UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'EDUCATION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L'EDUCATION
D.E.S
EDUCATION NON FORMELLE DANS LES CONTEXTES EDUCATIF ET
SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Etude exploratoire sur le statut légal et
les attitudes des habitants de Kinshasa
Par
MUSA ALOKPO Dieudonné
Mémoire défendu en vue de l'obtention
du Diplôme d'Etude Supérieure
en sciences de l'éducation
Promoteur : Prof KAPUKU MUDIPANU Gaston
Co-promoteur : Prof. KAPUKU NGANGU Omer
Mai
2005
1. PROBLEMATIQUE
Bien qu'universellement reconnu comme inaliénable, le
droit à l'éducation n'est malheureusement pas encore
assuré à tous, et surtout aux citoyens des couches sociales
démunies en République Démocratique du Congo (R.D.C).
Notre pays traverse une crise socio-politique et économique qui a
affaibli l'Etat, le rendant incapable de remplir ses responsabilités
dans divers domaines dont celui de l'éducation qui nous intéresse
ici.
Ces dernières années, le secteur de
l'éducation de notre pays est caractérisé par l'exigence
de prise en charge financière de l'éducation à tous les
niveaux par les parents des élèves et étudiants. Cette
contribution est devenue obligatoire et consacrée par le concept de
partenariat1(*) entre
parents d'élèves et les professionnels de l'éducation ou
les établissements scolaires et universitaires d'enseignement.
Cependant, les difficultés liées à la
modicité des salaires des parents (pour ceux qui travaillent), à
l'irrégularité de payement de ces salaires, au chômage et
à l'insuffisance des revenus ménagers, ont placé beaucoup
de parents dans l'incapacité de prendre en charge la scolarité de
leurs enfants. Ce, à cause du coût relativement
élevé des études dans un tel contexte de notre
société.
Devant le coût ainsi élevé de
l'éducation scolaire, la longue durée des études,
l'inadaptation des programmes scolaires aux réalités et aux
besoins de la société, la limitation liée à
l'âge de scolarité, etc, dans l'éducation formelle,
plusieurs jeunes ne peuvent plus fréquenter l'école pour y
être instruits,et ils restent déscolarisés. Bien plus
encore, parmi ceux qui ont eu accès à l'éducation
formelle, nombreux sont ceux qui ne l' achèvent pas. Certains de ces
jeunes sont contraints de s'orienter vers le secteur non formel
d'éducation pour recevoir une formation pratique ou une initiation
à l'exercice d'un métier. L'apprentissage d'un métier pose
des problèmes au marché d'emploi quand celui-ci n'est pas
suffisamment structuré et planifié pour répondre aux
préoccupations de ce sous-secteur, qui, lui, n'est pas non plus
planifié. A ce sujet, KALALA NKUDI (1988, p. 31) note que
« ... les difficultés du marché du travail tant dans le
secteur public que dans les entreprises privées ont porté de
nombreux jeunes à s'orienter vers les ateliers de confection, de
menuiserie, , de cordonnerie. Ils espèrent à la fois y trouver du
travail et apprendre un métier grâce à une formation dite
informelle ». Le but de cette formation est, selon Mbaya
Mudimba2(*) de doter les
jeunes d'un ensemble de connaissances pratiques pouvant les aider à
s'intégrer de façon active dans la vie sociale.
Aujourd'hui, il est devenu plus impérieux et
précieux de dire clairement que l'éducation formelle ne peut plus
longtemps continuer à être qualifiée de seul moteur de
développement. Les éducateurs et les chercheurs, à travers
des travaux de recherches fouillées, suggèrent et confirment de
plus en plus l'importance qu'il y a, dans tout système éducatif ,
de diversifier et d'universaliser, si possible, plusieurs opportunités
d'éducation. Les travaux expérimentaux notables qui vont dans ce
sens et qui ont eu lieu dans d'autres contextes des pays du Tiers-monde sont
ceux des professeurs LABELLE (1976, 1985), PAPAGIANNIS et al (1977). Tous ces
travaux mettent en évidence et insistent sur l'impérieuse
nécessité qu'il y a d'élargir notre compréhension
des relations qui existent entre la diversification de l'éducation,
l'ENF (Education Non Formelle) et le développement national.
Malheureusement, pour KAPUKU (2005, p. 3), dans la plupart de
pays, les planificateurs cherchent à favoriser les genres d'enseignement
secondaire et supérieur, qui, d'après eux, peuvent rencontrer les
exigences du secteur moderne de l'économie. En conséquence, les
hommes de métier, tous ceux qui travaillent avec leurs mains, les
paysans, les artistes, etc., pourtant régulièrement et
directement engagés dans l'effort de production et de
développement, sont considérés comme n'ayant pas besoin de
l'instruction formelle. En outre, les pratiques éducatives en vigueur
dans les systèmes scolaires, par exemple la sélection qui
accompagne et caractérise le processus d'enseignement, essentiellement
destinée à l'élitisme ,a souvent exclu la majorité
de citoyens d'une nation de l'effort du développement, créant
ainsi des inégalités sociales. Aussi elle ne favorise qu'une
petite minorité de personnes appelées
« élite » ou « intellectuels »
lesquelles ne peuvent à elles seules, promouvoir et soutenir le
développement national.
Ce qui rend finalement la participation de la majorité
des forces vives d'une nation encore plus nulle. Les pauvres des milieux
ruraux, par exemple ne peuvent pas parvenir à développer les
aptitudes nécessaires à leur travail agricole et autres, pourtant
nécessaires au développement national et à la survie de
leurs communautés dans leurs milieux.
Dans ces conditions, le monde se tourne de plus en plus
à l'ENF, qui apparaît aux yeux de beaucoup comme une solution
valable. Serait-elle devenue une panacée à cause des avantages
qui lui sont inhérents ?
On constate en effet que, dans un temps assez réduit,
les apprenants deviennent capables de manifester des aptitudes diverses et
profitables. Les personnes soumises à ce type de formation
parviendraient par exemple, à s'exprimer correctement en langue
étrangère, à exercer un métier, et à gagner
leur vie.... Alors que, dans le secteur formel de l'éducation, les
mêmes aptitudes ne sont effectivement acquises et ne se manifestent
qu'après plusieurs années de formation et d'exercices.
Toutefois, l'ENF n'est pas une panacée. Elle est tout
aussi critiquée à cause de ses limites, mais également du
fait qu'elle n'est pas le seul système pouvant satisfaire tous les
besoins d'éducation et d'apprentissage des citoyens. Elle n'est pas une
solution miracle aux problèmes de développement, vue son
incapacité d'aider le pays en voie de développement à se
développer rapidement. C'est ainsi qu'elle a parfois engendré le
désenchantement.
En dépit de cela, sa capacité d'absorption des
désoeuvrés constitue un apport déterminant dans la
solution des problèmes sociaux liés par exemple au chômage,
à la déscolarisation, et aux autres besoins immédiats des
apprenants et de leur milieu de vie.
A Kinshasa, certaines associations, organisations non
gouvernementales (ONG) et Eglises élaborent et appliquent en milieu
extrascolaire des programmes d'encadrement des enfants, des jeunes et
même des adultes allant de l'alphabétisation initiale à la
formation aux métiers. Si d'aucuns disent que les raisons à la
base de ces programmes sont diverses, officiellement, on soutient que ces
programmes visent à offrir une formation qualifiante à des
catégories particulières des populations.
Pour exemple, le programme harmonisé des centres de
promotion sociale stipule que : « la
récupération des déscolarisés et leur insertion
socio - économique figurent au nombre des préoccupations du
ministère des affaires sociales et famille qui a pour mission
principale, la promotion du bien - être social et l'égalité
des chances des populations congolaises » (Ministère des
affaires sociales, programme harmonisé de l'ENF 2000, P.1)
Par contre d'aucuns disent que l'organisation des programmes
ci-dessus n'est qu'un moyen, pour leurs initiateurs,de se faire de l'argent
à l'aide des financements octroyés. Ces programmes ne constituent
pas une véritable action éducative ou une assistance sociale aux
nécessiteux.
Quelles que soient les critiques, l'ENF, sous toutes ses
formes, présente beaucoup d'avantages. Car en rendant les individus
(bénéficiaires) productifs, par le développement des
aptitudes à exercer un métier, elle leur permet en même
temps de résoudre des problèmes sociaux, de s'insérer
économiquement dans la société, de gagner de l'argent et,
à la limite, de s'épanouir.
A l'échelle continentale, l'Association pour le
développement de l'éducation en Afrique (ADEA, 2003, P.2)
affirme : « les nouveaux défis que rencontrent les pays
africains, par exemple la démocratisation, la mondialisation,la
décentralisation de système de gouvernance,le VIH/SIDA, etc, sont
autant des nouvelles occasions à saisir. Ils sont en train de
transformer les besoins et les priorités de
l'apprentissage ».
Le système formel ne pouvant donc pas répondre
à lui seul à ces défis, il faut des programmes
éducatifs variés et novateurs. Ce qui conduit les
communautés à se tourner vers les formes alternatives de
l'enseignement regroupées sous l'appellation d'éducation
non-formelle.
Au-delà du continent africain, le Comité des
Ministres de la Commission européenne a adopté, le 30 avril
2003,lors de la 838ème réunion, un ensemble de
recommandations au sujet de l'éducation non-formelle. Ainsi, en
considérant l'expérience et les réalisations du secteur de
la jeunesse du Conseil de l'Europe en matière de l'ENF,
d'éducation tout au long de la vie et la place importante
accordée à l'ENF dans le débat actuel sur l'apprentissage
au sein de l'Union européenne, les Ministres affirment que l'ENF peut
contribuer à assurer toutes les connaissances et capacités dont
les jeunes ont besoin pour réussir dans les sociétés
contemporaines.
L'ENF a effectivement beaucoup d'avantages à cause de
la flexibilité qu'elle permet aux systèmes éducatifs de
s'adapter aux circonstances et aux impératifs du développement.
C'est ce qui fait qu'elle a permis, notamment à certains pays africains
en retard, non seulement de combler le vide accumulé lors de la
colonisation , mais aussi de tenter de se rattraper en matière de
l'éducation et du développement des ressources humaines
nécessaires. En plus, elle est plus apte à répondre aux
besoins exprimés par les groupes défavorisés et offre
l'avantage de toucher au vécu quotidien de ses
bénéficiaires. C'est ainsi que, par exemple, beaucoup de pays
s'efforcent aujourd'hui de viser l'objectif de l'éducation pour tous. Et
certains, tel la R.D.Congo, cherchent à le réaliser par
l'école. Mais COOMBS (1985) et POIZAT (2002, p.6) affirment sans
équivoque que la scolarisation généralisée dans les
pays en développement constitue une utopie dangereuse.
En effet, l'explosion démographique, la crise
économique et l'instabilité politique sont autant de
paramètres faisant qu'en dépit des bonnes intentions ou de la
pertinence des plans élaborés, l'école formelle a souvent
manqué à l'appel du fait qu'elle est rigide et ne dispose ni du
temps, ni des moyens nécessaires. Partant, le recours à l'ENF
devient incontournable. Celle-ci, avec ses programmes à court et
à moyen termes, dote les individus des moyens pratiques et les socialise
utilement par l'exercice de divers métiers, comme nous l'avons
souligné.
A ce sujet, KALALA N. (op. cit. p.32) affirme que
l'insuffisance de la professionnalisation de notre système
d'enseignement, incapable de répondre aux exigences sociales,
économiques et culturelles d'un monde en mutation, est la cause de
l'afflux des jeunes vers les ateliers de formation.
La Conférence Nationale Souveraine(CNS) relayée
par les Etats Généraux de l'Education(EGE), dans le cadre du
nouveau projet éducatif, a reconnu la nécessité de l'ENF
et de la professionnalisation du système éducatif formel en
faveur de laquelle elle a levé l'option. Ce faisant, elle a voulu que
chaque cycle post primaire conduise à l'exercice d'un
métier : « l'éducation nationale doit mettre en place
une véritable école du développement du milieu ou mieux
une école pour le milieu et par le milieu » (EGE, rapport
final, 1996, p.28).
A cet effet, le système éducatif axera son
action sur la formation au travail. La professionnalisation est la clé
prioritaire pour l'organisation de l'enseignement. L'on veillera à
assurer aux élèves une formation spécifique au travail,
des connaissances générales leur permettant de continuer à
se former ou d'exercer une profession dans les domaines social, agricole,
technique, artistique etc. » (CNS, Rapport Commission Education 1992,
pp22 - 23').
Cela traduit implicitement la nécessité de
créer et de multiplier les opportunités d'éducation ainsi
que des mécanismes susceptibles de rendre chaque citoyen utile à
lui-même et à la société, en dépit des
limitations imposées par la situation socio - économique et les
aptitudes de chacun. C'est ici que l'on perçoit plus clairement
l'utilité et la perspective de l'ENF.
En effet, les programmes organisés dans ce cadre sont
de différentes natures, selon les besoins identifiés des
apprenants ou du milieu à un moment donné. Ces programmes sont
autant variés dans leur contenu que du point de vue des approches de
leur exécution.
Certains de ces programmes délivrent des certificats ou
attestations servant de témoignage à la formation suivie, mais
sans valeur légale comparable à la formation de même type
dans le circuit formel ; d'autres par contre ne décernent aucun
papier.
Qu'à cela ne tienne, les compétences dont font
preuve les apprenants à l'issue de ces programmes sont évidentes.
Cependant la considération accordée par la population à ce
secteur reste notre préoccupation. Car, cette considération peut
déterminer l'engagement et l'intérêt de cette population
à ce secteur et le degré de soutien à apporter aussi bien
aux individus actifs dans ce secteur qu'à ce dernier même.
Ainsi, étant au bénéfice assez permanent
des services et des produits issus du secteur de l'ENF, il s'avère utile
d'identifier les attitudes de la population congolaise à l'égard
de cette éducation.
Aussi, nous nous sommes posés les suivantes :
§ Quels sont le rôle et le statut de l'ENF en
R.D.CONGO ?
§ Quelles sont ses fonctions dans le système
éducatif congolais?
§ Quels rapports entretient-elle avec le système
formel ?
§ Si nous considérons le cas concret de la
formation aux métiers, pouvons-nous démontrer l'utilité de
ces programmes dans le sens par exemple de la lutte contre la pauvreté
et le chômage ?
§ Les initiatives ciblées dans ce domaine
peuvent-elles être identifiées et classifiées ?
§ Quelle est l'attitude des habitants de Kinshasa face
à ce secteur ? Et qu'est-ce qui la justifierait?
L'étude se préoccupe de présenter l'ENF
en recherchant ses contributions, sa place ainsi que son utilité dans
l'environnement socioéconomique et éducatif de la R.D.Congo. Elle
analyse également les attitudes en tant que reflet de la
mentalité de la population qui doit en bénéficier pour
l'amélioration de son bien-être et son développement.
L'on ne peut répondre à cette
préoccupation, sans situer l'ENF dans le système éducatif
congolais, à savoir : ses objectifs, ses structures, ses
variétés.
2..
HYPOTHESES DE TRAVAIL
L'a priori fondant cette étude repose sur les
suppositions suivantes:
§ En R.D.Congo les textes officiels qui organisent
l'enseignement accorderaient beaucoup plus d'importance, en termes de
rôles et de statuts au système scolaire formel au détriment
des initiatives de l'ENF.
§ Contrairement aux modèles proposés par
d'autres auteurs,les opportunités de l'ENF telles qu'elles existent dans
la ville de Kinshasa,seraient valablement classifiées lorsqu'on se
réfère au critère nature de programme de formation.
§ Les habitants de Kinshasa des communes retenues
auraient une attitude négative face à l'ENF,
particulièrement la formation aux métiers. Même en
considérant les variables milieu de résidence,
antécédent familial et niveau d'études, leur attitude
à ce type d'éducation serait toujours négative.
3.
INTERET ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
Le secteur formel de l'éducation en R.D.Congo est
en crise : difficultés de financement, insuffisance de ressources,
inadaptation du programme d'enseignement, aux réalités locales et
aux besoins de la société, limitation d'âge de
scolarité etc.
Se concentrer sur ce seul modèle c'est accepter
volontiers l'exclusion d'une frange importante de la population des
possibilités d'apprentissage et d'épanouissement. Ce secteur
prépare les jeunes essentiellement à intégrer le secteur
formel du travail alors que dans ce dernier, les perspectives d'emploi sont
incertaines. Il voile à ces jeunes les réalités du monde
de travail qui n'emploie qu'à peine 10% de la population en âge du
travail.
N'est-ce pas que le Bureau International du Travail (BIT)
cité par MBAYA M.(1986, p.18) insiste depuis 1971 sur le soutien
à apporter au secteur informel. Ce dernier demeure la voie sûre de
réduction de la pauvreté dans le Tiers-Monde où le
chômage touche plus les jeunes, pendant que ceux-ci représentent
60% des populations dans cette partie du monde.
Pour cette institution, les perspectives du
développement du Tiers- Monde reposent sur l'expansion et le
perfectionnement du secteur informel.
D'où la nécessité de trouver des
mécanismes permettant aux jeunes de s'auto employer. Parmi ces
mécanismes, il y a les activités du secteur informel dont
relève l'ENF.
Les populations doivent reconnaître cette
réalité, l'accepter, s'engager à la soutenir et,
développer des attitudes favorables à son égard. Car
l'attitude d'un individu ou d'une population vis-à-vis d'une situation
ou d'une chose peut apporter à cet individu ou à cette population
bénéfice ou perte, avantage ou désavantage. Et pour
adopter une attitude recommandée vis-à-vis d'un fait ou d'une
situation, il faut en avoir suffisamment d'informations.
L'ENF revêt l'aspect d'une opportunité pour les
couches sociales démunies dans une société marquée
par une pauvreté des masses (comme c'est le cas en R.D.Congo). Et tout
le système éducatif formel ne s'ouvre qu'à une
minorité.
Les résultats de cette recherche peuvent constituer une
source d'informations pour les chercheurs et, surtout, pour le pouvoir
organisateur de l'éducation dans notre pays. Ils peuvent servir de base
à des actions de sensibilisation pour requalifier le secteur de l'ENF.
Car, les réalités de notre société montrent que le
secteur d'ENF contribue directement au progrès et à la croissance
par le caractère utilitaire de la formation qui y est assurée.
Cette formation s'inscrit dans le modèle du développement
endogène. Alors que la formation dispensée dans le système
éducatif formel est pour la plus part calquée sur le
modèle des systèmes éducatifs des pays du nord. Elle est
de ce fait aliénante. Or ce qui est aliéné est comme ce
qui n'existe pas et ne peut donc pas se développer de façon
authentique et selon ses propres besoins.
On élaborant cette étude, nous sommes
fixés les objectifs suivants:
· Faire une description de l'ENF en R.D.Congo
· Analyser les textes officiels traitant de
l'éducation en R.D.Congo pour relever la place et le statut de l'ENF.
· Présenter l'expérience de quelques pays
en matière d'ENF.
· Essayer d'établir une classification de la gamme
des programmes de l'ENF existant à Kinshasa.
· Recueillir l'attitude de la population de Kinshasa
à l'égard de l'ENF en général, et
particulièrement la formation aux métiers.
4.
DELIMITATION DU SUJET
La question de l'ENF est une question d'intérêt
général car touchant à la réalité
éducative et socio-économique de notre pays.
Pour des raisons pratiques, notre étude se limite
à la ville de Kinshasa.
Considérant l'étendue du secteur de l'ENF, nous
avons estimé utile de circonscrire l'étude pour étoffer
l'analyse et éviter que le lecteur ne se perde dans les
considérations d'ordre général, au regard de la
variété des initiatives d'ENF.
Nous avons ainsi limité l'étude à
l'analyse des textes officiels organisant l'éducation en R.D.Congo pour
relever le degré d'attention accordée à l'ENF. Aussi, de
la gamme des opportunités de l'ENF existant dans la ville de Kinshasa,
la formation au métier était choisie comme le programme type face
auquel les attitudes ont été mesurées.
Enfin, nous référant au répertoire
élaboré par le Ministère des affaires sociales sur la
répartition des Organisations Non Gouvernementales et associations par
secteur d'activité, dans les différentes communes de Kinshasa,
nous avons retenu six communes dans lesquelles nous avons mené notre
enquête. Il s'agit des communes suivantes : Gombe, Limité,
Lemba, N'djili, Masina et Kimbaseke.
Ce choix est dicté par le nombre des centres des
métiers répertoriés. Ce nombre est très
réduit pour les trois premières communes, alors que pour les
trois dernières, il est très élevé.
5.
METHODOLOGIE
Les approches utilisées dans cette étude font
l'objet d'une présentation plus détaillée dans le chapitre
ultérieure traitant du cadre méthodologique. Mais pour
l'instant,qu'il nous soit permis de présenter en grandes lignes, la
manière dont nous avons procédé ainsi que les techniques
que nous avons privilégiées.
Ainsi au regard de la nature des données
désirées, des objectifs fixés et des résultats
attendus, les outils ci-dessous ont été employés :
La technique documentaire et le questionnaire nous ont servi
comme instruments de récolte des données ; l'analyse de
contenu et le prélèvement des fréquences ont
été employé pour le dépouillement desdites
données ; tandis que pour le traitement des mêmes
données, nous avons recouru aux calculs des pourcentages et au test de
chi carré (2 ).
Selon SIDNEY SIEGEL (1956, p.175), lorsque les
fréquences dans les catégories indiscrètes (nominal ou
ordinal) constituent les données de recherche, le test de 2
peut être employé pour déterminer la signification de
différences parmi les groupes indépendants. En
général, le test de 2 pour deux échantillons
indépendants ou pour k échantillons indépendants,
procède de la même manière.
Signalons que le traitement à base de Chi carré
n'a pas été manuel, nous avons utilisé le logiciel SPSS
(Cfr. Site : www.spss.com).
6. DIVISION DU TRAVAIL
Sans vouloir entrer dans les détails que
présente la table des matières à la fin de cette
dissertation, donnons à ce point les grandes lignes autour desquelles la
présente étude a été élaborée.
En plus de la partie reprenant la problématique, les
hypothèses, les objectifs, l'intérêt de l'étude, la
délimitation du sujet, la méthodologie et la division du travail,
la présente étude est subdivisée en 5 chapitres
principaux. Le premier se rapporte au Background conceptuel et
théorique, le deuxième traite de l'Education non formelle ;
le troisième fait la description de l'Organisation et du fonctionnement
du système éducatif congolais; le quatrième expose le
Cadre méthodologique suivi dans l'élaboration de la
présente étude tandis que le cinquième et dernier chapitre
est réservé à la présentation, l'analyse et
l'interprétation des résultats. L'étude s'achève
par une conclusion générale qui fait un résumé du
point de départ jusqu'à l'aboutissement de notre analyse.
CHAPITRE
I : BACKGROUND CONCEPTUEL ET THEORIQUE
I.
DEFINITION ET DISCUSSION DES CONCEPTS
1.
Education formelle
C'est un système éducatif
hiérarchiquement nivelé. Elle va du primaire à
l'université, en prenant en compte une variété de
programmes spécialisés et d'institutions s'occupant à
plein temps de la formation générale, technique et
professionnelle.
2.
Education informelle
C'est un processus de toute la vie par lequel chaque individu
acquiert attitudes, valeurs, aptitudes et connaissances à partir des
expériences quotidiennes, des influences et ressources de son
environnement, de la famille, des voisins, du milieu de travail, du
marché, de la lecture et des médias.
3.
Education non-formelle
A sa genèse, l'ENF est avancée comme un concept
très large et à la définition vague. C'était en
quelque sorte une notion définie négativement, à
savoir toute éducation qui n'a pas lieu dans un
établissement scolaire.
Selon DALBERA, C (2001, p.1), l'expression
« éducation non-formelle » est très
récente. Elle n'est employée en dehors des cercles de la
recherche que depuis le début des années 90, à la suite de
la conférence de JOMTIEN, où elle fut consacrée. C'est une
expression très pratique parce qu'en première lecture, elle
s'oppose tout simplement à l'éducation formelle, laquelle est
perçue nettement par tous, semble-t-il, comme une désignation
savante de la scolarisation classique. En terme d'image mentale, le concept
d'éducation non-formelle paraît donc assez clair : est non
formel tout ce qui n'est pas formel, c'est-à-dire scolaire, tout en
restant organisé et structuré.
Le thésaurus européen de l'éducation de
1998 confirme l'idée d'un consensus minimal autour de la notion
d'activité éducative déscolarisée :
Il s'agit en effet « d'activités ou
programmes organisés en dehors du système scolaire établi
mais dirigés néanmoins vers les objectifs
d'éducation ».
L'ENF y est définie comme « toute
activité organisée et durable qui ne correspond pas exactement
à la définition de l'enseignement formel.
Selon SIMKINS T. (1977, p.35 ), est non-formelle toute
activité d'éducation organisée en dehors du système
formel établi, orientée vers une clientèle bien
identifiée avec des objectifs d'apprentissage bien définis.
Pour POIZAT, D (2002, p.6 ), toute définition devrait
prendre en compte le rapport de l'ENF avec le cadre formel. Il affirme aussi
que l'enseignement non-formel peut donc être dispensé tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur
d'établissements formels et s'adresser à des personnes de tous
âges. Selon les spécificités du pays concerné, cet
enseignement peut englober des programmes d'alphabétisation des adultes,
d'éducation de base, d'éducation non-formelle des non
scolarisés, l'acquisition des compétences utiles à la vie
ordinaire et professionnelle et de la culture générale. Ces
programmes ne suivent pas nécessairement le système
d'échelle et peuvent être de durée variable.
Il convient de relever qu'en tant que l'un des termes en vogue
dans la littérature sur l'éducation, l'ENF est parfois confondue
avec l'éducation tout au long de la vie, l'éducation permanente,
l'éducation informelle, l'éducation extrascolaire3(*).
De ces concepts, les uns insistent sur la distribution de
l'éducation sur le parcours de la vie (éducation tout au long de
la vie, éducation permanente) ou sur l'importance de l'étendue du
programme organisé (éducation non-formelle, éducation
informelle).
Il s'avère utile, à cet effet, de faire
brièvement une description de ces différents concepts.
L'ENF se réfère aux activités qui sont
organisées en dehors de l'école formelle.
En 1985, l'ENF est rangée dans la catégorie de
l'éducation des adultes : « Programmes
organisés et adaptées aux besoins des personnes, n'utilisant pas
les services scolaires ou universitaires et généralement
âgés de quinze ans ou plus ». Dans cette
définition, le terme d'éducation des adultes est vu comme
synonyme de « out of school education ».
Mais bien auparavant, LABELLE (1976) avait décrit l'ENF
comme « toute activité éducative systématique
organisée et mise en oeuvre en dehors du système formel en vue
de promouvoir des types spécifiques d'apprentissage à des sous
groupes particuliers ». Dans cette perspective nous sommes d'accord
avec lui pour dire que cette forme d'éducation n'est pas
institutionnalisée, ni graduée dans le temps. Et ne s'agit pas
d'un système d'éducation hiérarchiquement structuré
pouvant couvrir les premières années de l'école primaire
jusqu'aux plus hauts niveaux des classifications universitaires. Elle n'est pas
non plus caractérisée par la fréquentation obligatoire,
par les tests d'admission, la standardisation des curricula, de
pré-requis, même par l'exigence souvent brandie de l'obtention des
certificats résultant de collation des grades. De plus, si l'ENF peut
être planifiée et systématisée, elle ne
dépend pas des préoccupations standardisées ou de fins
propres à son existence comme l'éducation formelle.
Les définitions de l'éducation des adultes et
ses dimensions non formelles soulignent le plus souvent le rôle
fonctionnel et utilitaire de l'ENF des adultes en tant qu'instrument du
développement personnel, communautaire et même du
développement national. Il faut toutefois insister tout au moins sur le
rôle favorablement joué par les efforts d'éducation sur le
développement individuel que soulignent plusieurs chercheurs en
éducation.
C'est ici un aspect que KAPUKU M. qualifie de « la
limitation instrumentaliste » des perspectives que l'on assigne
à l'éducation afin de lui faire accomplir uniquement des buts
tout à fait utilitaristes politiques, économiques et sociaux.
L'éducation dans ses différentes formes devra aussi se
déterminer à promouvoir le développement individuel.
En outre, la plupart de pays où les gouvernements ont
adopté les programmes non formels de l'éducation des adultes sont
parvenus à les intégrer dans leurs stratégies de
développement, souvent au bénéfice de l'élite
dirigeante et non pas pour le peuple.
Cependant, ces programmes d'éveil de conscience et de
mise en capacité qui alimentent le changement social en faveur des
pauvres, des populations non scolarisées..., semblent être
relégués. Ils sont employés dans la littérature,
mais comme des slogans vides, recommandés pourtant en tant que
critère pour une valeur externe des programmes du développement.
Dans les pays sous-développés où la
majorité du peuple est pauvre, la mise en capacité de ces
derniers peut impliquer l'acceptation de la fin de la loi de l'élite
dans la société. Car, cet éveil de conscience des pauvres
et leur responsabilisation peuvent entraîner des changements sociaux
importants dans le sens du système social large.
Selon LABELLE, c'est dans la définition du changement
social que l'ENF doit être analysée ; et c'est à ceux
qui sont socio- économiquement pauvres que l'on doit regarder lorsqu'on
envisage de juger l'efficacité des efforts de l'ENF.
4.
Education permanente
Elle consiste à l'intégration de trois formes
ci-haut (formelle, non formelle et informelle). Elle va de la naissance
à la mort. Nous empruntons les idées de la synthèse que
présente Kapuku M. (sous presse 2005) qui nous en donne une conception
globale et globalisante, pouvant enrichir notre discussion.
Avant d'avancer dans la discussion, notons qu'il y a un
foisonnement des termes que regorge la littérature des sciences de
l'éducation et que l'on utilise pour désigner l'éducation
qui a lieu tout au long de la vie : l'éducation permanente,
éducation continuée, formation des adultes, formation
professionnelle continue, éducation postscolaire, éducation
populaire, andragogie, etc. Chacun de ces termes désigne soit un champ
spécifique de la formation, soit le système éducatif dans
sa totalité, soit une conception de l'éducation populaire. Le
problème est qu'on les utilise de manière indifférente
comme s'ils signifiaient tous la même chose alors qu'ils recouvrent des
réalités éducatives très différentes, voire
des conceptions parfois opposées.
Mgr. TSHIBANGU T.T. cité par KAPUKU(1991,p.58) et
CROPLELY (1980) ont dégagé une synthèse d'idées
à partir de celles présentées par d'autres chercheurs et
qui permettent de comprendre beaucoup d'aspects et dégager la dimension
opérationnelle de ce concept ainsi que son corollaire "apprendre tout au
long de la vie". L'éducation permanente ou l'éducation tout au
long de la vie présentée parfois comme une approche alternative
est une idée qui a retenu une attention considérable depuis 1972
à partir des travaux de la Commission Faure. Selon FAURE E.(1972
p.28) et ses collègues, l'éducation permanente est une approche
qui doit être adoptée comme un principe directeur pour
réformer l'éducation à tous les niveaux et dans tous les
pays.
L'idée selon laquelle l'éducation doit
accompagner l'homme tout au long de sa vie n'est pas d'hier. Elle remonte aux
temps anciens. On la remarque dans les écrits des sages de l'Inde et des
lettrés chinois. Les éducateurs de renom tels que Comenius, par
exemple, l'attribuaient déjà à la pédagogie qu'il
qualifiait de processus d'ensemble concernant l'éducation non seulement
des enfants, mais aussi celle des jeunes et des adultes
Il est important de noter en outre que dans d'autres
sociétés, le concept d'éducation permanente a vu le jour,
soutenu logiquement par la conjonction de deux facteurs à savoir :
(1) le développement rapide de l'éducation des adultes, qui
implique un intérêt marqué pour la qualité de la
population active engagée dans l'effort de production, et (2) la prise
de conscience des liens étroits qui existent heureusement entre
l'éducation du type scolaire et l'enseignement des adultes. Les deux
types sont étroitement liés et agissent tellement en interaction
qu'il serait absurde de feindre les ignorer entant que maillons d'une
même chaîne. L'idée sous-jacente au concept
d'éducation permanente doit prendre en compte le fait que
l'éducation, la formation générale et professionnelle ne
sont pas seulement une étape où l'on accumule des connaissances
en prévision de la vie réelle, mais constituent aussi des formes
durables du développement de la personnalité humaine au cours de
sa vie entière. Dans ce sens l'idée d'éducation permanente
considère l'étude comme une activité normale et
nécessaire à toutes les étapes de la vie, dans ce sens que
quiconque, indépendamment de son âge, doit traduire en oeuvre le
savoir, le savoir-faire et le savoir-être acquis. Il doit constamment
élargir son horizon, approfondir et développer sa culture,
développer ses aptitudes, acquérir une spécialité,
se perfectionner constamment et sans relâche.
