RESUME
Les grands scandales financiers au début du XXIe
siècle ont mis en évidence les dysfonctionnements dans les
systèmes de contrôle de l'action des dirigeants. Cette crise de
confiance découlant du conflit d'intérêt entre dirigeants
et actionnaires va bien au- delà des frontières occidentales et
s'étend partout en l'Afrique et le Cameroun en partie. Ce constat a
permis aux chercheurs de remettre en cause la question de gouvernance
d'entreprise, sujet resté pendant longtemps l'apanage des grandes
entreprises, négligeant les entreprises de petites tailles. Selon les
résultats préliminaires du recensement général des
entreprises en 2016 effectué par l'INS, 98.5% du tissu productif
camerounais est marqué par une prédominance des TPE. Compte tenu
de leur poids économique, de leur contribution au développement,
des difficultés que rencontrent ces entreprises et surtout, de
l'objectif assigné à la gouvernance, celui de la création
de valeur et de la pérennité de l'entreprise, nous avons
trouvé nécessaire de nous pencher sur l'évaluation de la
gouvernance d'entreprise en contexte TPE afin d'apporter notre contribution
à la promotion de ce mécanisme moderne de gestion.
Selon IGOPP (2008), la gouvernance en contexte TPE se
définit comme « un ensemble de rapports entre un
propriétaire - dirigeant et un groupe de personnes réunis en un
conseil consultatif ou un conseil d'administration. Ces personnes
majoritairement indépendantes de la direction et de l'actionnaire de
contrôle, ont accepté d'appuyer ce propriétaire - dirigeant
de leur expertise et de leur expérience pour améliorer les
décisions et assurer la croissance durable de
l'entreprise ».
C'est ainsi que nous avons posé la question
suivante : Quels sont les mécanismes de gouvernance
d'entreprise en contexte TPE ?
Dès lors, l'objectif de notre travail était
d'évaluer les mécanismes de gouvernance en contexte TPE et
ensuite, faire des recommandations partant des spécificités et
des caractéristiques qui leurs sont propres. Cet objectif principal se
déclinait en sous- objectifs suivants :
- Identificationdes mécanismes de gouvernance
présents dans les TPE ;
- Evaluation de ces mécanismes sur la base de la
littérature disponible ;
- Propositiond'un modèle de gouvernance plus efficient
et adaptés aux spécificités des TPE.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons opté pour une
approche qualitative à base des entretiens réalisés au
sein des TPE en Août 2019 avec comme technique l'analyse des contenus.
Les résultats de l'enquête ont permis de
constater que la gouvernance d'entreprise est très peu connue dans les
TPE. Nous avons noté l'absence de système de gestion comptable et
le défaut des actions leurs permettant de prendre en compte les attentes
de leurs partenaires dans leurs politiques de gestion. Ces dirigeants pensent
que la gouvernance d'entreprise ne concerne que les grandes
sociétés. Néanmoins, nous avons relevé dans
certaines TPE quelques mécanismes de gouvernance. On peut citer la
culture et la vision d'entreprise, la prise en compte de certaines attentes des
parties prenantes à l'instar des salariés, de l'administration
fiscale, des clients et des fournisseurs.
Partant de ces constats, nous avons fait des propositions qui
portent sur les mécanismes et les relations du système de
gouvernance, tous en contexte TPE.
Ces mécanismes sont subdivisés en deux
catégories : les mécanismes internes et les
mécanismes externes. Comme mécanismes internes, nous avons
relevé les croyances et les valeurs de l'entreprise, les conseils
consultatifs, les conseils de famille, le régime de
rémunération, les systèmes de gestion et la structure du
capital. Quant aux mécanismes externes, nous avons noté le
système légal de protection des investisseurs, l'éthique
et la morale, la concurrence et la réputation du dirigeant sur le
marché.
Quant aux relations du système de gouvernance, le
dirigeant en contexte TPE doit établir une relation de transparence
mutuellement bénéfique pour chaque partie prenante avec qui elle
est en relation. Il s'agit particulièrement de la banque et autres
partenaires financiers éventuels, des fournisseurs, des clients, du
personnel, des consultants externes et des pouvoirs publics.
Mots clés : Corporate governement
- gouvernance d'entreprise des TPE- mécanisme de gouvernance- parties
prenantes- performance globale - développement durable - modèle
cognitif- modèle paternaliste- modèle actionnarial.
INTRODUCTION GENERALE
Au cours de ces dernières années, le
débat sur la notion de gouvernance des entreprises a permis d'attirer
une attention particulière sur le sujet, en partie à cause des
scandales financiers relevés dans plusieurs entreprises tant aux
Etats-Unis, en Europe et Canada. Cette crise de confiance découlant du
conflit d'intérêt entre dirigeants et actionnaires va bien
au-delà des frontières occidentales et s'étend partout
dans l'Afrique et le Cameroun en fait partie.
En Afrique, plusieurs chercheurs et les managers ont dans
leurs tentatives d'explication des sources d'inefficience des entreprises,
axé leur investigation sur des problèmes liés à
l'environnement externe de l'entreprise au dépend des facteurs qui
conditionnent son fonctionnement tant sur le plan organisationnel et sur le
plan financier.
Les études sur la relation gouvernancedes entreprises
sont fréquemment limitées aux entreprises de grandes tailles. Le
débat sur la gouvernance des entreprises de petites tailles reste une
préoccupation pour les chercheurs dans la mesure où ces derniers
constituent la majeure partie du tissu économique dans pays en voie de
développement en général et le Cameroun en particulier.
Selon les résultats préliminaires du recensement
général des entreprises en 2016 effectué par l'Institut
National de la statistique, le tissu productif du Cameroun est marqué
par la prédominance des TPE et Petites entreprises (PE) qui
représentent 98.5% de l'ensemble des entreprises. Les moyennes
entreprises et les grandes entreprises quant à elles,
représentent respectivement 1.3% et 0.2%.
L'essentiel de ces entreprises rencontrent plusieurs
difficultés au quotidien, caractérisées par une absence
réelle de bonne gouvernance et avec comme conséquence, la
faillite de la majorité d'entre elle, trois ans après la
création. L'Etat du Cameroun, dans son ambition de développement
fondé sur la croissance, l'emploi et la bonne gouvernance afin de
devenir un pays émergent à l'horizon 2035 est autant
préoccupé par les pratiques de bonne gouvernance.
De même, une autre chose qui explique
l'intérêt récent et croissant des recherches sur la
gouvernance d'entreprise est que le Cameroun connaît une très
grande récurrence des fermetures des entreprises et en particulier les
TPE. Plusieurs facteurs expliquent la faillite dont font l'objet ces
entreprises. On peut noter la concentration de tous les pouvoirs entre la main
du propriétaire- dirigeant, un système d'information et de
gestion présentant des insuffisances significatives, la non
maîtrise des indicateurs de performances, la non maîtrise des
indicateurs financiers, etc. Ainsi, la question de gouvernance demeure plus que
jamais un problème crucial dans l'entreprise au sein de laquelle
subsiste la superposition des intérêts1(*).
L'étude sur la gouvernance d'entreprise n'étant
pas une science à proprement parler et
l'intérêtrécent sur ce sujet font que les
définitions qui lui sont attribuées sont très nombreuse et
traitent parfois d'aspects forts différents. Beaucoup d'auteurs et
d'organismes se sont intéressés à la question de la
gouvernance des entreprises, avec une vision propre et quelquefois fort
éloignée. Trouvant son origine dans le terme anglo -saxon
« corporategovernement », la notion de gouvernance
d'entreprise, parfois également désignée sous la forme de
« gouvernement d'entreprise » est relativement neuve. En
effet, selon Valin et Coll. ; « lagouvernanced'entreprise (...)
est apparue au cours de la décennie 1980 (aux Etats -unis et en grande
Bretagne) pour répondre plustard aux besoins des organisations dans les
économies développées »2(*). Elle est aujourd'hui largement
répandue à l'intérieur des grandes entreprises etcontinue
sa progression au sein des petites et moyennes entreprises.
En parcourant les différentes revues de
littérature, nous pouvons constater que peu d'auteurs se sont
penchés sur le concept de gouvernance d'entreprise au sein des TPE.
Jensen & Meckling (1976) y voit comme raison l'absence de séparation
entre propriétaire et dirigeant qui en assure la gestion. En effet, la
relation actionnaire- dirigeant peut être inexistante par le fait que ce
soit la même personne. Et certains mécanismes de gouvernance tels
que les marchés financiers ont peu d'importance vu qu'ils n'ont aucune
place dans les entreprises non cotées. Cependant, le but de la
gouvernance d'entreprise est de créer de la valeur. Cet objectif peut
évidemment se transposer à tout type d'entreprise. En Belgique,
sans faire partie d'une législation spécifique, le Code Buysse,
cité dans quelques articles scientifiques est l'un des premiers recueils
élaborant des recommandations aux entreprises, qu'importe la taille, la
forme juridique ou le secteur d'activité.
Relativement à l'enquête sur la TPE
réalisée au mois d'août 2019 dans la ville de Douala,
capitale économique du Cameroun, nous avons fait des constats
suivants :
- L'absence de plusieurs mécanismes de gouvernance
d'entreprise au sein des TPE ;
- La non prise en compte dans la politique de gestion des TPE
des attentes de leurs partenaires ;
- Une mauvaise appropriation du concept de gouvernance
d'entreprise, ses missions ainsi que son champ d'application par les dirigeants
des TPE.
Ces constats révèlent qu'il semble se dessiner
quelques mécanismes de gouvernance au sein des TPE. Ces constats mettent
également en évidence, plusieurs insuffisances en matière
de gouvernance d'entreprise, insuffisances qu'il est nécessaire
d'apporter des recommandations tant sur les mécanismes de
régulation de la gestion du dirigeant que dans ses rapports avec les
personnes internes et externes qui peuvent d'une manière ou d'une autre
compromettre la rentabilité et la pérennité de
l'entreprise. Voilà les raisons qui nous amènent en tant que
manager à nous intéresser à ce sujet afin d'apporter notre
modeste contribution.
La définition française du mot
« gouvernance » peut d'or et déjà nous
éclairer sur la question. Le terme « gouvernance »
provient originellement duverbe grec « Kubernân »,
qui signifie « piloter un navire ou un char » (Bakkour
2013). Le PetitRobert définit la gouvernance comme « la
manière de gérer, l'exercice du pouvoir pour gérer les
affaires nationales » (2016, P.1172). Cette définition qui se
concentre sur l'exercice du pouvoir du point de vue de l'Etat sans faire la
mention des entreprises, souligne le caractère neuf de l'étude
sur la gouvernance d'entreprise. Le verbe « gouverner »
est quant à lui défini comme le fait de « diriger la
conduite de quelque chose, administrer, gérer, exercer une influence
déterminante sur la conduite » (lePetitRobert, 2016, P 1172).
Cette vision de la gouvernance se rapproche plus de la vision que nous pouvons
avoir de l'entreprise dans sa gestion quotidienne.
La définition la plus générale est celle
donnée par le « Committeeon the Financial Aspets on the
CorporateGovernace » dans son rapport « Cadbary », au
nom du président du comité, dans lequel la gouvernance
d'entreprise est « le système par lequel les
sociétés sont dirigées sciences de gestion, reconnu pour
ses travaux sur la gouvernance des entrepries.et contrôlées »
(1992 P.14). Cette définition se rapproche de la notion française
citée plus haut. Nous pouvons aussi citer Charreaux,
professeur français de sciences de gestion, reconnu pour ses travaux sur
la gouvernance d'entreprise qui dans son entourage, « le gouvernement
des entreprises », cite : « le gouvernement d'entreprise
recouvre l'ensemble des mécanismes organisationnelles qui ont pour effet
de délimiter les pouvoirs et d'influencer les décisions des
dirigeants, autrement dit, qui`'gouvernent`' leurs conduite et
définissent leur espace discrétionnaire » (1997,1).
Dans son « manuel de gouvernance
d'entreprise », Pierre Cabane défini la gouvernance
d'entreprise comme un « systèmepermettant la défense de
l'intérêt social, la conduite, la gestion, le contrôle et la
pérennité de l'entreprise, précisant les pouvoirs, les
responsabilités et les relations des actionnaires et des dirigeants, et
s'assurant que l'objectif de création de valeur pour l'ensemble des
parties prenantes est bien pris en compte » (Cabane, 2013, p.22). En
mentionnant ces autres parties prenantes, la relation entre les
différents acteurs et l'entreprise est reconnue comme étant
importante3(*).
Ainsi, la gouvernance d'entreprise désigne
l'ensemble des mécanismes de contrôle internes et externes qui
permettent de réduire les conflits d'intérêts entre les
dirigeants et les actionnaires résultant de la séparation de la
propriété et du contrôle. Elle est également une
relation entre les parties prenantes, qui est utilisée afin de
déterminer et de contrôler l'orientation stratégique et la
performance des organisations.Le concept de gouvernance repose sur la
volonté de transparence, permettant une meilleure gestion et la
réconciliation des intérêts éventuellement
divergents au sein de l'entreprise avec pour objectif contribuer à sa
performance et garantir sa pérennité.
Ainsi, on peut à juste titre se poser la question de
savoir : Quels sont les mécanismes de gouvernance
d'entreprise en contexte TPE ?
Dès lors, l'objectif de ce travail sera
d'évaluer les mécanismes de gouvernance en contexte TPE et
ensuite, faire des recommandations partant des spécificités et
des caractéristiques qui leurs sont propres. Cet objectif principal peut
se décliner en sous- objectifs suivants :
- Identifier les mécanismes de gouvernance
présents dans les TPE ;
- Evaluer ces mécanismes sur la base de la
littérature disponible ;
- Proposer un model de gouvernance plus efficient et
adaptés aux spécificités des TPE.
Pour atteindre ces objectifs, une analyse qualitative à
base d'entretien a été faite, avec comme technique l'analyse des
contenus
Notre travail reposera sur les propositions de recherche
suivantes :
- La bonne gouvernance est synonyme de bonnes pratiques de
gestion ;
- Labonne gouvernance est créatrice de valeur pour
l'entreprise ;
- La bonne gouvernance s'applique à toutes les
entreprises quel que soit sa taille, sa forme juridique et son organisation.
L'intérêt de cette recherche est à deux
niveaux :
Sur le plan pratique, les résultats de cette recherche
nous permettront de proposer des recommandations pertinentes aux très
petites entreprises en vue d'améliorer leurs performances.
Sur le plan théorique, cette recherche sera
utilisée comme base pour les études empiriques, pour les
recherches futures. Bien que l'étude sur les mécanismes et
principes de gouvernance aient été soulevées par
différents chercheurs, notre travail se démarque des autres
recherches du fait qu'elle porte sur les TPE.
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre travail comprend deux parties, scindées chacune en deux chapitres.
La première s'intitule contexte de l'étude et cadre
théorique de la gouvernance d'entreprise. La seconde porte sur
l'étude empirique de la gouvernance d'entreprise en contexte TPE.
PREMIERE PARTIE :CONTEXTE DE L'ETUDE ET CADRE
THEORIQUE DE LA GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
251658240
Cette première partie de notre travail portera d'une
part sur les TPE face aux enjeux de la gouvernance (chapitre 1) et d'autre
part, sur les théories et les mécanismes de la gouvernance
d'entreprise (chapitre2).
CHAPITRE 1 : LES TPE FACE AUX ENJEUX DE LA
GOUVERNANCE
Dans les pays en développement, la TPE est
considérée comme étant un outil prioritaire au
développement socio-économique. L'importance de la TPE
réside particulièrement dans les avantages politiques,
économiques, sociaux et fiscaux qu'elles offrent, et son importance au
regard de sa contribution au développement.
Sur le plan politique, l'existence des TPE dans le pays
favorise la naissance d'une génération des entrepreneurs
nationaux. Elle permet aussi d'adapter le tissu économique aux besoins
du pays. Cette importance pour ne pas restreindre au plan politique,
s'étend aussi au plan économique, au plan social et au plan
fiscal. Les TPE représentent plus de 95 % des entreprises
présentes au Cameroun. Cependant, plusieurs d'entre elles font
généralement faillite avant la fin de la troisième
année de création. Dans l'une de ses interventions sur le site
www.investiraucameroun.com,
le directeur général des entreprises du Cameroun (ECAM), monsieur
Lucien NTAMAG MAHOP déclarait qu'au Cameroun,
8 entreprises sur 10 disparaissent 2 ans seulement après leur
création. En premier ligne, les raisons évoquées pour
justifier cette faillite se trouvent dans l'abondance des taxes, le manque de
financement et surtout l'amateurisme des dirigeants, faisant ainsi
référence à la question de gouvernance. C'est ainsi que
nous consacrerons ce chapitre dans la section première à la
présentation des TPE au Cameroun. La seconde section se penchera sur les
enjeux de la gouvernance au sein des entreprises.
SECTION 1 : PRESENTATION DES TPE AU CAMEROUN
Depuis une vingtaine d'années, les économies des
pays en développement et le Cameroun en particulier se
caractérisent à des dégrées divers par la
croissance du chômage urbain et de la pauvreté.
Parallèlement, la capacité d'absorption du secteur agricole s'est
avérée limité. Le cas du Cameroun est représentatif
de cette tendance. Dans ce contexte, l'importance socio-économique du
segment des TPE s'est accentuée. Seul à même de fournir des
revenus, il accueille une grande partie de la population active. Ce secteur est
depuis quelques années au centre des réflexions menées
tant par les organismes internationaux que par les gouvernements. Ainsi, cette
première section portera sur les généralités sur
les TPE d'une part et d'autre part, leurs rôles dans l'économie
ainsi que les parties prenantes des TPE.
I. GENERALITES SUR LES TPE
Bien que ne possédant pas une définition
universelle, il existe différents critères couramment
utilisés pour les qualifier. Au Cameroun, la définition des TPE
est consacrée par la loi N°2015/010 du 16 juillet 2015 modifiant et
complément certaines dispositions de la loi N° 2010/001 du 13 Avril
2010 portant promotion des PME. Sont par conséquent
considérées comme TPE, les entreprises employant moins de 5
personnes et réalisant un chiffre d'affaires moins de 15 millions. Ce
paragraphe relatif aux généralités sur les TPE porte sur
ses caractéristiques, sa classification et les obstacles auxquelles
elles sont confrontées.
1. Les caractéristiques des TPE
Les caractéristiques comprennent le dirigeant de la
TPE, l'organisation et la gestion.
1.1- Le dirigeant de la TPE
Généralement, le dirigeant d'une TPE
présente les caractéristiques suivantes :
§ Confiance en soi et besoin de
réalisation ;
§ Créatif et talentueux ;
§ Initiative privée et
indépendance ;
§ Défi et goût du risque ;
§ Acuité et persévérance ;
§ Optimisme et réalisme ;
§ Orientation sur le profit ;
§ Connaissance de soi et imagination ;
§ Aptitude de la recherche, à la communication,
à la délégation, à l'organisation ;
§ Capacité de prévoir et
d'analysé ;
§ Centralisation de la gestion, de l'administration et du
fonctionnement au niveau du chef ;
Cependant, on trouve des trouve des dirigeants qui sont loin
de regrouper l'ensemble de ces caractéristiques.
1.2-
L'organisation
Le terme organisation renvoie à deux
idées :
- L'organisation, en tant que collectivité des
personnes réunies en vue de l'obtention d'un but commun.
- L'action d'organiser qui consiste à définir
des tâches, à les attribuer à des individus, à
regrouper ces tâches et ces individus en unités de travail (des
services, des départements, des fonctions), à distribuer des
responsabilités, à déléguer l'autorité,
à concevoir des systèmes de communication...
1.3- La gestion
La création, la survie et la croissance des TPE sont
intimement liées à l'esprit d'entreprise mais étant
à caractère privé ou familial, les TPE posent beaucoup de
problèmes concernant la gestion.
Généralement, la TPE a peu d'employés,
cela implique une gestion des ressources humaines très
centralisées, informelles et une fonction du personnel peu
développée.
2. Classification des TPE
La TPE est toute entreprise économique dont les actions
se situent soit dans le secteur formel, soit dans le secteur informelet, qui
utilise des matières locales, créée des emplois de deux
à cent personnes et qui est surtout ouvert à la
décentralisation.
Les TPE peuvent être divisées en deux
catégories. On peut donc avoir les TPE formelles et lesTPE
informelles.
2.1- Les TPE formelles
Au Cameroun les TPE formelles sont celles qui
n'échappent pas au contrôle de l'Etat. Elles sont
généralement bien constituées, disposent d'un dossier
administratif complet. De ce fait,elle s'acquitte de tout ce que la loi leur
exige. Ces TPE bénéficient des garanties et protections
légales : stabilité, encadrement, accès possible au
crédit et autres avantages prévus par la loi, etc.. Ces
entreprises relèvent d'un régime fiscal et tiennent une
comptabilité régulière.
2.2- Les PTE informelles
Les TPE de ce secteur échappent en grande partie au
contrôle de l'administration. Elles contribuent difficilement aux charges
publiques. Ainsi, nous remarquons qu'elles ne sont pas explicitement reconnues
par les autorités compétentes et légales du pays. Ces
entrepreneurs qui évoluent dans ce secteur ignorenttotalement les
règles élémentaires de la gestion, de la
législation sociale, fiscale et de la comptabilité.Cependant, la
majorité des TPEau Cameroun se trouve dans l'informel.
3. Les obstacles à l'éclosion des TPE
Nonobstant les avantages liés aux TPE, cette
catégorie d'entreprise connait, sans cesse au Cameroun, des
difficultés d'ordreadministratif, financier et technologique, qui
peuvent se résumer comme suit :
ü L'insuffisance des moyens
opérationnels ;
ü L'absence de coordination des actions pour les TPE.
ü L'ignorance des textes légaux par les
TPE ;
ü Les tracasseries administratives ;
ü La prolifération des taxes et textes
fiscaux ;
ü Les manques de garantie bancaire par les TPE ;
ü L'utilisation d'une technologie
inappropriée ;
ü L'utilisation d'une main d'oeuvre non
qualifiée ;
ü L'insuffisance d'incitation juridique et fiscale
à l'investissement privé ;
ü La difficulté d'accès au financement et
aux marchés publics.
II : LE ROLE DES TPE DANS L'ECONOMIE ET LES PARTIES
PRENANTES
1. Le rôle des TPE dans l'économie
De nos jours, l'importance des très petites
etentreprises n'est plus à démontrer4(*). Il est indéniable que
les économies de beaucoup de pays du monde reposent essentiellement sur
les TPE. Le dynamisme de ces dernières détermine
l'évolution des économies nationales et, par conséquent il
y'a dans le monde de plus en plus des Etats qui fondent leur espoir de
développementsur les TPE. En effet, par une certaine aptitude à
la flexibilité, les TPE permettent, entre autres, d'économiser
les devises, d'expérimenter des technologies simples et adaptées,
d'utiliser des ressources locales et une main-d'oeuvre intensive.
Au Cameroun,les TPE constituent actuellement une partie
importante du secteur privé susceptible de promouvoir le
développement d'une classe moyenne locale. Les TPE s'établissent
sous diverses formes ; individuelles, familiales, sociétaires... et
s'implantent dans la quasi-totalité des secteurs de l'économie,
pour assurer les activités de production et de distribution des biens et
des servicesaccessibles à tous. Elles sont créatrices
d'emplois,de revenus et pourvoyeuses des capitaux, facteurs de la croissance
économique et du développement.
Tableau 1 :
Synthèse des derniers recensements des entreprises au Cameroun
N°
|
Type d'entreprise
|
Nombre
|
Proportions (%)
|
1
|
TPE
|
160 995
|
79.1
|
2
|
PE
|
39 444
|
19.4
|
3
|
ME
|
2 541
|
1.3
|
4
|
GE
|
433
|
0.2
|
5
|
Total
|
203 419
|
100
|
Source : INS/RGE2/ de Janvier
2018.
Cependant, ces TPE ne bénéficient presque pas de
l'encadrement nécessaire à leur développement harmonieux,
faute d'un soutient effectif du gouvernement et des partenaires au
développement.
L'intérêt porté à cette
catégorie d'entreprise s'explique notamment par les résultats
forts modestes des politiques de la grande entreprise héritée de
la colonisation. Celle-ci ne s'est pas adaptée aux différentes
crises qui ont secoué le pays face aux espoirs et aux objectifs de
développement tant au niveau de la production qu'a celui de la
création d'emplois. En outre, le caractère extraverti de la
grande entreprise n'a pas permis de répondre aux besoins essentiels de
l'économie.
Il s'avère nécessaire de recentrer les efforts
sur la promotion des très petites entreprises capables :
- d'assurer l'intégration de l'économie
nationale dans les différents secteurs ;
- de s'adapter et d'employer les nouvelles
technologies ;
- de combattre l'exode rural par le développement du
secteur agricole ;
- de susciter une nouvelle génération
d'entrepreneur.
Les TPE constituent donc, non seulement en facteur
d'enrichissement des masses populaires d'émergence d'une classe moyenne
et d'intégration économique, mais aussi un facteur
d'accroissement et de diversification de la production nationale.
Ainsi les pouvoirs publics doivent davantage encourager
leur essor de ces entreprises pour non seulement combattre le chômage des
jeunes, mais soutenir la croissance de notre économie. Cette
nécessité se justifie à la fois par des arguments
politiques, économiques et sociaux.
1.1- Au plan politique
La TPE est un excellent moyen de développer la
naissance d'une génération d'entrepreneurs nationaux.Elle permet
de lancer et consolider un tissu économique adapté aux besoins du
pays. L'indépendance politique passe par la maitrise du processus de
création de richesse par les entreprises nationales.
1.2- Au plan économique
La TPE reste un soutien majeur et inébranlable dans le
développement d'un pays. Elle exerce des effets tant en amont et qu'en
aval.
En amont, elle contribue à la valorisation des
ressources par la création d'autres activités de bases telles que
le développement de l'agriculture et l'artisanal.
En aval, par sa création d'emploi, elle aide la
population à se prendre en charge afin de contribuer au
développement de l'économie et de la nation.
1.3- Au plan social
La TPE contribue à la résorption du
chômage. Elle est génératrice d'emploi. Elle contribue en
outre à la lutte contre la pauvreté.
2. Les partenaires de la TPE : les parties
prenantes
L'entreprise agit au sein d'un environnement qui se compose de
nombreux acteurs - on qualifie ces acteurs de « parties
prenantes de l'entreprise » (stakeholders en anglais). La
conception traditionnelle selon laquelle l'entreprise n'a de compte à
rendre qu'à ses actionnaires est aujourd'hui totalement
dépassée. La nécessité d'une
gouvernancede l'entreprise
intégrant toutes les parties prenantes se fait de plus en plus
sentir.
En bref, le développement de la responsabilité
sociétale de l'entreprise (RSE) a permis de considérer que
l'entreprise doit aussi écouter et rendre des comptes à tous
les acteurs concernés par l'activité de l'entreprise (pouvoirs
publics, ONG, consommateurs, etc.).
Le schéma suivant représente les
différentes parties prenantes de l'entreprise.
On distingue habituellement les parties prenantes internes des
parties prenantes externes :
2.1- Parties prenantes internes
Il existe trois grandes catégories de parties prenantes
situées à l'intérieur de l'entreprise :
o Les dirigeants : Ils peuvent être
tentés de privilégier leur intérêt personnel au
détriment de l'intérêt global de l'entreprise.
o Les actionnaires : Il s'agit des personnes
qui détiennent une part dans le capital. Ils apportent des fonds propres
à l'entreprise. Ils attendent que l'entreprise leur verse des dividendes
à la hauteur de leurs attentes
o Les salariés : par leur
travail, leurs compétences et leur implication, ils contribuent à
l'activité et au bon fonctionnement de l'entreprise. Ils attendent donc
de l'entreprise qu'elle leur offre une rémunération
adaptée, des perspectives de carrière, un travail et des
conditions de travail intéressants. etc..
2.2- Les parties prenantes externes
L'entreprise est en relation directe ou indirecte avec des
acteurs économiques qui lui sont extérieurs, puisqu'ils se
situent dans son environnement. Chacun de ces acteurs peut influencer la
réalisation des objectifs de l'entreprise ou être influencé
par elle. On peut citer :
· Les clients, dont les attentes concernentla
qualité de produit et de service, l'information sur la composition des
produits, le prix, les délais et le respect de normes de
sécurité ;
· Les fournisseurs et sous-traitants, avec des objectifs
en termes de prix, de volume de vente et de solvabilité de
l'entreprise ;
· Les banques, qui assurent le financement de
l'activité de l'entreprise et attendent d'elle le remboursement des
sommes empruntées ainsi que le paiement des
intérêts ;
· L'Etat et les collectivités locales qui
attendent de l'entreprise le paiement des impôts, taxes et cotisations
sociales, mais aussi qu'elle mène des actions en termes
d'emploi ;
· Les associations et organisations non gouvernementales
(ONG), dont les attentes sont diverses : défense des
intérêts des consommateurs, respect des critères
environnementaux et sociaux ;
· Les concurrents : éviter la concurrence
déloyale, appliquer les normes environnementales...
Il ressort de tout cela que les intérêts des
parties prenantes, qu'elles soient internes ou externes à l'entreprise,
sont souvent contradictoire.
Selon Cyert et March, les conflits issus de ces relations sont
essentiellement réglés au travers de routines organisationnelles.
En clair, pour ces auteurs, seuls les individus ont des objectifs, les
organisations n'en ont pas et les individus cherchent à réaliser
leurs objectifs en s'alliant avec les autres. Il s'agit donc
pour toute entreprise ou organisation de rester stable avec des
procédures internes) et le développement de routines
procédurales assurant une certaine
prévisibilité. En cas de problème, l'organisation met
en place des solutions plus ou moins bien adaptées. Au final la
décision devient le résultat de compromis entre
coalitions et les dirigeants joueront un rôle d'arbitre entre les
intérêts divergents des différentes parties prenantes. Dans
une telle optique, on mesure donc l'importance des rapports de force qui en
découlent ! On voit donc progressivement se dessiner le concept
de gouvernance de l'entreprise.
SECTION 2 : LES INSUFFISANCES EN MATIERE DE
GOUVERNANCE AU SEIN DES TPE ETUDIEES
Le vocable gouvernance exprime la manière de conduire
les affaires d'une entité. Dans le cadre d'une entreprise, la mise en
place d'une gouvernance implique la définition précise du
processus de décision et des parties prenantes impliquées pour la
question de pilotage. Ce processus permet de garantir de manière durable
et efficace la création de valeurs conforme à l'ensemble des
parties prenantes internes et externes, et en respect des règlements
légaux, des statuts internes et des principes éthiques. Elle est
une condition sine qua non du développement du secteur privé en
Afrique. En tant que source d'avantage concurrentiel pour les entreprises, elle
facilite l'accès aux moyens de financements extérieurs pour
l'entreprise. Conscient du poids et de l'apport des TPE dans l'économie,
le développement de cette catégorie d'entreprise constitue une
préoccupation tant pour les pays en voie de développement que
pour les managers.
En effet, plusieurs entrepreneurs considèrent que la
gouvernance d'entreprise est l'affaire des entreprises cotées ou de
celles qui évoluent dans un secteur soumis à une surveillance et
une règlementation accrue. Ils imaginent la gouvernance comme un
ensemble de règles contraignante inadaptées aux TPE. Or ses
enjeux sont justement ailleurs. La gouvernance s'applique à toute
entreprise qui aspire à une à une saine gestion et à un
développement pérenne. C'est précisément ici que se
situent les enjeux de la gouvernance d'entreprise. C'est en se
préoccupant de sa gouvernances qu'un entrepreneur pourra valoriser au
mieux son affaire et assurer sa pérennité. Et cela, quel que
soit son organisation, sa taille, sa forme juridique et sa branche
d'activité.
Par ailleurs, l'intérêt des chercheurs en
management porte, généralement, sur les grandes entreprises et
les PME. La difficulté d'accès aux données des TPE,
joues-en leur défaveur en tant qu'objet de recherche. Malgré ces
contraintes, il existe plusieurs raisons d'approfondir les connaissances les
concernant : leur grande représentation dans l'économie
mondiale, l'observation des phénomènes plus difficilement
détectables dans les grandes entreprises et leurs
caractéristiques particulières. Les travaux sur la gouvernance
des TPE étant cependant relativement limités, une partie de la
littérature sur les PME et les entreprises familiales est
mobilisée dans ce mémoire. L'utilisation de cette
littérature ne signifie pas que nous assimilons les TPE aux PME ou aux
entreprises familiales ; Mais, que nous considérons que certaines
caractéristiques et modes de fonctionnement peuvent être communes
à ces différentes formes d'entreprises.
La présente section de notre travail portera sur la
définition et l'état des lieux de la gouvernance en contexte TPE
d'une part, et les enjeux de la gouvernance d'entreprise d'autre part.
I. DEFINITION DE LA GOUVERNANCE ET IDENTIFICATION DU
PROBLEME
Ce paragraphe porte sur la définition de la gouvernance
d'entreprise et les difficultés de sa mise en oeuvre en contexte TPE.
1. Définition de la gouvernance en contexte
TPE
La littérature sur la gouvernance porte principalement
sur les pouvoirs des dirigeants, le rôle du conseil d'administration,
l'organisation des différents comités du conseil
d'administration, la protection des actionnaires minoritaires ou encore le
rôle des investisseurs institutionnels. Autrement dit, ces débats
ne semblent concerner que les grandes sociétés cotées en
bourse et leurs dirigeants. Paradoxalement, malgré le rôle
économique important des TPE et des PME, elles sont totalement absentes
du débat dans la mesure où on considère que le dirigeant
est le plus souvent l'actionnaire principal. Cependant, les avancées de
la recherche sur la gouvernance des TPE n'ont guère évolué
et ce pour plusieurs raisons :
- L'absence de définition claire des TPE.
- La non séparation entre la propriété et
le contrôle, et par conséquent, l'absence de divergence
d'intérêt entre propriétaire et dirigeant ;
Malgré ces contraintes, jugeant les définitions
classiques de la gouvernance non adaptées aux PME et aux entreprises
familiales, certains auteurs proposent une définition qui leur est
spécifique.
Selon Ménard (1994), la gouvernance dans les PME est
l'ensemble des « « Procédures et structures
utilisées pour diriger et gérer les affaires tant internes que
commerciales de l'entreprise dans le but d'en augmenter la valeur à long
terme pour les investisseurs et d'en assurer la viabilité
financière » ».
Selon IGOPP (2008), pour les fins des PME, nous pouvons
définir la gouvernance comme étant un ensemble de rapports entre
un propriétaire - dirigeant et un groupe de personnes réunis en
un conseil consultatif ou un conseil d'administration. Ces personnes
majoritairement indépendantes de la direction et de l'actionnaire de
contrôle, ont accepté d'appuyer ce propriétaire - dirigeant
de leur expertise et de leur expérience pour améliorer les
décisions et assurer la croissance durable de l'entreprise.
La norme ISO 26000 (2010) la définit comme
étant un système au moyen duquel une organisation prend et
applique des décisions dans le but d'atteindre ses objectifs.
Contrairement aux définitions classiques sur la
gouvernance, il n'est plus question de gestion des conflits entre les parties
prenantes. L'intérêt est plutôt porté sur les
éléments qui structurent la prise des décisions dans le
but d'augmenter la valeur de l'entreprise. Brouad et Vito (2008)
mentionnent que le rôle de la gouvernance dans les PME n'est pas
de réduire l'autonomie des dirigeants, par le contrôle et la
surveillance de leurs actions, mais au contraire, d'augmenter cette autonomie
afin qu'ils puissent agir de façon optimale pour l'entreprise.
2. Des constats sur la gouvernance en contexte TPE
à l'identification du problème
Apparu initialement dans les pays industrialisés, la
bonne gouvernance d'entreprise s'affirme aujourd'hui dans le monde comme une
condition essentielle de la croissance des entreprises et de leur survie dans
le contexte de crise. Dans son ses plus générique en contexte
TPE, ce concept renvoie à une démarche libre et volontaire du
propriétaire- gérant d'introduire plus de rigueur et de
transparence dans sa gestion afin non seulement de gagner la confiance des
partenaires en particulier les établissements financiers, les clients,
les fournisseurs et les salariés, mais aussi pour assurer sa
pérennité. Dans cette optique, la vision de l'entreprise devrait
dépasser celui de l'intérêt du dirigeant -
propriétaire pour prendre en compte celui de tous les acteurs
clés.
Au Cameroun, la situation de ces entreprises reste très
médiocre. Le directeur général des entreprises du Cameroun
en abrégé ECAM déclarait qu'au Cameroun, 8 entreprises au
10 créées disparaissent 2 années seulement après
leur création. Parmi les raisons les raisons de la faillite de ces
entreprises, il souligne l'amateurisme des dirigeants, faisant ainsi
référence à la mal gouvernance des dirigeant -
propriétaires.
En outre, le rapport préliminaire du dernier
recensement général des entreprises du 29 décembre 2017
dans sa partie consacrée à la gouvernance d'entreprise retient
comme la tenue de la comptabilité comme outil de transparence dans la
gestion moderne d'une entreprise. Vu sous cet angle, il ressort que seulement
18.7% d'entreprises recensées respectent l'obligation de tenue d'une
comptabilité. Et parmi celles-ci, moins de 3% sont affiliées
à un cabinet comptable. D'où le faible taux de couverture
enregistrée en matière de remplissage des déclarations
statistiques et fiscales malgré la création des centres de
gestion agréées (CGA).
En résumé, la mauvaise performance et la
faillite observée auprès des TPE découle de l'absence de
la pratique des règles de bonne gouvernance par les propriétaire-
gérants. Ceci découle :
- Déjà de la difficulté d'accès
d'un cadre théorique sur la gouvernance applicable en contexte
TPE ;
- De l'absence d'un cadre juridique de gouvernance des
TPE ;
- De l'indisponibilité d'un code de bonne gouvernance
qui pourra servir de guide aux entreprises au secteur privé ;
- Du niveau d'instruction faible des propriétaires -
dirigeants des TPE ;
- De l'absence des structures d'accompagnement
spécialisées dans la gouvernance d'entreprise ;
- Du défaut de tenue d'une comptabilité
régulière par les TPE.
En plus de ces observations qui justifient la
nécessité d'un modèle de gouvernance adaptée aux
TPE, le résultat des enquêtes nous a permis de relever plusieurs
constats :
- Connaissance de la gouvernance
d'entreprise
A la question « Que
savez- vous de la gouvernance ? », seulement deux personnes
ont répondu positivement Ce pourcentage est très faible car plus
de la moitié ont répondu n'en avoir jamais entendu ;
- Connaissance des bienfaits de la gouvernance
d'entreprises
A la question « Quels
sont les bienfaits de la gouvernance ? », seulement deux
personnes ont répondu positivement Ce pourcentage est très faible
car plus de la moitié ont répondu n'en avoir jamais
entendu ;
- Culture d'entreprise : valeurs, visions et
mission
A la question « Quelleest votre vision de
l'avenir ? », le dirigeant de la première TPE qui
exerce dans la bureautique pense « agrandir son activité et
être une librairie ». Le deuxième dirigeant
interviewé n'a pas une vision clairement définie. Cependant, il
compte pérenniser son activité le plus longtemps possible. La
troisième personne quant à elle exerce dans le pneumatique et
envisage agrandir son activité et si possible, l'industrialiser. La
quatrième TPE exerce dans le commerce et sa vision est d'ouvrir une
grande entreprise. Les deux dernières TPE approchées, M. OUSMANOU
Boucherie et M KADAFI n'ont pas défini aucune vision pour leurs
entreprises respectives.
- Prise en comptes des attentes des parties prenantes
dans la stratégie de l'entreprise
D'entrée de jeu, les acteurs que l'on rencontre au sein
des TPE sont : les clients, les fournisseurs, la famille, l'Etat, les
employés, l'Administration fiscale, la commune, les banques, les
établissements de microfinances, les amis et les Organisations non
gouvernementales.
A la question « Que faites- vous pour
répondre aux attentes ou remplir vos
engagements ? », il aété demandé de
présenter 3 actions. Quatre TPE sur les six interrogées
n'avaient aucune réponse. Les deux autres ont présenté une
action. Cependant, aucune de ces TPE n'a mis en place des actions en vue de la
protection de l'environnement. Aussi, ces TPE ne maitrisent non plus leurs
engagements vis-à-vis des personnes qu'elles emploient car, leur
obligation en tant qu'employeur ne se limite pas au paiement du salaire ;
il y'a également l'immatriculation à la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale.
L'ensemble de ces manquements auquel font face les TPE
constituent une source d'inefficacité qui conduit à la faillite
la majorité de ces entreprises au cours des 2 à 3
premières années suivant leur création. Vu leur
prépondérance et leur poids dans l'économie, la
gouvernance en contexte TPE constitue à n'en point douter un
problème majeur pour lequel les managers et les chercheurs devraient se
pencher afin de proposer un cadre de gouvernance qui prend en compte leurs
différentes caractéristiques.
II. LA PERFORMANCE GLOBALE
La performance globale peut t'être définit comme
l'agrégat des performances économiques, sociales et
environnementale5(*). En
effet, la performance a longtemps été réduite à sa
dimension financière ou économique. Cette performance, consistait
à réaliser la rentabilité souhaitée par les
actionnaires ou le propriétaire- dirigeant avec la part de marché
qui préservait la pérennité de l'entreprise. Mais, depuis
quelques années, on est schématiquement passé d'une
représentation financière de la performance à des
approches plus globales incluant des dimensions sociales et
environnementales.6(*)
1. La performance économique
La performance économique encore appelé
performance financière repose sur la capacité de l'entreprise
à faire des bénéfices d'une part et de pérenniser
ce bénéfice sur le long terme. L'analyse de la performance
économique d'une entreprise passe par l'analyse des états
financiers successifs des 3 à 4 derniers exercices. Cette analyse
consiste à analyser la progression des postes clés et
significatifs du bilan et du compte de résultat sur ces
différents exercices. Les éléments significatifs du compte
de résultat portent sur les soldes intermédiaires de gestion y
compris le chiffre d'affaire. Quant aux éléments significatifs du
bilan, nous pouvons à ce titre citer la valeur des capitaux propres, la
situation de la trésorerie nette, le montant de l'endettement, le fonds
de roulement, la capacité d'autofinancement globale, etc...
2. La performance sociale et environnementale
Nous présenterons dans ce paragraphe la performance
sociale et la performance environnementale.
2.1- La performance sociale
Elle est peut-être appréciée à
partir du bilan social élaboré par l'entreprise. Ce bilan
récapitule en un document unique les principales données
chiffrées permettant d'apprécier la situation de l'entreprise
dans le domaine social, d'enregistrer les réalisations effectuées
et de mesurer les changements intervenus au cours de l'année
écoulée et des années précédentes.
2.2- la performance environnementale
Il est question ici pour l'entreprise de mettre en place un
système lui permettant d'évaluer les moyens lui permettant de
protéger l'environnement d'une part et d'estimer le coût de
dégradation de l'environnement d'autre part par la tenue d'une
comptabilité environnementale. La famille ISO 14000 traite
principalement du management environnemental. Cette norme spécifie les
exigences relatives à un système de management environnemental
permettant à une entreprise de développer et de mettre en place
une politique et des objectifs, qui prennent en compte les exigences
légales, les autres exigences souscrites par elle-même et les
informations relatives aux aspects environnementaux significatifs.
3. La mesure de la performance
Piloter la performance globale de son entreprise est la
première préoccupation que doit avoir un bon dirigeant. Suivre en
permanence l'état de son entreprise, et évaluer l'atteinte des
objectifs est essentiel pour réussir son activité. De ce fait, il
est nécessaire de mettre en place certains indicateurs de mesure de
performance pour améliorer la prise des décisions. La performance
globale est concept multidimensionnel car, elle résulte de l'interaction
entre les trois dimensions du développement durable à
l'échelle de l'entreprise. Dans le cadre de ce travail, sauf les outils
permettant d'évaluer la performance économique ou
financière seront abordés7(*). La performance d'une entreprise peut être
évaluée grâce à des indices de performance
appelé indicateur. Il s'agit d'un outil de pilotage permettant à
un décideur (dirigeant, créateur d'entreprise, entrepreneur, chef
de projet, etc..) de :
· Constater l'état de son entreprise ;
· Mesurer le degré d'atteinte des
objectifs ;
· Prendre des décisions correctives en cas de
besoins.
Il s'agit d'une information qui permet de visualiser (sous
forme de chiffre, ratio, indice, graphique ; score, etc..) et de mesurer
la performance réalisée ou à réaliser par
l'entreprise. Pour être utile, un indicateur de performance doit
répondre aux critères S.M.A.R.T
suivants :
S : pour spécifique et
simple : il doit être clair, spécifique et simple à
comprendre par tous les utilisateurs ;
M :pour objectif mesurable :
il permet de mesurer l'atteinte d'un objectif par rapport à un
standard.
A : pour atteignable et
ambitieux : il doit permettre le challenge, et sa réalisation doit
être possible ;
R : pour réaliste :
il doit prendre en considération les ressources et les moyens
disponibles ;
T : pour temporellement
défini : un bon objectif doit être délimité
dans le temps.
Les indicateurs de performance sont nombreux. Il est important
d'identifier les plus significatifs d'entre eux ainsi que ceux qui
correspondent à l'activité de l'entreprise afin de gagner en
fiabilité et en efficacité. Cependant, pour avoir une vision
globale de performance de l'entreprise, on distingue 3 grandes
catégories d'indicateurs (financiers et comptables, marketing et
ressources humaines). Dans la suite de notre analyse, nous présenterons
les principaux indicateurs utilisés dans chaque catégorie.
3.1- Les indicateurs financiers et
comptables
Les indicateurs comptables et financiers permettent de mesurer
la conséquence de toutes les décisions prises et des actions
menées par l'entreprise. On cite à titre d'exemple :
- La croissance du chiffre d'affaires
La croissance du chiffre d'affaire représente le moteur
d'une entreprise. Il est essentiel de comparer le chiffre d'affaires avec
l'objectif fixé avec celui des entreprises comparables et avec celui de
la période précédente. Les écarts doivent
être présentés tant en valeur relative qu'en valeurs
absolues. S'il y'a un écart défavorable, l'entreprise doit
prendre des mesures correctives.
- Lamarge commerciale
dégagée
La marge commerciale permet de mesurer la capacité
financière d'une activité. Elle s'obtient par la
différence entre le chiffre d'affaire et le coût des marchandises
vendues ou consommées. Elle permet de financer les charges
d'exploitation et rémunérer toutes les parties prenantes de
l'entreprise.
- L'excédent brut d'exploitation
Cet indicateur financier et comptable permet de mesurer la
valeur créée par l'entreprise après règlement des
impôts et paiement des salaires, sans prendre en compte la politique
d'amortissement, de financement et les opérations hors activité
ordinaires. Il permet également de mesurer la capacité
d'autofinancement de l'entreprise.
- Le seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité mesure le montant du chiffre
d'affaires hors taxe nécessaire pour atteindre un résultat
égal à zéro.
- La gestion du besoin en fonds de roulement et le
suivi de la trésorerie
La gestion du besoin de fonds de roulement permet
d'améliorer le décalage entre les encaissements clients et les
décaissements fournisseurs, ainsi que la rotation du stock. Pa r
ailleurs, la trésorerie permet d'apprécier la solvabilité
d'une entreprise. Si son solde est positif, cela permet à l'entreprise
de respecter ses engagements dans les délais. Pour garder une
trésorerie saine, l'entreprise doit veiller à bien
négocier ses délais de paiements (éloigner ceux des
fournisseurs et raccourcir les paiements clients), améliorer ses
relances clients, mais également et surtout mettre en place un outil de
gestion de la trésorerie à l'image du plan de trésorerie
pour anticiper les entrants et les flux sortants.
- La rentabilité financière
Elle mesure la rentabilité des capitaux investis par
les actionnaires.
3.2- Les indicateurs marketing
Ils permettent d'évaluer la relation de l'entreprise
avec ses clients. On note comme indicateurs marketing :
- Le coût d'acquisition : cet
indicateur permet de mesurer le montant total que l'entreprise doit
dépenser (campagne publicitaire, salaires, commissions, etc..) pour
attirer ou acquérir un client. Il est calculé comme suit :
Montant dépensé pour une période de
référence (pour sa promotion et son marketing) /nombre de
nouveaux clients sur la période de référence.
- Le taux de transformation ou taux de
conversion : il permet de savoir si les techniques d'acquisition
clients fonctionnement et permettent de convertir les prospects en clients. Le
taux de conversion est égal au nombre de prospects contactés/ le
nombre de clients acquis.
- L'indice de satisfaction des clients :
il permet de savoir si vos produits et services répondent aux attentes
de vos clients en quantifiant leurs niveaux de satisfaction.
- Le taux de perte client ou taux
d'attrition : il permet de mesurer la proportion de clients
perdus sur une période donnée .il s'obtient par la formule
(nombre de clients perdus sur une période de
référence/total de clients de la période
référence) x 100 ;
- Le taux de fidélité : il
permet de mesurer le nombre de client retenu au cours d'une période de
référence. Pour calculer ce taux, il suffit de retirer du taux
d'attrition ci-dessus, le nombre des clients fidèles, puis de diviser le
solde par le total des clients sur la période de
référence, le tout multiplié par 100.
3.3- Les indicateurs de ressources humaines
(RH)
Les indicateurs RH permettent d'évaluer le coût,
l'implication et la compétence des employés de l'entreprise. On
cite par exemple :
- Le coût moyen de recrutement :
il mesure le coût total moyen d'un recrutement sur la période de
référence. Il est calculé par la formule suivante :
coût moyen de recrutement = coût total des recrutements sur la
période / nombre de recrutements sur la période.
- Taux d'évolution des effectifs :
il mesure l'évolution de la masse salariale entre deux
périodes de référence.
- Le Turn- over : il mesure la rotation
de l'effectif, autrement dit, le niveau des départs par rapport au
recrutement. Il est calculé par la formule suivante : [(nombre de
départs au cours de l'année N + nombre d'arrivées au cours
de l'année N)/2] / effectif au 1er janvier de l'année
N. Ce résultat est multiplié par 100 pour obtenir le
pourcentage.
- Le taux d'absentéisme :il
permet de mesurer le coût de l'absentéisme des salariés
pour l'entreprise. Ce taux est égal au nombre d'heure d'absence de la
période /nombre d'heure de travail sur la période) x
100 ;
- Le taux de collaborateurs
formés : Il mesure le nombre d'heure de formation par
employé. Ce taux est calculé comme suit : nombre de
collaborateurs formés sur l'année / effectif total.
En résumé, le présent chapitre
consacré au contexte de l'étude et à l'identification du
problème nous a permis de mettre en évidence les
caractéristiques des TPE en tant qu'entreprise et leur rôle dans
le tissu économique. Nous avons également apporté une
définition de la gouvernance d'entreprise en contexte TPE,
présenté les insuffisances ainsi que les enjeux de la gouvernace
en se résume autour de la performance globale de l'entreprise. Le
chapitre suivant nous permettra de visiter la littérature relative
à ce sujet.
CHAPITRE 2 : LES THEORIES ET LES MECANISMES DE LA
GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
Au cours de ces deux décennies, le monde entier a
assisté à plusieurs scandales financiers ayant conduits à
la faillite de nombreuses entreprises sur les marchés financiers.
L'exploitation au grand jour au début des années 2000 des
fraudes, des détournements de fonds, des falsifications de documents et
d'états financiers de grandes entreprises, telles EURON, WORLD COM,
PARMALAT ou NORTEL ont secoué l'ordre établi et
ébranlé sérieusement la confiance des investisseurs
à travers le monde. Malgré les reformes et le durcissement des
lois et des règles, une nouvelle vague de dérapage
déferlera tout de même sur les marchés américains
entre 2007 et 2009, menant une crise financière et une importante
récession mondiale. La faute sera attribuée aux pratiques
d'affaires douteuses et à la faible gouvernance d'institutions
privées. L'origine de ces différentes faillites reste
attribuée au manque d'éthique et au comportement irresponsable
des dirigeants et des employés, remettant en cause la question de
gouvernance auprès des entreprises. Le présent chapitre qui porte
sur une revue de la littérature traitera des théories de la
gouvernance (section 1) ainsi que ses mécanismes (section 2).
SECTION 1 : LES THEORIES DE LA GOUVERNANCE
D'ENTREPRISE
Pour CHARREAUX, l'ensemble des
théories dominant les études et réflexions sur la
gouvernance d'entreprise s'inscrit dans la perspective l'efficience. De ce
fait, les mécanismes qu'induit cette question doivent contribuer
à améliorer l'efficience de l'entreprise. On distingue ainsi, au
niveau des théories de la gouvernance, le courant
disciplinaire du courant cognitif.
I. LE COURANT DISCIPLINAIRE
Le courant disciplinaire de la gouvernance repose sur deux
approches théoriques : la théorie actionnariale et
la théorie partenariale de la gouvernance.
1. Le modèle actionnarial de la gouvernance
Issu du débat ouvert par BALE et MEANS
concernant la firme managériale, le modèle actionnarial qui
repose sur une vision financière de l'entreprise est une
modélisation mettant en premier rang l'analyse de la relation entre le
dirigeant et les actionnaires. Ce modèle trouve son origine dans
l'analyse de JENSEN et MECKLING (1976), qui poursuivait deux
objectifs :
v Le premier, très ambitieux, était de proposer
une théorie contractuelle de l'entreprise, vue comme une équipe
de facteurs de production, inspirée de la théorie des droits de
propriété, et articulée autour de la notion de relation
d'agence ;
v Le second plus étroit, était d'illustrer le
pouvoir explicatif de cette théorie, relativement au problème de
la structure de financement des entreprises.
Si, au départ, Jensen et Meckling considèrent
que l'entreprise est un noeud de contrats associant l'entreprise et l'ensemble
des apporteurs de ressources, leur objectif était limité
d'explication de la structure de financement les conduit à construire un
modèle simplifié ne considérant que deux relations
d'agence. La première lie le dirigeant aux actionnaires et la seconde,
l'entreprise représentée par les dirigeants et les actionnaires,
aux créanciers financiers.
Cette modélisation traditionnelle, place au premier
rang l'analyse de la relation entre un dirigeant - entrepreneur ouvrant son
capital à de nouveaux actionnaires, ces derniers jouant le rôle du
``principal'' et le dirigeant, celui de
``l'agent'', a donné naissance à la conception
actionnariale qui domine encore actuellement les recherches et les
réflexions sur le sujet de la gouvernance d'entreprise.
Elle fait initialement associée à la conception
légale de la propriété censée ne reconnaitre comme
propriétaire, comme seuls créanciers, que les actionnaires. Elle
conduit à attribuer au système de gouvernance le rôle
exclusif de ``sécuriser'' l'investissement financier (Shleifer
et Vishny, 1997). Les mécanismes de gouvernance constituent
selon cette perspective disciplinaire, des moyens d'obliger les dirigeants
à ``maximiser'' la valeur actionnariale.
En effet, le fondement de ce modèle est lié
principalement à la séparation entre la fonction de
propriété (assumée par les actionnaires) et la fonction de
décision (confiée aux dirigeants) qui est une illustration de la
relation entre un mandant (ou principal) et un mandataire (ou agent) et qui est
connue sous le terme de relation d'agence. Cette relation, en l'absence de
régulation entraine des coûts d'agences liés aux conflits
qui naissent de divergence d'objectifs et des asymétries d'informations
traditionnelles de risque moral et de sélection adverse.
Le risque moral nait de l'impossibilité pour le
principal d'évaluer les efforts effectués par le dirigeant. Les
actionnaires sont dans l'incapacité d'apprécier, compte tenu, de
la complexité, la qualité de la gestion assurée par les
dirigeants.
Le phénomène de la sélection adverse
trouve son origine dans l'impossibilité qu'à le principal d'avoir
une connaissance précise des caractéristiques du bien ou service
sur lequel porte le contrat de l'agent.
Carreaux ajoute : « Les stakeholders »
présentent l'ensemble des agents dont l'utilité est
affectée par les décisions de la firme. Plusieurs auteurs s'en
tient ainsi aux parties prenantes qui sont les actionnaires, les
salariés, les clients, les fournisseurs et les autres
créanciers.
Cet aménagement du schéma de création de
valeur, comparativement au modèle actionnarial, se situe au niveau de la
répartition, par la remise en cause du statut de créanciers
résiduels exclusifs des actionnaires. L'abandon de cette
hypothèse conduit à s'interroger sur le partage de la valeur
ajoutée créée par l'entreprise, lequel, a également
une influence sur la création de valeur. Les apporteurs de facteurs de
production, autre que les actionnaires, ne seront incités à
contribuer à la création de valeur que s'ils perçoivent
également une partie de cette rente, accédant ainsi au statut de
créancier résiduel. Autrement dit, comme le précise
Zingales (1998), la gouvernance n'influe sur la
création de la rente qu'à travers la régularisation :
le système de gouvernance n'est qu'un ensemble de contraintes
régissant la négociation expost sur le partage de la rente entre
les différents partenaires. Autrement dit, une bonne gouvernance est
liée à l'équité concernant la répartition
des gains de productivité ou du produit de la rente entre l'entreprise
et ses partenaires.
Zingales (2000) présente
l'argumentation suivante au profit de la vision partenariale :
- La diffusion du pouvoir et des rentes sur l'ensemble de
l'organisation et des parties prenantes implique que la préoccupation de
la gouvernance doit être désormais de prévenir les conflits
entre les parties prenantes de façon à éviter de paralyser
ou à détruire la firme.
2. Les limites du modèle actionnarial
Ce modèle est exclusivement tourné vers la
création de valeur pour l'actionnaire, la prise en compte croissante de
deux intérêts peut se faire au détriment de ceux des autres
parties prenantes.
En plus, et surtout en se focalisant sur les seuls
actionnaires, et sur les modalités de contrôle qu'ils exercent sur
le dirigeant, elle ne permet pas d'identifier de façon satisfaisante les
mécanismes de création de relation, en liaison avec certaines
représentations théoriques récentes de l'entreprise. Elle
semble aussi être incompatible avec la représentation
contractuelle selon laquelle l'entreprise est un noeud de contrat entre les
différents stakholders car, l'analyse du processus de la performance
globale de l'entreprise s'étend aux autres partenaires, qui sont
à l'origine la composante la plus importante de la valeur
créée. Conscients des faiblesses de ce modèle et de la
nécessité pour les entreprises de développer une vision
pertinente de l'avenir, certains auteurs à l'instar de Charreaux ont
élargi le concept de la gouvernance à l'ensemble des parties
prenantes de l'entreprise.
3. Le modèle disciplinaire partenarial
Le modèle disciplinaire partenarial trouve son origine
dans la représentation de l'entreprise comme un ensemble de facteurs de
production dont les synergies sont à l'origine de la valeur
créée. Elle ne se limite pas uniquement aux seuls
actionnaires ; prennent en compte l'ensemble des stake-holders de
l'entreprise ou partenaires ; définies par Freeman
(1984) : « tout groupe ou tout individu qui peut
affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs
d'une organisation »
- Le pouvoir de plus en plus important détenu sur le
capital humain implique que le problème fondamental auquel est
confronté la gouvernance est l'allocation des droits de décision
formels lorsqu'il y'a une multiplicité de droits décisionnels
réels. Les droits formels devraient être attribués en
conséquence à la partie qui a le pouvoir réel de minimiser
le montant des ressources gaspillées en cas de conflit ;
- La fragmentation du pouvoir entre partie prenantes entraine
des risques pour la préservation du capital, la gouvernance doit le
protéger contre les risques associés aux intérêts
divergeant des différentes parties prenantes.
