RACHI
Le commentaire de Rachi sur le Pentateuque,
trad. Israël SALZER, Paris, Comptoir du livre du Kéren Hasefer,
1957
[Gn I, 26] Les hommes domineront. Mot à
double face, domination o déchéance. S'il a du mérite
l'homme domine la bête. S'il n'a pas de mérite, il descend plus
bas que la bête et la bête le domine.
Et dominez-là. Le mot peut-être
pris pour un singulier, il s'adresserait alors à l'homme qui,
étant maître de la femme, veille à ce qu'elle n'aille pas
vagabonder. En outre ceci l'apprend que l'obligation de perpétuer
l'espèce incombe à l'homme puisqu'il est le maître, et non
à la femme.
[Gn II, 19] On apprend en outre que Dieu amena les
bêtes à l'homme pour qu'il leur donne un nom, le jour même
de leur création. Le Midrach explique le verbe (il nomma) dans le sens
de dominer, assujettir [Cf : Deut. XX,19 «Quand tu
assiégeras une ville en maître»]. Dieu place les bêtes
sous la domination de l'homme. Tout ce que l'homme aura nommé
être vivant, c'est là son nom. Modifie l'ordre des mots et
explique : tout être vivant auquel l'homme aura donné un nom,
ce sera son nom pour toujours.
Une aide semblable à lui. Si l'homme le
mérite elle sera une aide, s'il ne le mérite pas, elle sera face
à lui un adversaire.
Lorsque Dieu amena les animaux, il les amena par couple,
mâle et femelle. L'homme dit : chacun a sa compagne, moi je n'en ai
pas.
8. Extraits du Cantique des cantiques
(Texte de la Vulgate,
http://www.fourmilab.ch/etexts/www/Vulgate/Song_of_Solomon.html)
Texte latin :
(II, 1-3) ego flos campi et lilium convallium
sicut lilium inter spinas sic amica mea inter
filias
sicut malum inter ligna silvarum sic dilectus meus inter
filios sub umbra illius quam desideraveram sedi et fructus eius dulcis gutturi
meo
(II, 5) fulcite me floribus stipate me malis quia amore
langueo
(II, 8-9) vox dilecti mei ecce iste venit saliens in
montibus transiliens colles
similis est dilectus meus capreae hinuloque cervorum en ipse
stat post parietem nostrum despiciens per fenestras prospiciens per
cancellos
(II, 12-13) flores apparuerunt in terra tempus putationis
advenit vox turturis audita est in terra nostra
ficus protulit grossos suos vineae florent dederunt odorem
surge amica mea speciosa mea et veni
(IV, 12-15) hortus conclusus soror mea sponsa hortus
conclusus fons signatus
emissiones tuae paradisus malorum punicorum cum pomorum
fructibus cypri cum nardo
nardus et crocus fistula et cinnamomum cum universis lignis
Libani murra et aloe cum omnibus primis unguentis
fons hortorum puteus aquarum viventium quae fluunt impetu de
Libano
Traduction :
(II, 1-3) Je suis une fleur des champs, un lys des
vallées.
Comme un lys parmi les ronces, telle est mon amie parmi
les filles.
Comme un pommier dans les bois, tel est mon chéri
parmi les fils.
(II, 5) Soutenez-moi avec des fleurs ;
Restaurez-moi avec des fruits car je languit
d'amour.
(II, 8-9) J'entends mon chéri ! Le voici : il
vient !
Sautant par dessus les monts, bondissant par dessus les
collines,
Mon chéri est comparable à un chevreuil ou
a un faon de cerf.
Le voici : il s'arrête derrière notre mur
;
Il regarde par la fenêtre ; il épis par le
treillis.
(II, 12-13) Les fleurs apparaissent sur terre ; le
temps de la taille arrive ;
Et on entend la voix de la tourterelle sur notre
terre.
Le figuier présente son fruit vert, et les vignes
en fleurs donnent leur senteur.
(IV, 12-15) Tu es un jardin clos, ma soeur, ô
fiancée ;
Un jardin clos, une source verrouillée !
Tes surgeons sont un paradis de grenadiers, avec des
fruits abondants :
le cyprès avec le nard, du nard et du safran, du
roseau et du cinnamome,
avec tous les arbres du Liban :
de la myrrhe et de l'aloès, avec tous les onguents
de première qualité.
Je suis une fontaine de jardin, une source d'eaux vives,
coulants du Liban !
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