WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Traitement de l'information politique dans un médias de service public. Cas du quotidien "la nation".


par SàƒÂªmàƒÂ¨vo O. Bonaventure AGBON
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Licence professionnelle en sciences de l'information et de la communication,option Journalisme 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARAGRAPHE 2. VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS

Il s'agit ici de s'assurer de la véracité des hypothèses émises (1) au départ et de faire des recommandations pour la résolution des problèmes relevés (2).

1- Vérification des hypothèses

Deux hypothèses ont été émises au départ qui correspondent aux objectifs spécifiques

? Hypothèse 1 (sur l'équitabilité)

A l'issue des résultats et analyses, deux niveaux de lecture s'offrent sur l'hyputhèse 1. Le premier, c'est que « La Nation » ne censure pas les opinions qui défavorisent même le gouvernement en place. C'est-à-dire que l'information politique, contrairement au temps de « Ehuzu », n'est plus servie en sens unique. On retient que toutes les opinions sont représentées dans le journal. C'est d'ailleurs ce que clamait son ancien DP, Maurice Chabi en mai 1990 :

« La presse privée est au service d'un courant de pensée dont elle véhicule les messages et opinions politiques. « La Nation » se veut le journal de tous les Béninois, nonobstant leurs appartenances et sensibilités politiques. Son statut de service public et son indépendace réelle en feront un journal ouvert à tous et au dessus de tous».

Si «La Nation » n'était pas équitable, soutient Mama Aguè, il aurait eu des contestations et critiques acerbes comme à propos de l'ORTB/TV.

Au niveau de la représentativité, notamment en période électorale, lorsqu'un présidentiable obtient 16 reportages et un autre 08 voire 02 reportages, il y a, en principe, un déséquilibre à corriger. Mais puisque équité n'est pas égalité, cela ne devrait pas indisposer. « L'égalité signifie clairement que chaque parti ou candidat reçoit le même accès. L'équité signifie que tous ont un juste accès - le parti qui jouit du plus grand appui populaire se voit

50 Frère, M-S., Presse et démocratie en Afrique francophone: les mots et les maux de la transition au Bénin et au Niger, Karthala Editions, Paris, 2000, 540 p.

Mémoire soutenu par Sêmèvo O. Bonaventure AGBON / ENSTIC-UAC

37

Mémoire soutenu par Sêmèvo O. Bonaventure AGBON / ENSTIC-UAC

38

Traitement de l'information politique dans un média de service public : cas du quotidien La Nation

accorder plus de temps que les autres »51. Autrement, selon la règle de l'équité, tous les partis seront assurés de la possibilité de s'adresser à l'électorat, et le temps accordé aux partis sera proportionnel à l'appui populaire dont ils jouissent. Ainsi, l'électorat entend les idées des principaux partis à l'élection; les autres partis dont l'appui populaire est moindre pourront également s'exprimer, mais à un moindre degré, poursuit l'ACE (2012)52. Même si des écarts ne manquent pas à « La Nation », ce n'est pas criard comme autrefois.

Il ressort que l'hypothèse 1 est vérifiée.

? Hypothèse 2 (sur le contenu peu riche de « La Nation »)

« La Nation » est certes riche en informations politiques. Mais, contrairement à 1990 voire de 2006 à début 2008, le factuel prend d'assaut le journal et les analyses, enquêtes et critiques de l'action gouvernementale réculent. « La Nation » se désintéresse de plus en plus des analyses, investigations, et commentaires qui permettent de disséquer l'actualité politique, l'action des gouvernements et des institutions. Or en 1990, ces genres étaient tout aussi présents à côté des reportages et comptes rendus comme pour signifier que l'information rapportée a besoin d'être expliquée ou commentée pour aider le public à bien la recevoir. Le rôle des médias n'étant pas que d'informer mais aussi de surveiller l'exercice du pouvoir et stimuler le débat public et d'éveiller les consciences. (Unesco, 2009). Ainsi, sur des sujets et grands débats, les lecteurs trouvent que « La Nation » ne satisfait pas leurs besoins. Il y a par exemple l'affaire dite des machines agricoles, gratuité de l'école, microcrédit, CEN-SAD, opportunité de la suppression de la HCJ, programmes de société des candidats, réformes politiques et institutionnelles, mandat unique, destitution des maires, PPEA II, etc.

En période électorale, ç'aurait été bien d'analyser le programme de société des candidats afin de permettre aux citoyens de faire un choix responsable. C'est dans ce sens que Nouwligbèto (2011) fait le constat suivant à propos du traitement des sujets politiques en période électorale :

Plus ou moins conscients des pressions qui pèsent sur leur rédaction, des journalistes s'interdisent toute réflexion critique et, de manière mécanique, évitent scrupuleusement de rédiger des papiers qui peuvent « faire mal ». Cette attitude se note aussi bien dans les privés, qui ont signé des contrats de communication avec l'un ou l'autre des candidats en lice, que dans les médias de service public.53

51 ACE, www.aceproject.org_Medias_et_elections_2013 7 avril 2016, 13h 3

52 Ibidem

53 Friedrich Ebert Stiftung. Actes du dialogue régional des instances de régulation et d'autorégulation sur l'accompagnement des médias en période électorale, Imprimerie COPEF, Cotonou, 2011

Traitement de l'information politique dans un média de service public : cas du quotidien La Nation

C'est vrai que «La Nation» fait des suppléments spéciaux présidentiels qui offrent, comme celui du mercredi 1er au jeudi 2 mars 2006, une « Radioscopie des candidats ». Mais ces analyses portent beaucoup plus sur le profil des présidentiables avec un coup d'oeil sur leur programme de société.

Visiblement, il n'y a que W. Houngbédji qui ait fait de ces genres son domaine de prédilection. La rubrique « Droit et Devoirs » qu'il anime en est la preuve. Chaque parution offre souvent l'analyse bien nourrie d'un sujet d'actualité. C'est ce qui a certainement inspiré son collègue, Sabin Loumedjinon, à écrire de lui : « (...) Willéandre (nom d'emprunt) tape sur tout ce qui bouge et n'a pas une odeur de sainteté » (« La Nation », 26 mai 2006).

Il ressort que les genres analyses, commentaires, enquêtes, investigations et critiques sur la politique sont effectivement rares dans « La Nation ». Les raisons sont, entre autres, le statut de service public, la périodicité, la peur de la censure, l'autocensure, le manque d'initiatives et d'audace. Toutefois, il ne faut pas lire cette faiblesse dans tout le passé de « La Nation ». Elle est plus liée à la période d'après avènement de Boni Yayi au pouvoir. L'engagement des journalistes à aborder les sujets contradictoires, à relever les forces et abus des gouvernants/politiciens, amorcée vers la fin de règne du président Kérékou, s'est quand même poursuivie jusqu'en janvier 2008. Il faut donc mentionner que ce sont les agissements du régime du Changement qui, redoutant les analyses surtout de W. Houngbédji, l'a envoyé au garage en le faisant relever de son poste de SR. Pire, en le sortant de la rédaction pour l'envoyer au Service Commercial pendant un an et demi. Toute chose qui a dû contribuer à émousser les ardeurs. C'est la raison majeure justifiant l'attitude des journalistes à rester plus dans le factuel désormais alors qu'ils dénonçaient autant qu'ils saluaient les actions du pouvoir.

Il s'est avéré alors que le contenu de « La Nation » peut être renforcé, vu les résultats de l'analyse SWOT. « La Nation » dispose d'assez d'atouts pour traiter efficacement l'actualité plitique nationale.

Concernant les forces, on retient la qualité de ses journalistes ayant assez d'expériences pour un journal exemplaire, la position de média de service public, la disponibilité de matériel (roulant et imprimerie) pour se consacrer aux dossiers d'enquêtes, d'investigations qui demandent beaucoup d'investissements ; la tenue régulière et quotidienne des conférences de rédaction est un atout pour discuter, échanger et retenir des sujets intéressants, Surabondance des pages publicitaires. Quant aux faiblesses, il s'agit entre du personnel plus ou moins vieillissant (proche de la retraite), de surabondance des pages publicitaires, du contenu peu

Mémoire soutenu par Sêmèvo O. Bonaventure AGBON / ENSTIC-UAC

39

Traitement de l'information politique dans un média de service public : cas du quotidien La Nation

diversifié à renforcer (peu d'enquêtes, investigations, analyses, etc.), du statut de MSP (nomination du DP en Conseil des Ministres).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein