaire mensuel constitue le double des traites qu'aura
à verser périodiquement un promoteur. Le nantissement des
équipements permet au FNE de rester propriétaire des
équipements jusqu'à l'extinction définitive du
prêt.
B. Procédure de traitement des promoteurs
de projet au FNE
Schéma de traitement des promoteurs de projet au
FNE (au SEI)
Procédures Services SEI/
FNE
1. Accueil et enregistrement Agent administratif des
projets
2. Affectation du Promoteur au Conseiller Emplois Chef
Service SEI
3. Examen de l'idée de projet et assistance au
montage du plan d'affaire Conseiller
Emploi/SEI
4. Présélection des projets Comité de
présélection (ADAC)
Comité de crédit (DG)
5. Formation en gestion des petites unités Service
formation
6. Financement Comptabilité
7. Installation, Suivi et encadrement Conseiller Emploi
/SEI
8. Evaluation Conseiller Emploi/SEI
Toutes ces étapes interviendront, d'une manière
ou d'une autre, dans l'interprétation des données de notre
étude. Nous cherchons à percevoir les facteurs qui
influenceraient un promoteur à se maintenir en tant que travailleur
indépendant (auto employé). Ces facteurs relèvent du
promoteur lui-même, d'autres du Fonds National de l'Emploi et d'autres
encore de l'environnement économique dans lequel s'insère
l'activité. Les facteurs qui influenceraient positivement la
prospérité de l'activité d'auto emploi attireront
l'attention du FNE. Son amélioration permettra un engagement en faveur
d'auto emploi. Il en est de même pour les facteurs influençant
négativement la prospérité de l'activité. Cette
prospérité s'apprécie à travers l'existence de
l'activité, la durée de vie et sa pérennité ou son
taux de survie. Deux étapes de la procédure interviendront dans
les données : l'étape de montage du plan d'affaire (montage
de projet) et la durée entre la fin de montage de plan d'affaire et le
premier remboursement65(*), l'installation effective du promoteur et le premier
remboursement. Les deux durées sont déterminantes pour la
pérennité de l'activité économique
créée.
Les séances de montage et d'évaluation de
projet sont une poursuite du test d'entrepreneuriat qu'a
déjà connu le promoteur au sein du Service Intermédiation
(SIM). Le conseil fait partie de ces séances de montage du plan
d'affaire. Ce sont aussi des séances de formation aux stratégies
d'implantation d'une activité dans un environnement parfois et
très souvent concurrentiel. C'est également une étape
d'évaluation du sérieux du promoteur. Nous déterminerons
une variable « Ténacité du promoteur » pour
apprécier la persévérance du promoteur aux rendez-vous
fixés par son Conseiller- Emploi (CE/SEI). Nous ferons abstraction des
méthodes de travail et de qualification des Conseillers66(*), à cause la
difficulté que pose leur appréciation quantitative, bien que cela
puisse aussi avoir un impact sur la qualité de montage du projet et
partant de la pérennité de l'activité. La variable
« Ténacité » prend pour valeur « la
durée en nombre de mois du montage du plan d'affaire. » Plus
longue serait cette durée, plus le promoteur aura le temps de prendre en
compte et de s'approprier son projet, de saisir au préalable les tenants
et les aboutissants de l'activité nouvellement créée, et
de concevoir des stratégies d'adaptation à l'environnement
(fixation d'un prix concurrentiel, fixation d'une prestation optimale,
détermination de la demande, détermination des partenaires et
détermination du niveau de rémunération de manière
à ne pas nuire à l'activité et aussi à vivre
décemment de cette même activité).
La durée entre la fin du montage de projet et le
premier remboursement est aussi déterminante pour la
réussite ou l'échec d'une activité. Les études
économiques faites pendant le montage du projet évaluent dans
l'espace et dans le temps. Le financement intervenant au moment opportun et
l'activité s'installant dans un environnement considéré
dans le plan d'affaire, les choses restant égales par ailleurs,
concourent au succès de l'activité. Un retard dans le financement
peut compromettre le succès du projet. Nous déterminerons une
variable « Patience » ou « Attente »
pour qualifier cette durée entre la fin du montage du plan d'affaire et
la date effective du premier remboursement. L'attente peut être longue ou
courte.
IV. Les autres outils de
développement de l'emploi et autres programmes
I. Le Programme d'Appui au Développement
des Emplois Ruraux (PADER)
En plus des programmes entrant dans le cadre de partenariat
avec des organisations tant étatiques que privées, le Fonds
National de l'Emploi a lancé en 1993 le PADER avec pour objectif
principal la promotion de l'emploi rural et la lutte contre la pauvreté.
Ce programme consiste à apporter aux bénéficiaires la
formation aux méthodes modernes d'exploitation des moyens
matériels et financiers ainsi qu'un appui à la gestion et
à la vente des produits. Prenant comme cible les groupes
organisés et les jeunes sans activités ou sous-employés de
l'espace rural et péri- urbain, le PADER se propose d'aider les
bénéficiaires à améliorer leur niveau de vie et
à s'organiser en groupement reconnu, en identifiant et en
sélectionnant un programme et un terrain d'activité
adaptés aux habitudes des populations concernées, aux besoins du
marché et aux orientations stratégiques de développement.
Le Fonds National de l'Emploi finance le coût du projet à hauteur
de 80% des besoins du paysan à un taux de 8%, ce dernier prenant en
charge autant les travaux de préparation que ceux d'entretien et de
récolte. Les résultats positifs du PADER sont nombreux. Le
programme a ainsi permis :
-la relance de la culture du riz dans certaines
régions ;
-la création et le renforcement des organisations de
paysans (groupement d'initiative commune ou GIC et groupement
d'intérêt économique ou GIE) ;
-le lancement d'un programme « haricot -
sec », qui a nécessité un investissement de 27 millions
de FCFA pour un chiffre d'affaires de 190 millions de FCFA ;
-la formation, selon des chiffres de 2003, de 8 286
femmes rurales, l'amélioration de leurs méthodes de production et
l'obtention des financements demandés ;
-le financement de 8 714 unités de production pour un
coût moyen par unité de 112 458 FCFA et un montant de
financement par personne de 195 958 FCFA.
B. Les autres programmes et mesures
spécifiques
*Orientation Professionnelle en Milieu Public (OPP).
C'est un programme d'information sur la recherche d'emploi mis à la
disposition du public, notamment des jeunes, à travers des espaces
d'affichage dans les lieux publics (sous -préfectures, mairies,
chefferies, etc.).
*Les Techniques de Recherche d'Emploi (TRE),
organisées sous forme de séminaires. Ces séances ont pour
objectif de permettre aux chercheurs d'emploi de prendre conscience du
rôle central qu'ils doivent jouer quant à leur insertion, et
d'adopter ainsi une démarche dynamique et rationnelle dans leur
activité de recherche d'emploi.
*Le Pacte National pour l'Emploi des Jeunes (PANEJ)
basé à la fois sur une approche économique (exigence de
productivité) et sur une approche de cohésion et de
solidarité nationales (l'esprit citoyen des entreprises) ; il vise
à donner une chance aux jeunes d'acquérir un métier et
d'accroître ainsi leur chance d'insertion professionnelle, tout en
bénéficiant d'un revenu.
*L'Urban Special Employement Program (USEP). Ce
programme vise la création des emplois de proximité dans les
villes de Yaoundé et de Douala (et plus tard dans d'autres grande
villes) tout en contribuant à l'assainissement et à
l'amélioration du cadre de vie publique de ces villes.
*Le Programme Retraite Emploi Jeune (PREJ) vise
l'insertion en entreprise de jeunes diplômés, en remplacement des
personnels appelées à faire valoir leurs droits de retraite, ou
des personnes qui directement ou indirectement doivent laisser leur poste pour
remplacer ces retraités ; et ceci dans le respect de la politique
de gestion des ressources humaines de l'entreprise.
*Les Mesures d'Appui à l'Insertion des
Handicapés (MAIH) sont basées sur une approche de
solidarité nationale et comptent sur l'esprit citoyen des entreprises,
pour donner une chance à cette couche la population vulnérable
que sont les handicapés, de s'insérer dans la vie
professionnelle.
V. Bilan des
réalisations
Selon le cumul des réalisations établi au 30
septembre 200667(*), le
FNE porte à son actif
-le placement de 92 601 chercheurs d'emplois en emplois
salariés sur 236 285 enregistrés ;
-La formation de plus de 50 000 personnes (soit 9 488 en
formation formelle et 40 542 en formation sur le tas) ;
-la création de 26 828 micro- projets (2 881 en
auto emploi individuel et 23 947 en auto emplois groupés) ayant
généré plus de 40 000 emplois
Au total, on note une insertion de 139 197 chercheurs
d'emplois.
*Résultat du PED:
Le programme Emploi Diplômés (PED) connaît
un grand engouement de la part des entreprises, qui ont déjà
recruté 1 128 stagiaires. On note un taux de satisfaction de 60 à
70% des jeunes placés en stage et qui sont embauchés par
l'entreprise qui les a accueillis.
*Résultats du " PADER " au 31 mars 2006
Nombre de programmes
|
168
|
Nombre de candidats financés
|
23 235
|
Hommes
|
12 006
|
Femmes
|
11 229
|
Coût total des programmes
|
3 162 463 000 FCFA
|
Formation
|
1 422 094 000 FCFA
|
Installation en auto -emploi
|
1 740 369 000 FCFA
|
Coût moyen de formation par personne
|
61 205 FCFA
|
Coût moyen de financement par personne
|
74 903 FCFA
|
Revenus générés
|
17 267 154,000 FCFA
|
Nombre d'emplois créés
|
33 285
|
CHAPITRE VI : EVALUATION DE
L'IMPACT DE L'AUTO EMPLOI
Section 1: Les données sur les promoteurs et leur
analyse
I. Les hypothèses
d'analyse sur les activités d'auto emploi
Partant de la préoccupation cherchant à savoir
ce qui motiverait le promoteur à se maintenir en tant
qu'indépendant, il y a lieu d'émettre des hypothèses. Il
s'ensuit que la seule façon est les avantages que le promoteur retire de
son activité, les conditions de vie et de survie de l'activité,
sans lesquelles le statut d'emploi lui serait ôté. Nous
émettons ainsi deux hypothèses.
Hypothèse 1 : La
réussite d'une activité d'auto emploi que l'on exprime par la
pérennité est la résultante des plusieurs facteurs. Elle
est relative au promoteur, aux moyens financiers investis dans
l'activité, aux stratégies de départ mises en place par le
promoteur et son conseiller, à la localisation du projet et à
l'occasion d'affaires saisie par le promoteur.
Hypothèse 2 :
Les activités pérennes ont un réel
impact sur la pauvreté et l'insertion professionnelle de leur promoteur.
En effet, étant donné la situation de départ des
promoteurs caractérisée par le chômage et l'insuffisance
des moyens d'entreprendre, la survie de l'activité se traduit par une
occupation effective du promoteur et son autonomie financière.
Ces hypothèses peuvent être
modélisées de la manière suivante :
Figure n°9 :
Modélisation des hypothèses de recherche
Promoteur/créateur
PERFORMANCE
(PERENNITE)
Capacité et ressources
Stratégies
Occasion d'affaires
PAUVRETE
CHOMAGE
Localisation
Localisation
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun12.png)
Source: Auteur, Adapté de G. Chandler et S. Hanks,
« Market attractiveness, resource- based capabilities, venture
strategies, and venture performance », Journal of Business Venturing,
vol, 9, 1994, p. 331 - 349.
II. Fondement théorique
des hypothèses sur la performance et l'impact d'activités
La performance est une condition nécessaire, un
critère d'évaluation de la destinée des activités
nouvellement créées. Quand une activité a existé
pendant un certain temps, cela induit l'efficacité de la politique de la
création d'activité, mais également le sérieux de
son promoteur. Cependant, le succès d'une activité tout comme son
échec sont la résultante de plusieurs facteurs. Certains facteurs
sont exogènes et ont un réel impact sur l'activité
créée, la branche ou le secteur d'activité. D'autres
facteurs sont endogènes et sont très déterminants pour la
viabilité du projet. Il s'agit des caractéristiques
sociodémographiques de son promoteur, des moyens mis en oeuvre pour
entreprendre, des décisions prises par ledit promoteur, etc.
Partant de ce constat, nous ne pouvons cerner l'impact de la
création d'activité d'auto emploi sur la pauvreté
monétaire et l'insertion professionnelle de son promoteur sans
apprécier au préalable la pérennité de
l'activité elle-même. Toutes choses égales par ailleurs,
les activités n'ayant pas survécu n'ont pas d'impact sur le
niveau de pauvreté ou d'enrichissement de son promoteur. L'aspect
« durée » est aussi déterminant. L'objectif
d'activité d'auto emploi est le statut d'emploi permanent
qu'elle confère à son promoteur. Après un test statistique
cherchant à vérifier la première hypothèse et
à grouper les déterminants de la pérennité des
activités créées par le FNE, il nous revient de
vérifier également la deuxième hypothèse au moyen
du même test statistique et des variables d'emplois et de la
pauvreté.
Fondement théorique de l'hypothèse
1
La performance est un concept multiforme et est
évoquée dès qu'une certaine période de temps s'est
écoulée à partir de l'installation du promoteur. Alors que
la performance commerciale prend en compte le chiffre d'affaires
généré par l'activité ou la part de marché,
la performance économique et financière tient plutôt compte
du niveau d'autonomie financière de l'activité, de l'endettement,
de la réalisation des objectifs, etc. La performance sociale quant
à elle s'apprécie au moyen du taux de formation et du taux de
mobilité du personnel issu d'une entreprise (ou activité). La
performance technique quant à elle, vise le coût et la
qualité du produit.
En création d'entreprise et pour le cas nous
concernant, c'est- à -dire, la création d'activités, les
deux dimensions les plus utilisées de la performance sont la
pérennité et la croissance (Verstraete T. et Saporta B.,
2003). L'idée sous-jacente à l'utilisation de la
pérennité comme critère de performance est le constat
qu'une entreprise (activité) nouvelle qui a survécu un certain
temps a fait ses preuves, a montré qu'elle a été capable
de surmonter les difficultés inhérentes à la
période du démarrage ; ou, bien, si l'on s'inspire de la
théorie des conventions, qu'elle a réussi à faire admettre
à son environnement le registre qu'elle proposait.
Deux approches interviennent quant à la
considération de la pérennité : l'approche
française (selon le système statistique français) et
l'approche américaine tirée des recherches statiques de Paul
Raynolds68(*) et de son
équipe sur le processus entrepreneurial américain. Le
système statistique français opère une distinction entre
les taux de pérennité (anciens taux de survie), relatifs à
l'individu qui a créé l'activité (l'entreprise) et les
taux de continuité, relatifs à l'entreprise qu'il dirige. Si
l'entreprise est revendue ou cédée au cours de la période
d'étude, cela sera considéré comme une cessation
d'activité au niveau du calcul des taux de pérennité, mais
il n'est sera pas de même s'agissant des taux de continuité. Dans
les études américaines, c'est généralement le point
de vue de l'entreprise qui est retenu, et une entreprise revendue ou
cédée est considérée comme toujours en vie.
En ce qui concerne la croissance, deuxième dimension de
la performance, on constate un consensus plus large sur la signification et la
portée du concept.