Ces idées permettent de comprendre l'éducation
permanente et de la définir de manière plus englobant comme
étant « ... une activité à caractère
systématique et fortement motivée, visant à
acquérir ou à améliorer ses connaissances, son
savoir-faire ou ses aptitudes, et qui se déroule dans le cadre
d'institutions d'enseignement général ou spécialisé
et/ou sous l'aspect de l'autoformation. »
Cette idée est plus globalisante et correcte en ce
qu'elle considère l'éducation permanente comme un concept, le
plus général possible, qui recouvre toutes les formes imaginables
d'enseignement et de formation et en particulier les suivantes qui sont les
plus courantes sans oublier en général, toute forme
organisée d'acquisition des connaissances s'adressant à tout
groupe social, tout groupe d'âge et toute catégorie
professionnelle.
La structure de ce système fait apparaître des
sous-systèmes cohérents ainsi que les types concrets
d'enseignement . On peut ainsi distinguer et parler dans le premier cas de
l'éducation de type scolaire, classique ou formelle, qui concerne les
enfants, les adolescents et les jeunes, et dans le second cas on parlera de
l'éducation ou de l'enseignement adressé aux adultes (y compris
les jeunes travailleurs) qui, en même temps qu'ils sont engagés
dans l'effort de production, poursuivent leurs études d'enseignement
général ou professionnel par cours du soir ... ou leur formation
en obtenant un congé pour cette circonstance, congé
accordé par l'entreprise.
Il est évident que cette distinction est largement
artificielle. Dans notre pays par exemple, il n'existe qu'un seul
système éducatif pouvant s'adresser aux différents groupes
cibles et capable d'accommoder le souci de lier le travail productif et la
formation comme deux nécessités inséparables. L'avantage
qu'offre le système d'éducation permanente, c'est sa
capacité de fusionner en un seul système toutes les institutions
de formation de base et celles assurant la formation complémentaire. En
d'autres termes, sa capacité de combiner harmonieusement
l'éducation scolaire (ou éducation de base) et l'éducation
extrascolaire. Il convient ainsi de revenir sur la question de
l'éducation permanente dans le cadre concret du système
éducatif congolais.
1) Education permanente, comme
principe organisateur de toute éducation
La définition de l'éducation permanente dans le
contexte de la réforme universitaire en 1971 est vue comme un principe
organisateur de toute éducation. Elle est inspirée de celle
adoptée par le Conseil de l'Europe depuis 1967, puis par l'AUPELF en
1970. Et, le Recteur de l'UNAZA l'adapte en 1973 et la définit en termes
de concept englobant la formation totale de l'homme selon un processus qui se
poursuit, la vie durant. C'est une "...éducation qui implique un
système complet, cohérent et intégré, offrant les
moyens propres à répondre aux aspirations d'ordre éducatif
et culturel de chaque individu, et conformes à ses facultés. Elle
est destinée à permettre à chacun de développer sa
personnalité toute sa vie durant, par son travail ou par ses
activités de loisirs. Elle est également déterminée
par les responsabilités que chaque individu a envers la
société. Afin de faire face à l'accélération
et à l'évolution continue qui détermine le
développement scientifique et économique, elle exige : la
répartition de l'éducation sur toute la durée de la vie
humaine en utilisant les différents moyens et structures existants et
à développer; des possibilités permanentes de recyclage
professionnel et de réorientation dans la vie créatrice et
quotidienne; la possibilité pour tous de bénéficier de la
promotion sociale et du développement culturel, ainsi que de la vie
culturelle, et d'y prendre une part active."
L'éducation sous ce principe est existentielle
(c'est-à-dire liée à l'existence) et se pratique sans
considération des limites d'âges, ni des classes sociales, ni de
limites de temps ni de lieux. Cette acception de l'éducation permanente
est en rapport avec le concept de développement.
2) Education permanente en termes
opérationnels
Pour présenter opérationnellement le concept
d'éducation permanente, il convient de retenir avec le Conseil de
l'Europe ses éléments essentiels à savoir :
· la formation totale (professionnelle, humaine et
autres);
· le processus éducatif intégré dont
les étapes sont liées, pas séparées;
· la réponse de l'éducation permanente en
fonction des besoins.
Notons avec KAPUKU (1991) que la dimension
opérationnelle de l'éducation permanente est L'intégration
des stratégies et des actes éducatifs dans un continuum
spatio-temporel grâce à un ensemble des moyens (institutionnels,
matériels, humains) qui les rendent possibles. Ces derniers traduisent
par des systèmes successifs, cohérents et gradués de
formation, de perfectionnement ou de recyclage des citoyens. Les fonctions de
l'éducation permanente, la nécessité de
l'intégration et de l'articulation tant horizontale que verticale de
différents systèmes (et sous-systèmes) de formation qui
s'en dégagent sont : la formation générale, l'acquisition
du savoir, savoir-faire et savoir être par l'auto formation, la formation
professionnelle continue, la formation culturelle, générale,
sociale et politique; recyclage pour entretenir les connaissances et lutte
contre l'obsolescence, le perfectionnement qui consiste à ajouter un
complément des connaissances et /ou leur approfondissement par un effort
systématique dans un domaine de spécialité et la
préparation au changement (de profession, de spécialité ou
des tâches...), etc.
Relevons que la description des expressions ci-dessus donne
lieu à quelques remarques :
· D'abord, il est plus facile d'établir une
généralisation au sujet des caractéristiques de programme
de l'éducation formelle que la non-formelle, la première
disposant d'un degré d'uniformité et de cohérence qui
manquent à la seconde, bien que la limite entre les deux soit difficile
à être établie de manière stricte.
· Ensuite, la différence entre les trois premiers
types (formel, non formel et informel) tient au fait que l'ENF par rapport
à l'informelle, est organisée en fonction des buts précis
est destinée à faciliter l'apprentissage du type particulier.
· Enfin, l'éducation informelle n'est pas
organisée, dans le sens d'accomplir les objectifs spécifiques
d'apprentissage. C'est en ces termes que SIMKINS T. (Op. Cit., p.8) qualifie
l'éducation donnée en famille, à travers les médias
ou par l'entremise des services de bibliothèques publiques, en
considérant essentiellement leur nature. Cependant, poursuit-il, si ces
activités sont réalisées dans un cadre précis, en
termes d'objectifs spécifiques d'apprentissage, elles peuvent se rallier
à l'éducation du type formel ou non formel.
5.
Education des adultes
Le terme d'éducation se réfère à
toute sorte d'activité organisée à l'intérieur ou
en dehors des institutions sociales avec pour but de réguler les
apprentissages.
En tant que processus, l'éducation des adultes se
rapporte spécifiquement à toute action éducative
destinée aux adultes. Ce concept est cependant, différemment
défini, selon le contexte social et culturel, aussi bien dans les pays
développés que dans le tiers-monde.
LALAGE B. et OKEDARA J.T. (1981, p. 29) traitant de la
terminologie et du concept d'éducation, soulignent l'impact de la
culture et des croyances qui dictent les pratiques éducatives.
C'est pour cela qu'ils estiment que les différents
concepts se rapportant à l'éducation des adultes doivent
être standardisés. Ils attribuent la non systématisation
des concepts et termes d'éducation des adultes aux différences
culturelles. L'on doit s'attendre à ce que beaucoup de savants utilisent
le concept d'adultes.
Cette considération admet la possibilité d'une
multitude de définitions, elle encourage ainsi chaque chercheur à
choisir la définition appropriée de « éducation
des adultes » basée sur l'environnement social et culturel
où la recherche est menée.
6.
Education extrascolaire
Ce concept est utilisé de façon interchangeable
avec l'ENF mais, il ne l'est pas forcément ; il n'est pas son
équivalent, car l'ENF a aussi lieu dans les écoles.
L'éducation extrascolaire est une action
éducative qui a lieu au delà de l'école et qui soit bien
intégrée dans les buts des organisations, avec impact dans la vie
quotidienne des peuples, là où ils vivent et travaillent.
Par exemple pour des nécessités professionnelles. Elle peut
contribuer au perfectionnement du personnel, à la préparation
professionnelle, à l'adaptation de l'homme au travail, à
l'organisation efficace du travail...
7.
Statut
Il est parfois employé comme l'équivalent de
l'anglais status dont il est une traduction discutable. Il a alors le
sens de position ou rang social.
Le statut désigne proprement une loi, ou un
règlement, traitant des personnes. (PIERON, H., 1968, p. 415).
8.
Rôle
Il se définit comme modèle organisé de
conduites relatives à une certaine position dans la
société ou dans un groupe et corrélatif à l'attente
des autres ou du groupe. (PIERON, H., idem).
II.
EXPLICATIONS THEORIQUES DES LIENS ENTRE L'EDUCATION ET LA SOCIETE
Il y a plusieurs modèles d'interprétation de
liens entre l'éducation et la société. Et beaucoup de
théories qui dégagent des travaux scientifiques accumulés,
depuis des années 1950 à ces jours, prouvent la consistance de la
base scientifique de l'ENF et sa contribution au développement de
l'éducation et de l'économie.
MORGAN G. cité par KAPUKU M.(1987 p.23) fournit une
approche qui permet d'avoir une vue d'ensemble des théories ou des
modèles explicatifs des liens entre l'éducation et le
développement. Il distingue quatre paradigmes qui représentent
une vue large de la réalité sociale représentée par
les processus d'éducation et de développement.
Dans les lignes qui suivent, nous allons présenter
globalement les modèles explicatifs de liens entre l'éducation et
le développement sous deux volets : les modèles
généraux et les modèles spécifiques.
1.
Modèles généraux
BLACKLEDGE D. et HUNT B. (1985 p.89) considèrent trois
approches sociologiques majeures : tradition fonctionnaliste ;
perspective marxiste et approche interprétative.
Leur modèle d'interprétation ne se
réfère pas explicitement à l'ENF. Toutefois, ce
modèle peut être étendu pour servir à
l'interprétation sociologique de n'importe quel aspect de
l'éducation extrascolaire.
Un peu plus avant , BURREL G. et MORGAN G. (1980 p.71) ont
employé des paradigmes sociologiques pour effectuer des analyses
organisationnelles. Leur modèle d'interprétation sociologique
comprend quatre paradigmes sociologiques différents :
fonctionnaliste, structuraliste radical, humaniste radical et paradigme
interprétatif.
Ces modèles ont été employés dans
ce sens par d'autres chercheurs avant nous, (exemple KAPUKU Op. Cit), avec des
résultats plausibles..
2.
Modèles spécifiques d'interprétation
a) Modèle de Peter JARVIS(1985)
Partant du modèle de DAWE basé sur deux
perspectives sociologiques : la sociologie du système social et la
sociologie de l'action sociale, JARVIS a élaboré la
« sociologie de l'adulte et de l'éducation
continue ».
Son modèle d'interprétation, employant trois
formes d'approches : fonctionnalisme, marxisme et quelques formes du
pluralisme, a suggéré dans les théories des
sociétés contemporaines issues de quatre perspectives
idéologiques d'interprétation, mettant l' accent sur la position
de l'individu dans la structure sociale.
Les quatre perspectives sont : conservatrice,
libérale, réformiste et radicale.
Les deux dernières discutent de la manière dont
les structures sociales contraignent ou libèrent les individus.
JARVIS emploie donc ce modèle pour traiter et
interpréter le rôle et la place de l'éducation dans le
contexte social plus large, et voire comment elle est affectée par le
changement social.
b). Le modèle de BOCK J.C.
et PAPAGIANNIS G.J
Ce modèle réexamine la théorie et la
pratique dans l'entreprise éducative, à la lumière des
théories de dépendance, marxiste, néo-marxiste,
néo-weberian et autres perspectives critiques.
Les perspectives alternatives de la science sociale sur l'ENF
présentées par BOCK et PAPAGIANNIS(1977) ont apporté
l'éclairage sur le rôle de l'ENF comme une agence, un sous
système fonctionnant dans un large environnement politique,
économique, social et culturel. Ils soulignent légalement son
caractère institutionnel et les liens socio-politiques qui
caractérisent toute relation entre éducation et
société. Ils affirment aussi qu'il y a, décidément
un caractère politique et social à l'ENF. C'est alors qu'ils
suggèrent que cette dernière ne devra pas être comprise
uniquement comme une agence sociale mais aussi comme une agence liée
à l'école formelle et aux autres institutions de l'Etat.
c) Théorie sur
l'éducation tout au long de la vie.
La Commission internationale sur le développement de
l'éducation, émet 3 principes de base de l'ENF :
- tout individu est en droit de continuer à apprendre
tout au long de sa vie ;
- les dimensions de l'expérience de la vie peuvent
être restaurées à l'éducation au moyen des
enseignements dispensés dans le temps et dans l'espace ;
- l'éducation peut être dispensée et
acquise à l'aide des moyens divers.
d) Théorie du capital humain
La paternité de cette théorie a toujours
été attribuée à W. SCHULTZ qui en est l'auteur.
Déjà en 1776, Adam Smith considérait la force de travail
comme le facteur prédominant du progrès économique. Ainsi,
dans sa définition du capital fixe, il incluait également le
capital humain. Le capital humain consiste donc, selon
Smith, en l'ensemble des habiletés utiles, acquises par tous les membres
de la société.(COHN ,1979 p.16)
En effet, selon cette théorie, l'éducation est
un investissement qui produira des dividendes dans le futur (en terme de
capacité, formation, aptitudes,...).
Selon HEALY TOM (2004 p.2), l'investissement dans
l'éducation est la formation qui aide à valoriser le capital
humain, c'est-à-dire à développer les compétences
et les aptitudes qui sont essentielles pour la croissance économique, la
promotion individuelle et la réduction des inégalités.
Autant dire qu'il s'agit d'un facteur important pour combattre le chômage
et l'exclusion sociale.
e) Théorie d'Ivan ILLICH sur
l'école.
Dans son ouvrage « Société sans
école», paru en 1971, ILLICH confirme son rejet du système
scolaire, jugé inadéquat et obsolète, et la
nécessité de repenser, outre la relation entre la
société et l'école, le rapport bien complexe de
l'enseignant, l'enseigné et l'enseignement. Il affirme aussi que les
dégâts perpétrés dans les pays du Tiers-Monde par un
système scolaire importé des pays industriels ou imposé
par l'occupation coloniale sont considérables. L'école scolarise
peu et mal et coûte cher, en argent, en mobilisation intellectuelle et en
dépendance culturelle.
Il dénonce encore la crise que traverse le
système éducatif formel, en cherchant à rompre le lien
entre l'éducation, en terme d'accumulation du savoir et l'emploi futur.
Il considère que le lien entre le niveau d'instruction atteint et
l'emploi réduit les chances de ceux qui ont peu ou pas
étudié. Pour lui enfin, l'acquisition des aptitudes de base,
l'instruction et autres, peuvent être acquises tout aussi bien en dehors
de l'école, c'est-à-dire dans les centres spécifiques.
Conclusion sur les théories ci-dessus
Disons que toutes ces théories s'emploient à
démontrer les liens existant entre l'éducation et la
société. Elles dénoncent les limites de l'école
formelle lorsqu'on la considère comme seul moyen d'apprentissage. Aussi,
elles relèvent l'importance de l'éducation en terme d'acquisition
des connaissances et des aptitudes valorisantes pour l'individu et pour la
croissance économique. Enfin, elles soulignent la possibilité
d'apprendre en dehors de l'école et tout au long de la vie, comme
nécessité.
Ainsi, de toutes ces théories, celle relative à
l'apprentissage tout au long de la vie semble intéresser le plus l'objet
de la présente étude. Car, tout en soulignant la
nécessité d'un apprentissage permanent, elle relève que
les connaissances peuvent tout aussi valablement s'acquérir en dehors du
système formel.
III.
ETUDES ANTERIEURES
1. A L'ETRANGER
(1). COOMBS P. (1985, p.95), parlant, dans
son ouvrage « La crise mondiale de l'éducation », de
l'évolution qu'a connue l'ENF à partir des années 1970,
écrit :
a) Pour réussir à évaluer correctement
les éléments qui composent l'offre éducationnelle d'une
nation ou du monde, il est indispensable d'en examiner non seulement le
système d'éducation formelle, mais aussi les moyens et les
programmes d'enseignement non formel. Cet ensemble constitue un réseau
complexe d'apprentissage permanent qui répond à une grande
diversité de besoins éducatifs ressentis par la population
à toutes les tranches d'âge.
b) L'ENF a connu une forte recrudescence, en particulier dans
les pays en développement, contrairement à l'éducation
formelle dont la croissance s'est ralentie dans les années 1970. Ce
phénomène était lié en grande partie à la
mise en oeuvre d'une politique de développement rural et à la
série de mesures prises pour répondre aux besoins essentiels des
pauvres dans les villes et dans les campagnes.
c) Les analyses de l'ICED (International Council for Education
Development) en développement, illustrent la grande diversité de
ces programmes et leurs liens étroits avec des besoins locaux et des
objectifs de développement spécifiques, qu'il s'agisse
d'agriculture, d'approvisionnement en eau, de santé, de planification
des naissances, d'industries rurales et de formation professionnelle pour les
femmes et les jeunes non scolarisés. Elles montrent aussi les
différents moyens dont disposent les membres d'une communauté
pour jouer un rôle primordial au niveau de la diffusion et de
l'utilisation de cette éducation par rapport aux activités de
développement local.
(2) Denis POIZAT
Dans une enquête réalisée au Mozambique
auprès d'un échantillon d'usagers de l'ENF, faisant objet de sa
thèse de doctorat intitulé « Education non
formel : la forme absente (contribution à une
épistémologie des classifications internationales en
éducation) », il s'est fixé entre autres objectifs,
d'analyser le mode classificatoire basé sur les
référentiels internationaux et d'examiner la conformité de
l'ENF avec ce critérium.
Il conclut :
Le suivi de la couverture universelle d'éducation pose
à la communauté internationale les problèmes d'ordre
politique et technique : comment favoriser l'accès
généralisé à l'éducation,
particulièrement dans les pays en développement ? En effet,
la couverture universelle d'éducation scolaire ne sera pas satisfaite
avant plusieurs décennies. D'aucuns voient dès lors dans
l'installation des formes alternatives d'éducation, un mode
compensatoire à l'insuffisante provision d'éducation scolaire.
L'ENF remplirait ce rôle. Sous qualifiée au sein des
classifications internationales en éducation, l'Education non-formelle
est également surqualifiée par le propos et la portée
qu'on lui attribue dans ces classifications. Le partage de la sphère
éducative en secteur formel, non formel et informel pose des
sérieux problèmes au planificateur. Ainsi donc, la mise à
l'épreuve de la validité de la classification formelle-non
formelle révèle que l'ENF ne répond à aucun
critère de spécification des éléments propres au
savoir et à l'apprentissage.
C'est cela qui rend ladite classification inadéquate,
l'ENF en étant demeurée absente.
Sa miscibilité avec l'éducation scolaire lui
confère pourtant une quasi forme non permanente et inaccessible aux
classifications classiques en éducation. Il convient donc, dans
l'optique du suivi de la couverture universelle d'éducation,
d'opérer une rupture dans le système classificatoire en
abandonnant d'une part le terme d'éducation non-formelle et en cessant
d'espérer d'autre part que les classifications en éducation
peuvent être opérées par la détermination des
spécificités non inclusives.
(3) TIM SIMKINS
Son article intitulé « La planification de
l'éducation extrascolaire : stratégies et
contraintes », publié dans la revue
Perspectives(1978,p.201-212), présente une description des programmes de
formation organisés en dehors du secteur formel en soulignant les
aspects relatifs à ses rôles, ses limites et à la
perspective inclusive des différentes formes d'éducation.
Il cite pour ce, les propos de la Banque mondiale et de
GALLOWAY :
« Les systèmes d'éducation et de
formation devront être conçus pour permettre aux masses qui n'ont
pas été touchées par la croissance du secteur moderne de
participer au processus de développement, comme travailleurs plus
productifs en étant capables de jouer efficacement leur rôle comme
citoyens membres de leur famille, chefs et membres des groupes participant
à l'action coopérative communautaire et de maintes autres
façons. Cela signifie en dernière analyse que toutes les sections
de la population doivent recevoir une éducation et une formation d'une
sorte ou d'une autre dès que les ressources le permettent et dans la
mesure où la marche du développement l'exige ».
Toutefois, insister sur l'éducation extrascolaire
poursuit-il, ne signifie pas réduire l'importance accordée
à l'enseignement institutionnalisé. C'est simplement affirmer que
les occasions d'apprendre doivent être étendues et offertes
à une fraction beaucoup plus importante de la population.
Dans ce contexte, conclut-il, trois rôles sont
attribués à l'éducation extrascolaire :
- Compléter l'enseignement scolaire (avec les
activités comme clubs des jeunes, éducation des adultes).
- Prendre la relève de l'enseignement scolaire en
offrant la formation professionnelle aux jeunes qui ont quitté tôt
l'école et la formation en cours d'emploi à ceux qui sortent de
l'école et qui entrent à l'industrie.
- Constituer un substitut viable de l'enseignement scolaire
dans les domaines particuliers. Exemple : l'alphabétisation.
2. EN R.D. CONGO
En RD. Congo, le domaine de l'éducation extrascolaire
n'est pas bien structuré. En conséquence, la plupart des
recherches entreprises et des rapports publiés sont
désorganisés et ils parviennent difficilement à
établir une bonne classification qui puisse se prêter à
l'analyse.
De toutes les façons, l'on peut les regrouper en quatre
volets :
Le premier considère entre autre que l'éducation
peut aider à accomplir un niveau considérable de
développement, si elle intègre le milieu qu'elle est
supposée servir ; que l'éducation formelle à tous les
niveaux peut être transformée au service des besoins de la
communauté.
L'on peut inclure dans cette catégorie les travaux de
BAKOLE (1985), BIRANGAMOYA (1989) .
Ils considèrent que l'école
élémentaire, secondaire et les programmes tertiaires de
l'éducation peuvent aider à résoudre les problèmes
de la communauté, en rendant les membres capables d'avoir une occupation
productive, s'ils sont adéquatement intégrés dans
l'environnement communautaire, prenant en compte ses réalités.
Cela peut être rendu possible lorsqu'on s'engage dans
une recherche-action orientée, qui soutient les efforts de
conscientisation politique et sociale de la communauté, par la
création de l'emploi , des méthodes d'éducation
populaire et en appliquant une pédagogie orientée vers le
développement. Ils en appellent à la réforme du
système éducatif dans le but de produire et d'éduquer plus
de ressources humaines.
Le deuxième volet comprend des expériences
spécifiques en éducation agricole. L'on peut citer les
études de l'INADES-FORMATION (1982).
Le troisième renferme les analyses concentrées
sur l'étude de développement rural comme phénomène
socio-économique et politique. Elles affirment qu'aucun
développement ne peut se réaliser sans que soient accomplies des
réformes majeures, au plan structurel susceptible de briser le cercle
vicieux qui renferment les paysans dans un sous développement, une
dépendance, une pauvreté et une exploitation continue. Il y en a
parmi les réformes entreprises, celles qui sont centrées sur le
développement rural avec pleine participation des masses rurales. Parmi
les auteurs qui ont analysé cette question, citons : KAPUKU M.
(1987), BWAKASA (1988), DELANNOY et Al (1988) BIRANGAMOYA (1988).
Il convient également de citer KALALA NKUDI (1988, pp.
31-40) qui, dans son étude sur le rôle socio-pédagogique
des ateliers artisanaux dans la zone urbaine de Tshopo à Kisangani,
s'est assigné d'analyser la contribution des différents ateliers
disséminés à travers la zone urbaine de la Tshopo ,au
progrès social et au développement de la communauté.
Après recensement et catégorisation des
différents ateliers compte tenu de la nature de leurs activités,
il constate que tous jouent double rôle de formation des jeunes et de
résorption du chômage.
Il conclut, les ateliers artisanaux jouent un rôle
social important. En effet, le travail qu'effectuent les jeunes dans les
ateliers est considéré à la fois comme formation et comme
une sorte d'embauche. C'est une formation dans la mesure où ils
acquièrent des nouvelles connaissances pratiques qui leur permettent de
s'adapter au milieu et de participer au processus de développement de la
communauté. C'est une embauche dans la mesure où leurs
activités sont perçues comme des services qu'ils rendent au
maître et qui, à ce titre sont rémunérés.
Bref, les ateliers sont les unités de lutte contre le
chômage selon un double point de vue : tout en assurant un travail
rémunéré aux jeunes, ils les font bénéficier
d'une formation qui leur permettra plus tard d'ouvrir à leur tour des
nouveaux ateliers et d'embaucher d'autres jeunes.
Le quatrième enfin, renvoie aux travaux de IKETE
E..(1999 ) qui a fait une analyse sur la problématique de l'ENF et
l'éducation spéciale dans la lutte contre la pauvreté et
le développement durable en R.D. Congo. Se référant
à Jacques HALLAK ,il a essayé d'établir un
répertoire des initiatives organisées par quelques
ministères dont celui de l' agriculture,de la santé et de la
jeunesse.
En conclusion, ces différentes études analysent
la question de l'ENF, à la fois, au plan de principe, comme alternative
au système formel, destinée à une catégorie
particulière d'individus ; mais aussi comme réalité
pratique de formation, partant de laquelle les individus apprennent un
métier et arrivent à se créer un emploi et à gagner
la vie.
Tout en soulignant les mêmes aspects, tels
relevés par mes prédécesseurs, la présente
étude crée une différence, dans la mesure où elle
va plus loin jusqu'à analyser les attitudes de la population face
à l'ENF. C'est là le principal point de démarcation.
CHAPITRE
II : EDUCATION NON FORMELLE
1.
FONDEMENT PHILOSOPHIQUE
L'on peut se porter à l'analyse de l'ENF sans se
référer à ce qui a modifié en profondeur les
tendances actuelles : la conception de l'éducation permanente.
Celle-ci a radicalement influencé la qualification de l'ENF ; Soit
comme principe organisateur du système éducatif soit comme
facteur intégrateur de toutes les formes et stratégies
d'éducation (muni de cohérence).
Soit enfin comme système pourvoyeur des idées
innovatrices et créatrices des opportunités susceptibles d'aider
à résoudre les besoins d'apprentissage des hommes et des femmes
tout au long de leur vie.
Selon POIZAT, D (op.cit.p.7), il serait possible de retrouver
les fondements de l'éducation permanente chez PLATON. Dans
« Les lois », il préconisait « une
éducation que chacun doit toujours faire au cours de sa vie et selon son
pouvoir ».
Plus près de nous, au 17e siècle,
COMENIUS, à travers « La grande didactique » traite
de l'art universel d'enseigner tout à tous.
CONDORCET par son rapport sur l'organisation de l'instruction
publique de 1972, dont FERRY s'inspira largement, contribua à installer
l'idée d'une permanence de l'éducabilité. En 1919, FURTER
se contente d'indiquer l'apparition de l'expression
« éducation permanente » dans le rapport SMITH
publié en Angleterre, existant outre manche sous l'appellation
« Lifelong éducation ». Structurée par
BACHELARD en France, dans les années 30, elle se diffusera après
la deuxième guerre mondiale pour répandre ses conceptions dans
les années 60 au plan international.
Trois raisons président à la construction de
cette notion : une raison anthropologique, une raison
socioéconomique et une raison politique.
Sur le plan anthropologique, l'éducation permanente
n'avalise pas la distinction abrupte entre enfant et adolescent qui doivent
apprendre et l'homme mûr qui doit produire, mais s'inscrit dans
l'idée d'une vie pensée comme un processus de construction
dynamique et dans la conception d'un homme inachevé. Les raisons
socioéconomiques renvoient à une obsolescence toujours plus
rapide des connaissances dans des sociétés technologiques,
justifiant ainsi la permanence d'un processus éducatif. Les raisons
politiques invoquent une participation éclairée du citoyen
à la vie publique, correspondant pour les promoteurs de
l'éducation permanente, à une motivation de
démocratisation de la société. Après la
présentation de son fondement philosophique, il s'avère utile de
retracer l'évolution ou l'essor de l'ENF.
2. ESSOR
DE L'EDUCATION NON FORMELLE
Il y a quelque peu, l'éducation était synonyme
de « scolarité ». C'est vers les années 60
que va apparaître toute une série d'analyse de caractère
soit économique soit politique, soit pédagogique qui mettaient en
lumière les défauts et les insuffisances de la scolarité
conçue comme le seul véhicule de l'enseignement. La force de ces
critiques suscita la recherche de compléments, des suppléments et
de substituts à l'école.
Les critiques adressées à l'école
trouvèrent écho tout particulièrement chez les chercheurs
et dans les institutions s'occupant du développement et de l'assistance
à l'échelon international. C'est là que va naître le
concept d'« Education non-formelle »
A l'issue de l'inadéquation de l'approche scolaire
traditionnelle des problèmes éducatifs du développement,
institutions et individus se mirent à prôner la mobilisation des
formes extrascolaires d'éducation pour faire face aux besoins des
sociétés en développement en matière
d'enseignement.
De l'avis de beaucoup d'auteurs dont COOMBS, SIMKINS, c'est
la perte de vitesse connue par l'éducation formelle qui a fait
progresser rapidement nombre d'initiatives d'ENF.
Il s'agit des pratiques beaucoup plus anciennes mais qui ont
été rebaptisées sous un concept nouveau.
L'on remarque dès ces années, des nouvelles
alternatives d'actions dans les espaces éducatifs qui surgissent en
conséquence de l'initiative privée de groupes d'entreprises et
d'organisations non gouvernementales, dans le but d'appuyer et de mettre en
place des programmes de développement et de processus d'apprentissage en
groupe, orientées vers la mise en valeur des cultures d'une
société toujours plus régie par les changement
économiques et le monde de travail (GHON,cité par POIZAT,op.cit.
p.157).
Dans les pays en développement, certaines de ces
composantes étaient créées sur place, tandis que d'autres
provenaient des pays développés. (A titre illustratif pour la
R.D.Congo, l'on peut citer les cas de l'alliance franco-congolaise, de
CALI(Congo America Language Institute), ...pour souligner les programmes en
provenance de l'étranger. A l'opposé, l'on peut prendre l'exemple
de l'INPP(Institut National de Préparation Professionnelle) , ou des
ateliers de menuiserie à Masina, qui sont des initiatives nationales ou
locales).
Des composantes de l'ENF, l'on peut citer les programmes de
formation technique et professionnelle, des services d'animation et de conseil
en agriculture, des cours d'alphabétisation pour les adultes, cours de
recyclage. Aussi toutes les activités d'apprentissage proposées
par toutes sortes d'organisations non gouvernementales, groupes des jeunes,
associations féminines, coopératives agricoles, syndicat,
organismes professionnels.
Notons qu'une bonne partie de ces activités
extrascolaires sinon l'ensemble, n'étaient pas du ressort du
ministère de l'éducation nationale. Pourtant, ce dernier avec
toute l'expertise qu'il comprend, devrait se porter dans les analyses
techniquement éducatives sur le contenu des programmes de formation, la
pertinence et la faisabilité des objectifs, la qualification du
personnel (formateur), etc.
C'est ici toute la portée de l'effort à fournir
dans l'organisation et le fonctionnement des programmes de formation
non-formelle. Qu'il s'agisse de la vulgarisation ou l'animation agricole, de
l'alphabétisation, du planning familial, de l'apprentissage des
métiers, l'on pourra se tromper fondamentalement de les
considérer uniquement comme une affaire sociale ou une assistance aux
nécessiteux. Il s'agit bel et bien de l'éducation. Ainsi, toutes
les institutions organisant pareille formation doivent collaborer, au maximum
avec le ministère de l'éducation nationale, à
défaut que ce dernier en tienne la coordination.
Toutefois, il convient d'indiquer, selon GALLOWAY, cité
par SIMKINS (op. cit.) que : « insister sur l'ENF ne signifie
pas réduire l'importance accordée à l'enseignement
institutionnalisé. C'est simplement affirmer que les occasions
d'apprendre doivent être étendues et offertes à une
fraction beaucoup plus importante de la population ». Le
système scolaire continuerait, mais l'on redoublerait d'efforts pour
trouver des moyens de mettre en place des programmes extrascolaires
appropriés afin d'accroître l'efficacité de l'enseignement
dans son ensemble.
3.
CLASSIFICATION DES PROGRAMMES D'EDUCATION NON FORMELLE
Selon l'UNESCO (1972, p.37), « il n'y a point de
doute que la grande variété des programmes de l'ENF existant dans
toutes les sociétés, rend l'analyse extrêmement
difficile »
Les buts de ces actions ne sont pas toujours clairs, leur
clientèle non définie, la charge de leur gestion et financement
dépassent les agences publiques et privées.
SIMKINS T. (1977, p.7) estime que « l'approche
d'analyse convenable à pareille situation doit être
essentiellement taxonomique.
Cela implique de répertorier tous les programmes
appliqués dans une société donnée et jugés
utiles pour des buts analytiques ou pour l'établissement des objectifs
stratégiques ».
A.
Modèles généraux
Une variété de bases a été
employée pour opérer la classification des initiatives d'EN F.
Nous en citons quelques-unes :
a) Les buts et le contenu
A ce propos, HARBISON cité par SIMKINS (op.cit.)
distingue trois catégories :
- Les activités destinées au
développement des aptitudes et des connaissances des membres de la main
d'oeuvre déjà employée.
- Les activités destinées à
préparer les personnes jeunes à entrer à l'emploi.
- Les activités destinées à
développer les aptitudes, les connaissances et la compréhension
qui transcendent le monde de travail.
b) Les approches utilisées
En citant l'exemple des programmes ruraux pour adultes, COOMBS
et AHMED (1974) font, au plan des approches utilisées, une
classification en 4 groupes :
- Approches de vulgarisation
- Approches de formation
- Approches d'entraide (ou de coopérative)
- Approche de développement intégré
c) L'âge des clients
C'est ici où il faut distinguer des programmes pour
enfants, jeunes ou pour adultes. Par rapport à la clientèle ou le
public cible, on peut également inclure le programme pour
handicapés, ou pour marginaux (enfants de la rue par exemple).
d) Les finalités
En vue d'établir une classification des
finalités, SIMKINS (1977) attribue trois rôles à l'ENF.
Ainsi, il faut distinguer :
- Les programmes visant à compléter
l'enseignement scolaire
- Les programmes visant à prendre la relève de
l'enseignement scolaire en offrant la formation professionnelle (exemple :
aux jeunes qui quittent tôt l'école) et la formation en cours
d'emploi (à ceux qui terminent l'école et entrent à
l'industrie.
- Les programmes visant à constituer un substitut
variable à l'enseignement scolaire dans les domaines particuliers.
Exemple : l'alphabétisation.
En plus de ces modèles généraux, il
existe aussi des modèles spécifiques
B. Modèles
spécifiques
1. Modèle de
PIOZAT :
Pour POIZAT (op. cit. p7 ) il faut distinguer deux modes
principaux : Education para formelle et l'éducation para
populaire.
L'éducation para formelle est composée des types
des programmes éducatifs qui fournissent un substitut au temps scolaire.
L'objectif principal de ces programmes est d'offrir une seconde chance à
ceux qui, pour des raisons diverses, ne pourraient bénéficier de
l'école classique. Ce domaine inclut différents types de cours du
soir, des programmes d'alphabétisation, des cours à distance,
etc.
L'éducation populaire quant à elle, comprend un
ensemble d'activités qui tentent explicitement de se tenir à
l'écart du système formel. Son rôle principal est
joué par des initiatives éducatives dirigées vers les
groupes marginaux.
2. Modèle de Jacques HALLAK
HALLAK, cité par IKETE E.(op.cit.,p.10), identifie
principalement quatre catégories en suivant la classification
ci-après :
q Activités relevant de l'éducation para
formelle
q Activités relevant de l'éducation populaire
q Formation professionnelle
q Education pour le développement personnel
3. Modèle de REED H.B.
Selon REED (1984 pp.25-26), la meilleure façon de
classifier les diverses approches de l'ENF est de catégoriser leurs
buts.
Ainsi, le développement économique, le
développement social et le développement personnel, sont les
trois buts principaux auxquels servent généralement les
organisations.
q Les organisations visant le développement
économique s'occupent de progrès matériels, croissance de
la production, des produits à meilleur coût, et des produits avec
faible effet négatif.
q Les organisations concernées par le développement
social s'intéressent par exemple à la qualité des
relations interpersonnelles dans une communauté ;
q Les organisations visant le développement personnel
s'occupent d'apporter aux individus de l'aide du plan physique,
émotionnel ou financier, en rentabilisant leur utilisation de temps,
l'apprentissage des choses utiles à leur croissance professionnelle et
personnelle.
Ces trois catégories peuvent être
représentées comme un continuum circulaire avec plusieurs
approches franchissant les lignes entre catégories.
NB. : L'intention est non de limiter une approche
donnée dans une catégorie spécifique mais de
réaliser une intégration des informations, en vue d'une plus
grande compréhension.
Après ces différents modèles de
classification, voyons les caractéristiques que peuvent présenter
les programmes d'ENF.
4.
CARACTERISTIQUES DE L'EDUCATION NON FORMELLE
Disons qu'il est plus facile d'établir une
généralisation au sujet des caractéristiques des
programmes de l'éducation formelle que de la non-formelle. La
première disposant d'un degré d'uniformité et de
cohérence qui manquent à la seconde, bien que la limite stricte
entre les deux formes soit difficile à établir.
Car, le fait par exemple que l'université organise des
études à temps partiel ou avec les étudiants libres, l'on
ne doit pas la situer dans la catégorie non-formelle. Ces
étudiants, conformément aux normes et au programme de
l'université qui se déroule à temps plein sont en quelque
sorte marginaux.
Les caractéristiques de l'ENF, sont
présentées par la plupart des auteurs comme une critique à
l'éducation formelle. Leurs analyses touchent également au
coût, à l'adéquation du programme et à son
inflexibilité.
Le coût est lié à la longue durée
du programme, à sa nature de plein temps, à sa base
institutionnelle et son caractère magistro-centrisme.
L'inadéquation est liée au caractère
général, standardisé et académique de son contenu.
L'inflexibilité à sa structure rigide, sa dépendance
à l'institution et à l'équipe de direction, à son
contrôle externe.
Au regard de ces critiques, l'ENF comme
« alternative » offre les avantages
ci-après :
Elle est moins coûteuse et se fait à court terme,
sa durée dépend de type d'apprentissages et des individus ;
les facilités de l'environnement utilisées sont simples et
coûtent moins chères ; le personnel utilisé n'est pas
constitué des enseignants professionnels ; le coût
d'opportunité par rapport au temps des apprenants est faible ; le
budget de l'Etat y affecté est réduit suite au soutien de la
communauté.
Le tableau ci-dessous présente les
caractéristiques de ces deux types d'éducation. Sur base de cinq
niveaux relatifs aux buts, à la durée, au contenu, à
l'organisation du système et au contrôle.
Il convient toutefois de souligner qu' il n'est pas dit que
pour être formel ou non formel, le programme doit se conformer
textuellement à ces caractéristiques. Il s'agit d'un
modèle idéal.
Cependant, tout programme se définissant comme formel
ou non formel, devra de manière approximative revêtir les
caractéristiques reprises dans le tableau ci-dessous :
MODELES IDEALS D'EDUCATION FORMELLE ET NON
FORMELLE
|
EDUCATION FORMELLE
|
EDUCATION NON FORMELLE
|
1. Buts
|
- Education formelle offre les bases qui couvrent la vie future
de l'apprenant. Elle donne les connaissances générales.
- Au terme de l'éducation formelle, l'individu acquiert
les qualifications et les diplômes qui le rendent capable d'occuper une
position sociale.
|
- Fournit les apprentissages qui rencontrent les besoins directs,
immédiats des individus et des communautés. Elle est
spécifique.
- Les apprentissages acquis sont immédiatement
impliqués dans la situation de l'individu ou de la communauté.
L'individu acquiert à changer, à contrôler son
environnement de manière concrète et directe.
|
2. Durée
|
- Le programme est souvent de longue durée (10 ans ou
plus). Les niveaux s'enchaînent graduellement.
- L'éducation formelle est orientée vers le future
et fournit les bases pour une participation (future) à l'économie
et à la société. Elle est centrée sur l'enfant
- Elle se fait à temps plein et ne permet pas d'exercer
autre activité parallèle. Ex. : travail producteur.
|
- Le programme est de courte durée et dépasse
rarement deux ans. Sa durée dépend de la période requise
pour accomplir les apprentissages recommandés.
- L'ENF s'occupe des besoins immédiats issus de
rôles des individus dans les étapes de la vie.
- Elle se fait à temps partiel. Et les activités
sont organisées (planifiées) en tenant compte des besoins et de
la disponibilité des apprenants.
|
3. Contenu
|
- Il est fondé sur la dimension cognitive de la
connaissance au détriment de la psychomotrice et de l'affective. Le
contenu est uniforme pour tous les apprenants.
- Il est académique (fondé sur les théories)
et séparé de l'environnement et de l'action sociale.
- Les candidats sont admis en fonction de leurs habiletés,
correspondant au profil de formation offerte. Savoir lire et écrire est
une condition essentielle.
|
- Il est fondé sur les aptitudes à produire un
changement spécifique chez l'apprenant et sur les résultats
extérieurs. Le contenu est individualisé.
- Il est pratique et dicté par les usages auxquels seront
portés les apprentissages.
- Le profil de formation est élaboré en fonction
des intérêts et besoins des clients potentiels. Certains
critères spécifiques comme, savoir lire et écrire (ou un
diplôme donné) ne sont pas la condition essentielle
d'admission.
|
|
EDUCATION FORMELLE
|
EDUCATION NON FORMELLE
|
4. Organisation du système
|
- L'éducation formelle est basée sur une
institution. Elle a lieu dans un cadre visible et coûteux appelé
« Ecole » dont le but est essentiellement
éducationnel.
- Le programme est séparé de l'environnement
socio-économique et de la réalité sociale. Les apprenants
sont détachés pendant une bonne période de leur propre
environnement.
- L'éducation formelle est structurée de
manière rigide autour des paramètres tels le temps, l'âge,
la performance. Elle fixe les mêmes critères à tous
(à l'entrée) et organise les unités de programme de
manière graduelle et uniforme en établissant les relations entre
elles.
- Elle est centrée sur l'enseignant. Elle implique une
technologie de travail intense avec accent mis sur l'enseignement plutôt
que sur l'apprentissage. L'autorité et le contrôle sont
exercés par l'enseignant.
- L'éducation formelle utilise les ressources
coûteuses, puisées hors de l'environnement communautaire avec un
coût d'opportunité élevé par rapport au temps des
apprenants.
|
- L'ENF est basée sur l'environnement et a lieu dans une
variété de cadres tels lieu de travail ou autre maison. Elle est
moins coûteuse.
- Le programme se rapporte à la communauté. Il est
étroitement lié à la place (contexte) où vivent les
apprenants et à l'environnement dans lequel se déroulent les
apprentissages.
- L'ENF est structurée de manière flexible. Elle
comporte une variété de types et degrés avec peu de liens
possibles entre les séquences.
- Elle recourt à une variété du personnel
utilisé comme facilitateurs non comme enseignants. Elle implique une
variété de ressources et de technologies. L'accent est mis sur
l'apprentissage que sur l'enseignement.
- L'ENF économise en ressources par l'utilisation des
facilités de la communauté et un personnel (selon que possible)
qui coûte moins cher.
|
5. Contrôle
|
- Le contrôle est externe, au moyen des critères et
faits déterminés par la hiérarchie bureaucratique
nationale (pouvoirs publics).
- Le contrôle est hiérarchique. Et grandement
structuré et basé sur la nature de relation définie entre
les enseignants et avec les élèves.
|
- Le contrôle est fragmenté et assuré par une
variété d'agences souvent non gouvernementales. L'accent est mis
sur les initiatives locales.
- Il est démocratique et assuré par les
participants et la communauté locale.
|
Source : TIM SIMKINS, Non formal education and
development, University of Manchester, 1977, pp. 12-15.
5.
CONTEXTE INTERNATIONAL DU DEVELOPPEMENT DE L'EDUCATION NON FORMELLE
Abordant, plus haut, le point relatif à l'essor de
l'ENF, nous avons fait une description basée sur les
considérations essentiellement historiques. A ce niveau, nous essayons
de relever quelques paramètres contextuels de l'environnement
international pouvant justifier son expansion.
En considérant l'environnement international, deux
éléments tiennent place dans notre analyse, vu l'importance
qu'ils présentent.
Il s'agit des options levées dans la plupart des forums
internationaux, et qui ouvrent des perspectives de l'ENF, à
savoir :
-L'éducation pour tous.
-La lutte contre la pauvreté.
1).
Education pour tous
En 1990, 155 gouvernements se sont retrouvés à
JOMTIEN (Thaïlande) pour conférer sur l'éducation pour tous.
Il s'est agi d'un grand objectif qui demandait l'engagement
d'actions et de moyens conséquents à sa réalisation.
Ils ont estimé que l'éducation ne devait pas
être réservée à une minorité comme un bien de
luxe, mais mise à la portée de tous comme un aliment quotidien
sans lequel l'humanité dans l'être humain est menacée. Car
vivre sans un minimum de savoir, de savoir être et de savoir-faire, c'est
vivre en sursis, et pour ainsi dire, c'est sous - vivre. C'est donc une
question de dignité. L'éducation permet ainsi de libérer
l'individu de plusieurs complexes.
Il y a quelques années, la communauté
internationale a insisté, à la suite du congrès
international de Dakar en vue de l'éducation pour tous, sur la
nécessité de disposer d'une série d'indicateurs pour le
secteur non formel, s'ajoutant aux 18 indicateurs internationaux de suivi de
l'éducation.
A ce même propos, l'UNICEF (1991 p.87) relève
deux acteurs : D'une part, chaque personne humaine et d'autre part, la
communauté sociale. Du point de vue personnel, l'éducation est un
droit et elle présente un intérêt parce qu'elle
confère le minimum d'outils, d'aptitudes et d'attitudes sans lesquelles
un individu ne peut se réaliser en tant qu'être humain. C'est
pourquoi la convention relative au droit de l'enfant stipule à son
article 28 que « l'éducation est un droit pour chaque
enfant. ».
Pour la collectivité, l'éducation de ses membres
est un devoir qui correspond au droit des individus, mais elle est aussi un
intérêt, car les membres valorisés par l'éducation
valorisent aussi la communauté.
Selon KIZERBO (1989, p.1) « L'éducation pour
tous ce n'est pas l'école pour tous ». Contrairement à
ce que pensent beaucoup de personnes, et surtout les parents africains, qui
considèrent qu'il s'agit de généraliser le système
scolaire tel qu'il fonctionne aujourd'hui. Car, d'une part, cela est
matériellement impossible ; d'autre part, ce serait sans doute une
catastrophe. Ainsi donc, il est évident qu'il s'agit non pas de pousser
tous les enfants africains entre les quatre murs de l'école actuelle,
mais de mettre celle-ci au service de la société civile
africaine. A la vérité, il ne s'agit pas de compétition,
et il n'y a pas d'étape finale dans le processus éducatif et de
reproduction sociale. Il s'agit chaque fois et pour chaque
société de faire des sauts qualificatifs vers des situations
nouvelles.
Bref, en parlant de l'éducation pour tous, il est
question d'ouvrir l'accès à l'éducation à un nombre
toujours plus grand d'enfants, des jeunes et d'adultes ; de réduire
les disparités et les exclusions de fait constatées au niveau des
populations rurales et sub-urbaines, des femmes et des enfants en situation
difficile ; d'intégrer l'éducation dans une dynamique de
progrès économique, social et culturel. Ce sont là donc
autant des domaines de mobilisation des énergies.
Sans vouloir mettre totalement en doute les efforts consentis
par les Etats, notamment ceux des pays en voie de développement, en
matière de scolarisation (entre 1990-1995), ARDIOUNA S., (2004, P.1)
affirme que « le tableau reste sombre : 140 millions d'enfants
n'ont pas accès à l'éducation et 250 millions sont
obligés de vendre leur force de travail pour vivre. On l'aura compris,
l'éducation, consacrée par la déclaration universelle des
droits de l'homme de 1948 comme l'un des droits primordiaux de l'homme, n'est
pas encore la chose la mieux partagée de notre planète.
D'une part, l'expansion démographique a fait
croître la non-scolarisation des millions d'enfants issus des familles
pauvres ; d'autre part les politiques visant à se conformer aux
solutions préconisées par les institutions financières
internationales, ont conduit à la diminution des financements publics de
l'éducation, avec comme conséquence : déscolarisation
d'un nombre grandissant d'enfants de familles n'ayant pas les moyens d'assurer
les charges qui sont liées à la scolarité,
détérioration des conditions de travail des enseignants, baisse
générale de la qualité de l'enseignement, etc.
C'est alors que le recours aux différentes formes
(opportunités) d'éducation non-formelle s'impose à titre
soit complémentaire, soit compensatoire ou du substitut.
2) Lutte
contre la pauvreté
Elle demeure l'un des objectifs fondamentaux des institutions
internationales, au regard de la désastreuse situation de la plupart des
économies mondiales, principalement celles des pays du Tiers - Monde.
Il s'agit d'actionner un ensemble de programmes et d'actions
susceptibles d'améliorer les conditions (la qualité) de vie des
populations.
Elle consiste également en l'octroi des financements
en terme d'encouragement des initiatives privées ayant un impact
réel sur l'environnement local.
La plupart de ces programmes s'intéressent au secteur
informel qu'ils considèrent comme une piste déterminante pour le
ré-décollage des pays du Tiers -Monde.
DAN GALLIN (1999, p.1) affirme qu'« il y a une
théorie élaborée par des économistes
néo-libéraux un peu romantique, qui idéalise le secteur
informel et cherche à faire de nécessité
vertu ».
Selon cette théorie, le secteur informel est une
stratégie de suivie. Il apporterait une solution au chômage, ou au
non-emploi, par la création des micro-entreprises. Dans une
société de libre marché, où les relations de
travail seraient entièrement déréglementés et tous
les contrats de travail seraient individuels, le secteur informel engloberait
l'ensemble de l'économie ».
Nous estimons donc que les formations organisées dans
les centres d'ENF, notamment la formation aux métiers ou l'apprentissage
des initiatives d'autosuffisance, s'accordent parfaitement à cette
option de lutte contre la pauvreté. Elles aident également les
apprenants à intégrer l'économie informelle, laquelle
s'impose comme réalité incontournable.
6. EXPERIENCES DES AUTRES
PAYS
Au cours des deniers siècles, dans la plupart des pays
du monde, l'école ou l'éducation formelle s'est malheureusement
révélée incapable d'atteindre un pourcentage significatif
des populations de tous les pays et de satisfaire leurs multiples besoins
d'apprentissage. Plusieurs tentatives faites pour universaliser
l'éducation sont récentes et lentes. En plus, quelques pays
seulement ont réussi à implanter quelques opportunités
destinées à satisfaire les besoins de base de leurs peuples par
l'éducation : quelques pays de l'Europe occidentale et orientale,
de l'Amérique du nord et le Japon en Asie sont des exemples reconnus
parmi les pays développés. Dans le monde en développement,
le cas de Taiwan, Singapore, et la République de Corée sont
avancés comme preuve servant à soutenir l'argument selon lequel
l'éducation quelle qu'elle soit, formelle, informelle ou non formelle
peut garantir le développement d'un pays si elle est organisée,
consciemment planifiée et continuellement soutenue à cette
fin.
Il convient toute fois de relever un fait. Ce que, le
caractère hétérogène des activités
d'éducation non-formelle se prêtent difficilement à des
mesures à l'intérieur d'un pays et encore moins pour comparer les
tendances entre différents pays comme il le serait pour
l'éducation formelle.
Cependant, dans son ouvrage sur la « crise mondiale
de l'éducation », COOMBS P. (1985, p.67) décrit les
programmes d'éducation non-formelle organisés par quelques pays
du tiers monde.
Les études des cas réalisées par le
Conseil international pour le développement de l'éducation (ICED)
dans quelques pays en voie de développement, ainsi que nombreux
documents publiés, illustrent la diversité de ces programmes
d'éducation non-formelle et leur rapport avec les besoins locaux. Qu'il
s'agisse d'agriculture, d'approvisionnement en eau, de santé, de
planification des naissances, d'industrie rurale, et de formation
professionnelle pour les adultes et les jeunes non scolarisés.
En effet, certaines analyses (celles des ICED par exemple)
illustrent les liens étroits de cette grande diversité de
programmes avec les besoins locaux et les objectifs de développement
spécifiques (dans tous les secteurs de la vie).
De plus en plus des gouvernements des pays en
développement ont pris des mesures en vue de stimuler, d'aider et
d'harmoniser les activités éducatives non-formelles grâce
à des organisations volontaires.
Quelques exemples des programmes des pays en
développement permettent de se rendre compte de la manière dont
sont organisées ces initiatives de l'ENF, ainsi que leurs contributions
dans l'encadrement des catégories sociales déterminées:
1°. En Indonésie
Le ministère de l'éducation et de la culture a
créé en 1975, un conseil d'éducation non-formelle qui sert
de centre de documentation et d'assistance aux autres ministères et ONG
participant à cette activité. Son autre fonction est de
superviser ce type de programmes pour lesquels le ministère de
l'éducation est directement responsable.
2°. En Thaïlande
Quelques programmes ont été mis en place. De
ce nombre citons :
- Le programme d'équivalence scolaire de
« seconde chance » destiné aux jeunes qui habitent
dans des petites villes ou dans la campagne environnante.
- Un service de planning familial communautaire, non
gouvernemental et très actif, s'occupant aussi des soins de santé
primaire est créé par le Ministère de la santé en
collaboration avec le Ministère de l'éducation nationale.
3°. Au Brésil
A l'initiative du gouvernement, l'université SAO MARCOS
a mis en place des programmes et des projets sociaux dont le projet
« Partenaires de l'ENF » constitue un
espace d'éducation non-formelle. Ce projet est tourné vers le
développement d'habiletés, des compétences et d'attitudes
sociales, en vue d'une participation démocratique et une scolarisation
des enfants et des adolescents provenant d'un contexte social marqué par
des indices importants de pauvreté, de chômage ou de sous emploi
et de violence. Ce projet organise des activités dont la finalité
est de fournir des connaissances, des informations et de développer les
habiletés et attitudes qui ont pour résultat une meilleure
qualité de vie. Entendu, un accès aux biens culturels.
4°. En Colombie
Le service national de l'apprentissage (SENA) du
Ministère de l'éducation nationale a mis en place un programme de
formation professionnelle qui s'adresse aux jeunes et aux adultes, hommes ou
femmes habitant dans les zones rurales reculées.
Aussi, le programme ACPO, avec sa propre station de radio
nationale, son journal hebdomadaire et son matériel conçu pour
autodidactes, travaille avec des groupes d'apprentissages locaux.
Ils ont pour but de venir en aide aux familles pauvres des
campagnes les plus éloignées et de les intégrer dans les
efforts de production.
5°. En Inde
Il fut crée par des jeunes universitaires des zones
urbaines, le centre de recherche et d'aide sociale du Rajasthan. Un organisme
bénévole unique visant à encourager les populations
rurales à résoudre elles-même leurs problèmes dans
divers domaines : agriculture et irrigation, santé, alimentation et
planning familial, industrie rurale employant hommes et femmes.
6°. En République de Corée
Le programme de Community Based Integrated rural
development (C-BIRD) permet à des villages de se regrouper pour
organiser et mettre en oeuvre leur propre développement, en
sélectionnant certains types d'aides gouvernementales ou
extérieures afin de surmonter les obstacles à leur expansion.
L'expérience sud-coréenne la plus connue est
sans doute celle de Canaan School qui a inspiré une autre d'une
grande envergure nationale, le Saemaul Undong ou New Community
Movement, un mouvement de développement communautaire qui a
considérablement une forte impulsion sur le développement que
connaît la Corée du sud. Dans ce pays, l'éducation en
général est reconnue avoir contribué au
développement de la nation. Un cas rare d'un pays sans ressources
naturelles qui a su valoriser l'homme, la meilleure et la plus importante des
ressources. Ils ont également su exploiter et mettre à
contribution les différentes sortes d'éducations dont l'ENF, dans
le processus de développement pour arriver là où ils sont
aujourd'hui.
7°. En République-Unie de
Tanzanie
On ne peut comprendre le rôle de l'ENF en Tanzanie sans
se référer à la philosophie de l'éducation de
NYERERE et sans évoquer ne fut-ce que brièvement la
spécificité de son idéologie du développement.
Alors que NYERERE formulait sa philosophie de l'éducation, les objectifs
et les stratégies de développement de la République Unie
de Tanzanie étaient fondés sur les principes du socialisme et de
l'autosuffisance énoncés dans la Déclaration d'Arusha de
1967. Le socialisme mettait l'accent sur l'idée de
l'égalité des chances et sur la nécessité de
réduire l'injustice sociale (NYERERE, 1978, 340).
Dans le contexte de pauvreté et de
sous-développement qui était alors celui de la
République-Unie de Tanzanie, la Déclaration d'Arusha soulignait
la nécessité de mobiliser les ressources humaines au service d'un
développement autosuffisant au lieu de ne compter que sur les ressources
financières ou matérielles : « Le
développement d'un pays s'opère grâce à l'homme non
grâce à l'argent. L'argent, et la richesse qu'il
représente, n'est pas le point de départ du développement,
il en est le résultat ». (NYERERE, op.cit. p.243). Le
développement a été centré sur les régions
rurales, choix réaliste étant donné que l'écrasante
majorité de la population vivait et tirait ses revenus de l'agriculture
de subsistance. En outre, le développement rural visait à
encourager la population à vivre et à travailler en
coopération dans des villages organisés, ou Ujamaa (mot
kiswahili signifiant « famille », concept sur lequel est
fondé le socialisme Tanzanien).
Les plans et politiques de développement devaient
porter sur le plus grand nombre, d'où l'importance du
développement rural. Il fallait aussi que la population participe
activement à son propre développement et qu'elle en ait la
maîtrise.
La philosophie de NYERERE s'articule autour de deux grands
thèmes :
· L'éducation pour l'autonomie et
l'éducation des adultes (l'éducation permanente y comprise)
et ;
· L'éducation pour la libération
L'éducation pour l'autosuffisance
L'essentiel de la philosophie de NYERERE, en matière
d'éducation est énoncé dans son document directif de 1967,
intitulé Education for Self-Reliance (l'éducation pour
l'autosuffisance), sans risque de nous tromper, nous pouvons nous permettre
d'affirmer que l'Education for Self-Reliance :
1. Critiquait le caractère insuffisant et
inadapté de l'éducation coloniale
2. Esquissait le type société que la
République-Unie de Tanzanie tente d'édifier
3. Examinait certaines caractéristiques dominantes du
système d'éducation qui existait autour des années 1967
à la lumière de la stratégie et des buts nouveaux du
développement socialiste ;
4. Proposait des changements visant à transformer le
système éducatif pour qu'il soit mieux adapté aux besoins
et aux objectifs d'une société socialiste à
économie rurale.
C'est ainsi que l'ENF s'est vue accorder une place importante
dans le système éducatif Tanzanien.
En effet, NYERERE reprochait au système éducatif
formel Tanzanien de décourager l'intégration des
élèves dans la société et de favoriser chez eux des
comportements injustes et individualistes ainsi qu'un sentiment de
supériorité intellectuelle. Il critiqua l'éducation
formelle d'être fondamentalement élitiste et visant les besoins et
les intérêts de la toute petite proportion, de ce qui y a lieu de
faire de chacun, un citoyen responsable en permettant à tous :
· L'apprentissage des valeurs sociales (préparer
les jeunes à l'activité utile à une société
rurale dans le domaine de l'agriculture et du développement des
villages).
· La formation des bons agriculteurs
Le système éducatif doit préparer
à assumer ses responsabilités, à penser par
lui-même, à se faire une idée sur les questions qui le
concernent, à interpréter les décisions prises par les
institutions démocratiques de la société et à les
mettre en oeuvre compte tenu des conditions propres du lieu où il
vit.
Dans cette philosophie, l'ENF devait s'adresser aux adultes
afin d'éveiller la conscience et l'esprit critique des citoyens pour
qu'ils saisissent la nécessité et la possibilité de
changement. Aussi d'aider les citoyens à déterminer la nature du
changement souhaité et les moyens de l'opérer. Ces deux fonctions
de l'éducation résument ce que Paulo FREIRE a appelé le
processus de « conscientisation » qui vise à
modifier le regard pessimiste et fataliste de l'homme sur la
réalité et à lui permettre d'acquérir une vision
« critique » de son environnement.
Bref, dans le contexte propre à la
République-Unie de Tanzanie, NYERERE énonce trois objectifs
principaux de l'ENF des adultes :
· Arracher les Tanzaniens à la résignation
dans laquelle ils vivent depuis des siècles
· Leur montrer comment améliorer leurs conditions
de vie
· Les aider à comprendre les principes du
socialisme et l'autosuffisance sur lesquels repose la politique nationale.
Ce sont là les quelques programmes d'éducation
non-formelle à travers le Tiers-Monde.
En conclusion, on peut le constater qu'ailleurs, l'ENF
constitue toute une filière avec un programme précis
élaboré et approuvé par les institutions expertes en
matière d'éducation dont le ministère de
l'éducation nationale. Aussi, dans la plus part de ces pays,les
objectifs de l'ENF sont intégrés dans les objectifs de
développement de la nation. Ce qui n'est pas encore le cas en R.D.Congo
où non seulement l'ENF n'a pas une structure qui assure sa coordination,
mais elle est parfois considérée comme une affaire sociale
apportant l'aide aux défavorisés.
CHAPITRE
III : SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
1. BREVE
REVUE HISTORIQUE
Portée à introduire le peuple dans la
société et à préparer les enfants et les jeunes
à la vie adulte, à la tradition et aux valeurs morales et
spirituelles, l'éducation traditionnelle africaine était
essentiellement pratique, et les enfants apprenaient en agissant. Ils
étaient impliqués dans la pratique de la ferme, de la
pêche, de la cuisine... La formation intellectuelle renfermait
l'étude de l'histoire locale des légendes, de l'environnement,
des proverbes...
En tant qu'expérience intégrée, cette
formation combinait la formation physique et la formation du caractère,
l'activité manuelle avec la formation intellectuelle.
L'éducation traditionnelle africaine était
fonctionnelle dans ce sens que le programme relevait des besoins de la
société.
Cependant, à cause de sa non conformité avec la
vision des premiers missionnaires et du gouvernement colonial,
l'éducation pratiquée par les autochtones était
anéantie par les colonisateurs. L'imposition par les colonisateurs de
leur modèle d'éducation, pour des buts mercantilistes et
impérialistes, a contribué à la destruction de
l'éducation traditionnelle (CARNOY 1986).
Le système éducatif occidental était
introduit au Congo en 1892, avec les premières écoles
établies sur le modèle européen. Dès lors, le
système s'est répandu et développé avec des
conséquences inhérentes dont la discrimination,
inadéquation du contenu avec les réalités locale. Les
stratégies éducatives de la Belgique imposées au Congo
considéraient que la plupart d'élèves voudraient terminer
leurs études avec le cycle primaire. On insistait sur la
préparation des apprenants à l'environnement local. Le
système éducatif Belge avait ainsi construit une sorte de
pyramide de bas vers le haut avec la tentative répétée de
favoriser un nombre sélectionné d'élèves.
A l'indépendance, en dépit de l'existence d'un
contexte étendu de l'école primaire, il y avait presque l'absence
des cadres congolais pouvant assurer la classe moyenne et les positions
élevées laissées par l'administration coloniale. Il n'y
avait, en 1960, qu'environ 5 universitaires et probablement une centaine des
diplômés du secondaire. Dès lors, il s'est imposé
l'impérieuse nécessité d'entreprendre une réforme
totale et profonde pour augmenter le taux de scolarisation et adapter le
programme aux besoins de l'Etat pour un développement rapide du pays.
2.
ORGANISATION ET ADMINISTRATION DU SYSTEME EDUCATIF
a)
Aspect légal et buts généraux
Le contexte légal de l'éducation nationale est
déterminé par la constitution, la loi de base de
l'éducation ou « Loi-cadre de l'enseignement
national » et divers décrets et arrêtés pris par
le ministre de l'éducation nationale.
Les finalités, buts et objectifs de l'éducation
sont aussi définis par quelques lois particulières. La loi-cadre
de l'enseignement national, adoptée par l'Assemblée Nationale et
promulguée le 22 septembre 1986, détermine les buts, les
finalités, la structure, le fonctionnement. Les formes et les exigences
dans la création des écoles et l'administration de
l'éducation nationale est traitée presque comme un instrument,
quand on lui assigne d'aider l'Etat à remplir ses obligations à
rendre tous les congolais capables d'exercer leurs droits à
l'éducation et aux parents à remplir leur devoir
d'éducateur. (Cfr. Art. 32, Loi-cadre)
Selon l'article 3 de la même loi, la principale
finalité de l'éducation nationale est de pourvoir à une
formation harmonieuse à tout congolais de devenir utile pour
lui-même et pour la société et de promouvoir le
développement du pays et la culture nationale.
b)
Structures
Concernant les structures de l'enseignement national
congolais, la Loi-cadre de l'enseignement national, dispose en son article
16 : l'enseignement national est organisé en enseignement maternel,
enseignement primaire, enseignement secondaire, enseignement supérieur
et enseignement universitaire. Et à l'article 24, il est stipulé
une organisation des écoles sous quatre types : les
humanités générales et techniques dont la durée
d'étude est de 6 ans ; les écoles normales à
durée de 4 ans et de 6 ans ; les écoles professionnelles
à durée de 5 ans, des écoles d'arts et des métiers
dont la durée d'étude est de 3 ans.
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
Organigramme (Cfr. Loi cadre Art. 16)
CYCLE
SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
CYCLE MATERNEL
CYCLE
PRIMAIRE
CYCLE SECONDAIRE
GOUVERNEMENT
En considérant cet organigramme au regard de l'Art.16
de la loi-cadre, on se rend compte que l'ENF demeure absente dans la structure
du système éducatif congolais, bien que l'art 39 la
reconnaît comme l'une des formes. Cela explique sa relégation dans
les autres Ministères tels, celui de la Jeunesse, de Travail et de la
prévoyance sociale, de l'Agriculture, de la Santé, des Affaires
sociales etc.
Disons, enfin, qu'à l'article 45, il est disposé
que l'enseignement national doit être dispensé sous la forme
d'enseignement ordinaire du type classique et d'enseignement spécial.
En outre, il doit être organisé des structures d'ENF.
3.
EDUCATION NON FORMELLE DANS LE SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
1). Plan
historique
Le système colonial de l'éducation était
totalement dominé par les missions catholiques belges ; lesquelles
recevaient les subsides du gouvernement colonial. Il n'y avait donc aucun
subside pour les écoles protestantes. Aussi, cette éducation
était inadaptée du point de vue utilitaire ou professionnel.
Le contexte de la colonisation aidant, la stratégie
paternaliste belge a renforcé le rôle joué par le business
dans la vie économique et sociale de l'Etat. L'on conférera donc
un rôle déterminant aux Eglises, aussi bien au plan de
développement économique qu'à celui de l'éducation.
Le colonisateur n'avait nullement pensé au sujet d'étendre les
opportunités de l'enseignement supérieur. Ce qui fera qu'à
l'indépendance, il y avait comme déjà dit, environ 5
universitaires et environs 500 prêtres. Les colons et les missions
religieuses qui avaient un monopôle sur l'éducation des
autochtones, orientaient le développement de l'éducation vers
l'évangélisation et la main d'oeuvre.
Il y avait pour ce, moins de locaux pour l'enseignement
général. Et aucun congolais n'était appelé ni
à étudier à l'étranger ni à participer
à une importante prise de décision, jusque 1950.
Au Congo, les trois modèles d'éducation qui
constituent la principale fondation et orientation du système
éducatif actuel, étaient introduit depuis la deuxième
moitié du 19e siècle. Il s'agit de :
modèle académique d'éducation, modèle
d'éducation industrielle et modèle d'éducation
agricole.
Il est intéressant d'observer comment ces trois
modèles d'éducation introduits à l'époque coloniale
se sont maintenus jusqu'à présent, et comment ils se dressent
contre leur propre renouvellement et contre les idées innovatrices qui
pouvaient produire des résultats flagrants en terme social,
économique, culturel et du développement de l'éducation.
Les structures de l'éducation, les stratégies et les contenus des
programmes ne portaient facilement pas au changement dans le pays. Tout cela
semblait enfermé comme dit ci - haut dans un cercle vicieux
créé et entretenu par les souvenirs des traditions coloniales.
Le modèle académique se remarque à
travers le programme académique. Il octroie un type d'instruction
orientée vers l'éducation de l'élite lequel peut
facilement aliéner ses bénéficiaires de la vie rurale et
des masses rurales.
Le modèle d'éducation agricole tenait à
la préoccupation des missionnaires qui voulaient satisfaire leurs
besoins immédiats de nourriture.
Le modèle d'éducation industrielle introduit par
les religieux orientaux visait à satisfaire leur besoin de la main
d'oeuvre de nos jours. Il se remarque au travers de l'enseignement technique et
de la formation aux métiers laquelle fait l'objet de notre étude.
L'éducation industrielle se faisait dans les écoles des
métiers mais aussi par la formation sur le tas (KAPUKU M., op. cit.).
La loi-cadre a légalement et officiellement reconnu
l'importance de l'ENF et autorisé le gouvernement d'organiser et/ou
d'autoriser les privés (individus ou organisations) d'organiser les
opportunités d'ENF.
De toutes les façons, ces dispositions légales
sont venues tardivement, l'ENF était organisée en vue de
rencontrer les besoins de la population et la demande de la main d'oeuvre
travaillant pour le développement socioéconomique du pays.
La population concernée par ces opportunités est
bien spécifiée. Il s'agit des enfants non scolarisés, des
jeunes déscolarisés et des adultes.
Ces populations cibles ont toujours existé dans le
pays. L'on peut se poser la question de savoir pourquoi ces structures d'ENF
n'étaient pas bien organisées en R.D.Congo ?
Un bref examen de développement complet des
opportunités de l'éducation extrascolaire débutées
avec la période coloniale pourra révéler que le
système formel a été responsable du relatif
appauvrissement des structures de l'ENF.
Aussi bien les stratégies coloniales que post
coloniales peuvent être partiellement blâmées à cause
de leur négligence relative qui a fait l'ombre à l'ENF. Ainsi,
les opportunités d'ENF se sont spontanément
développées comme une conséquence du processus scolaire et
elles ont continué de travailler en parallèle jusqu'à
l'ère coloniale.
Durant la période coloniale, le système
éducatif implanté au Congo Belge insistait sur deux principes
d'éducation qui sont pourtant contradictoires : sélection et
éducation de masse.
La sélection était destinée à
favoriser une petite classe d'élite qui pourra assurer
l'intermédiaire en face de la puissance coloniale. En même temps,
l'éducation de masse couvre une stratégie d'enseignement du type
simple, à la majorité d'enfants. Le contenu de l'enseignement
était rudimentaire et sans perspective de développement pour les
bénéficiaires, car, comme souligné plus haut, les
autorités coloniales désiraient voir la plupart des congolais
finir leurs études au niveau primaire. Leur intention pouvait
probablement être d'encourager les apprenants à intégrer
l'environnement local où ils peuvent facilement satisfaire leurs
besoins, et/ou ils peuvent travailler pour leur propre développement et
celui de la communauté.
Dans ce sens, l'administration coloniale était capable
d'accélérer l'alphabétisation de base pour beaucoup de
populations qui entraient à l'école primaire. Le résultat
de cette stratégie était qu'avant la fin de 1960, la population
congolaise était considérée, à plus de 50%, comme
alphabétisée ; Un des taux les plus élevés
en Afrique.
Cette observation contraste pourtant une autre
réalité. Comme signalée ci haut, il n'y avait en 1960 que
5 diplômés d'université au Congo. Le colonisateur ne
pensait ni d'étendre l'enseignement supérieur ni d'ouvrir
l'éducation « formelle » (enseignement ordinaire)
aux congolais adultes (NZEY, 1987). Au-delà de l'alphabétisation
de base, rien n'était offert au peuple. Quelques chances l'ont
été dont la plupart ouvertes aux adultes de s'auto éduquer
pendant les programmes de dimanche et les cours du soir.
En dépit de ces observations négatives, un
développement positif de l'ENF au Congo est à retenir.
KAPUKU M. (Op. Cit. p.195) affirme que durant la
période coloniale, les activités de l'ENF étaient
élargies aux domaines suivants :
· Projets de coopératives éducatives qui
réunissaient les paysans, les associations de travailleurs
indigènes en vue de trouver des solutions aux problèmes
sociaux.
· Centres pour les pratiques agricoles :
organisés par le ministère de l'agriculture, qui visaient
à donner une formation complémentaire et pratique ,adaptée
aux possibilités et besoins locaux.
· Services médicaux et centres médicaux
ruraux où étaient formés les agents sanitaires.
· Foyers sociaux ou centres sociaux où
étaient formés les agents qui initient les femmes aux travaux de
ménage ou à l'éducation familiale.
On peut également citer des activités telles que
le scoutisme, le club des jeunes.
2). Au
plan juridique
Parlant des formes de l'enseignement national, la loi scolaire
congolaise (loi-cadre) présente une catégorie à
trois :
- Enseignement ordinaire du type classique
-Enseignement spécial
-* Structure d'éducation non-formelle (article 35)
Ces dernières visent à faire acquérir,
à entretenir et à perfectionner des connaissances et
compétences des jeunes et des adultes (article 40).
Concernant les variétés de cette
éducation, il devra s'agir d'organiser des sections de formation
accélérée, des stages, des séminaires, des
journées d'études, des cours du soir, des cours par
correspondance ou par masse média (article 40).
Bref, fort de l'obsolescence des connaissances que l'on
acquiert à l'école et du caractère dynamique de la vie,
l'Etat congolais a reconnu la nécessité d'organiser, en plus de
l'enseignement ordinaire, des structures d'éducation non-formelle
auxquelles il assigne une fonction complémentaire à
l'éducation du type classique.
3). Au
plan économique
L'économie d'un pays est un secteur clé
d'où il tire des ressources matérielles et financières
nécessaires pour répondre aux différents besoins et
demandes des populations.
La lutte pour la stabilité économique, engage
l'état dans les reformes et ajustements successifs, en vue d'assurer aux
populations un bien être général.
Entant qu'élément moteur dans la vie d'une
nation, l'économie doit être assainie et entretenue pour pouvoir
contribuer efficacement à l'amélioration de la qualité de
vie des populations.
C'est ainsi qu'il a besoin à la fois de
stabilité politique et de la bonne gouvernance pour une remise au
travail des masses laborieuses en vue de réaliser la production et
atteindre la croissance.
Avec ces objectifs réalisés, le pays disposera
des moyens suffisants pour accomplir ses projets et relever différents
défis qui se déclarent dans tous les secteurs de la vie
nationale. C'est ainsi que l'on peut parler des pays développés
et sous développés.
A cet effet, l'analyse de KI - ZERBO (op.cit., P.23) sur la
crise des économies en Afrique sub-saharienne est assez parlante :
« l'économie fournit de moins en moins de moyens pour
poursuivre l'oeuvre éducative. Or, elle est la pompe aspirante et
foulante qui par l'offre et la demande anime en permanence ce secteur comme un
coeur qui offre des instants à la machine éducative et en attend
des produits capables d'actionner à leur tour le secteur
économique. Mais à ce jour, l'économie est comme
frappée d'un infarctus avec un PIB réel par tête qui a
fortement baissé ».
En R.D. Congo, le système de gestion politique qui
s'est érigé durant des décennies n'a pas renforcé
la capacité de production nationale ni augmenter son volume. La
pérennité d'un groupe d'individus au pouvoir d'Etat, avec un mode
de gestion caractérisé par la spoliation, la corruption, la
concussion, le détournement, l'exploitation etc., n'a pas permis la
répartition équitable du produit national brut.
Une économie déjà malade a vu son
état s'aggraver avec l'instabilité politique sans fin, ayant
conduit par deux fois au pillage des unités de production ou autres
établissements commerciaux.
Les deux guerres successives de 1997 et 1998, avec la
partition de fait du pays, sont venues achever une économie gravement en
souffrance.
Malgré les efforts de réunification
territoriale, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, et
différents soutiens des bailleurs des fonds, l'on est encore loin de
combler les creux. L'on se trouve toujours devant une économie
caractérisée par un ralentissement sensible des activités
de production, avec comme conséquence, au plan social, la
modicité des salaires, l'impaiement, le renvoi de plusieurs travailleurs
en congé technique ou au chômage. Ce qui ouvre la voie à
la montée en puissance du secteur informel. Ce dernier est défini
par DAN GALLIN (1999, P.1) comme « toute partie de l'économie
qui n'est pas (ou peu) réglementée par les normes légales
contractuelles. Les travailleurs du secteur informel ne sont pas souvent des
salariés dans le sens habituel du terme. Ils sont formellement des
indépendants ».
Analysant l'environnement économique de la R.D. Congo,
MAMIMAMI K., (2005, p1) affirme que « cet environnement est
caractérisé entre autre par une économie de survie
repliée sur les activités de subsistance et des activités
informelles ».
C'est là le tableau que présente l'environnement
économique congolais. Non seulement le caractère modique du
salaire alimente le déséquilibre du vécu social, mais
l'emploi, en soi, devient inexistant.
Il faut donc ouvrir des perspectives et imaginer d'autres
solutions à ce problème et permettre aux individus dans un espace
en difficulté, de se créer d'emploi.
4). Au
plan éducatif
Le rôle du système éducatif dans une
société n'est pas à démontrer. L'analyse
sociologique présente la fonction de l'éducation à la fois
en terme de facteur de stabilité (reproduction) sociale et comme moteur
de changement ou de transformation de la société.
Fort de cette réalité, beaucoup de pays,
soucieux de leur développement interne, ont alloué une part
importante du budget national à la formation de la main d'oeuvre
qualifiée demandée par les entreprises, et les principaux
secteurs de la nation.
Aussi certains régimes politiques se sont servis du
système éducatif pour véhiculer leurs
idéologies.
A travers le temps, le système éducatif est
resté dans ces rôles, accueillant les enfants et les jeunes de
différents horizons. Leur scolarisation se faisait, sinon gratuitement,
au frais bien minime dont la part importante du coût était
assurée par l'Etat ou ses partenaires bilatéraux ou
multilatéraux.
En R.D. Congo particulièrement, le parcours historique
laisse entrevoir le rôle joué par le système
éducatif dans chaque période de l'histoire politique du
pays : de la colonisation à nos jours, en passant par la
première et la deuxième république.
Loin de toute prétention que le système
éducatif ait été sans faille ou réalisé
à 100%, l'on peut cependant s'en convaincre que la scolarisation
était assurée à un grand nombre de la population
scolarisable, surtout dans les centres urbains.
L'accumulation des faits de crise, liés aux
paramètres d'ordre historique et à l'évolution
socio-économique du pays, a porté le système
éducatif congolais dans un dysfonctionnement réel.
Il se trouve ainsi en face des contradictions
caractérisées : une explosion démographique dans un
environnement éducatif où la capacité d'accueil des
établissements d'enseignement est très limitée ; le
coût des études très élevé alors que le
revenu de la population et son pouvoir d'achat ont sensiblement baissé,
et dans un environnement où une bonne partie des parents sont au
chômage. Et même pour ceux qui travaillent encore, le salaire
reste impayé des mois durant ; la démission de l'Etat en
matière de financement des établissements d'enseignement
consacrant le système de partenariat financier entre
établissement d'enseignement et parents. Et pourtant ces derniers
présentent des difficultés énormes dans les conditions
actuelles de crise.
Ces problèmes et tant d'autres, mettent le
système éducatif en difficulté de réaliser un
rendement attendu (valable), en qualité et en quantité. A cause
de cela, plusieurs enfants et jeunes n'ont pas pu étudier tandis que
d'autres scolarisés ont été obligés d'interrompre
les études. Il faut ajouter à cette liste nombre d'adultes qui ne
savent ni lire ni écrire.
Il s'agit des défis essentiels que le système
éducatif congolais doit relever, entre autres : que faire de la
jeunesse déscolarisée ? Comment l'encadrer pour la rendre
utile à la société et qu'elle s'épanouisse ?
Quel type de formateur peut assurer cette mission ? Ces
différentes questions soulèvent des problèmes pratiques
auxquels doit faire face le système éducatif.
4.
PROBLEMES PRATIQUES
L'évolution de l'ENF, tout en étant contributive
tant au plan personnel, social qu'économique, n'est pas restée
sans poser des problèmes. Nous pouvons ainsi en citer quelques
uns :
Le premier se rapporte à l'identité de la
clientèle qui reste très variée. Concernant
l'éducation des adultes par exemple la difficulté portait sur le
mot « adulte ». Aussi, celle de savoir s'il faut inclure
les adolescents non scolarisés dans les cours pour les adultes. Car si
l'on ne fait pas à qui incomberait donc de répondre à
leurs besoins éducatifs absolus.
A cette difficulté, certains gouvernements ont
répondu par la redéfinition du vocable adulte, en lui donnant un
contour beaucoup plus inclusif.
Ainsi pour le Ministère de l'Education de
Thaïlande, particulièrement la division des adultes, est adulte,
toute personne âgée de 12 ans ou plus qui ne fréquente pas
l'école.
Le deuxième problème est lié à la
détermination des sujets (thèmes) et d'objectifs d'apprentissages
que doit comprendre l'ENF et ce qu'elle devait éviter de traiter.
Selon COOMBS P. (op.cit, p.93), en s'en tenant aux même
matières enseignées dans les écoles et les
universités, l'ENF reste dans le terrain ordinaire, connue car elle a
toujours été dans l'ombre de l'enseignement traditionnel.
Cependant en se limitant à cela, elle aura ignoré les besoins
d'apprentissage les plus urgents réclamés par des adultes ou des
jeunes, surtout les plus défavorisés.
Le troisième tient au caractère
hétérogène de ces programmes, lequel fait que les
activités d'ENF se prêtent difficilement à l'usage des
indices statistiques relatifs aux effectifs scolaires, aux taux d'inscription
ou aux dépenses globales. Cette difficulté complique le travail
des planificateurs ou des décideurs quant au dénombrement desdits
programmes, pas plus qu'elle ne favorisait pas l'échange d'informations
et de vues entre actionnaires de ces programmes ; car beaucoup ignoraient
ce que faisait les autres qui travaillent dans le même domaine
Ainsi, seule la constitution en réseau, selon la
spécificité des domaines d'intervention, peut permettre aux
responsables des programmes de se connaître et d'échanger
profitablement.
Le quatrième problème relève de
l'organisation. Le fait que l'ENF entre dans la quasi-totalité des
agences gouvernementales et d'innombrables organisations
bénévoles, rend difficile sa coordination en vue d'une
uniformisation d'objectifs et du contenu. La plupart d'entre elles ont tendance
à s'isoler et sont réticents lorsqu'il s'agit d'unir leurs
efforts à ceux des autres qui opèrent dans le même rayon et
sur la même population.
Le cinquième tient aux ressources. Contrairement
à l'éducation formelle, surtout du secteur public, l'ENF ne
dépend pas d'un seul budget national. Ces ressources sont des diverses
formes et proviennent d'origines multiples.
Ainsi ceux qui éprouvent des difficultés d'un
financement régulier pendant une bonne durée ont souvent peu de
chances de survivre. Plus particulièrement les établissements
dont le financement est axé sur la participation des apprenants.
En effet, après examen, lorsque les apprenants estiment
non profitable le programme de formation, pour justifier le temps et l'effort
à consentir, ils se dégagent carrément.
Pour ce, l'identification préalable des besoins de la
population concernée et le choix rationnel des moyens et des dispositifs
efficaces d'action pour répondre à ces besoins, doivent
être la préoccupation des initiateurs des programmes
d'éducation non-formelle.
Le sixième problème est l'absence d'un
véritable réseau de service d'aide professionnelle
compétent relatif à la conception et à l'évaluation
des programmes, à la formation du personnel, à la
préparation du matériel de formation et aux différentes
sortes d'assistance technique en faveur de tous les établissements et
organisations qui s'occupent de l'ENF.
Il s'impose donc la nécessité d'instituer une
autorité unique et légale avec mission, l'organisation du secteur
d'éducation non-formelle, l'uniformisation des programmes selon le
domaine d'intervention, et la mise en place des mécanismes en charge des
questions techniques telles le contenu de la formation, le matériel
d'apprentissage, la formation des formateurs, l'évaluation, etc.
5. DESCRIPTION DES PROGRAMMES
D'EDUCATION NON FORMELLE EN R.D.CONGO
1).
Programme officiel
Le nouveau système éducatif
élaboré par la conférence nationale souveraine (CNS) fixe
comme finalités générales du système
éducatif de: promouvoir la créativité individuelle ou
collective qui fait de la personne un agent de développement.
L'éducation nationale doit mettre en place une
véritable école de développement du milieu ou mieux une
école « pour le milieu
et par le milieu ».
A cet effet, le système éducatif axera son
programme sur la formation au travail.
La loi cadre de l'enseignement a reconnu en son article 35
qu'il convient d'organiser les structures de l'ENF. Et à l'article 39
elle dispose : les structures d'éducation non-formelle visent
à faire acquérir, à entretenir et à perfectionner
des connaissances et compétences des jeunes et des adultes.
Ainsi, le programme national de l'ENF mis sur pied par le
ministère des affaires sociales assigne à ce type de formation
finalité, but et objectif suivants :
· Finalité : formation harmonieuse de l'homme
congolais, citoyen responsable, utile à lui-même et à la
société, capable de promouvoir le développement du pays et
la culture nationale ?
· But : assurer aussi bien l'insertion scolaire des
enfants analphabètes que la réinsertion scolaire de ceux qui ont
prématurément quitté le cycle primaire afin
d'acquérir les connaissances, les compétences et attitudes
adéquates pour le bien-être individuel et collectif.
· Objectif : orienter les enfants aux
métiers.
Ce programme prévoit trois années de formation
à l'issu desquelles le niveau de la formation reçue par les
apprenants sera sanctionné par un certificat du cycle primaire.
L'enseignement est basé sur les principes
pédagogico-andragogiques.
Il présente pour chaque matière :
directives méthodologiques, importance, matières et objectifs.
Après lecture, il convient de relever les observations
suivantes :
· Son contenu est le même que celui de
l'école formelle.
· La différence principale porte sur la
durée. Le programme non formel concentre et exécute en trois ans
les matières prévues pour six ans à l'école
formelle.
2).
Programmes d'institutions privées
L'analyse documentaire a permis de dégager une
diversité de programmes élaborés et exécutés
par les ONG et centres privés de formation non-formelle.
Ces programmes sont variés aussi bien dans leur contenu
que dans leur méthodologie. Selon leurs domaines d'intervention ,on
citer à titre d'exemple :
-L' Alphabétisation
- L'Accompagnement des enfants de la rue
- La Prise en charge professionnelle
- L'Apprentissage de métier
- L'Enseignement des langues
- Le Secteur artisanal
- Formation en Informatique
- Etc.
Dans chaque domaine ci - haut, il est organisé un
ensemble de matière concourant aux objectifs de formation
assignés.
L'on peut noter, pour un même domaine, des techniques
d'approche différentes liées à l'expérience et au
niveau de formation de chaque formateur.
Ainsi donc, en vue d'améliorer leur contribution aux
efforts de développement, le besoin d'uniformisation de contenu et des
techniques de formation est indispensable. Ce qui nécessite une
consultation (concertation) en vue d'échange d'informations entre
différentes institutions concernées.
6.
L'EDUCATION NON FORMELLE TYPE DANS LE PRESENT TRAVAIL
Nous l'avions bien défini plus haut, de l'ensemble de
variétés des opportunités de l'ENF, la présente
étude a choisi de traiter de la formation au métier.
Il s'agit d'un ensemble de programmes organisés dans
différents centres et ONG de l'agglomération de Kinshasa, dans le
but d'apprendre aux bénéficiaires l'exercice d'un
métier tel que: la menuiserie, la maçonnerie,
mécanique, couture, électricité, etc.
La formation qui se déroule dans ces centres est une
formation centrée sur l'individu et où le lien
formateur-apprenant est personnalisé (au regard du nombre réduit
des apprenants) et donc humanisé, alors que dans le système
scolaire ordinaire ce lien est davantage impersonnel.
Au début, l'apprenti doit se contenter d'observer ce
que font les anciens et poser de temps en temps des questions sur certains
détails. Dans la suite, le maître pourra lui confier
progressivement d'abord quelques tâches simples, puis celles qui exigent
plus d'expérience et d'habileté.
Ces centres jouent un rôle social très important.
En effet, dans certains d'entre eux, le travail qu'effectuent les apprenants
est considéré à la fois comme une formation et comme une
sorte d'embauche.
C'est une formation dans la mesure où ils
acquièrent des nouvelles connaissances pratiques qui leur permettent de
s'adapter au milieu et de participer au processus du développement de la
communauté. C'est une embauche dans la mesure où leurs
activités sont perçues comme des services qu'ils rendent au
maître et pour lesquels ils sont payés.
Du point de vue organisation, chaque centre est
structuré de sa manière et selon les objectifs qu'il poursuit. Il
n'y a donc pas un modèle unique d'organisation. Cela est d'autant vrai
pour l'horaire des activités que pour l'organisation fonctionnelle.
Il convient aussi de rappeler quelques constats qui ont
été faits : l'ENF, bien qu'étant un sous secteur du
système éducatif national il ne relève pas de la tutelle
du ministère de l'éducation mais plutôt de celui des
affaires sociales. C'est à ce niveau que différents centres et
ONG obtiennent leur agrément et reçoivent certaines orientations
de fonctionnement.
Certains centres appliquent le programme du ministère
des affaires sociales, spécialement en matière
d'alphabétisation, de rattrapage scolaire ; d'autres emploient
leurs propres programmes.
Quant au financement, seuls les centres de formation
créés par les ministères bénéficient des
apports financiers et matériels des pouvoirs publics. Les
établissements privés par contre vivent sous un régime
d'auto financement. Ils peuvent ponctuellement recevoir des subventions des
agences ou ONG internationales, les interventions du gouvernement étant
très rares.
Concernant les caractéristiques de ces
différents programmes, KAPUKU M., KAPUKU N. et MUSA A. (2004,
pp.17-21), ont essayé d'appréhender la dimension interne des
programmes de formation non formelle relatifs à la perspective de
changement, la nature de l'approche, l'autorité de l'apprentissage,
l'approche de l'enseignement, l'origine des ressources et le pouvoir de
contrôle. Ainsi, affirment-ils :
Concernant la perspective de changement, cette dernière
peut être sociale, économique et personnelle ; l'approche
employée dans la formation non formelle est de double nature : de
la base au sommet c'est-à-dire participative ou du sommet à la
base c'est-à-dire imposée ;
L'autorité de l'apprentissage peut être interne
ou externe (lorsqu'elle est respectivement dictée par les besoins
réels de l'apprenant ou de son environnement, ou imposée).
Les stratégies d'apprentissage sont multiformes :
assimilation, participation, discussion, manipulation.
Les approches de l'enseignement sont : méthodes
classiques, méthodes andragogiques, méthodes
spécialisées et l'illustration.
Les sources de financement sont, soit des subventions ou
l'auto financement.
L'objet de changement est soit l'individu ou le groupe.
Le pouvoir de contrôle est soit externe ou interne.
7. LA
FORMATION AUX METIERS DANS LE SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
La loi organisant l'enseignement en R.D. Congo (Loi-cadre de
1986) dispose en son article 24, qu'il faille organiser au niveau du secondaire
en plus de la formation générale, la formation professionnelle
(cycle long ou cycle court) offrant aux élèves une formation
essentielle pratique, à l'exercice d'un métier.
L'on voit ainsi au sein du ministère de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel, la création des écoles
techniques et professionnelles, d'obédience publique ou privée.
L'on peut prendre l'exemple de l'Institut Technique de N'djili avec la section
Electricité générale ; l'Institut Technique de Masina
avec les sections Electricité, Mécanique générale
et électronique ;le Lycée de Kingasani et le Lycée
Maman ANETH de N'djili avec leurs sections coupe et couture, l'école des
Arts de Limete (10e rue résidentielle) avec la couture,
l'esthétique,etc.
Les Etablissements précités, dans leur
finalité, forment les apprenants à l'exercice d'un métier
respectivement d'Electricien, de Mécanicien et de Couturier. L'on
retrouve ainsi, dans la ville de Kinshasa et à travers tout le pays
plusieurs établissements scolaires avec des sections techniques telles
la maçonnerie, la menuiserie, la section agricole, etc.
Toutes ces sections relèvent du secteur formel
d'éducation, de par leur programme, leur durée (4 ou 6 ans),
leurs méthodes d'enseignement, et leurs objectifs. Ce secteur n'est
cependant pas notre préoccupation dans le présent travail.
L'on peut toutefois se poser la question de savoir s'il existe
dans ces établissements, à côté de la formation
formelle, des formations ponctuelles sur les mêmes matières qui
produisent, à court terme pour des gens qui sont déjà sur
terrain ou d'autres désireux, d'acquérir une formation pratique
à l'exercice d'un métier ?
La réponse est sans doute positive pour quelques cas.
Par exemple, l'Institut Technique de Masina organise un centre de formation en
mécanique et en électricité pour une durée de 6
mois. C'est le même cas pour le Complexe scolaire MAXEL au quartier De
bonhomme ( 3ème rue n°36), commune de Matete, qui
organise un cours du soir en électronique et en
électricité pour une durée de 4 mois.
Ce sont donc ces formations à court terme et
organisées de façon ponctuelle qui sont qualifiées de non
formelle, tenant compte de leur durée, leur contenu et leurs objectifs
essentiellement pratiques.
Cette dimension est importante par sa nature, car touchant
à notre préoccupation dans la présente étude,
à savoir la formation au métier. La différence
réside dans le fait que ces formations sont faites dans le cadre du
programme formel. Tandis que cette étude s'intéresse aux
structures de la formation au métier qui soient totalement
extrascolaires. Il y en a qui relèvent de l'un ou l'autre
ministère tandis que d'autres sont totalement privées.
L'on peut donc constater que les structures privées
présentent une variété de métiers et que leur
contenu de la formation est différent de celui du secteur formel, alors
que dans les centres relevant des ministères, les programmes suivis et
les méthodes utilisées sont presque les mêmes que celles de
l'éducation formelle ; aussi les formations des centres
privés sont d'une durée très réduite (de moins
d'une année).
On peut citer quelques cas des structures
privées:
· Centre de Spécialisation en Froid et Bobinage
avec une durée de 2 ans (Paroisse CBCO C / KIMBASEKE)
· Garage Auto Junior : avec une formation en
mécanique auto et entretien moteur d'une durée de 9 mois (Q/Sans
fil, Masina)
· Centre Saint Vincent de Paul : avec une
formation en coupe et couture, menuiserie, électronique,
électricité d'une durée de 9 mois (Av. Gbadolite
n°13, Q/3, N'djili)
· Atelier de couture Lambert de Paris (Lemba/Foire).
· Centre Lokole de formation aux métiers
(Lemba)
Structures d'ENF organisant la
formation aux métiers
Les opportunités d'ENF qui remplissent cette fonction
sont celles qui sont destinées à offrir une formation au travail
aux enfants qui ont abandonné l'école mais aussi aux adultes.
L'objectif est de s'assurer qu'ils reçoivent, à court-terme une
formation pratique, qui permette de les intégrer dans le système
de production économique nationale.
La fonction éducative de l'ENF est
généralement de transmettre un savoir-faire aux citoyens pour
qu'ils deviennent capables de dominer leur environnement et de comprendre
pourquoi certains changements sont désirés comme une
nécessité d'améliorer leurs conditions de vie (COOMBS
,op.cit. )
En République Démocratique du Congo, les
structures à charge de la formation aux métiers sont nombreuses,
contenant chacune des établissements au sein desquels sont
organisés des programmes donnés. On peut donc
distinguer :
a/ Les structures relevant du Ministère de l'Education
Nationale ( elles sont souvent para - formelles).
b/ Celles attachées au Ministère du Travail et
de la prévoyance sociale.
On peut citer les activités menées par les
institutions suivantes :
- l'INPP ( Institut National de préparation
professionnelle)
- CEPETEDE ( Centre de perfectionnement aux techniques de
développement)
- CENACOF ( Centre National de coordination de la
formation)
- Les centres de formation des entreprises comme de l'ONATRA,
la REGIDESO, la SNEL, etc.
c/ Les structures du Ministère de la Jeunesse.
On peut citer par exemple les activités des
institutions telles que:
- APILOC ( appui et formation pour les initiatives locales)
- Ligue Congolaise des jeunes défavorisés.
d/ Celles relevant du Ministère des Affaires
Sociales.
Citons par exemple les activités de :
- Centre de promotion sociale Maman Mobutu ( Limete)
- Centre de promotion sociale de N'djili
e/ Les structures essentiellement privées ( cfr les
établissements cités plus haut, à la p.78).
CHAPITRE
IV : CADRE METHODOLOGIQUE
A.
INTRODUCTION
Dans ce chapitre consacré à la
méthodologie, il est question de présenter la démarche
suivie dans la réalisation du travail.
Entendu comme comportement du chercheur dans les
différentes phases de la recherche, la manière dont il a
procédé et les différentes approches utilisées
jusqu'à la finalisation des résultats.
Il comprend les points ci-après : récolte
des données, population, échantillon, dépouillement,
traitement des données, variables, administration du questionnaire,
difficultés rencontrées et études antérieures.
I.
RECOLTE DES DONNEES
1°.
Choix des instruments
Le choix d'une technique appropriée, capable de fournir
des informations fiables, est l'une des questions essentielles qui
préoccupent tout chercheur.
Au regard des objectifs assignés à cette
étude, nous avons eu recours à deux types d'instruments : la
technique documentaire laquelle constitue notre principal instrument au regard
de nombre d'objectifs qui s'y rapportent, et le questionnaire comme un outil
complémentaire.
a) La technique documentaire
Cet instrument a consisté à rassembler la
documentation nécessaire sur le sujet à traiter, à classer
les ouvrages généraux et spécifiques en rapport avec
l'ENF. La lecture critique de cette littérature a permis de saisir la
portée de l'ENF tant comme concept et comme ensemble d'initiatives et de
pratiques éducatives. Bref la recension des écrits utiles au
sujet de la question de l'ENF a aidé entre autres à
découvrir des modèles de classification des initiatives de l'ENF,
à partir desquels nous avons proposé un essai de classification
des différents types de formations organisées dans la ville de
Kinshasa. Mais aussi, à relever les dispositions concernant
l'éducation non formelle, dans les textes officiels qui organisent l'
enseignement.
b) Le questionnaire
Il a servi d'appréhender de façon
générale les attitudes de la population concernée face
à cette forme d'éducation. Pour plusieurs raisons, le
questionnaire est la technique la plus largement utilisée pour obtenir
des informations sur des sujets. Il offre plusieurs avantages dont
l'économie du temps. Toutefois, le chercheur qui désire
l'utiliser doit s'assurer qu'au regard des contraintes de la situation, il n'y
ait pas une autre technique à utiliser, plus fidèle et valide que
le questionnaire (MILLAN JH et SCHUMA S. 1984, p. 40). Nous concernant, le
questionnaire utilisé dans ce travail comprenait 12 questions et il a
été présenté de manière structurée.
Il a servi à étudier les opinions de la population, lesquelles
sont l'expression de leurs attitudes. Vu les liens entre l'attitude et
l'opinion, nous avons opté pour une échelle d'attitude comme
instrument de mesure.
Il s'est agit en fait d'une échelle d'attitude
élaborée sur le modèle de LIKERT.
c) L'échelle d'attitude
1) Brèves descriptions des
échelles d'attitudes
D'après l'encyclopédie de la psychologie,
l'échelle d'attitude est une technique permettant d'inférer et de
mesurer, à partir de comportements observés l'intensité de
l'attitude qui les a produit (Encyclopédie de la psychologie, 1991).
L'échelle d'attitude est un questionnaire d'opinion
bâti sur un modèle quantitatif et visant à évaluer
sur un objet spécial donné, la direction et l'intensité
d'opinion (KANGA, 1996).
Selon G. DE LANDSHEERE, l'échelle d'attitude est une
série d'affirmations ou de propositions soigneusement
standardisées et auxquelles le sujet répond par une approbation
ou désapprobation.
Du point de vue technique, les échelles d'attitudes
sont des questionnaires plus ou moins directs qui présentent l'avantage
de renseigner systématiquement non seulement sur la nature de l'attitude
mais sur son intensité (G. DE LANDSHEERE, 1982, p. 196).
Les échelles varient considérablement selon leur
type et selon la méthode de construction tout en poursuivant cependant,
un même objectif, à savoir attribuer à chaque individu une
position numérique sur une échelle à partir de l'ensemble
de ses affirmations, à l'égard de l'objet de l'attitude.
2) Catégories
d'échelles
Les échelles d'attitudes sont soit des échelles
ordinales ou les échelles d'intervalles, comme instruments pouvant
mesurer les attitudes et les opinions.
a. Echelle
ordinale
Elle exprime la relation A>B sans que la différence
A-B soit nécessairement égale à la différence B-C.
Comme échelle ordinale, nous avons à titre d'exemples :
- l'échelle de BOGARDUS ou
échelle de la distance sociale ;
Elaborée en 1925, c'est une échelle intuitive
sans principe rationnel de sélection des items. Elle compare les
attitudes de certains individus et groupes sociaux à l'égard
d'autres individus et groupe. Elle repose sur la notion de distance sociale,
c'est-à-dire le degré d'acceptation ou de rejet qui existe entre
ces individus et ces groupes ; et se propose d'effectuer une mesure
indirecte des attitudes en établissant une relation entre le sentiment
de distance sociale et les attitudes générales à
l'égard des différents groupes.
- L'échelle de GUTTMAN ou
analyse hiérarchique de GUTTMAN appelée aussi analyse scalaire ou
scalogramme.
Cette échelle présente les conduites ou les
propositions de façon hiérarchique et demande au sujet de dire
jusqu'où il est d'accord dans la succession de ces conduites.
Généralement les questions sont rangées par ordre
d'intensité croissante.
Elle repose aussi sur les principes que toutes les
réponses positives à une proposition donnée d'un rang
donné impliquent ceux de toutes les propositions de rang
inférieur.
- L'échelle de LIKERT ou méthode des
classements additionnés ;
b.
Echelle d'intervalle
Exprime la relation A>B ou A<B, tout en renseignant sur
la grandeur des différences, c'est-à-dire les différences
égales sur l'échelle correspondant à des
différences égales dans l'opinion. Comme échelle
d'intervalle, nous avons :
- L'échelle de
THURSTONE.
Dans les échelles de ce type, les propositions (items)
sont ordonnées sur un continuum allant de l'attitude la plus favorable
à la plus défavorable. Au lieu de construire directement une
échelle selon ce qu'il considère comme la logique, le chercheur
commence par collectionner un grand nombre de propositions, il les trouve dans
la littérature ou les notes de cours. Souvent il en rédige
lui-même un certain nombre.
-
Analyse de structure latente de LAZARSFELD proposé par P. DEBATY.
Cette analyse permet de diviser la population en sous-groupes
d'attitudes différentes, à partir de l'étude des
adhésions associées ou non, à différents items, des
membres de cette population. Il s'agit ici de groupe d'opinions ou classe
latente à l'intérieur d'une population. Elle fait appel à
un appareil mathématique (calcul matriciel et probabiliste).
3). Construction
d'échelle d'attitude
Comme bien d'autres instruments de la recherche, les
échelles d'attitudes ont d'abord été des constructions
empiriques s'appuyant sur le bon sens et l'esprit logique de l'enquêteur.
Elles étaient en réalité de simples séries de
questions portant toutes, sur un même problème.
L'évaluation se faisait sans pondération des items, par simple
addition des réponses favorables à l'une ou l'autre attitude.
Peu à peu, des méthodes de construction beaucoup
plus rigoureuses ont vu le jour. Les plus accessibles aux non
spécialistes sont celles de THURSTONE et celles de LIKERT.
1) Echelle appliquée dans ce travail :
échelle de LIKERT
Nous concernant dans le présent travail, au regard des
objectifs fixés ; le choix a été porté sur
l'échelle de LIKERT comme instrument de mesure des attitudes des
populations de Kinshasa face à la formation aux métiers.
Pour construire une échelle selon la méthode de
LIKERT, on réunit d'abord un grand nombre de propositions exprimant une
attitude tantôt favorable, tantôt défavorable. Il est
recommandé de ne placer, dans cet ensemble qu'un petit nombre d'items
neutres ou exprimant des opinions extrêmes.
Les propositions ne sont pas ordonnées en fonction de
leur charge d'attitude. On considère que toutes explorent l'attitude au
même titre. On obtient le score d'attitude de chaque sujet en
additionnant les scores partiels ; parfois on fait la moyenne de ces
scores. Ici ce sont donc les sujets qui sont classées les uns par
rapport aux autres et non les items.
On ne retient pour l'échelle définitive que les
items à propos desquels le plus fort consensus se manifeste dans les
réponses. L'échelle définitive ne demande pas des juges,
mais elle s'applique aux individus dont on veut connaître l'attitude.
Ces derniers répondent aux questions ou propositions en
adoptant le continuum suivant :
· approbation totale
· approbation
· indécision
· désapprobation
· désapprobation totale
(Encyclopédie de la Psychologie, 1991 )
Selon ASIKA N. (1991, pp. 63-64), l'échelle de LIKERT
mesure l'intensité ou le degré d'accord par le répondant
à une affirmation qui décrit un phénomène, un item
ou un traitement. Elle varie de 3 à 7 degrés.
Mais l'échelle de LIKERT la plus utilisée est
celle qui a 5 degrés (accord total, accord, indécision,
désaccord, désaccord total)
L'autre modèle de cette échelle qui est tout
aussi satisfaisant se résume en positif-négatif, de telle sorte
qu'à la fin de l'application si, après sommation, la valeur est
positive, l'attitude est présentée comme positive. A l'inverse,
si la valeur est négative, l'attitude est présentée comme
négative. Enfin, si la moyenne est zéro, l'attitude est
présentée comme une indécision.
Cette échelle a trouvé faveur auprès des
chercheurs et semble être la plus utilisée à cause de ses
nombreux avantages :
· Elle transforme facilement les sentiments dans une
échelle d'intervalle qui puissent conduire à l'analyse
statistique. Notons qu'avec cette échelle, on peut facilement comparer
les résultats entre individus et groupes en utilisant le test
Chi-carré.
· Elle est flexible et par conséquent, peut
être utilisée pour mesurer le degré d'intensité
d'un sentiment ou des attitudes.
· Par dessus tout, cette échelle peut être
très facile à construire et à interpréter,
comparativement à d'autres.
Toutefois l'échelle de LIKERT présente aussi
certaines limitations : c'est une échelle ordinale, par
conséquent, elle a une valeur limitée en analyse statistique.
2°.
Elaboration de l'instrument
Comme déjà signalé, nous nous sommes
référés, pour cette étude à l'échelle
de LIKERT qui comprend 5 niveaux : accord total, accord,
indécision, pas d'accord, et désaccord total.
Pour contourner la difficulté rencontrée lors de
la pré-enquête ou les sujets, se sentant directement
concernés par l'enquête, émettaient beaucoup de
réserves pour répondre à certaines questions. Nous avons
jugé utile de présenter le questionnaire de façon
indirecte, en donnant au sujet l'impression d'être l'arbitre qui
émet un point de vue sur le jugement des autres. Ainsi le questionnaire
présentait pour chaque question, une graduation de 5
réponses .
II. POPULATION D'ETUDE
Le concept de la population est assez vaste. Plusieurs
chercheurs l'ont défini dans le cadre de leurs analyses scientifiques,
en insistant sur l'un ou l'autre contour. Tous, cependant, s'accordent sur le
fait qu'il s'agit d'individus ou des choses sur lesquelles porte une
investigation.
MUCCHIELLI R. (1986, p.18) définit la population comme
étant l'ensemble des personnes sur lesquelles porte l'enquête et
qui constitue une collectivité. Celle-ci peut être une nation, une
ville, un corps professionnel, voir un groupe dispersé sur un
territoire.
D'HAINAUT L.(1978 p35) fait observer que le terme population
renvoie à l' ensemble d'éléments parmi lesquels on a pu
choisir l'échantillon.
La population concernée par la présente
étude comprend les habitants de Kinshasa que nous avons repartis en deux
zones : A et B.
La première (zone A) comprend les communes où la
réalité de l'ENF est moins fréquente sinon rare. Tandis
que la deuxième (zone B) renferme les communes où les initiatives
d'éducation non formelle restent présentes dans le vécu
quotidien de la population.
III.
ECHANTILLON
La volonté d'extraire un échantillon tient du
souci de rendre opérationnelle la recherche. Surtout lorsqu'il
s'avère difficile de travailler avec l'ensemble de la population
concernée, au regard de certaines difficultés liées
à son étendue, au temps, aux conditions matérielles,
financières ou autres.
Pour JAVEAU (1971 p.2 ) l'échantillonnage est
l'opération qui consiste à prélever un certain nombre
d'éléments qu'on veut observer.
Etant donné la vaste étendue de la population,
nous avons choisi de recourir à l'échantillon de type
occasionnel, de considérer, pour chaque zone 3 communes d'où nous
avons extrait 50 sujets (par commune) auxquels le questionnaire a
été soumis. L'échantillon occasionnel a, certes, des
limites à l'instar de l'une ou l'autre technique de recherche
scientifique notamment, en ce qu'il ne permet pas de garantir la
généralisation des résultats. Notre choix de ce type
d'échantillon se justifie, en plus de la vaste étendue de notre
population, par le caractère exploratoire de la présente
recherche. Traitant d'un phénomène où il n'y a pas
beaucoup d'études, surtout au niveau local, Il est nécessaire que
soient obtenues des indications en vue des recherches ultérieures plus
approfondies, avec des techniques plus élaborées en vue des
conclusions plus généralisables.
Donc la taille de notre échantillon est de 300 sujets
tirés dans 6 communes dont 3 de la zone A et 3 de la zone B.
4.
MILIEU D'ETUDE
Il est bien signalé ci-haut les paramètres de
choix de ces 6 communes et leur répartition entre les deux zones (A et
B). Ainsi, la fréquence des initiatives de formation non formelle
(formation au métier),est le critère auquel nous nous sommes
référés pour le choix de ces communes.
A ce propos, le répertoire des centres, associations et
ONG enregistrés au ministère des affaires sociales a permis de
relever pour les différentes communes de la ville de Kinshasa,
Etablissements organisant la formation au métier, leur nature, leur
adresse et le nom du propriétaire.
Selon les informations puisées au Ministère des
Affaires Sociales, nous nous sommes intéressés, comme
déjà signalé au niveau de la délimitation du sujet,
à six communes dont nous présentons la situation du nombre des
centres des métiers de la manière suivante :
· Pour la commune de N'djili : 50 centres
· Pour la commune de Kimbaseke : 43 centres
· Pour la commune de Masina : 38 centres
· Pour la commune de Gombe : 4 centres
· Pour la commune de Limete : 3 centres
· Pour la commune de Lemba : 3 centres
Ces statistiques font voir que dans les 3 premières
communes, les activités de la formation aux métiers sont
très étendues, par rapport aux 3 dernières. Ce qui a
permis de faire un regroupement en deux catégories, comme indique le
tableau ci - dessous.
Tableau I: Répartition de l'échantillon
selon les 2 zones
|
Commune
|
f
|
%
|
Zone A
|
1. GOMBE
2. LIMETE
3. LEMBA
|
50
54
52
|
17
18
17
|
Zone B
|
1. MASINA
2. N'DJILI
3. KIMBASEKE
|
44
52
48
|
15
17
16
|
TOTAL
|
300
|
100
|
Il ressort de ce tableau que sur 300 sujets constituant
l'échantillon, 150 habitent la zone A dont 50 à Gombe, 54
à Limete et 52 à Lemba. Et 150 autres résident la zone B
dont 44 à Masina, 52 à N'djili et 48 à Kimbaseke.
L'on peut donc noter que le nombre de sujets est uniforme dans
les deux zones dans chaque commune.
Tableau II : Répartition de l'échantillon
selon Niveau d'étude
|
PRIMAIRE ET SECONDAIRE
|
SUPÉRIEUR
|
TOTAL
|
Zone A
Zone B
|
90
90
|
60
60
|
150
150
|
Total
|
180
|
120
|
300
|
Ce tableau présente l'effectif de l'échantillon
selon le niveau d'étude. On peut constater que, sur les 300 sujets, 180
sont du niveau primaire et secondaire et 120 du niveau supérieur.
Tableau III : Répartition de
l'échantillon selon l'antécédent familiale
|
POSITIF
|
NÉGATIF
|
TOTAL
|
|
|
|
f
|
%
|
Zone A
|
21
|
129
|
150
|
50
|
Zone B
|
113
|
37
|
150
|
50
|
|
134
|
166
|
300
|
100
|
5.
DEPOUILLEMENT
Pour le dépouillement, nous avons utilisé la
technique de l'analyse de contenu aussi bien pour exploiter toute la
littérature disponible et relative à notre sujet d'étude,
que la seule question ouverte de notre questionnaire.
En ce terme, la lecture attentive des documents
recensés sur notre sujet à permis de relever les
éléments d'informations jugés utiles et susceptibles
d'éclairer notre préoccupation de recherche. Ainsi ont
été pris en compte, les mots, es expressions ,chiffres et les
faits, pour constituer un corps des données à organiser, à
la lumière des objectifs fixés et en vue des résultats
attendus. Il s'agit selon le vocabulaire de BARDIN, de l'analyse de contenu
manifeste qui consiste à analyser les énoncés afin de
dégager la structure du texte, la forme, la richesse de son contenu et
les stratégies de son argumentation : c'est donc l'analyse du texte
(NGONGO, D., 1999, p. 200)
La première version du questionnaire était
constituée, dans sa grande majorité, des questions ouvertes. Ce
qui avait nécessité le recours à l'analyse de contenu
comme instrument de dépouillement. Mais les difficultés
éprouvées par bon nombre de sujets dans la compréhension
des questions et dans la notation des réponses, nous a porté
à réviser la formulation des questions, en adoptant un
questionnaire généralement du type fermé avec une seule
question ouverte.
Concernant spécialement le questionnaire, nous avons
procédé par une analyse quantitative. Elle a consisté
selon PINTO et GRAWITZ (1974, p. 729) à prélever les
fréquences des sujets en suivant leurs réponses par rapport
à chaque thème d'analyse retenu.
Pour la seule question ouverte portant sur les objectifs de la
formation aux métiers, nous avons dégagé les idées
maîtresses de chaque réponse chez chaque sujet. Ensuite, nous
avons prélevé les fréquences des sujets par idée
exprimée en regroupant tous les protocoles.
A l'issue du dépouillement, nous avons dressé
des tableaux couvrant les effectifs et les pourcentages des sujets, en fonction
de leurs attitudes par rapport à chaque dimension du rôle de la
formation aux métiers.
Il convient cependant, de signaler qu'au dépouillement,
nous avons constaté que toutes les réponses des sujets
étaient concentrées entre les niveaux 2, 3 et 4 (d'accord,
indécision, pas d'accord). Les deux extrêmes c'est-à-dire 1
et 5 (totalement d'accord et totalement en désaccord), étaient
évités. Cela nous a amené, dans la présentation des
résultats à les dégager de l'ensemble.
Nous avons donc estimé nécessaire, dans la
présentation des résultats de ne pas charger inutilement les
tableaux avec les rubriques qui n'ont pas été prises en compte
par les sujets, et de ne présenter que les 3 niveaux de l'échelle
considérés ( accord, indécision, pas d'accord ).
6.
TRAITEMENT DES DONNEES
Au regard des données en présence et des
objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de cette
étude, il s'est avéré utile d'effectuer l'analyse à
deux niveaux, chacun nécessitant le recours à une technique de
traitement différente.
Les données de l'analyse documentaire ont
été organisées autour des points principaux à
partir desquels la description et l'analyse critique ont été
élaborées. Concernant le questionnaire, l'analyse s'est faite sur
base de calcul des pourcentages et de test Chi-carré.
Particulièrement, pour l'analyse selon les variables
considérées.
Selon WONNACOTT T.H. et WONNACOTT J.R., (1984, pp. 523-526) le
Chi-carré fournit un test simple basé sur les différences
entre effectifs observés et effectifs théoriques. Il permet de
déterminer s'il existe une relation systématique entre deux
variables.
Le choix opéré en faveur du test
Chi-carré comme instrument de traitement des données, dans ce
travail, se justifie en outre par le type d'échelle utilisée dans
la mesure des attitudes (échelle de LIKERT).
Dans cette même optique,, affirme ASIKA N. (op.cit, p.
64), on peut facilement, avec l'échelle de LIKERT, comparer les
résultats entre individus et groupes en utilisant le
Chi-carré.
7. LES
VARIABLES
Dans une étude scientifique, le chercheur peut
déterminer un certain nombre de paramètres qu'il doit manipuler
pour obtenir les informations dont il a besoin. qui peuvent soit infirmer ou
confirmer ses présuppositions.
Il s'agit donc des variables d'étude, lesquelles
constituent les indices autour desquels devra tourner l'analyse et
l'interprétation des résultats.
Pour la présente étude, 3 variables ont
été retenues à savoir :
§ Niveau d'étude
§ Antécédent familial
§ Milieu de résidence
1.
Niveau d'étude
Par niveau d'étude, nous considérons le parcours
scolaire ou académique du sujet. Nous estimons que la quantité ou
la qualité des informations qu'un individu requiert par le fait de son
cursus scolaire influence vraisemblablement ses réactions et
attitudes.
Nous voulons voir si selon qu'il a fait des études
universitaires (ou supérieures), secondaires, primaires ou non,
l'individu aura une attitude différente vis-à-vis de l'ENF.
2.
Antécédent familial
L'homme n'est pas un être isolé. Il vit dans un
environnement dont il subit les mentalités, le mode de vie, les
goûts. Le principal milieu dont il subit l'influence reste la famille.
Cette dernière le conditionne dans la grande part de ses actes.
L'individu comprend souvent mieux ce qu'il a observé ou
vécu en famille et est capable de l'expliquer et le transmettre aux
autres. Cette expérience peut l'accompagner le plus loin possible dans
sa vie.
Parlant de l'antécédent familial dans cette
étude, nous voulons savoir s'il y a ou non dans la famille de
l'enquêté quelqu'un qui a été dans un centre de la
formation aux métiers et qui s'est réalisé par la suite de
cette formation.
Car, nous voulons voir si un sujet qui socialement est
témoin de bénéfice qu'apporte l'ENF dans la vie d'un
proche, principalement de sa famille, en aura une attitude différente
par rapport à celui qui n'a pas la même expérience.
3.
Milieu de résidence
Du point de vue géographique, certains espaces sont le
reflet de certaines réalités qui leur sont inhérentes. Ils
en portent l'attribut (la marque). Le fait de citer le nom du milieu peut
devenir évocateur d'un événement important ou d'une
activité qui s'y déroule.
La compréhension qu'ont les individus des
réalités qu'ils vivent dans leur milieu est essentiellement
différente de celle des « étrangers ». Ce qui
peut également influencer leurs comportements, leurs opinions et leurs
attitudes. S'intéressant à l'élément milieu de
résidence, nous envisageons savoir si les programmes de formation aux
métiers sont opérationnels dans le milieu où vit le sujet.
S'ils y constituent une réalité quotidienne. Non seulement en
terme de fréquentation de centres de formation non formelle mais surtout
dans la mise en pratique des connaissances reçues en vue de la
création des initiatives (activités) lucratives
Car, nous considérons que le sujet qui vit dans un
quartier où les centres de formation aux métiers fonctionnent
à plein régime, où régulièrement il peut
voir les individus venir suivre la formation, et comment éventuellement,
ils utilisent les connaissances acquises pour résoudre les
problèmes qui se posent, et en retour gagner la vie, aura une attitude
différente de celui vivant dans un milieu où les programmes
d'éducation non-formelle et les initiatives lucratives
créées, à l'issue de la formation, par les apprenants sont
moins fréquentes.
B.
ADMINISTRATION DU QUESTIONNAIRE
Dans la conduite de son étude, le chercheur a la
latitude de choix entre plusieurs instruments qui se présentent à
lui. Il devra choisir celui qu'il estime pertinent et efficace pour
réaliser les objectifs qu'il s'est fixé. Il n'y va pas en
tâtonnant. Mais certains paramètres d'appréciation doivent
être pris en compte pour lui permettre d'opérer un choix
judicieux. L'on peut citer : objectif de l'étude, nature des
données désirées, disponibilité, etc.
Notre choix porté sur le questionnaire se justifie pour
ses nombreux avantages dans la récolte aisée et rapide des
données.
La mise au point de ce questionnaire était faite en
deux étapes :
· Pré-test
· Questionnaire définitif
1. Pré-test
L'essai du questionnaire sur un groupe très restreint
était d'une grande utilité. Il a permis de détecter les
forces et les faiblesses, et certaines difficultés de
compréhension et dans la notation des réponses.
Le questionnaire comportait 17 questions : 4
fermées et 13 ouvertes. Il était administré à 34
personnes dans la Commune de Limete et de N'djili.
Après dépouillement, nous avons constaté
que :
· les sujets éprouvaient des difficultés
devant certaines questions et souvent les mêmes.
· qu'ils répondaient plus facilement aux questions
fermées qu'à celles ouvertes.
· d'autres avaient des difficultés à noter
les réponses.
· Certains sujets manifestaient de la résistance
devant certaines questions.
Cela nous a amenés :
- à reformuler certaines questions et à
éliminer d'autres
- à réduire sensiblement le nombre des questions
ouvertes.
- à présenter le questionnaire oralement, sous
forme d'interview et à noter nous-même des réponses (pour
certains enquêtés).
- à poser de questions de façon indirecte pour
contourner la résistance du répondant.
Ainsi, de 17 questions au départ, nous sommes parvenus
après modification et amélioration, à un questionnaire
définitif de 12 questions présenté sous forme
d'échelle d'attitude.
2. Enquête proprement
dite
Le questionnaire définitif comporte 12 questions dont
11 fermées et 1 ouverte. Il était administré à
l'ensemble de l'échantillon.
Le déroulement de l'enquête s'est fait de
manière successive dans les 6 communes retenues et a duré 6
semaines.
Pour rencontrer les sujets, nous avons tenue de passer
à domicile.
Les questions exploitent les thèmes que nous
présentons ci-dessous :
- Information sur l'existence des centres de formation aux
métiers.
- Objectifs de ces centres
- Formation aux métiers comme une
sous-éducation
- Formation au métier comme solution à la
déscolarisation
- Formation au métier, une solution aux
problèmes de chômage
- Valeur des brevets décernés par le centre de
métier
- Formation au métier et rattrapage scolaire
- Formalisation de la formation au métier.
- Disponibilité à faire une formation
complémentaire dans un centre non formel.
-inscription de ses enfants dans un centre des
métiers.
- Formation au métier et promotion scolaire
- Formation au métier, une opportunité de
développement de la R.D.C.
Thème 1: Connaissance de
l'existence des centres des métiers
Nous voulons par ce thème, savoir si les sujets font
attention aux centres de formation qui organisent des programmes des
métiers dans leurs communes.
Thème 2: Objectifs des
centres de formation aux métiers
Les réponses du sujet en rapport avec ce thème
nous permettent de nous rendre compte de l'idée qu'ils se font des
centres de métier et de leurs attentes à leur propos.
Thème 3: Formation aux
métiers, une sous-éducation
Par ce thème nous voulons obtenir le jugement du sujet
sur l'ENF ; les réponses aux questions couvrant ce thème
traduisent l'appréciation de sujet sur ces programmes de formation
non-formelle.
Ainsi ,selon que l'enquêté considère l'ENF
comme valable ou non, il y accordera un intérêt
conséquent.
Thème 4: Formation aux
métiers, une solution au chômage
Par ce thème, nous voulons découvrir si le sujet
a une conviction de l'utilité des formations que reçoivent les
individus dans les centres non formels, surtout dans un environnement
socioprofessionnel où les emplois sont très limités sinon
rares ; si l'auto emploi du fait de ladite formation non-formelle
était aussi rentable.
La réponse du sujet autour de ce thème serait
essentiellement déterminée par l'expérience vécue,
soit en famille soit dans son quartier.
Thème 5:Formation aux
métiers, une solution à la déscolarisation
Les réponses sur ce thème permettent d'obtenir
les opinions des sujets sur la possibilité des centres de formation aux
métiers d'occuper les individus qui, pour diverses raisons, n'ont pas
accès à l'école. Si le sujet pense que l'encadrement par
la formation non-formelle était suffisamment efficace pour
répondre aux besoins éducatifs des déscolarisés.
Thème 6: Valeur des brevets
des centres des métiers
Par ce thème, nous voulons identifier les attitudes des
sujets face aux brevets (certificats) délivrés par les centres de
formation aux métiers. Autrement dit, nous voulons nous rendre compte
s'ils en sont fiers ou s'ils le trouvent, au contraire assez diminuant.
Ainsi, selon que l'enquêté estime que les
attestations décernées offrent un prestige ou une
sécurité pour un emploi éventuel, il sera favorable ou
à l'inverse, défavorable.
Thème 7 :formation aux
métiers et rattrapage scolaire
Les réponses relatives à ce thème nous
aident à obtenir l'appréciation que donnent les
enquêtés du rôle que jouent les centres d'éducation
non-formelle, au plan essentiellement éducatif. Voir, s'ils estiment que
les facilités qu'offrent les programmes desdits centres peuvent procurer
à l'apprenant le désir de revenir aux études.
Thème 8:
Disponibilité à faire une formation non-formelle
Par ce thème nous voulons savoir si le sujet est
disponible à suivre une formation dans un centre d'éducation
non-formelle, soit-elle à titre complémentaire ou
supplémentaire. Donc, selon l'estime que l'enquêté a de ce
type de formation, son opinion sera favorable ou défavorable.
Thème 9 : inscription de ses enfants
dans un centre de formation aux métiers
Par ce thème nous voulons obtenir de
l'enquêté, s'il est favorable ou non, à l'inscription de
ses enfants dans un centre de métier.
Thème 10: Formalisation de
la formation aux métiers
En répondant à la question relative à ce
thème, le sujet fait une suggestion au regard d'un ensemble de reproches
adressées à l'ENF. Il peut en même temps s'agir des
améliorations qu'ils jugent utiles pour tout au moins la rapprocher de
l'éducation formelle, sinon l'égaler. Son opinion sera alors
positif Par contre ceux qui sont satisfaits des conditions actuelles de l'ENF
auront une attitude négative quant à sa formalisation.
Thème 11:Formation au
métier et promotion scolaire
Par ce thème nous voulons obtenir de
l'enquêté son point de vue sur la contribution de la formation aux
métiers dans le changement des conditions de vie de l'apprenant.
Sa réponse sera marquée essentiellement par les
informations qu'il détient et surtout par les observations faites dans
son environnement. Ainsi, selon qu'il considère la formation aux
métiers comme susceptible d'assurer la promotion sociale ou non, il aura
une attitude positive ou négative.
Thème 12 : Formation aux
métiers, une opportunité de développement de la R.D.C
Les réponses se rapportant à ce thème
aident à recueillir les avis sur le rôle de la formation aux
métiers à l'échelle nationale. Les points de vue que les
enquêtés auront exprimés sur les contributions de la
formation aux métiers à la promotion sociale, au rattrapage
scolaire, à la lutte contre le chômage, à la solution au
problème de scolarisation détermineront son opinion sur le
rôle de la formation dans le développement national.
C. DIFFICULTES DE L'ETUDE
Il serait extraordinaire pour un chercheur de commencer et de
terminer l'élaboration de son étude sans rencontrer les
difficultés. Cela pourra relever du pur hasard ou d'une exceptionnelle
chance, chose rare en science.
Selon la nature de l'étude, son objet, les objectifs
poursuivis, les instruments choisis, la population concernée, le cadre
du déroulement de la recherche, tout travail scientifique peut
être confronté à l'une ou l'autre difficulté. La
présente n'en fait pas exception.
La vaste étendue (espace) concernée par la
recherche nous a paru la première difficulté. Elle couvre
quelques 6 communes de Kinshasa sur lesquelles il a fallu organiser
l'étude et échantillonner la population. Cela nous a exigé
beaucoup de temps et moyens financiers pour obtenir les informations
désirées.
L'hétérogénéité de la
population quant au niveau d'instruction a constitué la deuxième
difficulté. Certains enquêtés de niveau inférieur ou
égal au primaire avaient difficile à saisir et à
répondre au questionnaire en français. Pour ce, l'obligation nous
a été de chaque fois faire la traduction en lingala.
Le refus de certaines personnes de nous recevoir et de
répondre à nos questions, a constitué la deuxième
difficulté. Cela nous amené, après plusieurs tentatives
non réussies à nous concentrer (intéresser) uniquement sur
ceux qui nous étaient accessibles.
