Nous suggérons de commencer par
l'établissement de la liste des problèmes, besoins et attentes
pour trois raisons :
Les gens sont plus motivés pour parler de leurs
problèmes et leurs besoins qui les intéressent plus,
Partant du développement en tant que processus
de changement de
l'environnement (aménagements et équipements) et des CAP
(Connaissances, Attitudes et pratiques)
L'approche systémique est considérée
encore comme une démarche pour la résolution des problèmes
complexes.
OUTIL : N°4 : Les matrices
préférentielles
D'une façon générale les besoins
et problèmes sont nombreux, mais les ressources ou moyens sont
généralement limités et même étant
disponibles le temps est une contrainte permanente : donc se pose la
question par quoi faut-il commencer ou en d'autres termes il faut toujours
déterminer les priorités et par conséquent
hiérarchiser les besoins et les problèmes du plus important ou
moins important...d'où on peut déterminer les priorités et
les actions pertinentes à entreprendre.
La matrice préférentielle nous permet de
déterminer les priorités en comparant les éléments
(problèmes, solutions, activités,...) les uns par rapport aux
autres.
Matrice préférentielle par
paire
Pour classer des choses de point de vue des populations
nous dessinons un tableau à double entrée avec tant de colonnes
et de lignes que le nombre des éléments à
hiérarchiser. Nous commençons par remplir les cases de la
première colonne, et dans chacune d'elles nous inscrivons la chose
jugée comme étant la plus importante ou choisie lors de la
comparaison entre l'élément de la colonne et celui de la
ligne.
Matrice préférentielle
critèriée
L'utilisation de cette deuxième matrice
préférentielle en tant qu'outil de raisonnement de choix entre
plusieurs variantes ou alternatives peut être fait après
l'utilisation de la matrice préférentielle par paire car le
raisonnement plus élaboré.
On construit une matrice sous forme de tableau à double
entrée, dans l'entête de chaque colonne on inscrit un des
éléments à comparer (exemple type de pompe) et chaque
ligne sera réservée à un des critères
caractérisant les éléments à comparer (coût,
avantages, efficacité, efficience, facilité de manipulation,
facilité d'entretien,...)
On demande à chaque participant de classer les
éléments en attribuant au meilleur -par rapport au critère
de la ligne correspondante- la note supérieure égale au nombre
des éléments à classer ( n ), et au deuxième la
note ( n-1 ),
OUTIL N°5 : L'arbre de
problèmes
L'arbre des problèmes nous permet de construire un
arbre dont on schématise le problème essentiel exprimé par
les populations comme le tronc, les causes représentées aux
racines avec les dépendances comme ramifications et les effets seront
représentés comme rameaux et branches de l'arbre...
OUTIL N°6 : les Croquis et
cartes
Dans un croquis on essaye de représenter l'espace comme
il perçu par les populations. Sur un croquis ou une carte on essaye de
représenter une ressource à la fois pour ne pas brouiller les
idées même si on peut faire la synthèse après en
superposant les différentes cartes des différentes ressources.
Il faut essayer de réaliser ces croquis par les
populations elles mêmes et respecter le plus fidèlement possible
les échelles, les proportions et les légendes des populations.
OUTIL N°7 : Les transects
Le transect est une coupe transversale de l'espace qu'on
trace avec la population en traversant le finage ou territoire villageois en
passant d'une limite du village à l'autre limite opposée. Il faut
chercher de passer par le point le plus haut pour avoir une vision panoramique
(presque une vision aérienne) pour repérer les différents
espaces et leurs limites, localisation des ressources, dispersion et
éloignement de l'habitat, les utilisation et l'exploitation actuelle,
les contraintes...
OUTIL N°8 : L'observation
participante
C'est une visite des lieux faite avec les populations tout en
essayant d'engager des discutions sur des aspects observés concernant
des thèmes déjà évoqués avec les populations
lors des entretiens. Il est préférable de préparer une
grille d'observation où on regroupe les
aspects qu'on aimerait observer : exemple de grille d'observation d'un
point d'eau pour visiter, observer et discuter avec la population :
Les points d'eau,
L'état des bordures,
Voir et estimer les débits, les pratiques
d'abreuvement,
Les aménagements,
L'éloignement,
Pratiques d'hygiène,
Pratiques des traitements,
Pratiques d'assainissement,
L'entretien,
Lieu et conditions de stockage,...
OUTIL N° 9 : Le schéma des
flux Entrants Sortants
C'est un outil très utilisé dans la
communication participative et c'est le cadre de réflexion qui
concrétise le plus l'approche systémique ( voir partie I :
étude externe des flux ).
OUTIL N°10 : Les
calendriers
Pour comprendre des phénomènes il ne suffit pas
de les étudier dans l'espace (croquis, cartes, transect,...) mais il
faut comprendre leur dynamique et placer leurs évolutions par rapport au
temps. Ceci permettrait de repérer les périodes de pointe, les
périodes de plein emploi ou sous-emploi, les temps libres, les meilleurs
créneaux,...
Les calendriers peuvent nous renseigner sur :
Qu'est ce qu'on fait et quand ?
Il est recommander de laisser les populations utiliser leur
découpage des périodes et leurs unités de temps locales.
Par exemple il est déconseillé d'utiliser le calendrier
grégorien alors que les femmes utilisent le calendrier lunaire et les
paysans utilisent le calendrier agricole. Concernant le calendrier quotidien on
doit respecter la même consigne pour se repérer il ne faut jamais
imposer à des populations notre horaire selon Greenwich alors qu'elles
utilisent l'horaire des prières.
OUTIL N°11 : Les profils
historiques
Cet outil permet de placer les phénomènes dans
le temps, d'analyser les évolutions, comprendre les changements et
essayer de faire penser et trouver des explications aux tendances. Par exemple
on peut retracer le profil historique des points d'eau pour comprendre
l'évolution des creusements des puits, l'évolution du nombre des
filles scolarisées, l'évolution des différentes
organisations pour la gestion de telle ou telle ressource collective,...
OUTIL N°12 : Les
camemberts
Nous rappelons que la participation est le partage de savoir
et de pouvoir. Concernant le partage de savoir nous insistons sur le fait
qu'il ne s'agit pas de communiquer des connaissances ou savoir établi
mais surtout de raisonner ou penser ensemble avec les populations.
Le camembert est un outil qui permet de représenter les
proportions des choses les unes par rapport aux autres. Le camembert
correspondrait dans certaines mesures aux analyses statistiques pour les
techniciens.
OUTIL N°13 : Le
référentiel ou tableau de bord
Le référentiel est un ensemble de normes ou
quantités mesurées en conditions normales, les plus
fréquentes et les plus observées dans la majorité des cas.
C'est par rapport à ce référentiel que nous pouvons
évaluer (ou comparer) les situations diagnostiquées.
OUTIL N° 14: Comportement ou (CAP)
modèle
Nous pouvons simplifier en définissant le comportement
d'une personne comme étant l'ensemble de ses CAP (Connaissances,
Attitudes et Pratiques) :
Connaissances : « Ce qu'il
sait »,
Attitudes : « Ce qu'il pense »,
Pratiques : « Ce qu'il fait »
Cet outil peut être utilisé pour dresser un
portrait modèle concernant un domaine ou aspect donné de la vie
d'une personne. En demandant à une population de décrire le
comportement d'une personne modèle.
OUTIL N°15 : Arbre
généalogique
Cet outil peut être utilisé pour avoir des
données concernant l'organisation sociale des
populations. Nous rappelons que dans la majorité des cas l'organisation
des populations aux Douars reste encore fortement basée sur les
relations de parenté qui donne une stratification par lignage
OUTIL N°16 : La
visualisation
Les outils de la communication participative sont
conçus pour bien communiquer avec des populations
généralement analphabètes ou illettrés. Donc si
nous voulons mieux échanger des savoirs, penser,
réfléchir, décider, travailler, participer ensemble et par
conséquent se comprendre mieux il faudrait visualiser les idées
discutées.
La visualisation consiste à représenter ou
schématiser le plus que possible l'ensemble des choses discutées
par des dessins, des croquis, des schémas, des symboles, des
écrits,... Mais qui doivent être faits sur des grandes surfaces de
papier ou autres, reste accrochés sur les mûrs, visibles, lisibles
et intelligibles
OUTIL N°17 : Revue des documents
secondaires
La plus part des données monographiques sont
données à l'échelle de la commune et ne peuvent nous
renseigner sur la situation d'un Douar qui est la zone la plus
étudiée dans le cadre de pareille étude de cas.