Fondement de l'hypothèse 2 (Voir chapitre
précédent)
Comme nous l'avons déjà écrit au chapitre
deuxième, la pérennité permet de saisir le moment pendant
lequel le promoteur maintien son statut d'emploi. D'après plusieurs
littératures, la meilleure manière de réduire la
pauvreté est la création de l'emploi. A travers l'emploi, le
promoteur trouve des rémunérations lui permettant d'assurer le
minimum pour vivre. C'est le constat qu'a fait la Banque Mondiale en
redécouvrant que c'est par la création d'emplois que l'on lutte
réellement et fondamentalement contre le chômage, la
misère, l'exclusion sociale et la pauvreté. (Voir Figure
n°6, au chapitre 2). Il s'agit ici de voir pour le cas du FNE comment la
pérennité de l'activité est influencée par les
emplois créés et comment elle est influencée par le taux
de variation de salaire du promoteur. Puisqu'une prise de conscience de la
dimension de pauvreté existe au FNE, c'est -à- dire, la fixation
de montant de prélèvements du promoteur tient compte de la ligne
de pauvreté au Cameroun, il y a lieu d'affirmer que, toutes choses
égales par ailleurs, les activités pérennes permettent de
conserver le statut d'employé du promoteur et lui procure un revenu de
façon durable.
III. Evaluation de la performance
des activités d'auto emploi
L'entreprise est une entité complexe. Ce qui
suggère diverses manières d'évaluer sa performance. Ainsi,
l'évaluation de la performance sera différente selon les points
de vue adoptés et l'objectif visé, Saporta Bernard et Thierry
Verstraete69(*) proposent
différents scénarios permettant d'évaluer la performance
d'une entreprise ou d'une activité. D'abord, il faut faire la part des
choses. L'étude sur la performance doit-elle concerner les
différentes parties prenantes à l'activité
(côté partie prenante), c'est-à-dire, l'entrepreneur et/ou
la société, ou alors l'activité elle-même
(côté activité) ?
A.
L'évaluation de la performance du côté des
différentes parties prenantes à l'activité.
Dans ce cas, l'évaluation de la performance des
activités existantes passe généralement par un examen de
ses comptes, lesquels sont censées attester de la bonne santé ou
de ses risques de défaillance. Cet examen suffit à rendre le
verdict qu'une bonne appréciation à cet égard est un motif
de satisfaction pour l'ensemble des parties prenantes. Deux catégories
de parties prenantes, le promoteur et la société qui l'entoure,
sont privilégiées tour à tour afin de montrer que la
convergence de leurs intérêts avec ceux de l'activité peut
parfois poser problème.
1. Du point de vue du promoteur, on
fait l'hypothèse selon laquelle la satisfaction de l'entrepreneur
augmente avec les résultats (survie, développement) de son
affaire. Mais cette hypothèse n'est pas toujours vérifiée,
lorsque les raisons premières de création d'activité ne
sont pas monétaires. On fait valoir que l'expérience acquise
pendant la période de travail indépendant rehaussera les
compétences globales du particulier en plus d'accroître les
possibilités qu'il mette en valeur ses compétences et de lui
procurer une certaine faculté d'adaptation qui lui sera
bénéfique lorsqu'il s'engagera dans d'autres avenues sur le
marché du travail (Aronson, 1991). La documentation sur le marché
du travail traite souvent de l'effet de «cicatrisation» ou du capital
humain négatif. Lorsqu'un travailleur demeure sans emploi pendant de
longues périodes (ou qu'il occupe des emplois sur le marché du
travail secondaire), il arrive qu'il acquière un capital humain
négatif qui se traduit par une mauvaise attitude et de piètres
habitudes de travail ainsi que par l'érosion de ses compétences.
Le fait d'occuper un emploi et le travail indépendant
bénéficie aux travailleurs en maintenant leur statut au sein de
la population active (Orser, 1994). « Le souci de créer son
propre emploi, les besoins d'accomplissement personnel, d'autonomie, sont
beaucoup plus souvent placés en tête des préoccupations des
créateurs. Dans ces conditions, la réussite de l'entreprise ne
coïncide pas automatiquement avec le projet de vie du promoteur, et on
obtient une combinaison de la réussite ou de l'échec en fonction
des points de vue de l'individu et de l'activité
créée, » (Vestraete, T, et Saporta, 2006, P, 185).
2. Du point de vue de la
société, il faut établir un bilan sur le
plan social, surtout en ce moment où les questions sur l'environnement
sont à l'ordre du jour. Il suffirait alors de chercher à savoir
si une création d'activité réussie est toujours
bénéfique sur le plan sociétal et en sens inverse, si les
échecs sont automatiquement synonymes de dommages pour l'environnement
plus ou moins immédiat du promoteur. P. Davidsson70(*) distingue à cet effet
deux catégories des promoteurs : la catégorie
« perdants » ou « héros », et la
catégorie « catalyseur » ou
« spoliateur » mesurant une réussite ou un
échec sur le double plan économique et social. La première
catégorie permet de relativiser la notion d'échec en
création d'activité. Des activités nouvelles peuvent voir
leur destin sanctionné par le marché (ou la concurrence), faire
subir d'importantes pénalités à leur promoteurs, sans que
pour tant leur contribution soit jugée comme négative du point de
vue de l'intérêt général. Ainsi, les
« perdants » peuvent jouer un rôle important
dès lors qu'ils permettent l'émergence de nouvelles industries ou
d'autres activités génératrices de bien-être, de
sécurité et de santé pour une grande partie de la
population. La deuxième catégorie considère
l'entrepreneuriat comme « création -destruction » se
basant sur les créations de simple reproduction, sans contenu
réellement innovant, mais lancées avec d'importants moyens,
souvent avec le soutien de grands groupes, comme c'est le cas dans la grande
distribution. Le résultat de ces nouvelles implantations est une
aggravation de la pression concurrentielle sur les entreprises existantes, qui
se voient forcées de se retirer du marché, non sans provoquer au
passage des coûts sociaux importants.
B.
L'évaluation de la performance du côté de
l'activité.
Cette évaluation peut se faire soit au cas par cas en
prenant isolement une activité donnée, soit en tenant compte
d'une population d'activité créée.
1. Dans le cas de
l'évaluation d'une seule activité,
l'opération se rapproche d'un diagnostic classique d'entreprises
existantes, dans la mesure où l'examen des documents financiers nous
renseigne sur l'essentiel, à savoir la dimension économique de la
performance. Le compte de résultats, à la fin de la
troisième année d'exercice, fournit le chiffre d'affaires et
l'ensemble des soldes intermédiaires de gestion qui débouchent
sur l'estimation du résultat net, réponse à un certain
nombre d'interrogations fondamentales : la rentabilité obtenue, en
valeur absolue ou rapportée à certaines valeurs du compte de
résultante ou du bilan, est-elle satisfaisante ? Il s'agit de faire
un examen du degré de conformité des résultats obtenus par
rapport aux objectifs du business plan (plan d'affaires). Le plan d'affaire
contient dans sa partie des comptes prévisionnels de l'entreprise
future, l'expression chiffrée des ambitions du créateur
et des moyens qu'il entend mettre en oeuvre pour les accomplir. Ces
comptes étant normalement établis sur une période de trois
ans, on dispose ainsi d'une base de référence pour juger de la
performance accomplie à l'expiration de cette période.
2. Dans le cas de la
considération d'une population d'activités
créées, il s'agit d'évaluer la performance
d'un ensemble d'activité à partir de sources statistiques ou de
résultats d'enquêtes. Ce type d'étude est
généralement à visée statistique, avec le souci de
comparer les initiatives entre elles, de savoir quelles sont celles qui sont
plus performantes que d'autres, et si possible pour quelles raisons elles le
sont.
Notre étude portant sur une population
d'activités et de promoteurs du Fonds National de l'Emploi (Agence
Centrale) entre 1996 et 2005, nous envisageons la dernière conception de
l'évaluation afin d'apprécier l'efficacité de la promotion
d'emplois à travers la création d'activité et certains
déterminants (indicateurs) qui conditionnent le succès ou
l'échec des activités.
C.
Mesure de la Pérennité des activités d'auto emploi
Saporta B, et Verstaete T, proposent deux manières de
mesurer la pérennité avant de procéder aux analyses de
régression :
-d'un point de vue statistique, la pérennité,
sur un échantillon de créations d'activité, est
mesurée sous la forme d'une variable nominale, c'est-à-dire, une
variable d'état, qui ne prend alors que deux modalités
(entreprises encore en vie ou non, codées 1 ou 0 si l'on souhaite
effectuer des analyses de régression pour expliquer cette variable
nominale) ;
-mais une autre possibilité est offerte, toujours
à propos d'un échantillon d'activités créées
à la même date. On peut, si les informations disponibles le
permettent, comptabiliser pour chacune des créations leur
durée de vie, et considérer cette durée comme un
indicateur numérique de pérennité, sous la forme d'une
variable mesurée à l'aide d'une échelle de proportion (une
entreprise ayant survécu quatre ans a une pérennité deux
fois plus élevée que celle qui n'a survécu que deux ans,
etc.).
Les analyses de régression sont ensuite
effectuées sur cette variable numérique. Nous
déterminerons deux variables dont la combinaison nous permettra de
déterminer la pérennité des activités
créées par le FNE entre 1996 et 2005. La variable
« Existence » (E) permettant de savoir si une
activité créée est encore en vie. Cette variable est
évaluée sur 5 points, La deuxième variable est la
durée de vie (D) évaluée également sur 5 points. La
combinaison de deux variables (E +D) donne l'expression de la
pérennité (P) évaluée à son tour sur 10
points.
D.
L'explication de la pérennité des activités d'auto
emploi
Certaines pistes permettent d'expliquer la
pérennité des activités. Ces pistes sont fondées
sur le déterminisme, qui soutient que l'avenir de l'entreprise
(activité) nouvelle est en grande partie tracée dès le
départ de l'initiative, Saporta B. et Verstraete T. envisagent trois
pistes : la piste « socio- démographique », la
piste « stratégique », la piste
« organisationnelle. » La piste « socio-
démographique » prend en compte les caractéristiques du
promoteur et permet de faire un rapprochement entre l'issue, constatée
quelques années après le démarrage et ces
caractéristiques de départ. Il s'agit de l'âge, du sexe, du
niveau de formation, ...du promoteur. La piste
« stratégique » repose sur les décisions
prises lors de la création. Tout créateur d'activité,
même s'il n'en est pas conscient, fait donc de la stratégie
dès le départ de l'initiative, la configuration du plan d'affaire
élaboré traduisant l'éventail des stratégies
à utiliser lors du lancement. La piste
« institutionnelle » quant à elle permet d'analyser
le passage d'une idée initiale du créateur à une
véritable entreprise. Pour le cas de cette étude, nous prendrons
pour explication de la pérennité les caractéristiques du
promoteur, les caractéristiques de financement de son activité,
de son environnement et de l'occasion d'affaire pour expliquer la
pérennité des activités créées par le
FNE.
1. Caractéristique du promoteur
(X)
Le promoteur est avant tout un chercheur d'emploi. Sa
particularité avec d'autres chercheurs d'emploi est qu'il
révèle des potentialités d'entreprenership. Les variables
suivantes le caractérisent :
*Age du promoteur à la création de son
activité. Il se mesure par l'année de création -
l'année de naissance (en années).
*Sexe du promoteur : il comprend deux
modalités, il est de 1 lorsqu'il s'agit d'un homme (promoteur) et de 2
lorsqu'il s'agit d'une femme (promotrice).
*Formation du promoteur : permet de savoir les
qualifications du promoteur au moment de la création de son
activité. La formation peut être mesurée par le dernier
diplôme obtenu que nous tâchions de regrouper en
« formation générale » et en
« formation technique » et aussi en termes de nombre
d'années d'étude.
*Ténacité ou persévérance du
promoteur : c'est une des qualités entrepreneuriales. C'est
une variable subjective, mais déterminante. Elle se mesure par la
durée (en mois) de montage de projet ou d'entretien de travail entre le
promoteur et son conseiller emploi.
*Patience ou Attente du financement : comme la
ténacité, la patience est une variable subjective, mais
également déterminante pour la pérennité du projet.
L'idéal est qu'elle soit la plus courte possible (en mois) afin de
permettre au promoteur de travailler une fois que des études
économiques ont été faites. Elle se mesure par la
durée (en mois) écoulée entre la fin du montage du projet
et le premier remboursement (le premier remboursement intervient après
financement du projet, installation du promoteur et quelques mois de
différé).
2. Caractéristiques du financement
(Y)
*Principal : C'est le montant d'emprunt du FNE
contracté par le promoteur. Il se mesure en Franc CFA. Il est
déterminant pour l'installation du promoteur et le début de son
activité.
*Apport personnel (Fonds propres): C'est une
valeur en numéraire ou en nature que possède préalablement
un promoteur avant le lancement de son activité. Comme pour le principal
(emprunt FNE), l'apport personnel est exprimé en Franc CFA.
*Taux d'intérêt : c'est une des
conditions de remboursement du prêt. C'est la charge financière
à supporter par l'activité du promoteur. On l'appelle aussi, dans
le langage financier, le coût de la dette (de l'emprunt).
*Mensualité : Remboursement constant dont
la périodicité est le mois. Les conditions de remboursement
suivent les principes des mathématiques financières
(remboursement par amortissement constant).
*Nombre de traites : c'est le nombre de
paiements mensuels aboutissant à l'extinction du crédit.
*Structure financière : c'est est le
ratio de la dette (fonds empruntés au FNE à un taux
d'intérêt donné) rapporté aux capitaux propres
(apport personnel du promoteur). Cette expression est supérieure
à 1 lorsque la dette est plus importante que l'apport personnel.
3. Caractéristique de la localisation de
l'activité (Z)
*Site du projet : C'est le lieu d'implantation
de l'activité. Le concept « Centre71(*) » étant
très vaste, nous avons souhaité estimer cette variable selon deux
modalités : la localisation de l'activité à
« Yaoundé » ou « en dehors de
Yaoundé.»
4. Caractéristiques des variables
stratégiques (T): Par
stratégie, nous entendons les mesures de départ
(prévisionnel) tenant compte de la concurrence et du lieu
d'implantation. Ces mesures sont l'appréciation du prix de vente et de
la quantité produite, la détermination du chiffre d'affaires
préalable, la rémunération du promoteur, etc.
* Chiffre d'Affaires (CA) : c'est la
résultante du prix et de la quantité ou de la prestation vendue.
Il sera exprimé en mois, (Chiffre d'affaires mensuel).
*Taux de variation du CA : exprime la variation
annuelle du chiffre d'affaires et est fixé selon le comportement du
marché et aussi en fonction de la demande. Plus un secteur est porteur,
plus ce taux est grand.
*Prélèvement du promoteur : C'est
la rémunération mensuelle du promoteur. Ce
prélèvement fait du promoteur l'employé de son
activité (mis à part le fait qu'il soit propriétaire de
l'activité).
*Taux de variation du salaire : exprime la
variation du salaire du promoteur. Il tient compte de plusieurs variables et
surtout de la création de la valeur par l'activité.
*Nombre d'emplois permanents : exprime le nombre
d'emplois générés par une activité. Il
dépend de l'importance du financement et de la grandeur de
l'activité.
5. Caractéristique des secteurs
d'activité
Le secteur d'activité peut être
considéré comme une variable stratégique dès lors
qu'il constitue une décision mûrement réfléchie du
promoteur. Ce choix dépend de la connaissance du secteur par le
promoteur, de ce qu'il sait faire de par sa formation et de
l'opportunité du marché (occasion d'affaires). Ces indicateurs
sont définis selon le portefeuille du FNE et sont, ensuite,
regroupés partant de l'importance du secteur dans l'échantillon.
En dehors des importations et de vente directe des produits, des
activités de transport et des activités culturelles, le
portefeuille du FNE est fait de 20 secteurs d'activité qui
sont :
Agriculture, Agro-alimentaire, Bâtiment,
Coiffure/Esthétique, Confection, Distribution,
Elevage,
Horticulture, Maintenance informatique, Maroquinerie,
Pisciculture, Restaurant, Service, Transformation de
bois,
Transformation chimique, Vannerie, Santé,
Foresterie, Hébergement et Joaillerie.
