Section4: La
société civile au Maroc
La société civile est sans doute l'un des traits
les plus marquants de notre époque, à tel point qu'elle est
devenue aujourd'hui un acteur incontournable dans le fonctionnement des
sociétés contemporaines. Cette nouvelle situation est le fruit du
travail que les organisations ont mené en matière des droits de
l'homme, de promotion du rôle socio-politique de la femme, de
défense de l'enfant, de lutte contre la corruption, de lutte contre la
pauvreté, de préservation de l'environnement. On assiste aussi
à une nouvelle forme de société civile internationale pour
laquelle le profit n'est pas l'objectif principal.
C'est dans ce contexte qu'apparaissent des nouvelles formes
d'économie et de solidarité et que l'on parle d'une
économie solidaire. Dans ce cadre, le rôle d'une
société civile idéale serait de faire coopérer
trois secteurs : l'Etat, le secteur privé, le secteur à but non
lucratif à vocation sociale.
Au Maroc comme dans les pays du sud, le combat de la
société civile se développe sur deux axes prioritaires :
les libertés publiques et le développement
socio-économique des populations, aussi bien urbaines que rurales.
Section5: Le rôle de la
société civile
Avant de rentrer succinctement dans l'approche
méthodologique qui caractérise l'intervention de la nouvelle
génération des ONG il nous paraît légitime de
préciser que le Maroc possède une tradition associative riche de
leçons aussi bien dans les villes que dans les campagnes. En effet, les
relations sociaux économiques et les différentes organisations
sociales exigeant la présence d'un esprit collectif prennent assise sur
les us et coutumes: l'organisation de la société en Jamaa, en
Twisa et en Zaouia n'est-elle pas une forme de société civile
avant la lettre ? Elles ont joué un rôle
prépondérant dans la prise en main par la population local de son
développement et de son devenir.
Les instances du protectorat étaient à la source de
l'anéantissement de cette forme de société civile
traditionnelle.
En 1914, sous le protectorat, le Maroc a connu sa première
législation des activités associatives. Mais ce n'est
qu'après l'indépendance en 1958, qu'un dahir régit les
libertés publiques s'inspirant largement de la loi française de
1901.
Depuis les années quatre-vingts la société
civile au Maroc a connu un épanouissement sans précédent.
Les chiffres officiels diffèrent suivant leur source et annoncent
l'existence de 17.000 à 35.000 associations. Est-ce le reflet d'une
ouverture démocratique ou la recherche d'une légitimité en
réponse aux problèmes liés au méfait de
l'ajustement structurel qui a engendré pauvreté, exode rural et
prolifération de l'habitat insalubre ?
Le paysage associatif est actuellement diversifié et
réparti géographiquement sur la quasi-totalité du
territoire national.
|