1.1.7.4. Hygiène pour l'élimination des
selles
- Lavez-vous ainsi que vos enfants, et lavez la literie, les
vêtements et les couches avec du savon et de l'eau au moins 30
mètres de tout plan d'eau.
- Les chiffons utilisés pour faire le ménage
doivent être lavés quotidiennement avec du savon et
séchés à l'air avant toute réutilisation.
- Les matelas peuvent être désinfectés en les
laissant bien sécher au soleil.
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- Nettoyez le linge de maison et la literie ayant
été en contact avec une personne souffrant du choléra avec
un mélange composé d'1 dose d'eau de Javel pour 100 doses
d'eau.
- Utiliser des latrines ou enterrer les selles au moins 30
mètres de tout plan d'eau (UNICEF, 2013).
1.1.7.5. Règles de sécurité lors
des rites funéraires
Lors des épidémies de choléra, il est
parfois nécessaire de suspendre temporairement ou d'adapter certaines
pratiques traditionnelles et locales afin de minimiser les risques de
transmission lors des cérémonies, risques parmi lesquels :
- Les dépouilles de personnes
décédées de choléra présentent un risque de
transmission dû principalement aux pertes de liquides corporels qui
contiennent des concentrations importantes de la bactérie du
choléra.
- Les membres de la famille qui préparent le corps
avant sa présentation et son inhumation peuvent également
participer à la préparation du repas donné à
l'occasion des obsèques.
- Lors de ces rassemblements communautaires, de la nourriture
est souvent proposée à un grand nombre de personnes et il arrive
que les mesures d'hygiène alimentaire appropriées ne soient pas
respectées.
- Les aliments préparés peuvent fournir un
milieu de culture pour la bactérie du choléra. - Certaines
pratiques funéraires courantes qui consistent à opérer,
toucher ou embrasser la personne décédée facilitent la
transmission.
- Les personnes qui parcourent de grandes distances pour
assister à des obsèques peuvent contracter la maladie et
transmettre le choléra à d'autres régions du pays une fois
de retour chez elles (Solidarités Internationales, 2014).
1.1.7.6. Vaccination contre le choléra
Il existe actuellement 3 vaccins anticholériques oraux
(VCO) préqualifiés par l'OMS: Dukoral®, ShancholTM, et
Euvichol®. Pour les 3 vaccins, 2 doses sont nécessaires pour
conférer une protection complète.
Dukoral® est administré avec une solution tampon
qui nécessite, pour les adultes, 150 ml d'eau potable. L'accès
à l'eau potable étant souvent limité dans les zones
touchées par une épidémie de choléra, Dukoral®
est principalement utilisé chez les voyageurs. Il confère une
protection d'environ 65 % pendant 2 ans.
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ShancholTM et Euvichol® sont essentiellement le
même vaccin produit par deux fabricants distincts. Leur administration ne
requiert pas de solution tampon, ce qui les rend plus faciles à
administrer à un grand nombre de personnes dans des situations
d'urgence. Il convient de respecter un délai minimum de 2 semaines entre
les 2 doses de ces 2 vaccins. Toutefois, 1 dose du vaccin conférera
déjà une certaine protection avant l'administration
ultérieure de la seconde dose.
Les personnes vaccinées avec ShancholTM ou
Euvichol® bénéficient d'une protection d'environ 65% pendant
les 5 années qui suivent la vaccination dans les zones
endémiques. La diminution de la circulation de V. cholerae dans
la population du fait de la réduction du nombre de personnes atteintes
de la maladie contribue à réduire encore davantage le
choléra dans la population. On parle pour cette protection
supplémentaire de protection collective (République d'Haïti,
2016).
Tableau IV: vaccination contre le choléra (UNICEF,
2013).
Vaccination : un moyen de défense conseillé
Il est recommandé aux gouvernements, à l'OMS et aux
partenaires de réfléchir ensemble à
l'éventualité d'utiliser les vaccins anticholériques oraux
de manière préventive dans les zones endémiques, les zones
à risque et les contextes humanitaires, ainsi que de manière
récréative lors des épidémies. Quelle que soit la
situation, le processus décisionnel doit reposer sur une
évaluation solide risques.
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La vaccination ne se substitue ni à la
nécessité d'améliorer l'éducation relative aux
questions de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, ni à
celle de diagnostiquer rapidement et de prendre en charge convenablement les
patients contaminés. Elle ne doit pas faire oublier l'attention
permanente qu'il convient d'apporter aux maladies diarrhéiques d'une
autre origine, qui demeurent une cause majeure de mortalité infantile
dans l'ensemble des pays en développement.
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