Par ailleurs, le partage de la richesse créée
peut être source de conflit ; En effet, les starkeholders se
trouvent dans les situations inégales ; par exemple, un
accroissement des dividendes destiné à satisfaire un nouvel
actionnaire peut se faire au détriment des salariés qui
compteront une part moins importante de dividendes ou encore une
rémunération inférieure à leur contribution dans la
création de la valeur. Cependant, les conflits sur le partage de la
valeur n'ont pas nécessairement des conséquences négatives
sur la création de la valeur. Aussi, il est fréquent qu'un
partage favorable aux salariés induit une amélioration du produit
et des gains de productivité.
L'objectif de ce modèle consiste, alors, à
s'assurer d'une « satisfaction d'équilibre » entre
les intérêts des parties prenantes. Les mécanismes
reposeront sur une répartition suffisamment incitative de la valeur
créée entre les partenaires de l'entreprise ayant
contribué à la création de valeur.
Le mode de répartition dépend des pouvoirs de
négociation de chacun liés rationnellement à leur
rendement et les perspectives des couts d'opportunités de chacun.
Les modèles du courant disciplinaire de la, gouvernance
restent cependant limités pour l'essentiel à un partage
équitable de la richesse créée. La performance nait avant
tout de la bonne qualité du management qui recouvre certes les aspects
disciplinaires (sanctions et rémunérations), mais
également les aspects liés à l'organisation de la
production. LE Modèle reconnait qu'il est nécessaire que les
différents partenaires fassent des investissements spécifiques
pour qu'une rente organisationnelle émerge. Toutefois, il ne propose pas
d'analyse du processus de création de la valeur. D'où la
nécessité d'exploration d'autres voies qui intègrent les
aspects cognitifs.
II. LE COURANT COGNITIF DE LA GOUVERNANCE
Ce paragraphe sera consacré à la
présentation de son modèle ainsi que les sources des conflits
cognitifs.
1. Le modèle cognitif
Ce courant enrichit la compréhension de la gouvernance
dans le sens où il ne se limite pas à la lecture contractuelle de
la firme ; mais bien d'avantage il permet d'avoir le meilleur potentiel de
création de valeur en privilégiant les compétences,
l'apprentissage organisationnelle et l'innovation.
Cette version dépasse la dimension disciplinaire et se
trouve dans l'exploration des nouveaux gisements de valeur. Elle favorise
l'change et la création des ressources cognitives, ensembles
d'informations, de connaissances, de capacités théoriques et
pratiques susceptibles de procurer au décideur et a l'entreprise un
avantage concurrentiel durable et par conséquent, de créer de la
valeur.
A la différence du modèle partenarial, ce n'est
plus l'information qui est l'enjeu. C'est plutôt la connaissance, la
firme acquiert la faculté d'apprentissage et de créer des
connaissances et les notions d'apprentissage deviennent centrales.
2. Les sources des conflits cognitifs
Le statut de l'argument cognitif dans le processus de
création de valeur n'est cependant pas simple. Il comporte le risque
d'un conflit fondé non pas sur des intérêts objectivement
divergents, mais sur un véritable désaccord concernant la
meilleure conduite à adopter. Il nait quand plusieurs idées
incompatibles sont proposées au sein d'un groupe, en particulier en
situation de décisions dédiées à la formulation de
choix. Selon Charreaux, les conflits cognitifs interviennent
lors de la construction et de l'évaluation de la pertinence
stratégique des opportunités d'investissements. Par exemple, les
dirigeants, les administrateurs, les actionneurs pensent faire des propositions
incompatibles ou s'opposer quant à l'appréciation de la
viabilité industrielle d'un projet, sur la base de la même
information. Un tel conflit peut alors être source de cout, notamment
sous la forme d'opportunité d'investissement non exploitées et/ou
non créées.
Dans ce cadre, le système de gouvernance a pour
principale mission de réduire les conflits cognitifs. Toutefois, il est
à noter que ces derniers ne sont pas nécessairement
néfastes, dans la mesure où l'existence de différents
schémas cognitifs est sources d'innovation et que la construction
d'idées nouvelles peut précisément émerger de ces
différentes vues.
Les théories de la gouvernance ont connu une
évolution substantielle les conduisant d'une modélisation de la
formation de la valeur, fondée principalement sur le modèle
financier vers des modélisations peu réalistes, faisant
intervenir l'ensemble des parties prenantes. La constitution d'un
système propre aux PME induit une évolution du système de
gouvernance. Si on fait une synthèse entre les théories
contractuelles (partenariales) et les théories cognitives, on peut
dégager une théorie unifiée de la gouvernance qui s'adapte
à la réalité de la PME.
En effet, le modèle disciplinaire partenarial semble
plus pertinent pour les PME dans la mesure où le principal actionnaire
et le dirigeant sont confondus. Et comme l'approche cognitive recherche de la
valeur pour l'entreprise en encourageant la collaboration, l'apprentissage et
l'innovation, l'ensemble de ces conditions sont bien transférables
à la réalité des PME.
Charreaux (2002) a proposé une
synthèse entre les théories de la gouvernance à travers le
tableau suivant :
Tableau 2: synthèse des différentes
suites théoriques de la gouvernance
|
Théorie de la gouvernance
|
Contractuelles
|
Cognitives
|
Synthétiques
|
Actionnariale
|
Partenariale
|
Théories de la firme support
|
Théorie contractuelle principalement théories
positives et normatives de l'agence Vision étroite de l'efficience de la
propriété
|
Théories contractuelles (positives ou normatives)
Vision généralisée de l'efficience et de la
propriété
|
Théories comportementales
Théorie évolutionniste
Théorie de l'apprentissage organisationnel
Théorie des ressources et des compétences
|
Tentatives synthèse entre théories
contractuelles et théories cognitives
|
Aspect privilégié dans la création de la
valeur
|
Discipline et répartition
Réduire les pertes d'efficience liées aux
conflits d'intérêts entre les dirigeants et investisseurs
financiers
|
Discipline et répartition
Réduire les pertes d'efficience liées aux
conflits d'intérêts entre les différentes parties
permanentes, notamment avec les salariés
|
Aspect productif
Créer et percevoir de nouvelles opportunités
|
Synthèse des dimensions disciplinaires et
productives
|
Définition du SG
|
Ensemble des mécanismes permettant de sécuriser
l'investissement financier
|
Ensemble des mécanismes permettant de pérenniser
le noeud de contrat ou d'optimiser la latitude managériale
|
Ensemble de mécanismes permettant d'avoir le meilleur
potentiel de création de valeur par l'apprentissage et l'innovation
|
Ensemble de mécanismes permettant de pérenniser
le noeud de contrats ou d'optimiser la latitude managériale (dimensions
et répartition, production)
|
Mécanismes de gouvernance
|
Vision étroite axée sur la discipline permettant
de sécuriser l'investissement financier
|
Vision large sur la discipline permettant de pérenniser
le noeud de contrat
Définition de la latitude managériale
optimale
|
Vision axée sur l'influence des mécanismes en
matière d'innovation d'apprentissage.
|
Vision synthétique des mécanismes prenant en
compte les deux dimensions, production et répartition
|
Objectif de
Gestion
|
Maximisation de la valeur actionnariale (critère
exogène ou endogène)
|
Maximisation de la valeur partenariale (critère
exogène ou endogène)
|
Recherche de la valeur pour l'entreprise
|
Recherche de valeur partenariale
|
Source : Gérard Charreaux : Quelles
théories pour la gouvernance ? De la gouvernance actionnariale
à la gouvernance cognitive (2002, p14.)
|
Cette vision synthétique implique que le système
de gouvernance soit dirigé vers la construction de connaissances et vers
la participation des différentes parties prenantes dans le processus de
création d'un maximum de valeur et sa répartition.
Ainsi, les mécanismes de gouvernance n'auront plus pour
objectif principal que d'assurer la discipline du dirigeant pour qu'il agisse
dans l'intérêt des actionnaires mais plutôt l'incitation du
dirigeant à coordonner les efforts pour être efficient.
SECTION 2 : LES MECANISMES DE GOUVERNANCE
Les théories sur la gouvernance se sont largement
interrogées sur la relation entre les dirigeants et les actionnaires de
l'entreprise et ont pu, au fil des travaux, mettre en lumière des
mécanismes visant à réguler l'action des dirigeants et
à passer ceux-ci à aligner leurs actions sur les
intérêts de toutes les parties prenantes. Selon Maati, il s'agit
d'« organiser un partage de pouvoir conduisant à une
répartition équitable de la rente organisationnelle »
(1999.p117).
Les mécanismes de gouvernance d'entreprise sont
nombreux et bien documentés dans la littérature, nous distinguons
les mécanismes internes des mécanismes externes.
I. LES MECANISMES INTERNES DE LA GOUVERNANCE
Les mécanismes internes de Gouvernance d'Entreprise
comptent sur des intervenants internes à l'entreprise pour surveiller
les agissements des dirigeants. Ces mécanismes sont au nombre de
cinq :
1. La participation des dirigeants au capital
Il est démontré qu'en ayant une participation
élevée au capital de l'entreprise, les dirigeants ont tendance
à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires (Leland
et Pyle, 1997). Une mauvaise gestion des ressources de l'entreprise met en
effet en danger la portion de leur richesse qui est reliée à la
valeur marchande de l'entreprise. Les problèmes reliés à
l'effort et à l'horizon temporel s'en trouvent ainsi
atténués.
2. Les contrats de rémunération
incitatifs
Les régimes d'option et les primes sont
généralement considérés comme des modalités
de contrats incitatifs. Shleifer et Vishny (1997) estiment que les
régimes d'options utilisés comme contrat de
rémunération incitatif constituent une alternative efficace
puisqu'en maximisant la valeur des actions de l'entreprise, les gestionnaires
maximisent également la valeur de leurs options. Toutefois,
l'utilisation de tels régimes n'est pas dépourvue de
problèmes. En effet, il est trop facile pour la haute direction de
l'entreprise de convaincre le conseil d'administration de modifier le prix de
levée des options, afin d'obtenir la disparition complète de
l'incitatif.
3. Les investisseurs institutionnels
Les banques, les compagnies d'assurance et les caisses de
retraite publique et privées ne sont pas des actionnaires comme les
autres. Aux Etats-Unis, ils ont engendré une véritable
révolution dans le domaine de la gouvernance d'entreprise,
spécialement depuis que l'essor des moyens de défense contre les
prises de contrôle a grandement affaibli le marché des prises de
contrôle en tant que mécanisme de gouvernance d'entreprise.
4. Les actionnaires dominants
Les détenteurs de blocs de contrôle constituent
un autre mécanisme de gouvernance d'entreprise. En effet, la
présence d'actionnaire majoritaire améliore nettement la
surveillance des dirigeants de l'entreprise et augment la valeur de
l'entreprise. Les actionnaires majoritaires peuvent obtenir une plus grande
part des bénéfices résultant de la surveillance des
dirigeants de l'entreprise. Vu la forte probabilité que ces coûts
surpassent les coûts de surveillance, ils sont économiquement plus
motivés à jouer un rôle de surveillant.
5. Le conseil d'administration
Il joue un rôle important dans les entreprises. Fama
(1980) lui attribue la mission de contrôler les principaux dirigeants.
Théoriquement, il doit s'assurer que les décisions prises par ces
derniers servent les intérêts des actionnaires. Notons toutefois
que le rôle disciplinaire du conseil d'administration peut être
limité, surtout si le nombre d'administrateurs sous l'autorité de
la haute direction est élevé. C'est souvent le cas lorsque les
administrateurs internes (c'est-à-dire les administrateurs qui sont au
service de l'entreprise ou qui sont d'anciens employés retraités)
sont dominants. Weisbach (1988) soutient en effet que plus la proportion des
administrateurs externes siégeant au conseil d'administration est
élevée, plus la convergence entre les intérêts des
administrateurs et ceux des actionnaires augmente. La probabilité de
renvoi d'un directeur général suite à une mauvaise
performance est significativement plus élevée dans ce cas que
dans le cas où les administrateurs externes sont minoritaires.
D'après Charreaux et Pitol-Belin (1990), « la plupart des
propositions émanent du président du conseil d'administration.
Les propositions des autres administrateurs n'interviennent en moyenne que dans
30% des cas, ce qui confirme le rôle prépondérant du
président dans la composition et dans le fonctionnement du
conseil ». Alors, si le directeur général cumule se
poste avec celui de président du conseil d'administration, on peut
craindre que même les administrateurs externes ne soient pas à
l`abri de son influence. Le Directeur général peut en effet
s'entourer de personnes dociles et passives qui serviront mieux ses propres
intérêts que ceux des actionnaires (Mace, 1986). Notons toutefois
que les administrateurs externes ont plusieurs raisons de faire preuve d'une
certaine indépendance vis-à-vis de la direction.
Premièrement, ils peuvent être tenus responsable des dommages
causés par le défaut d'accomplissement de leur tâche,
étant donné les obligations légales qu'ils ont envers les
actionnaires. Deuxièmement, préoccupés par leur valeur sur
le marché des administrateurs, ils n'ont pas intérêt
à être soupçonnés de collusion avec la direction.
Ils tentent donc de préserver une réputation d'administrateurs
compétents et non complaisants. Rosenstein et Wyatt (1990) trouve que
l'ajout d'un administrateur externe au conseil d'administration accroît
la valeur de l'entreprise.
II. LES MECANISMES DE GOUVERNANCE EXTERNES
La gouvernance externe est le fait que le contrôle de la
direction soit assuré par des parties extérieures à
l'entreprise tels que le marché du travail, le marché des
capitaux, la réglementation, etc.
1. Le marché du travail
Fama (1980) décrit comment le marché du travail
peut aider les entreprises à contrôler leurs coûts d'agence.
En effet, en instaurant un système de rémunération
lié à la performance des dirigeants, les entreprises arrivent non
seulement à réduire leurs coûts d'agence, mais aussi
à garder les meilleurs dirigeants. Faute d'un bon système de
rémunération reflétant leur performance, les bons
dirigeants seront les premiers à quitter l'entreprise.
Parallèlement, un dirigeant qui a enregistré de mauvais
résultats par le passé sera moins sollicité par les
entreprises performantes.
2. Les politiques financières de l'entreprise
Jensen (1986) souligne que les entreprises opérant dans
les secteurs matures peuvent générer des liquidités
excédentaires. Ces sommes doivent être retournées aux
actionnaires sous forme de dividendes ou de rachat d'actions, pour un
réinvestissement optimal. Toutefois les dirigeants peuvent ne pas agir
de la sorte. Ils peuvent allouer ces fonds à des projets non rentables
ou les utiliser pour leur propre compte. En l'absence d'un bon système
de gouvernance d'entreprise la politique de dividende et le financement par la
dette jouent un rôle essentiel pour réduire les liquidités
excédentaires et le risque de gaspillage de ces fonds par les
dirigeants.
3. La réglementation des marchés de capitaux
Elle a pour but la protection des actionnaires, à
travers son caractère formel de divulgation de l'information, ses
restrictions sur les transactions d'initié et ses mécanismes de
sanction. Les actionnaires sont généralement petits et nombreux.
Ce qui entraîne une absence d'incitation des actionnaires individuels
à assumer la responsabilité du contrôle et de la
surveillance des décisions prises par les dirigeants de l'entreprise. De
plus, les actionnaires atomistiques sont dispersés
géographiquement et mal organisés pour créer, gérer
et maintenir une coalition d'actionnaires. De ce fait, la réglementation
des marchés de capitaux vient jouer un rôle de surveillance
directe pour les actionnaires.
|
|
En résumé, ce chapitre consacré à
la littérature sur la gouvernance d'entreprise nous a permis de
présenter les deux grandes théories en matière de
gouvernance ainsi que les mécanismes de régulation des actions
des dirigeants vers la création des valeurs et le développement
durable que nous avons appelé mécanisme de gouvernance. Il
ressort alors qu'on distingue comme théories de gouvernance, le courant
disciplinaire et le courant cognitif. Quant aux mécanismes, ils peuvent
être internes ou externes. Ainsi, on parlera de mécanismes
internes et de mécanismes externes. La deuxième partie de ce
mémoire sera consacrée à la phase empirique et aux
recommandations. Il sera question de puiser dans la littérature des
mécanismes et des recommandations compatibles aux particularités
des TPE en matière de gouvernance afin de leur rendre plus rentables et
pérennes.
DEUXIEME PARTIE :ETUDE EMPIRIQUE DE LA GOUVERNANCE
D'ENTREPRISE EN CONTEXTE TPE
Dans cette deuxième partie, nous présenterons en
chapitre (III) la description de la démarche d'accès aux
spécificités des TPE étudiées et en chapitre (IV)
les discussions des résultats et proposition d'un cadre de gouvernance
en contexte TPE.
CHAPITREIII: DESCRIPTION DE LA DEMARCHE D'ACCES AUX
SPECIFICITES DES TPE ETUDIEES
Dans ce chapitre, il sera question pour nous en
première section de présenter la démarche
méthodologique relative à la collecte des données pour
l'analyse empirique et en deuxième section, les
résultats issus des enquêtes.
SECTION 1 : LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre, qui est essentiellement basée sur
l'enquête que nous avons menée auprès de six (6) TPE
situées dans la ville de Douala présente l'enquête et son
déroulement, le terrain de l'étude puis les étapes ayant
permis d'obtenir les résultats qui seront présentés
ultérieurement.
I. LA PREPARATION ET LE DEROULEMENT DE L'ENQUETE
Désormais rendue à sa quatrième
édition, l'enquête initiée par la FSEGA de
l'université de Douala auprès des promoteurs de TPE de la ville
de Douala permet de prendre connaissance de leurs qualités
d'entrepreneurs et de la façon dont ils gèrent leurs
activités au quotidien.
L'enquête concerne les filières professionnelles
(CF2, MCV2, CF4, MCV4, ECOMO4, DESS-MCV, DESS-GESFIBA, DESS-CAC, MBA). Les
étudiants de ces filières font une descente sur le terrain munis
des guides et des protocoles d'entretien en vue de recueillir les informations
recherchées. Avant la descente sur le terrain une préparation est
faite.
1. La préparation de l'enquête
Dans le cadre de notre formation en Master 2 professionnel
sanctionné par la production d'un mémoire, des groupes de cinq
(05) étudiants supervisés par un encadreur académique sont
constitués pour l'enquête.
La préparation de l'enquête consiste non
seulement en une prise de connaissance du guide d'entretien à
administrer, conçu par l'administration de la FSEGA, mais
également à fixer un programme de travail pour une meilleure
compréhension, une meilleure descente sur le terrain et une plus grande
efficacité.
D'abord, nous sommes informés trois mois à
l'avance sur la descente et le guide d'entretien est mis à notre
disposition par l'administration. La possibilité nous est donnée
d'enrichir le guide sur l'aspect de la gestion qui concerne notre
mémoire. A cet effet, des échanges concernant les ajouts de
questions, avec nos différents encadreurs, permettent de se rassurer que
les informations à recueillir relativement à notre thème
seront effectivement recueillies.
Quelques jours avant la descente sur le terrain, d'autres
rencontres se tiennent. En premier lieu, nous échangeons avec
l'administration, notamment madame le Doyen et les vices doyens,
particulièrement le Professeur FOUDA ONGODO Maurice, le
coordonnateur de l'enquête. Un guide de rédaction du
mémoire est également mis à notre disposition.
Avec nos encadreurs, nous échangeons à nouveau
sur certains aspects et nous procédons à une répartition
des questions à poser, entre les cinq étudiants du groupe. Des
simulations d'entretiens sont faites. Ces simulations permettent notamment
d'avoir une idée sur le temps moyen d'un entretien, de se familiariser
davantage avec le guide d'entretien, de savoir comment et quand faire des
relances au répondant, de connaître les attitudes à adopter
face aux répondants, de vérifier la capacité et la
qualité d'enregistrement de nos téléphones portables, bref
un exercice permettant de maîtriser l'administration du guide
d'entretien.
2. Le déroulement de l'enquête
La préparation de l'enquête étant faite,
son déroulement doit maintenant être présenté.
Comme convenue avec l'administration et les encadreurs, nous
nous sommes rassemblés à l'Université, en matinée,
attendant notre encadreur.
