Grégory Jeandot Comm 4B
Mémoire de fin d'étude IICP
La démocratisation de la publicité
télévisée
Directeur de mémoire : Denis
Caminade - DG Décollage Vertical (1ère agence de
communication spécialisée dans la publicité
télévisuelle low cost)
La télévision : un média puissant ne
profitant qu'à un nombre infime d'annonceurs 6
I Le contexte publicitaire actuel
7
A) Synthèse de l'évolution des médias
7
B) Evolution des audiences et investissements des grands
médias 8
II Les rapports entre la télévision et
le téléspectateur 15
A) Un prospect observé sous toutes les coutures
15
B) La perception de la télévision et des spots
TV par les téléspectateurs 17
III La télévision, arme de
séduction massive 20
A) La mémorisation 20
B) Un média de plus en plus proche de son public
23
C) Le média le plus efficace en terme de
notoriété et d'image 25
IV La télévision, un média qui
écarte de nombreux annonceurs 26
A) Un ticket d'entrée très élevé
26
B) La déferlante Internet 28
C) Vers un zapping permanent de la pub TV 30
La progressive ouverture de la télévision aux
annonceurs 32
I Un assouplissement juridique au profit des
annonceurs 33
A) Le contexte juridique 33
B) La cause des interdictions avant 2004 35
C) Les conséquences controversées de
l'ouverture 37
D) La télévision sans frontière, vers
une publicité sans limite ? 40
II L'émergence des thématiques et de
la publicité régionale 42
A) Une proximité géographique entre l'annonceur
et le téléspectateur 42
B) Une proximité thématique entre l'annonceur
et le téléspectateur 47
III L'apparition des agences de communication low
price 50
A) Des packs « communication low price clé
en main » 50
B) Une guerre ouverte entre agence traditionnelle et low
price 53
C) Les destinataires de l'offre low price 56
IV Les nouveaux dispositifs facilitant l'accès
à la publicité TV 58
A) Vers des tarifs qui s'adaptent au budget des annonceurs
58
B) Vers une flexibilité de la télévision
61
Annexes 67
Résumé en anglais 80
Bibliographie - Sources 82
Remerciements 83
N
ée au début du XXème siècle,
massifiée dans les années 60, la télévision a
envahi la quasi-totalité des foyers occidentaux pour qui regarder la
télévision est le passe-temps préféré.
C'est également le média qui a subi le plus de
mutations ces 20 dernières années avec la multiplication des
chaînes, l'adaptation permanente des programmes et l'amélioration
des équipements, jusqu'à la haute définition :
dernière prouesse de la technologie.
En France, le taux d'équipement des ménages en
téléviseurs, officiellement proche de 95%, flirte en
réalité avec les 100% lorsqu'on prend en compte le nombre de
foyers qui ne déclarent pas la possession d'un téléviseur
pour éviter de payer la redevance (annexe 1 page 68).
Désormais support de communication omniprésent
et en constante évolution, la télévision est soumise de
plus en plus aux règles commerciales qui régissent le
marché. En effet, chaque chaîne, comme toute entreprise, doit
gagner de l'argent pour exister.
Or l'un des principaux moyens de financement pour les
chaînes de télévision privées, mais aussi publiques
est de faire payer des espaces publicitaires.
Ce marché répond bien évidemment aux lois
de l'offre et de la demande : la demande étant énorme, les
prix flambent et ont très rapidement atteint des sommets.
Aujourd'hui, parmi les 20 000 annonceurs nationaux
français communiquant dans les 5 grands médias, seuls 1 000
d'entre eux communiquent par le petit écran. C'est-à-dire que 95%
des annonceurs n'utilisent pas se support de communication. Il est donc tout
à fait légitime de s'interroger sur les raisons d'un si faible
pourcentage :
ü Frilosité des entrepreneurs ?
ü Ticket d'entrée trop élevé de la
télévision ?
ü Manque d'information vis-à-vis de la
télévision et de ses performances ?
Comment expliquer que seulement 5% des annonceurs se partagent
plus de 3 milliards d'investissement publicitaire dans le petit
écran (soit 3 millions d'euros par annonceur) ?
La télévision est-elle un
média inaccessible pour les moyennes entreprises ?
Commençons tout d'abord par un petit rappel
lexical :
Est annonceur selon TNS média intelligence,
« toute entité facturée directement ou indirectement
pour son insertion publicitaire ».
On entend donc par annonceur, l'entité qui cherche
à mettre en avant un produit ou un service, qu'elle passe par une agence
de communication ou non.
C'est par ailleurs la notion de publicité qu'il importe
de bien cerner.
En vertu de l'article 2 du décret du 27 Mars 1992
toujours en vigueur : « Constitue une publicité, toute
forme de message télévisé diffusé contre
rémunération ou autre contrepartie en vue soit de promouvoir la
fourniture de biens ou services, y compris ceux qui sont
présentés sous leur appellation générique, dans le
cadre d'une activité commerciale, industrielle, artisanale ou de
profession libérale, soit d'assurer la promotion commerciale d'une
entreprise publique ou privée ».
Nous nous intéresserons donc uniquement aux écrans
publicitaires traditionnels télévisés (et non pas au
parrainage télévisé qui est une catégorie bien
spécifique).
Les écrans publicitaires sont la plus ancienne et la
plus sollicitée des formes de promotion commerciale à la
télévision. Ils représentent environ 90% des recettes
publicitaires TV.
Les premiers spots de publicité de marque datent de
1968.
1er écran publicitaire français
(01/10/1968)
Dans l'esprit d'une majorité d'annonceurs, la
télévision est le support de communication de masse par
excellence dont l'efficacité justifie un ticket d'entrée
très élevé. En fait, apparaissent 2 catégories
d'annonceurs distinctes :
ü Ceux qui ne croient pas en la publicité et qui
ne mettent pas les moyens appropriés pour
« pousser » leur marque : pour eux la
télévision est un gachis d'argent, ils doutent de ses
retombées.
ü Ceux qui pensent en effet que les budgets TV sont
inaccessibles pour eux, mais qui souhaiteraient y voir passer leur marque s'ils
en avaient les moyens.
Nous montrerons dans une première partie que la
télévision est un média puissant ne profitant actuellement
qu'à un nombre infime d'annonceurs.
Après avoir situé le contexte publicitaire de la
télévision par rapport aux grands médias (I), nous
mettrons en avant les rapports parfois ambigus entre la publicité
télévisée et les prospects (II). Ensuite nous montrerons
les raisons pour lesquelles la télévision séduit une
majorité d'annonceurs (III), ainsi que les différentes
difficultés pour aborder ce média (IV).
Aujourd'hui, certaines chaînes de
télévision et plusieurs agences de communications se battent pour
rendre la publicité télévisuelle accessible à un
plus grand nombre d'annonceurs. De toute évidence, la publicité
télévisuelle tend enfin à se démocratiser.
Nous exposerons dans une seconde partie la progressive
ouverture de la télévision aux annonceurs.
Nous verrons que cette ouverture a été
amorcée par un assouplissement juridique au profit des annonceurs (I).
L'émergence des chaînes thématique et de la
publicité régionale (II) offre de nouvelles opportunités
pour les annonceurs. L'apparition des agences de communication low price (III)
et la création de nouveaux dispositifs permettant de faciliter
l'accès à la télévision (IV) contribuent
également à la démocratisation de la publicité
télévisuelle.
La télévision : un média
puissant ne profitant qu'à un nombre infime d'annonceurs
I Le contexte publicitaire actuel
A) Synthèse de l'évolution des médias
En 2004-2005 l'arrivée de la TNT et des 18
chaînes gratuites de télévision, l'ouverture de la pub TV
à des secteurs jusque là interdits, ont quelque peu
modifié le panorama des médias, et en particulier de
l'audiovisuel.
Comme en 2003-2004, l'ensemble des médias s'oriente
vers « l'entertainment » pour distraire le lecteur, et le
téléspectateur.
La starification de masse, le développement de la
presse potins, la téléthérapie, la
téléréalité (qui vient de fêter son
5ème anniversaire), contribuent à encrer cette
tendance dans le panorama médiatique français.
Dans cette optique de distraction, la découverte en
France du Sudoku au début de l'été 2005 s'est
révélée être une véritable aubaine pour le
secteur de la presse.
De la presse quotidienne informative (le Figaro, Le Monde,
Libération, Metro, 20 Minutes) à la presse
spécialisée dans le divertissement, le Sudoku est devenu un
véritable produit d'appel.
Dans ce contexte, Internet et les médias tactiques
continueront à se développer tant qu'ils seront perçus
comme des médias atypiques, faisant preuve d'une plus grande
créativité.
La téléphonie mobile est aussi devenue un
support de communication à part entière : la
publicité par sms, les appareils 3G permettant de recevoir des
programmes télévisés et par conséquent des
publicités offrent de nouvelles opportunités aux annonceurs
(annexe 2 page 69).
B) Evolution des audiences et investissements des grands
médias
Selon TNS Média Intelligence, les investissements
publicitaires bruts des grands médias ont progressé de 5,1% sur
janvier-octobre 2005 par rapport à la même période de 2004.
Ces investissements atteignent aujourd'hui un montant de 15,
373 milliards d'euros. On observe cependant un léger ralentissement de
la progression des investissements publicitaires sur les 10 premiers mois de
2005 par rapport à janvier-octobre 2004 sur la Radio, l'Affichage, la
Presse, et la Télévision.
1) Etude des médias presse - radio - cinéma -
affichage
ü Presse :
Le constat est unanime sur la baisse du lectorat
français en 2004, la France est au 11e rang des pays européen, et
plusieurs facteurs expliquent la crise : concurrence des gratuits,
problèmes liés aux coûts et à la distribution
insuffisante, voire «manque d'agressivité ».
Nouveaux formats plus pratiques, développement des
quinzomadaires en presse TV, rafraîchissement de la mise en page (Le
Figaro, Libération...), visent à reconquérir un lectorat
qui s'est égaré.
La Presse voit ses investissements publicitaires bruts
progresser faiblement sur janvier-octobre 2005 par rapport à la
même période 2004 (+2,2%) pour un montant de 5,161 milliards
d'euros (sur les 10 premiers mois de 2004 comparés aux 10 premiers mois
de 2003, la progression des investissements publicitaires était de
9,2%).
Répartition des investissements publicitaires
presse
ü Cinéma :
Stabilité de la fréquentation des salles de
cinéma. 6 français sur 10 ont été voir au moins un
film lors des 12 derniers mois.
Le Cinéma, avec un total des investissements
publicitaires sur janvier-octobre 2005 de 123,7 millions d'euros, enregistre
une progression de 31,8% par rapport à janvier-octobre 2004.
ü Radio :
La radio accompagne de plus en plus les Français dans
leur quotidien. Les radios locales et thématiques se sont
imposées et concurrencent les radios généralistes
classiques.
L'attente des auditeurs va en priorité à la
musique, juste devant l'information.
+ 5,7% des investissements publicitaires à la radio (2,
518 milliards d'euros) entre 2004 et 2005. Entre janvier-octobre 2004 et la
même période de 2003, la progression était de 11%.
Répartition des investissements publicitaires par
radio en 2004
Au coude à coude en terme d'audience, RTL et NRJ ont la
confiance des annonceurs
ü Affichage :
Les 5 principaux afficheurs continuent de dominer un secteur
innovant et en constante évolution.
Entre 2004 et 2005, la publicité extérieure aura
cependant offert à certains annonceurs la possibilité de
réaliser des campagnes d'affichages titanesques avec un impact mieux
ciblé et plus fort que ne l'aurait permis tout autre média.
L'affichage enregistre sur les 10 premiers mois de 2005 une
progression de 4,1% (pour 2 072,3 M €), et est également en
ralentissement par rapport à la progression observée entre 2004
et 2003 sur la même période (+10,5%).