Nous avons regroupé ces vingt secteurs en 7 groupes
principaux :
*Agro-alimentaire (11% de l'échantillon),
*Coiffure/ Esthétique (10%),
*Distribution (23%), *Restaurant (19%), *Service
(6%),
*Santé (7%) et *Autres secteurs (24%)
(Agriculture, Bâtiment, confection, élevage, horticulture,
etc.).
Section 2 : La création d'activités d'auto
emploi
I. Les activités
créées entre 1996 et 2005 (Population mère)
La population mère est constituée des
activités d'auto emploi financées par le FNE entre 1996 et 2005
(les périodes d'étude). Il en ressort que les promoteurs se sont
lancés massivement dans la restauration, l'agro-alimentaire, la
distribution, les services, la coiffure et l'esthétique ainsi que dans
l'agriculture qui semble être des secteurs porteurs ou rentables.
Figure
n°10° : Activités créées (1996
-2005)
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun13.png)
Source : Auteur, à partir du portefeuille du
Service Emploi Indépendant- FNE (Agence Centrale).
Représentativité de
la population mère dans l'échantillon
Tableau n°9:
Représentativité des activités créées dans
l'échantillon d'étude
Secteurs d'activité
|
A (effectifs). Nombre d'activités
créées par secteur.
|
B (en %)
Part du secteur dans les activités
créées
|
C.
Effectifs de l'échantillon par
secteur.
|
D (en %
Part du secteur dans
l'échantillon
|
E (en « oui » et
« non »)
Représentativité de
l'échantillon
|
F (en %)
Part de l'échantillon dans la population
mère
|
Agriculture
|
35
|
8,1
|
4
|
3,7
|
NON
|
11,4
|
Restaurant
|
108
|
25
|
20
|
18,5
|
NON
|
18,5
|
Service
|
52
|
12,0
|
7
|
6,4
|
NON
|
13,4
|
Agro-alimentaire
|
52
|
12,0
|
12
|
11,1
|
OUI
|
23,0
|
Bâtiment
|
5
|
1,15
|
2
|
1,8
|
OUI
|
40
|
Confection
|
18
|
4,1
|
4
|
3,7
|
OUI
|
22,2
|
Elevage
|
6
|
1,3
|
2
|
1,8
|
OUI
|
33,3
|
Maintenance
|
22
|
5,0
|
5
|
4,6
|
OUI
|
22,7
|
Maroquinerie
|
3
|
0,6
|
1
|
0,9
|
OUI
|
33,3
|
T/Bois
|
10
|
2,3
|
3
|
2,7
|
OUI
|
30
|
T/Chimique
|
6
|
1,3
|
1
|
0,9
|
OUI
|
16,6
|
Coiffure/Esthétique
|
31
|
7,1
|
11
|
10,1
|
OUI
|
35,4
|
Distribution
|
72
|
16,6
|
24
|
22,2
|
OUI
|
33,3
|
Horticulture
|
1
|
0,2
|
1
|
0,9
|
OUI
|
100
|
Pisciculture
|
1
|
0,2
|
1
|
0,9
|
OUI
|
100
|
Vannerie
|
2
|
0,4
|
2
|
1,8
|
OUI
|
100
|
Santé
|
8
|
1,8
|
8
|
7,4
|
OUI
|
100
|
Total
|
432
|
100
|
108
|
100
|
|
25
|
Source : Auteur, à partir du portefeuille du
Service Emploi Indépendant FNE (Agence Centrale)
A : Nombre d'activité
créée par secteur d'activité entre 1995 et 2006. Ce qui
revient à une population mère équivalente à 432
activités.
B : Part de secteur
d'activité dans la population mère (en pourcentage),
C : Effectif de
l'échantillon caractéristique de notre étude.
L'échantillon est composé d'une population de 108 promoteurs
(activités).
D : Part d'activité dans
l'échantillon (en pourcentage).
E : Degré de
représentativité de la population mère dans
l'échantillon. Pour que l'échantillon soit représentatif
de la population mère, il faut que D soit
proche de B (la proportion d'activité dans la
population mère soit équivalente à celle des
activités dans l'échantillon). Ce degré prend
« Oui » lorsque l'échantillon est
représentatif et « Non » dans le cas contraire. Nous
avons ainsi, 3 secteurs (sur 17) qui reflètent faiblement les
caractéristiques de la population mère (Agriculture, restaurant,
services) et les 15 autres reflétant l'image de la population
mère. Cette règle peut être contournée grâce
à l'exhaustivité de l'échantillon. Ainsi, au-delà
de 30 observations, le théorème dit « de la convergence
vers la loi normale72(*) » montre que, plus l'échantillon est
grand (effectif n>= 30) et plus la distribution se rapproche de la loi
normale.
F : Part relative de
l'échantillon par rapport à la population mère. Ainsi
l'échantillon représente 25% des activités
créés entre 1996 et 2005.
II.
L'échantillonnage
L'échantillon est fait d'un prélèvement
aléatoire de 10 promoteurs par année d'étude (1995-2006)
de façon à ce que chaque année soit
représentée. Les données ont deux sources
complémentaires.
Les indicateurs de financement sont issus du bureau
de l'Agent Administratif des Projets du service emploi indépendant (SEI)
qui, grâce au tableau d'amortissement du crédit, permet de savoir
les promoteurs qui sont solvables. Le tableau d'amortissement de l'emprunt nous
a permis de combler des lacunes au sujet des activités
créées, mais qui n'existent plus sur le marché et pour des
raisons diverses notamment le décès de son promoteur, la
disparition des promoteurs ou une fermeture de l'activité sans signaler
au FNE. En effet, la durée de vie de l'activité pour cette
catégorie de promoteurs était difficile à
déterminer. Cette durée était déterminée par
le remboursement effectif du promoteur.
Les donnés relatives à la stratégie
de départ et au secteur d'activité auquel appartient
l'activité sont issues des plans d'affaire (business planning). Ces
fiches sont conservées chez l'Agent administratif des projets.
Les activités du FNE peuvent être classées
en trois grandes périodes ou époques :
*La période de la création (1990 - 1995) :
C'est la période d'installation, d'essai et de tâtonnement. C'est
pendant cette période que le FNE met en place sa stratégie de
promotion de l'emploi.
*La période allant de 1996- 2005 : C'est la
période d'extension du FNE. Les nouvelles agences sont
créées. On suppose que pendant cette période le personnel
du FNE qui interviennent dans la création d'activités
maîtrisent le processus d'accompagnement des promoteurs. Une étude
rétrospective est possible.
*La période allant de 2006 à nos jours. Pendant
cette période, certains projets ne sont pas encore achevés et la
distance est trop courte pour un regard rétrospectif ou une étude
analytique.
Le choix de prélèvement de notre
échantillon est effectué en vue d'une large vision (10 ans) sur
la dynamique d'auto -emploi et son financement par le Fonds National de
l'emploi. Le choix de la deuxième période (1996-2005) est
motivé par la maîtrise du processus d'accompagnement des
promoteurs par le personnel du FNE impliqué dans la création
d'activités. La pérennité comme d'ailleurs l'emploi et la
pauvreté sont des paramètres dont l'efficacité est mieux
appréciée lorsqu'ils sont inscrits dans une durée assez
longue. L'échantillon a un effectif de 108 promoteurs (activités)
soit environ 25% de la population mère. Ce qui permettra de mener une
étude assez objective. Le nombre d'individus dépasse 30
(« grands échantillons »), un nombre
nécessaire pour estimer normalement les observations.
Tableau
n°10° : Quelques caractéristiques de
l'échantillon
|
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Promoteurs
|
Sexe
|
Hommes
Femmes
|
56
52
|
52%
48%
|
|
Formation
|
Générale/ aucune
Technique
|
78
30
|
72%
28%
|
Secteurs d'activité
|
|
Agro-alimentaire
Coiffure/ Esthétique
Distribution
Restaurant
Services
Santé/ Médecine
Autres secteurs
|
12
11
24
20
7
8
26
|
11%
10%
23%
19%
6%
7%
24%
|
Site de l'activité
|
|
Yaoundé
Autres
|
77
31
|
71%
29%
|
Catégorie d'emploi
indépendant
|
|
Auto emploi pur
Employeurs
|
17
91
|
16%
84%
|
Source : Auteur, à partir du portefeuille SEI-
Agence Centrale,
Les activités de l'échantillon appartiennent aux
autres secteurs (24%), à la distribution (23%) et à la
restauration (19%), ce qui est conforme à la réalité
observée dans la population mère et dans la ville de
Yaoundé où sont implantés la plupart des promoteurs (71%).
En termes de sexe, on peut dire qu'il y a autant de femmes que d'hommes (la
différence n'étant que de 4 points, c'est-à-dire,
négligeable). Pailleurs, la majorité des promoteurs (72%) ont
suivi une formation générale ou n'ont aucune formation, ce qui
indique que le promoteur était auparavant chômeur. Les individus
ayant suivi une formation générale (ou aucune formation) ont plus
du mal à s'insérer dans la profession que leurs collèges
de formation technique qui constituent une main d'oeuvre directement
opérationnelle.
III. Présentation des modèles et tests
empiriques
Modèle général sur la
pérennité
Après un survol des aspects théoriques de
l'analyse des déterminants de la pérennité des
activités d'auto -emploi, il reste à tester empiriquement,
à partir de notre échantillon, un modèle qui permet
d'identifier les variables explicatives de même que les facteurs
incitatifs ou limitatifs de la pérennité des activités. En
nous inspirant de certains modèles de référence, comme
celui de l'APCE en France73(*) et l'étude de P. Reynolds74(*) et S. White aux Etats-Unis,
notre modèle général prend la forme de
Pi = a + bXi + cYi + dTi +
fSi
Pour chaque activité ou promoteur
i, cette équation nous permet de relier la
pérennité (désignée par
P) aux variables du promoteur
(X), aux variables financières
(Y), aux variables de localisation
(T) et aux variables stratégiques
(S).
Section 2 : Résultats et évaluations
Tableau n°11 :
Partie de la matrice de corrélation et paramètres de
dispersion75(*)
Variables
|
Moyenne
|
Ecart- Type
|
CV76(*)
|
pérennité
|
T_ Salaire
|
Significativité au seuil de
5%77(*)
|
Ages
|
39,27
|
8,64
|
0,220015279
|
-0,02
|
-0,1
|
NON
|
Hommes
|
0,52
|
0,5
|
|
-0,44
|
-0,52
|
OUI
|
Femmes
|
0,48
|
0,5
|
|
0,36
|
0,58
|
OUI
|
Année_ formation
|
4,32
|
3,97
|
0,918981481
|
0,2
|
0,2
|
NON
|
Formation Générale
|
0,72
|
0,45
|
|
-0,16
|
-0,32
|
NON
|
Formation Technique
|
0,28
|
0,45
|
|
0,08
|
0,44
|
NON
|
Ténacité
|
4,96
|
5,64
|
0,137096774
|
0,06
|
-0,06
|
NON
|
Patience/Attente
|
14,53
|
9,25
|
0,636613902
|
-0,02
|
-0,18
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
Principal
|
1671917
|
1305698,38
|
0,780958851
|
0,36
|
0,26
|
OUI
|
Apport personnel
|
1007706,88
|
1232449,88
|
0,223024179
|
0,32
|
0,14
|
OUI
|
Taux d'intérêt
|
10,62
|
3,37
|
0,3173258
|
-0,72
|
-0,38
|
OUI
|
Taux de remboursement
|
13,31
|
19,95
|
0,498873028
|
0,76
|
-0,04
|
OUI
|
Mensualité
|
56803,67
|
36041,44
|
0,634491398
|
0,42
|
0,26
|
OUI
|
Nombre de mensualité
|
31,48
|
8,04
|
0,255400254
|
0,28
|
0,36
|
NON
|
Ratio d'endettement
|
3,03
|
3,66
|
0,207920792
|
-0,02
|
-0,06
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
Yaoundé
|
0,71
|
0,45
|
|
0,04
|
0,08
|
NON
|
Hors Yaoundé
|
0,29
|
0,45
|
|
-0,04
|
-0,08
|
NON
|
|
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaire mensuel
|
1106852,75
|
1725025,38
|
0,558495816
|
0,48
|
0,16
|
OUI
|
Taux de variation CA
|
9,36
|
3,69
|
0,394230769
|
0,26
|
0,66
|
NON
|
Salaire promoteur
|
53842,59
|
40515,24
|
0,752475689
|
0,56
|
0,16
|
OUI
|
Taux de variation du salaire
|
5,09
|
3,39
|
0,666011788
|
0,26
|
1
|
NON
|
Nombre d'emplois
|
3,42
|
2,95
|
0,862573099
|
0,48
|
0,02
|
OUI
|
|
|
|
|
|
|
|
Agroalimentaire
|
0,11
|
|
Xxx
|
0,06
|
-0,3
|
NON
|
Coiffure/Esthétique
|
0,1
|
|
Xxx
|
0,5
|
0,12
|
OUI
|
Distribution
|
0,22
|
|
Xxx
|
0,02
|
0,22
|
NON
|
Restauration
|
0,19
|
|
Xxx
|
-0,44
|
-1,6
|
NON
|
Services
|
0,06
|
|
Xxx
|
0,06
|
0,2
|
NON
|
Santé
|
0,07
|
|
Xxx
|
0,44
|
0,24
|
OUI
|
Autres secteurs
|
0,24
|
|
Xxx
|
-0,32
|
-0,2
|
OUI
|
|
|
|
|
|
|
|
Existence
|
0,37
|
0,48
|
xxx
|
|
0,26
|
|
Durée de vie
|
1,64
|
2,44
|
Xxx
|
|
0,1
|
|
Taux de pérennité
|
26,71
|
34,6
|
xxx
|
|
0,22
|
|
Source : Selon la matrice des covariances et
statistique descriptive obtenues par Spadn 4.0.
Les valeurs tests, en valeur absolue, sont des
résultats qui nous ont permis de tester la significativité de
relation entre la variable à expliquer (Pérennité) et les
variables explicatives. Au seuil de 5% et 78 degré de liberté
(108 promoteurs- 29 variables -1) la valeur donnée dans la table de
Student est égale à 1,664. La relation entre la variable
à expliquer et les variables explicatives lorsque la valeur test est
supérieure à la valeur lue dans la table [lorsque la colonne
(1)-(2) est négative]. La relation est significative dans le cas
contraire [lorsque la colonne (1)-(2) est positive]. Ainsi après le test
de Student sur les coefficients, lorsque la relation est significative, la
colonne prend « oui » et « non » dans
le cas contraire.
Figure n°11:
Représentation des variables dans les deux axes factoriels
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun14.png)
Source : Auteur, résultats obtenus par SPADEN
4.0.
I. Les variables
qui participent faiblement à l'explication de la
pérennité
Après analyse de la matrice de corrélation issue
de l'analyse en composante principale (ACP) et la statistique descriptive, il
ressort que seules 37% des activités
créées entre 1996 et 2005 existent encore sur le marché.
Leur durée de vie moyenne est de 19 mois et 20 jours (1,64 ans) et le
taux moyen de survie est de 27% des activités créées.
Certaines variables participent faiblement à l'explication de cette
pérennité.
C'est le cas de l'âge, qui contribue faiblement
et négativement à la pérennité de l'activité
(soit -0,02), ce qui signifie que l'activité d'auto emploi
n'opère pas une discrimination en termes d'âge. La moyenne
d'âge étant de 39,27 ans et une dispersion autour de cette moyenne
équivalente à l'écart- type, l'auto -emploi concerne la
population active (d'âge compris 15 et 65 ans), toute personne pouvant
travailler en son propre compte.
C'est aussi le cas de la formation qui participe
faiblement à la pérennité de l'activité. Cette
variable a été repartie en trois sous variables qui sont, le
nombre d'années de formation, la formation générale
et la formation technique. La durée moyenne de formation
est de 4, 32 ans (avec un écart type de 3,97).
Sa contribution à la pérennité est faible, mais positive
(soit +0,20). Cette variable formation est à
relativiser puisque tous les promoteurs du FNE reçoivent une formation
en gestion des petites unités, ce qui a pour objectif de leur inculquer
un esprit d'entreprise et de gestion. Toutefois, la formation
générale bien qu'elle influence faiblement la
pérennité, le fait négativement (soit
-0,16), ce qui confirme l'idée selon laquelle les
individus issus de la formation générale ne sont pas suffisamment
outillés pour commencer une activité d'auto emploi qui correspond
davantage à un métier ou une professionnalisation. Par ailleurs,
la corrélation positive (+0,08) entre la
formation technique et la pérennité montre la
prédisposition de cette catégorie de promoteurs à l'emploi
indépendant. Cette faible corrélation est à relativiser
puisque les promoteurs à formation technique ne représentent que
28% de l'échantillon contre 72% de leurs collèges qui
relèvent formation générale.
Les variables
« Ténacité » et « Patience ou
attente de financement » sont aussi confirmées. Bien
qu'elles participent faiblement à l'explication de la
pérennité, elles justifient différemment celle des
activités. La « Ténacité » qui mesure
les délais de la conception du plan d'affaire (plan stratégique)
atteste une corrélation positive (soit +0,06),
ce qui montre combien le temps de cette élaboration est une phase
d'apprentissage et d'appropriation de l'activité par son promoteur. Ce
résultat est à atténuer avec le large éventail de
promoteurs. La durée moyenne est de 4,96 mois.
Par ailleurs la variable « Patience » contribue
négativement à l'explication de la pérennité
(-0,02). Ceci confirme l'hypothèse selon
laquelle plus le temps d'attente de financement est long, plus les
études économiques perdent leur signification et par
conséquent agissent négativement sur la pérennité
des activités. La moyenne de ce temps de patience étant de
14,53 mois (écart type de
9,25), ceci montre combien le comité du
crédit, qui décide des projets à financer, ne se
réunit pas régulièrement. Cela découle des
contraintes budgétaires auxquelles est soumis le FNE (difficulté
de recouvrement de la totalité de la contribution patronale78(*) et insuffisance des
partenaires non étatiques).
Les variables financières sont assez
significatives, sauf le ratio d'endettement (structure financière) qui
explique faiblement et négativement la pérennité (-0,02).
Ce résultat confirme aussi l'indifférence de la structure de
financement sur la performance de l'entreprise (Modigliani et Miller). Le FNE
finance les activités à hauteur de 80% du coût total
d'investissement. La relation négative témoignant de la tendance
générale des promoteurs à vouloir se financer par des
fonds publics qui, grâce à son caractère social (des
contraintes79(*)
incomparables à celle des banques commerciales) n'incitent pas
suffisamment au travail. Certains voient dans l'emprunt public un don et non un
engagement à respecter. Cela est d'autant plus vrai que le taux moyen de
remboursement est faible à 13, 31%.
Les variables de localisation de l'activité
expliquent aussi faiblement la pérennité des activités. Il
y a une relation positive entre la pérennité et les
activités implantées dans ville de Yaoundé (+0,04) et
négative pour les activités dehors de Yaoundé (-0,04).
Ceci laisse croire que les activités hors de Yaoundé
bénéficient d'un marché plus étroit. Cette analyse
peut être nuancée par la forte représentativité des
promoteurs de la ville de Yaoundé dans l'échantillon (soit 71%).
Cette forte représentativité relève du fait que le
siège de l'agence centrale est situé à Yaoundé, ce
qui confère un avantage informationnel aux populations de cette ville,
mais également un coût de transport relativement faible
comparativement à ceux qui viennent d'ailleurs. Un autre problème
est celui de suivi des promoteurs implantés hors de Yaoundé. Les
conseillers impliqués dans le suivi attestent que le temps
consacrés au suivi est insuffisant par rapport à celui
consacré au montage des projets et qu'aussi les promoteurs hors
Yaoundé sont soit moins suivis (8 sur 10) soit délaissés
(2/10) et sont visités de façon irrégulière.
Tableau
n°12° : Extrait de grille de questionnaire.
Comparativement au temps consacré au "suivi",
le "montage" a
|
Total sur 10 conseillers
|
Plus de temps
|
9
|
Temps égaux
|
0
|
Moins de temps
|
1
|
Comment conciliez-vous dans la semaine, "Montage" et
"suivi"
|
|
Il y a des jours consacrés uniquement au "montage"
|
6
|
Il y a des jours consacrés aux deux à la fois
|
2
|
Tous les jours sont réservés au "montage"
|
2
|
En ce qui concerne le suivi, les promoteurs "hors
Yaoundé" sont-ils
|
|
Privilégiés
|
0
|
Moins suivis
|
8
|
Délaissés
|
2
|
Les promoteurs "hors Yaoundé" sont-ils
visités
|
|
Régulièrement
|
0
|
Irrégulièrement
|
10
|
Source : Auteur, extrait de réponses des
conseillers SEI (grille de questionnaire).
Toutes les variables stratégiques ont participé
à la deuxième analyse et expliquent significativement la
pérennité des activités.
Certaines variables relatives aux secteurs d'activités
expliquent faiblement la pérennité. C'est le cas du Secteur
Agro-alimentaire (+0,06), du Secteur Distribution (+0,02) et du
Secteur de Service (+0,06). Cette faiblesse s'explique du fait du
caractère flexible de ces secteurs et son investissement dans les
capitaux circulants (achat des biens et matières en vue d'une revente).
Un promoteur investissant dans ces secteurs peut facilement se convertir vers
d'autres secteurs si le marché se sature.
II. Les variables qui participent significativement
à l'explication de la pérennité
Après la première analyse consistant à
expliquer les variables qui participent faiblement à la
pérennité, intéressons- nous aux variables significatives
qui explique tant positivement que fortement (>20%)80(*) la pérennité des
activités d'auto emploi. C'est le cas des variables comme :
*Le sexe du promoteur. Alors que les femmes (+0,36)
ont une influence positive sur la pérennité de l'activité,
les hommes par contre ont une influence négative sur la
pérennité (-0,44), ce qui veut dire que les femmes seraient plus
aptes à entreprendre pour leur propre compte. L'emploi
indépendant permet aussi d'établir un équilibre entre la
vie professionnelle et la vie familiale. La localisation de l'activité
étant souvent la même que le lieu d'habitation, l'aptitude des
femmes à l'auto emploi vient de ce souci d'assurer une permanence
à domicile.
*Plusieurs variables financières expliquent
la pérennité : Le montant de l'emprunt (soit +0,36),
l'apport personnel du promoteur (+0,32), le taux de remboursement (+0,76), le
montant de mensualité (+0,42), nombre de traites (+0,28) influence
positivement la pérennité. Cette observation confirme le dosage
entre l'apport personnel et le recours à l'emprunt. La
légère faiblesse des paramètres explicatifs
révèlent de la faible importance de coût de
l'investissement. L'emprunt moyen revenant à 1 671 917 FCFA et
l'apport personnel revenant à 1 007 707 FCFA, on en
déduit le caractère micro financier du financement des
activités du FNE et aussi de la faiblesse de l'épargne des
promoteurs. Par ailleurs le taux d'intérêt influence
négativement et fortement la pérennité (soit -0,72). Le
taux d'intérêt étant un paramètre
représentant le coût de l'emprunt, son importance peut aussi
justifier le faible taux de remboursement (la moyenne est de 13,31%).
*La totalité des variables stratégiques
expliquent fortement et positivement la pérennité. Ce qui montre
que généralement, le plan stratégique (plan d'affaire)
avant le lancement des activités est bien monté. L'ensemble de
ces variables stratégiques étant déterminé de
commun accord entre le promoteur et son conseiller emploi lors de
l'élaboration du plan d'affaire, ceci démontre la
compétence des conseillers emplois du FNE. Ces conseillers emploi sont
le reflet des activités du portefeuille du FNE. Cette hypothèse
est déjà confirmé à travers la variable
« Ténacité » qui elle aussi influence
positivement la pérennité et met en évidence la
durée du travail entre le promoteur et son Conseiller emploi. Ces
variables stratégiques sont le Chiffre d'affaires prévisionnelle
(+0,48), le taux de croissance du chiffre d'affaires (+ 0,26), le Salaire (+0,
56), le taux variation du salaire (+0, 26), nombre d'emplois
créés (+0, 48).
*Certains secteurs d'activité sont
déterminants. C'est le cas des secteurs comme « Coiffure et
Esthétique », «Santé et
médecine » qui ont une influence positive sur la
pérennité. Le cas du secteur « Coiffure et
Esthétique » vient du fait que c'est secteur qui n'a que les
femmes comme promotrices. Nous avons précédemment souligné
l'influence positive du sexe féminin sur la pérennité. Le
« secteur Santé » est justifié du fait que la
majorité de ceux qui se lancent dans ce secteur ont une formation
correspondante à leur activité. En effet, tous les
médecins ou infirmières font partie de la catégorie
« formation technique » qui déjà, influence
positivement la pérennité. Par ailleurs, le « secteur
restaurant » et « les autres secteurs »
influencent négativement la pérennité. Le secteur
restaurant se justifie par le fait qu'il a été abondamment
financé par le FNE entre 1995-2006 (il représente à lui
seul 25% des promoteurs), ce qui a saturé le secteur. Les autres
secteurs représentant des activités dont le marché a
été très vite saturé ou victimes
d'instabilité du courant électrique notamment « la
maintenance informatique » ; le grand nombre de
cybercafés dans la ville de Yaoundé en a fait un secteur non
porteur. S'agissant de la « Maroquinerie », de
l'« Horticulture », de la
« Pisciculture », de la « Vannerie »,
de la « Transformation/Bois », et de la
« Transformation/Chimique», l'étroitesse des
marchés fait que peu de promoteurs s'y intéressent.
III. Les variables mesurant l'impact
d'auto emploi sur la pauvreté et le chômage.
L'analyse montre qu'il y a une corrélation positive
entre le prélèvement du promoteur, le taux de variation de son
salaire et la variable pérennité. Ces corrélations
positives et significatives (après test de Student) attestent
l'impact qu'il y a entre la création d'activité d'auto emploi et
la pauvreté. La moyenne de prélèvement du promoteur
étant de 53 842 (avec un écart type de 40 515) montre
l'amélioration du revenu du promoteur partant qui travaille pour leur
propre compte. Ce prélèvement du promoteur doit être
interprété des différentes manières et
comparé aux différents seuils de pauvreté et aux
aspirations du FNE.
Comparé au salaire minimum au Cameroun étant de
23 500 FCFA, ce revenu moyen du promoteur revient au double du SMIG.
Comparé au seuil de pauvreté au Cameroun (qui est de 148 000) par
an, on peut dire que le prélèvement du promoteur bien que
modeste, dépasse le seuil de pauvreté, pour une activité
pérenne, la création d'activité permet d'améliorer
le revenu du promoteur. Toutefois et partant de la valeur de l'écart
-type, il y une forte disparité de revenu entre promoteurs et qui montre
de secteur faiblement rémunéré (un minimum de 10 000 FCFA
pour le secteur agricole) et d'autres qui sont bien
rémunéré (Maximum de 250 000 FCFA pour le secteur
santé).
La variable chômage peut s'apprécier à
travers son indicateur positif qui est le « nombre d'emploi permanent
créés.» Notre hypothèse de départ consistait
à voir comment les activités pérennes ont un réel
impact sur la création de l'emploi.
En termes de nombre d'emploi créé, la positive
corrélation entre la pérennité et le nombre d'emplois
créés (+0,48) montre l'efficacité du
choix de promotion d'auto emploi comme moyen de résoudre le
chômage au Cameroun. Une activité créée en moyenne 4
emplois. Un agrandissement d'activité, certes conduirait à un
croissement du nombre d'emploi, car l'agrandissement de l'activité fait
partie des investissements. En économie une relation positive existe
entre l'investissement (taux d'investissement) et l'emploi.
La difficulté de déterminer la
rémunération exacte des promoteurs limite également
l'appréciation du niveau de vie que l'activité procure à
son promoteur. Toute fois, lors d'élaboration de plan d'affaire, on voit
bien que cette dimension est prise en compte afin que le promoteur puisse vivre
de son activité sans toutefois limiter sa croissance. Ainsi, le Chef
Service Emplois indépendant atteste, qu'en dehors de l'emploi, la
dimension pauvreté des promoteurs fait partie des préoccupations
du FNE.
Tableau n°13 :
La prise en compte de la pauvreté dans la création
d'activités au FNE
9
|
En dehors de l'emploi, est-ce que la survie de
l'activité est une préoccupation du FNE
|
|
|
Oui
|
1
|
|
Non
|
0
|
10
|
En dehors de l'emploi est-ce que la pauvreté
des promoteurs est une préoccupation du FNE
|
|
|
Oui
|
1
|
|
Non
|
0
|
Source : Extrait des réponses recueillies du
Chef SEI.
Certains éléments des hypothèses sont
confirmés et influencent soit dans le sens positif, soit
significativement la pérennité des activités
créées grâce (et par) le Fonds National de l'Emploi. Ces
variables sont financières ou stratégiques. Un important
financement se traduirait par une longue durée d'existence de
l'activité et partant une durée suffisamment longue pour
permettre au promoteur de conserver son statut d'employé
indépendant et créer ainsi beaucoup d'emplois. Les variables
relatives aux caractéristiques socio- démographiques et
entrepreneuriales du promoteur n'influencent que faiblement la
pérennité. La justification est double : d'abord, l'auto
emploi n'opère pas de discrimination en terme d'âge ni de sexe. En
suite, le potentiel entrepreneurial perçu chez des promoteurs avant leur
orientation au SEI se confirme par le fait qu'il n'influence pas la
pérennité. Le même raisonnement est possible pour la
formation. Dans la mesure où tous les promoteurs sont formés
à la gestion des petites unités atténue l'influence de la
formation sur la pérennité. Des facteurs exogènes et
difficiles à percevoir ont aussi joué sur la
pérennité des activités créées au FNE. Ces
facteurs relèvent soit de la macro économie soit du choix des
promoteurs à arrêter l'activité lorsqu'il a trouvé
une occupation plus intéressante.
Section 3 : Recommandations
en vue de la promotion de l'auto emploi
I. Renforcement des
capacités des femmes et encadrement des promoteurs ruraux
Des récentes études sur la pauvreté
monétaire au Cameroun sont parvenues à tirer deux conclusions.
D'abord, la pauvreté s'observe plus en milieu rural qu'en milieu urbain.
Ensuite, la pauvreté affecte plus des femmes que des hommes.
ABESSOLO81(*) justifie ce
comportement, en indiquant qu'il existe plus des mesures de réduction de
la pauvreté en ville que dans les villages. Notre étude empirique
portant sur les promoteurs du FNE a montré une corrélation
négative entre les activités créées en dehors de la
ville de Yaoundé, qui sont en majorité rurales, et l'indicateur
de pérennité. D'une part, la réalité
économique et les études de rentabilité penchent pour le
financement de seules activités situées à Yaoundé.
Probablement la proximité de certains promoteurs du siège de
l'Agence Centrale leur fait bénéficier de plus de suivi technique
que leurs collègues de milieu rural. Les promoteurs habitant
Yaoundé ont donc deux avantages évidents : la
proximité qui facilite le suivi technique par les conseillers et aussi
un avantage informationnel par rapport aux programmes et politiques du
FNE.82(*) Une étude
similaire sur le PADER, qui est essentiellement rural, permettrait de
vérifier son impact et son efficacité pour améliorer la
pérennité des activités créées en dehors de
Yaoundé. Quelle que soit la corrélation négative entre les
activités du milieu rural et la pérennité, un réel
accompagnement des ruraux par le FNE s'avère urgent.