Dès son arrivée, l'encadreur, après
avoir rempli les formalités administratives, nous a distribué des
chasubles de couleur jaune.
Une ultime répétition est faite et les derniers
conseils sont prodigués par l'encadreur, afin d'assurer un bon
début d'enquête. Après cette répétition,
nous nous rendons sur le lieu de l'enquête par taxi, les frais de
transport étant assurés par l'administration.
Dès l'arrivée sur le lieu d'enquête, un
repérage rapide des TPE est fait. Les entités
repérées comme étant des TPE font dans la
téléphonie, le fast-food, le shopping, les prêts à
porter, le commerce général et les métiers du bois
(menuiserie).
Face aux dirigeants de TPE rencontrés, quatre (4)
étapes structuraient notre démarche :
- Salutations cordiales, présentation de l'encadreur et
des étudiants, présentation de l'étude et de ses
l'objectif ;
- Garantie de non divulgation des informations recueillies
;
- En cas de non refus, réalisation de l'entretien et
enregistrement audio des réponses ;
- Remerciements et séparation courtoise.
Après quelques tentatives infructueuses auprès
de certains dirigeants/propriétaires qui ne nous ont pas reçus
faute de temps ou parce qu'ils pensaient que nous étions des agents des
impôts, nous avons pu procéder aux entretiens et à leurs
enregistrements à l'aide des appareils d'enregistrement
(téléphones portables) dont nous disposions.
Dans le détail, nous procédions comme suit :
- L'encadreur introduisait les deux premiers entretiens et la
suite était faite par nous
- Pendant l'entretien, l'encadreur contrôlait le jeu
- A des moments, l'encadreur intervenait lorsque
l'étudiant semblait oublier certaines questions importantes
A la fin des entretiens nous rentrons sur le campus (en taxi)
afin de restituer les chasubles et mettre les audio à la disposition de
l'encadreur et de l'administration.
II. PRESENTATION DE L'ECHANTILLON
Notre travail vise principalement à identifier les
mécanismes de gouvernance des TPE. Avant, nous présentons les
caractéristiques des entités étudiées puis les
techniques de collecte et d'analyse des données mises en place pour
obtenir les résultats qui seront présentés
ultérieurement.
Une des particularités de ce mémoire est que
nous n'avons pas la possibilité d'observer des phénomènes
managériaux comme c'est souvent le cas lors des stages en entreprise. La
présentation des entreprises dans ce cas peut se faire de façon
un peu plus détaillée et complète, tenant compte des
aspects internes et externes véritablement observés et/ou
vécus. Dans le cadre de l'enquête sur la TPE, nous
échangeons avec les gestionnaires/propriétaires de TPE afin
d'obtenir des informations déclarées et donc sujettes à
surestimation ou à sous-estimation, voir à déformation.
Néanmoins, certaines informations sont obtenues par simple observation.
Les particularités de l'échantillon de l'enquête sont
présentées en deux points à savoir : les
particularités de l'activité (le secteur d'activité, le
type d'activité et la localisation de l'activité) et les
particularités des répondants (le sexe, l'âge, la
région d'origine, le statut matrimonial, le niveau et le domaine
d'étude).
1. Les particularités de l'activité
Après avoir renseigné les fiches
signalétiques, on a pu obtenir un certain nombre d'information
liées à l'activité des TPE de l'échantillon. Le
tableau suivant présente trois particularités
caractérisant notre échantillon.
Tableau 3 : les particularités de
l'activité des TPE de l'échantillon
Particularités
|
|
Nombre de TPE
|
Secteur d'activité
|
Service
|
2
|
Commerce
|
4
|
Localisation de l'activité (quartier et/ou
arrondissement)
|
Yassa
|
6
|
Type d'activité
|
Bureautique
|
1
|
Commerce général (vente des produits divers)
|
2
|
Pneumatique
|
1
|
Boucherie
|
1
|
Vente des pièces détachées
|
1
|
Source : sur la base des
fiches signalétiques
En observant ce tableau on constate que la zone
d'enquête couvre l'arrondissement de Douala troisième et plus
précisément au quartier Yassa.
La plupart des entités étudiées (plus de
50%) exercent dans le secteur du commerce. Seulement 2 TPE appartiennent au
secteur des services.
Dans ces secteurs, les TPE de notre échantillon ont des
activités variées. En nombre égal, on les retrouve dans la
bureautique (1 TPE), le commerce général des produits divers (2
TPE), la boucherie (1 TPE), la vente des pièces détachées
(1 TPE) et enfin dans le pneumatique (1 TPE).
Les caractéristiques liées à
l'activité étant présentées, il est aussi important
de présenter celles qui particularisent les répondants qui sont
les dirigeants et/ou propriétaires des entités
étudiées.
2. Les particularités des répondants
Toujours sur la base des fiches signalétiques, les
particularités des répondants de notre échantillon sont
présentées, notamment le sexe, l'âge, la région
d'origine, le statut matrimonial, le niveau et le domaine d'étude. Le
tableau suivant présente ces particularités.
Tableau 4 : les particularités des
répondants de l'échantillon
Particularités
|
|
Nombre
|
Sexe
|
Homme
|
5
|
Femme
|
1
|
Age
|
[18-30]
|
2
|
[30-40]
|
2
|
40 et plus
|
2
|
Région d'origine
|
Ouest
|
2
|
Centre
|
1
|
Nord
|
3
|
Statut matrimonial
|
Célibataire
|
1
|
Marié (e)
|
5
|
Niveau d'étude
|
Primaire
|
4
|
Secondaire 2nd cycle
|
1
|
Supérieur 3e cycle
|
1
|
Domaine d'étude
|
Général
|
5
|
Technique commerciale
|
1
|
Source : sur la base des fiches
signalétiques
Les activités des entités de notre
échantillon sont le fait d'une jeunesse (plus de 90% de jeunes,
âgés entre 18 et 40 ans) majoritairement faite d'hommes (plus de
90% des répondants). Il s'agit en grande partie des personnes
mariées (80%) originaires de l'Ouest et du Nord.
Pour ce qui est du niveau d'étude, 1 seul
répondant a fait des études au-delà du second cycle
universitaire mais tous les autres niveaux sont représentés. On
note un quasi équilibre du niveau d'étude entre le primaire, le
secondaire, le premier cycle du supérieur et le second cycle du
supérieur.
Enfin, la plupart des répondants ont fait des
études générales et des études techniques
industrielles qui sont liées au métier (c'est le cas de la
menuiserie). La technique commerciale n'enregistre qu'un seul répondant
alors que la moitié des entités étudiées sont
commerciales.
III. LA METHODE, LES TECHNIQUES DE COLLECTE ET D'ANALYSE
DES DONNEES
1. La méthode d'investigation : la
méthode qualitative
En Sciences de gestion, les méthodes qualitatives
visent à chercher du sens, à comprendre des
phénomènes ou des comportements. L'analyse qualitative peut
être définie comme une démarche discursive de
reformulation, d'explicitation ou de théorisation d'un
témoignage, d'une expérience ou d'un phénomène.
C'est un travail complexe qui consiste, à l'aide des seules ressources
de la langue, à porter un matériau qualitatif dense et plus ou
moins explicite à un niveau de compréhension ou de
théorisation satisfaisant (Paillé, 1996).
L'essentiel du travail en analyse qualitative porte sur des
données qualitatives à savoir des traces matérielles
telles que principalement les mots, les locutions, les textes mais aussi les
images, icônes. Une donnée qualitative est une donnée de
signification immédiate revêtant une forme discursive
(Paillé et Mucchielli, 2003).
Le choix de la méthode qualitative a été
opéré pour des raisons qui tiennent pour l'essentiel
à la nature du sujet et au champ d'investigation. La nature du sujet
aura joué un rôle déterminant dans notre choix
définitif de la démarche à suivre. En effet, il nous a
semblé pertinent d'aller au-delà des idées reçues
sur la rusticité (simplicité) et/ou la non existence des outils
de gestion formels dans le contexte des TPE. Il s'agit donc
d'appréhender au mieux le système d'information comptable de ce
type d'entité en recherchant une information plus riche et
étendue, ce qu'autorise l'approche qualitative. Elle facilite la
découverte d'éléments d'information nouveaux et originaux,
difficilement identifiables à l'aide d'un questionnaire directif.
Quant au champ d'investigation qui touche à la gestion
comptable en contexte TPE, il ne fait l'objet que de peu d'études en
sciences de gestion. Dans l'optique de connaître et d'améliorer
les outils de gestion comptable de ces entités, il est
intéressant d'obtenir une grande variété d'informations,
ceci par la méthode qualitative.
La méthode d'investigation étant choisie, nous
présentons maintenant les techniques de collecte et d'analyse des
données utilisées.
2. Les techniques de collecte et d'analyse des
données
L'on dispose de trois techniques pour collecter ses
données dans le cadre d'une étude qualitative : la
réunion, l'entretien ou l'observation. Le choix entre ces techniques
dépendra d'un certain nombre de critères, principalement les
objectifs poursuivis, le sujet de l'étude, la population ou de
l'échantillon, etc.
La principale source de données dans cette recherche
est l'entretien semi directif. L'entretien semi-directif a été
choisi pour les raisons suivantes : d'une part, on peut extraire le maximum de
renseignements sans être trop directif ou restreignant comme dans le cas
d'un questionnaire ; d'autre part, avec l'utilisation d'un guide d'entretien,
on garde des repères qui vont orienter la discussion lors de l'entretien
pour s'assurer que l'ensemble des thèmes souhaités soient
abordés.
Au total, 6 entretiens ont été
réalisés. Ces entretiens ont été enregistrés
avec la permission des répondants. Tous ces entretiens ont ensuite
été retranscrits dans un fichier World.
Le guide d'entretien comporte 3 principales parties comme le
montre le tableau suivant.
Tableau 5 : les parties du guide
d'entretien
Parties du guide
|
Intitulés
|
1ere partie
|
Caractéristiques et comportement de l'individu
entrepreneur
|
2e partie
|
Appréciation des fonctions de gestion
|
3e partie
|
Evaluation de la performance- de la
pérennité-des pratiques RSE
|
Cependant, ne seront présentés que les
détails relatifs à notre thématique. Ces détails
concernent les thèmes 1 et 2 de la troisième partie. Certaines
questions du thème 5 de la deuxième partie seront
également analysées. Il s'agit des questions permettant
d'identifier les mécanismes de gouvernance au sein des TPE.
Tableau 6 : les informations
recherchées
Deuxième partie : Appréciation des
fonctions de gestion
|
Thème 5 : La fonction
« Comptabilité »
|
Questions portant sur :
- Que signifie pour vous, « tenir une
comptabilité » ?
- Comment est organisée votre
comptabilité ?
|
|
Troisième partie : Evaluation de la
performance - de la pérennité - des pratiques RSE
|
Thème 1 : La
performance
|
Questions portant sur :
- Quelle est votre vision de l'avenir ?
- Que savez- vous de la gouvernance
d'entreprise ?
- Quels sont les bienfaits de la gouvernance
d'entreprise ?
|
Thème 2 : Evaluation de la performance
globale
|
Questions portant sur :
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de vos clients ? (03
actions) ;
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de vos fournisseurs ? (03
actions) ;
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de l'Etat ? (03
actions) ;
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de l'Administration fiscale ?
(03 actions) ;
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de vos employés ? (03
actions) ;
- Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements pour la protection de l'environnement ?
|
Source : nos soins, sur la base
des objectifs de l'étude
3. La technique d'analyse des données
Plusieurs techniques d'analyse existent mais celle que nous
avons retenue, sans nul doute la plus connue, est l'analyse de contenu
(nous avons combiné l'analyse de contenue qualitative a
l'analyse de contenue quantitative). Pour Bardin (2003 cités par
Gavard-Perret et al., 2008), c'est « un ensemble de techniques
d'analyse des communications visant, par des procédures
systématiques et objectives de description du contenu des messages,
à obtenir des indicateurs (quantitatifs ou non) permettant
l'inférence de connaissances relatives aux conditions de
production/réception (variables inférées) de ces
messages. ».
Quelle que soit la définition adoptée, il est
possible cependant de retenir ce qui constitue le coeur de l'analyse de
contenu : « une idée centrale dans l'analyse de
contenu est que les nombreux mots de texte sont classés dans un nombre
beaucoup plus petit de catégories.» (Weber.R.P., op.cit.,
P.12.).
Il existe en gros six types d'analyse de contenu selon le but
visé et le genre de résultats escomptés par le chercheur
(Omar Aktouf, 1987).
3.1- L'analyse de contenu d'exploration
Comme son nom l'indique, il s'agit d'explorer un domaine, des
possibilités, rechercher des hypothèses, des orientations. On a
recours à ce premier type, par exemple, dans l'étude des voies de
recherches que peuvent suggérer des interviews préliminaires sur
un échantillon réduit d'une population-cible. On se sert des
résultats pour construire alors des questionnaires plus
réalistes, moins entachés des distorsions personnelles du
chercheur et plus près des dimensions concrètes du
problème étudié, de la population d'enquête...
3.2- L'analyse de contenu de vérification
Ici, il s'agit de vérifier le réalisme, le
bien-fondé, le degré de validité... d'hypothèses
déjà arrêtées. Ce type d'analyse de contenu suppose
des objectifs de recherche bien établis, ainsi que des suppositions
précises et préalablement définies et argumentées.
3.3- L'analyse de contenu qualitative
Ce type d'analyse s'intéresse au fait que des
thèmes, des mots ou des concepts soient ou non présents dans un
contenu. L'importance à accorder à ces thèmes, mots ou
concepts ne se mesure pas alors au nombre ou à la fréquence, mais
plutôt à l'intérêt particulier, la nouveauté
ou le poids sémantique par rapport au contexte.
Par exemple, cette phrase perdue dans un discours de
propagande nazie au début de la défaite allemande : « Cette
victoire (celle des U. boats ayant coulé des navires alliés) ne
doit pas nous laisser naïvement voir le futur en rose », illustrait
une nouveauté dans l'attitude officielle des chefs nazis destinée
à préparer le peuple allemand à des mauvais jours à
venir... >>
Signalons en passant que l'analyse de contenu était
très employée durant la Deuxième Guerre mondiale pour
juger de l'état du moral de l'ennemi, de ses changements d'attitudes...
à travers les discours, les propagandes...
3.4- L'analyse de contenu quantitative
Ici, par contre, l'importance est directement reliée
aux quantités : il s'agit de dénombrer, d'établir des
fréquences (et des comparaisons entre les fréquences)
d'apparition des éléments retenus comme unités
d'information ou de signification. Ces éléments peuvent
être des mots, des membres de phrases, des phrases entières... Le
plus significatif, le plus déterminant est ce qui apparaît le plus
souvent.
3.5- L'analyse de contenu directe
On parle d'analyse directe lorsque l'on se contente de prendre
au sens littéral la signification de ce qui est étudié. On
ne cherche pas, dans ce cas, à dévoiler un éventuel sens
latent des unités analysées ; on reste simplement et directement
au niveau du sens manifeste.
3.6- L'analyse de contenu indirecte
Ici, l'analyste cherchera, inversement, à
dégager le contenu non directement perceptible qui se cacherait
derrière le manifeste ou le littéral. Le chercheur aura alors
recours à une interprétation de sens des éléments,
de leurs fréquences, leurs agencements, leurs associations...
Dans notre travail, nous avons combinés l'analyse de
contenue qualitative, l'analyse de contenu quantitative et l'analyse de contenu
directe. Le type d'analyse effectuée dans notre étude est manuel,
malgré sa longue durée. Des logiciels auraient pu être
utilisés, mais il leur est impossible de dépasser les
idées et la créativité des prises de conscience du
chercheur (Savoie-zajc, 2000, cité par Wanlin, 2007). En plus, utiliser
un logiciel n'améliore pas la validité des études (Trudel
et Gilbert, 1999, cités par Wanlin, 2007), puisque les analyses valent
ce que valent les étapes qui les ont précédées
(Wanlin, 2007).
En effet, des traitements préalables ont
été effectués : des corrections orthographiques,
grammaticales et stylistiques ont été faites, mais de
façon marginale car le style propre des répondants et le
vocabulaire qu'ils emploient peuvent être d'une grande importance dans
l'analyse. Certaines réponses ont étés remises dans
l'ordre chronologique des questions posées car les individus
interrogés allaient parfois dans tous les sens et donnaient des
éléments de réponse pour des questions non encore
posées. Ces allers et retours ont été nombreux et ont
imposé ce travail de remise en ordre.
Après ces traitements, des lectures et relectures ont
été faites pour bien saisir le message apparent des verbatim et
mettre en évidence leur sens manifeste.
SECTION II : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
.
Pour trouver des éléments de réponse
à notre question principale et subsidiaires, plusieurs questions ont
étés posées, qui portaient, en guise de rappel la
gouvernance d'entreprise en contexte TPE. Cette section porte sur
l'appréciation du système d'information des TPE, de leur culture
sur la gouvernance d'entreprise et ses enjeux, et enfin sur la qualité
de relation qu'entretiennent les TPE avec leurs acteurs ou les parties
prenantes.
I. APPRECIATION DU SYSTEME D'INFORMATION AU SEIN DES
TPE
La gouvernance désigne l'ensemble des mesures et des
règles d'information et de surveillance qui permettent d'assurer le bon
fonctionnement et le contrôle d'une organisation. Ainsi, la mise en en
place d'une comptabilité qui servira de support d'information des
acteurs au sein d'une entreprise constitue un des mécanismes de
gouvernance. Le thème portant sur le système d'information porte
les deux questions.
|
Répondant 1
|
Répondant 2
|
Répondant 3
|
Répondant 4
|
Répondant 5
|
Répondant 6
|
Q.2.4.1
Que signifie pour vous, tenir une
comptabilité ?
|
La comptabilité c'est le comptable. C'est celui qui
travaille à la banque.
|
La comptabilité en matière d'information
financière dans une entreprise est le poste le plus sensible. Elle
permet de savoir comment se comporte votre activité, de savoir les
dépenses de votre activité, de savoir ce que vous avez
gagné. Elle est obligatoire.
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Q.2.5.3. Comment est
organisée votre comptabilité ?
|
On énumère juste ce qu'on vend et le soir, on
compare avec ce qui reste.
|
Je tiens ma comptabilité de façon classique.
Ça veut dire que j'ai un collaborateur qui enregistre les charges tous
les jours.
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Q.2.4.1 : Que
signifie pour vous, tenir une comptabilité ?
Catégories
Les catégories identifiées sont :
système d'information et Calcul du résultat.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Système d'information
|
Calcul du résultat
|
Totaux
|
Répondant 1
|
0
|
1
|
1
|
Répondant 2
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
1
|
2
|
3
|
Commentaire
A la question de savoir « Que signifie
pour vous tenir une comptabilité ? »,
après analyse des propos recueillis auprès des 6
répondants, nous avons identifié d'après leurs discours 2
catégories. Une de ces catégories revient 2 fois dans les propos
des répondants. La catégorie 2 (Calculer le résultat) est
celle qui présente le plus de répondant, vient ensuite la
catégorie 1 avec un seul répondant.
Au regard de ce qui précède, pour nos
répondant, tenir une comptabilité c'est mettre sur place un
système d'information qui renseigne sur l'activité exercer ;
C'est également calculer le résultat réalisé dans
l'activité.
Enfin, les 4 autres répondants ne savent rien de ce que
signifie tenir une comptabilité.
Q.2.5.3. Comment est organisée votre
comptabilité ?
Catégories
Les catégories identifiées sont :
rapprochement des entrées et des sorties et Comptabilité
classique.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Rapprochement des entrées et des sorties
|
Comptabilité classique
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 2
|
1
|
0
|
1
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
2
|
1
|
3
|
Commentaire
A la question de savoir « Comment est
organisée votre comptabilité ? »,
après analyse des propos recueillis auprès des 6
répondants, nous avons identifié d'après leurs discours 2
catégories. Une de ces catégories revient 2 fois dans les propos
des répondants. La catégorie 1 (Rapprochement des entrées
et des sorties) est celle qui présente le plus de répondant,
vient ensuite la catégorie avec un seul répondant.
