CONCLUSION GENERALE
Le présent travail a porté sur la
« contribution du projet d'agroforesterie au
développement durable des entités territoriales
décentralisées. Cas du projet Gungu II dans le secteur de
Lukamba, province du Kwilu » de 2013 à 2017. Notre
préoccupation a été d'examiner les réalisations de
ce projet et sa contribution sur la situation économique, sociale et
environnementale des communautés rurales de Lukamba.
L'objectif de cette étude a été
d'analyser le niveau de la contribution socio-économique et
environnemental et d'accompagner les communautés rurales de Lukamba
à la sélection des certaines meilleures options comme
l'agroforesterie dans l'adaptation de cultures face aux sols pauvres de savanes
et aux changements climatiques, ainsi à la déduction des Gaz
à Effet de Serre.
En ce qui concerne la présentation, le traitement et
l'interprétation des données récoltées, les
méthodes systémique et analytique en plus les techniques de
documentaires, d'enquête par questionnaire (interview et entretiens), de
webographie, de cartographie (SIG), d'observation et d'échantillonnage
ont été d'application.
Après l'analyse, nous sommes aboutis aux
résultats ci-après :
Le secteur de Lukamba, bien qu'ayant de ressources humaines
abondantes, l'insuffisance des ressources naturelles à l'état
brut n'offre pas de possibilité qui permettent un décollage du
point de vue du développement durable.
En effet, le CPDA est une structure d'accompagnement et
d'encadrement des paysans et personnes vulnérables. Il accède
aujourd'hui au rang des ONGD de la R.D. Congo. En fait, l'objet du CPDA
étant de promouvoir le développement intégral et solidaire
de son milieu d'action, il organise dans ses divers domaines d'intervention,
des actions qui visent la promotion intégrale de la population pour son
auto-prise en charge.
Il ressort qu'avec l'intervention du projet d'Agroforesterie,
le secteur de Lukamba a trouvé une nouvelle ère pour les
ménages agricoles, car les Agriculteurs n'utilisent plus les techniques
culturales traditionnelles, notamment l'agriculture sur brûlis, mais
plutôt recourent aux techniques d'Agro-écologie.
120
Cependant, il sied de savoir que les pratiques
agro-forestières ont un réel impact sur le plan
économique, socio-culturel et environnemental dans le secteur de
Lukamba. En effet, les techniques agricoles de l'agroforesterie avec
l'utilisation des variétés améliorées,
l'introduction de la traction bovine ainsi que la mécanisation agricoles
ont permis l'augmentation des surfaces emblavées et des rendements de la
production agricole dans le milieu, comme le prouvent les résultats
globaux de ces quatre dernières années 2014, 2015, 2016,
2017 : 289 358,5 Kg (plus ou moins 289 Tonnes) de
manioc soit 39,4% ; suivi de
236 821 Kg (presque 236 Tonnes) de millet, soit
32,2% ; 95 579 Kg (plus ou moins 95
Tonnes) de maïs, soit 13,0% ;
87 834 Kg (plus ou moins 87 Tonnes) de
niébé, soit 12% ;
25 305 Kg (plus ou moins 25 Tonnes) de courge, soit
3,4%; sur un total de 734 897,5
Kg (plus ou moins 734 Tonnes), soit 100% de la production
agricole.
Aussi les paysans ont produit et vendue 992
kg de miel entre 2016 et 2017 ; et concernant la carbonisation,
418 527 kg, soit 5 167 Sacs de
braises produits et vendus en 2017.
Avec une évaluation des productions de 137
991 050 FC, équivalent à
86 244$ US pour les 10 sites agro-forestiers donc 100
ménages en 2017. Grâce à toutes ces activités, une
famille pourra maintenant gagner environ 860$ US (soit 1.376.000 FC) par
année ou plus au moins 72$ (115.200 FC) par mois.
Ceci montre qu'avec l'appui du projet, un ménage
impliqué dans le processus de développement est capable de
satisfaire certains de ses besoins prioritaires et surtout se construire une
maison en matériau durable et être capable de scolariser ses
enfants,...aussi épargner, chose qui fut impossible avant
l'arrivée du projet. La bonne partie du coût relatif à
l'alimentation familiale est déjà prise en charge par la
production agricole et d'élevage de la famille. Face à certains
besoins ou impératifs de la vie, un fermier du secteur de Lukamba est
capable d'épargner annuellement en moyenne 300$ US, susceptible
d'investir à d'autres activités dans l'avenir.
En outre, cette production assure la sécurité
alimentaire qui contribue largement à la baisse du taux des personnes
malnutries qui est passé de 37,4% en 2013 à
5,3% en 2017 et un taux de guérison de
78,7% de la tuberculose dans cette région.
121
Deux ponts ont été construits : un pont de
4m X 4m sur la rivière Mubulu dans le groupement Kimbanda et un pont de
6m X 4m sur la rivière MBITSHIDI dans le groupement Matende.
En somme, l'agroforesterie permet de maintenir de façon
durable la fertilité des sols de savane sablonneux à priori peu
propice à l'exploitation agricole et le renouvellement de la forêt
sur le moyen et long terme grâce à son cycle de jachère de
longue durée. Elle constitue un potentiel pour la mise en valeur des
activités agricoles à moyen et long terme et un puits de carbone
ayant une étendue forestière de 872 hectares plantée
d'Acacia. Ce qui prouve à suffisance la contribution
environnementale du projet d'Agroforesterie Gungu II et en aidant les paysans
de Lukamba dans l'adaptation face aux effets fâcheux du changement
climatique. C'est-à-dire : les plantations d'Acacia
Auriculiformis présentent un espoir pour les populations paysannes de
Lukamba.
Ainsi, nos hypothèses ont été
confirmées par le fait qu'il existe le problème de la
savanisation des écosystèmes du secteur de Lukamba ;
plusieurs méfaits sont observés dans le quotidien de la
population tels que : l'appauvrissement des sols avec conséquence
le faible rendement des cultures, la migration des animaux sauvages, la
malnutrition, la sous-alimentation et la pauvreté ; et enfin, le
Projet d'Agroforesterie Gungu a apporté une réponse
adéquate par ses réalisations agro-forestières en
permettant les différentes ressources environnementales à se
renouveler et en améliorant les conditions de vie des populations de
Lukamba.
Enfin, nos études ont révélé le
fait que le CPDA, les exploitants agro-forestiers (paysans) éprouvaient
certaines difficultés, mais surtout les incendies dans les plantations
dues aux feux de brousse incontrôlées. Cette raison nous pousse
à dire que l'implication de bonne volonté, au premier chef du
pouvoir central qui est l'Etat congolais, aiderait tant soit peu à mieux
protéger ces étendues plantées d'Acacia.
Ce travail ouvre des pistes à d'autres chercheurs qui
pourront l'exploiter, en se focalisant sur l'inventaire des espèces
végétales locales pouvant être utilisé dans les
systèmes agro-forestiers.
Nous serons reconnaissant envers tous nos lecteurs quand ils
nous feront part des omissions tout en sachant que l'oeuvre humaine n'est pas
toujours parfaite et leurs laissons la latitude d'émettre d'avis et
considérations pouvant nous aider dans nos prochains travaux et
souhaiterons voir d'autres compléter celui-ci.
122
|