MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Florent MACHABERT
Acteurs et enjeux
de la formalisation économique dans la lutte contre la
pauvreté
dans le monde
Management culturel & solidaire - Promotion Novembre 2007
PLAN D'ETUDE
INTRODUCTION A LA PROBLEMATIQUE
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CHAPITRE PREMIER
LA POLITIQUE FRANÇAISE DE MICROFINANCE :
PANORAMA MONDIAL & DIAGNOSTIC DE FONCTIONNEMENT
A. LA MAINMISE DE L'ETAT SUR LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
) La nature informelle et précaire de l'intervention des
IMF
) L'omniprésente tutelle de l'Etat français
B. LE RELAIS CROISSANT DU SECTEUR FORMEL ET DE SES METHODES
) L'indispensable entrée en matière des banques
commerciales
) La redistribution des rôles entre tous les acteurs
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CHAPITRE SECOND
L'AIDE AU DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE :
DU RIDEAU DE FUMEE AUX CHOIX D'AVENIR
A. 60 ANS DE POLITIQUES D'AIDE AU DEVELOPPEMENT
) Des trois méthodes dirigistes et anticapitalistes...
) ...au timide retour de l'approche libérale
B. LE PREALABLE INSTITUTIONNEL A TOUT DEVELOPPEMENT
) Liberté, égalité, capitalisme
) L'urgente réforme juridique des pays en
développement
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CONCLUSION DU MEMOIRE
Page 2 sur 47 - Florent MACHABERT - Mémoire de fin
d'études
INTRODUCTION
T
ant dans les pays en développement que dans les
pays développés, un système financier
diversifié et performant constitue l'une des conditions
essentielles de la croissance.
A côté des débats d'actualité produits
par la démocratie d'opinion qui prend peu à peu conscience des
mutations qui la menaceront dans un avenir proche si rien n'est
fait - recyclage des déchets, nécessité de
développer des moyens de transports propres et
les ENR (ENergies Renouvelables), question de la labellisation
des produits alimentaires dont ceux issus de l'agriculture biologique,
développement du commerce équitable ou encore urgence des
besoins en services de proximité à la personne et aux territoires
- on trouve également celui, tout aussi prégnant, de la finance
éthique ou de la finance solidaire, selon que l'on retienne
respectivement la dénomination anglo-saxonne ou latine.
On assiste en effet depuis la fin des années 80 - la chute
du communisme dans les faits - au boom de l'économie informelle qui se
met tant au service de l'action humanitaire
qui bourgeonne depuis la fin des années 60 sous les
traits du « sans-frontiérisme » qu'on impute à raison
à l'épisode du Biafra, qu'à celui du développement
des premiers filets de sécurité financiers à destination
des plus pauvres de la planète. Le bras armé de ce double
mouvement de solidarité humaine et économique prend
immédiatement le visage de l'ONG (Organisation Non Gouvernementale) et
du processus d'influence. En 1992, la Conférence
de Rio confie officiellement aux ONG un Agenda 21, inspiré
de celui qu'elle impose aussi aux Etats, aux collectivités locales et
aux entreprises.
Ainsi admet-on que trois principaux outils de solidarité
financière ont été développés
en près de 20 ans, depuis que le bien
nommé banquier des pauvres, le Bangladais Muhammad Yunus,
ministre des finances de son pays dans les années 70, a
fondé la Grameen Bank pour les villages situés
autour de l'université de Chittagong, en reconnaissance de
laquelle il a reçu le 10 décembre dernier à Oslo le prix
Nobel de la Paix
2006 :
d'abord, I'opportunité pour Ia popuIation
bancarisée du Nord d'affecter voIontairement Ie produit de son
épargne à des projets à caractère soIidaire
au bénéfice du monde en déveIoppement,
ensuite, Ia possibiIité pour Ies cIients des banques des
pays déveIoppés de renoncer
à Ia rémunération de Ieur
épargne qui viendra abonder un fonds soIidaire de
déveIoppement des pays pauvres,
enfin, Ia naissance de Ia microfinance dans Ie Sud,
historiquement sous Ia forme de
Ia sécurisation de I'épargne des pauvres, qui
évoIue ensuite vers une muItipIicité de produits et de services,
parmi IesqueIs figurent Ie microcrédit, Ie microfinancement (de
microentreprises) et Ie chantier actueI d'une microassurance.
