3.2.2.1. Les escroqueries en ligne
Cette forme de cybercriminalité regroupe plusieurs
types d'actes prohibés qui sont accomplis dans le cyberespace. Il s'agit
de l'hameçonnage, du vol de carte de crédit, de l'escroquerie
à l'avance de frais, de la fraude au paiement à distance, des
escroqueries aux cybermonnaies et de l'usurpation d'identité.
Selon le rapport, l'hameçonnage (le phishing) est
l'escroquerie en ligne la plus répandue. Il est réalisable par
courriel, SMS, appel téléphonique ou à l'aide d'un kit
d'hameçonnage. La fraude bancaire et la fraude à la carte de
crédit consistent, pour les cybercriminels, à exploiter les
vulnérabilités des systèmes non protégés des
banques ou des particuliers en mettant en place des stratégies
d'ingénierie sociale pour obtenir les informations des cartes de
crédit ou accéder aux informations bancaires en ligne. «
Selon les pays membres africains, les escroqueries en ligne constituent la
cybermenace la plus prééminente et la plus pressante. En
particulier, la fraude bancaire et la fraude à la carte de crédit
sont reconnues comme étant une menace grave en Afrique. Elles impliquent
le vol de données à caractère personnel et d'informations
bancaires qui sont ensuite utilisées par un acteur de la menace pour
acheter des biens, siphonner les fonds ou faire de la vente
»42 .
Les escroqueries aux cybermonnaies défraient
également la chronique au sein des Etats africains. C'est ce qui est
couramment connu sous le vocable de cryptomonnaie en Afrique. A travers les
sites de monnaie électronique, les cybercriminels cherchent à
voler les fonds de leurs victimes. Pour avoir leurs victimes, ces escrocs
proposent de verser une certaine somme d'argent sur une monnaie
électronique avec un retour sur investissement dont le pourcentage
mensuel est très élevé (minimum 10%). Une fois le montant
versé, la victime se trouve dans l'impossibilité de retirer ses
fonds jusqu'à la suppression du site. En guise d'exemple, la
société Mirror Trading International avait mis en place,
en 2020, une pyramide de Ponzi, en
Afrique du Sud, qui aurait permis d'arnaquer les bitcoins
de milliers d'investisseurs pour une somme d'environ 588 millions USD
43.
L'usurpation d'identité numérique est
définie par l'article 711-12 du code pénal burkinabè comme
le fait de prendre intentionnellement et sans droit, l'identité
numérique d'un tiers ou faire usage d'une ou de plusieurs données
de toute nature permettant de l'identifier, en vue de
42 INTERPOL, 2021, Rapport
d'valuation 2021 des cybermenaces en Afrique, 35 pages.
![](La-cooperation-policiere-pour-la-lutte-contre-la-cybercriminalite-au-sein-de-l-UEMOA-bilan-et-pe42.png)
36
43 Ibid.
troubler sa tranquillité, de porter atteinte à
son honneur, à sa vie privée, à son patrimoine ou à
celui d'un tiers 44.
Outre les escroqueries en ligne, l'extorsion en ligne fait
également un ravage dans les pays africains.
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