Section 1 : Etat des lieux sur les activités de
la DSIP
La direction opérationnelle dans laquelle s'est
déroulé notre stage à la Direction
Générale du Budget (DGB) est la DSIP. Il est
donc important de faire un état des lieux des activités
effectuées par cette direction.
Paragraphe 1 : Observations de stage
Il est important de préciser qu'elles seront
décrites en tenant compte des
différents services de la DSIP, de l'influence de ses
activités en matière de suivi des investissements publics et des
observations faites de façon générale.
I- Le Service du Suivi des Investissements
Lors de notre passage au SSI, il a été
constaté que pour faciliter la gestion des ressources financières
et matérielles entrant dans le cadre de l'exécution des projets,
les ministères sectoriels expriment la nécessité de la
création de régies d'avance. La régie d'avance par
opposition à la régie de recette est exclusivement mise en place
pour payer certaines dépenses telles que : l'achat des tickets valeurs
auprès des sociétés pétrolières ; l'achat
des tickets de recharge auprès de la Société
Béninoise d'Energie Electrique et la Société Nationale des
Eaux du Bénin pour l'alimentation des compteurs prépayés ;
et les frais de mission sur le territoire national. Par contre, la régie
de recette permet à un agent public d'encaisser des recettes sans avoir
la qualité de comptable public. De ce fait, le SSI conformément
à la note de service n°1717MEF/DC/SGM/DGB/DSIP du 24 novembre 2016
portant AOF de la DSIP procède alors au contrôle de la
qualité du régisseur sur proposition du ministère
sectoriel initiateur de la demande. Il prend les projets d'actes portant
création des régies d'avances, suivis des arrêtés de
nomination des régisseurs. Un fichier des régisseurs d'avances
est tenu à cet effet.
Conclusion séquentielle n° 1 : Le SSI
participe à l'édiction des actes de création des
régies d'avance (Force)
Contribution à l'amélioration du suivi de
l'exécution du Programme d'Investissement Public par la
DSIP
Réalisé et soutenu par D. A. Martial
Méric SOUNOU 14
L'avènement de la Gestion Budgétaire Axée
sur les Résultats (GBAR), a introduit la quête de la performance
au coeur de la gestion budgétaire. La politique publique est clairement
définie entre autres à travers le Programme d'Investissement
Public (PIP), communément connu sous le vocable de «
dépenses d'investissement» (article 13 de la Loi
Organique N°2013-14 du 27 septembre 2013).
Le PIP est retrouvé dans le Projet Annuel de
Performance (PAP) en tant qu'activité de performance. Il est ensuite
inséré dans le budget programme. Le budget programme sous-tend la
conformité des projets contenus dans le Document de Programmation
Pluriannuelle des Dépenses (DPPD), avec le cadre macroéconomique
le Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle
(DPBEP) et les stratégies sectorielles. Une évaluation de
l'incidence des projets/programmes sur le budget est ainsi
réalisée par le SSI.
Rappelons que l'élaboration d'un budget programme,
répond aux exigences suivantes :
y' Examiner la mission du ministère pour la rendre
conforme aux objectifs de développement du gouvernement ;
y' Déterminer les objectifs sectoriels du
ministère en conformité avec les objectifs du Programme d'Action
du Gouvernement (PAG), du Document de Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté (DSCRP) et du document de la vision
Bénin Alafia 2025 ;
y' Elaborer une stratégie pour atteindre les objectifs
sectoriels retenus ;
y' Analyser la contribution des actions actuelles du
ministère aux objectifs sectoriels retenus ;
y' Réviser les actions, projets et programmes actuels
et les hiérarchiser par priorité en vue d'atteindre les objectifs
sectoriels retenus ;
y' Planifier d'une manière détaillée les
activités, les projets et les programmes ;
y' Choisir les indicateurs pour suivre et évaluer les
actions menées et voir dans quelle mesure les objectifs sectoriels
retenus seront atteints.
Conclusion séquentielle n° 2 :
Participation du SSI à l'évaluation de l'incidence du PIP par
rapport à l'atteinte des objectifs de développement
(Force)
Contribution à l'amélioration du suivi de
l'exécution du Programme d'Investissement Public par la
DSIP
Réalisé et soutenu par D. A. Martial
Méric SOUNOU 15
La note de service n°1717MEF/DC/SGM/DGB/DSIP portant AOF
de la DSIP du 24 novembre 2016, dispose en son article 13 que la Division du
Suivi des Investissements exécutés par l'administration Centrale
est chargée de suivre l'exécution physique et financière
des projets et programmes inscrits au PIP avec les structures
appropriées des ministères sectoriels et institutions de l'Etat.
Mais sur le lieu de stage, le constat est que les acteurs de la direction
interviennent uniquement lors du lancement des projets (ou de la remise des
sites) et de la réception provisoire ou définitive en fin
d'exécution du projet.
Conclusion séquentielle n° 3 :
Non-effectivité du suivi des projets par la DSIP.
(Faiblesse)
Le SSI est chargé de produire des rapports de suivi au
cours de l'exécution du PIP. En effet, pour effectuer le suivi des
investissements, il faut pouvoir maitriser les investissements en question et
collecter des données pouvant renseigner sur les taux d'exécution
physique et financier. Mais la remarque, en cours d'exécution, est que
ce dernier se trouve dans l'incapacité de fournir des données sur
l'état d'avancement du PIP, faute d'informations. Une telle situation ne
permet donc pas d'apprécier les niveaux de progression des projets en
pleine exécution.
Conclusion séquentielle n° 4 :
Inexistence d'une base de données du suivi physique et financier
du PIP. (Faiblesse)
La programmation des investissements publics respecte les
orientations quinquennales du budget de l'Etat qui met un accent particulier
sur les projets/programmes. Conformément au Cadre de Dépense
à Moyen Terme (CDMT), le PIP est triennal. Il est assorti d'un
glissement annuel qui est intégré au Budget de l'Etat. Le PIP
comprend :
- les projets et programmes dont les conventions de financement
sont signées(les projets en cours d'exécution et les projets en
instance de démarrage) ;
- les projets et programmes dont les études sont
achevées et les financements à rechercher où ayant des
financements partiellement acquis ;
- les projets et programmes en étude.
La tranche annuelle des PIP est constituée des projets/
programmes dont les
financements sont entièrement bouclés. Toutefois,
la lourdeur des procédures d'exécution des
Contribution à l'amélioration du suivi de
l'exécution du Programme d'Investissement Public par la
DSIP
Réalisé et soutenu par D. A. Martial
Méric SOUNOU 16
dépenses publiques prolonge les délais
d'achèvement des actions programmées. L'exécution du PIP
est assurée par plusieurs acteurs de la chaine des dépenses
publiques.
? Les acteurs de la chaine des dépenses
publiques regroupent :
- les Coordonnateurs de Projets (CP) ;
- les Directeurs des Ressources Financières et du
Matériel (DRFM) actuels Directeurs
des Administrations Financières (DAF);
- le Contrôleur Financier (CF) et ses
Délégués (DCF) ;
- l'Ordonnateur Délégué ;
- l'Ordonnateur Principal;
- les comptables publics (trésorier, agent comptable,
régisseurs).
? Les procédures d'exécution des
dépenses publiques : On distingue les procédures
normales et les procédures exceptionnelles.
- La procédure normale : elle est celle
généralement utilisée et comprend quatre étapes
:
? l'engagement
? la liquidation
? l'ordonnancement
? et le paiement.
- La procédure exceptionnelle : elle est utilisée
dans le cadre de certaines dépenses
expressément autorisées par le Ministre
chargé des Finances. Il s'agit des dépenses
effectuées par Ordre de Paiement (OP) SIGFiP.
Pour mieux apprécier l'exécution
financière du PIP, des données ont été recueillies
auprès de la DPSELF pour avoir le niveau d'exécution
financière du PIP. Le taux d'exécution financière est
vérifié en prenant en compte les prévisions des
crédits et les réalisations (titres de paiement
consommés). En effet, le PIP regroupe les projets financés sur
ressources intérieures et ceux financés sur ressources
extérieures. Les investissements sur financement intérieur tirent
principalement leur source du budget national qui est essentiellement fiscal.
Par contre, les investissements sur ressources extérieures regroupent
les prêts, les dons et legs en provenance des bailleurs de fonds
multilatéraux tels que l'AID, la BOAD, la BM, le FMI, la BID, le FAD, le
FIDA etc. ; et les bailleurs de fonds bilatéraux comme par exemple la
France, la Suisse, le Danemark, l'Allemagne. Les résultats issus de nos
investigations sont consignés dans le tableau N° 1.
Contribution à l'amélioration du suivi de
l'exécution du Programme d'Investissement Public par la
DSIP
Réalisé et soutenu par D. A. Martial
Méric SOUNOU 17
Tableau N°1 : Taux d'exécution
financière du PIP sur la période de 2013 à 2017 en million
de francs
Rubriques
Années
|
Prévisions
|
Réalisations/
Montant admis en paiement
|
Ecart
|
|
Taux
d'exécution en %
|
2013
|
272
|
900
|
136
|
544,569
|
983
|
136
|
355,430
|
017
|
50,03
|
2014
|
297
|
800
|
129
|
721,218
|
037
|
168
|
078,781
|
963
|
43,56
|
2015
|
405
|
619
|
165
|
587,007
|
477
|
240
|
031,992
|
523
|
40,82
|
2016
|
280
|
914,407
|
117
|
207,765
|
456
|
163
|
706,641
|
544
|
41,72
|
2017
|
808
|
317
|
186
|
617,627
|
406
|
621
|
699,372
|
594
|
23,09
|
Moyenne en %
|
|
|
|
|
|
39,84
|
Source : Nous-même, Juillet 2019
(à partir du SIGFiP)
L'analyse de ce tableau révèle des écarts
importants entre les prévisions et les réalisations avec un
faible taux de consommation des crédits alloués au PIP.
|