2) Télévision
En 2004, les français ont passé en moyenne 3h24
par jour devant leur petit écran. La télévision enregistre
donc une très faible progression (2 minutes de plus que l'année
précédente par jour et par personne), en partie due à une
année sportive (les plus fortes audiences de TF1, et de France
télévision ont été enregistrées lors des
matchs de l'Euro 2004).
L'équipement des ménages connaît un
développement continu avec les innovations récentes
(écrans plats, home cinéma, lecteur et enregistreur de DVD...)
mais aussi l'accroissement du nombre de chaînes disponibles.
Les investissements publicitaires bruts en
télévision stagnent sur janvier-octobre 2005 à 4 637
M€ (soit une progression de 0,2% par rapport à la même
période 2004 alors que la progression enregistrée entre
janvier-octobre 2004 et janvier-octobre 2003 était de 7,5%.).
Évolution des investissements publicitaires
grands médias
La presse reste le média dans lequel les annonceurs
investissent le plus. La part de marché de la télévision a
même régressé d'un point en un an, passant de 31% en 2004
à 30% en 2005.
Cette supériorité de la presse se confirme dans les
recettes publicitaires des grands médias. Cependant il est
intéressant d'observer l'évolution des recettes publicitaires des
grands médias notamment depuis la crise de confiance de 2001 :
seules la télévision et la radio ont significativement
progressées.
Évolution des recettes publicitaires grands
médias
Avant de chercher les raisons de l'engouement des annonceurs
pour le petit écran, il est indispensable de savoir qui ils sont. Cette
analyse des annonceurs est possible grâce à l'étude des
quintiles mise en place par TNS media intelligence.
Qu'est ce que les quintiles ?
« Les annonceurs actifs sur l'année sont
classés en ordre décroissant et répartis en 5 groupes
équivalents en niveau d'investissements publicitaires. Chaque
quintile regroupe donc des annonceurs qui ensemble représentent 20% des
investissements publicitaires ».
1er quintile
2è quintile
3è quintile
4è quintile
5è quintile
Répartition des investissements publicitaires
Nombre d'annonceurs
Budget moyen par annonceur en millions d'euros
20%
20%
20%
20%
20%
16 316
358
108
43
17
151,3
62,6
24,3
7,4
0,2
Ainsi, 20% des investissements publicitaires sont
générés par 17 annonceurs qui ont investi en moyenne 151,3
millions d'euros en 2004.
Le 1er quintile est composé des 17 plus
riches annonceurs français (151,3 millions d'euros investis par chacun
en 2004) et le 5ème quintile représente quant à
lui plus de 16 000 annonceurs dépensant moins de 200 000 euros
en publicité média.
L'étude des quintiles permet d'observer la forte
représentation des investissements en publicité
télévisée dans les 4 premiers quintiles. Dans le
5ème quintile, composé des plus petits annonceurs la
télévision est très peu représentée ;
la presse au contraire bénéficie de plus de 60% des
investissements publicitaires.
Il semble évident que la frilosité des
annonceurs à investir dans des spots télévisés
aurait pour cause un ticket d'entrée trop élevé.
Il semble également intéressant d'analyser plus
en détail la structure de chaque quintile pour connaître le nombre
d'annonceurs qui mettent en avant leurs produits ou leurs services grâce
à la publicité télévisuelle.
1er quintile : 100% des annonceurs sont
présents en télévision soit 17 annonceurs
2ème quintile : 93% des annonceurs sont
présents en télévision soit 40 annonceurs
3ème quintile : 82% des annonceurs sont
présents en télévision soit 131 annonceurs
4ème quintile : 65% des annonceurs sont
présents en télévision soit 234 annonceurs
5ème quintile : 4 % des annonceurs
sont présents en télévision soit 555 annonceurs
L'étude de la structure des quintiles nous permet de
dire que sur les 16 842 annonceurs qui investissent dans les grands
médias, seulement 977 diffusent des spots
télévisés.
Pour les acteurs de la communication ce chiffre est même
à relativiser car cette approche ne prend en compte que les entreprises
investissant dans les grands médias. C'est-à-dire qu'elle met de
côté toutes les entités qui achètent de l'espace
publicitaire sur Internet (bannière, pop-up...).
On pourrait ainsi, en élargissant la définition
du mot « annonceurs » aux entités faisant de la
promotion par le Web ou les médias tactiques, dénombrer
près de 37000 entreprises annonceurs.
Selon cette nouvelle approche, moins de 3% des annonceurs
utilisent la télévision comme support de communication.
La télévision est aujourd'hui devenue un
média réservé à une élite dégageant
plusieurs milliards de chiffre d'affaire.
II Les rapports entre la télévision et le
téléspectateur
A) Un prospect observé sous toutes les coutures
Avant 1985 et la création de Médiamétrie,
l'organisme qui mesurait l'audience de la télévision était
le Centre d'Etude et d'Opinion (CEO) qui était un organisme public.
Cependant à cette époque les chaînes privées
n'existaient pas et les enjeux économiques n'étaient pas les
mêmes.
Aujourd'hui, Médiamétrie est un organisme
privé dont les actionnaires sont :
ü Les chaînes de télévision
(publiques et privées)
ü Les radios
ü Les agences média
ü Des annonceurs
Une partie des entités pour qui
Médiamétrie effectue les études en sont également
les propriétaires. On peut alors se demander s'il ne serait pas plus
sain de confier la mesure d'audience à un organisme indépendant
afin d'éviter d'éventuelles dérives.
Une polémique sur la gestion de
Médiamétrie est d'ailleurs au coeur de l'actualité, depuis
fin avril 2006 (annexe 3 page 70).
Aujourd'hui, le téléspectateur a un pouvoir
énorme vis-à-vis du contenu audiovisuel. Mesurer l'audience de la
télévision est donc logiquement devenu un enjeu économique
majeur. « Au quotidien on sait parfaitement quel impact ont nos
résultats d'audience, aussi bien d'un point de vue éditorial que
d'un point de vue publicitaire, donc il y a une énorme économie
qui repose sur Médiamétrie » reconnaît
Géraldine Mortier, directrice commerciale chez
Médiamétrie.
La mesure d'audience donne des informations sur les
téléspectateurs (age, sexe, CSP...) pour la totalité des
émissions regardées. L'objectif est de savoir qui regarde telle
ou telle émission.
Le panel des téléspectateurs est composé
de 3150 foyers (recrutés par Médiamétrie) qui
représentent l'ensemble de population française
équipée en télévision.
Les données sont basées sur le principe du
sondage : ces foyers représentatifs de la population
française sont équipés en moyenne entre 3 et 5 ans d'un
audimètre. C'est une machine de la taille d'un magnétoscope qui
enregistre l'émission regardée. Son utilisation va de pair avec
une télécommande composée de touches attribuée
à chaque membre de la famille. Chacun appuie dessus au moment ou il
s'installe devant l'écran mais également quand il s'en absente
(même pour aller au toilettes, ou chercher un verre d'eau).
C'est ce qui permet à Médiamétrie de
fournir des données excessivement précises sur le nombre de
téléspectateurs devant le petit écran à un moment T
ainsi que le profil de l'audimat.
La mesure d'audience n'est pourtant pas qu'une donnée
mesurant l'état de la concurrence à un moment donné. Cette
information est à l'origine de la suppression de nombreux programmes
chaque année mais n'apporte aucune solution pour améliorer le
panorama audiovisuel Français.
Inspiré par les publicitaires pour fixer le tarif des
spots, l'audimètre bénéficie largement aux grandes
chaînes hertziennes au détriment des thématiques, qui
soumises à la loi de ces quelques données n'engrangent que
très peu de recettes publicitaires.
B) La perception de la télévision et des
spots TV par les téléspectateurs
Les téléspectateurs n'ont pas la même
perception de la télévision et ne perçoivent donc pas les
publicités de la même façon. Certains attendent ce petit
intermède divertissant, d'autres au contraire zappent dès qu'un
jingle publicitaire retentit.
Il semble donc important d'analyser le profil des
téléspectateurs afin de connaître la perception de la
télévision par son propre public. C'est une étude
qualitative par opposition aux données quantitatives fournies par
Médiamétrie.
Les frustrés : ils ne se satisfont
pas des programmes actuel et pensent que ceux-ci continuent de se
dégrader
Les philosophes : Tout en pensant que le
niveau des émissions se dégradent ils continuent de se satisfaire
de ce qu'on leur propose
Les comblés : Pour eux le niveau des
émissions s'améliore et ils se satisfont des programmes
Les jamais contents : malgré une
amélioration des programmes, ils ne sont toujours pas satisfait du
PAF
Cette insatisfaction des Français vis-à-vis du
PAF se retrouve également dans la perception que les
téléspectateurs se font de la publicité.
Tout en s'y montrant moins favorables que dans le
passé, les Français reconnaissent à la publicité
une influence majeure dans les comportements d'achat et les modes de vie.
Les Français sont moins favorables à la
publicité cependant l'influence de celle-ci reste toujours aussi
forte.
Pour la 1ère fois depuis plus de 20 ans, la part des
publiphiles est moins importante que celle des
« publiphobes » : 37% des français sont
amateurs de publicité tandis que 43% s'y opposent.
La perception des consommateurs tend de plus en plus à
se radicaliser : alors que certains consacrent des
évènements pour célébrer la publicité (Nuit
des publivores par exemple), d'autres s'organisent en mouvement anti-pub pour
dénoncer le matraquage publicitaire dont ils font l'objet (voir
annexe « publiphobie » sur CD).
Cependant la « vrai » opposition
vis-à-vis de la publicité tend à s'affaiblir, elle est en
effet plus esthétique qu'idéologique. Il y a une trentaine
d'année, les publiphobes s'opposaient à la publicité car
elle était le fer de lance de la société de consommation.
Aujourd'hui, les soixante huitards sont devenus les bobos : une cible de
communication à part entière.
Il existe deux courants de pensée pour définir
le consommateur :
ü Le consommateur est statique et il subit les
informations : il n'a aucune action de recherche de l'information. Dans la
vie courante il est soumis à une pression commerciale d'où
saturation puis rejet.
ü L'individu est dynamique, il recherche les informations
dont il a besoin et rejette les autres : processus de sélection, de
filtres. Il n'est donc pas saturé puisque son attention est
sélective.
Si on se base sur le phénomène de l'attention,
l'individu ne retient que ce qui l'intéresse. Le choix entre l'une ou
l'autre de ces écoles dépend donc du consommateur.
Cependant il est prouvé que les Français
reconnaissent toujours à la publicité une influence
réelle. Près de 3 sur 4 estiment ainsi que la publicité
les incite à acheter les produits mis en avant lors de spots qui leurs
sont consacrés. Quant à l'influence de la publicité sur la
consommation et les modes de vie, elle est massivement reconnue, et plus
encore que par le passé : plus de 9 Français sur 10 estiment
qu'elle exerce une grande influence sur leur façon de vivre.
Au fond à quoi bon concevoir des émissions de
qualités si les gens continuent de se satisfaire de ce qu'on leur offre
(contenu des programmes et spots TV). Cette réflexion est reprise avec
encore plus de cynisme par Patrick Le Lay, le patron de TF1.
« Ce que nous vendons à Coca-Cola c'est
du temps de cerveaux humain disponible». En 2005, cette phrase de
Patrick Le Lay, résume de façon brutale une réalité
de l'audiovisuelle.
On peut alors se demander qui est véritablement
à l'origine des programmes
télévisés proposés : la chaîne,
l'annonceur ou le téléspectateur ?
Certainement un peu des trois, c'est d'ailleurs une des
raisons qui font de la télévision un média idéal
pour les annonceurs.
