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La coopération policière pour la lutte contre la cybercriminalité au sein de l'UEMOA: bilan et perspectives (2010-2020)


par Kydenlu Justin BATIONO
Université Libre du Burkina  - Master II en Diplomatie et Relations Internationales  2023
  

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3.2.2.4. Les botnets

Comme nous l'avons abordé dans la partie consacrée aux techniques de la cybercriminalité en Afrique, les botnets sont un réseau d'ordinateurs ou de dispositifs piratés et infectés par un robot malveillant, contrôlé à distance par un cybercriminel (un pirate informatique). De multiples cas de botnets ont été révélés au grand public. C'est l'exemple de l'attaque du botnet Mirai en 2016 au Libéria qui avait paralysé le réseau internet de tout le pays. En octobre 2019, les institutions financières sud-africaines ont été l'objet d'attaques botnets sans subir d'importantes pertes 46.

3.2.2.5. Les rançongiciels

Par rançongiciel, il faut entendre un logiciel malveillant qui consiste à crypter les données de la victime ou à verrouiller ses systèmes, désorganisant ainsi les opérations des organisations victimes rendant leurs données et leurs systèmes inaccessibles. Les cybercriminels, auteurs de ces types d'agissements, vont ensuite exiger une rançon, généralement en cybermonnaie pour éviter d'être identifiés, en échange du décryptage des données. Les détections de rançongiciel recensées, en 2020, sur le continent africain excèdent 1,5 millions. Les Etats africains les plus

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46 INTERPOL, 2021, op. cit., p.36.

touchés sont l'Egypte, l'Afrique du Sud et la Tunisie. Les types de rançongiciels identifiés dans ces pays sont : les rançongiciels Crysis, Ryuk, Clop, Conti, Egregor et Sekhmet 47.

La liste de ces cybermenaces en Afrique n'est pas exhaustive. D'autres infractions cybercriminelles telles que la cyberpédophilie, l'espionnage informatique, etc. sont aussi commises. Avec la montée en puissance du terrorisme, l'Afrique doit se préparer en conséquence contre une probable apparition du cyberterrorisme.

Les conséquences de ces cybermenaces sont importantes.

3.3. Les réponses des Etats en matière de lutte contre les cybermenaces

Face aux cybermenaces, les Etats africains ont pris des mesures idoines. Ces mesures vont de la mise en place de structures étatiques de lutte contre la cybercriminalité à l'adoption de législations.

3.3.1. La mise en place de structures étatiques dédiées

La volonté de lutter efficacement contre la cybercriminalité a motivé les Etats africains à mettre en place des structures administratives spécialement dédiées à la cybercriminalité. Ces structures viennent se superposer aux services de sécurité qui ont pour mission quotidienne de lutter contre la criminalité. Quelques exemples d'Etats ayant créé ces types de structures :

- La Côte d'Ivoire : le pays a créé en 2009 la Direction de l'Informatique et des Traces Technologiques (DITT) pour répondre plus efficacement au défi de la cybersécurité. Autres créations une Plateforme de lutte contre la Cybercriminalité (PLLC), permettant de quantifier de manière fiable les actes de cybercriminalité, et un Laboratoire Criminalistique Numérique (LCN), en charge de l'extraction et de l'analyse des données numériques ;

- Le Sénégal : En 2013, le Sénégal a mis en place la Commission des Données Personnelles (CDP). Cette organisation est en charge du traitement des plaintes liées aux données personnelles des citoyens (usurpation d'identité, diffamation, cyber-chantage, escroqueries, etc.). Le CDP travaille de consort avec la Brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité (BSLC). Cette dernière est gérée spécialement les affaires les plus graves telles que le terrorisme, le kidnapping, la pédophilie, la traite des personnes etc. En 2016, le Sénégal s'est également doté d'une plateforme de lutte contre la cybercriminalité. Cette structure a pour mission l'assistance aux victimes, le signalement de comptes frauduleux ou faisant l'apologie du terrorisme ainsi que la veille sur les réseaux sociaux afin de lutter contre la propagande djihadiste ;

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47 INTERPOL, 2021, op.cit., 36

- Le Burkina Faso : le pays a mis en place de nombreuses structures pour prévenir la cybercriminalité. Ces structures sont : l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI), la Commission de l'Informatique et des Libertés (CIL), l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP). En 2020, le pays a créé la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC).

Les Etats comme le Nigéria et le Ghana ont mis en place des dispositifs de cybersécurité 48.

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