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Lutte contre l'exclusion sociale au maroc "INDH"

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par Amine Dafir
Université mohamed 5 souissi - Licence 2006
  

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Section 2. L'exclusion sociale en milieu urbain:

Au Maroc, l'exclusion sociale est un phénomène essentiellement urbain, puisque les facteurs qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par un exode rural exponentiel.

L'analyse détaillée de ces facteurs devrait permettre de mieux repérer les formes et les facteurs d'exclusion qui sont actuellement les plus visibles.

Le passage d'un mode sociétal à un autre a généré deux modes de fonctionnement très différents. Le lien social qui assurait la cohésion de la société rurale traditionnelle s'est progressivement délité sans que de nouvelles formes de solidarité aient pu s'instaurer, l'ampleur du phénomène et de ses conséquences ayant semble-t-il été sous évaluée. Face à cette déstructuration sociétale l'individu est totalement désemparé car privé de ses repères fondamentaux il n'a, à sa disposition, aucun modèle de substitution.

Cette situation devrait perdurer puisqu'il est prévu que 64 % de la population vive en milieu urbain en 2014, ce qui signifie une transformation radicale de la structure sociale puisqu'en 60 ans, le rapport rural urbain se sera pratiquement inversé.

Il faut se garder toutefois de toute division manichéenne urbain/rural. Ce ne sont pas des mondes étanches et cloisonnés qui évoluent parallèlement. Bien au contraire, de nombreux facteurs externes et internes interfèrent entre ces deux types de société.

Au niveau interne, la circulation des individus entre ville et campagne, une administration centralisée commune, agissent bien évidemment interactivement. De même que, au niveau externe les choix politiques (plan d'ajustement structurel, accords de libre échange) ont eu des incidences aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, tant au plan économique que social.

C'est ce qui permet de penser qu'actuellement la société marocaine contemporaine résulte d'une confrontation mais aussi d'un brassage de deux modèles sociétaux.

L'occupation de l'espace s'est considérablement modifiée, impliquant nécessairement sa réorganisation en même temps que la mise en place d'un modèle sociétal adapté. En se substituant à la collectivité qui assurait la cohésion sociale en milieu rural traditionnel, l'État doit assurer ces mêmes fonctions dans la société contemporaine en tant qu'élément fédérateur et régulateur d'un système légitimé par des règles, des normes et des lois.Il doit, de ce fait, garantir à chacun une place dans la société.

Or, lorsque la prise en charge de l'individu par le groupe cesse d'être opérationnelle, il perd ses repères.

Pour qu'il puisse changer ses modes de représentation et se percevoir en tant qu'élément particulier mais indissociable et indissocié d'un ensemble socialisé, d'autres repères et d'autres modèles doivent lui être proposés.

Même si le bon fonctionnement de la société est l'affaire de tout citoyen, c'est à l'État qu'il appartient d'assurer ces fonctions.

De fait, bien que conscient du rôle qu'il doit assumer, ce dernier s'est trouvé débordé par la rapidité de la mutation sociétale et n'a pu faire face à la demande, qu'il s'agisse de la scolarisation, de la santé, de l'habitat ou de l'emploi. Cette incapacité de l'État à remplir ses engagements peut expliquer pour partie que la société marocaine oscille toujours entre tradition et modernité. Car, et c'est un principe universel, lorsqu'on vit dans un présent incertain, on a tendance à prendre comme référentiel les valeurs séculaires connues et sécurisantes, la famille, la tribu, la religion, etc.

Cette situation est d'autant plus mal vécue qu'en 1956, à l'instauration de l'Indépendance, la population tout entière, villes et campagnes confondues, fut portée par un grand élan national.

Les membres du parti nationaliste s'étaient alors fixé pour principaux objectifs de donner à tout citoyen l'accès à l'instruction, à la santé et le droit au travail.

En 2005 et malgré de notables efforts accomplis de la part de l'État et de la Société civile, force est de constater que non seulement ces objectifs ne sont pas atteints mais qu'à l'inverse, la situation sociale s'est progressivement détériorée à l'intérieur du pays. L'État doit encore faire face à un déficit patent en matière d'éducation, de santé, d'habitat et d'emploi, principaux domaines générateurs d'exclusion.

L'une des principales raisons invoquées est d'ordre conjoncturel : à partir des années 82, la mise en place du PAS a contraint l'État à privilégier les équilibres financiers au détriment de la politique sociale interne.

Il n'en demeure pas moins que les politiques sociales instaurées par l'État devraient être encore renforcées si on veut donner à tout individu (des deux sexes) le droit au travail, à l'instruction, au logement et à une protection sociale. Ainsi pourrait on diminuer sensiblement les cohortes d'exclus.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus