II.2.2 : Les forages publics
Selon wikiwater (2016), le forage est l'action de creuser un
trou (aussi appelé « Puits » dans le domaine de la
prospection) dans la Terre. L'équipement du puits, tel les tubages, et
de manière générale les moyens techniques permettant de
creuser, varient en fonction de son dimensionnement et de ses objectifs. On
fore pour prospecter et/ou exploiter le sous-sol. Par exemple, des puits sont
forés pour : trouver et exploiter des ressources naturelles enfouies
(eau, pétrole, ressources minières). Un forage est aussi, un
ouvrage de captage vertical permettant l'exploitation de l'eau d'une nappe,
contenue dans les interstices ou dans les fissures d'une roche du sous-sol
qu'on nomme aquifère. L'eau peut être remontée grâce
à une pompe, manuelle ou motorisée. Ces puits modernes sont
creusés par percussion d'un outil dans le sol ou par l'action rotative
d'un outil coupant (tarière, foreuse,
trépan) tournant autour d'un axe vertical et qui brise
et mâche les roches dont les résidus sont remontés le plus
souvent par des boues à la surface. Ils peuvent atteindre jusqu'à
300 m de profondeur, (Aquaportail, 2016).
Ce sont en réalité des sources d'eau potable
alimentées par les aquifères profonds. Ces eaux exploitent le
réseau de failles de la roche-mère. Leur alimentation se fait de
manière indirecte, en relation avec l'extension du réseau de
faille. Le rendement de la nappe varie en fonction du degré de
fracturation de la roche, son type et le profil de son altération. Dans
la ville, il existe de nombreux forages équipés de PMH (Pompe
à Motricité Humaine) réalisés soit par la
Communauté Urbaine de Garoua, soit par les mairies, le FEICOM, le Budget
d'Investissement Public, ou encore des dons japonais pour la majorité.
Ces ouvrages, réalisés par deux principales entreprises (GEOFOR,
basée à Djamboutou et HYDROFOR située à
Laindé), sont gérés par les communautés
organisées en comités de gestion. Le coût
élevé de réalisation de ces ouvrages explique leur nombre
réduit. Bien que provenant du sous-sol, les eaux des forages sont
sujettes aux pollutions. La nature du sol peut ainsi négativement
influencer la qualité des eaux de ces ouvrages réalisés
par des experts. C'est le cas du forage réalisé par la SNEC
à Ngalbidjé qui est aujourd'hui abandonné, car produisant
des eaux ferrugineuses.
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La photo 8 présente une oeuvre du don Japonais (C)
à Laindé munit d'une pompe à motricité humaine (D)
et d'un mur de protection (A). Les populations laissent les chaussures à
l'extérieur (B) avant de se procurer de l'eau. La photo 9
présente un forage protégé d'un mur (D), doté de
pompe pédestre (C) et munit d'un fût de stockage (A).
Planche 2 : Les forages publics
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 8 : Don japonais à Laindé Photo
9 : Forage équipé d'un fût de stockage
Les forages sont tous dotés de PMH, pour l'essentiel
des dons japonais et projets communaux. Dans les quartiers comme
Poumpouré, qui est dépourvu de forages, les populations
s'approvisionnent à majorité chez les « maïroua »
en achetant le bidon de 30 litres à 75F CFA. Pour remédier
à cette situation, les plus aisés prennent souvent l'initiative
de venir en aide au plus démunis. C'est ainsi qu'un « bienfaiteur
» a installé un robinet à l'extérieur de son domicile
et instauré des heures d'ouverture pour alimenter gratuitement les
populations environnantes en eau potable. La plupart des personnes
interrogées y voient une manifestation de pouvoir et
préfèrent s'approvisionner chez les vendeurs d'eau. De
même, la position des forages (concentration autour d'un lieu
donné) et leur nombre réduit ne favorise pas le respect de la
norme prescrite à la DIEPA en 1981 : un point d'eau moderne pour chaque
tranche de 250 habitants. Une situation qui ne peut garantir l'accès de
tous à l'eau potable. Les enquêtes de terrain montrent que 21,4%
des ménages ont les forages comme principale source d'approvisionnement
en eau potable.
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Tableau 9: Proportion des
ménages s'approvisionnant au forage
Quartiers
|
Ménage enquêtés
|
Nombre de ménage s'alimentant au
forage
|
Proportion en %
|
Yelwa
|
32
|
9
|
7,4
|
Poumpouré
|
16
|
0
|
0
|
Liddiré
|
33
|
8
|
6,6
|
Laindé
|
40
|
9
|
7,4
|
Total
|
121
|
26
|
21,4
|
Source : enquête terrain, 2016
|