LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Calendrier Agricole des principales
cultures maraichères plantées à
Lubumbashi ..22
Tableau 2 : Intrants agricoles des
maraîchers : quantité en Kg et coût en CDF 34
Tableau 3 : Outils agricoles des
maraîchers de Lubumbashi : Coût d'obtention en CDF......35
XIII
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
CDF : Franc Congolais
DSCRP : Document de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organisation
FIDA : Fonds International de
Développement Agricole
IFDC : Unité de Formation et de
Coordination des Ateliers
IFPRI : Institut International de Recherche
sur les Politiques Alimentaires
INERA : Institut National pour l'Étude
et la Recherche Agronomiques
INS : Institut National de la Statistique
MINAGRIPEL : Ministère National de
l'Agriculture, Pêche et Élevage
NEPAD : Nouveau Partenariat Pour le
Développement de l'Afrique
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PMA : Pays Moins Avancés
PNIA : Programme National d'Investissement
Agricole
RDC : République Démocratique
du Congo
UNILU : Université de Lubumbashi
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
0.1 ÉTAT DE LA QUESTION ET PROBLÉMATIQUE
DE L'ÉTUDE
L'augmentation de la demande alimentaire a donné une
impulsion nouvelle à la commercialisation de la production agricole.
Cependant, l'acheminement des produits agricoles des zones de production vers
les marchés urbains et leur distribution entre les marchés
primaires et les marchés de gros posent problème.
L'enclavement des zones de production prive les populations de
l'accès aux échanges et les distances séparant les zones
rurales de centres urbains de consommation deviennent le cadre
d'activités d'une multitude d'intermédiaires dont la structure,
le comportement et les performances en termes de gestion de l'information et de
pouvoir de marchés, accès aux services des marchés,
coûts de transactions et marges réduisent la profitabilité
des producteurs (Mastaki, 2006).
En Afrique, d'après la FAO, plus de 70 pour cent des
pauvres vivent en milieu rural et sont tributaires de l'agriculture pour leur
alimentation et leurs moyens de subsistance. Or, le plus souvent, les
agriculteurs n'ont pas accès aux avoirs dont ils ont besoin pour tirer
le meilleur parti possible de l'agriculture, par exemple à des semences
améliorées, à des engrais ou à un approvisionnement
suffisant en eau. Ils manquent aussi d'informations sur les marchés et
sur les technologies qui leur permettraient de tirer un revenu accru de
l'agriculture, de la pêche et de l'élevage.
Bien que disposant de potentialités agricoles
innombrables, la RD Congo connait depuis des décennies des
problèmes d'insuffisances alimentaires : la malnutrition et
l'insécurité alimentaire (73% des congolais n'atteignent pas le
niveau minimal d'apport calorifique de 2500 calories; plus de 50% de la
population ne dispose pas de réserves alimentaires) ; le niveau de
pauvreté très élevé de la population surtout rurale
(incidence de la pauvreté 71,3% moyen), tel que le fait savoir le (PNIA
2012) qui souligne aussi l'absence quasi-totale d'infrastructures rurales et
des capacités commerciales d'accès au marché ; le manque
d'approvisionnement en produits alimentaires, etc.
La population provenant des campagnes (exode rurale),
majoritairement constituée des agriculteurs, éleveurs et
pécheurs (MINPLAN, 2006) est moins qualifiée pour saisir des
opportunités d'emploi en ville, pourtant elle doit faire face à
plusieurs problèmes relatifs à l'alimentation, au logement,
à la scolarisation, à la santé et autres. Cela est aussi
le cas pour la ville de Lubumbashi.
2
Dans ces conditions, bon nombre de la population de Lubumbashi
pratique les activités maraîchères pour
générer des revenus, se créer de l'emploi et produire des
biens alimentaires directement consommables.
D'une part, bien que le secteur maraîcher semble
être une opportunité intéressante pour plusieurs citadins
comme l'a pu souligner (Mushagalusha et. al., 2015) dans le contexte
de la RD Congo, où la pauvreté et la faiblesse de création
d'emploi en milieu rural et urbain restent alarmantes, cela ne se
réalise pas sans obstacles : l'accès difficile aux facteurs de
production (terre, intrants agricoles), la maitrise et la qualité de
l'eau qui ne sont pas assurées, un manque de connaissance de techniques
culturales empêche la culture de produits sains de haute qualité
(Kasanda et. al., 2016) ; tout cela constitue des contraintes qui se
placent en amont de la commercialisation rendant sa réalisation de plus
en plus laborieuse.
Par ailleurs, contrairement aux produits vivriers tels que le
manioc ou le maïs, la plupart des produits maraîchers, de par leur
fragilité et leur caractère périssable, ne peuvent
être portés sur de longues distances. Ces biens alimentaires
nécessitent donc être produits et consommés localement, de
sorte à assurer leur qualité (Keutgen, 2013).
Vendre ses produits agricoles à un bon prix.
Voilà ce que souhaite tout agriculteur après avoir obtenue sa
récolte. Cependant, pour satisfaire ses besoins immédiats, le
petit cultivateur est souvent obligé de recourir à la vente de sa
récolte quel qu'en soit le prix. Dans cette transaction, il en sort
rarement gagnant car il doit faire face à une multitude de défis
comme : l'instabilité des prix, les irrégularités
saisonnières, les cultures soumises aux aléas climatiques, la
concurrence des produits importés, le pouvoir d'achat limité des
consommateurs, le fonctionnement non optimal des marchés tel que le non
ajustement de l'offre et de la demande, le mauvais réseau routier, les
difficultés liées aux infrastructure de stockages, le manque des
règles et de transparence, le faible ou manque d'accès au
crédit, etc. Alors qu'ils sont dispersés et avec un accès
limité à l'information sur les marchés, les producteurs se
retrouvent souvent en situation non compétitive face à des
commerçants aguerris, en nombre limité et en position dominante.
(Lothoré & Delmas, 2009).
Malgré le fait qu'ils bénéficient de la
proximité des marchés urbains et périurbains (Tshomba et.
al. 2015), les maraichers de Lubumbashi ne sont pas exemptés de
la plus part de problèmes susmentionnés, et cela se
vérifie dans la difficulté d'obtenir un prix de leur produits qui
leur permettrait de satisfaire correctement leur besoins quotidiens.
En bref, de nombreuses contraintes institutionnelles,
macro-économiques, politiques, techniques et organisationnelles minent
le développement du secteur agricole alors que
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l'alimentation et la santé sont aujourd'hui un
défi majeur pour une population en pleine croissance
démographique.
Tout ce qui précède nous renseigne d'une
certaine manière sur les difficultés que connaissent les
producteurs agricoles en générale, et singulièrement les
maraîchers pour accéder aux marchés et pour écouler
leur production. Cela engendre en nous une motivation suffisante pour pouvoir
nous intéresser à cette problématique et envisager une
étude poussée en nous intéressant directement aux
maraichers de la ville de Lubumbashi.
Pour cela, nous nous sommes posé une principale
question de recherche : Celle de savoir comment est organisé le
marché agricole pour les produits maraichers à Lubumbashi et quel
est son effet sur le revenu final des différents acteurs ?
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