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Incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo de 2003 à  2018.


par Shadrack Mashala
Université de Lubumbashi - Licence en économie monétaire 2019
  

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2.2.2. ANALYSE DE LA DEMANDE GLOBALE

La croissance économique à partir de 2017 a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4% contre 8,6% en 2016. Cette évolution est consécutive particulièrement à la consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de montée des cours des matières premières sur le marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est légèrement améliorée de 1,0% après 0,9% une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des investissements et consommation privés, avec une contribution positive à la croissance globale de 1,2 point.

Tableau 2-11 Contribution des différentes composantes de la demande globale à la croissance du
Produit Intérieur Brut de 2000 à 2007 (en pourcentage du PIB à prix courants)

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

1. CONSOMMATION FINALE DES MENAGES

81,7

88,2

82,6

81,4

67,0

57,0

64,2

72,1

2. CONSOMMATION FINALE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

7,5

4,9

5,2

12,0

16,1

21,3

21,7

18,5

3. FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE

10,5

7,6

8,6

12,5

18,5

19,9

20,7

19,5

4. VARIATION DE STOCKS

0,6

0,5

0,7

1,2

1,2

1,2

1,1

1,0

5. EXPORTATIONS DES BIENS ET SERVICES

6,5

14,2

24,4

26,8

35,1

34,5

36,1

65,6

6. IMPORTATIONS DES BIENS ET SERVICES

6,7

15,4

21,5

33,9

38,0

33,8

43,7

76,7

7. EXPORTATIONS NETTES DES BIENS SERVICES

-0,2

-1,2

2,9

-7,1

-2,8

0,6

-7,7

-11,1

 

PRODUIT INTERIEUR BRUT

100

100

100

100

100

100

100

100

Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2007

~ 66 ~

Tableau 2-12 Contribution des différentes composantes de la demande globale à la croissance du
Produit Intérieur Brut de 2008 à 2017 (en pourcentage, aux prix de 2005)