III La télévision comme arme de
séduction massive
A) La mémorisation
« Demain j'enlève le bas » -
Avenir
« Nous n'avons pas les même
valeurs » - Bordeaux Chesnel
« si juvabien c'est Juvamine - Juvamine
Jingle de Dim...
Apparus il y a de nombreuses années, plusieurs dizaines
de slogans, jingles ou autres accroches publicitaires sont encore
présents dans notre esprit. Ces publicités font aujourd'hui
partie de notre mémoire et le simple fait de les évoquer
réanime une émotion, évoque des souvenirs... Ce
phénomène n'est pas dû uniquement au matraquage dont nous
faisons preuve quotidiennement. Pour preuve : les publicités les
plus diffusées ne sont pas forcément celles dont on se souvient
le mieux.
Les progrès de la neuroscience contribuent aujourd'hui
à mettre en lumière les raisons pour lesquelles un spot peut
rester graver plusieurs dizaines d'années dans un coin de notre cerveau
alors qu'il ne dure que 30 secondes.
« Nous savons désormais que contrairement
à l'image classique d'un disque dur avec une arborescence en dossier
contenant des souvenirs sous forme de fichier, les souvenirs sont des
reconstructions à partir d'éléments présents dans
différentes aires du cerveau. Cela signifie que notre mémoire est
associative et que le rappel du souvenir se fait en différentes
étapes. L'influx nerveux circule d'abord dans les régions
spécifiques aux sensations, puis dans des zones gérant la
dimension émotionnelle. Enfin, l'ensemble des éléments est
réactivé. Le souvenir est d'autant plus fort qu'il a
nécessité la création de nombreux liens entre
différents éléments de différentes régions
du cerveau » explique Benoît Tranzer, Directeur
Général d'Ipsos ASI France, entité en charge des
études d'efficacité publicitaire.
Pour que le prospect garde en mémoire de façon
durable le message publicitaire, il faut que celui-ci soit clairement
perçu, qu'il y ait une attention toute particulière autour du
spot, (d'où la nécessité d'avoir des points d'accroche
forts) et bien évidemment que le téléspectateur soit
intéressé par le contenu de la publicité (d'où
l'imagination des publicitaires pour créer un univers captivant autour
du produit et de son message).
La mémorisation d'un message publicitaire dépend
très largement du support par lequel il est diffusé. Une
étude menée par IM ! montre la différence sur les
indices mémoriels en fonction de la forme même des messages
publicitaires :
Taux de mémorisation des différents
médias (d'après Ad2one et Carat Interactive,
2002)
1er : le cinéma avec un Bêta de
75% 2ème : la télévision (spot de 30 secondes) avec un
Bêta de 15% 3ème : Internet avec un Bêta de
11% 4ème : la presse magazine (1 pages en quadrichromie) avec un
Bêta de 10% 5ème : l'affichage (4 x 3) avec un Bêta de
9,5% 6ème et dernier : la radio (spot de 30 secondes) avec un
Bêta de 5%
Pourcentage des français gardant en mémoire
une publicité selon son support
D'après l'étude IM !, les messages
télévisés bénéficient d'une reconnaissance
excellente : Plus de 50% d'éléments retenus dans la semaine
qui suit et encore 30% 2 mois après. Plus de 30% des marques et produits
retenus dans la semaine qui suit et encore 16% 2 mois après.
Pour optimiser la mémorisation d'un spot, le meilleur
plan média consiste à répéter le message, mais pas
sur la même journée (effet bénéfique du sommeil sur
la mémorisation), laisser passer du temps, puis diffuser à
nouveau le spot.
Optimisation de la mémorisation d'un spot TV pour 4
diffusions
L M M J V S D
Pour finir, cette étude révèle que la
mémorisation d'une campagne télévisée est un
facteur très important car plus la marque est connue, plus elle est
appréciée et recommandée.
B) Un média de plus en plus proche de son public
La télévision est de loin le loisir
préféré des français. Le mot
« loisir » est très important car il apparaît
dans l'esprit des gens que la consommation des autres médias n'est pas
un « loisir ».
La radio peut accompagner une personne dans son quotidien mais
si l'individu écoute ce média pendant qu'il travaille, la
considérera-t-il comme un loisir ?
La télévision est donc une activité
à part entière qui s'adapte sinon à tous, au plus grand
nombre. C'est par ailleurs de loin le média qui manquerait le plus au
français (annexe 4 page 73).
La télévision est devenue un média
fédérateur, qui se consomme en famille et peut donc par
conséquent toucher différentes cibles en même temps :
prescripteur (enfant), acheteur (parents)...
Par ailleurs, la segmentation des chaînes de
télévision permet de cibler un public qui tend à se
différencier : la télévision se rapproche de son
public pour le plus grand plaisir des annonceurs.
En diffusant un spot TV, l'annonceur prend en compte le
transfert des caractéristiques de la chaîne ou d'une
émission sur la marque. Ce transfert est d'autant plus vrai pour les
chaînes identitaires (Pink TV, Filles TV...)
La mesure d'audience télévisuelle permettant de
connaître avec précision le nombre et le profil des
téléspectateurs d'une émission, il devient beaucoup plus
facile pour l'annonceur de cibler un public en particulier.
Dans une stratégie de communication basée en
partie sur la publicité audiovisuelle, les publics visés peuvent
être :
ü Cibles marketing : consommateur, acheteur
ü Cibles de communication commerciale : acheteur,
prescripteur, force de vente
ü Cibles de communication institutionnelle :
journalistes, pouvoirs publics
ü Cibles de communication interne (pour motiver et
fédérer les acteurs internes)
c) Le média le plus efficace en terme de
notoriété et d'image
L'efficacité d'un média peut se juger
qualitativement : qualité du message que le média permet de
véhiculer, mais également quantitativement : résultat
pour l'annonceur.
Pour être efficace, l'annonceur doit pouvoir atteindre
sa cible et retenir son attention. La télévision
bénéficie d'une excellente couverture sur des publics très
hétérogènes et est par ailleurs un excellent terrain pour
la création.
La télévision en tant que média à
maintes fois démontrer son efficacité par la réponse des
consommateurs. Cette réponse peut se traduire soit par un changement de
perception du consommateur vis-à-vis de la marque (un spot TV a un
impact sur une entité tant au niveau de sa notoriété que
de son image), soit par un changement de comportement au niveau des ventes.
Mieux qu'un long discours, quelques chiffres pour illustrer
l'efficacité de pub TV :
ü 75% des français trouvent la pub TV
démonstrative (6% pour la radio)
ü 62% des français trouvent la pub TV convaincante
(14% pour la presse)
ü Pour 62% des français, la
télévision est le média qui aide le mieux à
connaître les marques et les produits (18% pour la presse)
ü La publicité audiovisuelle augmente en moyenne
de 66% la part de marché d'un nouveau produit lors de son lancement
ü La publicité télévisée
favorise le 1er achat pour 74% des individus
ü Pour 59% des français, la pub TV rend les
marques plus proches d'eux
La télévision est donc un média
très intéressant pour les annonceurs. C'est le média de
masse par excellence et c'est le support de communication
préféré des français. Ces performances
dépassent largement les autres médias dans de nombreux
domaine : couverture, GRP, contacts touchés... Ce sont toutes ces
caractéristiques qui contribuent rendre financièrement ce
média inaccessible pour une majorité d'annonceurs.
IV La télévision, un média qui
écarte de nombreux annonceurs
La télévision fascine mais écarte la
plupart des annonceurs : c'est une réalité. Pour preuve,
moins de 1 000 annonceurs se sont lancés sur le petit écran
au cours de l'année 2005.
Quels sont les freins qui empêchent les entreprises de
recourir au plus grand mass média pour promouvoir leur marque ?
A) Un ticket d'entrée très
élevé
287 000€... C'est le tarif d'un spot de 30 secondes
diffusé le soir de la finale de la coupe du monde 2006 si la France y
participe. Si l'équipe nationale a déjà été
éliminée, heureux seront les annonceurs qui n'auront qu'à
verser 160 000€ pour s'offrir un spot...
Nouveau record français du prix d'un spot, mais nous
sommes encore bien loin des tarifs en vigueur aux Etats-Unis. Pour la finale du
Super Bowl (l'évènement sportif le plus important pour les
américains, diffusé dans plus de 200 pays), un spot de 30
secondes coûte en moyenne 2 millions de dollars.
Loin de ces prix exceptionnels, acheter de l'espace
publicitaire sur les grandes chaînes hertziennes coûte
néanmoins très cher. Alors évidemment une fois
rapporté au coût pour mille, on s'aperçoit que
l'investissement est souvent plus rentable que sur les autres médias,
mais reste que la dépense n'est pas permise pour tous les budgets (voir
encadré ci-dessous).
Tableau de bord de la publicité TV 2005 - 6
chaînes nationales hertziennes (TNS)
ü 939 annonceurs ont communiqué sur 3 963 produits
ou services.
ü Le budget moyen investi par produit est de 1 182
000€.
ü Le coût/GRP auprès du public des
ménagères âgées de moins de 50 ans est de 3786€
bruts.
ü Les individus CSP+ affichent un coût/GRP
contrôlé à 5857€
ü Le coût pour mille téléspectateurs
(4 ans ou +) est de 7,61 €.
Après une très forte hausse dans les
années 80-90, puis une baisse significative entre 2000 et 2001 (- 7
points), l'indice du coût de la télévision tend à se
stabiliser. En moyenne, le GRP est trois fois plus cher en
télévision qu'en radio.
Parce que le budget moyen investi par produit dans l'achat
d'espace à la télévision dépasse le million
d'euros, les annonceurs se découragent d'aborder ce média.
La télévision est alors victime de son
succès car elle complexe très rapidement les petites et moyennes
entreprises désireuses de mettre en avant leur produit. En
conséquence, le plan de communication reste invariablement le
même. Presse, radio, et affichage apparaissent alors comme des
médias de consolation pour des annonceurs frustrés.
Tarif moyen d'un spot TV de 30 secondes
Les chaînes de télévision profitent d'un
support qui séduit les annonceurs prestigieux. Au paradis de l'offre et
de la demande, les diffuseurs sont rois (du moins pour le moment).
B) La déferlante Internet
Hier encore, seul média audiovisuel, la
télévision régnait en maître sur les moyens de
communication. Aujourd'hui Internet fait figure de challenger. Longtemps
relégué dans la catégorie « autres
supports » ou « hors-média », le Web
séduit de plus en plus d'annonceurs et a d'ailleurs franchi dès
2005 en France la barre symbolique du milliard d'euros de recettes brutes avec
une croissance de 74% sur un an.
Avec 9,5 millions de foyers français connectés
en haut débit en février 2006 (soit
« seulement » un peu plus du tiers des foyers), la marge de
progression des investissements publicitaires sur ce média est
importante.
« Les secteurs de la grande consommation
intègrent enfin Internet dans leurs plans médias, ils prennent
une place grandissante sur ce marché. Cet engagement est un signal
fondamental, la grande consommation étant la principale puissance
financière en terme d'investissements publicitaires » constate
le président de l'Interactive Advertising Bureau, Jérôme de
Labriffe.
IAB dédiée à l'optimisation de la
publicité sur le média Internet
Désormais, un annonceur souhaitant faire un spot
audiovisuel devra se demander s'il souhaite le diffuser à la
télévision ou sur Internet. Cette réflexion, qui semblait
faire sourire les patrons de chaînes il y a quelques années,
commence à faire grincer des dents. Nicolas de Tavernost, patron de M6
ne dramatise pas : « Le nouveau défi de la
télévision commerciale est de démontrer son
efficacité publicitaire par rapport à celle
d'Internet ».
