2. A. LA PARTICIPATION
D'AJAX DANS GERMINAL BEERSCHOT ANTWERPEN (GBA).
Lorsque l'agence d'informations Reuter (Brussel, 02. 03.
1999) annonce que « Ajax d'Amsterdam a accepté de devenir
actionnaire minoritaire de la récente équipe belge de
première division, Germinal Beerschot Antwerpen (GBA) », les
déclarations des dirigeants de deux clubs dans les colonnes de la
même agence confirment la nouvelle. Le directeur de GBA, M. Louis De
VRIES, fit retentir l'écho d' «un accord fantastique ;
c'est ce que nous avons cherché », ajoutait-il. Tandis que
pour sa part, le président d `Ajax, Michael Van Praag,
détailla un peu les raisons originelles d'une telle
affaire : « Ajax et GBA entendent s'échanger des
joueurs et coopérer pour la préparation de la carrière des
jeunes joueurs. C'est un accord de coopération à tous les niveaux
possibles, qui profitera à nos deux équipes. »
Cependant, certaines caractéristiques propres à l'investissement
direct étranger sont à prouver dans le cadre de l'exemple
donné.
2.A.1. Le pourcentage de 10 %.
Le cas d'Ajax nous rappelle toute la doctrine sur
l'investissement direct étranger, c'est-à-dire, l'exigence d'une
participation à concurrence d'au moins 10 %. Il s'agit, sans
excès d'affirmation, d'une grande première dans la conversion du
football en business, au niveau européen.
Cela n'interdit pas d'admettre qu'à plusieurs
occasions, les propriétaires de certains clubs, dans la recherche
d'éléments de diversification de leurs revenus, ont souvent
multiplié leurs actions dans les capitaux d'autres
sociétés.
Mais ici, la particularité, c'est qu'il est question
d'une équipe de football qui souscrit dans le capital d'une autre
équipe de football. Ce qui ressemble à une intégration
homogène, mais dans le domaine sportif.
Investissement étranger direct, la participation
d'Ajax dans GBA l'est effectivement. En effet, outre le fait que les dirigeants
hollandais ne se limitaient pas à l'idée d'un simple placement
financier dans le club belge, ils ont libéré les fonds qui, au
début de la coopération, correspondaient aux 31 % du capital de
GBA.
2.A.2. L'implication dans la
gestion du club étranger.
Et déjà, dans la structure administrative, GBA
ne contrôle plus seul la gestion quotidienne du club. Actuellement,
Albert Verhaegen, Jos et René Snelden sont les représentants
belges de la direction du GBA ; les autres sièges sont
occupés par le staff d'Ajax d'Amsterdam. Donc, en s'impliquant dans la
gestion, Ajax fait rentrer son investissement dans le champ d'un investissement
étranger direct. Mieux qu'une simple intention, l'investissement d'Ajax
d'Amsterdam dans GBA fait date et prend l'allure d'un vaste processus qui ne
s'arrêtera pas là.
C'est ainsi qu'après une année d'actionnariat,
Ajax a ramené sa participation à 51 %. Et, depuis le 05.09.2000,
il est devenu le détenteur du plus grand nombre d'actions dans GBA,
lequel, a désormais le statut de filiale d'Ajax. Ce dernier club n'a pas
voulu procéder par la création ex nihilo d'une filiale. Cette
création « coûte cher et met en oeuvre une participation
managériale très importante en temps et en
énergie ». (Keagan, W et De Leersnyder, J. M, 1994, pp.
132-133). Au début, l'idée d'une fusion acquisition semblait
prévaloir, car «elle procure une position immédiate sur le
marché » (Ibidem). L'effort du milieu de football
à emboîter pleinement les pas aux entreprises multinationales dans
la conquête des marchés internationaux est la résultante de
la «concurrence mondialisée. »
( Perrot Etienne, 1999, p. 15).
En réalité, cette concurrence globale, qui sert
de substrat à la métamorphose du sport en business international
conduit à promouvoir tout ce qui accroît la productivité,
l'investissement direct. L'échange des jeunes joueurs, et partant, leur
transfert restent, dans le sport une des sources non négligeables
d'accroissement de la productivité et des revenus. Le sport
professionnel est devenu un grand business, concluaient Quirk James et Fort
Rodney
( 1999, p. 5).
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