1.1.4. LES CANAUX DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
1.1.4.1. LE CANAL DES TAUX D'INTERET ET DES PRIX
D'ACTIF
Le canal du taux d'intérêt est dans le
modèle néo-keynésien IS-LM, le mécanisme principale
de transmission de la politique monétaire. La banque centrale use du
taux directeur pour influencer le taux d'intérêt des banques
commerciaux, et ainsi diriger l'économie selon son optique. En ce sens,
elle peut soit diminuer le taux d'intérêt pour impulser
l'investissement et la demande, soit augmenter ce dernier en période de
forte inflation pour rééquilibrer l'offre et la demande. Utiliser
le taux d'intérêt pour influencer l'économie à un
effet sur le coût du capital. Le modèle IS-LM standard regorge en
son sein plusieurs limites. Il n'y a qu'un seul taux d'intérêt qui
est le taux nominal déterminé sur le marché
monétaire. Or, si les autorités monétaires
contrôlent ce dernier à court terme sur le marché
monétaire, ce sont surtout les taux
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d'intérêt à long terme sur les
marchés financiers qui affectent les décisions d'investissement
des entreprises.
L'usage du taux d'intérêt comme outil de
transmission de la politique monétaire à un effet de
revenu sur le patrimoine des agents économiques. Par exemple
une hausse des taux d'intérêt augment le revenu des
créanciers et par conséquent diminue celui des débiteurs.
Et une baisse de ce dernier diminue le revenu des créanciers et est
favorable aux débiteurs.
La transmission de la politique monétaire par le taux
d'intérêt conduit à l'analyse des deux autres canaux qui
lui sont intimement liés à savoir :
a) Le canal du cours des actions et le « q
» de Tobin : La théorie de l'investissement de Tobin
décrit un canal par lequel la politique monétaire affecte les
entreprises par le biais de ses effets sur la valorisation des actions. Tobin
définit le coefficient « q » comme
étant le rapport entre la valeur boursière et le coût de
renouvellement du capital. Une hausse de « q » signifie que les
nouveaux investissements productifs deviennent moins onéreux par rapport
à la valeur boursière des entreprises. Ces dernières
peuvent alors émettre des actions et en obtenir un prix
élevé. Les dépenses d'investissement augmentent par suite
de la diminution du coût relatif du capital productif. La politique
monétaire peut affecter le cours des actions et donc les dépenses
d'investissement des entreprises. Selon la conception keynésienne dans
laquelle s'inscrit Tobin, une baisse des taux d'intérêt induite
par une politique monétaire expansionniste réduit l'attrait des
obligations dont le rendement diminue par rapport à celui des actions,
ce qui suscite une hausse des cours de ces dernières.
b) Le canal du taux de change : Ce dernier
devient de plus de plus important suit à l'ouverture des
économies. Il est fortement influencer par les effets du taux
d'intérêt. Une basse du taux directeur par la banque centrale
suscite des arbitrages défavorables sur la monnaie nationale. L'attrait
des dépôts dans cette monnaie diminue par rapport aux
dépôts en devises étrangères, ce qui entraîne
une offre excédentaire sur le marché des changes dans cette
monnaie dont le taux de change se déprécie. La
dépréciation de la monnaie abaisse les prix des biens nationaux
par rapport aux biens étrangers, les exportations nettes augmentent et
par conséquent la production nationale. Ce canal joue un rôle
important dans la façon dont la politique monétaire affecte les
économies nationales. Ce rôle est également majeur sur les
prix : une appréciation du taux de change entraîne une
désinflation importée dans la mesure où elle ramène
une baisse des importations exprimée en monnaie nationale.
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