Conçue pour tenter de rétabIir une
situation d'équité partout dans Ie monde en permettant aux
pIus pauvres d'accéder à des services financiers
indispensabIes, Ia microfinance doit toutefois veiIIer à demeurer une
approche purement capitaIiste et non une démarche seuIement aItruiste
qui Iui ôterait tout espoir de pérennité : c'est Ià
Ia seuIe façon
de consoIider son caractère de finance durable,
comme Ie rappeIIent d'abord Yunus Iui- même :
Grameen literally runs after poor women who are
terribly alarmed at the very suggestion of borrowing money from the bank,
do not have any business experience whatsoever, may never have touched paper
money in their lives, and never dared to think about running a business of
their own. Grameen tries to convince them that they can successfully
run a business and make money. [...] Handouts take away initiatives
from people. Human beings thrive on challenges not on
palliatives.1
puis I'ex-président de Ia Banque MondiaIe, James D.
WoIfensohn, en 1996 :
Microcredit programs have brought the vibrancy of the
market economy to the poorest villages and people of the world. This
business approach to the alleviation of poverty has allowed millions of
individuals to work their way out of poverty with
dignity.2
1 Muhammad Yunus, The Grameen Bank Story :
Microlending for Economic Development, DoIIars and Sense, n°212
(JuiIIet-Août 1997), Infotrac Database, A19807547
2 James D. WoIfensohn, cité dans Masters of
Illusion : The Word Bank and the Poverty of Nations (1996) par
Catherine CaufieId, section «Poverty and the StruggIe
to overcome It», sous-section «Foreign Aid, PubIic
WeIfare Programs, and the Poorest»
et enfin I'ex-secrétaire de I'ONU (Organisation des
Nations Unies), Kofi Annan, Ie 12 février
2000, à Bangkok (CF. ANNEXE 1) :
Les principaux perdants dans le monde très
inégalitaire d'aujourd'hui ne sont pas ceux qui sont trop
exposés à la mondialisation. Ce sont ceux qui en sont exclus.
3
S'iI était encore besoin, on s'aperçoit
donc que Ie pIus puissant moteur contre I'excIusion, que Ia chance des
pIus pauvres, demeure Ie capitaIisme. A partir des données
internationaIes Ies pIus soIides, on peut affirmer avec Johan Norberg
que « la pauvreté dans le monde a plus diminué au cours
des 50 dernières années que pendant les 500 ans
qui les ont précédées »,
pendant que dans Ie même temps, I'espérance de
vie, I'améIioration de Ia santé, Ia diminution de Ia faim dans Ie
monde progressent.
NatureIIement, iI y a encore trop de misère, trop
de pauvreté ou de situations de dénuement extrême.
Mais opposer Ie miracIe Est asiatique Iié à I'ouverture des
marchés, à
Ia Iiberté économique et au droit de
propriété au bourbier africain, ceIui d'un continent où
Ies entrepreneurs ne vont pas, mais où Ie pIus souvent des
régimes despotiques fabriquent
Ia pauvreté et Ia famine, conduit immanquabIement à
comprendre que c'est Ia conversion
de I'ensembIe des pans de I'économie informeIIe en marge
de Ia IibéraIisation économique
en économie formeIIe (ceIIe des entreprises du secteur
privé) qui seuIe peut permettre aux pIus indigents de Ia
pIanète de sortir de Ia spiraIe infernaIe. C'est pourquoi Ie
présent
rapport se veut à Ia fois OUTIL D'ANALYSE ET FORCE DE
PROPOSITION.
Corrélation positive entre
LES
DUNES DU TEMPS.
Surprenante saison
à qui saurait y croire
Quand débarquent en chantant l'antre et le violon
Je ne saurai jamais à quelle ombre me fier
sans crainte du retour
et des haleines de frissons
Entrent alors dans le centre
PNB/hab. et bancarisation
3 Cité par Johan Norberg, dans Plaidoyer pour
la mondialisation capitaliste (2003)
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