Les raisons de l'explosion de la toile pour les annonceurs
sont nombreuses :
ü Un coût d'accès raisonnable : en
moyenne 40 000€ pour la création et 100 000€ pour
l'achat d'espace
ü Un consommateur impliqué : consommateur
actif donc plus réceptif que devant la télévision
ü Un média souple en terme de
créativité, d'interactivité, de délais, et de
règles.
ü Une réactivité très forte des
internautes
Avec près de 50% des foyers équipés en
micro-ordinateurs, et 35% des foyers ayant Internet à domicile, le
6ème média n'est pas actuellement en France un
véritable média de masse mais il va le devenir très
prochainement. On refuse encore de le classer parmi les 5 médias
classiques (télévision, affichage, presse, radio, cinéma),
alors qu'il dépasse désormais le cinéma en recettes
publicitaires.
Les entrepreneurs désireux de
« pousser » leur marque ou leur produit par des spots
audiovisuels sont désormais face à un dilemme : investir en
TV dans le média de masse par excellence malgré un ticket
d'entrée souvent rédhibitoire, ou faire confiance à un
média en pleine émergence qui séduit chaque année
de plus en plus d'annonceurs et de clients potentiels ?
Le boom Internet et les promesses de ce média
contribuent à calmer les ardeurs de nouveaux annonceurs souhaitant
produire un spot télévisé (annexe 5 page 74 et annexe
« e-pub » sur CD).
c) Vers un zapping permanent de la pub
TV ?
Encore inconnu en France, TiVo est la menace des
publicitaires, annonceurs et chaînes de télévisions. TiVo
est un enregistreur numérique d'émission TV et un programmateur
personnalisable, permettant d'échapper aux messages publicitaires.
Le zapping de la publicité à la
télévision est devenu une réalité aux Etats-Unis et
6% des américains possèdent déjà ce petit
boîtier de la taille d'un magnétoscope. Chaque année, le
nombre d'acheteurs de Digital Video Recorder, ne fait que doubler.
Ce boîtier n'est pas acheté en priorité
pour éviter les spots de pub mais dans les faits c'est la fonction
préférée de bons nombres d'utilisateurs et cet anti-pub
arrivera l'année prochaine sur le territoire français. 1,5
millions de DVR sont attendus dans l'hexagone dès l'année
prochaine.
Couverture stratégies n°1349
Selon une étude française, avec un taux de
pénétration de 5%, DVR provoquerait une baisse de 2% d'audience
TV. La perte estimée sur le marché publicitaire français
serait de l'ordre de 108 millions d'euros.
Se rendant manifestement compte que le DVR va causer
préjudice aux annonceurs, TiVo (qui essaye de jouer sur tous les
tableaux), propose une alternative aux annonceurs qui pourront ainsi
insérer un encart publicitaire ou un pop up une fois
l'élimination des publicités activé.
Même si aujourd'hui, TiVo n'inquiète pas encore
les annonceurs français, il n'en est pas de même aux Etats-Unis
où Procter & Gamble (1er annonceur mondial) s'interroge
sur les moyens de contrer ce petit boîtier gris.
A long terme, TiVo sera une menace pour le spot
télévisé classique et freinera de toute évidence
les annonceurs voulant communiquer via ce support.
La publicité télévisée, est le
média préféré des prospects, et par
conséquent le support favori des annonceurs. Cependant ceux qui
l'utilisent représentent une très faible minorité.
Aujourd'hui, la tendance va vers une progressive ouverture de
la télévision aux annonceurs.
La progressive ouverture de la
télévision
aux annonceurs
I Un assouplissement juridique au profit des
annonceurs
A) Le contexte juridique
La télévision est, nous l'avons vu, le
média de masse par excellence. Son impact peut influencer le
comportement humain et peut, par conséquent, avoir d'importantes
répercussions dans de multiples domaines.
Pour cette raison, la télévision et son contenu
sont réglementés par des normes juridiques et surveillés
par des organismes indépendants comme le Conseil Supérieur de
l'Audiovisuel (voir encadré ci-dessous).
Le fond (contenu, origine de l'annonceur) et la forme
(durée des écrans publicitaires, volume sonore..) de la
publicité télévisuelle sont réglementés par
de nombreux textes de lois (pour la plupart regroupés dans le code de la
communication).
Ainsi, certains annonceurs ne peuvent communiquer par ce
support. Cependant cette législation tend à s'assouplir. En
effet, jusqu'en 2003, plusieurs secteurs étaient strictement interdits
à la télévision, il s'agissait d'annonceurs appartenant au
secteur:
Ø médicaments remboursables et soumis à
prescription médicale
Ø armes à feu
Ø assistance juridique
Ø alcool
Ø tabac
Ø éditions littéraires
Ø distribution
Ø presse écrite
Ø cinéma
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA),
autorité administrative indépendante créée par la
loi du 17 janvier 1989, garantit en France l'exercice de la liberté de
communication audiovisuelle dans les conditions définies par la
loi du 30
septembre 1986 modifiée.
Le CSA s'assure du respect par tous les diffuseurs des lois et
de la réglementation en vigueur.
Il peut sanctionner une station de radio ou une chaîne
de télévision qui ne respecte pas la réglementation.
(Source CSA)
L'année 2003 aura été marquée par
l'ouverture des écrans publicitaires à plusieurs secteurs jusque
là interdits de publicité télévisée.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2004, les annonceurs appartenant
au secteur de la presse peuvent accéder aux écrans publicitaires.
Les annonceurs du secteur de l'édition
littéraire peuvent communiquer sur les services de
télévision exclusivement distribués par câble ou
diffusés par satellite.
La publicité télévisuelle qui
était interdite au secteur du cinéma est désormais
autorisée sur les chaînes spécialisées.
C'est cependant pour le secteur de la distribution que les
choses ont (et vont encore) beaucoup évolué. A partir du
1er janvier 2004, la publicité télévisée
est accessible à la distribution, à l'exclusion des «
opérations commerciales de promotion », sur les services du
câble et du satellite et les télévisions locales.
B) La cause des interdictions avant 2004
Avant 2004, plusieurs secteurs se voyaient interdire les
espaces publicitaires sur le petit écran pour des raisons bien
différentes.
Ø L'édition littéraire : avant,
l'interdiction de promotion télévisuelle évitait un
accès exclusif des grandes maisons d'édition au détriment
des petites structures. Cette interdiction est partiellement
levée : la publicité pour une édition
littéraire est limitée aux chaînes du câble et du
satellite.
Ø La presse écrite : Sa publicité
est autorisée si elle ne contient pas de message illégal
(1ère de couverture sur l'alcool, le tabac...). Elle
était interdite pour les mêmes raisons que l'édition
littéraire.
Ø Le cinéma : La pub TV était
interdite pour protéger les créations françaises
(exception culturelle). Elle est désormais autorisée sur les
chaînes spécialisées.
Ø Les médicaments remboursables : c'est un
secteur interdit afin de limiter une demande excessive des patients pour ces
produits spécifiques.
Ø L'assistance juridique : La cause de cette
interdiction est flou pour de nombreux acteurs de la communication. Il semble
que le législateur ne souhaite pas voir des organes juridiques se lancer
dans une bataille commerciale.
Ø L'alcool, le tabac, et les armes à feu ne
peuvent être mis en avant dans des spots télévisés
pour des raisons évidentes de santé publique et de bonne
moeurs.
Ø Distribution : Elle était interdite pour
respecter les règles de concurrence et surtout pour ne pas
déplaire à la presse et à la radio, puissantes et
respectées des politiciens... Elle est aujourd'hui autorisée sous
réserve de ne pas porter sur des offres commerciales de promotion.
Là encore il s'agit d'une soupape pour ne pas heurter ces 2
médias, tout en respectant la convergence européenne qui
dénonce l'interdiction à la télévision de ce
secteur.
Suite aux pressions des acteurs économiques interdits
de pub TV, ainsi qu'aux chaînes de télévision (soutenue par
le CSA) dont les recettes publicitaires permettent d'exister, la
télévision s'ouvre à de nouveaux annonceurs en janvier
2004.
c) Les conséquences controversées de
l'ouverture
En ce qui concerne l'ouverture des spots sur le petit
écran à l'édition littéraire et le cinéma,
la mesure de déréglementation semble être bien
perçue par l'ensemble des acteurs économiques.
Ainsi, en 2004, la publicité à la
télévision a battu de nouveaux records.
Les investissements publicitaires en télévision
ont en effet progressé de près de 5%, en grande partie
grâce à l'arrivée de nouveaux annonceurs.
Selon le bilan délivré par le Syndicat National
de la Publicité Télévisée, les investissements sur
les six chaînes hertziennes ont progressé en 2004 de 243,6
millions d'euros, soit 4,9 % par rapport à 2003, pour s'établir
autour de 5,2 milliards d'euros.
Les nouveaux annonceurs qui se voyaient quelques mois
auparavant refuser l'accès au petit écran, auraient investi 92
millions d'euros, soit 1,6 % du total de la publicité TV.
La presse écrite a largement été
séduite par ce média : 68 éditeurs avaient investi 75
millions d'euros en écrans publicitaires fin novembre 2004.
"La télévision est un média puissant qui
fait gagner du temps, qui permet de construire plus vite la
notoriété d'un titre ; mais à la condition que l'offre
soit très forte", explique Loïc Guilloux, directeur commercial
diffusion et marketing média chez Prisma Presse (22 millions d'euros
à la télévision en 2004, notamment pour les lancements de
Télé 2 Semaines puis de Télé Grandes
Chaînes).
Chez Hachette Filipacchi Médias (Lagardère),
Bruno Lesouef, directeur général adjoint presse magazine, se
félicite également de "l'efficacité du média
télé en période de lancement, de relancement et, plus
ponctuellement, en appui d'une opération promotionnelle". Grâce
à une campagne TV le magazine Public a fait décollé sa
diffusion estivale de 30 % au lieu des 15 % à 20 %,
généralement observés à cette période.
En ce qui concerne la grande distribution, la situation est
bien différente car les enjeux économiques sont beaucoup plus
importants. En effet, les enseignes de distribution sont le premier secteur
annonceur, elles dépassent les 2 milliards d'euros bruts
d'investissement dans les grands médias.
|
Acteurs favorables à une ouverture plus large
|
Acteurs satisfait de l'ouverture partielle
|
Acteurs favorables au statu quo
|
Distribution
|
Toute la grande distribution alimentaire (Carrefour, Leclerc,
Auchan...), certaines enseignes spécialisées (But, Leroy
Merlin)
|
Certaine enseignes spécialisées pratiquant
aujourd'hui uniquement une communication purement institutionnelle (Darty,
Fnac)
|
Commerce indépendant
|
Médias et autres
|
Régies TV
Chaînes thématiques
Chaînes locales
Acteurs de la publicité
|
|
Presse
Radio
Affichage
|
Depuis le 1er janvier 2004, en ce qui concerne le
secteur de la distribution, la publicité télévisuelle est
autorisée à l'exception « des opérations
commerciales et de promotion » sur les chaînes du câble
et du satellite. A partir du 1er janvier 2007, ces messages pourront
être diffusés sur les chaînes hertziennes.
C'est un pas en avant pour le secteur leader de l'investissement
média mais cette déréglementation est loin d'être
totale puisqu'elle exclut tous les messages axés sur le prix des
produits.
Comme le souligne Denis Caminade, directeur de l'agence
Décollage Vertical : « dans le secteur de la
distribution, les petites enseignes ont tendance à ne communiquer que
sur le prix...mettre en avant les valeurs d'une enseigne suppose que celles-ci
soient suffisamment fortes pour qu'elles se démarquent du lot ».
Or actuellement 95% des distributeurs ne communiquent que sur le
prix. C'est donc toute une nouvelle stratégie de communication qu'il va
falloir mettre en place.
Cette ouverture de la télévision aux distributeurs
va également causer un sérieux manque à gagner pour les
autres supports multi média et en particulier l'affichage qui
prévoit un manque à gagner de 30% suite à cette ouverture
partielle.
