II.2 : LES AUTRES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT
Les difficultés d'approvisionnement en eau des
populations, contraignent ces dernières à se tourner vers
d'autres sources telles les puits privés et communautaires, les forages
publics, canaris, les revendeurs d'eau.
II.2.1 : Les puits : privés et communautaires
Un puits à eau, est le résultat d'un
terrassement vertical, mécanisé ou manuel, permettant
l'exploitation d'une nappe d'eau souterraine, autrement dit un aquifère.
L'eau peut être remontée au niveau du sol grâce à un
seau ou une pompe, manuelle ou non. Les puits sont très divers, que ce
soit par leur mode de creusement, leur profondeur, leur volume d'eau, ou
Les puits communautaires (oeuvre des dons) sont
aménagés et disposent de plus grandes quantité d'eau. Ils
subissent aussi une forte évaporation durant les périodes
sèches.
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leur équipement. C'est aussi, un trou vertical, le plus
souvent circulaire et à parois maçonnées, entouré
parfois d'une margelle, creusé dans le sol pour atteindre une nappe
aquifère (Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, 2016).
Les puits sont réalisés à l'aide d'une technique
traditionnelle très simple : il est creusé avec une pelle et une
pioche. Toutefois, des moyens mécaniques sont utilisés pour
éviter les efforts physiques intenses. Le sol doit être
suffisamment exploitable et la nappe phréatique peu profonde pour
pouvoir avoir recours à la technique traditionnelle.
Généralement, les puits sont entourés de pierres pour les
rendre plus solides et l'intérieur munis de buses. Cependant, le
cuvelage (au moyen d'anneaux de béton) est une solution plus efficace.
Les puits creusés sont peu profonds et peuvent aller de 10 à 20 m
de profondeur; certains font 30 à 40 m, mais ils sont plutôt
rares. Compte tenu de cette faible profondeur, ils sont plus facilement
exposés à la pollution et à l'assèchement,
contrairement aux autres types de puits (puits forés).
Appelé « waourou » en Fulfulde, la
majorité des puits dans la ville est traditionnel. Situés
à l'intérieur des concessions, ces puits desservent le
propriétaire et les ménages environnants. Leurs parois sont non
cuvelées, les margelles (existantes) abîmées, et les
couvercles confectionnés à base de vieilles tôles. Dans les
quartiers enquêtés, les puits ont tous en commun de vieux pneus
utilisés à la fois comme buse et margelle. L'extraction se fait
manuellement à l'aide d'une corde au bout de laquelle est
attachée un « puisoir » : petits sacs en caoutchouc, bidons
usés, assiettes abimées, qui le plus souvent jonchent le sol des
alentours boueux. Ces équipements sommaires et en mauvais état
posent des problèmes de salubrité. Dans certains quartiers, les
eaux de ces ouvrages précaires sont directement consommées par
les populations. Il est fréquent de rencontrer des ménages qui
élèvent les poissons dans les puits. Ils les nourissent en y
introduisant du riz et des déchets alimentaires, une pratique qui rend
l'eau impropre à l'utilisation.
Les photos 4, 5 et 6 en sont des illustrations. La photo 6
particulièrement, présente un puits à Liddiré sans
margelle avec des pneus (A) utilisés comme buses ; la bouteille (B) et
la corde (C) constituant les outils d'extraction sont posés à
même le sol. Les eaux usées (D), tout à côté,
sont des éléments majeurs de pollution de l'eau. La
photo 7 présente un de ces ouvrages. Malgré les mesures prises
pour limiter la contamination de l'eau notamment, la dalle antibourbier (A), et
les chaussures laissées au pied de la dalle (C), l'eau de ce puits est
toujours exposée car est à ciel ouvert. La corde (B)
utilisée pour l'extraction traine au sol. Les enfants (D) munis des
bidons (E) constituent la tranche d'individus qui subissent la «
corvée d'eau ».
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Planche 1 : les puits traditionnelles sommairement
amenagés
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016
Photo 4: Puits à Yelwa Photo 5: Puits
à Liddiré
A
B
D
E
C
Source : Enquête de terrain, Novembre 2016 Source:
Enquête de terrain, Janvier 2017
Photo 6 : Un puits à
Liddiré Photo 7 : Puits communautaire
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La profondeur des puits varie entre 0.88 m et 14 m. Cette
faible profondeur nous indique qu'ils sont alimentés par les nappes
superficielles, elles-mêmes s'alimentant selon un mode directe (l'eau de
pluie s'infiltre à l'horizontale de l'aquifère, parvient à
la nappe par percolation à travers la zone non saturée
après avoir comblée le déficit en eau du sol et
l'évapotranspiration).
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