C. LA POLITIQUE MONETAIRE D'INSPIRATION MONETARISTE :
neutraliser l'influence déstabilisante de la monnaie
Economistes Libéraux, les monétaristes sont
contre l'intervention de l'Etat dans l'économie. Pour peu que les prix
soient flexibles et que les marchés fonctionnement librement. Seule
la
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politique monétaire est tolérée, si elle
met fin aux variations désordonnées de l'offre de monnaie qui
provoquent les fluctuations de la production et des prix. La politique
monétaire d'inspiration monétariste développe une critique
sévère de son homologue keynésienne. Elle tend à
lui substituer la définition de règles peu nombreuses et à
caractère automatique.
M.FRIEDMAN, comme d'ailleurs F.HAYEK, sont d'avis que les
politiques keynésiennes sont, dans les meilleurs des cas, inefficaces.
Au pire, elles viennent aggraver les difficultés qu'elles
prétendent résoudre. Elles sont notamment tenues pour
responsables des dérapages inflationnistes intervenus dans les
années soixante-dix. Les raisons théoriques de la critique
reposent principalement sur la contestation du rôle des taux
d'intérêt. La demande de monnaie est, selon M.FRIEDMAN, faiblement
élastique au taux d'intérêt dont les variations n'ont que
peu d'impact sur la demande globale. Le taux d'intérêt est de plus
contraint par les variations de la masse monétaire : une augmentation de
celle-ci provoque, dans un premier temps, et de façon temporaire, une
baisse du taux nominal. Puis le taux d'intérêt remonte, sous
l'influence de l' « effet Fisher » : le taux nominal incorpore les
anticipations d'inflation que la croissance de la masse monétaire fait
naître. Pour ces raisons il ne peut jouer le rôle de levier dans
l'action par la monnaie.
Une autre critique tient au fait que la création
monétaire est aux mains des autorités, ce qui leur confie un
pouvoir trop grand. Ils sont en effet tentés d'assujettir
l'émission monétaire à leurs objectifs de survie
politique. S'ajoute à cela une difficulté technique : les effets
de la politique monétaire se manifestent avec les délais
variables, allant d'un à plusieurs trimestres, et les interventions
à caractère contracyclique sont difficiles à organiser
correctement dans les temps. Dans ce contexte, faute de pouvoir prévoir
avec exactitude le moment où les effets attendus se manifesteront, toute
action discrétionnaire risque d'aggraver les perturbations de
l'économie.
La cause des déséquilibres étant d'ordre
monétaire, les remèdes doivent être trouvés du
côté de la monnaie. Et, puisque le déséquilibre le
plus grave qu'il faille combattre étant l'inflation, la politique
monétaire doit se voir confier un unique objectif, celui
d'empêcher la dérive des prix.
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