1.3.4. Irrigation
Avec son système racinaire superficiel, le maïs
nécessite une importante irrigation en zones à étés
secs comme le Sud de l'Europe, l'Égypte, le Chili ou le Pérou.
Selon le type de climat et de sol, les besoins varient de 800 à 1 500
m3 d'eau/ha par mois, de la floraison jusqu'à la maturation
des grains. La solution la plus économique en eau est la goutte à
goutte enterre (JM. Dieumier et Al., 2005).
Dans les zones plus humides, les grands producteurs de
maïs dans le monde (États-Unis, Chine, Brésil, Argentine,
Europe de l'Est) se passent
totalement d'irrigation (sauf pour leurs productions de
semences). Dans les régions tropicales, au climat humide et
ensoleillé, sans période sèche trop marquée, le
maïs peut être cultivé sans irrigation artificielle toute
l'année et donné jusqu'à trois récoltes par an.
À titre de comparaison, pour 1 kg de matière sèche
produite, le maïs fourrage nécessite 240L d'eau, le maïs grain
450, le blé 590, le soja 900, le tournesol 1 200 et le riz inondé
5 000.
Le maïs est donc la plante qui utilise de façon la
plus efficiente l'eau qu'elle reçoit. Mais, le maïs a
particulièrement besoin d'eau et de nutriments en été
notamment à partir du stade 10 feuilles pour les variétés
précoces (12 feuilles pour les tardives) et pendant au moins tout le
mois suivant soit au début de la période de formation des grains
allant de 60 à 90 jours après le semis.
Pendant cette période de fructification (de fin juin
à la mi-août dans l'hémisphère Nord), le maïs
consomme de l'ordre de 4mm d'eau par jour voire plus en cas de très
fortes chaleurs. S'il ne pleut pas et dans un sol sableux qui a une faible
réserve utile d'eau (de l'ordre de 25 mm), il faut irriguer tous les 6
jours en apportant les 24 mm d'eau/m2 consommés soit 1 250
m3 d'eau/mois par ha (Anonyme, 2010).
1.3.5. Fertilisation
Le maïs exige pour sa croissance et sa production, des
éléments minéraux qu'il puise dans le sol. La
fertilisation raisonnée consiste à lui apporter les
quantités d'éléments dont il a besoin, au bon moment et en
quantité suffisante. Car les rendements espérés
dépendent de la fumure et du système de culture. Elle doit
être rentable, c'est-à-dire permettre un accroissement de la
récolte qui compense largement les frais occasionnés par l'achat
et l'épandage des engrais.
Les données sur les quantités
d'éléments minéraux exprimés en unités
accumulées par 1ha de mais produisant 50 quintaux de grains sont
détaillées dans le tableau 1 ci-dessous.
8
Tableau 1. Quantités d'éléments
minéraux exprimés en unités accumulées par 1 ha de
maïs produisant 50 quintaux de grains
|
Azote (N)
|
Acide
phosphoriqu e
(P2O5)
|
Potasse (K2O)
|
Chaux (CaO)
|
Magnésie (MgO)
|
Soufre (S)
|
Dans les
plantes entières (parties aériennes)
|
105
|
50
|
75
|
10
|
10
|
6
|
Uniquemen
t dans les 50quintaux de grains
|
70
|
35
|
25
|
1,5
|
4,5
|
5
|
Les prélèvements (ou exportations) sont
différents suivant que les pailles de maïs sont sorties du champ ou
au contraire réincorporées au sol. Il faut ajouter à ces
six éléments principaux (Tableau 1) des quantités plus
faibles (de l'ordre de quelques centaines de grammes par hectare) de
manganèse, zinc, bore, cuivre, etc.
Les besoins de la plante ne sont pas constants tout au long de
la culture : faibles au début, ils croissent rapidement pour atteindre
un maximum avant la floraison et décroître ensuite, sauf pour le
phosphore dont l'absorption est relativement étalée dans le
temps. Il faut souligner l'exigence particulière en azote juste avant la
floraison pour permettre une formation normale de l'épi. En culture
manuelle peu intensive, l'apport minimum est de vingt-cinq à trente
unités d'azote par hectare, quand le maïs a commencé sa
montaison (environ quarante jours après le semis).
9
Un apport d'engrais complet au semis (par exemple 30-30-30)
est utile, mais rarement pratiqué. La teneur en matière organique
du sol est une des clés de la culture du maïs. Les apports de
fumier sont recommandés, car le maïs réagit très
positivement à la fumure organique, même à faible dose. Cet
effet est particulièrement net dans les sols épuisés. Dans
tous les cas, la restitution des résidus de récolte,
transformés (fumier) ou simplement broyés et enfouis, est
recommandée pour enrichir le sol en matière organique et limiter
les exportations (coopération française, 2009).
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