Il faut ajouter aux deux difficultés, le nombre
très réduit, sinon l'absence dans la plupart des
bibliothèques consultées, d'études sur l'ENF,
particulièrement les travaux scientifiques réalisés par
les Congolais
Voilà globalement présentées, les
principales difficultés rencontrées dans la conduite de cette
étude. Le réflexe du chercheur et l'imagination nous ont permis
d'en venir à bout.
CHAPITRE V : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre précédant la conclusion
générale s'est organisé autour de l'analyse et de
l'interprétation des résultats obtenus dans la présente
étude. Il comprend les points ci-après : présentation
des résultats et analyse et interprétation des
résultats.
1.
PRESENTATION DES RESULTATS
Les objectifs fixés dans cette étude ont
dicté le recours à deux types de techniques dans la
récolte des données : la technique documentaire et le
questionnaire.
Nous présentons successivement leurs
résultats.
A.
PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
a) La place de l'ENF dans la
législation du système éducatif congolais
La lecture des documents officiels organisant l'enseignement
national au Congo et des autres décisions prises dans les grands forums
traitant de l'éducation, permettent de relever la place et la
considération accordées à l'ENF.
L'ensemble de mesures (dispositions) relatives aux programmes,
à la qualification du personnel, et à l'inspection, permet de
remarquer le degré d'attention qu'on accorde à ce secteur. Les
documents ayant servi comme sources d'informations à ce propos
sont :
· La loi-cadre n°86/005 du 22/9/86 de l'enseignement
national
· Le recueil des directives et instructions officielles
(1986)
· Rapport commission éducation de la
conférence nationale souveraine (CNS, 1992)
· Rapport final des états généraux
de l'éducation (1966.)
Concernant la reconnaissance de l'ENF, la
loi-cadre dispose successivement aux articles 35, 39 et 40 :
l'enseignement national est dispensé sous la forme d'enseignement
ordinaire de type classique et d'enseignement spécial. Il est en outre
organisé des structures d'ENF ; ces derniers visent à faire
acquérir, à entretenir et à perfectionner des
connaissances et des compétences des jeunes et des adultes ; le
gouvernement organise et autorise les structures d'ENF visées à
l'article 39. A cet effet, peuvent être organisées : les
sessions de formation accélérée, des stages, des
séminaires, des journées d'études, des cours du soir, des
cours par correspondance ou selon le cas, par les mass médias.
La charte nationale de l'éducation
élaborée par la conférence nationale souveraine dispose
à l'article 39 que l'Etat a l'obligation d'organiser et d'assurer un
enseignement au profit des catégories socialement ou biologiquement
défavorisées, notamment les hommes et les femmes non
alphabétisés, les jeunes désoeuvrés, les
malvoyants, les malentendants et les déficients mentaux.
Le rapport final des Etats généraux de
l'éducation (1996), parlant des niveaux de l'éducation,
relève la nécessité et l'obligation pour l'Etat de
créer (en dehors du secteur formel d'éducation) les structures de
coordination, de planifications ainsi que de formation professionnelle.
Concernant le programme, l'ordonnance n°37 du 24 juin
1961 a institué la commission de reforme des programmes de
l'enseignement secondaire. Tandis que celle n°174 du 17 octobre 1962 a
porté unification des structures et des programmes de l'enseignement
primaire. Le programme de l'ENF n'a pas fait l'objet de l'un ou l'autre de ces
documents. Bien que ce type d'éducation soit officiellement reconnu, les
structures pouvant s'occuper de son contenu ne sont malheureusement pas
instituées.
Concernant la qualification du personnel, la loi-cadre, en son
article 89, parlant du personnel dans les établissements publics et
privés de l'enseignement, en distingue deux types : les
administratifs et les enseignants. A propos de ces derniers, la loi
définit leur statut selon qu'ils sont des établissements publics
ou privés ; ils sont alors respectivement régis par le
statut du personnel de carrière de l'Etat et les dispositions de code du
travail. Le circulaire DEPS/SG/BE/80/2131/83 du 22 novembre 1983 dispose des
normes de qualification et d'utilisation rationnelle des enseignants du
primaire et du secondaire.
Il n'est pas libellé une seule disposition au sujet de
la qualification du personnel susceptible d'oeuvrer dans le secteur non formel
d'éducation.
Au sujet de l'inspection, la loi-cadre dispose successivement
en ses articles 82 et 83 ce qui suit : les établissements publics
ou privés agrées d'enseignement sont soumis au contrôle
pédagogique, administratif, financier et médical de l'Etat,
suivant les modalités déterminées par voie de
règlement ; les contrôles dont question à l'article
précédent est exercé par un corps des inspecteurs de
l'enseignement maternel, primaire et secondaire et par un corps des inspecteurs
de l'enseignement supérieur et de l'enseignement universitaire. Les
modalités de fonctionnement des ces corps seront
déterminées par voie de règlement.
La loi trace la sphère d'activités des
inspecteurs en la limitant au niveau maternel, primaire et secondaire. Aucune
activité d'inspection ou de contrôle n'a été
légalement instituée pour assurer le suivi des contenus de
formation, des méthodes, des structures, de la gestion du personnel,
ainsi que de la gestion financière et sanitaire des structures de l'ENF.
Cette dernière semble ne pas beaucoup faire l'attention du
législateur. Et pourtant, elles reçoivent en leur sein des
catégories de population auxquelles elles soumettent un programme
pratique à l'issu duquel les apprenants font preuve d'aptitudes
concrètes qu'ils investissent dans différentes initiatives
lucratives.
En conclusion, les constats faits à ce niveau
soulèvent un contraste déterminant : en même temps que
l'ENF est reconnue comme l'une des formes de l'enseignement national et que
dans la pratique elle s'affirme comme une réalité sociale, le
Ministère de l'éducation nationale qui a l'expertise
nécessaire ne prend aucune disposition quant à l'organisation, le
fonctionnement et le suivi de ce secteur contrairement au secteur formel.
b) Classification des initiatives
de l'ENF dans la ville de Kinshasa
En considérant la grande variété
d'opportunités de l'éducation non formelle dans la ville de
Kinshasa, nous sommes portés par le pertinent besoin de les
catégoriser pour en faciliter l'analyse.
Les différentes classifications élaborées
par différents auteurs et présentées dans ce travail, sont
fondées sur certains critères dont les finalités,
l'âge des apprenants, les buts poursuivis, les approches
utilisées, etc.
En ce qui nous concerne, tout en considérant les
différents paramètres ci-dessus, nous proposons un essai de
classification qui intégre un nouvel élément :
Le contenu de programme.
Ainsi, tenant compte de l'élément contenu de
programme, on peut regrouper les différents programmes
d'éducation non formelle en quatre :
- Les programmes basés sur le développement
personnel.
- Les programmes basés sur la formation
professionnelle.
- Les programmes basés sur la production et /ou
l'autosubsistance.
- Les programmes basés sur l'environnement
a) Programmes basés sur le
développement personnel
Par développement personnel, l'on se préoccupe
d'apporter aux individus de l'aide au plan physique et émotionnel, en
rentabilisant leur utilisation de temps, l'apprentissage des choses utiles
à leur croissance professionnelle et personnelle.
Ces programmes renferment les activités de formation de
différents ordres lesquelles apportent à l'individu des
éléments d'informations susceptible d'élargir sa
culture.
On peut de ce nombre citer :
- l'alphabétisation (des jeunes et des adultes)
- cours des langues
- éducation sanitaire et nutritionnelle
- planification familiale
- clubs ou associations des jeunes
- cours par correspondance
- séminaire - atelier
- etc..
b) Programmes basés sur la formation
professionnelle
Ils contiennent l'ensemble des formations qui se rapportent au
travail, tant en terme de perfectionnement (ou recyclage) qu'en terme
d'initiation.
L'on peut ainsi distinguer :
- la formation en cours d'emploi : il s'agit des
activités de recyclage ou de perfectionnement avec pour but de
développer des aptitudes et d'améliorer la performance des
individus déjà employés. C'est ici par exemple la charge
qu'ont les différents centres de formation organisés dans les
entreprises de Kinshasa.
- Formation au métier : le vocable
métier renvoi généralement, à un travail de type
manuel. Notons dans cette catégorie, la formation donnée aux
apprentis dans les garages, les ateliers de coutures, de menuiserie, de
plomberie, d'ajustage, de sculpture, de coiffure, dans le centre de
préparation professionnel, etc.
c) Programmes basés sur les activités
de production
Ils renferment l'ensemble d'activités relatives aux
initiatives de production pour l'auto subsistance et pour la distribution des
produits au niveau communautaire. On peut en retenir :
- la vulgarisation agricole et la culture
maraîchère.
- L'apprentissage des technologies appropriées servant
à fabriquer par exemple les savons, confitures, lait caillé,
détergent, bactérol, etc.
Il s'agit dans une certaine mesure d'améliorer la
qualité de la vie à travers la création, l'adaptation ou
l'implantation des technologies qui peuvent répondre aux besoins
spécifiques de la communauté ou de la nation.
- Service National : l'on doit considérer les
activités réalisées dans ce cadre, au plan
d'éducation civique, de la préparation à la vie active et
plus particulièrement la production agricole avec des grands espaces
cultivés à KANYAMA KASESE ( au Katanga).
- Etc..
d) Programmes d'ENF basés sur
l'environnement
Ils renferment toute initiative visant à dispenser des
connaissances qui permettent aux individus d'acquérir le savoir les
attitudes et le savoir faire relatifs aux différents problèmes de
l'environnement.
Ce qui leur donne la possibilité de participer aux
décisions sociales qui modèlent leur cadre de vie. Il s'agit
ainsi, de l'ensemble d'activités qui contribuent à
l'amélioration des conditions de vie des habitants (logement,
nourriture, l'eau potable, assainissement du milieu de vie, lutte contre
l'insalubrité). Ainsi, pour la préservation de l'environnement,
l'éducation non formelle a un rôle à jouer.
Elle s'adresse aussi bien aux jeunes scolarisés qu'aux
non scolarisés de tous âges qui sont largement engagés dans
les activités concourant au développement social,
économique et culturel de la collectivité.
Il convient de noter que la liste des activités de
formation à intégrer dans les quatre catégories de
classification n'est pas exhaustive.
Programmes de
l'ENF
Programme basé sur le développement
personnel
- Alphabétisation
- Cours de langue
- Education sanitaire et nutritionnelle
- Planning familial
- Clubs des jeunes
- Cours par correspondance
- Séminaires-atéliers
- Etc..
Programmes basés sur la formation
professionnelle
- Formation en cours d'emploi (recyclage, perfectionnement)
- Formation aux métiers (apprentissage des métiers
de mécanicien, plombier, électricien, menuisier, coiffeur,
sculpteur, etc.)
Programmes basés sur les activités de
production
- Vulgarisation agricole
- Culture maraîchère
- Apprentissage des technologies appropriées
- Service national
- Etc..
Programmes basés sur l'environnement
- Assainissement du milieu
- Lutte contre l'insalubrité
- Traitement de l'eau potable
- Entretien de logement
- Etc..
Le schéma de notre essai de classification des
opportunités de l'ENF.
B)
PRESENTATION DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE
1. Présentation
globale des résultats.
Les résultats dont question à ce niveau, sont
présentés question par question suivant les thèmes
retenus. Nous avions pour ce, fait usage des calculs des pourcentages, pour
l'organisation des données alors que le test de CHI-carré a servi
dans le traitement.
En voici la formule :
x 100 = Fréquence ; N =Effectif total
N
Thème 1: Information sur les centres de formation aux
métiers
Question : Connaissez-vous dans votre
commune quelques établissements (centres, ONG) qui organisent des
programmes de formation aux métiers ?
Tableau 1: Répartition des réponses des
sujets sur l'existence des centres des métiers dans leurs
communes
Réponses
|
f
|
%
|
je connais
|
300
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
Les données de ce tableau présentent les
réponses des sujets relatifs à l'information qu'ils ont sur
l'existence des établissements de formation aux métiers dans
leurs communes.
Il en ressort que sur 300 enquêtés, tous, soit
100%, affirment avoir connaissance de l'existence desdits établissements
dans leurs communes.
L'on peut donc dire que les programmes d'éducation
non-formelle constituent une réalité dans toutes les communes
où s'est déroulée notre enquête.
Thème 2: Objectifs (missions) des
établissements de formation aux métiers
Question : Quels peuvent être
selon vous les objectifs de cette formation aux métiers ?
Tableau 2 : Répartition des objectifs des
établissements de formation aux métiers , selon les
sujets
Objectifs d'établissements
|
f
|
%
|
1. Donner aux désoeuvrés une formation au
métier.
2. Instruire ceux qui ne peuvent accéder à
l'école.
3 Je ne sais pas.
|
252
12
36
|
84
4
12
|
Total
|
300
|
100
|
L'on peut lire de ce tableau les réponses des sujets
sur les objectifs que doivent s'assigner des établissements de formation
aux métiers.
Ainsi, sur 300 réponses recueillies, 252, soit 84% se
rapportent au fait de donner aux désoeuvrés une formation aux
métiers, 12, soit 4% insistent sur l'instruction des catégories
qui ne peuvent accéder à l'école, 36 soit 12% affirment ne
rien savoir sur les objectifs des centres de formation aux métiers
implantés dans les communes enquêtées.
L'analyse conduit aux constats ci-après : chaque
sujet a répondu selon la spécificité des centres dont il a
connaissance dans son milieu. Certains sujets(12%), tout en ayant connaissance
de l'existences des centres des métiers, ne s'y intéressent pas
pour connaître leurs objectifs.
Thème 3 : Formation aux métiers comme une
sous-éducation
Question : Certaines personnes affirment
que la formation aux métiers est une sous-éducation ou une
éducation valable pour les moins intelligents. Que dites-vous ?
Tableau 3: Attitudes des sujets face à la formation
aux métiers comme une sous-éducation
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
3. Indécision
|
96
162
42
|
32
54
14
|
Total
|
300
|
100
|
De ce tableau l'on peut remarquer que, sur 300
enquêtés, 96 soit 32% considèrent la formation aux
métiers comme une éducation de moindre valeur, 162 soit 54% sont
d'avis contraire, alors que 42 sujets soit 14% n'ont pas émis
d'opinion.
Il en découle que, pour la majorité (54%), la
formation aux métiers ne doit pas être considérée
comme une sous-éducation ou celle appropriée aux intelligences
inférieures. Car il y a plusieurs raisons d'ordre social dont le manque
de moyens financiers qui ont arrêté certains individus parfois
très intelligents dans la poursuite de leurs études classiques et
les ont ainsi amenés à s'inscrire dans un centre de formation
non-formelle, où ils ont pu faire preuve de créativité
remarquable.
Thème 4: la formation aux
métiers comme solution à la déscolarisation
Question : D'autres personnes affirment
que la formation aux métiers constitue une solution à la
déscolarisation des jeunes. Que dites-vous ?
Tableau 4 : Attitudes des enquêtés face
à la formation aux métiers comme une solution à la
déscolarisation
Attitudes
|
f
|
%
|
D'accord
|
300
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
Ce tableau représente les opinions des sujets sur le
rôle que peut jouer la formation aux métiers face à la
déscolarisation. Il s'ensuit que sur les 300 enquêtés, tous
soit 100%, considèrent la formation aux métiers comme une
solution à la déscolarisation des jeunes.
Dans ces conditions, les difficultés
éprouvées par certains individus d'accéder à
l'école ou de poursuivre les études, peuvent être
compensées par les formations extrascolaires.
Donc, organisée dans un but principalement
éducatif, l'expansion de la formation aux métiers joue un
rôle compensatoire important, où les sujets y vont se former, pour
un bref délai et à moindre frais.
Thème 5: Formation aux métiers comme
solution au problème de chômage
Question : Certaines personnes affirment
que la formation aux métiers peut être une solution au
problème de chômage des jeunes. Que dites-vous ?
Tableau 5 : Attitudes des sujets face à la
formation aux métiers comme solution au problème de chômage
des jeunes
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
3. Indécision
|
258
42
-
|
86
14
-
|
Total
|
300
|
100
|
L'on peut lire dans ce tableau les opinions des
enquêtés sur formation aux métiers comme solution au
problème de chômage des jeunes. Sur les 300 sujets, 258, soit 86%,
estiment que formation aux métiers est une solution à la question
du chômage, relevant le fait que la plupart des chauffeurs taxi de
Kinshasa proviennent de ce secteur. Tandis que 42 sujets soit 14% pensent le
contraire.
Thème 6: La valeur des brevets des centres de
formation aux métiers
Question : Certaines personnes affirment
que l'aspect négatif de la formation aux métiers est le fait que
ses brevets n'ont pas une valeur reconnue. Que dites-vous ?
Tableau 6 : Attitudes des sujets face à la valeur
des brevets de formation aux métiers
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
|
294
6
|
98
2
|
Total
|
300
|
100
|
Ce tableau présente les opinions des sujets sur la
valeur des brevets du secteur non formel. De 300 enquêtés, 294,
soit 94%, considèrent la question relative à la valeur des
brevets décernés par différents programmes de formation
aux métiers comme susceptible d'attention particulière.
Affirmant que l'aspect négatif de ce secteur
d'éducation est le fait que ses brevets n'ont pas une valeur reconnue,
ils souhaitent que l'Etat accorde une reconnaissance et un statut légal
à ce type de formation. Cela permettra aux formés de se
prévaloir de leur titre dans tous les milieux d'emploi.
Thème 7: formation aux métiers et rattrapage
scolaire
Question : D'autres parents affirment
que la formation aux métiers, en offrant aux jeunes
déscolarisés la possibilité de gagner tôt de
l'argent, n'aide pas à stimuler leur retour aux études. Que
dites-vous ?
Tableau 7 : Attitudes des sujets face à l'impact de
formation aux métiers sur la re-scolarisation des jeunes
Attitudes
|
f
|
%
|
1. d'accord
2. pas d'accord
|
264
36
|
88
12
|
Total
|
300
|
100
|
Les données de ce tableau présentent les
opinions des sujets sur l'impact de la formation aux métiers dans la
re-scolarisation des jeunes.
Ainsi, de 300 enquêtés, 264, soit 88%, estiment
qu'en offrant aux jeunes (déscolarisés) la possibilité de
gagner tôt de l'argent, moyennant un travail rémunérateur,
la formation aux métiers n'aide pas à stimuler leur retour aux
études. Puisque, pensent-ils, certains apprenants risquent d'être
investis par une apparente satisfaction, ayant l'impression de
déjà obtenu ce qu'ils doivent aller chercher aux études
à savoir, l'argent. Tandis que 36 sujets, soit 12%, pensent le contraire
affirmant connaître des cas où beaucoup de jeunes, avec l'argent
obtenu dans le cadre des métiers dont ils ont reçu la formation
au centre, parviennent à financer leurs études.
Donc, la formation aux métiers les a aidé
à une auto prise en charge financière des études.
Thème 8: Acceptation d'inscrire ses enfants dans un
centre de formation aux métiers
Question : Certains parents affirment
qu'ils sont favorables à ce que leurs enfants fassent la formation au
métier. Que dites-vous ?
Tableau 8 : Attitudes des sujets face à
l'inscription de leurs enfants dans un centre de formation aux
métiers
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2.Pas d'accord
|
102
198
|
34
66
|
Total
|
300
|
100
|
De ce tableau l'on peut lire les attitudes des
enquêtés sur l'inscription de leurs enfants à un centre de
formation aux métiers. Sur 300 enquêtés, 198, soit 66%,
estiment ne pas être favorables, alors que 102 sujets, soit 34%, sont
favorables.
L'attitude de 34% de sujets en faveur de la formation aux
métiers se justifie par les difficultés financières pour
assurer une scolarité régulière à leurs enfants.
Ils n'acceptent cependant pas d'y envoyer les enfants de moins de 15 ans
recommandant que ces derniers puissent terminer ne fut-ce que la
deuxième secondaire.
L'attitude de la majorité, soit 66%, s'explique en
grande partie par la question de la valeur des brevets ou certificats
décernés, considérant que ces documents n'offrent pas de
sécurité en matière d'emploi.
Thème 9: Acceptation à faire une formation dans
un centre extrascolaire
Question : Accepteriez-vous de vous
inscrire dans un centre d'éducation non-formelle pour suivre une
formation ?
Tableau 9 : Attitudes des sujets face à leur
inscription dans un centre d'éducation non formelle
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
|
300
-
|
100
-
|
Total
|
300
|
100
|
Il ressort de ce tableau que sur les 300
enquêtés, tous, soit 100%, sont favorables pour suivre un
programme de formation dans un centre d'éducation non-formelle.
Soulignons que si de façon unanime tous les
enquêtés sont favorables pour suivre une formation non-formelle,
leurs motivations varient cependant.
Les uns y voient une opportunité d'acquérir des
connaissances pour la création de l'emploi dans un environnement
où sévit le chômage, exprimant ainsi leur
préférence pour la formation au métier. Tandis que les
autres s'attendent à une formation d'ordre général pour la
culture personnelle. Exemple : cours de langue, d'informatique,
d'alphabétisation, etc..
Thème 10: formation aux métiers et promotion
sociale
Question : Certaines personnes affirment
qu'en dépit des réalisations de la formation au métier,
l'école formelle demeure le facteur valable de promotion sociale. Que
dites-vous ?
Tableau 10 : Attitudes des sujets face au rôle de la
formation aux métiers dans la promotion sociale
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
|
174
126
|
58
42
|
Total
|
300
|
100
|
Au sujet du rôle de l'éducation non-formelle dans
la promotion sociale des apprenants, les données du tableau
présentent les opinions des enquêtés.
Ainsi, sur 300 sujets, 126, soit 42%, estiment que
l'éducation non-formelle est susceptible d'assurer à l'apprenant
une promotion sociale, le dotant des aptitudes à exercer un
métier et à gagner de l'argent. Tandis que 174 sujets, soit 58%,
considèrent qu'en dépit des contributions de l'éducation
non-formelle, le secteur formel demeure le facteur valable de promotion
sociale. Car, affirment-ils, contrairement au non-formel, la formation
dispensée au secteur formel permet à l'apprenant de s'ouvrir
à l'univers.
Aussi poursuivent-ils, en dépit de son savoir faire et
sa compétence, l'apprenant du secteur non formel dans une entreprise,
pourra difficilement être engagé à des fonctions de
commandement, là où il y a pour la même formation les
diplômés du secteur formel.
Thème 11: Formalisation de la formation aux
métiers
Question : certaines personnes proposent
que, pour plus de crédit, la formation au métier doit être
formalisée, avec des structures et des diplômes comparables
à l'école formelle. Que dites-vous ?
Tableau 11 : Attitudes des sujets face à la
formalisation de la formation au métier.
Attitudes
|
f
|
%
|
D'accord
|
300
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
En lisant ce tableau relatif aux opinions des
enquêtés sur la formalisation de formation aux métiers,
l'on remarque que sur 300 sujets, tous, soit 100%, voient cette formalisation
(c'est-à-dire la mise en place des structures et l'attribution des
diplômes reconnus), le moyen essentiel de lui créer de l'estime et
du crédit dans l'opinion.
Thème 12 : Formation aux métiers comme
opportunité de développement de la R.D.Congo.
Question : D'autres individus affirment
que la formation aux métiers est une opportunité de
développement pour la R.D.C. Que pensez-vous ?
Tableau 12 : Attitudes des sujets face à la
formation aux métiers comme opportunité de développement
en R.D.Congo.
Attitudes
|
f
|
%
|
1. D'accord
2. Pas d'accord
3. Indécision
|
246
30
24
|
82
10
8
|
Total
|
300
|
100
|
Les données de ce tableau relatives aux opinions des
sujets sur la formation aux métiers comme opportunité de
développement en R.D.C, présentent des avis essentiellement
divergents.
Ainsi, des 300 enquêtés, 246, soit 82%, sont
d'avis qu'au regard du contexte socio-économique actuel de la R.D.C,
l'encadrement, le financement et la promotion des initiatives extrascolaires
constituent une possibilité de développement endogène.
Alors que 30 sujets soient 10% pensent autrement : pour peu qu'elle
apporte une contribution à l'homme ou à l'environnement,
l'éducation non-formelle reste limitée et toujours sous couvert
de la formelle. Car dans une entreprise, poursuivent-ils, les travailleurs
issus des centres non formels seront généralement des agents
d'exécution, sous la direction d'un cadre de conception
(Ingénieur).
Encore, la formation dispensée dans les centres non
formels est de routine. Elle n'élève pas l'apprenant à un
niveau de conception susceptible d'être mis à contribution pour
conduire le pays au développement, référence faite aux
standards universels.
2.
Présentation des résultats selon les variables retenues
Après la présentation des résultats,
question par question en fonction des thèmes retenus, telle que faite au
point précédent, dans cette partie nous examinons l'influence des
différentes variables sur les opinions des enquêtés.
L'analyse et l'interprétation se feront à
l'instar du point ci-dessous, sur base des variables en considérant
chaque thème retenu.
Thème 1 : Objectifs de la formation aux
métiers
Question : Quels peuvent être
selon vous les objectifs de cette formation aux métiers ?
Tableau 13 : Objectifs de la formation aux
métiers par rapport au milieu de résidence
Objectifs
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
|
Donner aux désoeuvrés une formation aux
métiers
|
132
|
84%
|
120
|
83%
|
252
|
84%
|
Instruire ceux qui ne peuvent accéder à
l'école
|
12
|
8%
|
-
|
-
|
12
|
4%
|
Je ne sais pas
|
12
|
8%
|
24
|
17%
|
36
|
12%
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 =2.686 au ddl de 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique de .261 est supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n'est pas
significative. Il ressort que la variable milieu de résidence
n'influence pas les réponses des enquêtés.
Ainsi, sur 156 sujets habitant la zone A, 132, soit 84%
,affirment que les centres des métiers doivent donner aux
désoeuvrés une formation aux métiers ;12 sujets, soit
8%,pensent qu'ils doivent instruire ceux qui ne peuvent accéder à
l' école et 12 sujets, soit 8%, disent ne rien savoir de leurs
objectifs. Pour 144 sujets de la zone B, 120,soit 83%, parlent de la formation
des désoeuvrés aux métiers et 24 sujets, soit 17%,disent
ne pas connaître les objectifs de ces centres.
Tableau14 : Objectifs de la formation aux
métiers par rapport au niveau d'études
Objectifs
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
|
Donner aux désoeuvrés une formation aux
métiers
|
144
|
80%
|
108
|
90%
|
252
|
84%
|
Instruire ceux qui ne peuvent accéder à
l'école
|
-
|
-
|
12
|
10%
|
12
|
4%
|
Je ne sais pas
|
36
|
20%
|
-
|
-
|
36
|
12 %
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 7.143 au ddl de 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique de .028 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable milieu d'étude
influence la réaction des sujets.
Sur 180 sujets du niveau primaire et secondaire, 144, soit
80%, pensent que les centres concernés doivent former les
désoeuvrés aux métiers et 36 sujets, soit 20%, disent ne
rien savoir des objectifs des centres des métiers. Pour ceux du niveau
supérieur, sur 120, 108 sujets, soit 90%, parlent de la formation aux
métiers à donner aux désoeuvrés et 12 sujets
,considèrent que ces centres doivent instruire ceux qui n'ont pas
accès à l'école.
Tableau 15 : Objectifs de la formation aux
métiers par rapport à l'antécédent familial
Objectifs
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
Réponses
|
%
|
|
Donner aux désoeuvrés une formation aux
métiers
|
108
|
82%
|
144
|
86%
|
252
|
84%
|
Instruire ceux qui ne peuvent accéder à
l'école
|
12
|
9%
|
-
|
-
|
12
|
4%
|
Je ne sais pas
|
12
|
9%
|
24
|
14 %
|
36
|
12%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 2.845 au ddl = 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .241 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n'est pas
significative. L'on observe que la variable l'antécédent n'
exerce pas une influence sur les réactions des sujets.
Sur 132 sujets ayant un antécédent positif,
108, soit 82%,pensent que les centres doivent donner aux
désoeuvrés la formation aux métiers,12 sujets, soit 9%,
parlent d'instruire les individus non accessibles à l'école, et
12 autres, soit 9%, n'ont pas donné de propositions. Pour ceux avec
antécédent négatif, sur 168 sujets, 144,soit 86%, parlent
de donner aux désoeuvrés la formation aux métiers et 24
sujets, soit 14%, disent ne rien savoir.
Thème 2 : Connaissance
des centres de formation aux métiers.
Question : Connaissez-vous dans votre
commune quelques établissements
(centres, ONG) qui
organisent des programmes de formation aux métiers ?
Tableau 16 : Connaissance des centres de formation
aux métiers par rapport à l'antécédent
familial
Réponse
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Je connais
|
132
|
100,0%
|
168
|
100%
|
300
|
100%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Concernant la connaissance des centres de formation au
métier en rapport avec l'antécédent familial, sur 300
enquêtés, tous, soit 100%, affirment avoir connaissance de
l'existence des centres de formation aux métiers dans leur commune
Tableau 17 : Connaissance des centres de formation
aux métiers par rapport au niveau d'étude
Réponse
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Je connais
|
180
|
100%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Tous les sujets, soit 100%, affirment connaître les
centres de métier existant dans leurs communes, indépendamment de
leur niveau d'études.
Tableau 18 : Connaissance des centres de formation
aux métiers par rapport au milieu de résidence
Réponse
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Je Connais
|
156
|
100%
|
144
|
100%
|
300
|
100%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Sur 300 sujets habitant la zone A et B, tous, soit 100%,
connaissent les centres de métier organisés dans leurs
communes.
Thème 3 : Formation
aux métiers comme sous éducation.
Question : Certaines personnes
affirment que la formation aux métiers est une sous- éducation ou
une éducation valable pour les moins intelligents. Qu'en
dites-vous ?
Tableau 19 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme une sous éducation par rapport au milieu de
résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
72
|
46,2%
|
90
|
62,5%
|
162
|
54,0%
|
Pas d'accord
|
84
|
53,8%
|
12
|
8,3%
|
96
|
32,0%
|
Indécision
|
|
|
42
|
29,2%
|
42
|
14,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 16.279 au ddl = 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. L'on observe que la variable milieu de résidence exerce
une influence sur l'attitude des sujets.
Sur 156 sujets habitant la zone A, 72, soit 48,2%, pensent que
la formation aux métiers n'est pas une sous éducation, tandis que
84 sujets, soit 53,8%, la considèrent comme telle. A propos des sujets
habitant la zone B, sur 144 enquêtés, 90, soit 62,5%, pensent que
la formation aux métiers n'est pas une sous éducation, 12, soit
8,3%, la considèrent comme une sous éducation et 42, soit
29,2%, n'ont pas donné d'opinions.
Tableau 20 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme une sous éducation par rapport à
l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
42
|
31,8%
|
120
|
71,4%
|
162
|
54,0%
|
Pas d'accord
|
90
|
68,2%
|
6
|
3,6%
|
96
|
32,0%
|
Indécision
|
|
|
42
|
25,0%
|
42
|
14,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 25.151 au ddl = 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable antécédent familial
exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi sur 132 sujets ayant un antécédent
familial négatif, 42, soit 31,8%, pensent que la formation aux
métiers n'est pas une sous éducation, tandis que 90 sujets, soit
68,2%, la qualifient de telle. Pour ceux ayant un antécédent
positif, 120, soit 71,4%, pensent que la formation aux métiers n'est pas
une sous éducation, tandis que 6 sujets, soit 3,6%, la qualifient de
sous éducation et 42, soit 25%, ne donnent pas leur opinion.
Tableau 21 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme une sous éducation par rapport au niveau
d'études
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
132
|
73,3%
|
30
|
25,0%
|
162
|
54,0%
|
Pas d'accord
|
6
|
3,3%
|
90
|
75,0%
|
96
|
32,0%
|
Indécision
|
42
|
23,3%
|
|
|
42
|
14,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 29.118 au ddl = 2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable niveau d'étude
exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Sur les 180 sujets du niveau d'étude primaire et
secondaire, 132, soit 73,3%, estiment que la formation aux métiers n'est
pas une sous éducation, 6 sujets, soit 3,3%, la considèrent comme
une sous éducation et 42 sujets, soit 23,3%, ne se sont pas
exprimés à ce propos. Pour ceux du niveau supérieur, sur
120 sujets, 30, soit 25%, déclarent que la formation aux métiers
ne peut pas être qualifiée de sous éducation tandis que 90
sujets, soit 75%, sont d'avis contraire.
Thème 4 : Formation
aux métiers comme solution à la déscolarisation.