Composantes

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

Demande intérieure

48,8

329,9

189

177

225,9

117

88,1

35,4

41,5

31,1

Consommation

34,5

5,5

145

-61,1

209,2

120

69,8

77,7

-69

-28

Consommation publique

26,8

-56,9

67,9

9,7

50,9

7,6

7

4,9

-154

-76

Consommation privée

7,7

62,4

76,9

-70,9

158,3

113

62,9

72,8

84,9

48,4

Investissements bruts

14,4

324,4

44,2

239

16,7

-3,1

18,3

-42

110,5

58,9

FBCF

14,3

324,3

43,9

238

15,6

-3,3

18,8

-44

118,1

58,9

Secteur public

3,6

101,9

-13,7

57,7

3,4

3,7

11,6

-50

-42,1

-63

Secteur privé

10,8

222,4

57,6

180

12,2

-7

7,2

6,5

160,2

122

Variation des stocks

0

0,1

0,3

0,6

1,1

0,1

-0,5

1,3

-7,6

0

Demande extérieur nette

51,2

-229,9

-89

-77,3

-125,9

-16,9

11,9

64,6

58,5

68,9

Exportations de biens et services

17,7

-229,9

88,2

76,3

39,5

31,7

58,7

17,1

-10,2

68

Exportations des biens

15,2

-199,3

106

68,2

39,1

35,2

60,6

19,5

-6,1

59,9

Produits miniers

18,5

-140,4

105

65,9

37,2

34

53

18,8

-6,6

52,8

Autres produits

-3,3

-58,9

1,7

2,3

1,9

1,2

7,6

0,7

0,5

7,1

Exportations des services

2,5

-30,6

-18,1

8,1

0,4

-3,5

-1,9

-2,4

-4,1

8,1

Importations de biens et services

33,4

0

-177

-154

-165,4

-48,6

-47

47,5

68,7

0,8

Importations des biens

29,9

0

-159

-149

-105,2

-21,1

-25

12,1

113

-18

Consommations

7,6

0

3,3

-0,9

-11,9

-7,6

-3,9

-8,8

-73,9

-1,6

Equipements

26,5

0

-134

-41,8

-2,8

1,3

-6,1

24,9

-11,4

-9,4

Intermédiaires

-4,1

0

-28,1

-106

-90,5

-14,9

-15

-4

198,4

-7,3

Importations des services

3,5

0

-18,4

-4,6

-60,2

-27,5

-22

35,4

-44,3

19,1

Produit Intérieur Brut

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2007

Commentaires tableaux 2-11 et 2-12 : En analysant ces deux tableaux ci-haut, il est clair que la demande extérieure en RDC est souvent négative, cela suit au grand nombre des exportations. Cet état des choses influence négativement le PIB et l'une de ses causes est le faible niveau de développement du secteur secondaire (plus particulièrement les industries manufacturées) car la faible quantité de fabrication des produits finis (de consommation intermédiaire ou final) pousse les agents économiques à tourner leurs regards vers l'extérieur pour satisfaire à leurs besoins. Ce manque d'industrialisation réduit également la quantité des exportations et leur valeur car le pays ne vend en grande partie que des produits miniers non transformés coûtant de loin moins chers que les produits finis provenant de ces mêmes matières.

La demande intérieure est, quant à elle, plus alimentée par les dépenses des consommations privées, et cette dernière comme on peut le voir en observant le tableau N°7 (2000 à 2007), a le plus contribué au PIB durant cette période.

~ 67 ~

La formation brute du Capital a en général une pente positive malgré une diminution de sa contribution au PIB en 2017 par rapport à 2016, année durant laquelle elle a connu son taux le plus élevé (de contribution au PIB).

Tableau 2-13 Contribution des composantes de la demande globale à la croissance(en points de croissance)

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

Consommation publique

1,7

-1,6

4,8

0,7

3,6

0,6

0,7

0,3

-3,7

-2,8

Consommation privée

0,5

1,8

5,5

-4,9

11,2

9,5

6,0

5,0

2,0

1,8

FBCF

0,9

9,3

3,1

16,3

1,1

-0,3

1,8

-3,0

2,8

2,2

Exportations de biens et services

1,1

-6,6

6,3

5,2

2,8

2,7

5,6

1,2

-0,2

2,5

Importations de biens et services

2,1

0,0

-12,6

-10,6

-11,7

-4,1

-4,4

3,3

1,6

0,0

Taux de croissance PIB

6,2

2,9

7,1

6,8

7,0

8,5

9,5

6,8

2,6

3,7

Source : Elaboré sur base du tableau 2-12

Figure 2-18 Contribution des composantes de la demande globale à la croissance (en points de croissance)

-10,00

-15,00

20,00

15,00

10,00

-5,00

5,00

0,00

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Contribution des composantes de la demande globale à la croissance(en points de croissance)

Taux de croissance PIB Consommation publique Consommation privée

FBCF

Exportations de biens et services Importations de biens et services

Source : Elaboré sur base du tableau 2-13

Commentaires Tableau 2-13 et Graphique 2-18 : les données ci-dessus nous montrent l'apport négatif (plus particulièrement sur le graphique 2-18) qu'ont les importations sur la croissance du fait qu'elles sont souvent supérieures aux exportations. En 2014, année durant laquelle le pays a connu le plus grand taux de croissance, la contribution des exportations (5,6) en points de croissance a été supérieure en valeur absolue que celle négative des importations (-4,4) contrairement à 2008-2009, années durant lesquelles le pays à subit un fort taux

~ 68 ~

d'inflation. Une demande extérieure positive a un impact positif sur la croissance contrairement à celle négative.

En outre, les dépenses des consommations totales et les investissements ont un apport considérable sur la croissance malgré une légère prédominance de la consommation privée surtout durant les années de forte croissance comme en 2010, 2012, 2013 ou encore 2014.