D) La télévision sans frontière :
vers une publicité sans limite ?
Au terme d'une consultation lancée en 2003
auprès des professionnels et des Etats, les règles
générales de la publicité à la
télévision pourraient être considérablement
assouplies. La commission européenne a en effet présentée
plusieurs propositions de révision de la directive
Télévision Sans Frontière (TSF).
« Je veux que la nouvelle législation
européenne sur le contenu audiovisuel soit un exemple en matière
d'amélioration de la réglementation. Mon objectif est d'ouvrir
à l'industrie des médias en Europe les règles les plus
flexibles et les plus modernes du monde », déclare Viviane
Reding, la commissaire européenne chargée du dossier.
Ces mesures sont prises pour lutter contre la concurrence de
plus en plus forte des opérateurs de télécommunication qui
seront bientôt en mesure de fournir des services de radiodiffusion sur
des supports multiples avec un qualité égale à la
télévision (ordinateur, téléphone portable, agenda
électronique...).
Ce projet prévoit la suppression de la limitation
quotidienne de la publicité (elle est jusqu'à présent de
15% du temps d'antenne). Il ne sera plus obligatoire de ne diffuser des spots
qu'entre les interruptions de programmes (mi-temps).
De même la durée entre 2 écrans
publicitaires sera raccourci : on passerait de 45 minutes à 40
minutes pendant les films et les téléfilms, et de 30 minutes
à 20 minutes pour les programmes d'informations et les contenus
réservés aux enfants.
Cette mesure profitera essentiellement aux chaînes de
télévision qui pourraient diffuser plus de publicité (on
estime à 60 millions d'euros les investissements annuels
supplémentaires pour TF1), mais également aux annonceurs qui
pourront disposer de plus de flexibilité pour diffuser leurs messages.
Par ailleurs, cette mesure permettra peut-être de revoir à la
baisse le tarifs des spots publicitaires : si l'offre augmente, les prix
risquent de chuter.
Quoiqu'il en soit, ce projet de directive européenne
profitera aux annonceurs et aux diffuseurs, l'avis des
téléspectateurs étant ici relégué au second
plan contrairement à ce qu'affirme Dominique Baudis, président du
CSA : « Le CSA souhaite que l'intérêt d'un
assouplissement de la réglementation soit étudié avec
soin, pour à la fois répondre aux besoins des opérateurs
au sein d'un marché publicitaire qui a tendance à stagner et pour
respecter les téléspectateurs ».
Aujourd'hui encore, le gouvernement français
étudie des possibilités pour permettre aux chaînes de
télévision de diffuser plus de spot TV (annexe 6 page
75)
II L'émergence des thématiques et de la
publicité régionale
Dans l'esprit des annonceurs, la télévision se
résume presque exclusivement aux 6 chaînes hertziennes
généralistes. Heureusement pour les entrepreneurs, le PAF ne se
limite pas à cette offre minimaliste. Le développement des
chaînes locales et de la publicité régionale,
l'émergence des TV thématiques rappelle les années 80 avec
l'arrivée de la bande FM sur les ondes, qui avait aussi élargi
l'espace publicitaire disponible.
A) Une proximité géographique entre
l'annonceur et le téléspectateur
Jugeant la télévision comme un média
hautain, « parisien » et éloigné de son
public, les annonceurs régionaux préfèrent très
largement communiquer dans la presse ou les radios locales.
Cependant la télévision de proximité est
une réalité, on distingue ainsi 3 catégories :
ü les télévisions locales privées
hertziennes métropolitaines.
On compte une vingtaine de chaînes de ce
type (Télé Toulouse, Télé Lyon
Métropole, TV7 Bordeaux, Clermont 1ère...). Plus
récemment, au mois d'octobre 2005, naissaient Télé
Grenoble et surtout La Chaîne Marseillaise présidée par
Jean-Pierre Foucault. Ces nouveaux acteurs du PAF ont du mal à boucler
leur budget qui oscille entre 1,5 et 5 millions d'euros.
ü les télévisions locales
d'Outre-mer : Antilles Télévision à la Martinique,
Antenne Créole Guyane en Guyane, La Une, Canal 10 et Eclair TV en
Guadeloupe. Dans chaque département d'Outre Mer, RFO est
également diffusé
ü les décrochages régionaux ou locaux des
chaînes nationales France3 et M6
Encore trop peu financée par les investissements
publicitaires contrairement à ses voisins étrangers, la
télévision de proximité en France tend progressivement
à rattraper son retard.
Depuis 2004, l'éclosion des TV locales permettait de
créer TLR, une régie publicitaire dédiée à
ces chaînes en plein essor.
« Notre première tâche a été
de professionnaliser le réseau, mettre en place des grilles
cohérentes et définir des tarifs publicitaires homogènes.
En
début d'année, nous avons mené un travail
d'éducation auprès des médiaplanneurs et, depuis septembre
2005, nous sommes entrés dans une phase plus offensive »
déclarait Cédric Gérard, directeur Général
de TLR.
Aujourd'hui, les télévisions locales couvrent
près de 10 millions d'habitants. Elles enregistrent de bonnes
performances sur la tranche horaire 19h-20h, en particulier sur les CSP+.
C'est d'ailleurs en s'appuyant sur cette cible que la régie cherche
à séduire les annonceurs locaux avec un dispositif clé en
mains de 147 spots sur 3 semaines facturé 187 000 euros.
Les chaînes de proximité peuvent ainsi
apparaître comme une alternative aux supports TV nationaux. En effet,
tandis que les écrans nationaux apportent une puissance et une
notoriété incomparable, les chaînes locales ciblent un
public segmenté pour des enseignes qui veulent apparaître comme
des marques proches de leurs clients.
Part d'audience cumulée des chaînes de
télévision locales
Les télévisions locales privées
hertziennes, semblent donc adaptées aux annonceurs régionaux
ciblant en particulier les CSP+.
Cependant encore peu connues, elles parviennent plus
difficilement que France 3 régions à trouver des investissements
publicitaires.
France 3 est, avec M6, la seule chaîne de
télévision nationale à faire des décrochages
régionaux. Alors que M6 ne consacre que quelques minutes par jour
à ces décrochages, France 3 apparaît donc comme la seule
chaîne nationale de proximité crédible.
Avec 13 antennes régionales, 24 éditions
régionales et 46 éditions locales, la chaîne du groupe
France Télévisions diffuse plus de 10 heures d'information, et 7
heures d'émissions hebdomadaires dans chaque région.
Sur l'ensemble des régions, l'audience de France 3
atteint des sommets au moment du journal
télévisé régional : un
téléspectateur sur 3 regarde alors cette chaîne.
Bénéficiant d'une forte notoriété
et de téléspectateurs attentifs à la vie de leur
région, France 3 est donc un support très intéressant pour
les moyennes entreprises désireuses de promouvoir leurs biens ou leurs
services.
Le ticket d'entrée sur ce support dépend
logiquement de la région sur laquelle seront diffusés les spots.
Cependant quelque soit la zone couverte, le tarif reste très abordable
et n'a rien à voir avec les coûts appliqués par les autres
chaînes hertziennes.
France Télévisions Publicité propose
à ses annonceurs un dispositif complet pour une optimisation maximale
des spots TV sur France 3 régions :
ü Lancement de produits : Forte
visibilité immédiate avec 47 écrans publicitaires pendant
3 semaines - format 20 secondes (annexe 7 page 78)
ü Phase entretien : Concentration
et visibilité avec 34 écrans publicitaires pendant 2 semaines -
format 20 secondes
ü Présence à
l'esprit : niveau minimum d'émergence avec 31
écrans publicitaires pendant 3 semaines - format 20 secondes
Le coût de l'achat d'espace et les performances pour un
tel dispositif varient selon la zone de diffusion, mais restent très
intéressants.
Plusieurs types d'annonceurs peuvent ainsi être
séduits par la diffusion de spots télévisuels sur France
3 :
ü Annonceurs communiquant sur un produit régional
(chocolat alsacien Lisbeth)
ü Annonceurs accompagnant le lancement de leur marque en
GMS dans une zone géographique précise (traiteur
Dessaint)
ü Annonceurs voulant suivre ses consommateurs dans leurs
déplacements en période de vacances (Picard)
ü Annonceurs testant un produit national ou un spot. La
région Alsace-Lorraine associée à la zone
Méditerranée représente un panel
socio-démographique quasi similaire à l'ensemble de la population
française. Elles peuvent donc servir de test avant d'élargir
nationalement la diffusion du spot ou la vente du produit (éditions
Atlas).
ü Annonceurs nationaux voulant exercer une surpression
locale, par exemple sur une région leader ou au contraire une
région difficile (Royal Canin).
La télévision régionale s'ouvre donc
à de nombreux annonceurs qui doivent définir
précisément leurs objectifs afin de trouver le dispositif
adapté à leur communication.
B) Une proximité thématique entre l'annonceur
et le téléspectateur
Câble, Satellite, TNT, aujourd'hui plus d'un quart de la
population française reçoit plus de 15 chaînes.
L'arrivée dans les foyers français de la
télévision numérique terrestre est un succès. Au 31
décembre 2005, plus de 1 300 000 adaptateurs ont
été vendus en France, équipant ainsi plus de 2 millions de
personnes dans 3,6% des foyers.
Profil des utilisateurs de la TNT
L'essor des chaînes thématiques marque la fin du
« tout généraliste » dans le PAF.
Désormais, le téléspectateur veut un programme qui lui
correspond. Ce phénomène d'individualisation dans la consommation
des médias n'est pas nouveau, il avait également touché la
radio quelques années auparavant.
Les chaînes thématiques correspondent à un
besoin du téléspectateur. Il regarde ces chaînes car il en
a envie : il paye pour obtenir des programmes qui lui correspondent mieux
que ceux qui lui était proposés par les chaînes
généralistes.
Cette fragmentation du PAF est une véritable
opportunité pour les annonceurs français qui peuvent
désormais communiquer vers un public ciblé.
La télévision, pour le plus grand plaisir des
petits et moyens annonceurs, n'est plus le média de masse qu'il
était il y a 10 ans.
Le taux de contact utile d'un spot TV sur les chaînes
thématiques est devenu très intéressant car la
segmentation du public permet de toucher une cible préalablement
choisie.
Part d'audience des univers sur les thématiques en
fonction des cibles
Outre cette segmentation des univers, quelques chaînes
ciblent directement des téléspectateurs bien précis :
c'est le cas notamment pour Pink TV qui est la seule chaîne
française diffusant ouvertement des programmes à destination des
gays et lesbiennes.
Pour un annonceur ciblant ce public, inutile de
préciser que ce support TV est outil de communication puissant et
rentable.
Par ailleurs, les chaînes hertziennes nationales
et les chaînes thématiques sont très complémentaires
en terme d'audience.
Evolution de l'audience des chaînes
thématiques et hertziennes
Près de 80% des annonceurs présents sur les
chaînes hertziennes sont présents sur les chaînes
thématiques.
C'est en effet un support télévisuel au
coût d'entrée très intéressant lorsqu'on cible un
profil de téléspectateur précis (le gay, le sportif,
l'intellectuel, l'enfant, la femme au foyer...) avec un coût/mille utile
comparable voir meilleur que les autres médias.
III L'apparition des agences de communication low
price
Compagnie aérienne, grande distribution, agences de
voyages...Le low cost (ou le low price, appelez le comme vous voulez) fait
aujourd'hui parti de notre quotidien.
Depuis 2 ans, le low cost a également
intégré le vocabulaire des agences de communication. Comme
certaines se spécialisent dans le luxe, d'autres ont désormais
décidées de proposer aux annonceurs des prix ultra
compétitifs.
