E. Conflits armés, base
de violations des droits de l'Homme
Les lenteurs du processus de démocratisation et
l'impunité conférée aux auteurs des violations des droits
civils et politiques mais aussi économiques et sociaux sont sources de
nombreux dangers et se caractérisent bien trop souvent par la survivance
de zones déchirées par des situations de tension et de
conflits ; il suffit de penser à la région des Grands Lacs,
au Soudan, à l'Algérie, à la Côte d'Ivoire, à
la Somalie, au Djibouti, au Congo Brazzaville, à la République
Centrafricaine, à la frontière Erythréo-Egyptienne pour
n'en citer que quelques uns, afin de se rendre compte de violations des droits
de l'Homme.
A cause de très nombreux conflits armés qui
jalonnent l'Afrique, les populations civiles en sont les premières
victimes. Elles subissent des exécutions sommaires, arrestations
arbitraires, tortures, viols, disparitions forcées, déplacements
massifs, pillages, etc.
En novembre 2002, un rapport du Secrétaire
général de l'ONU sur les enfants et conflits armés a
établi une liste des pays aux conflits armés recrutant ou
utilisant des enfants, en violation des dispositions internationales. Sur les 5
pays au plus grand nombre d'enfants soldats, 4 sont africains : Burundi,
RDC, Libéria et Somalie.
En R.D.C, les violations massives au droit international
humanitaire (meurtres de civils, actes d'anthropophagies, déplacements
forcés de population...), continuent en toute impunité
malgré les efforts menés par le Gouvernement issu du Dialogue
Inter congolais. Parallèlement, en Côte d'Ivoire, au
Libéria, en République Centrafricaine, au Congo Brazzaville, l'on
constate de violations graves et répétées des droits
fondamentaux des personnes civiles : villages dévastés,
pillages, tortures, viols, exécutions sommaires, etc. sont à la
une.
F. Défenseurs des
droits de l'Homme
Face à l'ampleur des violations des droits de l'Homme
sur le continent africain, la mobilisation de la société civile
dans la promotion et la protection de ces droits est essentielle. Mais,
dès lors qu'un individu ou un groupe dénonce les violations des
droits de l'Homme commises par un gouvernement, ce dernier se sent
menacé et utilise toutes les méthodes répressives, y
compris les plus pernicieuses, pour museler ces « fauteurs de
troubles », ainsi qualifiés par le pouvoir en place.
Ainsi, les Défenseurs des droits de l'Homme sont parmi les principales
cibles des Etats qui restent hostiles à l'expression pluralistes des
idées et qui refusent de reconnaître le rôle primordial des
défenseurs dans le développement de l'Etat de droit.
Pour faire face aux abus des pouvoirs, la
Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) et
l'Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT), dans le cadre de leur
programme conjoint de l'observatoire pour la protection des défenseurs
des droits de l'Homme, propose la création d'un mécanisme
spécifique de protection des défenseurs, idée
à laquelle nous adhérons.
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