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VIII- Discussion
1) L'apprentissage permettrait de développer ses
compétences dans la gestion des émotions.
Lors de la réalisation de mes entretiens, les
infirmiers déclarent qu'ils ne bénéficient pas assez de
formation qui permettrait une meilleure gestion des émotions ou que
celle-ci ne serait pas nécessaire du fait qu'on ne peut être
préparé à des annonces de cancer puisque l'on ne sait pas
quelle sera la réaction du patient et chaque annonce est unique.
Mais, par contre, pour les soignants le fait d'avoir
vécu des situations similaires ou bien d'avoir des connaissances sur le
cancer ici notamment, au fil du temps ou d'apprendre de nouvelles choses sur la
maladie, a amélioré la gestion des émotions du
soignant.
Dans mon cadre théorique, on retrouve quatre stades
concernant l'apprentissage et la gestion des émotions :
- Le stade d'immersion : en début de carrière
et plus particulièrement pendant les stages, le soignant est
confronté au monde hospitalier donc aux patients et aux pathologies
parfois lourdes. Le professionnel se trouve donc affecté sur le plan
émotionnel. Il entre ainsi dans une « pseudo-empathie ».
- Le stade de l'empathie souffrante : le soignant montre une
conscience plus fine, il se centre donc sur le soigné. Il est encore
touché émotionnellement et entre donc dans une « empathie
souffrante » ce qui freine sa prise en charge et complique donc la
relation avec le patient.
- Le stade de la mise à distance : ici « le
soignant tente de sauver sa peau ». Il essaie de prendre une juste
distance mais en mettant en place des mécanismes de défenses. La
relation entre le soignant et le patient va donc à l'essentiel.
- Le stade de maturation : le parcours professionnel du
soignant est abouti. Ainsi, le soignant arrivera à maîtriser ses
émotions et agira donc comme professionnel.
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Donc selon le panel d'infirmiers interrogés, nous
constatons qu'il y a des soignants qui sont en stade de pseudo-empathie comme
les jeunes diplômés et d'autres qui sont au stade de
maturation.
Mais également suite aux différentes
expériences vécues par le soignant, il aura appris des choses et
donc il va de façon consciente ou inconsciente réguler ses
émotions.
Donc, suite aux réponses des soignants
interrogés et de mon cadre théorique, je peux valider cette
hypothèse en disant que oui, l'apprentissage permet de développer
ses compétences dans la gestion des émotions.
2) La maitrise permettrait de développer la
capacité d'adaptation.
La maitrise professionnelle signifie que nous avons la
capacité de faire une chose, que nous avons la connaissance.
Lorsque l'annonce de diagnostic de cancer est
réalisée, le soignant réagit cela est dû au fait,
qu'il a les connaissances de la maladie. Il instaure une relation d'aide, ainsi
il est en écoute active, il accompagne le patient et il est empathique.
Ainsi, puisque chaque soignant a déjà été
confronté à l'annonce d'un diagnostic de cancer, il sait comment
réagir puisque ce sont parfois les mêmes questions qui reviennent
donc il saura y répondre plus ou moins ; mais il faudra s'adapter
à chaque patient, à chaque histoire de vie comme l'indique les
soignants dans leur entretien : les émotions et les réactions ne
seront donc pas les mêmes avec chaque patient. Comme un exemple qui a
été donné dans un entretien : les émotions seront
différentes si le patient est âgé puisqu'il aura
vécu sa vie par rapport à un jeune patient qui sera atteint d'un
cancer et qui aura encore des étapes de sa vie à
découvrir.
Le soignant comprend parfaitement ce qui pose problème
lorsqu'il a dû mal à gérer ses émotions. Il s'agit
principalement, du contexte de vie de la personne, de son histoire de vie, de
son âge surtout s'il est jeune ... Il maitrise et comprend donc ce qu'il
se passe cela va donc permettre pour les prochaines situations à
s'adapter et donc la gestion des émotions sera meilleure.
En effet, si le soignant ne maitrise pas ses propres
émotions, cela pourra avec une influence sur la relation avec le
patient.
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Ainsi, cette hypothèse peut également être
validée, nous pouvons constater que la maitrise permet de
développer la capacité d'adaptation.
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