La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à une étude au programme de désarmemement.( Télécharger le fichier original )par Chabi Dramane Bouko Université d'Abomey-Calavi - Diplôme du cycle I de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature filière "Diplomatie et Relations Internationales" 2004 |
A - Les dispositions internationales favorisant l'achat des armes et la notion de commerce des Armes Légères et Petit Calibre en Afrique de l'OuestL'expression «maintien de la paix et de la sécurité internationale » est employée plus d'une vingtaine de fois dans la Charte des Nations Unies. Cela veut dire que la préoccupation des Nations Unies se limitait strictement à la paix et à la sécurité plutôt qu'au désarmement. Aussi avons-nous le droit de légitime défense accordé aux Etats; «un droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective dans le cas où un membre des Nations Unies est l'objet d'une agression armée... ». L'article 51 de la Charte dispose également qu' « aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense ». Ainsi, les Etats en général, et ceux de l'Afrique de l'Ouest en particulier disposent d'une liberté d'action totale en matière de dépenses militaires en ce sens qu'«aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies a intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence d'un Etat» Article 2 paragraphe 7 de la Charte des Nations Unies. Pour ce qui est du commerce des ALPC le colonel Sirakoro SANGARE, responsable adjoint de la sécurité attaché au président malien « l'importation d'armes portatives, qu'elle soit licite ou illicite n'est qu'un des aspects du problème des armes portatives en Afrique ».1(*) Notons que le commerce ou le transfert des armes en Afrique de l'Ouest remonte aux années 1947-1953 période de la guerre froide. « Des millions d'armes légères ont été expédiées en Afrique pendant la guerre froide en vue d'armer les combattants anticolonialistes des pays nouvellement indépendants et les forces alliées des nouvelles puissances »2(*).Cela veut dire que le problème de transfert des armes continue de favoriser le phénomène de la prolifération depuis plus de 50 ans. Dans certaines régions de l'Afrique de l'Ouest, un fusil d'assaut AK 47 de marque soviétique convoité pour sa facilité d'usage et sa puissance de tir peut s'acheter pour la somme dérisoire de 6 dollars soit environ 3.500 F CFA ou s'échanger contre un poulet, une chèvre ou un sac de céréales3(*). Certaines se louent l'heure. Sur les dix-sept milliards d'achats d'armes en 2002, deux tiers ont été effectués par les pays du tiers-monde en général et ceux de l'Afrique en particulier. Ailleurs, le budget de l'armée est supérieur à celui de l'éducation et de la santé pris individuellement. C'est le cas en Afrique de l'Ouest, du Nigeria, de la Guinée Bissau et de la Sierra Leone. Ceci conduit inévitablement à la réduction de la rentabilité des ressources de l'Etat. Notons que les grands exportateurs de ces armes en direction de l'Afrique sont les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité qui ont vendu 90% des 17 milliards de dollars d'armes en 2002. Les statistiques se présentent comme suit : Source : Marchés Tropicaux N°3066 du 20/08/2004 Après avoir évoqué le commerce légal des ALPC en Afrique de l'Ouest, il convient d'étudier le phénomène du vol et du trafic des armes légères dans la sous-région. * 1 Afrique Relance : http://www.un.org/french/écosocdev/geninfo/afreed/ * 2 Idem * 3 Eric NEWSON, Ex-Secrétaire d'Etat Américain |
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