I.2. Problématique
Les actions de santé et de développement
communautaires constituent une approche ayant pour objectif d'améliorer
les conditions de vie par des mesures à caractères social,
économique et politique dispensées par une équipe
multidisciplinaire et faisant largement appel à la participation
populaire selon le principe de la planification participante. Cela suppose un
processus par lequel une communauté identifie ses besoins et ses
objectifs, leur donne un ordre des priorités, trouve des ressources
internes ou externes pour résoudre ses problèmes, passe à
des actions et développe une attitude de coopération à
l'intérieur de la communauté (Bernard GOUDET, 2009, pp62-63).
L'accès de tous les services sociaux de base permet,
entre autres, d'approfondir la participation à la vie en
société et aux prises de décision, de freiner la
croissance démocratique, de favoriser l'équité entre les
hommes et les femmes, d'augmenter la productivité de disposer des
moyens des substances durables (Bernard KOUASSI, 2008, p.63).
Dans le monde, surtout au niveau des pays de l'Europe du Nord
et de la France ont connu très tôt une amélioration
très importante du niveau de vie de la population, en raison des
progrès de l'hygiène par le canal de réseau
d'assainissement (Aliene, Jeanne et al, 1995P.35). Pour être bien
portant, tout individu doit manger suffisamment, consommer des aliments sains,
boire de l'eau pure, travailler et vivre dans un environnement
hygiénique, connaître les sujets bien portants et les mal portants
et de savoir, pour ces derniers, les causes de leur mauvaise santé (OMS,
1987, p.17). La participation des personnes à la résolution des
problèmes de santé qui se posent à eux est un
élément central des approches communautaires. Elle est un des
axes de la charte d'Ottawa de la promotion de la santé qui suppose la
possibilité et la volonté des personnes de s'impliquer dans de
réflexions et des actions communes avec d'autres également
concernées par le même problème. Depuis
les « études des communautés » de
l'école de Chicago, une part importante de la recherche sociologique
s'est attachée à analyser les différents types de
participation et dégager les conditions et les modalités de
l'action collective (Bernard GOUDET, 2009, p.137).
Le développement des pays du Sud, et
singulièrement celui des pays de l'Afrique, exige sans doute des
changements radicaux des conditions politiques et administratives de ces pays,
mais, il nécessite aussi la participation populaire aux prises de
décisions et des institutions démocratiques aux
différentes couches de la population et surtout aux masses populaires la
possibilité d'exprimer leurs points de vue concernant le
développement de leur société. Et, cependant, un tiers de
siècle, les pays du Sud se sont vus appliqués des formules comme
celles du « Développement intégré »,
du « Développement à la base », du
« Développement autocentré », du
« Développement communautaire » etc. Ces
différentes formules ont souvent échoué et cet
échec est essentiellement dû à la différence entre
la conception du développement chez la population concernée par
le développement et celle des développeurs.
Soulignons que les hommes politiques ont su
récupérer le concept développement endogène pour
asseoir leur système politique, les activités communautaires
redonnent au développement endogène tout son sens, toute sa
fraicheur, tout son caractère d'actualité (Mbaya MUDIMBA,
1997, p.9).
En Afrique, les régimes formels de
sécurité sociale n'ont pas pu apporter des solutions à
grande échelle à cette difficulté. De ce fait, on assiste
depuis quelques années à l'espoir de nombreux systèmes de
protection créée par d'autres acteurs que l'Etat : ONG,
Organisation des travailleurs, Coopératives, Communauté etc.
Les activités communautaires constituent l'une des formes des prises par
le système de sécurité sociale. Elles associent les
principes d'entraide et de solidarité en présentant un
réel potentiel en matière d'amélioration de conditions de
vie ; toutefois, ces activités communautaires sont de
création récente en Afrique et, bien qu'elles fassent l'objet
d'un développement rapide, elles restent fragiles ; les
compétences en matières de Gestion, de suivi et
d'évaluation notamment sont encore rares et doivent être
développées afin de consolider cette dynamique communautaire
(BIT, 2002, p.).
En République Démocratique du Congo, Le
dynamisme communautaire constitue un train original en général et
en particulier du document des stratégies de réduction de la
pauvreté (DSCRP, 2004, p.44) est l'une des grandes missions de la
faculté de Santé et Développement Communautaires. Pour
Peterson, dans le cas des politiques de développement, le pouvoir doit
être entendu non pas comme capacité d'imposer ses propres
critères mais comme capacité de leadership pour persuader les
autres à collaborer dans un but commun (Pello HUESA, 2005, p.102). Les
communautés devraient se considérer à présent comme
des intervenants à part entière en ce qui concerne le
développement de leurs territoires.
Dans le souci de participer à l'atteinte des Objectifs
du Millénaire pour le Développement, la Faculté de
Santé et Développement communautaires s'inscrit dans cette
lutte ; cette dernière fait du développement l'affaire de
tout l'homme et de tout homme. Le processus de développement n'est
endogène que là où il est conçu, dirigé,
accompli et évalué par les intéressés eux-
mêmes et sous leurs propres responsabilités premières. Les
intéressés doivent compter d'abord et avant tout sur eux-
mêmes. La conscience critique renvoie aux actions pratiques à
poser pour la promotion du développement durable, ces actions doivent
matérialiser la volonté au développement. Cette
matérialisation ne peut être possible que si la population a une
structuration, une organisation au sein de la quelle il y aura un cadre
légalement investi ou la concertation et le pilotage des actions
à poser sont effectives. Le développement endogène regorge
toutes les couches de la population. Celle-ci revêtant
l'hétérogénéité, c'est-à-dire en
âge et sexe variés. Ainsi, les résultats issus de ce
développement doit viser un bien -être de tous sans
ségrégation aucune. En outre, toute action de
développement, pour qu'elle soit durable et permanente, mérite un
suivi ou une appréciation à chaque stade d'évolution
(Kambale KARAFULI, L. 2008).
La descente sur le terrain étant l'une des parties les
plus importantes des programmes de la faculté de Santé et
Développement Communautaires, l'ULPGL dans sa vision demande aux
étudiants de concevoir et faciliter la formulation d'un projet en
collaboration avec la communauté locale.
En ville de Butembo, dans son approche, l'Université
Libre des Pays des Grands Lacs, « ULPGL », à travers
le canal de la Faculté de Santé et Développement
Communautaires largue les étudiants sur terrain tout au long de leur
formation universitaire dans un Quartier/Village appelé site de
partenariat (NTABE, 2008).
En se référant au travail de (MUHONGYA, 2008)
réalisé dans la commune Bulengera, l'une des communes de la ville
de Butembo, dans 49 Cellules retenues comme sites de partenariat. Dans onze
sites de partenariat soit 22% des projets ont été
réalisés (exécutés) tandis que dans trente-huit
cellules ou sites de partenariat soit 78% malgré l'analyse de la
situation, la restitution et la planification qui se réalisent à
chaque année académique les projets n'ont pas été
exécutés, et sachant que ce sont les membres de comité de
développement qui sont moteur de ces activités. A quel
degré ce comité de développement intervient dans le
processus de planification des activités de terrain de l'ULPGL.
Pour y parvenir, la question la question suivante a
été posée :
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