Question : D'autres personnes disent
que la formation aux métiers constitue une solution à la
déscolarisation des jeunes. Qu'en dites-vous ?
Tableau 22 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme solution à la déscolarisation par rapport au
niveau d'études
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Dans l'ensemble, 300 sujets du niveau d'étude primaire
et secondaire, et supérieur soit 100%, considèrent la formation
aux métiers comme une solution à la déscolarisation.
Tableau 23 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme solution à la déscolarisation par rapport
à l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
L'on remarque que tous les sujets indépendamment de
l'antécédent familial estiment que la formation aux
métiers est une solution à la déscolarisation.
Tableau 24 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme solution à la déscolarisation par rapport au
milieu d'études
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
De ce tableau l'on constate qu'à l'unanimité,
tout milieu de résidence confondu, 156 sujets, soit 100%, trouvent en la
formation aux métiers une solution à la déscolarisation
Thème 5 : Formation
aux métiers comme solution au chômage
Question : Certaines personnes
affirment que la formation aux métiers peut être une solution au
problème de chômage des jeunes. Qu'en dites-vous ?
Tableau 25 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme solution au chômage par rapport au milieu de
résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
156
|
100,0%
|
102
|
70,8%
|
258
|
86,0%
|
|
|
42
|
29,2%
|
42
|
14,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 8.818 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable milieu de résidence
exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi sur 156 sujets habitant la zone A, tous, soit 100%,
considèrent que la formation aux métiers est une solution au
chômage. Pour
ceux habitant la zone B, sur 144 sujets, 102, soit 70,8 %,
sont d'avis que la formation aux métiers est une solution au
chômage, tandis que 42, soit 29,2%, pensent le contraire.
Tableau 26 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme solution au chômage par rapport milieu
d'études
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
138
|
76,7%
|
120
|
100,0%
|
258
|
86,0%
|
42
|
23,3%
|
|
|
42
|
14,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 5.426 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .02 inférieure à
la probabilité de .05. Donc la différence est significative. Il
ressort que la variable niveau d'étude exerce une influence sur
l'attitude des sujets.
Sur 180 enquêtés du niveau d'étude
primaire et secondaire, 138, soit 76,7%, sont d'avis que la formation aux
métiers est une solution au chômage tandis que 42, soit 23,3%,
pensent autrement. Pour ceux du niveau supérieur, tous les 120, soit
100%, considèrent la formation aux métiers comme solution au
chômage.
Tableau 27 : Attitude face à la formation aux
métiers comme solution au chômage par rapport
à l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
132
|
100,0%
|
126
|
75,0%
|
258
|
86,0%
|
|
|
42
|
25,0%
|
42
|
14,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 6.395 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .011 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable antécédent
familial exerce une influence sur l'attitude des sujets.
L'on remarque que tous les sujets ayant
l'antécédent familial positif, 132, soit 100%, sont unanimement
d'avis que la formation aux métiers est une solution au chômage. A
propos de ceux ayant un antécédent négatif, sur 168
sujets, 126, soit 75%, considèrent la formation aux métiers comme
solution au chômage, 42, soit 25%, pensent le contraire.
Thème 6 : valeur des
brevets de la formation aux métiers
Question : Certaines personnes affirment
que l'aspect négatif de la formation aux métiers est le fait que
ses brevets n'ont pas une valeur reconnue. Qu'en dites-vous ?
Tableau 28: Attitudes face aux brevets
délivrés par les centres de formation aux métiers, par
rapport à l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
132
|
100,0%
|
162
|
96,4%
|
294
|
98,0%
|
|
|
6
|
3,6%
|
6
|
2,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = .802 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .371 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n' est pas
significative. Il en découle que la variable antécédent
familial n'exerce pas une influence sur l'attitude des sujets.
L'on observe que tous les 132 sujets ayant un
antécédent familial positif trouvent que l'aspect négatif
de l'éducation non formelle est le fait que les papiers (certificat
,brevet) qui y sont délivrés n'ont pas une valeur
légale.
Pour les sujets avec antécédent négatif,
sur 168 sujets,162, soit 96,4%, ont la même considération que les
précédents selon laquelle la non reconnaissance légale des
brevets décernés par les centres d'éducation non formelle
est l'aspect négatif à ce type de formation ;6 sujets, soit
3,6%, sont d'avis contraire.
Tableau 29 : Attitudes face aux brevets
délivrés par les centres de formation aux métiers par
rapport au milieu de résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
156
|
100,0%
|
138
|
95,8%
|
294
|
98,0%
|
|
|
6
|
4,2%
|
6
|
2,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 1.105 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .293 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n' est pas
significative. Il en ressort que la variable milieu de résidence
n'exerce pas une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi l'on note que tous les sujets habitant la Zone A,156
personnes, soit 100%, trouvent en la non reconnaissance des brevets
décernés par la formation aux métiers une des faiblesses
essentielles de ce type d'éducation.
Au sujet de ceux de la Zone B, sur 144
enquêtés,138, soit 95,8%, sont de même avis que les sujets
de la Zone A. Tandis que 6 sujets, soit 4,2%, sont d'avis contraire.
Tableau 30 : Attitudes face aux brevets
délivrés par les centres de formation aux métiers par
rapport au niveau d'étude
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
174
|
96,7%
|
120
|
100,0%
|
294
|
98,0%
|
6
|
3,3%
|
|
|
6
|
2,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = .680 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .409 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n' est pas
significative. Il en ressort que la variable niveau d'étude n'exerce
pas une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi sur 180 sujets du niveau d'étude primaire et
secondaire ,174 soient 96,7% considèrent que l'aspect négatif de
la formation aux métiers est la non reconnaissance légale des
brevets y décernés ; 6 sujets soient 3,3% pensent le
contraire. Pour ceux du niveau supérieur, tous les 120 sujets, soit
100%, sont aussi d'avis qu'une des insuffisances de l'éducation non
formelle est la non reconnaissance légale de ses certificats et brevets.
Thème 6 : inscription
des enfants dans le centre de métiers
Question : Certains parents affirment
qu'ils sont favorables à ce que leurs enfants fassent la formation aux
métiers dans un centre d'éducation non-formelle. Qu'en
dites-vous ?
Tableau 31 : Attitude face à l'inscription
des enfants dans un centre de formation aux métiers par rapport au
niveau d'étude
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Pas d'accord
D'accord
|
168
|
93,3%
|
30
|
25,0%
|
198
|
66,0%
|
12
|
6,7%
|
90
|
75,0%
|
102
|
34,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = .24.970 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il s'en suit que la variable niveau d'étude exerce une
influence sur l'attitude des sujets.
Sur 180 sujets du niveau d'étude primaire et
secondaire,168, soit 93,3%, ne sont pas favorables à inscrire leurs
enfants dans un centre d'éducation non formelle ;contre 12 sujets,
soit 6,7%, qui y sont favorables .
Tandis que,120 sujets du niveau supérieur, 30, soit
25%, ne sont pas favorables à l'inscription de leurs enfants dans les
centres du secteur non formelle, 90 sujets, soit 75%, affirment être
favorable.
Tableau 32 : Attitude face à l'inscription des
enfants dans le secteur non formel par rapport à
l'antécédent familial
Attitude
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Pas d'accord
D'accord
|
36
|
27,3%
|
162
|
96,4%
|
198
|
66,0%
|
96
|
72,7%
|
6
|
3,6%
|
102
|
34,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = .26.257 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable antécédent
familial exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi sur 132 sujets ayant un antécédent
familial positif, 36, soit 27,3%, ne sont pas favorables à l'inscription
des enfants dans un centre non formel , tandis que 96 sujets, soit 72,7%, y
sont favorables.
De 168 sujets avec un antécédent négatif,
162, soit 96,4%, ne sont pas favorables à cette inscription alors que 6
sujets, soit 3,6%, se disent favorables.
Tableau 33 : Attitude face l'inscription des enfants
dans un centre de formation aux métiers par rapport au milieu de
résidence
Attitude
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Pas d'accord
D'accord
|
66
|
42,3%
|
132
|
91,7%
|
198
|
66,0%
|
90
|
57,7%
|
12
|
8,3%
|
102
|
34,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = .13.550 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable milieu de résidence exerce
une influence sur l'attitude des sujets.
L'on remarque que sur 156 enquêtés de la Zone A,
66, soit 42,3%, ne sont pas favorables. Tandis que 90 sujets, soit 57,7%, sont
favorables à l'inscription des enfants dans un centre formation aux
métiers. Pour ceux de la Zone B, de 144 sujets,132, soit 91,7%, ne sont
pas favorables à cette inscription ,contre 12 sujets, soit 8,3%, qui y
sont favorables .
Thème 7 :
disponibilité à s'inscrire dans un centre de formation non
formelle
Question : Accepteriez-vous de vous
s'inscrire dans un centre d'éducation non-formelle pour suivre une
formation ?
Tableau 34 : Attitudes face à une inscription
personnelle dans un centre de formation aux métiers par rapport au
milieu de résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
L'on remarque que tous les sujets indépendamment du
milieu de résidence (soit 100% pour la Zone A et 100% de la Zone B)
sont favorables pour suivre une formation dans un centre non formel.
Tableau 35 : Attitudes face à une inscription
personnelle dans un centre de formation aux métiers par rapport à
l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Sur 132 sujets ayant un antécédent familial
positif et 168 autres avec antécédent négatif, tous, soit
100%, acceptent de s'inscrire dans un centre de formation non formel.
Tableau 36 : Attitudes face à une inscription
personnelle dans un centre de formation au métier par rapport au niveau
d'étude
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
L'on se rend compte que 100% des sujets de niveau primaire et
secondaire, et 100% des sujets du niveau supérieur sont favorables
à une inscription dans un centre d'éducation non formelle.
Thème8 : formation aux
métiers comme moyen de rattrapage scolaire
Question : D'autres parents disent que
la formation aux métiers, en offrant aux jeunes
déscolarisés la possibilité de gagner tôt de
l'argent, n'aide pas à stimuler leur retour aux études. Qu'en
dites-vous ?
Tableau 37 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme moyen de rattrapage scolaire par rapport au niveau
d'étude
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
144
|
80,0%
|
120
|
100,0%
|
264
|
88,0%
|
36
|
20,0%
|
|
|
36
|
12,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 4.545 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .033 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable niveau d'étude exerce une
influence sur l'attitude des sujets.
Sur 180 sujets du niveau d'étude primaire et
secondaire,144, soit 80%, considèrent que la formation aux
métiers ne peut pas aider au rattrapage scolaire ; 36 sujets, soit
20%, sont d'avis contraire. Pour les sujets du niveau supérieur, tous
les 120 sujets, soit 100%, ne croient pas en la formation aux métiers
comme moyen de rattrapage scolaire.
Tableau 38 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme moyen de rattrapage scolaire par rapport à
l'antécédent familial
Attitudes
|
ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
132
|
100,0%
|
132
|
78,6%
|
264
|
88,0%
|
|
|
36
|
21,4%
|
36
|
12,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 5.357 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .021 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable antécédent familial
exerce une influence sur l'attitude des sujets.
L'on observe que 100% des sujets ayant un
antécédent positif, soient 132 personnes, considèrent la
formation aux métiers comme moyen de rattrapage scolaire. Ceux avec
antécédent négatif,108 sujets, soit 75%, sont de
même avis que la catégorie précédente, tandis que 36
sujets, soit 25%, ont une considération contraire.
Tableau 39 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme moyen de rattrapage scolaire par rapport au milieu de
résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
156
|
100,0%
|
108
|
75,0%
|
264
|
88,0%
|
|
|
36
|
25,0%
|
36
|
12,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 7.386 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .007 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il en découle que la variable milieu de résidence
exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Ainsi tous les 156 sujets habitant la Zone A, soit 100%, ont
un avis favorable à l' égard de la formation aux métiers
comme moyen de rattrapage scolaire. Pour ceux de la Zone B, sur 144 sujets,108,
soit 75%, sont favorables alors que 36 autres, soit 25%, sont
défavorables.
Thème 9 :
formalisation de la formation aux métiers
Question : Certaines personnes proposent
que, pour plus de crédit, la formation aux métiers doit
être formalisée avec des structures et diplômes comparables
à l'école formelle. Qu'en dites-vous ?
Tableau 40 : Attitudes face à la formalisation
de la formation aux métiers par rapport au milieu de
résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
156
|
100,0%
|
144
|
100%
|
300
|
100%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
L'on se rend compte que 100% des sujets indépendamment
de la Zone de résidence donnent un avis favorable à la
formalisation de l'éducation non formelle .
Tableau 41 : Attitudes face à la formalisation
de la formation aux métiers par rapport à
l'antécédent familial
Attitudes
|
. ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
132
|
100,0%
|
168
|
100%
|
300
|
100%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
Tous les sujets indépendamment de
l'antécédent familial soit 100%, sont favorables à la
formalisation de la formation aux métiers.
Tableau 42 : Attitudes face à la formalisation
de la formation aux métiers par rapport au niveau
d'études
Attitudes
|
NIVEAU D'ÉTUDE
|
TOTAL
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
|
180
|
100%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
L'on observe que l'ensemble des sujets, aussi bien ceux du
niveau d'étude primaire et secondaire que ceux du niveau
supérieur sont d'avis que la formation aux métiers doit
être formalisée.
Thème 10 : la
formation aux métiers comme facteur de promotion sociale
Question : Certaines personnes affirment
qu'en dépit des réalisations de la formation aux métiers,
l'école formelle demeure le seul facteur valable de promotion sociale.
Que pensez-vous ?
Tableau 43 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme facteur de promotion sociale par rapport au niveau
d'études
Attitudes
|
I. Niveau d'étude
|
Total
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
168
|
93,3%
|
6
|
5,0%
|
174
|
58,0%
|
12
|
6,7%
|
114
|
95,0%
|
126
|
42,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 38. 437 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable niveau d'étude exerce une
influence sur l'attitude des sujets.
Sur 180 sujets du niveau d'étude primaire et
secondaire,168, soit 93,3%, considèrent l'éducation formelle
comme seul facteur de promotion sociale ; 12 sujets, soit 6,7%, sont
d'avis contraire.
Pour les sujets du niveau supérieur, 114 sujets, soit
95%, voient aussi en la formation aux métiers un facteur de promotion
sociale tandis que 6 soit 5%, n'en sont pas d'accord.
Tableau 44 : Attitudes face à la formation
aux métiers comme facteur de promotion sociale
par rapport au niveau d'études
Attitudes
|
. Antécédent familial
|
Total
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
6
|
4,5%
|
168
|
100,0%
|
174
|
58,0%
|
126
|
95,5%
|
|
|
126
|
42,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 46.082 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable niveau d'étude exerce une
influence sur l'attitude des sujets.
L'on constate que, sur 132 sujets ayant un
antécédent familial positif, 6, soit 4,5%, sont d'avis que la
formation formelle est le seul facteur de promotion sociale,126 sujets, soit
95,5%, pensent le contraire. Pour les sujets avec un antécédent
négatif, tous les 168 personnes, soit 100%, considèrent la
formation formelle comme seul facteur de promotion sociale.
Tableau 45 : Attitudes face à la formation
aux métiers comme facteur de promotion sociale par rapport au milieu de
résidence
Attitudes
|
. Milieu de résidence
|
Total
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
|
36
|
23,1%
|
138
|
95,8%
|
174
|
58,0%
|
120
|
76,9%
|
6
|
4,2%
|
126
|
42,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 27.119 au ddl =1 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .000 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable milieu de
résidence exerce une influence sur l'attitude des sujets.
Sur 156 sujets habitant la Zone A, 36, soit 23,1%,
considèrent l'éducation formelle comme seul facteur de promotion
sociale. Et 120 sujets, soit 76,9%, ne la considèrent pas comme tel.
Pour ceux habitant la Zone B, sur 144 sujets ,138, soit 95,8%, sont d'avis que
la formation formelle est le seul facteur de promotion sociale, et 6 sujets,
soit 4,2%, sont d'avis contraire.
Thème 11: la formation aux métiers comme
opportunité de développement pour la
RD Congo
Question : Certaines personnes estiment
que la formation aux métiers est une opportunité de
développement pour la RD Congo. Qu'en dites-vous ?
Tableau 46. : Attitudes face à la formation
aux métiers comme opportunité de développement de la RDC
par rapport au milieu de résidence
Attitudes
|
MILIEU DE RÉSIDENCE
|
TOTAL
|
A
|
B
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
Indécision
|
150
|
96,2%
|
96
|
66,6%
|
246
|
82,0%
|
6
|
3,8%
|
24
|
16,7%
|
30
|
10,0%
|
|
|
24
|
16,7%
|
24
|
8,0%
|
Total
|
156
|
100,0%
|
144
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 7.708 au ddl =2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .021 inférieure
à la probabilité de .05. Donc la différence est
significative. Il ressort que la variable milieu de résidence exerce
une influence sur l'attitude des sujets.
Sur 156 sujets habitant la Zone A, 150, soit 96,2%,
considèrent la formation aux métiers comme une opportunité
de développement pour la RDC ; 6 sujets, soit 3,8%, sont d'avis
contraire. Pour ceux habitant la Zone B, sur 144
sujets, 96, soit 66,7%, sont d'avis que la formation aux
métiers est une opportunité de développement pour la RDC,
24 sujets, soit 16,7%, pensent le contraire et 24 sujets, soit 16,7%, sont sans
opinion.
Tableau 47 : Attitudes face à la formation aux
métiers comme opportunité de développement de la RDC par
rapport à l'antécédent familial
ATTITUDES
|
. ANTÉCÉDENT FAMILIAL
|
TOTAL
|
Positif
|
Négatif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
indécision
|
126
|
95,5%
|
120
|
71,4%
|
246
|
82,0%
|
6
|
4,5%
|
24
|
14,3%
|
30
|
10,0%
|
|
|
24
|
14,3%
|
24
|
8,0%
|
Total
|
132
|
100,0%
|
168
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 5.179 au ddl =2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .075 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n'est pas
significative. Il ressort que la variable antécédent familial
n'exerce pas une influence sur l'attitude des sujets.
Sur 132 sujets ayant un antécédent familial
positif,126, soit 95,5%, voient en la formation aux métiers une
opportunité de développement ;6, soit 4 ,5%, sont
d'avis contraire. Pour ceux avec un antécédent négatif,
sur 168 sujets,120, soit 71,4%, considèrent la formation aux
métiers comme opportunité de développement, 24 sujets,
soit 14 ,3%, pensent le contraire et 24 sujets, soit 14,3%, n'ont pas
exprimé d'opinions.
Tableau 48 : Attitudes face à la formation
aux métiers comme opportunité de développement de la RDC
par rapport au niveau d'étude
Attitudes
|
I. Niveau d'étude
|
Total
|
Primaire et secondaire
|
Supérieur
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
D'accord
Pas d'accord
Indécision
|
132
|
73,3%
|
114
|
95,0%
|
246
|
82,0%
|
24
|
13,3%
|
6
|
5,0%
|
30
|
10,0%
|
24
|
13,3%
|
|
|
24
|
8,0%
|
Total
|
180
|
100,0%
|
120
|
100,0%
|
300
|
100,0%
|
2 = 4.187 au ddl =2 en probabilité
associée. Sa signification asymptotique = .123 supérieure
à la probabilité de .05. Donc la différence n'est pas
significative. Il ressort que la variable milieu d'étude n'exerce pas
une influence sur l'attitude des sujets.
L'on observe que sur 180 sujets du niveau primaire et
secondaire,132, soit 73,3%, considèrent la formation aux métiers
comme une opportunité de développement de la RDC,24 sujets, soit
14,3%, ne sont pas de cet avis ,et 24 autres sujets, soit 14,3%, n'ont pas
donné d'opinion.
Sur 120 sujets du niveau supérieur, 114, soit 95%,
voient en la formation aux métiers l'opportunité de
développement ; tandis que 6 sujets, soit 5%, pensent le
contraire.
2.
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
1.
Résultats de l'analyse documentaire
Ce point fait suite directe à celui relatif à la
présentation des résultats de l'analyse documentaire. Il s'agit
de tenter de donner un commentaire explicatif à l'ensemble des constats
faits aussi bien pour la place et le statut de l'éducation non formelle
dans les textes régissant l'enseignement en R.D.Congo, que pour
l'expérience d'ailleurs en la matière. Il se terminera par le
regroupement des différents programmes organisés dans la ville de
Kinshasa en vue d'un essai de classification.
Concernant la place et le statut de l'éducation non
formelle en R.D.Congo, il convient de noter que tous les documents officiels
considérés dans le présent travail, tant bien la
loi-cadre, le recueil des directives et instructions officielles, le rapport de
la commission éducation de la Conférence Nationale Souveraine que
le rapport final des états généraux de l'éducation,
présentent l'éducation non formelle comme une forme de
l'éducation capable d'accueillir selon le cas, aussi bien les
analphabètes, les déscolarisés, que ceux qui ont besoin
d'un perfectionnement ou de recyclage. Son statut est donc connu, dans les
textes.
De façon pratique cependant, ces différents
textes ne ressortent pas concrètement la préoccupation des
pouvoirs publics sur l'éducation non formelle notamment dans la
détermination du contenu des programmes, la fixation des normes de
qualification du personnel et l'institution d'une structure de contrôle
ou d'inspection comme c'est le cas dans le secteur formel.
Cela laisse voir combien l'éducation non formelle ne
fait pas autant la préoccupation du pouvoir organisateur de
l'enseignement que l'est l'éducation formelle.
Ce qui permet aussi de remarquer le niveau de
considération qu'on lui a accordé. Disons donc, sur les trois
aspects d'analyse, l'on se rend compte que seule la reconnaissance officielle
semble être le bénéfice actuel de l'éducation non
formelle.
Bien que l'ENF soit reconnue officiellement, son programme, la
qualification de son personnel et son inspection ne semblent pas faire la
préoccupation des instances nationales de décision, notamment le
pouvoir organisateur de l'éducation en RDC qu'est le Ministère de
l'éducation nationale. De ce point de vue, l'on peut penser que
l'éducation non formelle ne fait pas l'objet de beaucoup d'attention des
dirigeants. Elle est comme reléguée au plan secondaire. Cela peut
être l'indice de l'importance si faible qu'on accorde à ce
secteur. C'est ici qu'il faut relever l'inadéquation du système
éducatif aux réalités locales.
Calqué sur un modèle étranger, lequel a
un fond discriminatoire par rapport aux différentes formes
d'éducation, le système éducatif congolais est parfois
déconnecté des réalités endogènes.
Il devra se reformer et prendre en compte toutes les
opportunités de l'éducation en leur accordant le statut officiel
et une organisation conséquente.
En considérant les éléments ci haut,
notre première supposition selon laquelle, comparée à la
formelle, l'éducation non formelle ferait l'objet d'une faible attention
de l'éducation nationale en R.D. Congo, peut être
confirmée.
Loin de nous l'intention de vouloir mettre en
parallèle les deux formes d'éducation. Toutefois, sa
reconnaissance officielle au travers des textes légaux, son rôle
éducatif et de socialisation à l'égard des
catégories sociales déterminées, nécessitent qu'une
attention particulière soit accordée à l'éducation
non formelle : qu'elle soit organisée, que soit établie une
structure au niveau du ministère de l'éducation nationale qui
puisse coordonner ses différentes variétés, proposer leur
contenu, en assurer le suivi et le financement.
C'est ce qui peut lui permettre d'assurer la mise en
capacité des apprenants pour leur permettre d'apporter leur contribution
aux efforts de développement comme l'ont fait certaines nations. Autant
les désoeuvrés ont besoin de la formation pour acquérir
des capacités et exercer des métiers, autant ceux qui sont
employés désirent un recyclage et perfectionnement pour
accroître leurs performances. A cet effet, l'éducation non
formelle leur donne non seulement, la possibilité d'acquérir des
connaissances en dehors de l'école, laquelle est très
limitative ; mais aussi et surtout l'occasion d'apprendre tout au long de
la vie.
Concernant les autres pays, le répertoire
élaboré à ce propos dans le présent travail permet
de considérer l'éducation non formelle comme une
réalité bien vivante et organisée dans les autres nations
où lui sont assignés des objectifs bien spécifiques. En
rapportant les expériences des différents pays à la
réalité congolaise, l'on peut se rendre compte que :
ailleurs, l'éducation non formelle constitue toute une filière
à côté de la formelle avec un programme précis
élaboré par le ministère de l'éducation (le cas de
la Corée du sud, de Brésil, etc.) aussi, les objectifs
assignés à l'éducation non formelle ne restent pas
isolés. Ils sont intégrés dans le plan
général de développement national (exemple : le cas
de la Tanzanie), ces éléments apportent une confirmation à
la deuxième supposition.
C'est encore ici un problème des liens entre
l'éducation et les réalités locales. Car, l'on
éduque pour le milieu, afin que l'individu soit capable
d'intégrer son environnement et de le transformer.
En R.D.Congo par contre, elle semble être une affaire
sociale, laissée à la responsabilité première du
Ministère qui porte la même dénomination et qui la
considère principalement comme une affaire sociale, vue sous l'angle
d'une assistance aux défavorisés. Pourtant, même vue sous
l'angle social d'une opportunité offerte aux défavorisés
d'apprendre et d'être encadrés, la perspective de
l'éducation non formelle ne devrait pas être réduite. Au
contraire, comme alternative possible pour les déscolarisés, les
analphabètes ou toutes autres catégories sociales dites
défavorisées, d'acquérir des connaissances. Elle
mérite d'être bien structurée, avec un programme bien
élaboré, pour permettre à chaque apprenant entant que
citoyen, de contribuer (dans la mesure du possible) aux efforts de production.
C'est bien cela l'effort à fournir dans ce cadre.
Concernant la classification, les initiatives non formelles
entant que processus d'éducation, peuvent bien répondre aux
différents modèles, autant celui d'HARBISON, de SIMKIMS TIM, que
celui de COOMBS, selon les aspects d'analyse considérés.
Au regard de la variété de types
organisés à Kinshasa, nous avons élaboré un essai
de classification des initiatives d'ENF, fondé sur la nature des
programmes. Ce critère(programme) nous a semblé plus commode vu
son caractère plus général et englobant. C'est donc ce
modèle que nous proposons comme contribution dans la
catégorisation des différentes opportunités de l'ENF.
Ces éléments permettent d'admettre notre
deuxième supposition selon laquelle les différents programmes
d'éducation non formelle organisés à Kinshasa se
prêtent bien à une classification.
2.
Résultats du questionnaire
Subséquemment à la présentation des
résultats du questionnaire, cette analyse se fait à deux niveaux,
suivant les techniques de traitement utilisées.
D'abord, au niveau global, l'on constate qu'il y a aussi
certains aspects de l'éducation non formelle pour lesquels les sujets
ont à la majorité une attitude positive. Citons : conception
sur la formation aux métiers, sa solution à la
déscolarisation, au chômage, sa contribution aux efforts de
développement et la disponibilité à suivre une formation
dans un centre d'ENF. Comme il y en a face auxquels les sujets ont une
attitude négative : valeurs de brevets décernés,
inscription des enfants dans ce secteur, sa possibilité d'aider au
rattrapage scolaire, et son statut actuel.
Cela traduit plutôt l'ambivalence dans l'attitude de la
population concernée face à la formation aux métiers. Ces
résultats permettent d'infirmer le premier volet de notre
troisième hypothèse qui considérait cette attitude comme
totalement négative. Cette ambivalence démontre que la
population trouve en l'ENF de l'utilité et de l'opportunité
d'apprentissage. Elle reste cependant découragée quant à
son statut légal. La population aurait souhaitée que l'ENF soit
considérablement traitée comme l'éducation formelle et que
ses brevets soient officiellement reconnus, donnant par exemple aux
détenteurs la possibilité de les exhiber sans crainte ni complexe
à chaque éventualité d'emploi, pour se faire engager.
Ensuite, en considérant les variables retenues,
contrairement à ce qu'on pouvait penser, l'attitude des sujets n'est pas
toujours négative face aux aspects de l'ENF.
L'application de 2 a donné les
résultats suivants :
- la différence est significative dans l'attitude de
sujets , en fonction de variables retenues, sur les aspects
ci-après : objectifs de la formation aux métiers,
conception sur la formation aux métiers, formation aux métiers
solution au chômage, inscription des enfants, formation aux
métiers et rattrapage scolaire, formation aux métiers et
promotion sociale, formation aux métiers comme opportunité pour
le développement.
- La différence est non significative dans les
attitudes face à la valeur des brevets décernés par le
Centre de formation aux métiers.
Ces résultats permettent, largement, d'infirmer le
deuxième volet de notre troisième hypothèse selon lequel,
indépendamment des variables considérées, l'attitude des
enquêtés face à la formation aux métiers serait
toujours négative.
A ce niveau nous essayons aussi de donner une explication aux
différents constats faits sur les résultats.
1. Par rapport aux objectifs
Les sujets ont majoritairement attribué à la
formation extrascolaire les missions de donner aux désoeuvrés une
formation au métier et cela indépendamment de leur milieu de
résidence, niveau d'étude et d'antécédent familial.
Cela traduit l'importance et la reconnaissance qu'a la population à
l'égard de la formation aux métiers. Elle reconnaît son
existence et lui assigne par conséquent des objectifs concrets, lesquels
ne sont que le reflet de ses attentes. Ainsi considérée la
formation aux métiers vise à répondre à des besoins
réels d'emploi et de formation.
2. Concernant la connaissance des
centres
De façon unanime, tous les sujets connaissent les
centres de formation aux métiers existant dans leurs communes. Cela
traduit le fait que les initiatives de la formation aux métiers
constituent des réalités courantes qui rentrent dans le quotidien
de la population des communes enquêtées.
3. Au sujet de la formation aux
métiers comme sous éducation
La différence liée au milieu de
résidence, à l'antécédent familial et au niveau
d'étude en rapport à cette question est remarquable. La
majorité dans la zone A et de ceux qui ont un antécédent
négatif, trouvent en la formation aux métiers une sous
éducation. Tandis que la majorité dans la Zone B et celle de ceux
ayant un antécédent familial positif, n'approuvent pas cette
considération. Cela s'explique par le fait du vécu relatif aux
initiatives de la formation aux métiers. La population vit avec ceux qui
ont fait la formation dans les centres des métiers et voient dans quelle
mesure mettent-ils à profit leurs connaissances pour résoudre les
problèmes quotidiens auxquels ils sont exposés. Et ainsi se
réaliser.
Alors que dans la seconde zone (B) la formation aux
métiers est une réalité quotidienne, elle ne se
réalise cependant que de façon isolée dans la zone A. ceux
du niveau primaire et secondaire, trouvant en des opportunités
d'éducation non formelle, la possibilité d'apprendre un
métier, faute des moyens pour poursuivre les études au niveau
supérieur, refusent de considérer ce type de formation comme une
sous éducation. La majorité des sujets du niveau supérieur
tiennent, par leur opinion négative, à affirmer leur
supériorité par rapport à ceux qui n'ont pas leur niveau
d'étude.
4. A propos de la formation aux
métiers comme une solution à la déscolarisation.
Il n'est observé aucune différence dans
l'attitude des sujets en rapport aux trois variables : niveau
d'étude, antécédent familial, zone de résidence. Le
constat fait, dans l'absorption par les centres des métiers, de nombreux
jeunes ayant interrompu les études par manque de moyens financiers, est
éloquent. Par cette formation, beaucoup d'entre eux ont trouvé
une occupation et parviennent à s'aider et à aider leurs
familles. Beaucoup des désoeuvrés sont parvenus, moyennant les
apprentissages dans les centres des métiers, à se créer
des occupations et à gagner la vie.
5. Concernant la formation aux
métiers comme solution au chômage
Par rapport à cette question, tout en observant la
tendance majoritaire des sujets s'affirmer en accord avec le fait que la
formation aux métiers soit la solution au chômage, toute variable
confondue., notons cependant qu'il s'est dégagé
l'unanimité chez les sujets de la zone A, ceux du niveau d'étude
supérieur et ceux ayant un antécédent familial positif.
Ainsi l'avis favorable des sujets de la zone A sur la
formation aux métiers comme solution au chômage, serait simplement
une question d'objectivité. Dans un environnement où les emplois
sont saturés, si par une formation que donne un centre, l'individu peut
se créer un emploi et gagner la vie, ça ne sera qu'une initiative
louable. Soulignons qu'il ne s'agit pas nécessairement d'une
préférence exprimée par les sujets mais d'un fait qui
s'impose, pas plus qu'il ne traduit pas non plus un choix opéré
pour eux-même, mais plutôt un jugement porté sur la
réalité générale. C'est aussi cela qui explique
l'avis favorable émis à l'unanimité par les sujets du
niveau d'étude supérieur, lesquels normalement aspireraient aux
emplois plus importants que ceux qu'occasionne la formation dans un centre des
métiers.
