1.2.4. Lutte contre le choléra au Cameroun
Au Cameroun, devant tout cas suspect de choléra, un
test de dépistage rapide (TDR) est appliqué. Des
prélèvements sont aussi immédiatement faits et
acheminés au laboratoire du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) pour
confirmation. C'est la seule structure qui est habilitée à
confirmer des cas de choléra en attendant la mise en place des
capacités à effectuer des analyses préliminaires au niveau
des districts et des régions.
Comme indiqué précédemment, le
troisième trimestre correspond à la saison des pluies. Cette
période des pluies dans les régions de l'Extrême Nord et du
Nord fait souvent craindre aux autorités sanitaires, la
résurgence des cas de choléra. Ainsi, des mesures
préventives ci-dessous sont habituellement prises à savoir
à l'orée de l'entrée dans la période à
risque :
- Les Kits cholera sont mis à la
disposition des régions et DS à haut risque par le
Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS;
- Des Test de diagnostic Rapide (TDR) sont
également mis à la disposition de ces structures avec l'appui de
l'OMS;
- Le personnel de santé est
régulièrement recyclé sur la détection et la prise
en charge des cas suspects de cholera;
- Les investigations des cas suspects sont
conduites suite à toute alerte et la désinfection des lieux de
résidence des cas suspects est systématiquement
effectuée;
- La lutte contre le choléra au
Cameroun a contribué à l'évolution du système
national de préparation et de réponse aux épidémies
et autres évènements de santé publique au Cameroun.
Au plus fort de l'épidémie de 2011 et dans le
souci de déclarer à temps tout cas suspect de choléra, le
Ministère de la santé avec l'appui de l'OMS et la BAD a mis en
place une flotte téléphonique à coût zéro
reliant les districts de santé aux régions et les régions
au niveau central associée à une connexion internet pour la
transmission à temps des données, fondamentales pour la prise des
décisions. Les acteurs du système de santé disposent
à ce jour d'un téléphone pour communiquer entre eux,
transmettre les données et des informations
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essentielles en matière de surveillance et autres
activités de santé sans se soucier des coûts qui font
partie d'un package payé par l'OMS à un opérateur
téléphonique de la place. L'initiative a été
soutenue depuis 2014 par l'Unicef qui a contribué à
étendre ce réseau vers les centres de santé dans 2
régions.
En 2016, toutes les 10 régions et les 189 districts de
santé sont couverts par la flotte téléphonique ainsi que
les aires de santé. Il s'agit d'un vaste réseau de près de
2 800 Téléphones portables interconnectés depuis la base
(l'aire de santé) jusqu'au niveau central suivant le schéma
présenté ci-dessous
Source : OMS, 2016
Figure 10: schéma de la flotte
téléphonique pour la surveillance des maladies au
Cameroun.
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Les perspectives sont la migration aux
téléphones androïdes, la mise en place d'un système
électronique de remontée instantanée des données
pour la prise des décisions et le monitoring des programmes.
L'autre évolution dans le système de
surveillance est la structuration de la coordination régionale de la
gestion des épidémies. La mise en place des CERPLE
Régionaux est une évolution des Centres de Coordination et de
Contrôle du Choléra (C4). Durant l'épidémie de
choléra de 2010 et 2011, les C4 avaient été mis en place
par le Ministère de la santé avec l'appui technique et financier
de l'OMS. Ces structures ont été d'une grande efficacité
dans la gestion de ces épidémies. Aussi, avec l'expérience
tirée, les C4 ont ainsi laissé place aux Centres Régionaux
de Prévention et de Lutte contre les Epidémies (CERPLE) depuis le
11 Juin 2012 avec des missions, des activités et des fonctions plus
élargies. Ces CERPLE dont les capacités sont en cours de
renforcement pour les rendre plus efficaces sont appelés à
devenir des Centres Régionaux des Opérations des Urgences
Sanitaires (CROUS), des véritables relais du Centre National des
Opérations des Urgences sanitaires (CNOUS) logé au sein de la
Direction de la Lutte contre les Maladies et les Pandémies du
Ministère de la Santé (OMS, 2016).
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