Chapitre2 : Le rôle
de la société civile en matière de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale
Introduction
Au cours du 20ème siècle la population du Maroc est
passée de 5 millions à plus de 30 millions d'habitants et les
projections démographiques ne prédisent pas un renversement de ce
phénomène.
La croissance démographique, l'exode rural, la
sécheresse structurelle, sont autant d'éléments qui sont
à la source de l'apparition de quartiers entiers non planifiés.
La ville, autrefois haut lieu de développement et de la culture devient
une entité qui crée plus de problèmes qu'elle n'en
résolut.
Longtemps, on a cru que tout développement passait par
l'urbanisation et la croissance industrielle, laissant de côté les
ressources endogènes des régions. Ce processus a conduit à
négliger le développement local et à engendrer de graves
problèmes d'ordre écologique, pollution des rivières par
les eaux usées, pollutions industrielles, décharge publique non
contrôlée, quartiers sans équipements de base, à
savoir assainissement, eau et électricité.
Aussi ne faut-il pas considérer le chômage des
jeunes diplômées comme un déphasage profond entre la
croissance démographique et la croissance économique ? La
pauvreté urbaine peut aisément perturber la cohésion
sociale et être un frein à l'élan démocratique que
connaît le Maroc.
La société civile est sans doute l'un des traits
les plus marquants de notre époque, à tel point qu'elle est
devenue aujourd'hui un acteur incontournable dans le fonctionnement des
sociétés contemporaines. Cette nouvelle situation est le fruit du
travail que les organisations ont mené en matière des droits de
l'homme, de promotion du rôle sociopolitique de la femme, de
défense de l'enfant, de lutte contre la corruption, de lutte contre la
pauvreté, de préservation de l'environnement.
On assiste aussi à une nouvelle forme de
société civile internationale pour laquelle le profit n'est pas
l'objectif principal. C'est dans ce contexte qu'apparaissent des nouvelles
formes d'économie et de solidarité et que l'on parle d'une
économie solidaire. Dans ce cadre, le rôle d'une
société civile idéale serait de faire coopérer
trois secteurs : l'Etat, le secteur privé, le secteur à but non
lucratif à vocation sociale.
Au Maroc comme dans les pays du sud, le combat de la
société civile se développe sur deux axes prioritaires :
les libertés publiques et le développement
socio-économique des populations, aussi bien urbaines que rurales.
Section1: L'approche
méthodologique des ONG de développement
La rigueur de la méthodologie préconisée par
cette nouvelle génération d'ONG au Maroc et le professionnalisme
de leur action font de celles-ci des partenaires incontournables
En effet, les ONG de développement ont toutes comme souci
fondamental la participation de la population cible. Par des séances de
sensibilisation, elles donnent la parole aux groupes sociaux concernés.
Grâce la concertation, des priorités peuvent être
attribuées aux projets de développement.
L'objectif de ses acteurs de développement (ONG) est de
pérenniser l'action entreprise en laissant derrière eux des
populations organisées en association, en coopératives et en
comité de quartier, ... ainsi ces entités locales
accèderont à la citoyenneté et prendront de la sorte leur
propre développement en charge.
La politique de proximité entreprise par les ONG permet le
dialogue dans un climat de confiance indispensable pour dissiper les conflits,
et appréhender la problématique de manière saine et
efficace.
Ce n'est qu'à ce prix que l'on rompra avec la notion de
l'état providence.
La quasi totalité des ONG oeuvrant dans le
développement trace parmi leurs objectifs : la sauvegarde de
l'environnement. Ce processus qui ne peut être atteint sans une vision
globale et intégrée du développement d'où la
nécessité de mettre en place des programmes de
développement intégré multi-vectoriel sur plusieurs
années avec un soutien continu de l'ONG envers la population cible.
Schématiquement, on peut résumer l'action des ONG
marocaines de la manière suivante. Elles vont vers la population cible
en vue de les faire adhérer à tous le processus depuis
l'identification jusqu'à la réalisation. C'est ainsi qu'elles
élaborent conjointement avec la population cible des programmes qui
reflètent les désidératas de cette dernière et
répondent à un besoin pressant et forcément
hiérarchisé. Les ONG traduisent cela en terme de programme
d'action et sollicite l'appui financier et moral des bailleurs de fond et
divers pouvoir public. Elles informent régulièrement la
population concernée de l'évolution de leur dossier et en
parallèle tout en attendant la signature des conventions et le
déblocage des crédits nécessaires les ONG veillent
à l'organisation de la population cible en association et en
coopératives lorsque cela n'existe pas c'est à ce titre qui peut
paraître facile demande un effort considérable de va et vient et
des heures de concertation pour faire adhérer l'ensemble des partenaires
à ce processus.
Cela nécessite de la part de l'ONG un savoir faire
éminent et une gestion rigoureuse basée sur
l'honnêteté et la transparence.
C'est pour ces raisons qu'actuellement les ONG de
développement prêche pour plus de professionnalisme. Elles ont
tablée pour une bonne gestion et une transparence au niveau de leur
fonctionnement.
La majorité des associations de développement font
l'objet d'Audit annuel par des cabinets internationaux choisis en coordination
avec les bailleurs de fond.
|