Aujourd'hui ce créneau attire de plus de clients. La
presse spécialisée retransmet cette information aux
professionnels de tous les secteurs (du bâtiment en passant par
l'horlogerie, la maroquinerie, le bricolage...), comme pour les prévenir
d'une révolution dans le domaine de la communication.
Il est clair que ces agences spécialisées dans
le low price ont des raisons de séduire les annonceurs. Penchons nous
sur 2 de ces agences qui entendent démocratiser la publicité
à la télévision : Décollage Vertical et TV Low
cost.
A) Des packs « communication low price clé
en main »
L'agence Décollage Vertical prend le parti de la
qualité et du prix imbattable avec un pack TV à 100 000 €
clé en main incluant une vraie stratégie de communication TV (le
DG, Denis Caminade, ex-manager de Publicis, a été Directeur du
Planning Stratégique de Venise pendant 5 ans), une création
originale et percutante qui fonctionne en 7 secondes et des films efficaces
(voir annexe « spot DV » sur CD).
Pour 100 000 €, l'agence propose un plan
média régional. Le conseil est simple : pour les petits
budgets, il faut limiter la dilution des messages par un ciblage
géographique trop large (en général 20% du territoire
couvre 80% des ventes).
Le budget de 100 000 € est réparti de la
façon suivante :
Ø 60 000 € pour l'achat d'espace
Des spots de 7 secondes sont privilégiés pour
une meilleure optimisation temps/coût, et surtout une concentration des
messages sur une ou deux régions clefs.
L'agence garantit des GRP supérieurs à 250 (avec
un message répété au moins 5 fois) et un large taux de
couverture
Ø 15 000 € pour les honoraires
La structure de l'agence est légère, productive,
créative et surtout réactive
Ø 25 000 € pour la réalisation
Des plans fixes et zoomés en vidéos uniquement.
L'agence cherche plus à obtenir des retombées pour son client
qu'une palme d'or à Cannes. Pour qu'une agence applique des tarifs low
price, il est primordial que ses fournisseurs (réalisateur,
producteur...) suivent la même démarche.
L'agence propose également un pack à
250 000 euros qui comprend un plan média national avec des spots
sur les principales chaînes hertziennes (TF1, M6...).
De son côté, l'agence TV Low cost propose
également un pack national à 250 000€. Réduction
des coûts de production, achat d'espace négocié au plus bas
prix... la recette est la même que Décollage Vertical...du moins
en apparence...
Pour Denis Caminade, il est important ici de distinguer le
« low price » du « low cost ». Alors
que TV low cost applique, comme son nom l'indique, des coûts globaux plus
faibles que les agences traditionnelles, Décollage Vertical met en avant
la faible rémunération de l'agence sur le coût total
prélevé à l'annonceur.
Concrètement, Décollage Vertical consacre 76 %
des 250 000 € à l'achat d'espace, TV Low cost n'y attribue que
36 %. Les conséquences pour l'annonceur sont donc
considérablement différentes.
Ces 2 agences spécialisées dans le Low Price ont
progressivement été suivies par d'autres, comme Claim en
septembre 2005. Le discours reste le même que ces deux
prédécesseurs : proposer des spots TV aux petits budgets en
faisant rimer efficacité et créativité. « Ce que
proposent les grandes agences n'est pas adapté aux petits budgets, les
spots coûtent cher. Et sinon on tombe dans le piège de
publicités ringardes qui ne fonctionnent que sur la
répétition. Nous proposons une nouvelle voie créative, ni
trop conceptuelle, ni trop poujadiste » résume Grégoire
Berthou, fondateur de Claim.
B) Une guerre ouverte entre agences traditionnelles et low
price
Avec son pack TV à 100 000 €, l'agence
Décollage Vertical a, contrairement aux apparences, les moyens de faire
grincer les dents aux Havas, Publicis, et autres DDB.
Si on se réfère à l'étude des
quintiles présentée par TNS, à peine 500 annonceurs
disposent d'un budget supérieur à 200 000 €.
C'est-à-dire qu'avant l'arrivée du low price en communication les
16 000 autres annonceurs n'auraient jamais imaginé que la
télévision leur était accessible.
C'est donc un marché énorme qui s'ouvre à
ces agences spécialisées.
Jean-Paul Treguer, fondateur de TV Low cost, s'attaque
directement aux agences traditionnelles en déclarant :
« les agences vivent déconnectées de la
réalité économique dans laquelle se trouvent les
annonceurs... Les créatifs des agences de pub continuent à
créer des films prestigieux et onéreux pour remporter des
récompenses et les frais généraux des agences continuent
de grimper alors que tout le monde se plaint de la crise ».
Livre de JP Treguer
consacré à la lowcost attitude
Du côté de Décollage Vertical, Denis
Caminade (le directeur général), cherche plutôt à
lutter contre les a priori des annonceurs vis-à-vis de la
télévision et éviter « le complexe du petit
budget de pub. Quelque soit le budget, il existe toujours un objectif à
sa portée ».
Concrètement, les agences low price ont de quoi
séduire :
ü Une réactivité qui permet de mettre des
spots à l'antenne en moins de 2 mois
ü Des tarifs qui écrasent la concurrence des
agences traditionnelles : 250 000 € c'est une centaine de spots
diffusés sur les chaînes nationales, fournis clé en main
par Décollage Vertical. C'est un budget égal au coût de
réalisation moyen d'un spot de 30 secondes sur le marché
français (230 000 €), et de 3 diffusions d'un spot de 30
secondes sur TF1 à 20h (250 000 €).
Ce pendant, les agences traditionnelles et les gros annonceurs
ne croient pas en ces promesses : « une campagne nationale n'est
pas envisageable à moins de 300 000 à 400 000€....
et encore, en période creuse ou pendant les fêtes de fin
d'année et l'été. Même s'ils (NDLR : les
agences low price) réduisent tous les coûts, par quel miracle
pourraient-ils acheter leurs écrans 4 fois moins cher que les
autres ? » s'interroge Eric Bousquet, président de
Business.
La pilule semble avoir du mal à passer pour les grandes
agences dont l'hégémonie dans le domaine de la publicité
télévisuelle était jusqu'alors sans partage. Aucun
argument concret n'est formulé à l'encontre des agences low
price : on dit que c'est impossible mais on n'explique pas pourquoi cela
le serait...
Aujourd'hui, le seul bémol au développement de
ces agences discountées est l'image que les annonceurs se font de
celles-ci. En effet, les écarts constatés pour un même
descriptif de mission sont impressionnants : « Un conseil d'une
major anglo-saxonne peut demander 2000 € HT par jour contre moins de 700
€ pour un conseil indépendant. Cherchez l'erreur ! »
explique Denis Caminade (Décollage Vertical)
Le low price ne rassure pas encore les annonceurs qui ne
parviennent pas à comprendre une telle différence tarifaire. Par
ailleurs certains annonceurs ne souhaitent pas s'afficher avec une agence de
communication low price ; d'autres au contraire revendiquent ce choix
qu'ils jugent judicieux.
Les agences traditionnelles ne contribuent d'ailleurs pas
à faciliter l'émergence de ces agences
spécialisées. Le fondateur de Business rajoute :
« Cela ne fera pas long feu. Cela crée peut-être des
états d'âme chez certains annonceurs, notamment les petits, mais
chez les gros clients qui connaissent le métier, l'analyse ne tient pas
plus de 10 minutes ».
Les critiques des agences traditionnelles envers celles qui
essaient de démocratiser la publicité à la
télévision ne manque donc pas. Ces agences les accuse même
parfois de ringardiser les spots TV.
Il est vrai que si dans l'esprit des gens, la publicité
low price se résume aux spots « Fuca y a plus
qu'à... » imaginés par TV low cost et mettant en
scène un
homme déguisé en 6 personnages
caricaturaux : le low price n'en sort pas grandit.
Cependant la création à bas prix ne se limite
pas à ces quelques spots : il suffit de se rendre sur
www.decollagevertical.com pour
se rendre compte que l'économie budgétaire ne se fait pas
obligatoirement au détriment de la créativité.
Peut on alors craindre une surenchère des agences au
niveau du prix ? Probablement pas car même si certains conseils en
communication se lanceront certainement sur ce créneau, il semble
difficile de tirer encore plus les prix vers le bas.
Que les agences traditionnelles soient irritées par des
concurrents qui proposent de casser les prix...on peut le comprendre. Pourtant
certains annonceurs refusent de prendre en compte ces agences qui
émergent : « Si on pouvait faire de la TV low cost,
notamment pour de gros annonceurs cela se saurait » affirme Isabelle
Patard, directrice commerciale de Cegetel.
Alors à qui s'adresse réellement la
publicité télévisée low price ?
C) Les destinataires de l'offre low price
Budget réservé à la communication
|
Entre 150 K€ et 500 K€
|
Entre 500 K€ & 1 M€
|
Budget=1M€
|
Agence Décollage Vertical
|
Pack régional (100 K€)
|
Pack national à 250 K€
|
/
|
Autres low price
TV lowcost, Claim..
|
/
|
Packs 250 K€
|
/
|
Agences classiques
Business, Havas...
|
/
|
/
|
Spots TV traditionnels
|
Bien évidemment ce tableau ne reflète pas la
stricte réalité mais il contribue à mettre en
évidence le seuil budgétaire à partir duquel les agences
de communication peuvent conseiller un plan média TV à leurs
annonceurs.
Il est important de prendre en compte le fait qu'aucun
annonceur ne mettra pas 100% de son budget communication dans des spots
télévisés. En effet, il est nécessaire d'utiliser
d'autres formes de supports (radio, affichage...), ou de communication
(relation presse, PLV...), pour relayer le message audiovisuelle.
Même si les agences low price peuvent réaliser
des spots pour de gros annonceurs, elles ne le font que très rarement,
les agences traditionnelles étant mieux structurées pour le
faire.
Pour Jean-Paul Tréguet, « les grands groupes
ont des portefeuilles de marques importants, mais ne peuvent soutenir chacune
d'entre elles avec de lourds budgets. Au lieu de faire « vivoter »
ces marques à coups de promotions, ils vont pouvoir entretenir la
notoriété et la présence à l'esprit de celles-ci
grâce à la TV».
Il est pourtant peu probable qu'une agence low price
gère une ou plusieurs marques d'un gros annonceur. En effet, restons
objectif : Danone par exemple ne confiera jamais un budget à une
telle agence. Le groupe préférera en effet capitaliser une
excellente image via la télévision sur quelques produits
plutôt que de promouvoir l'ensemble de sa gamme par des spots TV.
Il apparaît donc clairement que le low price ne
s'adresse pas à tous les annonceurs : ce n'est pas son objectif
premier.
Incontestablement les agences low price démocratisent
la publicité à la télévision. C'est à dire
qu'elles peuvent rendre accessible ce média au plus grand nombre
d'annonceurs et non pas au plus grand nombre de produit (appartenant au
même client).
C'est en se fixant cet objectif bien précis que les
agences low price pourront à long terme se démarque,r et non pas
en essayant de séduire les plus gros annonceurs.
France Télévisions a également bien
compris que ces agences représentaient une réelle
opportunité en permettant aux petits budgets de venir sur le petit
écran. C'est d'ailleurs pour promouvoir le concept des spots TV low
price que France Télévisions s'est associé à
Décollage Vertical lors d'une soirée destinée à
convaincre de nouveaux clients sur l'opportunité du pack 100 000
€ proposée par l'agence.
Les chaînes de télévisions voient en effet
l'émergence des agences low price d'un bon oeil car les nouveaux
annonceurs potentiels qui s'ouvrent à la télévision sont
autant de clients potentiels pour les chaînes.
