WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Facteurs de vulnérabilité et expansion de l'extrémisme violent au nord du Togo


par Yawo Dodji Mandela DJAHO
Institut Régional d'Enseignement Supérieure et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) - Master Professionnel en Développement Culturel (Culture, Paix et Développement) 2023
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2 Cadre théorique de référence

Les écrits théoriques font référence aux théories à travers lesquelles l'on peut cerner le contenu du sujet. Nous avons retenu quatre théories pour essayer de comprendre par analogie les chemins qui mènent à l'extrémisme violent : l'« état d'esprit terroriste » de Randy Borum (2014), le modèle de l'escalier de Fathali M. Moghaddam (2005), le modèle pyramidal, illustré par les travaux de Clark McCauley et Sophia Moskalenko (2008), et le modèle des trois chemins (three pathways) ou 3P de James Khalil (2017).

· L'« état d'esprit terroriste »

Selon le psychologue médicolégal Randy Borum (2011 ; 2014), le processus de préparation mentale à la violence extrémiste est composé de quatre étapes cognitives : (1) identifier une circonstance ou un événement négatif (comme la marginalisation, l'absence de loi et d'ordre, la pauvreté, le chômage ou l'insécurité) ; (2) concevoir la circonstance ou l'événement comme une injustice ; (3) reprocher la circonstance ou l'événement à une personne ou à un groupe spécifique ; et (4) rendre la personne ou le groupe responsable de la création de la situation injuste et en faire une incarnation du mal. Borum met quasi exclusivement l'accent sur des facteurs de répulsion, soit la pauvreté, l'exclusion et le fait d'être négligé ou exclu de la vie politique ou socio-économique, l'insécurité ou toute autre condition peu enviable. Le seul facteur d'attraction pertinent mentionné dans ce cadre est le discours qui présente l'extrémisme violent comme une solution à tous ces problèmes.

· Le modèle de l'escalier

L' « escalier » de Moghaddam (2015) décrit le chemin vers l'extrémisme violent comme un immeuble de cinq étages de moins en moins peuplés à mesure que l'on approche du dernier. Le premier étage est habité par un grand groupe de personnes qui considèrent que « ce que l'on perçoit comme juste est ce qui compte le plus », et que cela compte plus que la vie que l'on mène. Les individus qui peuplent le deuxième étage calquent leur attitude sur la perception qu'ils ont de la possibilité d'améliorer leur situation et de la justice procédurale. Ceux et celles qui tentent activement de « déplacer physiquement l'agression » grimpent l'escalier qui les mène au troisième étage, où ils peuvent s'impliquer « dans la moralité extrémiste des organisations isolées et secrètes dont l'objectif est de changer le monde par

25

tous les moyens possibles ». Au quatrième étage, les individus sont membres d'une organisation terroriste qui, au cinquième et dernier étage, se prépare à commettre un attentat terroriste au nom de leur cause.

· Le modèle pyramidal

Dans cette analogie de McCauley et Moskalenko (2008), les extrémistes violents sont représentés comme le sommet d'une pyramide dont la base est constituée par les sympathisants de la cause. Entre la base et le sommet, « les niveaux supérieurs sont caractérisés par un nombre moins important de personnes, mais un degré plus élevé de radicalisation des croyances, des sentiments et des comportements » Ce modèle présente une faiblesse : sa linéarité. Les individus montent et descendent dans la pyramide dans un ordre bien spécifique.

· Le modèle des « 3 P »

Le modèle des « 3 P » de James Khalil (2017) part de l'hypothèse qui veut que les individus qui s'engagent dans l'extrémisme violent ne soient pas tous de « vrais croyants », et qu'ils se situent, à différents moments ou simultanément, à diverses étapes des modèles linéaires précédemment décrits.

Selon ce cadre conceptuel, les « extrémistes », les « partisans de l'extrémisme violent » et les « acteurs de la violence » constituent trois catégories distinctes d'acteurs qui se chevauchent. La première catégorie « perpétue les valeurs idéologiques, politiques ou socioéconomiques «extrêmes», mais elle peut soutenir ou ne pas soutenir les actes violents commis pour atteindre ces idéaux ». La seconde catégorie, un sous-ensemble de la première, rassemble les individus qui soutiennent à la fois les valeurs « extrêmes » et l'usage de violence, mais ne commettent pas eux-mêmes d'actes violents. Enfin, les « acteurs de la violence » sont ceux qui commettent les actes violents au nom de certains objectifs, ou se rendent complices de ces actes. Ils peuvent ou non être de « vrais croyants », et certains sont simplement à la recherche d'argent, d'un statut, d'une aventure, d'un sentiment d'appartenance ou d'une certaine sécurité. Dans la même logique, Khalil affirme que les trois chemins ne sont que rarement linéaires et que les individus peuvent suivre différentes trajectoires pour parvenir à l'extrémisme violent.

(rapports, reportages, journaux, documentaires, films, objets) en rapport avec la thématique de

26

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE, PRESENTATION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

L'élaboration d'une méthodologie rigoureuse constitue le pilier fondamental de toute recherche scientifique. Dans ce chapitre, nous commencerons par exposer les choix méthodologiques qui sous-tendent notre approche. Nous justifierons ainsi les raisons ayant motivé le recours à telle ou telle méthodologie, en soulignant la pertinence de ces choix vis-à-vis de notre problématique de recherche. De plus, nous expliciterons la démarche suivie pour collecter les données, en mettant en avant les techniques et les outils qui ont été mobilisés dans ce dessein. Par la suite, nous procéderons à la présentation détaillée des résultats obtenus à l'issue de notre étude. Enfin, ce chapitre sera l'occasion de soumettre nos hypothèses à une série de tests rigoureux. Nous confronterons les conjectures formulées au début de notre recherche aux données réelles, dans le but de vérifier leur validité et de confirmer, le cas échéant, leur pertinence dans le contexte spécifique de notre étude.

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme