1ère Partie : CADRE METHODOLOGIQUE
ET ANALYSE CONCEPTUELLE.
CHAPITRE I
Cadre méthodologique
Dans ce chapitre nous avons traité de la
problématique, de la méthodologie, et de la revue de la
littérature.
Section 1 : La Problématique
Pour mieux cerner le problème, il est
intéressant de rappeler ici la mission confiée à la Poste
par l'Etat.
< La mission de la Poste est d'assurer avec une garantie
de sécurité, de fiabilité, de rapidité et
d'accessibilité au plus grand nombre, les services universels de
courrier, la collecte de l'épargne et les services financiers postaux,
à travers une entreprise financièrement équilibrée,
reconnue pour la qualité de ses prestations et sa capacité
d'adaptation, par l'ensemble de sa clientèle et notamment par les
opérateurs économiques et les gros clients >.
(Référence projet de la loi sur la Poste)
A travers la lecture de cette mission, nous faisons trois
constats :
- la réaffirmation de la mission de service public,
- la notion de l'équilibre de gestion,
- et la capacité d'adaptation.
1°) Mission de service public
La Poste doit assurer avec une garantie de
sécurité, de fiabilité, de rapidité et
d'accessibilité au plus grand nombre les services universels de
courrier.
Les services universels doivent être accessibles du
point de vue contact, ce qui oblige la Poste à maintenir ses bureaux
quel que soit leur niveau de rentabilité, et à en créer
d'autres pour assurer une meilleure couverture territoriale. Ces services
universels, doivent aussi être accessibles du point de vue prix. La poste
doit pratiquer le même prix partout sur le territoire national, ce qui
pose le problème de la vérité des prix.
2°) Equilibre de gestion
La poste, remplira sa mission à travers une entreprise
financièrement équilibrée. A défaut de
dégager des bénéfices, les revenus doivent couvrir les
charges.
3°) Capacité
d'adaptation
Concrètement, s'adapter veut dire :
- Essayer d'assurer la compétitivité de
l'entreprise dans les activités de concurrence ;
- Tenter d'améliorer les conditions dans lesquelles
elle assume sa mission de service public, c'est à dire améliorer
aussi son image de façon constante.
La Poste est soumise à une évolution
institutionnelle conduisant à sa séparation des
Télécommunications qui financent jusqu'à ce jour son
déficit chronique d'exploitation. La poursuite de la mission de la Poste
se fera dans un contexte où la disparition de la contribution
financière du secteur des Télécommunications l'obligera
à réduire ses coûts d'exploitation et à augmenter sa
productivité afin d'atteindre l'équilibre financier.
A tout ceci, viennent s'ajouter les affres de la
concurrence.
Cette concurrence se déploie dans toutes les
activités. Elle est une réalité quotidienne à la
Poste pour les services financiers, mais aussi de plus en plus largement, pour
le courrier et la messagerie.
L'objectif poursuivi dans le cadre de notre étude est
d'examiner les possibilités de rentabiliser la Poste tout en maintenant
le service public. Il s'agira pour nous, de déterminer les obstacles et
d'en rechercher les causes. En termes clairs, il faudra tenter de
définir les conditions dans lesquelles la Poste béninoise peut
connaître un équilibre de gestion tout en assumant sa mission de
service public.
L'obligation faite à la Poste de participer à
l'aménagement du territoire a conduit celle-ci à créer des
bureaux en zones rurales.
La faible densité des populations de ces zones et
l'étendue de celles-ci, font accroître les coûts
d'exploitation. Vu le niveau de revenu et d'instruction de la population, la
Poste dans ces zones connaît ses recettes les plus faibles, qui ne
peuvent même pas couvrir les charges salariales.
Il faut aussi rechercher les causes du déficit postal
du côté du management et éviter de faire porter au seul
service public les lacunes de gestion.
Malgré les différentes restructurations des
services postaux, l'organisation de la Poste béninoise est de type
hiérarchisé et fortement centralisé. Tout est fait au
niveau de l'administration centrale ; aucune structure
décentralisée ; la gestion du personnel et de la
comptabilité sont concentrées au siège.
Il est difficile d'appliquer dans ces cas, un système
de direction qui donne la priorité au but à atteindre, aux
résultats à obtenir, sur les règles à respecter ou
les fonctions à assurer et où les chefs hiérarchiques
peuvent assumer une obligation de résultat.
Il est impossible de pratiquer le management dans une telle
administration, c'est à dire de réunir les conditions de
direction moderne d'une entreprise définies comme la connaissance des
faits, le choix des buts à atteindre, et l'organisation des structures,
la conduite des hommes, le contrôle en vue de corriger la trajectoire
suivie.
A la Poste béninoise, l'on confond << mise en
place d'un cadre et d'outils de gestion et pratique ou exercice de la gestion
>>. On a mis en place de nouvelles méthodes de gestion :
contrôle de gestion, contrôle interne, marketing, analyse
financière, etc. Mais l'on s'en sert peu ou ne s'en sert pas. Les
dirigeants constatent les dérives et expédient les affaires
courantes.
La Poste, gérée dans de telles conditions, est
loin d'atteindre son objectif d'équilibre financier.
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