IV Les nouveaux dispositifs facilitant l'accès
à la publicité TV
A) Vers des tarifs qui s'adaptent au budget des
annonceurs
1) L'adaptation des prestataires au low cost
Les agences low price ne peuvent réellement exister que
si leurs partenaires appliquent également des prix très
compétitifs. En travaillant avec popcorn-film pour la réalisation
de ses spots TV, l'agence Décollage Vertical choisi de faire appel
à des professionnel qui partage le leitmotiv : promouvoir le low
cost de qualité !
La logique est simple : Avec des frais de production et
de réalisation moins chers, la part du poste budgétaire
réservé à l'achat d'espace reste importante (76% chez
Décollage Vertical).
Désormais, la régie publicitaire se met
également à l'heure de l'achat low cost.
Les agences médias ont de plus en plus de pouvoir de
négociation face à ces régies.
« L'apparition du low cost dans l'achat
média », une étude de Precepta sur les régies
publicitaires confirme cette évolution avec la conclusion
suivante : l'investissement publicitaire à la
télévision peut baisser alors que le nombre de spots en volume
continue d'augmenter.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cet achat d'espace
à bas prix notamment l'émergence de superstructures d'achat
(Publicis média group, Group M...) permettant de renforcer le pouvoir de
négociation face aux vendeurs d'espaces TV, la création en
septembre 2005 d'Easy Carat pour optimiser les achats des budgets entre
100 000 € et 3 millions d'euros...
2) La prise de conscience des chaînes de
télévision
Les conditions générales de ventes 2006 (CGV)
mises en place par les régies publicitaires des chaînes de
télévision, semble vouloir rassurer les annonceurs pour leurs
prochains investissements.
Cette adaptation des grilles tarifaires apparaît dans un
contexte où certains secteurs trouvent des alternatives à la
télévision. C'est par exemple le cas de la grande consommation,
représentant plus de la moitié des investissements TV, dont
l'investissement sur le petit écran a reculé de 6,7% sur le
premier semestre 2005.
Pour fidéliser ses « clients » dans
le secteur de l'alimentation (30% des recettes publicitaires de TF1), la
première chaîne a décidé d'offrir une prime aux
annonceurs qui maintenaient leurs investissements alors qu'auparavant elle ne
l'accordait que pour les progressions de part de marché.
La multi tarification des espaces publicitaires gagne
désormais l'ensemble des régies publicitaires à
l'exception de M6 qui conserve une grille unique de tarifs.
« L'objectif est d élargir notre offre
au maximum, il s'agit d'aider les annonceurs qui, eux-même subissent des
problèmes commerciaux », explique Claude Cohen,
présidente de TF1 Publicité. Chez TF1, il existe 2 tarifs
spécifiques selon les cibles (ménagère de moins de 50 ans
et les 25-49), et 4 grilles de dégressifs de volume selon le secteur
d'appartenance de l'annonceur.
Chaque régie publicitaire des grandes chaînes de
la télévision appâte les annonceurs avec des dispositifs
préférentiels selon la cible ou le secteur d'appartenance de
l'annonceur. Cette évolution contribue à diminuer le prix des
espaces publicitaires à la télévision pour gagner à
court terme de nouveaux clients et à fidéliser les investisseurs
actuels dans des domaines spécifiques.
Autres possibilités
« dégriffées » pour les annonceurs en
quête de notoriété à la
télévision : le floating et l'achat par adjudication.
Ces 2 dispositifs permettent d'acheter de l'espace
publicitaire moins cher que la grille tarifaire classique, cependant la
maîtrise du dispositif est loin d'être totale.
L'achat par adjudication correspond à la mise aux
enchères d'espace publicitaire. C'est-à-dire que la régie
offre au plus offrant, un lot d'espace publicitaire déterminé et
ne laissant part à aucune modification.
Il existe ainsi l'adjudication à
« l'hollandaise » (aucun prix de départ n'est
indiqué), et à « l'anglaise » (mise à
prix initiale fixée librement par la régie).
Cette mise en vente correspond à un appel d'offre qui
peut offrir de véritables opportunités en terme de coût
pour l'annonceur, cependant il n'est pas sûr que le
« pack » acheté réponde exactement à
ses attentes en terme de performance et de ciblage.
Le floating correspond à un achat d'espace publicitaire
réservé sans date ni emplacement fixe. Son prix est
évidemment moins cher qu'un achat d'espace traditionnel et permet
à la régie de « boucher les trous » de ses
écrans publicitaires.
Ici encore, chaque régie dispose de ses propres
modalités de ventes : certaines garantissent des quotas de passage
par tranches horaires plus ou moins intéressantes que d'autres.
Cependant comme pour l'adjudication, le floating ne permet pas
de contrôler la diffusion des spots selon l'horaire, et par
conséquent selon la cible.
B) Vers une flexibilité de la
télévision
1) La mesure de l'efficacité d'une campagne
TV
L'un des principaux freins des annonceurs vis-à-vis de
la télévision est la rigidité de ce média. Entre
les délais de réservation de l'espace publicitaire, la
conception, réalisation et production du spot, diffusion sur les
écrans et la retombée des investissements, au moins 4 mois sont
nécessaires.
Dans ce contexte, la réactivité des agences de
communications et des réalisateurs du spot devient une
nécessité. Ces 2 acteurs s'adaptent progressivement mais la
rigidité des autres intermédiaires reste une contrainte dans une
société ou l'on recherche l'efficacité à court
terme.
C'est pour pouvoir mesurer presque en temps réel
l'efficacité des campagnes publicitaires à la
télévision que Marketing Scan a lancé un nouveau
logiciel : TV Scan Online.
« Les annonceurs et leurs partenaires médias
sont de plus en plus préoccupés par le retour sur investissement.
TV Scan Online leur permet d'être plus réactifs et de mieux se
positionner vis-à-vis de la concurrence » explique Laurent
Battais, DG de marketing Scan.
Plus personnalisé que les résultats fournis
auparavant par Médiamétrie, le dispositif permet de visualiser
semaines après semaine ses résultats mais également ceux
des concurrents de son secteur.
Concrètement, 2000 foyers et 11 hypermarchés
sont déjà panélisés. Cet outil permet de visualiser
l'efficacité de la campagne publicitaire deux semaines après leur
diffusion. Pour 30 000 € par an, Marketing Scan met en
lumière, dans un délai très court, les comportements
d'achat des populations exposées à la publicité par
rapport à celles qui ne le sont pas.
Réelle avancée pour tous les annonceurs et en
particulier les plus « frileux », cet outil permet de
modifier le plan média d'une campagne publicitaire sans perdre de
temps.
2) La mesure d'audience TV en temps réel
Lancé en automne 2005 par Free et NeufTV, la mesure
d'audience en temps réel entend bousculer le marché de la
publicité télévisuelle. La plupart des directeurs des
grandes chaînes de télévision consultent plusieurs fois
cette nouvelle mesure d'audience : « Difficile de
résister à la tentation. Quand on fait de la
télévision, l'objectif est d'obtenir la meilleure audience. Ce
type d'outil est passionnant » avoue Richard Maroko, directeur des
programmes du groupe AB.
Mesure d'audience fournie en temps réel par
NeufTV
Ce dispositif très prometteur présente cependant
d'importantes faiblesses. Tout d'abord les panels s'appuient sur des foyers non
représentatifs des foyers français.
Ensuite, la mesure est donnée en part de marché,
et ne permet pas de savoir combien de décodeurs sont branchés et
par conséquent combien de foyers sont pris en compte à un instant
T (annexe 8 page 79).
A court terme, ces faiblesses pourront être
corrigées et utilisées pour l'achat d'espace et l'optimisation
d'un plan média.
Cependant de telles informations ne seront nécessaires
que lorsque la télévision sera un média suffisamment
flexible pour modifier ses achats d'espace du jour au lendemain.
Actuellement ce délai est d'environ 3 semaines et la
mesure d'audience Médiamétrie étant quotidienne, ce
dispositif est suffisant.
L
ongtemps réservée aux plus gros budgets, la pub
TV tend à se démocratiser, et ouvrir son accès aux PME.
Sur les 20 000 annonceurs nationaux français, seuls 1
000 d'entre eux communiquent actuellement sur le petit écran, pourtant
beaucoup d'autres souhaiteraient investir ce média de masse. La
télévision est en effet le média
préféré des français et par conséquent celui
des annonceurs.
Malgré un taux de mémorisation excellent, des
performances très intéressantes en terme de
notoriété et d'image, la télévision écarte
la plupart des annonceurs.
Cependant le contexte actuel tend à faciliter
l'accès de la télévision à de nouveaux annonceurs.
En effet, l'ouverture juridique de la pub TV à des secteurs
précédemment interdits d'antenne, l'émergence des
chaînes de thématique, l'apparition des agences de communication
low price peuvent aujourd'hui permettre à des moyennes entreprises de
revoir leur plan média.
Par ailleurs, le panorama des média laisse entrevoir
une stagnation relative des 5 grands supports tandis qu'Internet enregistre une
très forte progression. Cette évolution du Web se fera à
court terme au détriment des autres médias et en particulier de
la télévision et de la presse.
9 annonceurs sur 10 déclarent que la publicité
en ligne fait désormais partie intégrante de leur
stratégie marketing et qu'elle permet d'atteindre des consommateurs
difficiles à toucher avec un autre support.
Aujourd'hui supports de communication complémentaires,
TV et Internet seront bientôt des concurrents directs.
Internet n'est pas le seul média audiovisuel
émergent. Il existe en effet d'autres supports qui permettent à
des annonceurs de promouvoir leur marque aux technologies audio et
vidéo.
Jeux vidéos, blogs, téléphonie mobile
constitueront peut être le nouvel Eldorado de demain. « Les
18-35 ans sont davantage devant leur écran de portable, d'ordinateur et
de console de jeux que devant un poste de télévision »
déclare Antoine Gilbert, directeur de marque chez Zetha, jeune agence
spécialisée dans le divertissement interactif. Même si
cette affirmation est très simpliste, elle révèle la
puissance potentielle d'autres supports de communication audiovisuels.
La progression de ces médias ne sera pourtant pas
illimitée comme les acteurs de se nouveau marché laissent le
supposer. Comme la télévision, ces supports seront sous
l'égide d'une réglementation stricte qui encadrera l'espace
publicitaire. Aujourd'hui il existe un vide juridique dans ce domaine.
La télévision est un média
installé depuis plus d'un ½ siècle, il sera donc difficile
pour tous les supports émergents de faire disparaître ce
média. Le développement de l'e-pub vient également du
ras-le-bol des consommateurs vis-à-vis des annonceurs qui les
caricaturent.
Dans un spot TV, toutes les familles sont unies, les enfants
sont blonds, les vieux en bonne santé et les minorités
ethniques...inexistantes. L'e-pub brise ces caricatures et donne souvent dans
la créativité, ce qui permet aux internautes de mieux retenir une
marque que les téléspectateurs.
Cependant, de plus en plus, la publicité sur Internet
retombe dans les travers de la télévision et reprend des
clichés maintes et maintes fois utilisés.
La créativité propre à ce média
commence-t-elle déjà à s'essouffler ?
En outre, c'est un réel besoin pour les chaînes
de s'ouvrir aux autres annonceurs sous peine de voir la part des
investissements publicitaires s'effriter au profit d'autres médias.
La télévision doit également trouver une
interactivité avec le téléspectateur, cible des
annonceurs. C'est un automatisme de faire ses achats sur le Web alors qu'on ne
peut juridiquement le faire devant sa télévision, excepté
à des moments très précis.
La dernière question qu'il est important de se poser
concerne la limite de l'ouverture télévisuelle à la grande
distribution.
Actuellement, la règle (plus ou moins flou) interdit
à l'enseigne de communiquer sur les prix qu'elle applique. Elle ne peut
donc communiquer que sur son positionnement.