En outre cette étude a montré une
corrélation négative entre la pérennité et le
promoteur du sexe masculin. Des mesures doivent être prises quant au
détournement de projet et pour ne pas sacrifier le projet à des
objectifs personnels. Ce résultat est plutôt une bonne nouvelle
pour les promotrices qu'il faut encourager à se lancer à leur
propre compte, ce qui serait un pas vers l'atteinte d'un des objectifs du
millénaire à savoir promotion de l'égalité des
sexes et l'autonomisation des femmes (troisième objectif du
millénaire).
II. Réduction du délai de financement
En dehors du sexe, les autres caractéristiques du
promoteur ne participent que faiblement à l'explication de la
pérennité. Par ailleurs, la variable « Patience ou
attente de financement », qui, contribue négativement à
l'explication de la pérennité est de la responsabilité du
FNE. Plus le temps d'attente du financement est long, plus le projet est
sacrifié. Les études économiques qui figurent dans le plan
d'affaire n'ont plus la même signification si le financement intervient
trois, quatre ou cinq mois après le montage du projet. Ce temps de
patience dépend de plusieurs facteurs dont l'essentiel est la marge de
manoeuvre du FNE afin de faire face à un chantier aussi vaste que la
promotion de l'emploi. Les moyens du FNE proviennent essentiellement de l'Etat.
Le comité de crédit qui choisit les projets à financer se
réunit de façon irrégulière et sans une date fixe.
Réduire le délai signifie rendre régulier le rythme de
comité de crédit et financer les activités sitôt que
le plan d'affaire est élaboré.
Tableau n°14 :
Rythme de réunion du comité de présélection et de
comité de crédit.
Les moyens dont dispose le FNE pour financer les
activités sont-ils
|
|
Important?
|
|
Suffisant?
|
|
Insuffisant?
|
1
|
Le FNE a-t-il des sources de financement autre que la
contribution patronale
|
|
Oui
|
1
|
Non
|
|
Si "oui" d'où
proviennent-elles?
|
|
Des institutions étatiques
|
1
|
Des ONG
|
|
D'ailleurs
|
|
Le comité de présélection se
réunit-il de façon
|
|
Régulière
|
1
|
Irrégulière
|
|
A quel rythme se réuni le comité de
présélection
|
|
Mensuel
|
|
Trimestriel
|
1
|
Annuel
|
|
ça dépend
|
|
Le comité de crédit se réunit-il
de façon
|
|
Régulière
|
|
Irrégulière
|
1
|
A quel rythme se réunit le comité de
crédit
|
|
Mensuel
|
|
Trimestriel
|
|
Annuel
|
|
ça dépend
|
1
|
Source : Auteur, Extrait des réponses
recueillies auprès du Chef SEI.
En outre, tous les indicateurs relatifs au montage du plan
d'affaires (et du projet) montrent la compétence des Conseillers emploi/
SEI. La variable « ténacité », qui est le
laps de temps que le promoteur a passé avec son Conseiller pour prendre
des mesures stratégiques, atteste une forte corrélation par
rapport à la survie des activités et aussi le cas des variables
stratégiques qui n'ont que pour source le plan d'affaires. Ces
conseillers méritent des encouragements et aussi l'amélioration
de leurs conditions de travail. Lors de notre stage au FNE, nous avons
laissé un projet de traitement des dossiers au moyen d'un système
d'information NEFISYS (National Employment Funds Information
Système). Ce système d'information aura pour impact positif
d'écourter plusieurs phases de traitement des dossiers et permettra
d'arrimer les conseillers à la Technologie de l'information.
III. Renforcement du service formation
L'étude empirique a également montré la
faiblesse des variables de formation pour expliquer la survie des
activités. Toutefois, la formation générale influence
négativement la survie. Cet argument plaide en faveur de la formation
professionnelle (qui exerce une influence positive sur la
pérennité). Cette relativité des variables de formation
montre l'efficacité de la formation en gestion des petites unités
qui conditionne le blocage de fonds d'installation du promoteur. Il faut que le
FNE renforce son service formation qui tend plus vers la formation à
caractère professionnel afin d'ajuster la formation à
l'emploi.
IV. Accroître le financement pour promouvoir plus
d'emplois et refinancement des activités en perte de vitesse.
Un autre enjeu en Afrique, pour savoir quel est l'impact de la
croissance économique sur la réduction de la pauvreté
révèle un paradoxe : les taux positifs de croissance
enregistrés ne font pas reculer la pauvreté. Une des raisons
données par Janvier Nkurunziza (2005) est que les investissements n'ont
pas concerné des secteurs industriels fort consommateurs de main
d'oeuvre. Bien qu'il y ait une corrélation positive entre le nombre
d'emplois créés et la survie de l'activité, les emplois
restent quand même faibles (4 emplois en moyenne par activité).
L'avantage du financement du FNE est d'avoir permis aux promoteurs des emplois
sûrs et durables, puisque les promoteurs n'avaient pas d'emploi
auparavant. Le nombre d'emplois créés est le reflet du
caractère micro financier des activités. Une augmentation du
montant de financement serait délicat d'autant plus que la contrainte
budgétaire (voir variable « Patience ») est pesante,
la demande de financement et la tendance à se financer par l'emprunt
sont fortes (voir ratio d'endettement), mais le taux de remboursement est
encore faible (en moyenne 13%). Mais la promotion des activités de
taille plus grande serait une forte contribution à la promotion de
l'emploi, ce qui est la mission générale du FNE. Une des causes
de la faiblesse du taux de survie est le manque de refinancement des
activités notamment de besoins en fonds de roulement. Le financement du
FNE a permis seulement de lancer le promoteur, sans un suivi financier
régulier. Certaines activités peuvent fermer, même si le
marché reste porteur, par manque de refinancement en vue de l'innovation
ou de l'extension et répondre ainsi à une hausse de la demande.
Le refinancement des activités permettrait aux activités en perte
de vitesse de se maintenir encore plus longtemps sur le marché.
V. Refinancement
des activités en perte de vitesse
Si certaines activités ne poursuivent plus leurs
courses, c'est en partie à cause de l'insuffisance de financement. Nous
avons déjà souligné la difficulté de financement
des activités par les banques. Jusque là le Fonds National de
l'Emploi ne s'intéresse qu'au financement de lancement des
activités. Après l'extinction du crédit, les
activités ont besoin d'être refinancées afin de reprendre
leur cycle d'exploitation. Plutôt que sans cesse financer des nouveaux
entrants, le FNE peut aussi refinancer des activités en perte de
vitesse. Ceci permettra aux promoteurs de se maintenir et conserver, pendant
longtemps leur statut d'employé indépendant.
VI. Réduction du taux d'intérêt
Nous avons vu combien le taux d'intérêt
influençait négativement la pérennité des
activités créées. Le but poursuivi par le FNE n'est pas
lucratif, même si le taux d'intérêt incite au travail,
puisqu'un crédit doit, de toutes les manières être
remboursé, le FNE peut baisser son taux d'intérêt83(*).
VII. Regroupement géographique
des promoteurs
Une autre façon de permettre aux promoteurs de
maintenir leur statut d'emploi, c'est de procéder à leur
regroupement afin de stimuler l'efficacité collective. Certains projets
sont de même nature et appartiennent à la même branche. On
peut estimer que ce regroupement permettra d'accroître la
compétitivité et atténuer l'instabilité de l'emploi
notamment en améliorant la qualité et en réduisant les
coûts des intrants. Lorsque des entreprises se regroupent, elles peuvent
négocier les prix. Le regroupement des promoteurs, surtout ceux qui sont
en dehors de Yaoundé, peut permettre un suivi collectif et faire
bénéficier des conseils et des formations à un coût
réduit.
VIII. Plaider pour
des allégements fiscaux en faveur des promoteurs débutants
Certaines raisons de fermeture des activités et de non
pérennité relèvent de la macro économie. Les
conseillers -emploi interrogés attentent majoritairement (7 sur 10) que
la plus grande difficulté que rencontrent leurs promoteurs une fois
installés est la pression fiscale. Cette inquiétude vient de
l'environnement fiscal camerounais en général. Que ce soit le
Fonds National de l'Emploi ou l'administration fiscale, les deux
relèvent des organes de l'Etat. De quelle manière ces deux
institutions peuvent collaborer afin de permettre des allégements
fiscaux ou des exonérations des activités pendant la
première année de leur existence ?
Tableau n°15 :
La difficulté que rencontrent souvent les promoteurs
8
|
Quelle est la difficulté que rencontrent
souvent vos promoteurs une fois installés
|
Sur 10
|
|
Insuffisance de financement
|
1
|
|
Saturation de marché
|
1
|
|
Non maîtrise de l'activité
|
0
|
|
La pression fiscale
|
7
|
|
Indifférent
|
1
|
Source : Auteur, Extrait des réponses
recueillies auprès des Conseillers -Emploi
CONCLUSION
Le taux moyen de survie, bien que faible (27%), ne doit pas
inquiéter ni limiter les a priori positifs sur la dynamique
d'auto emploi. Le lancement d'une activité (d'une entreprise) est une
aventure passionnante, mais très risquée. La combinaison de
plusieurs facteurs empêche de cerner le principal déterminant de
la pérennité. Selon Papin84(*) le taux moyen d'échec est de 30% dès la
première année, 50% pour la période des 2 premières
années, 65% après les trois premières années et 75%
après les quatre premières années. Toutefois selon,
O'Leary85(*), des taux
élevés de survie peuvent résulter d'un
phénomène d'« écrémage », seuls
les meilleurs projets étant acceptés.
D'autres facteurs, souvent inattendus, peuvent surgir lorsque
l'on veut promouvoir l'auto emploi. Ces aspects ne sont ni de la
responsabilité des organisations (FNE), ni celle des promoteurs. De
manière générale, des spécialistes86(*) estiment que certains
problèmes difficilement mesurables sont susceptibles d'apparaître
lorsque l'on promet l'auto- emploi soit par aides publiques soit par des
allégements fiscaux. Il y a des effets d'aubaine, de substitution et de
déplacement liés à ces mesures d'encouragement. En
matière de financement, on parle d'effet d'aubaine, par
exemple, lorsqu'une personne qui avait l'intention de travailler comme
salarié devient chômeur pendant un certain temps simplement pour
bénéficier d'une aide dont elle n'avait pas absolument besoin. Il
y a effet de substitution lorsqu'une possibilité d'emploi
indépendant est saisie par une personne plutôt que par une autre,
simplement parce que la première peut bénéficier d'une
aide. Enfin, des effets de déplacement se produisent lorsque de
nouvelles affaires exploitées par des indépendants, grâce
à des aides, évincent du marché des affaires qui ne
bénéficient pas des mêmes aides. Or, ces effets sont
très difficiles à mesurer, à moins que la population
d'entreprises susceptibles d'être affectées ne soit strictement
définie. Un autre problème qui n'est pas proche de notre contexte
est la question de « faux indépendants »
souligné par le rapport de l'OCDE (2000), ceux qui deviennent
indépendants afin d'échapper à la fiscalité.
Partant de ce qui précède, le taux de survie des
activités créées est un aspect fondamental à
considérer. Le taux de survie semble très lié à la
rigueur avec laquelle le projet d'entreprise est jugé et les motivations
de son promoteur. Les facteurs que nous avons utilisés dans notre
modèle ne sont pas les seuls à expliquer la
pérennité des activités. Certains facteurs n'ont pas
été pris en compte. Ces facteurs relèvent de la macro
économie notamment de la fiscalité, de l'inflation, des
changements des comportements des consommateurs, des conjonctures (comme la
grippe aviaire pour les secteurs Elevage), etc. Ces facteurs justifient
également la survie des activités. La plupart des conseillers
interrogés attestent que « la pression fiscale est la
difficulté que rencontre souvent les promoteurs une fois
installés.» Les autres difficultés relèvent de la
saturation de marché, la rentabilité de certaines
activités a attiré d'autres promoteurs dans le secteur. D'autres
encore c'est l'insuffisance de financement de besoin en fonds de roulement.
L'interrogation sur la manière dont ces difficultés influencent
l'auto emploi constituerait une autre piste de recherche.
Cette étude porte sur une population d'activités
créées, alors que l'accompagnement comme le traitement des
dossiers s'est fait au cas par cas. Les promoteurs, bien que issus de la
province du Centre du Cameroun, sont très différents et leurs
motivations diffèrent également. La recherche portant sur le
taux de survie au cas par cas serait l'idéal, mais cette
manière de faire se butterait à la difficulté de
rencontrer les promoteurs qui ne sont plus sur le marché, les seuls
porteurs des vraies raisons d'abandon du projet ou de cessation
d'activité. Une étude sur l'issu des promoteurs qui n'exercent
plus leurs activités premières permettrait un meilleur jugement
sur l'efficacité de la politique de la promotion d'auto emploi par le
FNE. En effet, certains promoteurs peuvent avoir abandonné le projet
pour une activité plus rentable ou pour un emploi plus
rémunérateur que son activité. Une enquête sur le
devenir des travailleurs indépendants, qui ne sont plus sur le
marché, est une nouvelle piste de recherche que le taux de survie n'a
pas suffisamment rendue compte.
Cette étude s'est limitée au cas des promoteurs
du Fonds National de l'emploi en cherchant à cerner l'impact de la
promotion d'auto emploi sur la pauvreté et le chômage. La
détermination du taux de survie (pérennité) et les
facteurs qui l'influencent, nous ont permis de proposer des mesures au Fonds
National de l'emploi afin d'aider ses promoteurs à maintenir leur statut
d'emploi et leur autonomie financière pendant une longue durée.
L'insuffisance d'emploi au Cameroun demande beaucoup d'imagination et beaucoup
d'initiative. Sans créer des emplois, en effet, il est difficile de
réduire le taux de chômage. Sans emploi, il est également
difficile de lutter contre la pauvreté. Ce travail a permis de mettre en
évidence l'insuffisance de marge de manoeuvre du FNE afin de faire face
à sa gigantesque mission de promouvoir l'emploi au Cameroun. Cette
insuffisance de marge de manoeuvre retarde le début des activités
des promoteurs et partant compromet la pérennité de leurs
activités. Une question reste, comment améliorer le faible taux
de survie des activités ? Comment allonger la durée de vie
des activités afin d'agir efficacement et durablement sur la
pauvreté et le chômage?
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31. MANIERE DE VOIR, Les dossiers de la
Mondialisation, Le Monde diplomatique, N°91, Janvier- février
2007.
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Publ.), Labour Market Institutions in Europe, chapitre 6.
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du secteur informel urbain au Cameroun : une étude menée
auprès des communes d'arrondissement de la ville de Douala »,
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16 et 17 mars 2002.
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indépendants sous vrai carcan», Revue du Travail,
n°18, Bruxelles.
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coût complet et structure de marché», Revue sciences de
gestion, N°45, 2004, pp.49-81.
36. NJAYA, J.-B., NGONGANG, D., « Les obstacles
à la création et à l'émergence des petites
entreprises : une étude comparative Nord- Cameroun- Tchad »,
in Victor Tsapi (sous la direction), Création, développement,
gestion de la petite entreprise africaine, Yaoundé, Editions CLE,
2007, PP.175- 198.
37. NKURUNZIZA, J., « La `bonne' croissance pour
l'Afrique », Project Syndicate, 2005, Voire aussi
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38. ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES, « La protection de l'emploi : coûts et
avantages d'une meilleure sécurité de l'emploi »,
L'observateur, Janvier 2005.
39. ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES, La renaissance partielle de l'emploi indépendant,
Paris, Perspectives de l'emploi de l'OCDE, 2000.
40. ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUES, Stimuler l'esprit d'entreprise, Paris, Perspectives de
l'emploi de l'OCDE, 1998.
41. ORGANTISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL, Les
statistiques sur l'emploi et le marché du travail au Cameroun,
Décembre 2004.
42. ORSER, BARBARA et Mary FOSTER, « Home
Enterprise, Canadians and Home-Based Work», Rédigé
à l'intention du Home-Based Project Committee, 1992
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43. PAUGMAN, S., « Le revenu minimum d'insertion en
France après six ans ; un bilan contrasté »,
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45. SCHNEIDER, F., Shadow economies around the world: what do
we really know?,
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entrepreneurship as a field of research», Academy of Management
Review, 25 (1), 2000.
47. VILLEROY DE GALHAU, F., Justice et fiscalité,
refonder un pacte de solidarité pour les réformes ?; Revue
Etudes, Avril 2007, PP, 463 - 474.
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secteur informel, Rapport sur l'enquête terrain au CAMEROUN »,
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50. WANDA, R., « Structure financière et
performance des entreprises dans un contexte sans marché
financier : le cas du Cameroun », Fichier électronique
accessible sur Proquest via Internet, Octobre 2001.
C. MEMOIRES, THESES, RAPPORTS et AUTRES
DOCUMENTS
1. FOTSO YUMGUE, C., «Contribution à la
connaissance des spécificités et des pratiques de financement de
l'entreprise familiale africaine: Une étude empirique sur un
échantillon de P.M.I. familiales non cotées au Cameroun»,
Thèse pour le Doctorat ès Sciences de Gestion,
Université Montesquieu- Bordeaux IV, 2004.
2. KAMANZI, M., « Impact économique et social
de la pandémie sida au Rwanda, Mémoire en Economie du
développement », Université pontificale
grégorienne, 2003.
3. LUNDEMBA, E., « La problématique de
l'asymétrie de l'information dans une structure du capital -risque aux
micro- entreprises », cas de MITFUND, Mémoire de
Maîtrise en Economie de gestion, Université Catholique
d'Afrique Centrale, 2006.
4. MBUYI KULAYA, B., « Gestion de l'environnement
pour la performance écologique », le cas de AES-SONEL,
Mémoire de Maîtrise en Economie de Gestion, Université
Catholique d'Afrique Centrale, 2006.
5. YOUMBI, P, A., « Les déterminants de
l'épargne des ménages au Cameroun »,
Université de Douala, 2002.
D. SOURCES ELECTRONIQUES
www.adreg.net
www.africanti.org
www.droit-afrique.com
www.doingbusiness.org
www.ilo.org
www.project-syndicate.org
ANNEXES
1. Siège
social du Fonds National de l'Emploi
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun15.png)
Plan d'accès au Service Emploi
Indépendant (SEI)
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun16.png)
2.
Organigramme de l'Agence Centrale -Fonds National de l'Emploi
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun17.png)
3. Schéma de
traitement des porteurs de projet au FNE
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun18.png)
4.
Caractéristiques de l'échantillon
Variables
|
Indicateurs
|
Unité de mesure
|
|
|
|
|
|
|
|
Promoteur (X)
|
|
|
|
|
Age
|
Année de naissance
|
|
|
|
Sexe
|
"Homme" ou "femme"
|
|
|
|
Formation
|
"Générale" ou "Technique"
|
|
|
|
Année Formation
|
Nbre d'année
|
|
|
|
Ténacité
|
Mois
|
|
|
|
Patience/ Attente de financement
|
Mois
|
|
|
Financement(Y)
|
|
|
|
|
|
Emprunt FNE
|
Franc CFA
|
|
|
|
Fonds propres (Apport pers.)
|
Franc CFA
|
|
|
|
Taux d'intérêt
|
Pourcentage
|
|
|
|
Mensualité
|
Franc CFA
|
|
|
|
Traites
|
en Nombre
|
|
|
|
Taux de remboursement
|
Pourcentage
|
|
|
|
Structure financière (Dette/FP)
|
Sans unité
|
|
|
Localisation(Z)
|
|
|
|
|
|
Yaoundé
|
|
|
|
|
Hors Yaoundé
|
|
|
|
Stratégies (T)
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaires mensuel (CA)
|
en FCFA
|
|
|
|
Taux de variation annuelle du CA
|
en pourcentage
|
|
|
|
Prélèvement du promoteur
|
en FCFA
|
|
|
|
Taux de variation annuel du salaire
|
en pourcentage
|
|
|
|
Nombre d'emplois permanents
|
en nombre
|
|
|
Secteur d'activité (S)
|
|
|
|
|
Agro-alimentaire
|
|
|
|
|
Coiffure/ Esthétique
|
|
|
|
|
Distribution
|
|
|
|
|
Restaurant
|
|
|
|
|
Services
|
|
|
|
|
Santé/ Médecine
|
|
|
|
|
Autres secteurs
|
|
|
|
|
Bâtiment
|
|
|
|
|
Confection
|
|
|
|
|
Elevage
|
|
|
|
|
Horticulture
|
|
|
|
|
Maintenance
|
|
|
|
|
Maroquinerie
|
|
|
|
|
Pisciculture
|
|
|
|
|
T/Bois
|
|
|
|
|
T/Chimique
|
|
|
|
|
Vannerie
|
|
|
|
Pérennité ou survie (P)= Existence +
Durée de vie
|
|
|
|
|
Existence de l'activité
|
"oui" ou "non"
|
|
|
|
Durée de vie de l'activité
|
en année
|
|
|
|
Taux de pérennité
|
En %
|
|
|
5.
Résultats de l'analyse des données : Matrice de
corrélation, valeurs test et valeur propre
MATRICE DES CORRELATIONS
| C3 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C10
C11 C12 C13 C14 C15 C16 C17 C18 C19
-----+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C3 | 1.00
C4 | -0.96 1.00
C5 | 0.13 -0.14 1.00
C6 | -0.03 0.03 0.35 1.00
C7 | 0.29 -0.29 -0.35 -0.23 1.00
C8 | -0.20 0.15 -0.07 -0.02 -0.06 1.00
C9 | 0.15 -0.17 0.95 0.27 -0.27 -0.02 1.00
C10 | 0.14 -0.14 0.20 -0.31 0.01 0.01 0.32 1.00
C11 | -0.12 0.12 0.08 0.17 -0.06 0.07 0.08 -0.11
1.00
C12 | 0.12 -0.12 -0.08 -0.17 0.06 -0.07 -0.08 0.11
-1.00 1.00
C13 | 0.13 -0.13 0.26 0.27 -0.07 0.09 0.32 -0.13
0.16 -0.16 1.00
C14 | -0.08 0.08 -0.01 0.06 -0.08 -0.01 0.00 0.00
0.20 -0.20 0.11 1.00
C15 | 0.11 -0.10 0.44 0.46 -0.29 0.01 0.39 -0.20
0.00 0.00 0.25 -0.03 1.00
C16 | -0.26 0.29 0.13 0.07 -0.19 -0.02 0.13 -0.03
0.04 -0.04 0.08 0.33 0.08 1.00
C17 | 0.14 -0.14 0.46 0.40 -0.29 0.00 0.45 0.05
0.11 -0.11 0.40 0.01 0.63 0.01 1.00
C18 | -0.35 0.35 -0.13 -0.09 -0.26 0.13 -0.11 -0.05
0.08 -0.08 -0.13 0.12 -0.08 0.06 -0.04 1.00
C19 | 0.03 -0.03 0.29 0.19 -0.20 -0.11 0.20 -0.06
0.17 -0.17 0.08 0.19 0.08 0.10 0.08 -0.09 1.00
C20 | 0.06 -0.06 0.21 0.25 0.00 0.15 0.20 -0.09
0.02 -0.02 0.15 0.03 0.44 0.12 0.42 -0.10 -0.07
C21 | 0.28 -0.28 0.14 -0.05 0.21 -0.17 0.16 0.24
-0.07 0.07 -0.14 -0.25 -0.02 -0.10 0.05 -0.19 -0.15
C22 | -0.22 0.18 0.18 0.16 -0.36 0.38 0.21 -0.01
0.02 -0.02 0.24 0.13 0.28 0.13 0.24 0.25 0.03
C23 | -0.23 0.17 0.05 0.02 -0.16 0.96 0.08 0.05
0.04 -0.04 0.06 0.01 0.08 0.03 0.02 0.11 -0.07
C24 | -0.20 0.16 0.09 0.02 -0.08 0.52 0.16 0.08
0.04 -0.04 0.22 0.08 0.05 0.05 0.10 0.21 -0.02
C25 | -0.22 0.19 0.15 0.12 -0.28 0.45 0.20 0.03
0.03 -0.03 0.25 0.12 0.22 0.11 0.20 0.25 0.02
-----+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
| C3 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C10
C11 C12 C13 C14 C15 C16 C17 C18 C19
| C20 C21 C22 C23 C24 C25
-----+------------------------------------------
C20 | 1.00
C21 | -0.16 1.00
C22 | 0.22 -0.16 1.00
C23 | 0.19 -0.16 0.43 1.00
C24 | 0.13 -0.03 0.79 0.49 1.00
C25 | 0.20 -0.12 0.98 0.47 0.90 1.00
-----+------------------------------------------
| C20 C21 C22 C23 C24 C25
MATRICE DES VALEURS-TESTS
| C3 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C10
C11 C12 C13 C14 C15 C16 C17 C18 C19
-----+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C3 | 99.99
C4 | -20.62 99.99
C5 | 1.36 -1.43 99.99
C6 | -0.29 0.27 3.76 99.99
C7 | 3.07 -3.07 -3.78 -2.42 99.99
C8 | -2.10 1.58 -0.72 -0.18 -0.59 99.99
C9 | 1.59 -1.73 19.07 2.87 -2.87 -0.20 99.99
C10 | 1.50 -1.51 2.10 -3.29 0.12 0.13 3.44 99.99
C11 | -1.25 1.25 0.84 1.74 -0.62 0.73 0.81 -1.14
99.99
C12 | 1.25 -1.25 -0.84 -1.74 0.62 -0.73 -0.81 1.14
-81.68 99.99
C13 | 1.37 -1.38 2.82 2.89 -0.73 0.89 3.50 -1.32
1.70 -1.70 99.99
C14 | -0.80 0.80 -0.08 0.59 -0.78 -0.09 0.02 0.00
2.06 -2.06 1.16 99.99
C15 | 1.19 -1.05 4.92 5.21 -3.09 0.09 4.31 -2.10
0.00 0.00 2.70 -0.36 99.99
C16 | -2.81 3.11 1.39 0.71 -1.96 -0.16 1.39 -0.33
0.43 -0.43 0.86 3.57 0.80 99.99
C17 | 1.42 -1.49 5.18 4.42 -3.13 -0.02 5.05 0.53
1.15 -1.15 4.39 0.08 7.72 0.10 99.99
C18 | -3.79 3.79 -1.33 -0.98 -2.78 1.40 -1.15 -0.53
0.82 -0.82 -1.33 1.22 -0.84 0.66 -0.39 99.99
C19 | 0.29 -0.29 3.09 2.04 -2.16 -1.16 2.09 -0.60
1.75 -1.75 0.86 1.98 0.80 1.08 0.81 -0.92 99.99
C20 | 0.63 -0.63 2.20 2.62 0.00 1.61 2.11 -0.98
0.24 -0.24 1.60 0.31 4.91 1.23 4.60 -0.99 -0.78
C21 | 3.02 -3.02 1.46 -0.53 2.23 -1.73 1.73 2.55
-0.77 0.77 -1.47 -2.71 -0.19 -1.03 0.47 -1.99 -1.55
C22 | -2.33 1.91 1.87 1.69 -3.88 4.19 2.18 -0.06
0.21 -0.21 2.56 1.33 3.04 1.32 2.50 2.64 0.33
C23 | -2.39 1.77 0.49 0.25 -1.65 19.72 0.84 0.48
0.44 -0.44 0.64 0.07 0.82 0.26 0.25 1.19 -0.78
C24 | -2.05 1.73 0.89 0.21 -0.87 6.05 1.66 0.87
0.42 -0.42 2.37 0.80 0.56 0.54 1.04 2.19 -0.16
C25 | -2.35 1.95 1.62 1.25 -2.98 5.06 2.11 0.27
0.29 -0.29 2.63 1.21 2.30 1.11 2.11 2.62 0.17
-----+-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
| C3 C4 C5 C6 C7 C8 C9 C10
C11 C12 C13 C14 C15 C16 C17 C18 C19
| C20 C21 C22 C23 C24 C25
-----+------------------------------------------
C20 | 99.99
C21 | -1.67 99.99
C22 | 2.35 -1.71 99.99
C23 | 1.98 -1.71 4.80 99.99
C24 | 1.36 -0.30 11.13 5.61 99.99
C25 | 2.12 -1.29 22.99 5.37 15.51 99.99
-----+------------------------------------------
| C20 C21 C22 C23 C24 C25
VALEURS PROPRES
APERCU DE LA PRECISION DES CALCULS : TRACE AVANT DIAGONALISATION
.. 23.0000
SOMME DES VALEURS PROPRES
.... 23.0000
HISTOGRAMME DES 23 PREMIERES VALEURS PROPRES
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| NUMERO | VALEUR | POURCENT.| POURCENT.|
|
| | PROPRE | | CUMULE |
|
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| 1 | 4.6080 | 20.03 | 20.03 |
********************************************************************************
|
| 2 | 3.4765 | 15.12 | 35.15 |
*************************************************************
|
| 3 | 2.4847 | 10.80 | 45.95 |
********************************************
|
| 4 | 1.8335 | 7.97 | 53.92 |
********************************
|
| 5 | 1.6660 | 7.24 | 61.17 |
*****************************
|
| 6 | 1.3102 | 5.70 | 66.86 |
***********************
|
| 7 | 1.1621 | 5.05 | 71.92 |
*********************
|
| 8 | 1.0603 | 4.61 | 76.53 | *******************
|
| 9 | 0.9415 | 4.09 | 80.62 | *****************
|
| 10 | 0.7950 | 3.46 | 84.08 | **************
|
| 11 | 0.7191 | 3.13 | 87.20 | *************
|
| 12 | 0.5982 | 2.60 | 89.80 | ***********
|
| 13 | 0.5810 | 2.53 | 92.33 | ***********
|
| 14 | 0.5124 | 2.23 | 94.56 | *********
|
| 15 | 0.4299 | 1.87 | 96.43 | ********
|
| 16 | 0.3518 | 1.53 | 97.96 | *******
|
| 17 | 0.2435 | 1.06 | 99.02 | *****
|
| 18 | 0.1374 | 0.60 | 99.61 | ***
|
| 19 | 0.0351 | 0.15 | 99.77 | *
|
| 20 | 0.0305 | 0.13 | 99.90 | *
|
| 21 | 0.0235 | 0.10 | 100.00 | *
|
| 22 | 0.0000 | 0.00 | 100.00 | *
|
| 23 | 0.0000 | 0.00 | 100.00 | *
6.
Guide d'entretien
A. Entretien avec le Chef Service SEI/Chef
Adjoint
|
Questionnaire au Chef Service SEI/ Chef Service
Adjoint
|
|
|
|
|
1
|
Les moyens dont dispose le FNE pour financer les
activités sont-ils
|
|
|
Important?
|
|
|
Suffisant?
|
|
|
Insuffisant?
|
1
|
2
|
Le FNE a-t-il des sources de financement autre que la
contribution patronale
|
|
|
Oui
|
1
|
|
Non
|
|
3
|
Si "oui" d'où
proviennent-elles?
|
|
|
Des institutions étatiques
|
1
|
|
Des ONG
|
|
|
D'ailleurs
|
|
4
|
Le comité de présélection se
réunit-il de façon
|
|
|
Régulière
|
1
|
|
Irrégulière
|
|
5
|
A quel rythme se réuni le comité de
présélection
|
|
|
Mensuel
|
|
|
Trimestriel
|
1
|
|
Annuel
|
|
|
ça dépend
|
|
6
|
Le comité de crédit se réunit-il
de façon
|
|
|
Régulière
|
|
|
Irrégulière
|
1
|
7
|
A quel rythme se réunit le comité de
crédit
|
|
|
Mensuel
|
|
|
Trimestriel
|
|
|
Annuel
|
|
|
ça dépend
|
1
|
8
|
L'affectation du promoteur à un
conseillé Emploi suit-elle
|
|
|
La compétence du Conseiller
|
|
|
La disponibilité du Conseiller
|
1
|
|
Autres critères
|
|
|
|
|
9
|
En dehors de l'emploi, est-ce que la survie de
l'activité est une préoccupation du FNE
|
|
|
Oui
|
1
|
|
Non
|
|
10
|
En dehors de l'emploi est-ce que la pauvreté
des promoteurs est une préoccupation du FNE
|
|
|
Oui
|
1
|
|
Non
|
|
B. Entretien avec les Conseillers Emploi
-SEI
|
Questionnaire aux Conseillés Emploi/ Service
Emplois Indépendants
|
Total sur 10
|
1
|
Les projets réceptionnés
relèvent-ils de votre qualification
|
|
|
Toujours
|
1
|
|
Souvent
|
9
|
|
Jamais
|
0
|
2
|
Combien de promoteurs recevez-vous par
jour?
|
|
|
Moins de 3
|
0
|
|
Trois
|
0
|
|
Plus de trois
|
10
|
3
|
Comparativement au temps consacré au "suivi",
le "montage" a
|
|
|
Plus de temps
|
9
|
|
Temps égaux
|
0
|
|
Moins de temps
|
1
|
4
|
Comment conciliez-vous dans la semaine, "Montage" et
"suivi"
|
|
|
Il y a des jours consacrés uniquement au
"montage"
|
6
|
|
Il y a des jours consacrés aux deux à la fois
|
2
|
|
Tous les jours sont réservé au "montage"
|
2
|
5
|
En ce qui concerne le suivi, les promoteurs "hors
Yaoundé" sont-ils
|
|
|
Privilégiés
|
0
|
|
Moins suivis
|
8
|
|
Délaissés
|
2
|
6
|
Les promoteurs "hors Yaoundé" sont-ils
visités
|
|
|
Régulièrement
|
0
|
|
Irrégulièrement
|
10
|
7
|
Si "irrégulière"
pourquoi?
|
|
|
Faute de moyens
|
10
|
|
Faute de temps
|
0
|
|
Autres
|
0
|
8
|
Quelle est la difficulté que rencontrent
souvent vos promoteurs une fois installés
|
|
|
Insuffisance de financement
|
1
|
|
Saturation de marché
|
1
|
|
Non maîtrise de l'activité
|
0
|
|
La pression fiscale
|
7
|
|
Indifférent
|
1
|
7. Secteurs et branches
d'activité (Cent idées de projets d'emplois indépendants-
FNE)
1. 8.
Grille d'analyse des déterminants de la pauvreté et de
l'exclusion sociale au Cameroun
Domaines critiques
Exclusion sociale
Marché du travail
|
Marché du logement
|
Marché de l'éducation
|
Marché de la santé
|
Marché du crédit
|
Marché de l'eau et de l'énergie
|
Chômeurs
|
Sans abri
|
Analphabètes
|
Malades
|
Exclus monétaires
|
Exclus eau et énergie
|
|
|
|
|
|
|
Accès à l'emploi
|
Accès au logement
|
Accès à l'éducation
|
Accès aux soins de santé
|
Accès au crédit
|
Accès à l'eau et à l'énergie
|
Solidarités publique et
privée
(Système de protection sociale avec des minima sociaux ou
revenus minima d'insertion)
|
Pauvres
Non pauvres
Personnes disposant moins de 148 000 FCFA par an en 1996
soit 50,5% de la population
Personnes disposant d'au moins 148 000 FCFA par an en 1996
soit 49,5% de la population
Facteurs d'insertion sociale
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun30.png)
Source : Babisakana, « Faisabilité du
Projet de Pacte National Pour l'Emploi », in Les débats
Economiques du Cameroun et d'Afrique, P.498.
TABLE DES FIGURES
Figure n°1 : Catégories de travail
indépendant
13
Figure n°2 : Hypothèses de
financement des activités
18
Figure n°3 : Forme extensive du jeu :
ordre de décisions disponibles pour chaque
29
Figure n°4 : Forme stratégique du
jeu : Matrice des gains ou matrice de paiement
29
Figure n°5: Formalisation de Miniti et
Bygrave : L'entrepreneuriat naît de l'imitation
33
Figure n° 6 : Structure
générale et principaux indicateurs de la population active
41
Figure n°7 : Parcours de créateurs
d'entreprise au Cameroun : procédures et durées
49
Figure n°8° : Commencer une
activité est moyen principal de sortir de la pauvreté
55
Figure n°9 : Modélisation des
hypothèses de recherche
74
Figure n°10° : Activités
créées (1996 -2005)
82
Figure n°11: Représentation des variables
dans les deux axes factoriels
88
TABLE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Structure des emplois selon le
secteur institutionnel au Cameroun
40
Tableau n°2 : Indicateurs du marché
de travail dans la CEMAC.
43
Tableau n°3 : Conditions de création
d'entreprise dans la CEMAC.
47
Tableau n°4: Conditions d'octroi de licences dans
la CEMAC
47
Tableau n°5 : Ratio de liquidité des
banques de la CEMAC en fin 2003 en moyenne par pays(en %)
50
Tableau n°7 : Charges fiscales dans la CEMAC
53
Tableau n°8° : Conditions de
financement des activités d'auto- emploi au FNE
69
Tableau n°9: Représentativité des
activités créées dans l'échantillon d'étude
83
Tableau n°10: Quelques caractéristiques de
l'échantillon
85
Tableau n°11 : Partie de la matrice de
corrélation et paramètre de dispersion
87
Tableau n°12: Extrait de grille de questionnaire.
90
Tableau n°13: La prise en compte de la
pauvreté dans la création d'activités au FNE
93
Tableau n°14 : Rythme de réunion du
comité de présélection et de comité de
crédit.
95
Tableau n°15: La difficulté que
rencontrent souvent les promoteurs
97
TABLE
DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
2
I. CONTEXTE
2
II. OBJECTIFS
4
III. INTERETS
4
IV. QUESTIONS DE RECHERCHE
5
V. APPROCHES METHODOLOGIQUES
6
VI. DIFFICULTES RENCONTREES
8
VII. ORIENTATIONS POUR LA LECTURE DU
TRAVAIL
9
PREMIERE PARTIE : APPROCHES
CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
10
CHAPITRE I. : AUTO EMPLOI :
FONDEMENTS CONCEPTUELS ET THEMATIQUES CONNEXES
11
Section 1 : Définition du
concept de l'auto emploi
11
Section 2 : Thématiques
autour du travail indépendant
13
I. L'auto emploi et l'aspiration à
l'indépendance
14
II. L'auto emploi et le financement
15
III. L'auto emploi et l'Etat
18
IV. L'auto emploi et les secteurs
d'activité
22
V. L'auto emploi et l'entrepreneuriat
23
VI. L'auto emploi et les revenus des
indépendants
25
Section 3 : Processus de
modélisation et de rationalisation du choix de l'auto
emploi.
25
I. La notion de rationalité et de
rationalité limitée
25
II. Formalisation de l'auto emploi au moyen de
théorie des jeux
27
III. Formalisation de Maria Miniti et William
Bygrave
31
CHAPITRE II. : L'AUTO EMPLOI, LE CHOMAGE ET
LA PAUVRETE
35
Section 1 : L'employabilité
et ses difficultés
37
I. Théorie du chômage et le
fonctionnement marché du travail
37
II. Rigidité du marché de l'emploi et
insuffisance d'emploi formel
41
III. Travailleurs pauvres
43
IV. Travail décent
44
Section 2 :
L'entrepreneurabilité et ses contraintes
45
I. Les contraintes administratives
45
II. Les contraintes financières
49
III. Les contraintes fiscales
51
IV. Contraintes culturelles
53
Section 3 : L'impact d'auto emploi
sur l'autonomie financière des promoteurs
54
I. Constat sur la sortie de la pauvreté par
l'auto emploi
54
II. Le concept de la pauvreté et sa
mesure
56
III. Ligne de pauvreté ou Seuil de
pauvreté
57
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS
60
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE D'AUTO
EMPLOI DANS LA PROVINCE DU CENTRE AU CAMEROUN
61
Section 1 : Présentation du
Fonds National de l'Emploi
61
I. Historique et création du Fonds National
de l'Emploi
61
II. Base juridique et siège social du Fonds
National de l'Emploi
62
III. Missions ou compétences du Fonds
National de l'Emploi
62
IV. Partenaires du Fonds National de l'Emploi
62
Section 2 : Stratégies de
développement de l'Emploi par le FNE
64
I. Organigramme et fonctionnement du Fonds National
de l'Emploi
64
II. Les services ayant trait à la promotion
de l'emploi
66
III. Traitement des emplois indépendants au
FNE
69
IV. Les autres outils de développement de
l'emploi et autres programmes
71
V. Bilan des réalisations
73
CHAPITRE VI : EVALUATION DE L'IMPACT
DE L'AUTO EMPLOI
74
Section 1: Les données sur les
promoteurs et leur analyse
74
I. Les hypothèses d'analyse sur les
activités d'auto emploi
74
II. Fondement théorique des
hypothèses sur la performance et l'impact d'activités
75
III. Evaluation de la performance des
activités d'auto emploi
76
Section 2 : La création
d'activités d'auto emploi
82
I. Les activités créées
entre 1996 et 2005 (Population mère)
82
Représentativité de la population
mère dans l'échantillon
83
II. L'échantillonnage
84
III. Présentation des modèles
et tests empiriques
86
Section 2 : Résultats et
évaluations
87
I. Les variables qui participent faiblement
à l'explication de la pérennité
88
II. Les variables qui participent
significativement à l'explication de la pérennité
91
III. Les variables mesurant l'impact d'auto
emploi sur la pauvreté et le chômage.
92
Section 3 : Recommandations en vue
de la promotion de l'auto emploi
94
I. Renforcement des capacités des
femmes et encadrement des promoteurs ruraux
94
II. Réduction du délai de
financement
94
III. Renforcement du service formation
96
IV. Accroître le financement pour
promouvoir plus d'emplois et refinancement des activités en perte de
vitesse.
96
V. Refinancement des activités en
perte de vitesse
96
VI. Réduction du taux
d'intérêt
97
VII. Regroupement géographique des
promoteurs
97
VIII. Plaider pour des allégements
fiscaux en faveur des promoteurs débutants
97
CONCLUSION
98
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
100
ANNEXES
108
1. Siège social du Fonds National de
l'Emploi
108
2. Organigramme de l'Agence Centrale -Fonds
National de l'Emploi
109
3. Schéma de traitement des porteurs
de projet au FNE
109
4. Caractéristiques de
l'échantillon
111
5. Résultats de l'analyse des
données : Matrice de corrélation, valeurs test et valeur
propre
112
6. Guide d'entretien
114
7. Secteurs et branches d'activité
(Cent idées de projets d'emplois indépendants- FNE)
115
8. Grille d'analyse des déterminants
de la pauvreté et de l'exclusion sociale au Cameroun
120
TABLE DES FIGURES
121
TABLE DES TABLEAUX
121
Joueur B (Employeur)
Joueur A
(Demandeur d'emploi)
Embauche
N'Embauche pas
Salariat
Entreprenariat
(Auto Emploi)
x , y
i, j
p, n
![](impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun31.png)
* 1 Djaowe et Bita soulignent que le
terme activité ou auto- emploi relève du fait que « la
plupart du temps les personnes cherchent simplement à vivre de leur
activité et à créer leur propre emploi» in Victor
Tsapi, Création, développement, gestion de la petite
entreprise africaine, Yaoundé, Editions CLE, P. 59.
* 2 Verstraete T., Saporta, B.,
Création d'entreprise et entrepreneuriat, Editions de l'ADREG,
Janvier 2006, P. 243.
* 3 Diane-Gabrielle Tremblay, Ph. D.,
Chômage et transformations du marché du travail ; les
enjeux sur le plan de la sécurité et de
l'insécurité, Université du Québec, Note de
recherche 2003-17, PP. 5-6.
* 4 OCDE (2000), La renaissance
partielle de l'emploi indépendant. Voir aussi OCDE (1998),
Stimuler l'esprit d'entreprise, Paris.
* 5 Soulèye Kanté,
« Le secteur informel en Afrique subsaharienne francophone :
vers la promotion d'un travail décent », Document de
travail sur l'économie informelle, Genève, BIT, 2002,
p.11.
* 6 République du Cameroun, Institut
National de la Statistique, Enquête sur l'emploi et le secteur informel
au Cameroun en 2005, Rapport principal, Décembre 2005, p.38.
* 7Diane-Gabrielle Tremblay, Le
travail autonome comme illustration des nouvelles formes de travail,
Université du Québec à Montréal, Juillet 2006,
P.11
* 8 Joseph DJAOWE et Charles- Alain
BITA, « Le rôle des institutions de microfinance dans la
création et le développement de la petite entreprise
camerounaise », in Victor TSAPI, op. cit.
* 9 OCDE, La renaissance partielle
du travail indépendant, Paris, 2000, P.204.
* 10 OCDE, La renaissance partielle
de l'emploi indépendant, Paris, 2000, P. 204.
* 11 Robert Wanda,
« Structure financière et performance des entreprises dans un
contexte sans marché financier : le cas du Cameroun »,
Source : Site Internet de recherche et publications scientifiques :
Proquest, Octobre 2001.
* 12 Diane- Gabrielle Tremblay,
idem, P.126.
* 13 Cette théorie a
été définie par les auteurs Ross (1973 et
1974) et Jensen et Meckling (article de 1976). Chez
Ross, une relation d'agence est créée lorsqu'une de deux parties,
désignée comme agent, agit soit de la part, soit comme
représentant de l'autre, désignée comme le principal, dans
un domaine décisionnel. Chez Jensen et Meckling, la relation d'agence
est un contrat dans le quel une personne (ou plusieurs) a recours aux services
d'une autre personne pour accomplir en son nom une tâche quelconques.
* 14 Wanda, R., « Distance
culturelle, modes de financement et rationalité
économique », in Création, développement,
gestion de la petite entreprise africaine (sous la direction de Victor
Tsapi), Yaoundé, Edition CLE, 2007, P. 319
* 15 1.Epargne
personnelle initiale ->2.Aide familiale
->3.Dette commerciale non tontinale ->
4.Epargne personnelle postérieure contenue dans les
tontines -> 5.la dette tontinale ->
6.Capital de réputation sociale (crédits de gré
à gré).
* 16 Modigliani, F., Miller, M.,
« The cost of capital, corporate finance and the theory of
investiment », The American Economic Review 48 (June 1948),
p. 261- 297.
* 17 Verstraete Thierry, Saporta
Bernard, Création d'entreprise et entrepreneuriat, Edition de
l'ADREG, janvier 2006 (http://www.adreg.net)
* 18 OCDE, La renaissance partielle
de l'emploi indépendant, Paris, 2000, P. 188.
* 19 La notion fait son apparition en
1971 dans un discours de Nixon aux États-Unis. Dès cette date,
elle symbolise un rejet des politiques traditionnelles d'assistance qui
enfermeraient les pauvres dans le piège de la dépendance.
L'idée de base de ce concept est que pour recevoir des secours publics
il fallait en contrepartie, fournir un travail. Dans cette perspective, les
droits sociaux sont réinterprétés dans une optique
contractualiste qui articule les droits et les obligations. L'Etat- providence
doit porter son attention sur les individus particuliers et beaucoup moins sur
les populations. Mais dans ce sens la notion de workfare possède un sens
équivoque. D'une part elle signifie une nouvelle approche des droits
sociaux et de l'insertion, d'autre part elle est une stratégie
d'encadrement et de mise au pas des pauvres (et des chômeurs).
