I.1.4 : Assainissement
La ville de Garoua, tout comme les autres centres urbains du
pays dispose de systèmes d'assainissement autonomes. Ceux-ci sont
dominés par les latrines traditionnelles à fonds perdus et une
faible part constitués de fosses septiques. La prison et le camp SIC
disposent d'un système tout-à-l'égout qui n'est pas
doté d'un dispositif de traitement des eaux usées fonctionnelles.
Ces eaux sont déversées dans les affluents du fleuve
Bénoué sans traitement préalable. Pendant la saison
sèche, elles stagnent dans les drains à ciel ouvert ; plus
précisément dans les quartiers Roumdé-Adjia, Marché
Central, etc., où ils causent de nombreuses nuisances environnementales.
Les eaux usées (eaux vannes et eaux grises) sont principalement
déversées par les ménages dans des rigoles. Ces rigoles
débouchant sur des micro-fosses rectangulaires de moins d'un
mètre de profondeur dont les débordements, fréquents, se
répandent sur les voies d'accès aux domiciles.
L'assainissement autonome a connu un regain
d'intérêt avec l'épidémie aiguë de
choléra de 2011 qui a eu une prévalence de 238 cas dans les
Communes de Garoua 1 et 2. Ainsi, depuis 2011 de multiples actions sont
entreprises pour sensibiliser les populations à l'hygiène et
à la nécessité de construire des latrines et de les
utiliser. Ceci sous la conduite de la Délégation Régionale
de la Santé du Nord, accompagnée par divers partenaires: CARE,
UNICEF, PLAN CAMEROUN et le MINSANTE.
Les pratiques culturelles de la région
privilégient la séparation des latrines entre les hommes et les
femmes, mais aussi entre les coépouses. Cette situation engendre la
multiplication de latrines très sommairement aménagées
dans les concessions, et constitue une source de pollution. Les revenus des
ménages étant déjà faibles dans les quartiers
précaires, la réalisation de plusieurs latrines au sein du
même ménage réduit les possibilités de construire
les latrines améliorées. Certains ménages pratiquent la
défécation dans des emballages plastiques qui finissent en
général soit dans les bacs d'HYSACAM, dans les champs ou dans la
Bénoué. Cette pratique est d'autant plus répandue depuis
l'interruption des activités de vidange de l'entreprise BERYO-INTER.
L'absence de camion de vidange dans la ville de Garoua, est à l'origine
de la généralisation de la vidange manuelle dont le coût
varie en fonction du volume de la fosse (30 000 et 60 000 FCFA). Le coût
de la vidange mécanique quand le camion est disponible étant
d'environ 80 000 FCFA par concession. En dehors des zones
résidentielles, il n'y a pratiquement pas de toilette publique
améliorée dans les marchés et lieux à forte
fréquentation de la ville de Garoua. Les communes d'arrondissement
placent la construction de toilettes publiques et de latrines dans les
établissements scolaires parmi leurs priorités.
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