Alors qu'un projet de fusion était mis en marche par
les dirigeants de quelques clubs de football de la Ville de Cap avec
l'équipe d'Ajax Cap Town, celle-ci se serait penchée vers la
proposition du club néerlandais d'Ajax d'Amsterdam d'en faire un
partenaire, qui allait devenir plus tard une filiale à 100 %. En effet,
à en croire la presse sud-africaine qui rapporte l'information, un
projet de partenariat était en voie d'être réalisé
entre Ajax d'Amsterdam et Ajax cap Town. L'équipe sud-africaine devrait
être rachetée par celle hollandaise ; ce qui permettrait
à cette dernière « de jouer dans le championnat
sud-africain de première division et dans les différentes
compétitions continentales africaines »
(www.ya.co.za/Ajax was forming an affiliated Squad in Cap Town).
La Dernière Heure du 24 octobre, sous le titre
« GBA : des Africains testés »,
confirme les faits: « L'Ajax ayant tissé des liens
étroits avec un club ghanéen, une formation sud- africaine et
le...GBA, quelques jeunes éléments en provenance du continent
africain passeront bientôt des tests à Ekeren... ».
Cependant, en analysant de plus près cette coopération, il faudra
retenir qu'elle se ressemble plus à un joint- venture,
considéré comme « la création en commun avec une
entreprise étrangère d'une société mixte
située à l'étranger et dont chaque partenaire
détient le capital dans les proportions de 50/50 ou de
60/40 ». (MUCCHIELLI, op. cit., p. 92) plutôt
qu'à une alliance stratégique, conçue, elle, pour
«combiner une capacité de production et une capacité de
commercialisation internationales » (Keagan et al., op. cit.,
p. 132).
Toujours est-il que la rapidité des contacts entre les
clubs de football et leur transformation en sociétés commerciales
auraient de fortes chances de générer moult alliances
stratégiques, c'est-à-dire, des associations entre plusieurs
entreprises indépendantes qui choisissent de mener à bien un
projet ou une activité spécifique en coordonnant les
compétences, moyens et ressources nécessaires »
(Garrette, B et Dussauge P, 1995, p. 27). Puisque «souvent
momentanée, ce qui lui vaut la qualification de cheval de
Troie » (BOZ Y et al., 1989, p. 133), cette alliance aura en tout cas
assez de succès dans le monde considéré comme nouvelle
cible d'expansion du football, à savoir, la Chine et toute l'Asie.
Il faudra donc attendre l'après-Mondial 2002. Mais,
dans le contexte du football, la compréhension d'une production et d'une
commercialisation internationales semble ne pas séduire. Toutefois, nous
l'avions déjà signalé plus haut que l'idée de
participer au championnat sud-africain et à différentes
compétitions africaines ne devrait pas cacher les objectifs marchands du
projet : gagner les coupes sud-africaines et le cas échéant
africaines, recruter les meilleurs joueurs (surtout les jeunes les plus
doués), bénéficier de la redistribution des droits de
retransmission, en cas d'une participation réussie dans ces
différentes compétitions continentales, maximiser les recettes
par l'opération de merchandising, et naturellement, jouir des
indemnités de transferts. Tout cela pourrait, dans une certaine mesure,
prendre la forme nette de la production et de la commercialisation
internationales.
Il est vrai que les investissements pareils dans le monde du
football semblent nouveaux et donc susceptibles de rencontre toute la
forêt de problèmes qui découlent particulièrement
des investissements internationaux. Le parcours rapide des cas analysés
ramène à la surface le préoccupant dilemme de prix de
transfert. Dans l'hypothèse classique du commerce international des
biens ou des produits, le surgissement de la question de prix de transfert n'a
pas laissé de tout repis les chercheurs. Comment pourrait-elle
s'imaginer et se poser dans les investissements internationaux portant sur le
football et comment serait-elle résolue ?