* 20 Il faudra attendre le début
des années quatre-vingt pour que les Etats africains décident de
privilégier le secteur privé. En effet, suite à la
déclaration de Monrovia qui devrait donner naissance au plan d'action de
Lagos (OUA, 1980), le rapport de la Banque mondiale de l'année suivante
met notamment l'accent sur les ressources humaines et les secteurs productifs
dans une perspective régionale (Berg, 1981). Le rapport insiste sur
l'industrie, devenue le coeur des politiques de développement, et fait
très brièvement allusion à l'esprit d'entreprise. Ce n'est
que huit ans plus tard qu'une des études régionales de la banque
(Banque mondiale, 1989) aborde la nécessité de promouvoir
l'entrepreneuriat pour assurer une croissance durable à l'Afrique
subsaharienne (Voir Donatien EZE EZE,
« Déréglementation financière et financement des
petites entreprises : quels choix institutionnels au
Cameroun ? » in Tsapi V., Création,
développement, gestion de la petite entreprise africaine,
Yaoundé, Clé 2007, P.81).
* 21 BABISSAKANA ONANA,
« L'économie camerounaise : Un espoir
évanoui ? » in Les débats économiques
du Cameroun & d'Afrique, Yaoundé, Prescriptor, 2005, P.40.
* 22 Soulèye Kanté,
Le secteur informel en Afrique subsaharienne francophone : vers la
promotion d'un travail décent, Bureau international du Travail,
Genève, 2002, P. 4.
* 23 Pierre Cahuc, La nouvelle micro
économie, P. 3.
* 24 CHIAPPORI, P.-A.,
Anticipations rationnelles et conventions, Analyse économique des
conventions, Paris, PUF, 1994.
* 25 IRIBARNE (d'), P., AMADIEU, J.-F.,
« Homo economicus ou homo culturalis ? », Revue
Gérer et Comprendre, n°18, pp. 57- 60, 1990.
* 26 Carine FOTSO YUMGUE, mémoire,
P.145 (voir bibliographie)
* 27 Les relations familiales sont
importants et parfois très déterminant pour de promotion sociale
ou l'accès à l'emploi (Voir Organisation International du
Travail, Les statistiques sur l'emploi et le marché du travail au
Cameroun, Décembre 2004, P. 17)
* 28 « Faisabilité du
projet de pacte national pour l'emploi », in Débats
économiques du Cameroun & d'Afrique, Yaoundé,
Prescriptor, 2003, P.501.
* 29 Bureau International du Travail,
« Emploi, productivité et pauvreté : tendances
mondiale », Rapport sur l'emploi dans le monde,
Genève, 2007.
* 30 La pérennité dont il
s'agira ici sera déterminée par deux variables
complémentaires, l'existence d'activité et la durée de vie
de l'activité, que nous développons dans la partie pratique.
* 31 Diane- Gabrielle Tremblay,
« Chômage et transformations du marché du travail ;
les enjeux sur le plan de la sécurité et de
l'insécurité », Note de recherche 2003- 17,
Télé- université, Université du Québec, PP.
5-6.
* 32 Source : INS,
enquête sur l'emploi et le secteur informel 2005, phase 1, P.10.
* 33 World Bank and the International
Finance Corporation, Doing Business in 2006, creating jobs,
Washington, D. C., 2006.
* 34 OCDE, « La protection de
l'emploi : coûts et avantages d'une meilleure sécurité
de l'emploi », Synthèses, Janvier 2005, P. 5.
* 35 Bureau International du Travail,
« Emploi, productivité, et pauvreté : tendances
mondiales », Rapport sur l'emploi dans le monde,
Genève, 2007, P. 26.
* 36 Le 1 dollar et le 2 dollars sont
de références internationales (par manque des
références nationales). Ainsi « extrême
pauvreté des travailleurs » désignent le seuil
d'extrême pauvreté de 1 dollar (USA) par jour et celle de
« pauvreté modérée des travailleurs »,
le seuil de pauvreté de 2 dollars par jour.
* 37 République du Cameroun,
Enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun en 2005,
Phase 1, Rapport Principal, 2005, P. 45.
* 38 BABISSSAKANA,
« Faisabilité du Projet de Pacte National Pour
l'Emploi », Lettre Ouverte à M. Peter Mafany Musonge, Premier
Ministre chef du Gouvernement, Note d'analyse Technique N° 16/01, in
Les débats économiques du Cameroun et d'Afrique,
Yaoundé, Prescriptor, 2003, P. 499. La même note a
été publiée intégralement par le Journal Le
Messager N°1214 du mercredi 16 et n°1215 du vendredi 18 mai
2001.
* 39 Voir les termes de cette
conférence dans Kanté S., « Le secteur informel en
Afrique subsaharienne francophone : vers la promotion d'un travail
décent », BIT- 2002, P.25.
* 40 Doing Business in 2006, P. 10.
* 41 Joseph Bruno NJAYA et Dagobert
NGONGANG, Les obstacles à la création et à
l'émergence des petites entreprises : une étude comparative
Nord Cameroun - Tchad, in Victor TSAPI (sous la direction de),
Création, développement, gestion de la petite entreprise
africaine, Yaoundé, Editions CLE, 2007, PP. 175-197.
* 42 Les recherches de la Banque
mondiale ont identifié 13 étape notamment : 1. The notary
issues certificate to open the bank account and verifies the company name 2.
Deposit the initial capital in a bank, 3. Obtain an attestation of business
premises ; 4. Sign company by-laws before a Notary ; 5. Register with
stamp duty office ; 6. Register with Court ; 7. Publish the
incorporation ; 8. Pay the business tax ; 9. Obtain a taxpayer
card ; 10. Declare the existence before the industrial authorities ;
11. Register with labor department ; 12. Register with workers health
administration ; 13. Declare the existence of the company.
* 43 Voir, Pierre Alain YOUMBI,
« Le déterminant de l'épargne au Cameroun »,
Mémoire soutenu à Université de Douala, 2002.
* 44 Commission Economique pour
l'Afrique, Bureau Afrique Centrale, Les économies de l'Afrique
centrale 2006, Paris, Maisonneuve & Larose, 2006, P.177.
* 45 Michel Bebine Etoga,
« Fiscalité et compétitivité, que peut faire le
comité des réformes fiscales ? », in
Mutations N°1925 du jeudi, 14 juin 2007. P. 15.
* 46 OCDE (2000), La renaissance
partielle de l'emploi indépendant, P. 200.
* 47 Emmanuel Kamdem estime qu'il y a
un lien symbolique qui uni la culture et le style de gestion des entreprises en
Afrique, mais que ce champ n'est pas suffisamment exploré.
* 48 FUTURS AFRICAINS, Afrique
2025, quels futurs possibles pour l'Afrique au Sud du Sahara, Paris,
Karthala,
2003, P.72.
* 49 Consulter les objectifs du
millénaire au
http://www.un.org/millenniumgoals/.
* 50 A coté de ce premier
objectif du millénaire de 1. Réduire de l'extrême
pauvreté et de la faim, se trouvent six autres notamment : 2.
Assurer l'éducation primaire pour tous ; 3. Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ; 4.
Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; 5.
Améliorer la santé maternelle ; 6. Combattre le VIH/SIDA, le
paludisme et d'autres maladies ; 7. Assurer un environnement durable.
* 51 MENGUE, M. -T., La
pauvreté dans la recherche en sciences sociales, Yaoundé,
PUCAC, 2004, P. 39. Ces expressions reprises par M. -T. MENGUE sont
« c'est dur, on se bat, on va faire comment ?, C'est
l'Afrique, c'est le Cameroun »
* 52 Commission économique pour
l'Afrique, Les économies de l'Afrique Centrale 2006, Paris
Maisonneuve & Larose, 2007, P. 75.
* 53 Janvier D. Nkurunziza,
« La `bonne' croissance pour l'Afrique, Project Syndicate 2005, voir
www.project-syndicate.org.
* 54 Lire à cet effet, l'article
de Yves André ABESSOLO, « Analyse de l'impact de la croissance
économique et de la distribution des revenus sur la pauvreté au
Cameroun » in Mondialisation, Exclusion et Développement
Africain : Stratégies des acteurs publics et privés,
Tome 1, Langres, Collection Economies d'Afrique, 2006, P.193.
* 55 Document de stratégie de
réduction de la pauvreté, P. 13.
* 56 BABISSAKANA,
« L'économie camerounaise : Un espoir
évanoui ? », in Les Débats Economiques du
Cameroun et d'Afrique, Yaoundé, Prescriptor, 2005, P. 40.
* 57 NJIKAM, G.B.N., et al. R.M.
LONTCHI TCHOFFO et V.F. MWAFFO, (2005), Caractéristiques et
déterminants de l'emploi des jeunes au Cameroun, Cahiers de la
stratégie de l'emploi, Département de la stratégie en
matière d'emploi de l'unité des politiques de l'emploi, OIT
Genève.
* 58 Pour plus des précisions
sur les actes fondateurs du FNE, on peut consulter Thomas Guessogo Nkono,
« Le dialogue social au Cameroun », Programme du BIT
pour la promotion du dialogue social en Afrique francophone, Dakar,
Sénégal, édition national, 2003, PP. 17-19.
* 59 Programme lancé en 1995 et
dont le premier accord de coopération fut signé ave l'Agence
National de Création de l'Emploi (ANCE) de France. En attendant la
signature de coopération avec d'autre pays, seuls les candidats
ressortissants de la République Fédérale d'Allemagne sont
susceptibles de bénéficier des prestations du Programme
notamment : le transport de personnel, de sa famille et de ses
effets ; des subventions à la réinsertion, à
l'équipement bureautique et l'abonnement à la documentation.
* 60 Lors du dernier
réaménagement du gouvernement (le 7 septembre 2007), Ce
ministère a changé de nom. Au lieu du
« Ministère de l'économie et des finances »,
il faut lire « Ministère des Finances »
* 61 On peut consulter à cet
effet l'organigramme de l'agence centrale se trouvant en annexe.
* 62 Un test essentiellement
psychologique vérifie si le candidat a 1. Un esprit d'initiative ;
2. la capacité de persuasion ; 3. L'esprit
d'indépendance ; 4. La ténacité ou
persévérance ; 5. Le goût du risque ; 6. La
maîtrise d'équipe.
* 63 Les conseillers -Emploi ont de
compétences diverses et l'attribution d'un promoteur à un
conseiller particulier tient compte de domaines de compétence du
conseillé (Agriculture, marketing, finances, élevage, etc.)
* 64 Les micro -projets ont aussi le
caractère « d'auto emploi » puisqu'il est
constitué en amont par un promoteur. Le promoteur, en plus de l'emploi
qu'il génère pour lui-même se comporte également
comme « employeur ».
* 65 Cette durée prend en compte
l'installation effective du promoteur et les différés
accordés (en mois) avant son premier remboursement.
* 66Cette abstraction n'est que
méthodologique, mais aussi réaliste. Notre échantillon
étant composé de certains projets montés il y a dix ans,
certains conseillers emplois ne sont plus au FNE ou ont été
promus dans d'autres services. Il se pose la difficulté de faire une
association entre la méthode travail du conseiller et la qualité
de montage.
* 67 Consulter à cet effet le
site Internet du FNE au
www.fnecm.org
* 68 P. Reynolds et S. White,
« The entrepreneurial process », Quorum Books,
1997.
* 69 Verstraete Thierry, Saporta
Bernard, Création d'entreprise et entrepreneuriat, Editions de
l'ADREG, janvier 2006 (
http://www.adreg.net), PP. 183-196.
* 70 P. Davidson, « A
conceptual framework for the study of entrepreneurship and the competence to
practice it », Papiers de recherche du PEG research team,
2003.
* 71 Le concept
« Centre » est un territoire de 68950km²
réparti en départements (dix) de : MFOUNDI
(Yaoundé) ; NYONG ET KELLE (Eseka) ; NYONG ET MFOUMOU
(Akonolinga) ; HAUTE SANAGA (Nanga Eboko) ; LEKIE (Monatele) ;
NYONG ET SO'O (Mbalmayo) ; MEFOU ET AFAMBA (Mfou) ; MEFOU ET AKONO
(Ngoumou) ; MBAM ET INOUBOU (Bafia) ; MBAM ET KIM (Ntui).
* 72 AMZALLAG, E.,
PICCIOLI, N., Introduction à la statistique, Paris,
Collection Méthodes, 1978, P.220.
* 73 Agence Pour la Création
d'Entreprise, Rapport annuel 1998, «Eléments de réflexion
pour une politique de l'emploi par la création d'entreprise», APCE,
1998. Et aussi APCE : « Les taux de pérennité
à trois ans des créations d'entreprises », Note
d'Analyse, juillet 2003.
* 74 P. Reynolds et S. White,
« The entrepreneurrial process », Quorum books, 1997.
* 75 La matrice de corrélation
de l'ensemble des variables est reproduite en annexe.
* 76 CV : Coefficient de
variation, c'est le rapport de l'écart type sur la moyenne. Le CV permet
de voir la ressemblance (si CV est faible) ou la dissemblance (si CV est forte)
entre les promoteurs et en fonction des variables choisies.
* 77 Cette colonne est rempli à
partir de teste de significativité. Le « Oui »
indique que la corrélation est significative entre la variable
explicative et la variable à expliquer (Pérennité).
* 78Thomas Guessogo Nkono l'avait
déjà souligné en disant « Le Fonds aurait pu
faire mieux si les ressources auxquelles il a droit (cf. loi n°90/050 du
19 décembre 1990), lui étaient régulièrement et
intégralement reversées par le Trésor Public »,
in « le dialogue social au Cameroun », Programme du BIT
pour la promotion du dialogue social en Afrique francophone, Dakar,
Sénégal, édition national, 2003, P. 19.
* 79 Faible taux
d'intérêt, longue échéance de remboursement et des
différés importants (3 à 6 mois).
* 80 Le choix de ce seuil vient de
l'analyse du coefficient de variation. Les 108 promoteurs sont largement
différents quant aux variables choisies. Ils ont par exemple des
conditions de financement très différentes (certains étant
plus financés que d'autres). L'autre raison c'est l'explication de la
pérennité par des variables exogènes issus de la macro
économie (fiscalité, saturation du marché,
réglementation, l'inflation, changement de comportement des
consommateurs, etc.) que nous n'avons pas considéré dans notre
modèle. Une analyse au cas par cas peut permettre de lever certaines
équivoques.
* 81 ABESSOLO, Y., « Analyse
de l'impact de la croissance économique et de la distribution des
revenus sur la pauvreté au Cameroun », in Mondialisation,
exclusion et développement africain, tome1, Langres,
Maisonneuve& Larose, 2006.
* 82 Un constat a été
fait lors de « l'enquête sur l'emploi et le secteur informel au
Cameroun » (INS -2005), que les chômeurs sont peu nombreux
à faire une démarche auprès d'une agence de promotion de
l'emploi ou de placement (FNE, BMO) pour trouver un emploi, ils sont
relativement nombreux à s'inscrire dans les villes où le FNE est
représenté. Les faibles taux d'inscription des chômeurs
s'expliquent à 44% des non-inscrits n'en ont jamais entendu
parlé, 32% pensent que ces agences ne peuvent leur apporter une
quelconque aide et ne s'y rendent que lorsqu'ils sont épuisés de
chercher ; 22% ne savent pas comment s'inscrire. (p. 35).
* 83 Cette recommandation ne vaut que
pour notre échantillon. Depuis le début de cette année, le
FNE a réduit son taux d'intérêt à 6%. Au
début de ses activités ce taux était d'abord de 15%,
ensuite de 8%.
* 84 Papin, R., Stratégie
pour la création d'entreprise, création, reprise
développement, 5è éd. Paris, Dunod, 1993.
* 85 O'Leary, « Promoting
self-employment Among the Unemployed in Hungary and Poland », W.
E. Upjohn Institute for employment Research, September, polycopié,
1998.
* 86 OCDE, « La renaissance
partielle de l'emploi indépendant », Perspectives de
l'emploi de l'OCDE, Paris, 2000, P.195.
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