6. Valeur des brevets des centres
de formation aux métiers
La question à ce niveau, est celle relative au
sentiment qu'ont les sujets face à la non reconnaissance légale
des brevets décernés par les centres d'éducation non
formelle. A l'unanimité, les sujets avec antécédent
familial positif, ceux habitant la zone A et ceux de niveau d'étude
supérieur voient en cette non reconnaissance une limitation et une
importante faiblesse des centres d'éducation non formelle. Cette
considération fait aussi la préoccupation, à la
majorité écrasante des enquêtés de la zone B, de
ceux avec antécédent familial négatif et de ceux du niveau
primaire et secondaire.
L'on peut donc noter que la différence relative
à ces trois variables par rapport à la considération des
sujets à cette question n'est pas observée. En dépit des
écarts si faibles des pourcentages entre zone A et zone B,
antécédents positif et négatif, niveau primaire et
secondaire et supérieur, la réponse des sujets considérant
comme aspect négatif, la non reconnaissance des titres
décernés par les centres de formation aux métiers, peut
s'expliquer en partie par la distance prise et les réserves émis
face à ces programmes de formation, en même temps qu'il traduit le
souhait et les besoins d'une restructuration de ce sous-secteur du
système éducatif national pour le faire bénéficier
d'un statut légal.
7. Inscription des enfants aux
centres de formation aux métiers
La différence dans les réactions des sujets,
relative à ces trois variables est bien clairement observée.
La majorité des sujets de niveau d'étude
primaire et secondaire, de ceux ayant un antécédent
négatif et de ceux habitant la zone B, sont favorables à
l'éducation de leur enfants dans un centre la formation aux
métiers. A l'inverse, les sujets du niveau supérieur, ceux avec
antécédent positif et ceux habitant la zone B ne sont pas dans
leur majorité favorables à ce que leurs enfants aillent dans un
centre non formel pour apprendre un métier.
Si les enquêtés considèrent la formation
aux métiers comme solution à la déscolarisation, ils
divergent pourtant quant à l'inscription de leurs enfants dans un centre
d'éducation non formelle.
Le choix ou le non choix, serait une question de moyens
financiers, loin d'être une préférence librement consentie.
Ainsi, les individus qui se trouvent en difficulté de payer la
scolarité à leurs enfants, au regard du coût
élevé des études, trouvent en la formation aux
métiers l'opportunité de secours. Tandis que ceux qui ont les
moyens financiers préfèrent envoyer leurs enfants dans les
écoles et se chargent de les conduire le plus loin possible dans leurs
études.
8. Acceptation de suivre une
formation non formelle
A ce sujet l'on n'a observé aucune différence
entre les variables retenues : niveau d'étude,
antécédent familial et milieu de zone résidence, car tous
les sujets donnent un avis favorable. Connaissant certainement le
caractère très limité des connaissances acquises à
l'école formelle et la nécessité des nouvelles
adaptations, au regard de l'évolution de la société et de
la science, tous les sujets sont honnêtes pour reconnaître la
nécessité ou l'importance des apprentissages permanents, tout au
long de la vie.
9. La formation aux métiers
comme moyen de rattrapage scolaire
A ce propos, l'on observe que dans l'ensemble, tous les sujets
du niveau d'étude supérieur, ceux ayant un
antécédent familial positif et ceux habitant la zone A,
considèrent l'éducation non formelle comme moyen de rattrapage
scolaire. De l'autre côté, les sujets du niveau primaire et
secondaire, ceux avec un antécédent familial négatif et
ceux habitant la zone B sont également, dans leur majorité, (78%
en moyenne), de même avis que la catégorie ci-dessus.
En dépit de tout, nous pouvons considérer
l'expérience vécue par le sujet aussi bien dans son milieu que
dans sa famille, comme facteur explicatif de son avis par rapport à la
question à l'étude. Et cela, indépendamment des
variables.
10. Formalisation de la formation
aux métiers
A ce propos aucune différence n'a été
observé entre les variables retenues. Car l'ensemble de sujets,
indépendamment du niveau d'étude, d'antécédent
familial et de milieu de résidence, en donne un avis favorable. Ceci
explique le souhait pour le sujet de voir la formation aux métiers
organisée, restructurée et bénéficiée d'un
statut légal comparable au formel vu sa contribution et ses
possibilités de répondre aux besoins d'une tranche importante de
la population en difficulté soit d'accéder ou de poursuivre les
études dans le secteur formel. Mais aussi, la
déconsidération des brevets décernés par les
centres de la formation aux métiers ,en matière d'embauche, est
une raison essentielle poussant à la formalisation des programmes de
l'éducation non formelle, pour donner à ceux qui en sortent
d'avoir les mêmes chances que les autres.
11. La formation aux
métiers, facteur de promotion sociale
La différence entre les trois variables est assez
remarquable. En effet, la majorité de sujets du niveau d'étude
primaire et secondaire, de ceux habitant la zone B et la totalité de
ceux qui ont un antécédent négatif considèrent que
seule, l'éducation formelle peut assurer à l'apprenant une
promotion sociale. Cette vision de chose peut avoir plusieurs raisons. Pour des
sujets du niveau primaire et secondaire, cela peut traduire un souci pour une
aspiration non réalisée ; mais en même temps une
volonté de faire étudier les leurs et de les conduire à un
niveau plus loin qu'ils n'ont pas pu eux-mêmes arriver. Pour les deux
catégories suivantes (ceux de la zone B et ceux avec
antécédent négatif), cela peut s'expliquer par la
réalité telle observée dans le monde du travail où
la plupart de postes de commandement sont tenus par les individus plus
instruits.
D'autre part, la majorité de sujets du niveau
d'étude supérieur, ceux ayant un antécédent
négatif et ceux habitant la zone A, considèrent que la formation
aux métiers peut aussi assurer la promotion sociale. Ce point de vue,
pour des raisons d'objectivité, est dicté par des informations
qu'ils auraient sur les contributions de cette formation dans la solution des
problèmes personnels ou communautaires des apprenants et
éventuellement des quelques observations faites à travers la
ville. Cela en dépit du fait que, par exemple, pour les uns, leurs
milieux de résidence ne renferment pas assez d'initiatives
d'éducation non formelle ou qu'ils n'ont aucun antécédent
familial à ce propos ; ou encore, que leur niveau d'étude
soit supérieur à celui offert par l'éducation non
formelle.
12. La formation aux
métiers, opportunité de développement pour la
R.D.Congo
A ce propos, aussi bien les sujets du niveau primaire et
secondaire que supérieur, ceux habitant la zone A que la zone B et ceux
avec ou sans antécédent, considèrent dans leur
écrasante majorité la formation aux métiers comme
opportunité de développement. On peut donc considérer que
les sujets ont une conception réaliste des conditions de la vie et du
développement.
L'on doit savoir que le progrès d'un pays exige que
chaque citoyen apporte sa contribution aux efforts de production et à
l'amélioration de la qualité de sa vie et de celle de son
environnement. Ainsi en rendant les gens capables de créer des emplois
par la formation reçue et de produire, la formation aux métiers
constitue une opportunité de développement pour la RD Congo.
L'expérience des autres pays à ce propos est assez parlante.
CONCLUSION GENERALE
Notre préoccupation dans la présente
étude a été d'analyser l'éducation non formelle
comme réalité éducative, de relever son utilité et
son statut, de mesurer les attitudes des habitants de Kinshasa à son
égard, et de lever des perspectives utiles, au regard de la
situation socio-économique et du contexte même de l'école
(système éducatif) en RD Congo.
Nous n'aurions pu pertinemment le faire sans une
récession documentaire pouvant aider à déplier le concept
d'éducation non formelle, ses origines et son évolution, et la
pratique de ce type d'éducation dans les autres pays.
De là, nous avons fait la description de sa
réalité dans le contexte congolais, partant de l'historique, en
passant par les aspects juridiques et socio-économiques, avant d'aboutir
au contexte particulièrement éducatif.
Ces différents paramètres ont permis de cadrer
notre thème par l'apport des éléments d'information utile
à l'orientation de l'étude et la requalification de certains de
ses aspects et à sa conduite, jusqu'à l'élaboration
finale.
La formation aux métiers est la dimension de
l'éducation non formelle ayant particulièrement fait l'objet de
cette étude.
C'est par rapport à elle que nous avons recueilli les
attitudes de la population de Kinshasa, de laquelle nous avions tiré un
échantillon occasionnel de 300 sujets repartis selon le niveau
d'étude, le milieu de résidence et l'antécédent
familial.
Au départ de cette recherche les objectifs ci-dessous
ont été assignés :
Faire la description de l'éducation non formelle en
relevant son statut et son rôle, à la lumière des textes
officiels organisant l'enseignement en RD Congo ; relever les
expériences des autres pays relatives aux initiatives d'éducation
non formelle, en indiquant les contributions et orientations spécifiques
données ; proposer un essai de classification des initiatives
d'éducation non formelle organisées à Kinshasa ;
recueillir les attitudes de la population face à cette forme
d'éducation.
A cet effet, les hypothèses directrices de cette
étude étaient formulées de la manière
suivante :
1. En RD Congo, les textes officiels qui organisent
l'enseignement accorderaient beaucoup plus d'importance au système
formel, au détriment des initiatives de l'ENF.
2. Contrairement aux modèles proposés par
d'autres auteurs, les opportunités de l'ENF, telles qu'elles existent
à Kinshasa, seraient valablement classifiées lorsqu'on se
réfère au critère programme de formation.
3. La population de Kinshasa des communes retenues aurait une
attitude négative face à l'éducation non formelle,
particulièrement la formation aux métiers. Même en
considérant les variables niveau d'études, milieu de
résidence et antécédent familial, l'attitude de la
population face à ce type d'éducation serait toujours
négative.
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes
servis de la technique documentaire et du questionnaire élaboré
sous forme d'échelle d'attitude. Le dépouillement et le
traitement ont été faits respectivement moyennant l'analyse de
contenu, le prélèvement des fréquences, les calculs des
pourcentages et le test 2 (chi carré)
Il en ressort les résultats suivants :
· Au regard des textes officiels, l'éducation non
formelle se voit accordée moins d'attention, en terme d'organisation de
programme, d'inspection (ou suivi), et de la qualification du personnel que
l'éducation formelle. Ceci confirme notre première
hypothèse.
· En considérant le critère
« nature de programme », tel proposé dans notre
essai de classification, on peut concrètement catégoriser les
initiatives de l'ENF organisées dans la ville de Kinshasa. Ce qui
confirme notre deuxième hypothèse.
· L'attitude de la population de Kinshasa à
l'égard de la formation aux métiers est ambivalente. Il y a
certains aspects de la formation au métier pour lesquels les sujets ont
une attitude positive. Citons en : conception de l'éducation non
formelle, sa solution à la déscolarisation, au chômage, la
volonté de faire la formation non formelle et la contribution de l'ENF
aux efforts de développement. Comme il y en a d'autres face auxquels les
sujets développent une attitude négative, comme : valeur des
brevets décernés, inscription des enfants dans ce secteur,
possibilité pour l'éducation non formelle d'aider au rattrapage
scolaire et son statut actuel.
Cela traduit le caractère ambivalent dans les attitudes
de la population concernée face à la formation aux métiers
et permet d'infirmer le premier volet de notre troisième
hypothèse de travail, selon laquelle la population de Kinshasa des
communes retenues, aurait une attitude négative vis-à-vis de
l'éducation non formelle (particulièrement la formation aux
métiers). En considérant les variables retenues, l'application
de 2 a donné les résultats suivants : d'une
part, il y a une différence significative dans l'attitude des sujets, en
fonction des variables retenues, sur les aspects ci-après : la
conception sur la formation aux métiers, la formation aux métiers
solution au chômage, l'inscription des enfants dans un centre de
métier, formation aux métiers et rattrapage scolaire, formation
au métier comme moyen de promotion sociale et comme moyen
d'opportunité du développement (pour les variables milieu de
résidence et antécédent familial). D'autre part, il n'y a
pas de différence significative dans l'attitude des sujets face aux
objectifs des centres de formation aux métiers (par rapport aux
variables antécédent familial et milieu de résidence), et
face à la valeur des brevets décernés par lesdits centres.
Ces résultats viennent encore d'infirmer le deuxième volet de
notre troisième hypothèse.
Il faut toutefois souligner que ces résultats ne
peuvent pas être généralisés sur toute la population
de la ville de Kinshasa. Ils s'appliquent particulièrement au groupe sur
lequel l'étude a été menée. Cependant, ils
permettent de donner, comme déjà dit plus loin, des indications
aux études ultérieures ; lesquelles pourront alors,
moyennant des échantillons plus représentatifs, sur base des
techniques statistiques plus élaborées, aboutir à des
conclusions plus généralisables.
Les lignes qui précèdent confirment que
l'éducation non formelle (particulièrement la formation aux
métiers) constitue un réalité vivante dans la ville de
Kinshasa. Les activités y afférentes sont
développées tant par le secteur public que privé.
L'ambivalence dans l'attitude des sujets montre donc que loin
d'être un secteur méprisable, la population reconnaît tout
au moins les contributions de l'éducation non formelle et sa
capacité de répondre de façon efficace à leurs
besoins immédiats et à ceux du milieu. Simplement, son
organisation actuelle dénote de beaucoup d'insuffisances qui poussent
certains individus à la regarder encore de façon distante. Leur
attitude négative traduit bien leurs souhaits par rapport aux
réformes qui doivent être entreprises pour améliorer ce
secteur.
Donc, bien organisée et subventionnée,
l'éducation non formelle peut pertinemment jouer son triple rôle
de complément, de supplément et de substitut de
l'éducation formelle. (POIZAT,op.cit.).
L'on doit retenir cependant que la situation relative à
ces structures n'est pas tout à fait maîtrisée. Les
statistiques exhaustives y afférentes font défaut. Cela pose un
grand problème pour ceux qui sont chargés de planifier et
d'organiser ce type d'éducation notamment lorsqu'on voudrait les
utiliser pour des projets tels que la lutte contre la pauvreté.
On peut soulever aussi le problème de statut social. En
effet, beaucoup de gens s'engagent aux filières y relatives simplement
faute de mieux. Généralement, eux-mêmes ne sont pas
toujours sûrs de la formation qu'ils reçoivent par rapport
à celle dispensée par les structures formelles. Aussi la
société n'accorde pas aux titres obtenus dans ce cadre toute la
valeur qu'ils méritent. Ceci constitue un problème
sérieux lorsqu'on prend comme option de s'appuyer sur ce type de
formation pour assurer la promotion sociale des individus.
L'éducation non formelle, à cause de la
variété de ses activités, fait appel à plusieurs
intervenants. Ce qui, encore, pose un problème au niveau de la
coordination avec tout ce que cela implique en ce qui concerne la valeur et
l'efficacité des activités qui sont menées. Cet
éparpillement d'efforts n'est pas de nature à permettre une
cohésion pourtant nécessaire pour que cette forme
d'éducation puisse jouer efficacement le rôle qui devrait
être le sien dans le développement des ressources humaines.
On doit reconnaître qu'il y a des contraintes
liées au financement, à la qualification du personnel à la
disponibilité et à la qualité des infrastructures et du
matériel éducatif. Tout cela ne rassure pas toujours l'opinion
quant la qualité du travail réalisé.
Le problème de contenu mérite aussi d'être
évoqué. Malgré les déclarations d'intention et
quelques efforts par-ci par là, les contenus véhiculés par
ce type d'éducation ne sont pas toujours à la page. L'effort
qu'on fait pour faire face à cette course aux nouveaux contenus est
simplement superficiel. Les acteurs n'étant pas suffisamment
armés pour affronter les différentes exigences de cette nouvelle
réalité de notre temps.
Tous ces problèmes dénotent clairement les
lignes d'actions à adopter et les actions à poser pour que
l'éducation non formelle puisse jouer efficacement son rôle et
qu'elle serve d'instrument pour la lutte contre la pauvreté et le
développement humain.
Au regard de tout ce qui précède, nous
recommandons qu'il faille encourager des efforts en matière de
planification de cette forme d'éducation. On sait que la planification
d'un secteur comme l'éducation non formelle n'est pas chose aisée
étant donné la multiplicité des activités des
intervenants ainsi que la nécessité de garantir la souplesse et
la flexibilité indispensable pour leur efficacité. Il reste
néanmoins qu'il faut bien cerner le secteur, faire un inventaire plus ou
moins exhaustif des activités et des intervenants et fixer les
principales orientations tant à l'échelon national qu'au niveau
local et des programmes. Un tel inventaire permettra d'apprécier la
couverture assurée par le secteur. Ce qui peut susciter des
études plus approfondies pour permettre une organisation plus
rationnelle de l'offre éducative.
Cet effort de planification suppose un cadre institutionnel
cohérent. Il ne s'agit pas de mettre en place une structure
étatique fortement centralisée mais de trouver un cadre de
collaboration entre les différents secteurs. Un tel cadre de
collaboration devrait également permettre les interactions
indispensables avec le secteur formel.
Les textes officiels organisant l'enseignement en RD Congo,
devraient clairement déterminer, à l'instar du secteur formel, le
contenu du programme, la norme de qualification du personnel de
l'éducation non formelle, tout en instituant les mécanismes de
contrôle et de suivi. Encore que l'ENF soit intégrée dans
les objectifs de développement national à l'exemple des autres
pays ; tout cela encouragerait la population à s'engager
efficacement dans ce secteur et à se débarrasser de tout complexe
qui l'habiterait encore vis-à-vis de ce secteur tout aussi important et
engendrerait dans leur chef des attitudes totalement positives.
Que soit créée au sein du Ministère de
l'éducation nationale, une structure chargée de la conception, de
l'organisation et de l'orientation des programmes de l'ENF en
général et la formation aux métiers en particulier. Cette
structure pourra aussi être chargée de la coordination et du suivi
des diverses initiatives de formation extrascolaire organisées tant par
les institutions publiques que privées.
C'est par ces propos que nous concluons cette étude
sans la moindre prétention d'avoir tout dit au sujet de l'ENF qui reste
toute fois une question vaste et intéressante. Nous souhaitons vivement
que les autres chercheurs viennent faire le complément nécessaire
en approfondissant l'un ou l'autre aspect de la question traitée, dans
ce travail, en utilisant des techniques plus élaborées ou en
orientant l'étude autrement. Il apparaît utile, par exemple, que
soient menées des études approfondies tant d'ordre
général que des études de cas sur l'efficacité et
la rentabilité de l'ENF pour déterminer de façon
concrète ces contributions pour l'individu et pour la
société. Mais aussi analyser le processus de formation pour
dégager les approches d'apprentissage et voir dans quelle mesure
peuvent-ils être transférables dans le système formel.
C'est ce que nous envisageons faire directement après la présente
recherche qui est exploratoire.
Concernant l'analyse des attitudes par exemple, les
études ultérieures pourront chercher à déterminer
s'il y a ou non différence dans l'attitude de population face aux
différents types de métiers. Ou encore découvrir la
perception que les apprenants des métiers ont de leur formation ;
telles sont les quelques pistes que nous suggérons dans le cadre des
études prochaines sur l'éducation non formelle tant au niveau
local, national qu'international.
BIBLIOGRAPHIE
1. Association pour le Développent de l'Education en
Afrique (A.D.E.A.) http://www.adea.net/
2. ARDIOUNA SIRIMA, Education pour tous, tous pour
l'éducation, http://www.animafac.net/article.php
3. ASIKA, Research,methodology in behavior
sciences,Lagos,1991
4. BAKOLE, wa ILUNGA, Université et
développement, Kananga, Editions de l'archidiocèse, 1985.
5. BIRANAMOYA MOKOMBE et all, Comment faire de l'école
un instrument de développement régional et local, in LASK,
Vol III, N° 1, 1989,pp.25-37
6. BLACKLAGE and HUNT, Sociological interpretation of
education, London, Croom Helm, 1985.
7. BOCK and PAPAGIANNIS, Non formal education and social
change in Latin America, California, University of California,
1976.
8. BROWN LALAGE and OKEDARA, An Introduction to the study
of adult Education, Ibadan, UPL, 1981.
9. BURRELL Gibson and MORGAN Gareth, Sociological
paradigmes and organizational analysis: elements of the sociology of corporate
life, London, Heiremann educational books, 1980.
10. BWAKASA TULU, Pour débloquer l'action de
développement rural, Kinshasa, CERDAS, 1988.
11. CARNOY, Martin, New approches to comparative
education, Chicago, The university of chicago press, 1986.
12. COHN Elchanan, The Economics of Education,
Cambridge, Ballinger publishing company,1979
13. Conférence nationale souveraine, Rapport de la
commission Education, Kinshasa, 1992.
14. COOMBS Philip, La crise mondiale de
l'éducation, Bruxelles, Deboeck, 1985.
15. COOMBS philip et AHMED , attacking ruraland
poverty : how can non formal education help, Baltimore, Johns hopking
press, 1974.
16. CROPLEY A.J., Towards a system of lifelong
education, some pratical consideration, Oxford, UIE & pergamon press,
1980.
17. DALBERA, concept d'alphabétisation et
d'éducation non formelle,
http:/perso.club-internet.fr/kibare/concepts.htm
18. DAN GALLIN, Droits sociaux et secteur informel,
Gammarth, G.L.I, Université de ACMACO, 1999.
19. D'HAINAUT L., concept et méthodes de la
statistique, tome1 Bruxelles, Ed.Labor, 1978
20. DELANDESHEERE Gilbert, Introduction à la
recherche en éducation, Paris VIè, Armand-Colin,
1972.
21. FAURE Edgar et All, Learming to be, the woeld of
education today, tomorow, Paris, UNESCO, 1972.
22. Encyclopédie de la Psychologie, 1991.
23. HEALY Tom, Investir dans le capital humain in
L'observateur de l'OCDE n°212 juin-juillet, Paris, 1998,pp.12-23
24. IKETE EBALE, La promotion de l'éducation non
formelle et l'éducation spéciale pour la lutte contre la
pauvreté et le développement durable en R.D.Congo, Document
inédit, Kinshasa, 1999.
25. INADES-FORMATION, Rapport d'évaluation :
première année de formation d'agriculteurs et de
vulgarisateurs, Abidjan, 1982.
26. ILLICH IVAN D., Une société sans
école, Paris, Ed. du Seuil, 1971.
27. JARVIS Peter, The sociology of Adult and continuing
education, London, Groom Helm, 1985.
28. JAVEAU C., L'enquête par questionnaire,
Bruxelles, PUB, 1971.
29. KALALA NKUDI, Rôle socio pédagogique des
ateliers artisanaux dans la zone urbaine de Tshopo à Kisangani in
Revue Zaïrois de psychologie et de pédagogie,
Kisangani, UNIKIS, 1988, PP.31-40.
30. KANGA KALEMBA, Psychologie sociale, cours
inédit, FPSE/UNIKIN, Kinshasa, 1996
31. KAPUKU MUDIPANU, KAPUKU NGANDU. et MUSA ALOKPO,
Possibilités et limites des actions de l'éducation non formelle,
extrascolaire dans le processus du développement (cas de quelques
initiatives alternatives dans la ville de Kinshasa, in Revue congolaise des
sciences humaines (RECOH) Janvier-mars 2005 (sous presse).
32. KAPUKU MUDIPANU, A Comperative Study of Farmers'
Education in Korea and Zaïre, A lifelong Learning Perspetive on
Educational Reform for Rural Development, Ph. D., Thesis, Deakksa
ed., Seoul, Seoul National University, 1991.
33. KAPUKU MUDIPANU, Adult Non formal and Development in a
National Context, A Sociological Interpretation of The Korean Saemaul
Education, Master's Thesis, Séoul, Deakksa ed., Seoul National
University, 1987.
34. KIZERBO Joseph & Al., Sociétés en
crise et éducation : perspectives, BREDA, UNESCO-UNICEF,
1989.
35. LABELLE THOMAS J., Non formal education and social
change in Latin America, Los Angeles University of California, 1976.
36. LABELLE THOMAS J., Non formal education and social
charge in Latin America and Carabean, Reform, on Prager Publisher,
1986.
37. Loi-cadre de l'enseignement national n°86/005 du
22/09/86.
38. MAMIMAMI KABERE, Dette extérieure publique de la
R.D.C : qui doit à qui ?,
http://users.skynet.be/pages/français
39. MBAYA MUDIMBA, et ALL, Récupération de la
jeunesse désoeuvrée et sa formation sur le tas à Ndakata
(Shaba), in Cahier de CRIDE n°73 (série I n°25),
Kisangani, 1986, pp.9-19.
40. MUCCHIELLI, R., Le questionnaire dans l'enquête
psychosociale, Paris, ESF, 1986
41. Ministère des Affaires Sociales, Programme
harmonisé de l'ENF, Kinshasa, 2000.
42. Ministère de l'Education Nationale, Recueil des
directives et instructions officielles, Kinshasa, 2e
édition CEREDIP, 1986.
43. NGONGO DISASHI, La recherche scientifique en
éducation, Louvain -la neuve, Academia Bruylant, 1999.
44. NYERERE, Julius, « Developpement is for man, bay
man, and man », The declaration of Dar-es-salaam, in HALL and KIDD
(Eds), Adult learning: a design for action, Oxford, pergamon press,
1978.
45. NZEY Tumul, Training of adult educations In Anglophone
and francophone africa, A. comparative stady, Unpublished Thesis, Lagos,
university of Lagos, 1987.
46. PINTO et GRAWITZ, méthodes des sciences
sociales,Paris,1974.
47. PIOZAT Denis, Education non formelle :la forme
absente, contribution à une épistémologie des
classifications en éducation, Thèse inédit,
université Lumière Lyon II, Lyon,2002.
48. Rapport final des travaux des Etats généraux
de l'éducation, Kinshasa, 1996.
49. REED Horance et LOUGHRAN, Beyond Schools: Education for
Economic, Social and Personal Development, AMHERST, Massachusett,
University of Massachusetts, 1984,.
50. SIDNEY SIEGEL, Non parametric statistics for the
behavioral sciences, TOKYO, Mc GRAW-HILL Book Company, 1956.
51. SIMKINS TIM, La planification de l'éducation
extrascolaire : stratégies et contraintes, in perspectives,
Vol. VIII, n°2, 1978, pp. 201-212.
52. SIMKINS TIM, Non formal education and development,
Manchester, University of Manchester, 1977.
53. UNESCO, Perspectives, Paris, 1972.
54. UNICEF, Situation des enfants dans le monde, New
York, 1991.
55. WONNACOTT T.H. et WONNACOTT R.J., Statistique,
economica, Paris, 1984 ,3e éd.
TABLE
DES MATIERES
1. PROBLEMATIQUE
1
2.. HYPOTHESES DE TRAVAIL
8
3. INTERET ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
9
4. DELIMITATION DU SUJET
11
5. METHODOLOGIE
12
6. DIVISION DU TRAVAIL
12
CHAPITRE I : BACKGROUND CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
14
I. DEFINITION ET DISCUSSION DES CONCEPTS
14
1. Education formelle
14
2. Education informelle
14
3. Education non-formelle
14
4. Education permanente
17
1) Education permanente, comme principe organisateur
de toute éducation
20
2) Education permanente en termes
opérationnels
21
5. Education des adultes
23
6. Education extrascolaire
23
7. Statut
24
8. Rôle
24
II. EXPLICATIONS THEORIQUES DES LIENS ENTRE
L'EDUCATION ET LA SOCIETE
24
1. Modèles généraux
25
2. Modèles spécifiques
d'interprétation
25
a) Modèle de Peter JARVIS(1985)
25
b). Le modèle de BOCK J.C. et PAPAGIANNIS
G.J
26
c) Théorie sur l'éducation tout au
long de la vie.
26
d) Théorie du capital humain
27
e) Théorie d'Ivan ILLICH sur
l'école.
27
III. ETUDES ANTERIEURES
28
1. A L'ETRANGER
28
2. EN R.D. CONGO
32
CHAPITRE II : EDUCATION NON FORMELLE
35
1. FONDEMENT PHILOSOPHIQUE
35
2. ESSOR DE L'EDUCATION NON FORMELLE
36
3. CLASSIFICATION DES PROGRAMMES D'EDUCATION NON
FORMELLE
38
A. Modèles généraux
39
B. Modèles spécifiques
40
1. Modèle de PIOZAT :
40
2. Modèle de Jacques HALLAK
41
3. Modèle de REED H.B.
41
4. CARACTERISTIQUES DE L'EDUCATION NON FORMELLE
42
5. CONTEXTE INTERNATIONAL DU DEVELOPPEMENT DE
L'EDUCATION NON FORMELLE
47
1). Education pour tous
47
2) Lutte contre la pauvreté
49
6. EXPERIENCES DES AUTRES PAYS
50
CHAPITRE III : SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS
58
1. BREVE REVUE HISTORIQUE
58
2. ORGANISATION ET ADMINISTRATION DU SYSTEME
EDUCATIF
59
a) Aspect légal et buts
généraux
59
b) Structures
60
3. EDUCATION NON FORMELLE DANS LE SYSTEME EDUCATIF
CONGOLAIS
61
1). Plan historique
61
2). Au plan juridique
65
3). Au plan économique
65
4). Au plan éducatif
67
4. PROBLEMES PRATIQUES
69
5. DESCRIPTION DES PROGRAMMES D'EDUCATION NON
FORMELLE EN R.D.CONGO
72
1). Programme officiel
72
2). Programmes d'institutions privées
73
6. L'EDUCATION NON FORMELLE TYPE DANS LE PRESENT
TRAVAIL
74
7. LA FORMATION AUX METIERS DANS LE SYSTEME
EDUCATIF CONGOLAIS
76
Structures d'ENF organisant la formation aux
métiers
78
CHAPITRE IV : CADRE METHODOLOGIQUE
80
A. INTRODUCTION
80
I. RECOLTE DES DONNEES
80
1°. Choix des instruments
80
a) La technique documentaire
80
b) Le questionnaire
81
c) L'échelle d'attitude
81
1) Brèves descriptions des
échelles d'attitudes
81
2) Catégories d'échelles
82
- l'échelle de BOGARDUS ou échelle de
la distance sociale ;
82
- L'échelle de GUTTMAN ou analyse
hiérarchique de GUTTMAN appelée aussi analyse scalaire ou
scalogramme.
83
b. Echelle d'intervalle
83
- L'échelle de THURSTONE.
83
- Analyse de structure latente de LAZARSFELD
proposé par P. DEBATY.
83
3). Construction d'échelle d'attitude
84
2°. Elaboration de l'instrument
86
II. POPULATION D'ETUDE
86
III. ECHANTILLON
88
4. MILIEU D'ETUDE
88
5. DEPOUILLEMENT
90
6. TRAITEMENT DES DONNEES
92
7. LES VARIABLES
93
1. Niveau d'étude
93
2. Antécédent familial
93
3. Milieu de résidence
94
B. ADMINISTRATION DU QUESTIONNAIRE
95
1. Pré-test
95
2. Enquête proprement dite
96
C. DIFFICULTES DE L'ETUDE
100
CHAPITRE V : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
.................................. ..................................................
101
1. PRESENTATION DES RESULTATS
101
A. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE
DOCUMENTAIRE
101
a) La place de l'ENF dans la
législation du système éducatif congolais
101
b) Classification des initiatives de l'ENF dans la
ville de Kinshasa
104
B) PRESENTATION DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE
109
1.
Présentation globale des résultats
109
2. Présentation des résultats selon
les variables retenues
117
2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
117
1. Résultats de l'analyse documentaire
117
2. Résultats du questionnaire
117
CONCLUSION GENERALE
117
BIBLIOGRAPHIE
117
TABLE DES MATIERES
117
* 1 Le Partenariat est devenu un
mode de gestion surtout financière des écoles et
universités en R.D.C. Dans ce mode, les parents sont obligés de
suppléer aux salaires insuffisants des enseignants et au fonctionnement
des établissements scolaires et universitaires. Il est devenu une
condition sine qua none de l'ouverture des années scolaires et
académiques!
* 2 MBAYA MUDIMBA, (cité
par KALALA N. op. cit P.31).
* 3 Les différents
concepts couvrent des réalités diverses, différentes mais
souvent complémentaires qui exigent un discernement scientifique. Ceci
évitera de les confondre ainsi que leur traduction en aspects ou
dimensions de politiques et de pratiques éducatives.
|