La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à une étude au programme de désarmemement.( Télécharger le fichier original )par Chabi Dramane Bouko Université d'Abomey-Calavi - Diplôme du cycle I de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature filière "Diplomatie et Relations Internationales" 2004 |
B- Le trafic et le vol d'armes en Afrique de l'ouestLes armes légères traversent plusieurs zones de conflit en Afrique de l'Ouest. Aussi, sont-elles vendues illégalement ou échangées contre certains produits illicites ou trafiqués : la drogue, le diamant ou autres objets de contrebande. Le marché noir des ALPC varie entre 2 milliards et 10 milliards de dollars US par an1(*). La porosité des frontières des pays favorise l'introduction illicite ou frauduleuse de nombre de produits prohibés en Afrique occidentale. En effet le Nigeria constitue le carrefour de ce phénomène. Les ALPC rentrent très facilement dans ce pays, cachées dans des vêtements, des véhicules et même dans les ustensiles de cuisine à cause de leur légèreté1(*). Les principales voies utilisées par les trafiquants sont notamment les voies terrestres notamment les pistes créées par les trafiquants eux-mêmes, les voies aériennes, les voies ferroviaires surtout entre Bamako et Dakar et enfin les voies maritimes et fluviales. En août 1999, les services de douanes nigérianes ont réussi à intercepter 6 ressortissants d'un Etat ouest africain dans une pirogue avec 70 mille munitions et des sacs remplis d'armes. De même, la police nigériane a intercepté en 2001 des trafiquants à Alabata près d'Abéoukouta et saisi 26.500 cartouches dissimulées dans 106 cartons.1(*) Aussi, l'embargo et le non-paiement des impôts et taxes douaniers favorisent-ils ce trafic. De plus l'entrée d'un grand nombre de réfugiés dans les pays voisins favorise le phénomène du trafic des armes dans la sous-région. Le trafic d'armes entre le Liberia et la Côte d'Ivoire paraît très préoccupant à cause de la différence de 200% de prime au programme de désarmement. En effet, les combattants libériens ne reçoivent que 300 dollars US alors que ceux de la Côte d'Ivoire sont trois fois mieux payés. Pour ce qui est du vol d'armes, le PCASED estime que ce phénomène constitue une des causes fondamentales de la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest. En effet entre 1998 et 2000, 196 armes seraient " perdues " par la police nigériane ; aussi, lors d'un cambriolage du magasin d'armes du service des douanes au Nigeria, une importante quantité d'armes aurait-elle été emportée. L'assassinat de 19 soldats dans la région de Zaki Biam est aussi suivi de la disparition de leurs armes. En Août 2000 au Mali, Ibrahim Ag Bahanga chef de la rébellion touarègue a réussi avec son équipe à dévaliser le magasin d'armements, opération au cours de laquelle deux véhicules tout terrain, des armes et des munitions ont été emportées en direction du désert1(*). Ces modes de transfert constituent une illégalité en Droit International Public. Pour ce qui est des mobiles qui incitent les pays ouest africains à décaisser des sommes folles pour accumuler leur puissance de feu, on peut citer entre autres : les instabilités politiques, qui conduisent au prolongement des crises ; la mauvaise gouvernance et tous les autres maux qui leur sont indissociables ; l'insécurité grandissante à l'intérieur de nos pays sans oublier bien évidemment la pauvreté voire la misère. On assiste de ce fait à la prolifération des ALPC dans un premier temps puis à la circulation voire la diffusion de ces petits engins de mort. Ainsi, nous étudierons quelques facteurs favorisant le phénomène de la circulation des ALPC dans la sous-région. PARAGRAPHE 2 : QUELQUES FACTEURS FAVORISANT LA CIRCULATION DES ARMES LEGERES ET PETIT CALIBRE EN AFRIQUE DE L'OUEST Dans cette partie, nous examinerons les facteurs politiques et socio-économiques. * 1 Op. cit. : Ibrahima SALL et Anatole AISSI : Lutte contre la Prolifération des armes légère en Afrique l'Ouest * 1 OP cit : Lutte contre la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest * 1 Cherif OUAZINI, JAI N°2097 du 20 au 26 mars 2001 pp. 30-32 |
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