1.1.5. Agriculture
Quatre zones constituent le grenier de la ville en ce qui
concerne la production des cultures vivrières. Il s'agit de la
vallée de Kimwenza, de CECOMAF à N'djili, de la rivière
Tshuenge où se pratique la culture maraîchère et le Plateau
de Batéké où l'on produit des vivres tels que le manioc,
le maïs, le riz, les fruits et l'arachide. La faible étendue (2000
km2) et l'état du sol (sablonneux) du plateau de
Batéké affectent le rendement de ce secteur pour la ville de
Kinshasa. Outre son hinterland immédiat, la ville dépend des
produits vivriers qui viennent de l'intérieur du pays et même des
pays étrangers. C'est dans la banlieue de la capitale que se pratique
à grande échelle l'élevage. On y note la présence
des activités avicoles, l'élevage du petit bétail (porcin,
caprin) et parfois du bovin. Par rapport à la demande locale, la
production animale issue de ces fermes reste largement faible (Mbuyamba,
2011).
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La capitale dispose du Pool Malebo où se pratique la
pêche. Les pêcheurs sont pour la plupart mal équipés.
Suite à l'absence des infrastructures de conservation
appropriées, les poissons frais locaux sont rares, coûteux et
moins consommés par rapport aux poissons importés congelés
et moins chers.
Les crédits alloués à l'agriculture par
le budget national étant généralement de moins de 3% des
dépenses publiques totales, le financement de ces services
pléthoriques a consacré leur faible efficacité à
côté de la moindre motivation de leurs travailleurs. Le nombre est
insuffisant des cadres bien formés en leur sein ainsi que le manque de
continuité des politiques adoptées (Mpanzu, 2007). Ntoto (2009)
estime que les performances actuelles de l'agriculture congolaise
résultent essentiellement d'un certain nombre de faiblesses techniques,
financières et institutionnelles.
1.1.6. Consommation et habitudes alimentaires
Plusieurs études réalisées à
Kinshasa ont traité de la question de la consommation alimentaire des
kinois. Il s'agit essentiellement des travaux d'études de Houyoux de
1986, les travaux de Goossens en 1996, l'enquête CEPLANUT en 2000,
l'enquête 1-2-3 du Ministère du plan et l'INS en 2005,
l'enquête 1-2-3 du Ministère du plan et l'INS en 2012 et
l'étude de Muteba en 2014.
Il convient de noter que la population kinoise est
hétérogène du point de vue ethnique. Les populations de
diverses origines ont pu relativement conserver leurs habitudes de
consommation. Ainsi toutes choses étant égales par ailleurs, un
changement dans la composition ethnique de la population de Kinshasa pourrait
induire des modifications de comportement de la demande des produits vivriers.
C'est ainsi que GOOSSENS (1996) remarqua que dans la ville de Kinshasa, le
repas de base d'une personne en insécurité alimentaire comprend
de la pâte de manioc consommée avec des légumes-feuilles
qui sont généralement les feuilles de manioc et parfois dans la
mesure du possible, avec une sauce sur base d'huile de palme, d'oignon, de
tomate et de pili-pili.
Malgré des différences dans les habitudes
alimentaires, les feuilles de manioc localement appelées « pondu
», restent cependant le légume le plus consommé dans la
ville-province de Kinshasa et ce, toutes classes sociales et tribus confondues
avec toutefois des variantes sur les mets et ingrédients utilisés
(Muteba, 2014).
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