I.B.4. L'intérêt
du sport aux yeux des entreprises multinationales.
A quelques exceptions près, les relations entre le
monde sportif et les milieux d'hommes d'affaires sont très anciennes.
BAYLE et DURAND (2000, p. 150) y voient plutôt une espèce de
« cohabitation de compétitions organisées par des
opérateurs privés et l'émergence de
fédérations historiques nationales et internationales ayant en
charge certaines grandes compétitions( championnats nationaux,
continentaux ou mondiaux) ».
En Europe particulièrement, le football constitue un
terrain privilégié d'investissement pour de nombreuses
multinationales. Or, celles-ci, comme leur nom l'indique, ne se
défissent que par rapport aux territoires étrangers.
Ainsi, Fiat est depuis la fin du XIXème siècle
propriétaire du club italien de la Juventus de Turin, le groupe chimique
Bayer depuis 1904 du club allemand de Bayer Leverkusen, Peugeot préside
aux destinées du club de football de Sochaux, Philips est
propriétaire de PSV Eindhoven, Amstrad se charge de Tottenham,
International Management Group de Benfica de Lisbonne, Canal Plus de
Paris-Saint-Germain et du club suisse de Servette.
Aux Etats-Unis, les principaux groupes de communication misent
sur le base-ball : Disney (California Angels), Time Warner (Atlanta
Braves), Tribune Company (Chicago Cubs), News Corporation( Los Angeles
Dodgers). Et la suite est encore longue. A travers, cette illustration, l'on
peut effectivement noter que les investissements réalisés par les
entreprises dans le monde sportif ne sont ni altruistes- ce qui ne
caractérise point un homme d'affaires-, ni philanthropiques. Le sport,
par delà sa spécificité, se voit tout
désigné à s'offrir le rôle bien prouvé de
support publicitaire, une sorte de marché à développer, un
produit d'appel ou de diversification, voire un investissement financier. Les
entreprises multinationales sont assurément devancières sur la
vaste opération de conquête du marché international. Elles
sont toujours à la quête de tout ce qui pourrait renforcer leur
pouvoir économique et financier. Le sport semble réunir l'atout.
Il permet de faire découvrir l'entreprise et sa gamme des productions au
public si nombreux devant la télévision. Or, au lieu de se faire
simplement annonceurs, la plupart prennent en charge des équipes de
football, comme sponsors ou s'en approprient.
Dès lors, face à l'accélération de
l'appétit financier des clubs et des fédérations sportifs,
ceux de football en tête, la route vers l'internationalisation semble
passer pour la moins mauvaise des solutions. Mais s'agissant des clubs de
football, signalons qu'ils recourent à plusieurs opérations, dont
la plus en vue est le transfert des joueurs d'une association nationale vers
une autre. Avec la création des centres de formation pour jeunes
joueurs, la stratégie même d'investissement direct
étranger, le transfert inaugure la série d'opérations
propres au football.
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