2.2.2.1. DEMANDE INTERIEURE

Tableau 2-14 Evolution des composantes de la demande intérieure

 

Dépenses de consommation finale des ménages ($ US constants de 2010)

Variation (en %)

Dépenses de consommation finale des administrations publiques ($ US constants de 2010)

Variation (en %)

Formation brute de capital fixe

($ US constants de 2010)

Variation (en %)

2000

10

701

147

943

 
 

402

680

146

 

1

286

455

788

 

2001

10

616

850

313

-0,79

 

263

824

924

-34

1

379

934

072

7

2002

9

562

347

031

-9,93

 

430

816

600

63

2

038

452

095

48

2003

11

819

557

684

23,61

 

380

024

821

-12

2

105

172

654

3

2004

12

363

515

492

4,60

 

582

826

528

53

1

970

689

027

-6

2005

13

229

589

780

7,01

 

719

615

366

23

2

300

618

718

17

2006

13

244

033

505

0,11

 

898

749

566

25

2

740

366

281

19

2007

14

215

611

290

7,34

 

968

435

820

8

3

077

431

334

12

2008

14

296

134

810

0,57

1

161

974

566

20

3

274

386

939

6

2009

14

615

857

447

2,24

 

961

746

580

-17

5

443

098

514

66

2010

15

624

114

747

6,90

1

573

242

920

64

6

194

086

993

14

2011

14

661

497

113

-6,16

1

664

155

919

6

10

413

293

604

68

2012

17

030

395

581

16,16

2

186

979

024

31

10

717

960

025

3

2013

19

187

430

253

12,67

2

286

543

697

5

10

636

105

117

-1

2014

20

679

169

142

7,77

2

397

469

168

5

11

205

908

145

5

2015

22

054

596

965

6,65

2

459

564

488

3

10

150

212

622

-9

2016

22

587

422

036

2,42

1

731

536

285

-30

11

212

600

482

10

2017

23

121

264

040

2,36

1

162

901

548

-33

13

824

836

621

23

2018

23

545

076

498

1,83

1

260

076

651

8

14

632

386

013

6

Source : Elaboré sur base des données de : Indicateurs du développement dans le monde

Commentaire Tableau 2-14 : En général les éléments de la demande intérieure ont une progression positive malgré les quelques années où leurs variations ont été négative telle qu'en 2009 pour les dépenses de consommation finale des administrations publiques qui ont subi une réduction de 17% par rapport à 2016. Cela était dû aux politiques économiques restrictives pour lutter contre l'élévation du taux d'inflation induite par la crise économique internationale de 2008. Le point le plus positif dans l'évolution de ses trois composantes est la très grande progression des investissements, la formation brute de capital fixe est passée de 1 286 455 788 US contant de 2010 en 2000 à 14 632 386 013 US constant de 2010 en 2018.

~ 69 ~

Situation de la demande intérieure en 2017

En 2017, la demande intérieure a été soutenue par l'investissement et la consommation privés, dans un contexte de ralentissement de la consommation publique. Globalement, la consommation finale s'est repliée de 1,2% en 2017 contre un repli de 2,5% en 2016, avec une contribution négative de 1,0 point de pourcentage à la croissance. En poursuivant sa tendance baissière, la consommation publique a été la faible composante de la demande intérieure, avec une décroissance de 32,8% et une contribution négative à la croissance de 2,8 points, en raison essentiellement des mesures prises par le Gouvernement pour contenir certaines dépenses courantes, dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques. En ce qui concerne la consommation privée, elle a enregistré une hausse de son rythme de croissance, soit 2,3% contre 2,4% l'année précédente, consécutive à l'évolution modérée des revenus des ménages, de la persistance du niveau élevé du chômage et de poussées inflationnistes enregistrées au cours de la période. Concernant les investissements, la formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une progression de 7,5%, en volume, après 9,7% en 2016, en liaison avec le raffermissement des investissements privés, lesquels ont progressé de 17,3% après 16,8% en 2016. Cette évolution est corollaire à la reprise du dynamisme de l'activité extractive favorisé par le relèvement des cours de produits de base. En revanche, les investissements publics ont baissé de 73,6% en 2017 sous l'effet de la non-exécution de certains projets publics. A la faveur de cette évolution, le taux d'investissement s'est ressorti à 30,3% du PIB après 29,2% en 2016.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams