II- Les différentes catégories de titres
et leurs caractéristiques
Jusqu'à une époque récente, les valeurs
mobilières étaient représentées par deux
catégories de titres qui matérialisent les droits acquis par ceux
ayant apporté des capitaux à une collectivité
émettrice publique ou privée. Celles-ci se différenciaient
selon la nature des droits qu'ils représentaient et, partant, selon
leurs caractéristiques économiques :
- Les «valeurs à revenu variable », les
«actions » qui confèrent à leurs possesseurs la
qualité d'associé dans une société de capitaux ;
- Les «valeurs à revenu fixe », les
«obligations » représentatives d'un droit de
créance.
Par ailleurs d'autres familles de titres sont apparues ayant
pour objet l'amélioration de chacune des fonctions des marchés
financiers.
a) Les actions :
L'action se définit comme un titre de participation
dans une société de capitaux qui confère à son
possesseur la qualité d'associé et, sauf exception, lui donne un
droit proportionnel sur la gestion de l'entreprise, sur les
bénéfices réalisés et sur l'actif social.
Droit à la gestion, dans la mesure où
l'assemblée des actionnaires élit et contrôle l'organe
responsable de la gestion de la société, conseil d'administration
ou conseil de surveillance qui élit à son tour le directoire.
Droit à l'information, dans la mesure où les actionnaires ont
droit à la communication des documents indispensables à leur
information sur l'activité et les résultats de la
société.
Le montant du dividende est donc fonction de
l'évolution des résultats de la société et de
l'affectation qui leur est donnée. Pour ce motif, l'action est une
valeur à revenu variable. Enfin, droit sur l'actif net de la
société, c'est à dire sur l'ensemble de son patrimoine,
déduction faite de ses dettes.
Au niveau du marché secondaire, la valeur de l'action
peut descendre théoriquement à un niveau nul. A l'inverse, rien
ne s'oppose à une augmentation continuelle des bénéfices
de l'entreprise et par conséquent des dividendes distribués.
En d'autres termes, cette hausse n'est pas plafonnée.
Le comportement rationnel d'un investisseur sur le marché boursier
consisterait alors à ne pas acheter une action à un prix
supérieur à celui correspondant à la valeur actuelle de
tous les bénéfices futurs.
Théoriquement exacte, cette thèse est
inapplicable en pratique, puisque les bénéfices futurs ne sont
pas connus, surtout pour la place casablancaise qui est encore loin
d'être efficiente.
De plus, les perspectives des sociétés sont
actuellement difficiles à cerner, notamment avec le processus de
mondialisation sanctionné par une vague de fusions et acquisitions.
Jugé positif, ce phénomène tend à stimuler les
achats d'actions, et par effet d'entraînement, dope le cours des bourses,
d'où la formation de bulles spéculatives.
Conséquence : les cours des actions tendent peu
à peu à dépasser les perspectives réalistes de
bénéfices futurs, ce qui se traduit par des PER= (Capitalisation
boursière / bénéfice) excessifs.
L'éclatement de cette bulle spéculative conduit
alors à un retour des valeurs à des niveaux plus réalistes
qui s'accompagne parfois de longues périodes de stagnation ou même
d'érosion progressive des cours. C'est ce qu'a vécu justement la
bourse de Casablanca depuis septembre 1998 jusqu'à une date
récente.
b) Les obligations :
Pour trouver les fonds nécessaires à son
développement, une collectivité peut émettre des titres de
créance. Appelés «obligations », ces titres donnent
à leurs détenteurs la qualité de créancier de
l'organisme émetteur qui s'engage à les rembourser à une
échéance déterminée et à leur verser un
intérêt annuel fixé, d'où le nom de valeurs à
revenu fixe.
Les caractéristiques principales de chaque obligation
sont décrites dans le «contrat d'émission » qui
précise le prix d'émission, l'intérêt ou coupon
versé chaque année, le prix de remboursement et ses
modalités (les modalités d'amortissement qui détermineront
les conditions dans lesquelles les obligations seront remboursées et
donc la durée de vie de l'emprunt).
Les diverses caractéristiques ainsi que certaines
autres clauses moins importantes permettent de définir le «taux de
rendement actuariel » et le coût annuel pour la collectivité
émettrice d'une telle opération ainsi que le risque de
l'obligation.
Contrairement à une action, l'obligation est
représentative d'une dette, cette distinction est primordiale et
explique en grande partie du fonctionnement de cette catégorie d'actif
financier.
L'investisseur en obligations tient donc le rôle du
banquier. Il prête de l'argent à une société ou au
Trésor public en contrepartie d'un intérêt. Pour
l'émetteur (entreprise, Etat...), la possibilité d'émettre
des obligations lui permet de négocier les conditions plus avantageuses
que celles exigées par les banques.
Chaque personne peut souscrire des obligations, en
contrepartie, elle percevra des coupons (équivalent obligataire des
dividendes).
Remarque :
Au Maroc, les émissions d'emprunts obligataires sont
réservées a l'Etat, aux entreprises publiques ou semi-publiques
autorisées ou garanties par l'Etat et, au niveau des entreprises
privées, aux seules sociétés anonymes ayant deux
années d'existence et un capital entièrement
libéré.
c) les obligations convertibles en
actions :
C'est un titre mixte entre les obligations et les actions.
Notons que l'émission d'obligations convertibles en
actions implique la renonciation expresse des actionnaires à leur droit
préférentiel de souscription aux actions crées par
conversion de ces obligations.
d) Les OPCVM
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