Au regard de ce qui précède, pour tenir leur
comptabilité, 2 de nos répondants disposent un registre des
entrées et sorties ou une comptabilité classique ;
Enfin, les 4 autres répondants ne tiennent pas de
comptabilité.
II. APPRECIATION DES
CONNAISSANCES SUR LA GOUVERNANCE D'ENTREPRISE ET SES ENJEUX
La retranscription des
répondants autour des questions relatives aux connaissances sur la
gouvernance et ses enjeux se présente comme suit :
|
Répondant 1
|
Répondant 2
|
Répondant 3
|
Répondant 4
|
Répondant 5
|
Répondant 6
|
Q.3110 : Quelle est votre
vision de l'avenir ?
|
Pouvoir agrandir notre activité et être une
librairie
|
Tenir le plus longtemps possible. Vous allez toujours lire
dans le RCCM qu'une entreprise est créée pour une durée de
99 ans.
|
Agrandir l'activité et même l'industrialiser
|
C'est ouvrir une grande entreprise.
De petit, on va arriver à une grande entreprise.
|
Plus tard je vais laisser à mon petit frère et
ouvrir une petite parfumerie.
|
Aucune réponse
|
Q.321 : Que savez- vous de la
gouvernance ?
|
Cela permet de bien suivre son entreprise
|
Aucune idée
|
Aucune réponse
|
Pas vraiment
|
C'est la bonne gestion
|
Pas vraiment
|
Q.322 : Quels sont les
bienfaits de la gouvernance d'entreprise ?
|
Cela permet de faire grandir son entreprise
|
Aucune idée
|
Aucune réponse
|
Je pense que cela doit contribuer à la croissance de
l'entreprise
|
Je crois que c'est pour les grandes sociétés.
Ça permet de bien gérer son entreprise et le pérenniser
sur le long terme.
|
Pas vraiment
|
Q.3110 : Quelle
est votre vision de l'avenir ?
Catégories
Les catégories identifiées sont :
croissance, pérennité, développement et création de
valeurs.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Croissance
|
Pérennité
|
Développement
|
Création de valeurs
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
3
|
Répondant 2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Répondant 4
|
1
|
0
|
1
|
1
|
3
|
Répondant 5
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
3
|
2
|
3
|
3
|
11
|
Commentaire
A la question de savoir « Quelle est
votre vision de l'avenir ? », après analyse
des propos recueillis auprès des 6 répondants, nous avons
identifié d'après leurs discours 4 catégories. Ces
catégories reviennent 11 fois dans les propos des 6 répondants.
Les catégories 1, 3 et 4, présente le même nombre de
répondant.
Au regard de ce qui précède, la vision d'une
entreprise pour nos répondants consiste à se projeter dans le
futur sur la croissance de leurs activités, sur sa
pérennité, sur son développement et sa capacité
à créer de la valeur. La catégorie qui présente
peu de répondant est la pérennité.
Q.321 : Que savez- vous de la
gouvernance ?
Catégories
Les catégories identifiées sont : outil de
gestion etpratique de bonnes gestions.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Outil de gestion
|
Pratique de bonnes de gestion
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
0
|
1
|
Répondant 2
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
0
|
1
|
1
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
1
|
1
|
2
|
Commentaire
A la question de savoir « Que savez -
vous de la gouvernance ? », après analyse
des propos recueillis auprès des 6 répondants, nous avons
identifié d'après leurs discours 2 catégories. Ces
2catégories ne reviennent que 2 fois dans les propos des 6
répondants. Au regard de ce qui précède, pour tenir leur
comptabilité, 2 de nos répondants disposent un registre des
entrées et sorties ou une comptabilité classique ;
Au regard de ce qui précède, la gouvernance
d'entreprise pour les répondants représente un outil de gestion
d'entreprise ou un ensemble de pratique de gestion.
Enfin, les 4 autres répondants n'ont aucune idée
de la gouvernance d'entreprise.
Q.322 : Quels
sont les bienfaits de la gouvernance d'entreprise ?
Catégories
Les catégories identifiées sont :
maximisation du profit, performance, pérennité et Croissance.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Maximisation du profit
|
Performance
|
Pérennité
|
Croissance
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
3
|
Répondant 2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
Répondant 5
|
0
|
1
|
1
|
0
|
2
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
1
|
3
|
1
|
2
|
6
|
Commentaire
A la question de savoir « Quels sont les
bienfaits de la gouvernance d'entreprise ? »,
après analyse des propos recueillis auprès des 6
répondants, nous avons identifié d'après leurs discours 4
catégories. La catégorie ayant enregistrée le plus de
répondant est celui de la performance. 2 des 6 répondants, n'ont
aucune idée des bienfaits de la gouvernance pour une entreprise.
Au regard de ce qui précède, pour les
répondants, la gouvernance d'entreprise contribue à la
maximisation du profit, à la performance, à la croissance et la
pérennité de l'entreprise.
II. APPRECIATION DE LA RELATION DES TPE AVEC LES PARTIES
PRENANTES
La retranscription des répondants autour des questions
relatives aux relations avec les parties prenantes se présente comme
suit :
|
Répondant 1
|
Répondant 2
|
Répondant 3
|
Répondant 4
|
Répondant 5
|
Répondant 6
|
Que faites- vous pour
répondre aux attentes ou remplir vos engagements vis-à-vis de vos
clients ? (03 actions)
|
On essaie de satisfaire nos clients pour qu'en revenant, ils
soient fiers
|
Je suis à la recherche des clients. Je veux d'abord
satisfaire mes clients car, c'est un client satisfait qui appelle un autre.
|
Je fais le bon travail et j'ai le matériel
nécessaire pour le travail du client.
|
Aucune réponse
|
Ici là, les clients aiment seulement les cadeaux
|
Avec des moyens, je peux avoir un comptoir, avoir confiance au
client et à sa politique commerciale.
|
Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de vos fournisseurs ? (03
actions)
|
Nous -mêmes, on part au marché
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Bon, avec nos fournisseurs, il faut seulement qu'on
ramène l'argent le soir.
|
Je pars chez mon fournisseur prendre des marchandises à
crédit ou j'avance le peu que je possède.
|
Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de l'Etat ? (03
actions)
|
Oui nous payons l'impôt libératoire
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
On paie toujours nos impôts
|
On paye les impôts. Sauf qu'on ne connait pas le type
d'impôts.
|
Je paie mes impôts, celui de ma moto, de ma boutique par
trimestre, 4000 F/Trimestre, soit 12 000 FCFA/an
|
Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de l'Administration fiscale ?
(03 actions)
|
Nous payons l'impôt libératoire
|
Pour le moment, je suis en règle avec
l'administration.
Il y'a un document qu'on appelle la non redevance qu'on peut
avoir en ligne.
|
Aucune réponse
|
On paie toujours les impôts
|
On paye les impôts. Sauf qu'on ne connait pas le type
d'impôts.
|
|
Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements vis-à-vis de vos employés ? (03
actions)
|
On n'a pas d'employé. Je suis avec ma mère.
|
Aucune réponse
|
Payer leurs salaires et les encourager
|
Aucune réponse
|
Il n'y a pas de problème.
|
Aucune réponse
|
Que faites- vous pour répondre aux attentes ou
remplir vos engagements pour la protection de l'environnement ?
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Aucune réponse
|
Q.3.2.1.1 : Que faites
- vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos clients ? (03 actions).
Catégories
Les catégories identifiées sont : la
satisfaction du client, la qualité de service,lematériel
adéquat et l'offre à la clientèle.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Satisfaction du client
|
Qualité de service
|
Matériel adéquat
|
Offre à la clientèle
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
Répondant 2
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
Répondant 3
|
1
|
1
|
1
|
0
|
3
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Totaux
|
3
|
3
|
2
|
1
|
9
|
Commentaire
A la question de savoir « Que faites -
vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos clients ? », après
analyse des propos recueillis auprès des 6 répondants, nous avons
identifié d'après leurs discours 4 catégories. Les 2
catégories ayant enregistrées le plus de répondant sont la
qualité de service rendu et la satisfaction du client. 1 des 6
répondants ne dispose aucune action pour répondre aux attentes
des clients.
Au regard de ce qui précède, pour les
répondants, pour remplir leurs engagements auprès des clients, il
faut avoir le matériel adéquat pour le service rendu, offrir un
service de qualité, mettre un accent sur la satisfaction du client et
penser à faire régulièrement des offres pour les
fidéliser.
Q.3.2.1.2 : Que
faites - vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos fournisseurs ? (03
actions).
Catégories
La catégorie identifiée est : la
solvabilité.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Solvabilité
|
Totaux
|
Répondant 1
|
0
|
0
|
Répondant 2
|
0
|
0
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
1
|
1
|
Répondant 6
|
1
|
1
|
Totaux
|
2
|
2
|
Commentaire
A la question de savoir « Que faites -
vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos fournisseurs ? », après
analyse des propos recueillis auprès des 6 répondants, nous avons
identifié d'après leurs discours une catégorie. Il s'agit
de la solvabilité. 4 des 6 répondants ne dispose aucune action
pour répondre aux attentes des fournisseurs.
Au regard de ce qui précède, pour les
répondants, pour remplir leurs engagements auprès des
fournisseurs, il faut être solvable.
Q.3.2.1.3 & Q.3.2.1.4 : Que faites - vous
pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements vis-à-vis
de l'Etat et de l'Administration fiscale ? (03
actions).
Catégories
Les catégories identifiées sont : paiement
des impôts et le paiement des taxes.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Paiement des impôts
|
Paiement des taxes
|
Totaux
|
Répondant 1
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 2
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 3
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 4
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 5
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 6
|
1
|
1
|
2
|
Totaux
|
5
|
5
|
10
|
Commentaire
A la question de savoir « Que faites -
vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de l'Etat et de l'Administration fiscale
? », après analyse des propos recueillis
auprès des 6 répondants, nous avons identifié
d'après leurs discours 2 catégories. Ces 2 catégories
reviennent 10 fois dans le discours de 5 des répondants. 1 des 6
répondants ne dispose aucune action pour répondre aux attentes de
l'Etat, ni de l'Administration fiscale.
Au regard de ce qui précède, pour les
répondants, pour remplir leurs engagements auprès de l'Etat et de
l'Administration fiscale, il faut payer les impôts et les taxes auxquels
on est assujettis.
Q.3.2.1.7 : Que
faites - vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos employés ? (03
actions).
Catégories
Les catégories identifiées sont : le
paiement des salaires et l'encouragement.
Tableau signalétique
Répondants /Catégories
|
Paiement des salaires
|
Encouragement
|
Totaux
|
Répondant 1
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 2
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 3
|
1
|
1
|
2
|
Répondant 4
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 5
|
0
|
0
|
0
|
Répondant 6
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
1
|
1
|
2
|
Commentaire
A la question de savoir « Que faites -
vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements
vis-à-vis de vos employés ? »,
après analyse des propos recueillis auprès des 6
répondants, nous avons identifié d'après leurs discours
deux catégories. Il s'agit du règlement des salaires et de
l'encouragement. 5 des 6 répondants ne disposent aucune action pour
répondre aux attentes des employés.
Au regard de ce qui précède, pour les
répondants, pour remplir leurs engagements auprès des
employés, et faut régler leurs salaires et les encourager pour
les efforts supplémentaires qu'ils apportent à l'entreprise.
Q.3.2.1.7 : Que
faites - vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements pour
la protection de l'environnement ?
Face à cette question, aucun des répondants n'a
donné aucune réponse. Ainsi, nous n'avons relevé aucune
catégorie.
Commentaire
A la question de savoir « Que faites -
vous pour répondre aux attentes ou remplir vos engagements pour la
protection de l'environnement ? », les
répondants interrogés n'ont donné aucune réponse.
Au regard de ce qui précède, les TPE ne dispose
aucune politique ou d'action en faveur de la protection de l'environnement.
Ce chapitre de notre travail relatif aux enquêtes nous
aura permis de présenter la démarche théorique de collecte
des informations ainsi que son traitement. Nous avons ainsi
procédé par une démarche qualitative des données
collectées sur le terrain. Ensuite, la section deuxième de ce
chapitre nous a permis d'effectuer l'analyse des contenues des questions du
guide d'entretien portant sur le sujet de la gouvernance d'entreprise. A la
suite de cette analyse, nous avons dégagé des résultats.
Le chapitre suivant nous permettra de procéder à une discussion
de ces résultats sur à la lumière de la
littérature.
CHAPITRE 4 : DISCUSSION DES RESULTATS ET
SPECIFICITES DE LA GOUVERNANCE EN CONTEXTE TPE
La TPE au Cameroun comme dans plusieurs pays en voie de
développement rencontrent d'énormes difficultés dans leurs
phases de croissance. Elles constituent pourtant un levier important pour
l'économie de pas ses missions importantes sur la plan
économique, politique et social. En sus des difficultés
liées au financement, il y'a celui de la mauvaise gestion. Ce chapitre
porte sur la discussion des résultats de l'enquête et les
spécificités de la gouvernance en contexte TPE.
SECTION I- DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ENQUETE A LA
LUMIERE DE LA LITTERATURE
Ces discussions des résultat obtenues à la suite
des enquêtes réalisées sur le terrain se feront à la
lumière de la littérature. Elles portent sur les attentes des
parties prenantes ainsi que les autres thématiques traités.
I. DISCUSSION DES RESULTATS D'ENQUETE RELATIFS AUX ATTENTES
DES PARTIES PRENANTES
Une partie prenante (stakeholder en anglais) est un individu
ou un groupe d'individu en relation avec l'entreprise qui peut affecter ses
décisions ou être affecté par elle.
1. Discussion des résultats d'enquête
relatifs aux attentes des parties prenantes internes
Il existe deux grandes catégories de parties prenantes
situées à l'intérieur de l'entreprise : les
actionnaires qui détiennent le capital et les salariés qui par
leur travail, doivent contribuer au développement de l'entreprise.
Dans le cas de la TPE où l'actionnaire n'est rien
d'autre que le propriétaire -dirigeant dans l'essentiel des cas, les
parties prenantes se voient réduit aux salariés.
Les salariés sont ceux qui vivent dans l'entreprise au
quotidien, y consacrent la majeure partie de leurs temps et de leur vie.
L'entreprise représente leur outil de production dont leurs vies, celles
de leurs familles ainsi que leurs carrières en dépendent. Ainsi,
par leur travail, leurs compétences et leurs implications, ils
contribuent à l'activité et au bon fonctionnement de
l'entreprise. Ils attendent donc de l'entreprise qu'elle offre une
rémunération adaptée, des perspectives de carrière,
un travail et des conditions de travail intéressants.
Par ailleurs, nous constatons que la majorité des
dirigeants des TPE interrogés n'ont pas une bonne connaissance des
attentes des personnes qu'ils emploient. L'analyse des contenues nous a permis
de relever 2 catégories qui portent sur le paiement des salaires et
l'encouragement. Non seulement que ces attentent restent insuffisantes, il faut
relever que plus de la moitié dirigeants interrogés ne disposent
d'une action pour booster ce levier important de l'entreprise qui est le
capital humain. Cela constitue l'une des sources de faiblesses dont sont
confrontées les TPE.
2. Discussion des résultats d'enquête
relatifs aux attentes des patries prenantes
L'entreprise est la réalisation relation directe ou
indirecte avec les acteurs économiques qui lui sont extérieurs.,
lorsqu'ils se situent dans son environnement. Chacun de ces acteurs peut
influencer la réalisation des objectifs de l'entreprise ou être
influencé par elle. On peut citer :
- Les clients, dont les attentes concernent en particulier le
prix, la qualité, la sécurité des biens et services et les
délais. ;
- Les fournisseurs, avec des objectifs, notamment en termes de
prix, de volume de vente et de solvabilité de l'entreprise ;
- Les établissements financiers qui assurent le
financement de l'activité et attendent d'elles le remboursement des
sommes empruntées ainsi que le paiement des
intérêts ;
- L'Etat et les collectivités locales, qui attendent de
l'entreprise le paiement des impôts, taxes ; cotisations sociales
mais, aussi qu'elle mène des actions en terme s d'emploi ;
- Les associations et ONG, dont les attentes sont
diverses : défense des intérêts des consommateurs,
respect environnementaux et sociaux.
Pourtant des constats relevés lors des enquêtes,
nous notons que plusieurs dirigeants ne maitrisent pas l'étendue des
attentes de ces personnes et l'impact que cela peut avoir sur la performance et
la pérennité de leurs entreprises.
En effet, voici ce que peuvent attendre les parties prenantes
extérieurs à l'entreprise :
- Les clients : leurs attentes se résument
à la satisfaction oubliant les éléments tel le prix,
la sécurité des biens et services ainsi que les délais.
- Les fournisseurs : leurs attentes se résument
à la solvabilité oubliant les éléments tels le prix
et le volume de vente ;
- L'Etat et l'Administration fiscale : leurs attentes se
résument au paiement des impôts et taxes oubliant les
éléments tels les cotisations sociales et les actions en termes
d'emploi ;
- Les associations et ONG, dont l'une des missions principales
est d'oeuvrer pour la protection de l'environnement : Aucune des TPE
interrogées ne dispose dans sa stratégie des actions pour
contribuant à la protection de l'environnement.
Le dirigeant - propriétaire de la TPE doit arbitrer en
permanence entre les attentes parfois contradictoires de ces parties prenantes.
Celles-ci ont une influence sur le fonctionnement de l'entreprise dans la
mesure où elles sont sources de contre- pouvoirs : elles peuvent
s'opposer aux décisions du dirigeant qui ne sont pas conformes à
leurs intérêts.
Dans les années 1960, RM Cyert et JM
March étudient le fonctionnement de l'entreprise et montent
qu'elle constitue une coalition politique. Elle réunit des
« groupes de participants aux demandes disparates », ayant
par conséquent des objectifs propres même s'ils ont tous un
intérêt commun : la survie et le développement de
l'entreprise. Le dirigeant doit alors négocier avec chacun des groupes
afin de trouver un compromis entre les différentes attentes. Son but
état que chaque groupe accepte les objectifs finalement fixés et
en retire un résultat satisfaisant.
II. DISCUSSION DES RESULTATS D'ENQUETES RELATIFS AUX AUTRES
THEMATIQUES
Cette discussion porte sur le système d'information au
sein des TPE et l'intérêt qu'elles accordent à la
gouvernance d'entreprise en tant que levier de performance.
1. Discussion des résultats d'enquête
relatifs au système d'information au sein des TPE
Un système d'information est un ensemble
organisé de ressources matériels, logiciel, personnel,
données, procédures, etc..., permettant d'acquérir, de
traiter, de stocker des informations au sein d'une organisation. Il est
conçu pour exécuter des fonctions élémentaires
appliquées aux informations. Il s'agit de saisir des données, de
les traiter, de les stocker et enfin, de communiquer ces données pour
qu'il constitue un instrument d'aide à la décision tant pour le
propriétaire-dirigeant de la TPE que toutes les autres parties prenantes
avec qui, il est en relation. La comptabilité qui fait d'ailleurs
parties des obligations légales constitue l'élément par
excellence du système d'information. Elle contribue aussi à la
bonne gouvernance de l'entreprise.
Ainsi, nous avons lors des enquêtes demander aux
dirigeants des TPE ce que signifiait la comptabilité et comment
était organiser leurs comptabilités.
Nous notons que 4 des 6 dirigeants interrogés n'ont
aucune idée sur ce que signifie tenir une comptabilité. Ces
même 4 dirigeants ne disposent d'aucune comptabilité capable de
leur renseigner sur les performances de leurs activités ainsi que la
situation du patrimoine.
En effet, le droit comptable OHADA révisé a
pourtant apporté une réponse en proposant un système
comptable minimal de trésorerie qui repose sur les entrées et
sorties en caisse Cette comptabilité est bien adaptée à
notre tissu économique qui compte plusieurs TPE.
De ce qui précède, les dirigeants des TPE
doivent comprendre l'intérêt de la tenue d'une comptabilité
minimale de trésorerie car, la comptabilité est non seulement un
outil de gestion par excellence, mais, grâce aux indicateurs qu'elle
dégage, elles facilitent la prise des décisions fondées
sur une base objectives.
2. Discussion des résultats d'enquête
relatifs à l'intérêt à la culture sur la
gouvernance
L'enquête effectuée auprès des TPE
portaient également sur des thématiques relatives à la
culture autour de la gouvernance d'entreprise.
C'est dans cet esprit que leur a été soumises
les questions relatives à leurs visions de l'avenir, ce qu'ils savent de
la gouvernance et enfin, les bienfaits de gouvernance su sein de
l'entreprise.
2.1- Discussion des résultats d'enquête
sur la vision de l'avenir des entreprises en contexte TPE
On entend par vision d'entreprise, une description d'un
état futur et désirable de l'organisation. Avoir une vision
claire et motivante, c'est la volonté de communiquer vos aspirations
à votre équipe. C'est le premier pas vers une communication
interne efficace. La vision d'entreprise permettra de définir où
vous voulez aller, de communiquer clairement ce que vous désirez
atteindre comme objectif, de mobiliser et de motiver les gens pour vous suivre
dans cette vision.
Des résultats d'enquête, nous notons que 4 des 6
dirigeants interrogés ont une vision pour leurs entreprises. Les deux
autres n'ont aucune vision pour leurs entreprises.
En outre, l'élaboration d'une vision n'est pas
suffisante car, l'entreprise est ouverte à plusieurs acteurs. Ce qui
suppose que le dirigeant- propriétaire de la TPE doit longuement
échanger pour solliciter l'adhésion d'un grand nombre de
personnes à la vision de son entreprise.
2.2- Discussion des résultats d'enquête
sur la gouvernance et ses bienfaits
Dans la première partie de ce mémoire, nous
avons présenté le cadre théorique de la gouvernance
d'entreprise. Plusieurs définitions ont été
annoncées au concept de gouvernance d'entreprise en contexte. En effet,
selon Ménard (1994), l'objectif de la gouvernace est d'augmenter la
valeur de l'entreprise à long terme et d'en assurer sa viabilité
ou son indépendance financière. IGOPP (2008), pour les fins PME
définit la gouvernance comme étant « un ensemble de
rapports entre un propriétaire - dirigeant et un groupe de personnes
réunies en un conseil consultatif ou en conseil d'administration. Ces
personnes majoritairement indépendantes de la direction et des
actionnaires, ont accepté d'appuyer le propriétaire - dirigeant
de leur expertise et de leur expérience pour améliorer les
décisions et assurer la croissance durable de l'entreprise.
Partant de cette littérature, nous pouvons dire que la
gouvernace d'entreprise en contexte TPE permet d'augmenter la valeur de
l'entreprise, de lui assurer une croissance, un développement durable et
d'en assurer sa viabilité et une indépendance financière.
La gouvernance d'entreprise renvoie à la performance globale. Cette
performance porte sur la dimension économique, sociale et
environnementale de l'entreprise.
Des résultats d'enquête réalisées,
il ressort que sur les 6 dirigeants des TPE interrogées seules 2
dirigeants ont une idée de ce qu'est la gouvernance d'entreprise.
Sur la question des bienfaits de la gouvernance d'entreprise,
3 dirigeants des TPE n'ont aucune idée sur le concept. Ils ne savent
même pas de quoi il est question et comment cela peut leur être
utile dans la croissance de leurs entreprises.
De ce qui précède, partant du rôle
économique important des TOPE qui constituent un levier pour la
croissance et une source de réduction du chômage, les
mécanismes gouvernance d'entreprise en contexte fait partie des
réponses aux difficultés que rencontrent leurs dirigeants. La
section 2 de ce chapitre se propose d'apporter des proposer les
mécanismes de gouvernance qui prend en compte les
spécificités rencontrées au sein des TPE.
SECTION 2 : LES SPECIFICITES DE LA GOUVERNANCE
D'ENTREPRISE EN CONTEXTE TPE
A la lumière des constatations et observations
précédentes, nous avons élaboré un certain nombre
de recommandations afin d'améliorer la qualité de gouvernance
d'entreprise au sein des TPE camerounaises. Ces recommandations portent sur les
mécanismes de gouvernance d'une part et les relations du système
de gouvernance d'autre part.
I. LES SPECIFICITES DES MECANISMES DE LA GOUVERNANCE
D'ENTREPRISE
Le choix d'une structure de gouvernance dépend de
plusieurs critères : taille de l'entreprise, filière, type
d'activité, présence sur la scène internationale, profil
de l'actionnariat, etc.... Il parait donc pertinent de laisser l'alternative
ouverte afin que les entreprises puissent effectuer le bon choix d'une
organisation qui leur permette de satisfaire au mieux leurs besoins, valoriser
leur image et améliorer leur compétitivité.
Les TPE constituent l'essentiel du tissu économique.
Pourtant, le terme de gouvernance est très souvent prioritairement
employé pour les grandes entreprises et les problématiques
soulevées correspondent plutôt mal au fonctionnement réel
des TPE ; notamment celles dont le capital est à dominance
familiale et au sein desquelles le dirigeant est bien souvent l'actionnaire
principal, voir l'unique.
En matière de gouvernance, les caractéristiques
de ces entreprises dont les secteurs d'intervention, la taille et les modes de
fonctionnement sont toutefois extrêmement divers suppose une
flexibilité dans l'approche pour prendre en compte les diverses attentes
des parties prenantes. Au sein des TPE, il existe également des
mécanismes de gouvernance internes et externes, propres à leurs
caractéristiques.
1. Les mécanismes externes de gouvernance en
contexte TPE
Les mécanismes externes de gouvernance regroupent
différents éléments provenant de l'environnement externe
de l'entreprise qui contribuent à minimiser les actions opportunistes
des gestionnaires. Nous comptons le marché des produits, le
système légal de protection des investisseurs, la
réputation du dirigeant sur le marché, l'éthique et la
morale, et le rôle de la concurrence.
1.1- Le système légal de la protection
des investisseurs
Ce système est dédié principalement
à la protection des actionnaires minoritaires des sociétés
ouvertes, mais pourraient s'appliquer à toutes les entreprises quel que
soit la taille et qui fait recours au financement externe tel que les
investissements en capital- risque.
Dans le même ordre d'idée, la normalisation des
états financiers compte tenue des règles comptables et de
certification ainsi que l'indépendance du vérificateur s'inscrit
dans la rubrique des mécanismes externes de gouvernance des petites
entreprises.
1.2- L'éthique et la morale
Intégrer l'éthique aux affaires, c'est en
premier lieu se responsabiliser à ses actions (Freeman, 2004). La
considération des conséquences positives et négatives
qu'engendre une action donnée sur l'ensemble des parties prenantes ainsi
que sur l'environnement constitue conséquemment, une première
étape dans la démarche de responsabilisation du dirigeant et de
création de valeur durable.
1.3- Le rôle de la concurrence
La présence de la concurrence dans le marché des
produits constitue un mécanisme de gouvernance fondamentale sur les
actions et les décisions des gestionnaires (Burke, 2002). En effet,
déposer son bilan ou risquer de la perte d'une position concurrentielle
que l'entreprise a longtemps combattue pour l'arracher parait, en soit, un
mécanisme de gouvernance prônant l'efficacité et incitant
les dirigeants à prendre des bonnes décisions au moment opportun
et par conséquent, créer de la valeur pour l'ensemble des parties
prenantes.
1.4- La réputation du dirigeant sur le
marché
Parler de la réputation du dirigeant suppose
l'indépendance de ce dernier vis-à-vis de l'actionnaire, chose
qu'on ne retrouve pas dans toute les TPE. Ainsi ? la présence d'un
telmarché reflète l'existence d'une certaine
compétitivité entre les dirigeants qualifiés pour occuper
le poste à pouvoir. Ceci créera une crainte chez les
gestionnaires ou les dirigeants actuels des TPE. Ces gestionnaires seront tenus
de gérer de manière optimale l'entreprise pour garder leur
position.
2. Les mécanismes internes de la gouvernance en
contexte TPE
Les mécanismes internes de gouvernance sont
généralement mis en place par des ententes contractuelles. Parmi
les différents mécanismes interne de gouvernance, on compte la
croyance et les valeurs de l'organisation, les conseils consultatifs, les
conseils de famille, les régimes de rémunération, les
systèmes de gestion et la structure de propriété.
2.1- les croyances et les valeurs
Le système de croyances et des valeurs d'une entreprise
intègre la confiance, l'éthiquepersonnelle, la culture, la
philosophie de gestion générale (Steier, 2001). Ce
mécanisme n'est pas étrange aux TPE, surtout familiale, du moment
qu'elle considère que les valeurs familiales constituent sin centre de
gravité.
2.2- les conseils consultatifs
Opter pour un conseil comme organe de gouvernance se justifie
par une volonté apparente de l'entreprise d'être bien
gouvernée. Ce conseil doit être composé de quelques
personnes indépendantes de l'entreprise et dotées d'une
expérience. Ils auront pour mission de débattre avec le dirigeant
sur les grandes orientations stratégiques de l'entreprise.
2.3- les conseils de famille
Dans le cas des entreprises familiales, il est souvent
recommandé d'avoir un conseil de famille (St- Cyr et Richer, 2003). Les
rencontres permettent une discussion entre les membres de la famille et les
membres du conseil de la famille. Une charte familiale permet de
préciser les règles qui seront utilisées lors des prises
de décision.
2.4- le régime de
rémunération
Dans les TPE, les régimes de rémunération
concernent beaucoup plus les salariés, en guise de récompense
pour leurs efforts et leurs implications. Ces régimes doivent être
juste et intéressant pour garder les bons gestionnaires dans
l'entreprise, solidifier leur sentiment d'appartenance et orienter davantage
leurs efforts vers l'intérêt général de
l'entreprise.
2.5- Les systèmes de gestion
Les systèmes de gestion permettent de mieux
gérer l'entreprise. Ce mécanisme repose sur la tenue d'un
système comptable, les états financiers, les budgets, le plan
stratégique, la visions et la mission, le contrôle interne, les
règles et procédures, les systèmes de gestion des risques,
etc.. Les systèmes de gestion varieront avec la taille de l'entreprise.
Les TPE adopteront par exemple le système comptable minimal de
trésorerie.
2.6- La structure de la
propriété
La structure de la propriété, qu'elle soit
détenue ou non par la famille, joue un rôle dans le système
de gouvernance. En effet, la structure de propriété permet de
comprendre la participation su promoteur dans l'entreprise. Lorsque
l'entreprise a plusieurs actionnaires ; les statuts de l'entreprise
indiquent la répartition du capital. Pour une bonne gouvernance, une
convention est nécessaire afin de spécifier les droits et les
devoirs de chaque actionnaire, l'ajout ou le retrait d'un actionnaire, le
règlement des désaccords, etc.. Cette convention est
généralement rédigée au démarrage de
l'entreprise.
II. SPECIFICITES DES RELATIONS DU SYSTEME DE GOUVERNANCE
DES TPE
« L'entrepreneur décide en fonction
des avis de son entourage, de son conjoint, de ses fournisseurs, d'en syndicat
professionnel, du banquier (...). Il échange également avec ses
salariés (...). L'entrepreneur de TPE, seul maître à bord,
ne décide pas seul. » (Foliard, 2010).
Cette citation prône l'importance de l'avis des partes
prenantes dans ka prise de décision des TPE. La relation entre le
dirigeant et ses derniers est donc un élément essentiel à
étudier dans l'analyse de la gouvernance en contexte TPE. Ces
spécificités concernent les relations entre le
propriétaire - dirigeant et :
- La banque et autres financiers éventuels ;
- Les fournisseurs ;
- Les clients ;
- Le personnel ;
- Le(s) conseiller(s) externe(s) ;
- Les pouvoirs publics.
1. La relation
propriétaire - dirigeant, banque et autres financiers
éventuels
Chaque entreprise a besoin d'un capital suffisant pour
développer ses activités de manière durable. Contrairement
aux grandes entreprises qui peuvent souvent compter sur des bailleurs de fonds
externes, l'entrepreneur de taille plus modeste doit généralement
se tourner vers le crédit octroyé par son banquier ou, le cas
échéant, des amis ou des membres de sa famille. Une relation
durable avec son banquier/financier, basée sur une confiance
réciproque, est par conséquent d'une importance cruciale.
A cet effet, il est recommander au propriétaire-
dirigeant de :
· Veiller à une transmission rapide,
complète et correcte des informations au banquier.
Que ce soit pour une nouvelle demande de crédit ou pour
le suivi des crédits en cours, l'entreprise a tout intérêt
à ce que son banquier/financier dispose en temps utile des bonnes
informations. L'entreprise ne peut, bien entendu, se prévaloir d'aucun
droit sur un crédit, mais la confiance du banquier qui sera,
certainement plus grande s'il peut prendre sa décision sur base de
données complètes et correctes.
De même, lorsque les changements surviennent ou sont
prévus dans la situation de l'entreprise, et que ces changements peuvent
avoir une influence sur la relation avec le banquier/financier, il est
recommandé d'en informer le plus rapidement possible
l'établissement de crédit.
· Utiliser la comptabilité de
l'entreprise comme un instrument stratégique dans le cadre de la gestion
de l'entreprise.
La comptabilité d'une entreprise est un instrument de
gestion important. Pour l'établissement et l'interprétation des
données financières, il est recommandé que l'entreprise
ait recours à l'assistance d'experts.
· Faire régulièrement une mise
à jour du plan financier que l'entreprise a dû établir lors
de sa constitution.
Un plan financier est un document dans lequel l'entreprise
justifie sa structure financière lors de la constitution d'une
société. Il donne un aperçu des recettes et des
dépenses à prévoir pour les deux premiers exercices, ceci
afin de se faire une idée des moyens dont l'entreprise aura besoin pour
développer son activité de manière économiquement
responsable. En réalité, il contient un compte de résultat
prospectif qui doivent permettre de déterminer la viabilité de
l'entreprise. La fréquence de la planification financière doit
cependant être adaptée à la taille, au secteur et besoins
de l'entreprise. Elle sera surtout pertinente lorsque l'entreprise prend des
décisions qui vont nécessiter l'engagement de moyens financiers
plus conséquents ou lorsque des évènements externes
importants risquent d'avoir un impact sur la structure financière (perte
d'un client important, etc.).
· Faire clairement la distinction entre les
fonds propres de l'entreprise et le patrimoine privé de
l'entrepreneur.
Dans une petite entreprise également, il convient de
distinguer l'intérêt de l'entreprise de l'intérêt
privé (familial). L'intérêt de l'entreprise est un ensemble
de facteurs que l'on peut regrouper sous le dénominateur
`continuité de l'entreprise'. Toutes les décisions que prend
l'entrepreneur, y compris en matière financière, doivent
s'inscrire dans un souci constant d'assurer la continuité de
l'entreprise. Les ressources de l'entreprise doivent dès lors être
utilisées exclusivement dans l'intérêt de l'entreprise, en
respectant les droits des actionnaires.
2. La relation propriétaire - dirigeant et les
fournisseurs
Pour assurer un service de qualité aux clients,
l'entreprise doit s'appuyer sur un réseau de fournisseurs qui soient en
mesure de garantir la qualité. Mais les fournisseurs sont aussi des
créanciers de l'entreprise et, à ce titre, ils demandent à
leur tour des garanties quant à une collaboration correcte. Des
conditions contractuelles claires et un paiement correct en font bien entendu
partie et constituent une condition absolument indispensable pour parvenir
à une collaboration durable qui profite aux deux parties. Une fois
encore, le mot-clé est ici la transparence.
A cet effet, le propriétaire- dirigeant doit :
· S'assurer que les compétences au
sein de l'entreprise et la capacité d'engager contractuellement
l'entreprise soient clairement établies, sans aucune
ambiguïté.
Selon la législation relative aux
sociétés, seuls les organes de gestion ou le gérant sont
en principe habilités à engager une société
à l'égard de tiers comme les clients ou autres partenaires
commerciaux. Néanmoins, il est important qu'au sein de l'entreprise, des
conventions claires soient prises quant aux personnes habilitées
à négocier ou à prendre tel ou tel engagement. Il est
recommandé, le cas échéant, d'établir à cet
effet des directives pour les collaborateurs. Il peut également
être utile de les communiquer aux partenaires commerciaux.
· Fixer clairement les conditions et
délais de paiement.
Le non-respect des conditions de paiement mine la confiance
des fournisseurs à l'égard de l'entreprise. Pour éviter
les malentendus, il est recommandé d'établir à ce sujet,
lors de chaque transaction, des conventions claires et de
préférences écrites.
· Des informations financières
correctes augmentent la crédibilité et l'attractivité de
l'entreprise.
Tout comme le banquier, le fournisseur peut lui aussi demander
certaines garanties quant au paiement de sa créance. Même si
l'entreprise, compte tenu de sa taille, n'est pas obligée
d'établir un rapport annuel, elle pourrait malgré tout avoir
intérêt à mettre à la disposition de ses partenaires
commerciaux une analyse financière succincte de l'entreprise.
· Rédiger un document dans lequel
l'entreprise indique clairement ce qu'elle attend d'un fournisseur et quelles
exigences concrètes un fournisseur doit satisfaire.
Outre les critères les plus évidents, comme le
rapport qualité/prix, l'entreprise peut aussi reprendre dans ce document
des éléments portant sur la détention de certaines
certifications, la présence d'un système de gestion de
qualité, l'utilisation d'un personnel qualifié, la
capacité de produire des références, le traitement des
plaintes, etc. Bref, tous les critères qui peuvent se
révéler essentiels pour garantir que le fournisseur répond
bien au profil recherché par l'entreprise. Un tel document est utile
aussi bien pour usage interne qu'externe.
3. La relation propriétaire - dirigeant et les
clients
La satisfaction des clients est essentielle à la
réussite d'une entreprise. Une bonne gestion d'entreprise suppose
dès lors que l'on se penche régulièrement sur la politique
menée à l'égard des clients.
A cet effet, le propriétaire - dirigeant doit :
· Etablir les conditions
générales de vente dans l'entreprise
Comme dans la relation avec les fournisseurs, une base
juridique claire est importante pour éviter les malentendus et les
frustrations inutiles. Il est dès lors conseillé à
l'entreprise de réévaluer régulièrement ses
conditions générales en fonction de circonstances qui ont pu
évoluer, et de les adapter au besoin. Enfin, il est recommandé
d'informer correctement et en temps utile les clients réguliers des
modifications apportées aux conditions contractuelles, et de leur
expliquer le cas échéant les raisons qui ont motivé ces
changements.
· Veiller attentivement à mettre en
place une communication claire et uniforme avec les clients.
S'il est important d'établir des conditions
parfaitement claires et cohérentes sur le plan juridique, il est tout
aussi essentiel, bien entendu, que l'entreprise veille à en informer ses
clients de manière correcte. Il est recommandé d'établir,
au sein de l'entreprise, des conventions claires quant au contenu et à
la forme de la communication de l'ensemble des collaborateurs vis-à-vis
des clients.
· Respecter les accords
conclus.
Une entreprise ne peut se donner une image de
crédibilité et de professionnalisme qu'en respectant l'ensemble
des accords conclus, y compris en matière délais de livraison. Il
est recommandé de veiller constamment à exécuter de
manière correcte tous les accords commerciaux et, si cela s'avère
impossible, d'en communiquer clairement et rapidement les raisons.
· Diversifier la
clientèle.
L'entreprise qui fonctionne avec un seul ou un nombre
limité de clients se place dans une position de dépendance
économique qui, à terme, risque de compromettre la
continuité. Il est recommandé d'attirer autant que possible des
clients avec différents profils.
· S'assurer régulièrement de la
solvabilité des clients.
Il va de soi que si l'entreprise veut pouvoir
déterminer ce qu'elle doit faire pour améliorer son
fonctionnement, son organisation et sa gestion, il est essentiel qu'elle
connaisse clairement le profil de ses clients. Dans l'optique de la
continuité de l'entreprise, il est recommandé d'accorder, dans ce
cadre, une attention particulière à la situation
financière des clients.
4. La relation propriétaire - dirigeant et le
personnel
Une entreprise se construit non seulement avec un capital
financier, mais aussi avec un capital humain. C'est pourquoi une bonne relation
avec les collaborateurs est tout aussi importante pour la continuité et
la croissance de l'entreprise que la relation avec le banquier, les
fournisseurs ou les clients. Ici aussi, la relation doit reposer sur une
confiance réciproque. Des collaborateurs satisfaits sont en effet
synonymes de meilleurs résultats.
A cet effet, le propriétaire - dirigeant doit :
· Accorder l'attention voulue à la
satisfaction des collaborateurs.
Dans une petite entreprise, veiller à la satisfaction
des collaborateurs est un processus continu. Il existe par ailleurs
différentes méthodes pour vérifier concrètement,
à intervalles réguliers, le degré de satisfaction des
collaborateurs. Selon sa structure, son organisation, sa taille et/ou son
climat de travail, l'entreprise pourra opter pour un entretien personnel, une
discussion de groupe ou un questionnaire écrit.
Il va de soi qu'en appliquant ces méthodes de mesure de
la satisfaction, l'entreprise devra veiller à susciter des attentes
réalistes et à établir au préalable un timing
réaliste. Par ailleurs, de telles mesures ne participeront à la
crédibilité du chef d'entreprise que si l'entreprise s'engage, en
fonction de sa nature et de sa taille, à tenir compte des
résultats de celles-ci. Enfin, une bonne communication est une fois
encore capitale. Il est dès lors recommandé de communiquer
correctement les résultats et les corrections éventuelles
apportées à la politique.
· Encourager la participation des
travailleurs à la politique de l'entreprise.
Il existe différentes méthodes informelles pour
faire participer les collaborateurs à la politique de l'entreprise. Une
bonne transmission de l'information et une communication interne
structurée sont, dans tous les cas, très importantes.
5. La relation propriétaire - dirigeant les
conseillers externes
Il est conseillé au chef d'entreprise, en particulier
lorsque toutes les parts de l'entreprise sont concentrées dans les mains
d'une seule personne, de faire appel de manière judicieuse à des
conseillers externes.
Les conseillers externes peuvent jouer un rôle important
en ce qui concerne l'objectivation nécessaire de la prise de
décision au sein de l'entreprise, et en particulier la recherche d'une
séparation indispensable entre l'intérêt de l'entreprise et
l'intérêt privé. L'entrepreneur a dès lors avantage
à s'organiser de manière à pouvoir faire appel à
des (un réseau de) conseillers experts lui apportant le soutien
nécessaire pour pouvoir diriger l'entreprise en toute
indépendance et prendre des décisions justifiées et
réfléchies. Cette expertise extérieure constituera ainsi
un cadre de réflexion. La forme concrète que prendra ce cadre de
réflexion devra cependant évoluer parallèlement à
la croissance de l'entreprise.
Dans l'optique d'une bonne relation avec le conseiller
externe, le propriétaire- dirigeant doit :
· S'assurer que le conseiller externe dispose
d'informations complètes et actuelles sur l'entreprise.
Un conseiller externe ne peut remplir correctement sa
tâche que s'il dispose en temps utile des bonnes informations. La valeur
du conseil, donc l'efficacité de l'intervention du conseiller,
dépendra en grande partie de la volonté de l'entreprise de lui
communiquer des informations pertinentes sur l'entreprise. L'entreprise a tout
intérêt à assurer une bonne collaboration basée sur
une confiance mutuelle.
· Déterminer des moments de contact
fixes et réguliers.
Si l'entreprise fait appel de façon
régulière à un conseiller externe, il est
recommandé d'examiner avec lui, à intervalles réguliers,
les résultats de l'entreprise. Bien souvent, le chef d'entreprise est
totalement absorbé par la gestion au quotidien et ne prend pas
suffisamment le temps de réfléchir à l'avenir de
l'entreprise à moyen et à long terme. Prévoir des contacts
à des moments fixes peut être un moyen d'y consacrer une attention
à intervalles réguliers. De plus, grâce à ces
contacts réguliers, le conseiller aura une vision globale de
l'entreprise et des principaux développements dans la gestion et sera
invité à participer à la réflexion sur l'avenir de
l'entreprise. La direction de l'entreprise tirera ainsi un maximum de profit de
l'expertise du conseiller et pourra, sur base des conseils prodigués
à intervalles réguliers, corriger au besoin la politique de
l'entreprise.
· Un conseiller externe doit être un
gage de professionnalisme et de service de grande
qualité.
Il est dans l'intérêt de la continuité de
l'entreprise que celle-ci puisse compter sur le professionnalisme des
conseillers externes et demander au besoin un deuxième avis lorsqu'il
s'agit de prendre des décisions importantes.
Les conseillers auxquels il est fait appel doivent bien
entendu s'en tenir aux règles déontologiques
éventuellement en vigueur. La nature et le caractère contraignant
de ces règles varient en fonction du groupe professionnel dont font
partie les personnes concernées.
6. La relation propriétaire - dirigeant et les
pouvoirs publics
Outre les banques, les clients, les fournisseurs, le personnel
et les conseillers qui, tous, ont un intérêt personnel à
voir l'entreprise fonctionner correctement, le propriétaire dirigeant
doit accorder une attention particulière aux pouvoirs publics qui, du
point de vue de l'intérêt public, ont intérêt
à ce que les entreprises soient bien gérées. A l'inverse,
une bonne relation avec les différentes institutions publiques (du fisc
à l'administration de l'environnement) est très importante pour
la continuité et la croissance de l'entreprise. Enfin, dans le cadre des
mesures de soutien et des aides financières, les pouvoirs publics
peuvent aussi être des partenaires importants.
Le propriétaire - dirigeant à l'entreprise de
veiller constamment à adopter une attitude correcte et proactive
à l'égard des institutions publiques
En définitive, ce dernier chapitre de notre travail
nous a permis d'évaluer le résultat des enquêtes à
la lumière de la littérature avant d'apporter des suggestions.
A l'issue de cette évaluation, nous pouvons conclure
qu'au sein des TPE, il y'a de la part de ces dirigeants une mauvaise
appropriation de ce concept. Il pense que cela s'applique uniquement aux
grandes entreprises afin de contrôler l'action des dirigeants qui la
plupart ne sont pas des actionnaires. Nous avons également noté
que les dirigeants de ces petites entreprises n'ont pas compris le rôle
de la gouvernance. En effet, la gouvernance consiste à réguler
les actions et les décisions des dirigeants et des gestionnaires afin
d'orienter leurs décisions vers l'atteinte des objectifs de
l'organisation, vers l'atteinte des résultats, vers la création
de la valeur, vers la viabilité financière, ou en un mot vers la
pérennité de l'entreprise. Voilà réellement ce
qu'on recherche derrière ce mode moderne de gestion. C'est partant de
ces constats, et surtout des objectifs recherchés que nous avons
proposé des mécanismes adaptés aux
spécificités des TPE. Ces recommandations portent tant sur les
mécanismes que sur la relation entre le propriétaire - dirigeant
et les partenaires avec qui, il est en relation dans la mesure où le
comportement ou les décisions de ces derniers peuvent compromettre la
continuité d'exploitation de son entreprise.
CONCLUSION GENERALE
« Se réunir est un
début ; se maintenir ensemble est un progrès ;
travailler ensemble est la réussite » - Henry
Ford
La gouvernance d'entreprise est restée pendant
longtemps un concept monopolisé par les grandes entreprises,
négligeant ainsi un pan entier et numériquement dominant :
la TPE. Se dotant des spécificités qui la distingue de la grande
entreprise, la TPE constitue un champ propice à la mise en place d'un
système de gouvernance conformément à ces
spécificités. L'objectif de ce travail était
d'évaluer les mécanismes de gouvernance en contexte TPE et
ensuite, faire des recommandations partant des spécificités et
des caractéristiques qui leurs sont propres.
Pour y parvenir, nous avons effectué un diagnostic qui
nous a permis de faire des constats qu'il y'a véritablement un
problème dans la gouvernance en contexte TE. Ensuite, une revue de la
littérature nous a permis de recenser les mécanismes de
gouvernanceinternes et externes. La phase d'enquête a été
réalisée pour voir quels éléments ont
été réellement mis en pratique dans les TPE. Pour cela,
nous avons interrogé 6 dirigeants de TPE, celles-ci étant actives
dans divers secteurs. Cette enquête nous a permis d'approfondir et mieux
cerner les difficultés qu'affichent ces entreprises dans la pratique de
la gouvernance d'entreprise.
Ainsi, plusieursquestions ont été
formulées à partir du guide d'entretien. Ces questions
étaient en relation au système d'information comptable, aux
relations qu'entretiennent ces dirigeants avec les parties prenantes, à
la vision de leurs entreprises et la manière dont ils s'approprient le
concept de gouvernance d'entreprise. Au regard des résultats de nos
recherches, nous pouvons dire que certains éléments de la
gouvernance d'entreprise sont peu appliqués par les TPE. La culture
d'entreprise tient une place assez importante. La vision et la mission ont
été clairement définies pour la plupart de ces
entreprises. Par contre, en ce qui concerne la mise en place des
différents mécanismescomme conseil consultatif, le système
comptable, la gestion des attentes des parties prenantes, etc.., beaucoup reste
encore à faire.
A la lumière de la littérature disponible, nous
avons formulé des recommandations qui sont ici des mécanismes de
gouvernances aux spécificités des TPE. Ces recommandations
portent sur les mécanismes internes et externes d'une part, et sur les
relations du système de gouvernance d'autre part.
Ce travail n'est pas à considérer comme une
recherche aboutie, mais de préférence comme un début
d'approche sur la gouvernance d'entreprise en contexte TPE. Pour être en
mesure de formuler des réponses plus claires et précises à
ce sujet, l'échantillon devrait alors être plus
représentatif. Cela pourrait également ouvrir la voie à
des études plus approfondies sur ce concept, peu traité de nos
jours dans les littératures scientifiques du point de vue des
entreprises de petites tailles
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Governance », In P.Newman (Ed), the New Palgrave, Stockton Press, 1998.
Table des matières
Dédicace.....................................................................................................I
Remerciements.............................................................................................II
Liste des
abréviations....................................................................................III
Liste des
tableaux.........................................................................................IV
Sommaire...................................................................................................V
Résumé.......................................................................................................1
Introduction
générale......................................................................................3
Première partie : Contexte de l'étude et
cadre théorique de la gouvernance d'entreprise........8
Chapitre 1 : Les TPE face aux enjeux de la
gouvernance.............................................9
Section 1 : Présentation des TPE au
Cameroun........................................................9
I. Généralités sur les
TPE..............................................................................10
1. Les caractéristiques des
TPE.........................................................................10
1.1- le dirigeant de la
TPE..............................................................................10
1.2-
L'organisation.......................................................................................10
1.3- La
gestion.............................................................................................11
2. La classification des
TPE.............................................................................11
2.1- les TPE
formelles....................................................................................11
2.2- les TPE
informelles.................................................................................11
3. Les obstacles à l'éclosion des
TPE..................................................................12
II : Le rôle des TPE dans l'économie et les
parties prenantes......................................13
1- Le rôle des TPE dans
l'économie.............................................................13
1.1- Au plan
politique...........................................................................14
1.2- Au plan
économique........................................................................15
1.3- Au plan
social................................................................................15
2- Les partenaires de la TPE : les parties
prenantes............................................15
2.1- les parties prenantes
internes..................................................................15
2.2- les parties prenantes
externes.................................................................16
Section 2 : Les insuffisances en matière de
gouvernance au sein des TPE étudiées............16
I : Définition de la gouvernance et identification
du problème....................................18
1- Définition de la gouvernance en contexte
TPE...................................................18
2. Des constatssur la gouvernance en contexte TPE à
l'identification du problème...........19
II : Les enjeux de la gouvernance d'entreprise : la
performance globale.........................22
1. La performance
économique...................................................................22
2. La performance sociale et
environnementale................................................23
2.1- Laperformance
sociale.....................................................................23
2.2- La performance
environnementale........................................................23
3. La mesure de la
performance.......................................................................23
3.1- Les indicateurs financiers et
comptables................................................24
3.2- Les indicateurs
marketing..................................................................25
3.3- Les indicateurs de ressources
humaines..................................................26
Chapitre 2 : Lesthéories et les mécanismes
de gouvernance d'entreprise........................28
Section 1 : Les théories de la gouvernance
d'entreprise.............................................28
I : Les courants
disciplinaires...........................................................................28
1- Le modèle actionnarial de la
gouvernance...................................................28
2- Les limites du modèle
actionnarial............................................................30
3- Le modèle contractuel
paternaliste............................................................31
II- Le courant cognitif de la
gouvernance............................................................32
1- Le modèle
cognitif..............................................................................32
2- Les sources du modèle
cognitif................................................................32
Section 2 : Les mécanismesde gouvernance
.........................................................35
I : Les mécanismes internes de la
gouvernance......................................................35
1- La participation des dirigeants au
capital.....................................................35
2- Les contrats de rémunérations
incitatifs......................................................35
3- Les investisseurs
institutionnels...............................................................36
4- Les actionnaires
dominants.....................................................................36
5- Le conseil
d'administration.....................................................................36
II : Les mécanismes externes de la
gouvernance.....................................................37
1. Le marché du
travail............................................................................37
2. Les politiques financiers de
l'entreprise......................................................37
3. La règlementation des marchés de
capitaux.................................................38
Deuxième partie : Etude empirique de la
gouvernanced'entreprise en contexte TPE...........39
Chapitre 3 : Description de la démarche
d'accès aux spécificités des TPE
étudiées............40
Section 1 : Démarche
méthodologique................................................................40
I : La préparation et le déroulement de
l'enquête....................................................40
1. La préparation de
l'enquête....................................................................40
2. Le déroulement de
l'enquête..................................................................41
II : Présentation de
l'échantillon........................................................................42
1- Les particularités de
l'activité..................................................................42
2- Les particularités des
répondants..............................................................43
III : La méthodologie, les techniques de collecte
et d'analyse des données......................45
1- La méthodologie
d'investigation..............................................................45
2- Les techniques de collecte et d'analyse des
données.......................................45
3- La technique d'analyse des
données..........................................................47
3.1- l'analyse de contenu
d'exploration...........................................................48
3.2- l'analyse de contenue de
vérification........................................................48
3.3. L'analyse de contenue
qualitative............................................................48
3.4. L'analyse de contenue
quantitative...........................................................49
3.5.L'analyse de contenue
directe..................................................................49
3.6. L'analyse de contenue
indirecte...............................................................49
Section 2 : Présentation et analyse des
résultats......................................................50
I : Appréciation des systèmes d'information
au sein des TPE......................................50
II : Appréciation des connaissances sur la
gouvernance est ses enjeux...........................52
III : Appréciation de la relation des TPE avec les
parties prenantes...............................54
Chapitre 4 : Discussion des résultats et
spécificités de la gouvernance en contexteTPE.......61
Section 1 : Discussion des résultats
d'enquête à la lumière de la
littérature.....................61
I : Discussion des résultats d'enquête
relatifs aux attentes des parties prenantes...............61
1. Discussion des résultats d'enquête relatifs
aux parties aux attentes des parties prenantes
internes................................................................................61
2. Discussion des résultats d'enquête relatifs
aux attentes des parties prenantes externes...62
II : Discussion des résultats d'enquête
relatifs aux autres thématiques...........................63
1- Discussions des résultats d'enquêtes relatifs
au système d'information au sein des TPE.......63
2- Discussion des résultats d'enquête relatifs
à la culture sur la gouvernance d'entreprise........64
2.1- Discussion des résultats d'enquête sur la
vision de l'avenir des dirigeants........64
2.2- Discussion des résultats d'enquête sur la
gouvernance et ses bienfaits.............65
Section 2 : Les spécificités de la
gouvernance d'entreprise en contexte TPE....................66
I : Les spécificités relatives aux
mécanismes de gouvernance en contexte TPE...............66
1- Les mécanismes externes de la gouvernance en
contexte TPE...........................66
1.1- Le système légal de la protection des
investisseurs................................67
1.2- L'éthique et la
morale..................................................................67
1.3- Le rôle de la
concurrence..............................................................67
1.4- La réputation du dirigeant sur le
marché.............................................67
2- Les mécanismes internes de la gouvernance en
contexte TPE............................68
2.1- Les croyances et les
valeurs...................................................................68
2.2- les conseils consultatifs........................................................................68
2.3- le conseil de
famille............................................................................68
2.4- le régime de
rémunération.....................................................................68
2.5- le système de
gestion...........................................................................69
2.6- la structure de
propriété........................................................................69
II- Spécificités des relations du système
de gouvernance en contexte TPE......................69
1- La relation du propriétaire -dirigeant / banque et
autres financiers éventuels...........70
2- La relation du propriétaire- dirigeant et les
fournisseurs...................................71
3- La relation du propriétaire dirigeant et les
clients..........................................72
4- La relation du propriétaire - dirigeant et le
personnel......................................73
5- La relation du propriétaire -dirigeant et le(s)
conseiller (s) externe(s)...................74
6- La relation du propriétaire- dirigeant et les
pouvoirs publics..............................75
Conclusion
générale......................................................................................77
Références
bibliographiques............................................................................79
Annexes
Table des
matières........................................................................................81
* 1 L'OCDE dans ses principes de
gouvernement de l'entreprise, souligne l'importance d'un système de
gouvernement appliqué aux entreprises : « l'existence
d'un système de gouvernement d'entreprise efficace, au sein de chaque
entreprise et dans l'économie considérée dans sa
globalité, contribue à assurer la confiance nécessaire au
bon fonctionnement d'une économie de marché. Il en résulte
une diminution du coût du capital et un encouragement pour les
entreprises à employer plus efficacement leurs ressources et ce faisant,
à alimenter la croissance (OCDE, 20104, PP. 11 et 12).
* 2Bakkour, 2013, P.3
* 3 En effet, ces acteurs ont
autant, parfois même plus à perdre que les actionnaires. Certains,
comme par exemple une banque, investissent beaucoup dans la
société et pourraient être fortement impacté en cas
de faillite. Due à une mauvaise gestion.
* 4Plusieurs institutions internationales ont toujours
envisagé entreprendre des actions pour le renforcement de
l'identité, la reconnaissance et l'organisation du secteur, soit pour
valoriser l'ensemble des ressources des TPE, ses produits et ses services,
ainsi que la capacité d'innovation dont elle est capable. Le principal
objectif de ces institutions est sans doute l'amélioration de
l'accès des PME aux financements et la mauvaise gestion. Selon les
analystes de la banque mondiale, des niveaux élevés de
pauvreté combinés avec une croissance économique lente
dans le secteur formel ont forcés une grande partie de la population
africaine à se replier dans des activités informelles et
l'auto-emploi. Le défi en Afrique est d'apporter un appui significatif
pour le développement de ces entreprises en s'inspirant des meilleures
pratiques internationales des petites et micro- entreprises.
* 5 Il est question ici pour
les entreprises, quelque soit leur taille d'adopter une démarche qui
permettra de pérenniser l'activité sur le long terme. Cela
suppose, la prise en compte des intérêts de toutes les parties
prenantes qui d'une manière ou d'une autre peuvent influencer la
performance financière de l'entreprise. Il s'agit en fait d'une
démarche de développement durable, c'est -à -dire la
capacité de l'entreprise à répondre efficacement aux
besoins du présent, à le pérenniser sur le long terme,
sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs.
* 6 En effet, la notion de
partie prenante fait aujourd'hui partie intégrante dans la notion de
performance. La pérennité des entreprises ne dépend plus
seulement de l`aspect financier de leurs activités, mais
également de la manière dont elles se conduisent. Dès
lors, la responsabilité des entreprises s'élargit, elle ne se
limite plus aux seuls actionnaires ou dirigeant - propriétaire, mais
intègre d'autres parties prenantes. Ces derniers exigent d'être
entendus et cette écoute devient une cible vitale pour la performance et
la pérennité des entreprises.
* 7 Il faut cependant noter
qu'il existe des outils en matière de reporting et de normalisation
sociale, voir les normes SA8000, AA1000 et les normes en matières
environnementale, voir la norme ISO 14001
|