III. Modèle
empirique
1. Modèle de base
En nous appuyant sur les résultats théoriques du
modèle de BARRO 1990, nous allons nous appuyer sur le modèle
empirique des deux (02) équipes du Maroc. Notre intérêt sur
ce modèle résigne sur le fait qu'il se rapproche de notre
thème.
AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004) de l'équipe de
Rabat-Agdal ont testé la relation entre les dépenses publiques
d'investissement et la croissance économique au Maroc entre 1970 et 2004
à travers les ratios des dépenses publiques totales
d'investissement rapportées au PIB, les dépenses publiques
d'investissement par secteur rapportées au PIB et les dépenses
publiques totales par secteur rapportées au PIB. Ils arrivent à
la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul l'investissement public dans
le secteur de la santé semble porteur de croissance.
La seconde équipe après une présentation
descriptive des dépenses publiques d'investissement
périodisées, a précisé que le choix de la
période d'étude et des variables à introduire dans le
cadre du modèle économétrique mis en oeuvre a
été limité par la disponibilité des données
pour ces dépenses publiques réparties par catégories.
Donc, en tenant compte de ces difficultés, les auteurs
présentent un modèle qui fait intervenir le taux de croissance
économique (GR) mesuré comme étant le taux de croissance
du PIB en termes réel, les dépenses publiques par
catégories (G) (dépenses publiques d'investissement,
d'éducation, de santé, de transport et communication et de
défense nationale) par rapport au PIB, les taxes sur les revenus par
rapport au PIB (TR), l'investissement privé par rapport au PIB (PI), le
niveau initial de développement (G(0)) mesuré par le PIB par
tête en logarithmes, l'indicateur social de capital humain (H),
mesuré par le taux de scolarisation au primaire et au secondaire et
l'indicateur social de santé (life) mesuré par l'espérance
de vie en logarithmes.
Le modèle suivant a été testé pour la
période de 1970 à 2003 :
GRt = â0+ â1Gt+ â2TRt+ â3PIt+
â4Gt(0) + â5Ht+ â6lifet+ mt
Ces variables sont au nombre de neuf : formation brut de
capital fixe publique (FBCFPUB), formation brut de capital fixe privée
(FBCFPRIV), valeur ajoutée du secondaire (VASEC),
Les tests de l'équipe de Marrakech montrent que les
effets, sur la croissance, des dépenses publiques de santé ne
sont pas statistiquement significatifs, contrairement aux résultats de
l'équipe de Rabat-Agdal. Une relation positive entre la croissance
économique et cette catégorie de dépenses au Maroc, est
mise en évidence par l'équipe de Rabat-Agdal, alors que cet effet
n'est pas observé à long terme par l'équipe de
Marrakech.
En conclusion cette étude des deux équipes du
Maroc et de Marrakech ont montrés que les dépenses publiques
d'investissement prises dans leur ensemble, leur effet sur la croissance
économique est positif, et même s'il s'agit plutôt d'un
effet keynésien de court terme, l'importance de ces dépenses (et
donc du rôle de l'Etat dans ce secteur pour l'économie marocaine)
est à retenir.
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