Nous suggérons aux participants d'éviter le
recueil de beaucoup de données non utiles car elles ne seront ni
traitées ni utilisées. Le principe est de chercher quelques
données qui sont produites à l'échelle du Douar et
détenues et documentées chez des gens ayant des rapports directs
avec le Douar.
Exemple de données selon le besoin / à la
composante étudiée :
Le nombre de foyers chez le Moquadem ou le Cheikh,
Le recensement du bétail vacciné chez l'agent
vétérinaire,
Le nombre d'enfants vaccinés chez l'infirmier du
dispensaire,
Le nombre des filles inscrites chez le directeur de
l'école ou l'instituteur,
Le nombre de puits traités chez l'agent de la
commune,...
Outil N°18 : Formulation du
problème : « Comment faire
pour... ? »
Aide à la formulation des problèmes : ou le
passage des plaintes aux problèmes.
Reprendre tous les points évoqués comme
« problèmes » qui ne sont en premier moment que des
plaintes, et les traduire en vais problèmes en utilisant la formule :
« Comment faire pour
... ? »
Exemple : Supposons qu'en demandant aux populations
d'exprimer leurs problèmes relatifs à l'alimentation en eau
potable ils ont cité les problèmes suivants :
Eloignement des bornes fontaines,
Vol des robinets,
Gaspillage de l'eau,
Manque d'entretien des équipements collectifs,
Problèmes de financement des branchements
individuels,
Problèmes de payement des redevances,...
A ce niveau nous considérons que ce ne sont ici que des
plaintes ce qui ne peut aider à la recherche de solutions. Pour
être plus opérationnel nous essayons de formuler ces plaintes sous
forme de questions, car la question interroge mieux l'esprit et oriente mieux
la réflexion.
Pour formuler une plainte en problème nous pouvons
utiliser la formule suivante : « Comment faire
pour... ? »
Comment faire pour rapprocher les bornes fontaines ?
Comment faire pour luter contre le vol des robinets ?
Comment faire pour limiter le gaspillage de l'eau ?
Comment faire pour mieux entretenir les équipements
collectifs ?
Comment faire pour financer les branchements
individuels ?
Comment faire pour assurer le payement des redevances
Outil N°19 : Opérationnalisation des
objectifs :Ou (OPO)
Un des problèmes essentiels pour toute activité
du suivi évaluation, la planification et la réalisation reste le
manque d'objectifs opérationnels. Car généralement lors de
la formulation des objectifs on s'arrête au niveau des objectifs globaux,
exemple :
Assurer les soins de base pour une population :
Assurer l'alimentation en eau potable :
Améliorer les conditions de vie des femmes
rurales :
De tels objectifs sont difficile à planifier, à
réaliser, à suivre et à évaluer ; car
l'efficacité se mesure en comparant les réalisations / objectifs.
Alors si les objectifs ne sont pas clairement définis
l'évaluation ne peut être fonctionnelle.
Cette méthode d'analyse par objectifs (APO) permet
d'opérationnaliser les objectifs globaux en procédant à
une dérivation ou décomposition en objectifs de plus en plus
simples.
Outil N°20 : Questionnement
systématique QQ P CC OQ ?
Négociation, concertation pour les choix des solutions
et actions. (Partage de prise de décision dans l'élaboration du
PDDP : Plan de Développement Douar Participatif) en utilisant le
questionnement systématique QQ P CC OQ
Q : QUOI : l'objet de l'action ou
le problème à lever ;
Q : QUI : qui va faire
quoi ? Les partenaires intervenants et la participation de la population
à la réalisation, gestion, entretien et suivi...
P : POURQUOI ? Les
objectifs et résultats
C : Comment ? Les activités
et les méthodes.
C : Combien ? Les quantifications
et mesures et le rapport coûts / avantages
O : Où ? Choix des lieux et
sites ;
Q : Quand ? Le calendrier, moments
temps et durée des interventions.
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