La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à une étude au programme de désarmemement.( Télécharger le fichier original )par Chabi Dramane Bouko Université d'Abomey-Calavi - Diplôme du cycle I de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature filière "Diplomatie et Relations Internationales" 2004 |
A - Définition et objectifs du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réintégration (DDR)1- Définition du DDR Le désarmement, la démobilisation et la réintégration sont des notions très efficaces en matière de maintien de paix.
On peut définir le désarmement comme la collecte, le contrôle et la mise à disposition des petites armes, armes légères et le développement des programmes de gestion responsable des armes.
La démobilisation est un processus à travers lequel les combattants (forces régulières et / ou irrégulières) réduisent ou éliminent complètement leurs effectifs.
La réintégration est un processus au cours duquel les ex-combattants, leurs familles et autres personnes déplacées se préparent à une nouvelle vie socioéconomique (civil) au sein de leur communauté. 2- Objectifs du DDR Le DDR a des objectifs politiques, sécuritaires, économiques et fiscaux.
Sur le plan politique, le DDR contribue au processus de paix, à la stabilité des Etats, au règlement des conflits par voie pacifique, à la promotion du succès électorale et enfin à l'amélioration des relations civiles/militaires sur le plan de la sécurité.
Le DDR permet la réduction des crimes et de la violence politique, la réduction des armes non contrôlées et accroît le contrôle et le professionnalisme des forces armées.
Le DDR aide les combattants à retourner à une vie civile productive, contribue à le reconstruction et au développement des Etats, réduit le taux de chômage, et enfin réduit le budget de la défense et le transfert des ressources dans des secteurs productifs (éducation, santé, projets de développement social). B - Les succès du DDRLa coopération inter-étatique bilatérale (Mali-Sénégal ; Mali - Mauritanie ; Gambie-Guinée Bissau) a permis la saisie et la destruction des armes de certains criminels. Cette coopération nous permet de constater une baisse de la circulation des ALPC dans certaines villes de la sous-région comme Boundou, Dakar, Bamako, Kayes, Tombouctou, etc. La coopération dont il est question couvre plusieurs aspects : politique, juridique et militaire. En effet, l'accord quadripartite signé en 1984 entre le Bénin, le Togo, le Ghana et le Nigeria porte sur l'extradition des criminels transfrontaliers. Le 14 juillet 2003 à Badagry au Nigeria, le Bénin et le Nigeria ont signé à nouveau un mémorandum rappelant l'application stricte et rigoureuse du traité quadripartite antérieurement signé. Les différents accords sus-énumérés ont permis de renforcer les moyens des forces de l'Ecomog de la CEDEAO. En effet, des patrouilles mixtes et inopinées sont souvent organisées dans les villes de la sous-région. Ainsi, on a aboutit à l'arrestation de certains criminels dont Hama Hamani Tidjani qui s'était réfugié au Mali1(*). Aussi, des stocks d'armes et des munitions ont été détruits. En mars 1996, 3.000 armes2(*) déposées par les rebelles Touaregs ont été détruites par la méthode d'autodafé3(*). On baptisa l'opération : « Cérémonie de la flamme de la paix ». Après l'adoption du moratoire de 1998, l'action du PCASED a été très efficace en ce qui concerne le DDR. On note : - la destruction des armes collectées par la Mission d'Observation des Nations Unies et le Groupe d'Observateurs Militaires de la CEDEAO au Libéria en 1998 ; - le projet de transformation des résidus des armes détruites en instruments agricoles (houes, pelles, brouettes, charrues) ; - l'installation d'une banque de données et d'un registre régional des armes les 23 et 24 septembre 1999 à Accra au Ghana ; - la destruction des armes légères au Niger ; - la saisie de 1.500 armes à feu et de 6.000 munitions par la police nigériane le 13 avril 20044(*) ; - l'organisation d'une grande campagne de sensibilisation à l'échelon régional lors de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2002) ; - au Nigeria, le comité national de la lutte contre la prolifération des armes légères a détruit 1257 armes dont 494 pistolets importés et 287 pistolets de fabrication locale1(*). 1.500 armes et 6.000 munitions ont été saisies par les forces de sécurité nigériane le 13 avril 2004 ; - au Libéria, le Programme du DDR qui avait été suspendu en décembre 2003 a repris en avril 2004 à Morovia, à Tumbmonburg et Gbanka. En ce qui concerne les enfants soldats, l'ONU, plus précisément le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) a réussi à faciliter le retour de quelques enfants soldats qui, aujourd'hui exercent quelques métiers professionnels : la mécanique, la tôlerie, la maçonnerie, la menuiserie et certains métiers d'art. Au total, 38.000 armes ont été détruites en 2003 grâce au programme du PCASED2(*). Toutefois, des efforts restent à faire d'autant plus que le DDR n'a pas encore fait toutes ces preuves en Côte-d'Ivoire où les rebelles conditionnent le désarmement à certaines réformes politiques auxquelles s'oppose le régime en place. * 1 Hama Hamani Tidjani, présumé receleur de véhicules entre le Bénin et le Nigeria * 2 La disponibilité des armes et la situation des civils dans les conflits armés, étude présentée par le Comité International de la Croix Rouge (CICR), juin 1999, p.64. * 3 Autodafé : opération de destruction des armes par le feu. * 4 Daouda Aliyou correspondant du Nigeria à Africa n°1 au journal du 13/04/04 à 16h. * 1 Op. cit : lutte contre la prolifération des armes légères en Afrique de l'Ouest, p.77. * 2 Ibrahima Sall, propos du président du PCASED recueilli à RFI en janvier 2003 |
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