INTRODUCTION
Les relations économiques internationales sont
essentiellement marquées aujourd'hui
par la constitution d'espaces économiques de plus en
plus larges et intégrées. Les concepts d'intégration
économique et d'espace économique qui ont fait l'objet de
nombreux travaux
de recherches par les économistes depuis fort longtemps,
connaissent de nos jours un regain d'actualité. L'intégration
économique suppose de la part des États membres, la mise en
place
de politiques communes dans les domaines
économiques, et aussi dans les domaines financiers ou
commerciaux. Très souvent, elle se traduit par la
création de communautés économiques, ce qui implique
de la part des États membres des engagements relativement
poussés jusqu'à l'abandon de souveraineté. Le
dynamisme et l'efficacité des échanges commerciaux sont des
éléments cruciaux de cette intégration.
Les infrastructures de transports jouent un rôle
primordial dans la construction de l'intégration économique
des États membres d'une Union. Elles créent les liaisons
physiques entre les États et constituent la base
matérielle sur lesquelles se développent les transports
permettant d'assurer les échanges commerciaux et culturels, et de
soutenir les autres secteurs
de la production. Le développement des
infrastructures figure dans les traités de toutes les
communautés économiques régionales africaines, lesquelles
fournissent le meilleur cadre en vue de l'alignement des politiques
sectorielles, la conception des plans directeurs régionaux,
l'harmonisation des régimes réglementaires et des codes
d'investissement1.
De tous les modes de transports présents en
Afrique (routier, maritime, fluvial, ferroviaire et aérien), la
route représente de loin le moyen privilégié de
transport de marchandises et de personnes et suivant les pays,
entre 60% et 90% du commerce international s'effectue par voie
routière2. De plus, les pays enclavés sont
particulièrement tributaires du transport par voie routière,
car le manque d'accès direct à la mer les
éloigne davantage du marché mondial et les rend dépendants
des pays voisins pour le transport par voie maritime de leurs marchandises.
Selon la Commission de l'Union Économique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA), la route assure plus de 90% des
échanges commerciaux à l'intérieur de
l'Union3.
Par ailleurs, les transports et transits routiers au sein de
l'UEMOA sont régis par deux
(02) conventions : la Convention des Transports Routiers
Inter-États (TIE) et celle des
1 Commission Économique pour l'Afrique,
2004.
2 N'guessan N'guessan, 2003.
3 Créée le 10 janvier 1994, l'UEMOA est
constituée de huit (08) États : Bénin, Burkina Faso,
Côte d'Ivoire,
Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et
Togo.
Transits Routiers Inter-États (TRIE) de marchandises,
toutes deux signées en 1982, dans le cadre de la Communauté
Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO)4.
Malgré l'existence des deux conventions, le
secteur souffre de l'insuffisance des infrastructures, de leur mauvais
entretien et des barrières non physiques qui entravent la
fluidité du trafic, renchérissant les coûts de transports
et allongeant les délais d'acheminement
des marchandises.
En effet, la sous-région supporte les coûts de
transports les plus élevés au monde. Selon
la Commission Économique pour l'Afrique (CEA), de tels
coûts ont représenté 11,30% de la valeur des importations
contre une moyenne mondiale de 5,06% et peuvent atteindre jusqu'à
77% de la valeur des exportations des pays
enclavés. Par exemple, le transport d'une automobile du Japon
à Abidjan (Côte d'Ivoire) coûte $ 1500 (frais d'assurance
inclus) alors que la même opération d'Addis-Abeba à
Abidjan revient à $ 5000, toujours selon la CEA. Dans l'espace
UEMOA les transporteurs déboursent entre 80 000 et 150 000 francs CFA
à chaque voyage sur l'axe Abidjan-Ouagadougou en les distribuant
aux agents chargés du contrôle aux différents barrages
routiers5.
Les entraves non tarifaires à la libre circulation des
personnes et des biens dans l'espace
UEMOA constituent des maux pour l'intégration
économique sous-régionale tant prônée par
les Hommes politiques des différents pays de
l'Union. Quelles sont les entraves à la libre circulation des
marchandises au sein de l'UEMOA? Les Conventions TIE et TRIE sont-elles
appliquées?
C'est pour répondre à cette
problématique et proposer des solutions que s'inscrit la
présente étude dans le cadre de notre document de
synthèse. Il s'agira pour nous de mener une analyse diagnostic du
secteur afin d'identifier les principales contraintes auxquelles sont
confrontées les échanges commerciaux dans l'espace UEMOA, et ce
à partir de l'application deux conventions. Cette étude sera
menée à partir d'une consultation documentaire et de
recherches sur l'internet.
Ce document sera subdivisé en deux chapitres
dont une conclusion. Dans le premier chapitre, après un bref rappel
des principes du transit tel que soulignés dans la convention de Transit
International Routier (TIR), nous verrons comment le secteur du transport
routier est
4 La CEDEAO est constituée de seize (16)
États dont sont tous membres les États de l'UEMOA.
5Commission de l'UEMOA, 2003
organisé au niveau de l'UEMOA. Le second chapitre
sera consacré à l'identification des principales contraintes
du secteur.
|