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Problématique de l'accès aux marchés des producteurs agricoles. Cas des maraîchers de la ville de Lubumbashi.


par Lionel Nkulu Mwamba
Université de Lubumbashi - Diplôme d'ingénieur agronome 2016
  

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Calendrier Agricole des principales cultures maraichères plantées à

Lubumbashi ..22

Tableau 2 : Intrants agricoles des maraîchers : quantité en Kg et coût en CDF 34

Tableau 3 : Outils agricoles des maraîchers de Lubumbashi : Coût d'obtention en CDF......35

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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

CDF : Franc Congolais

DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

FAO : Food and Agriculture Organisation

FIDA : Fonds International de Développement Agricole

IFDC : Unité de Formation et de Coordination des Ateliers

IFPRI : Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires

INERA : Institut National pour l'Étude et la Recherche Agronomiques

INS : Institut National de la Statistique

MINAGRIPEL : Ministère National de l'Agriculture, Pêche et Élevage

NEPAD : Nouveau Partenariat Pour le Développement de l'Afrique

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PMA : Pays Moins Avancés

PNIA : Programme National d'Investissement Agricole

RDC : République Démocratique du Congo

UNILU : Université de Lubumbashi

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

0.1 ÉTAT DE LA QUESTION ET PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE

L'augmentation de la demande alimentaire a donné une impulsion nouvelle à la commercialisation de la production agricole. Cependant, l'acheminement des produits agricoles des zones de production vers les marchés urbains et leur distribution entre les marchés primaires et les marchés de gros posent problème.

L'enclavement des zones de production prive les populations de l'accès aux échanges et les distances séparant les zones rurales de centres urbains de consommation deviennent le cadre d'activités d'une multitude d'intermédiaires dont la structure, le comportement et les performances en termes de gestion de l'information et de pouvoir de marchés, accès aux services des marchés, coûts de transactions et marges réduisent la profitabilité des producteurs (Mastaki, 2006).

En Afrique, d'après la FAO, plus de 70 pour cent des pauvres vivent en milieu rural et sont tributaires de l'agriculture pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance. Or, le plus souvent, les agriculteurs n'ont pas accès aux avoirs dont ils ont besoin pour tirer le meilleur parti possible de l'agriculture, par exemple à des semences améliorées, à des engrais ou à un approvisionnement suffisant en eau. Ils manquent aussi d'informations sur les marchés et sur les technologies qui leur permettraient de tirer un revenu accru de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage.

Bien que disposant de potentialités agricoles innombrables, la RD Congo connait depuis des décennies des problèmes d'insuffisances alimentaires : la malnutrition et l'insécurité alimentaire (73% des congolais n'atteignent pas le niveau minimal d'apport calorifique de 2500 calories; plus de 50% de la population ne dispose pas de réserves alimentaires) ; le niveau de pauvreté très élevé de la population surtout rurale (incidence de la pauvreté 71,3% moyen), tel que le fait savoir le (PNIA 2012) qui souligne aussi l'absence quasi-totale d'infrastructures rurales et des capacités commerciales d'accès au marché ; le manque d'approvisionnement en produits alimentaires, etc.

La population provenant des campagnes (exode rurale), majoritairement constituée des agriculteurs, éleveurs et pécheurs (MINPLAN, 2006) est moins qualifiée pour saisir des opportunités d'emploi en ville, pourtant elle doit faire face à plusieurs problèmes relatifs à l'alimentation, au logement, à la scolarisation, à la santé et autres. Cela est aussi le cas pour la ville de Lubumbashi.

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Dans ces conditions, bon nombre de la population de Lubumbashi pratique les activités maraîchères pour générer des revenus, se créer de l'emploi et produire des biens alimentaires directement consommables.

D'une part, bien que le secteur maraîcher semble être une opportunité intéressante pour plusieurs citadins comme l'a pu souligner (Mushagalusha et. al., 2015) dans le contexte de la RD Congo, où la pauvreté et la faiblesse de création d'emploi en milieu rural et urbain restent alarmantes, cela ne se réalise pas sans obstacles : l'accès difficile aux facteurs de production (terre, intrants agricoles), la maitrise et la qualité de l'eau qui ne sont pas assurées, un manque de connaissance de techniques culturales empêche la culture de produits sains de haute qualité (Kasanda et. al., 2016) ; tout cela constitue des contraintes qui se placent en amont de la commercialisation rendant sa réalisation de plus en plus laborieuse.

Par ailleurs, contrairement aux produits vivriers tels que le manioc ou le maïs, la plupart des produits maraîchers, de par leur fragilité et leur caractère périssable, ne peuvent être portés sur de longues distances. Ces biens alimentaires nécessitent donc être produits et consommés localement, de sorte à assurer leur qualité (Keutgen, 2013).

Vendre ses produits agricoles à un bon prix. Voilà ce que souhaite tout agriculteur après avoir obtenue sa récolte. Cependant, pour satisfaire ses besoins immédiats, le petit cultivateur est souvent obligé de recourir à la vente de sa récolte quel qu'en soit le prix. Dans cette transaction, il en sort rarement gagnant car il doit faire face à une multitude de défis comme : l'instabilité des prix, les irrégularités saisonnières, les cultures soumises aux aléas climatiques, la concurrence des produits importés, le pouvoir d'achat limité des consommateurs, le fonctionnement non optimal des marchés tel que le non ajustement de l'offre et de la demande, le mauvais réseau routier, les difficultés liées aux infrastructure de stockages, le manque des règles et de transparence, le faible ou manque d'accès au crédit, etc. Alors qu'ils sont dispersés et avec un accès limité à l'information sur les marchés, les producteurs se retrouvent souvent en situation non compétitive face à des commerçants aguerris, en nombre limité et en position dominante. (Lothoré & Delmas, 2009).

Malgré le fait qu'ils bénéficient de la proximité des marchés urbains et périurbains (Tshomba et. al. 2015), les maraichers de Lubumbashi ne sont pas exemptés de la plus part de problèmes susmentionnés, et cela se vérifie dans la difficulté d'obtenir un prix de leur produits qui leur permettrait de satisfaire correctement leur besoins quotidiens.

En bref, de nombreuses contraintes institutionnelles, macro-économiques, politiques, techniques et organisationnelles minent le développement du secteur agricole alors que

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l'alimentation et la santé sont aujourd'hui un défi majeur pour une population en pleine croissance démographique.

Tout ce qui précède nous renseigne d'une certaine manière sur les difficultés que connaissent les producteurs agricoles en générale, et singulièrement les maraîchers pour accéder aux marchés et pour écouler leur production. Cela engendre en nous une motivation suffisante pour pouvoir nous intéresser à cette problématique et envisager une étude poussée en nous intéressant directement aux maraichers de la ville de Lubumbashi.

Pour cela, nous nous sommes posé une principale question de recherche : Celle de savoir comment est organisé le marché agricole pour les produits maraichers à Lubumbashi et quel est son effet sur le revenu final des différents acteurs ?

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote