L'importation d'articles de sport et l'investissement
étranger dans l'industrie qui fabrique ces articles augmentent la
qualité et la variété des produits mis à la
disposition des sportifs et d'autres personnes. Ils sont donc profitables pour
les pays d'accueil. Au niveau européen, les délocalisations ne
sont pas encore signalées. Par contre, le rapport du conseil de l'Europe
de 1995 note que des sociétés multinationales ont
délocalisé leur production dans des pays en développement
par le biais d'une sous-traitance internationale, notamment pour les
vêtements et les chaussures. L'apport n'y est pas peu énorme.
Paragraphe 3. Internationalisation comme moyen
pour lutter contre l'immigration clandestine des sportifs du Tiers
Monde.
Le reportage réalisé par les journaliste de la
chaîne de télévision France 2 dans leur émission
« Envoyé spécial du 24 octobre 2000 » a
montré qu'un grand nombre de clandestins venus d'Afrique,
d'Amérique du sud, d'Asie tout comme d'Europe de l'Est se retrouvent
dans cet état à cause du sport. Sollicités dans leurs pays
d'origine par des
« faux impressarii », ils débarquent en
Europe avec la ferme assurance de mener une fructueuse carrière de
footballeur dans tel ou tel autre club prestigieux. Pourtant, comme c'est
souvent le cas, il arrive que les fameux intermédiaires ne suivent plus
l'évolution de l'insertion de ces jeunes transfuges tant dans le club
proposé que dans la société occidentale. Et, dans le pire
cas, une fois que l'essai n'est pas concluant dans la nouvelle équipe,
les jeunes, rêvant toujours d'une éventuelle chance
d'évoluer en Europe, basculent ipso facto dans la clandestinité.
Or, en appuyant, puis aidant positivement les initiatives des
clubs de football et pourquoi pas d'autres sports à s'ouvrir à
l'extérieur, et notamment aux pays en développement, de deux
choses l'une : soit, l'immigration de jeunes joueurs de ces pays vers
l'Europe dans le cadre du football est légale, car rendue possible
à travers le transfert ou le prêt, soit ils évoluent sur
place mais dans l'entreprise football.
C'est un énorme avantage qu'il y a lieu d'appuyer
véritablement par des accords de coopération, voire de
financement entre les pays en développement et les pays
développés, au lieu de s'attaquer simplement aux faits sans en
endiguer les causes. L'Association Payoke s'évertue à militer
contre l'exploitation par certaines entreprises européennes de la main
d'oeuvre des immigrés clandestins. Cela est bien, mais ne suffit pas.
Nous suggérons donc qu'un nouveau thème de débats tienne
compte de cet aspect de choses et offre les perspectives d'une étude
capable d'enrichir notre proposition, en ce qui concerne le sport, et
spécialement le football.
CHAPITRE II. IMPACT SUR LES PAYS EN
DEVELOPPEMENT.
Dans leur ouvrage, Noll Roger G et Zimbalist Andrew (1997, p.
55) reprennent une opinion généralement répandue que
«le sport est un bon investissement, parce qu'il génère des
bénéfices nettement positifs pour la
communauté ».
Cet impact devra s'analyser tant au niveau de politique
économique générale qu'à celui des clubs.
Section 1. DU POINT DE VUE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
NATIONALE.
Poser la question de l'impact de l'internationalisation du
football business, comme nous en avons dressé le cadran, sur les pays en
développement revient à reformuler autrement la
problématique du bien fondé de la mondialisation et des
investissements directs étrangers sur cette catégorie de pays.
Plusieurs débats ont déjà eu lieu et certains se
déroulent encore sur le sujet, au cours desquels de brillants
exposés ont été faits. La littérature qui en sort
est certainement conseillée pour lecture. Mais, nous n'y revenons pas
ici.
« L'Afrique Subsaharienne entra dans le
20ème siècle pauvre, une région fortement
colonisée. En entrant au 21ème siècle, beaucoup
de choses ont changé. L'éducation a pris de la vitesse et
l'espérance de vie a augmenté...Depuis le milieu des
années 1990, des signes d'une bonne gestion économique ont
apparu, avec l'augmentation des revenus et du niveau des exportations...A
l'exception de la République Sud-Africaine, la moyenne du revenu
national par habitant est de 315 $ en 1997. Le revenu total de la région
n'est pas aussi important que celui de la Belgique à elle
seule. » ( Banque Mondiale, 2000, pp. 7-8).
Ce diagnostic sévère de la plus importante
institution mondiale de développement et de financement rejoint
l'exhortation du Secrétaire Général des Nations Unies
invitant les pays africains à diversifier leurs exportations.
Or, à plusieurs égards, le sport n'a souvent
pas été considéré comme une activité capable
de générer des revenus et de permettre la création
d'emplois. Pour la Banque Mondiale, citée par Problèmes
économiques (octobre 2000, p. 16) accroître la
compétitivité et diversifier les économies est un domaine
auquel l'Afrique doit accorder la priorité si elle veut revendiquer la
place qui lui revient au siècle nouveau. C'est pourquoi, nous
suggérons qu'elle compte aussi sur le sport, en régulant le
secteur. Il est susceptible de créer des emplois et d'augmenter le
revenu des habitants, ceux qui y travaillent, en premier.