Cependant, si on prend l'exemple de Champion dont le
positionnement repose sur « des prix bloqués toute
l'année », on peut se demander si le message de l'enseigne
sera prohibé ou non dans le cadre d'un spot TV.
Si l'enseigne ne donne concrètement pas le tarif de ses
articles, sera-t-elle autorisée à utiliser ce
positionnement ?
Si la réponse est positive, elle entraînera une
progressive introduction des prix à la télévision et fera
jurisprudence pour d'autres annonceurs.
Si la réponse est négative, ce ne sera qu'une
question de temps et de lobbying...
Annexes
Annexe 1 : Equipement des foyers
français
Annexe 2 : Les nouveaux médias
Annexe 3 : La polémique autour de
Médiamétrie
Annexe 4 : La télévision, arme de
séduction massive
Source SNPTV / Ipsos Media - baromètre 2004 - Individu 15
ans et plus
Annexe 5 : Média audiovisuel :
Télévision ou Internet
Annexe 6 : Vers plus de pub à la
télévision ?
Annexe 7 : Lancement produit en TV - Budget et
performance par région
ND
ND
ND
ND
ND
ND
8 756
47
Corse
5,3
8 613
434
7,3
1 173
59
45 745
47
Languedoc Roussillon
5,3
8 268
399
7,1
1 231
56
41 945
47
Moyenne
5,0
10 891
504
8,7
1 256
58
54 563
47
Midi-Pyrénées
4,3
5 002
463
8,2
612
57
21 719
47
Auvergne
5,5
15 660
334
5,8
2 688
57
85 481
47
Rhône-Alpes
3,8
6 447
318
6,3
1 018
50
24 258
47
Centre
6
16 830
189
4,7
3 623
41
101 652
47
Paris Île de France
5,5
10 278
386
6,3
1 631
61
56 088
47
Pays de Loire
5,4
10 574
437
7,1
1 495
62
56 995
47
Bretagne
6
4 849
325
6,1
793
53
28 946
47
Picardie
4,6
13 756
434
7,7
1 783
56
62 768
47
Nord Pas de Calais
5,3
4 808
449
8,6
562
52
25 257
47
Champagne-Ardennes
6,4
6 756
362
7,3
926
50
43 139
47
Lorraine
6,4
5 775
421
7
831
61
37 185
47
Poitou-Charentes
5,1
3 447
581
8,2
420
71
17 453
47
Limousin
5,5
3 552
391
7,5
475
52
19 593
47
Franche-Comté
6,1
4 729
357
6,8
696
53
28 727
47
Bourgogne
4,8
15 198
394
7,2
2 103
55
73 370
47
Méditerranée
4,7
5 125
440
7,2
709
61
24 089
47
Basse-Normandie
6,1
4 760
329
6,4
741
51
29 224
47
Haute-Normandie
4,6
11 208
454
7,5
1 495
61
51 910
47
Aquitaine
4,8
5 369
373
6,6
817
57
25 876
47
Alsace
Milliers
en %
Cts/1000 en €
Nb contacts (milliers)
GRP
Répétition
Couverture
Budget en €
Nombre de spots
Régions
Annexe 8 : La mesure d'audience en direct
va-t-elle changer la télé ?
Extrait de Libération (06/10/05) écrit
par Raphaël GARRIGOS
Dimanche soir, On ne peut pas plaire à tout le
monde en direct sur France 3. Fogiel reçoit Mireille Mathieu.
L'animateur jette un coup d'oeil sur un petit moniteur placé sous la
table et, horreur, il s'aperçoit que son audience s'effondre. Il faut
agir : il congédie Mireille Mathieu et fait entrer sur le plateau,
disons, l'actrice X Clara Morgane. Coup d'oeil au moniteur : l'audience a
repris du poil de la bête.
Science-fiction ? Non : depuis quelques semaines, deux
fournisseurs d'accès à l'Internet, Free d'un côté et
Neuf Cegetel associé à Médiamétrie de l'autre,
mesurent en direct l'audience de la télé par ADSL.
C'est une première. Aujourd'hui, les chaînes de
télé ne disposent que des audiences de la veille, transmises dans
la nuit par des boîtiers audimètre placés chez les
téléspectateurs membres du panel de Médiamétrie.
Les programmateurs scrutent leurs courbes et peuvent ensuite se livrer à
des ajustements de leurs grilles, mais toujours après coup.
«Fragmentation». Des
expériences d'audience en instantané ont bien été
menées ici et là, mais rien de concluant. Avec l'ADSL, c'est
désormais possible. Sur le Web, on peut même suivre en direct et
seconde par seconde les pratiques télévisuelles de ses
contemporains (1). Hier, sur Free, à 12 h 53 min 56 s, AB1 était
en tête avec une redif de Friends, suivi de la
météo de France 2 et du 12-14 de France 3. Sept minutes plus
tard, France 2 reprenait la tête du palmarès avec son JT. Jamais
TF1 n'apparaît dans ce classement et pour cause : la Une refuse
d'être reprise par Free, tout comme M6.
Chez Neuf Cegetel, qui propose un décodeur mixte
ADSL-TNT, TF1 et M6 sont présentes. Bilan : un classement conforme
à celui qu'établit Médiamétrie, avec TF1 en
tête, suivie de France 2, France 3 et M6. Pourtant, souligne Philippe
Nouchi, directeur télé chez l'acheteur d'espaces publicitaires
ZenithOptimedia, «cet outil nous montre que, ponctuellement, dans la
journée, des chaînes comme NRJ 12 se retrouvent en tête.
C'est un bon exemple de la fragmentation de l'audience».
Certes, cette audience en direct est bluffante mais elle ne
fait qu'indiquer sur quelle chaîne est allumée la
télé. Et ne repère pas, comme le fait
Médiamétrie, le nombre de téléspectateurs, leur
âge, leur catégorie socioprofessionnelle, ni la fameuse
ménagère de moins de 50 ans.
X en boucle. Pour l'heure, cette mesure
d'audience en direct est un gadget. Et pas très fiable : la semaine
dernière, la chaîne porno Private Blue s'est retrouvée dans
le top 12 de Free à 11 heures du matin, alors même qu'aucun film X
n'était diffusé. En fait, ce sont simplement quelques
abonnés qui, une fois le porno terminé, ont laissé leur
Freebox allumée.
Résumé en anglais
Borned at the beginning of the twenth century and amplified in
the 60's television has swept through almost all Western homes for which watch
TV is the favourite hobby.
In 2004 French people spent around 3h24 a day watching TV.
Therefore television has recorded a very little improvement (2 minutes more
than the year before per day and per person).
Nowadays among the 20 000 French national announcers
communicating with the five biggest media, only 1000 among them are
communicating with TV. That is to say 95 per cent of announcers do not use that
advertising medium.
Does television be an inaccessible media for medium
companies?
On 16 842 announcers who are investing in big media only
977 broadcast commercials. Today TV is become a media reserved for an elite who
free a turnover of several billion euros.
Nowadays a viewer has a big power on the audiovisual content.
Consequently to calculate the number of viewers should have become a major
economic stake. `In everyday we know exactly which impact our viewer result
has, from an editorial point of view just as well an advertising point of view,
so a substantial economy rests on Médiamétrie'.
The measuring of the audience gives information about viewers
(age, sex, Social Professional categories_) concerning all TV programs. The aim
is to know who watches such or such a program.
The memorization of an advertising message wildly depends on
the advertising medium from which it is broadcast. A survey shows memorizing
index differences according to the advertising medium: thanks to TV,
commercials know the best way to be memorized.
Consequently TV is a very interesting media for announcers
concerning their notoriety and image. TV is the mass media par excellence and
then it is the favourite communication medium of French people. These
performances wildly exceed the other media in numerous domains. All these
characteristics contribute to make that media financially inaccessible for a
majority of announcers.
Television fascinates but dismisses most of announcers. The
main brake that prevents companies to resort to the most important media to
promote their brand is chiefly the advertising space price.
However the present context is favourable so that more and
more announcers can reach commercials.
2003 will be marked by the opening of advertising screens in
several fields banned of commercials so far: the Press, Literary edition,
cinema and mass marketing.
Having reached the end of a consultation started in 2003 to
professionals and European states, commercials general rules could be
considerably relaxed. The European Commission has presented several proposals
for Télévision sans frontière (TSF) directive
revision indeed.
In this way local channels can appear like an alternative for
TV national channels. Indeed when national screens bring an incomparable power
and notoriety, local channels target a segment public for signs which want to
appear as brands close to their customers.
Specialized channels suit to the need of viewers. Viewers
watch these channels because they feel like it: they pay for programs that suit
them better than general channels which are suggested.
That breaking up PAF is a real opportunity for French
announcers who can henceforth communicate to a target public.
For two years «low cast» has also integrated
communication firms. Since some of these firms are specialized in luxury,
others are from now on ready to propose ultra-competitive prices to
announcers.
«Low price» agencies incontestably democratize
commercials. That is to say they can make that media accessible for the
greatest number of announcers and not for the greatest number of products (that
belong to the same client).
From now on advertising sales divisions make also `low
cast'.
Media agencies get more and more powers of negotiation facing
the advertising sales divisions.
Furthermore advertising sales division of big TV channels
attracts announcers with preferential device according to the target or the
sector of announcers. That evolution contributes to low TV advertising spaces
prices so as to win new clients at short term and then to establish present
investors loyalty in specific fields.
To realize that dissertation I have mostly used Internet. Then
I have also read some books about TV nevertheless it was difficult to find
books about my dissertation subject. But fortunately I found a library named
«Tekhne» specialized in communication. The bookseller was able to
give me advice about interesting books. The most difficult thing was to find
the latest information and to meet people working in the advertising industry
who were available to answer my questions.
The different stages of the dissertation:
ü I have chosen a subject I was interesting in and then I
made a plan
ü The plan has been validated by my dissertation intern
Director (Mr Toulmond)
ü I made validate each part of the dissertation as fast
as wrote it by my dissertation external Director.
That dissertation allowed me to learn a lot about commercials
and made me realize that I would like to work in the advertising field.
Bibliographie - Sources
Bibliographie :
ü Puissance de la télévision - Didier
Courbet
ü Low cost attitude - Jean-Paul Tréguer
ü CB News
ü Stratégies
ü La correspondance de la publicité
ü L'Expansion n° 706 - « Les nouveaux
maîtres de la télé »
ü Francoscopie 2005
ü Libération 6 octobre 2005 - « La
mesure d'audience en direct change la TV »
ü La Tribune 5 janvier 2006 - « Croissance
modeste des recettes publicitaires »
ü Figaro 3 février 2006 - « Forte
croissance d'Internet en 2005 »
Sources Internet :
ü www.snptv.org
ü www.toutsurlacom.com
ü www.strategies.fr
ü www.media-poche.com
ü www.radiofrance.fr
ü www.aacc.fr
ü www.tns-sofres.com
ü www.uda.fr
ü www.arte-tv.com
ü www.tnt-gratuite.fr
ü www.mediametrie.fr
ü
www.assemblee-nationale.fr
Sources télévisuelles :
ü + Clair - Canal+
ü C dans l'air - France 5 « La TNT
explose »
ü La vie des médias - TF1
Remerciements
ü Denis Caminade Directeur de mémoire externe -
Décollage Vertical
ü Marie Roussel Directrice de création -
Décollage Vertical
ü Claire Langer Chef de publicité - France
Télévisions National
ü Géraldine Siouffi Chef de publicité -
France télévisions régions
ü Audrey Duffourd Chef de publicité - Metro
ü Jean-Paul Tréguer Directeur
Général - TV lowcost
ü Kathia Moutou Responsable communication
ü Nathalie Cadet Enseignante - IICP
ü Alain Toulmond Enseignant IICP - Directeur de
mémoire interne
ü Quentin Albagnac Réalisateur - Popcorn Film
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