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La commission internationale des frontières et des eaux (IBWC) face aux enjeux de la préservation de l'environnement


par Clémence Léger
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - Master Etudes Européennes et Internationales - Aire anglophone 2022
  

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Répartition des eaux du Colorado et du Rio Grande

Pour comprendre les raisons pour lesquelles les États-Unis et le Mexique doivent se partager les ressources hydriques des fleuves et fournir une certaine quantité d'eau à l'autre, il faut se souvenir que le Traité de 1944 avait pour objectif, lors de son élaboration, de délimiter les droits des deux pays en ce qui concerne les eaux du Rio Grande/Bravo et du Colorado (Taylor 1996, 46).

Pour ce qui est du fleuve Colorado, les États-Unis possèdent la partie principale du fleuve, en amont, et doivent verser 1 500 000 acres-pieds1(*) de leur eau chaque année au Mexique. Ce chiffre comprend 900 000 acres-pieds provenant du drainage des projets étatsuniens qui, selon toute vraisemblance, devait permettre de contrôler la quantité d'eau qui serait fournie ainsi que de diminuer les probabilités d'inondations des eaux du Colorado. De plus, selon le Traité, en cas d'excédent au cours de l'année, le Mexique devait recevoir 200 000 acres-pieds supplémentaires des États-Unis (Glaeser 1946, 7). La qualité de l'eau n'était alors pas prise en compte dans les négociations.

De plus, comme il en est question dans ce travail, la construction d'infrastructures et de déviation a entraîné une raréfaction des ressources hydriques dans différentes zones du fleuve du Colorado et notamment dans son delta (« Colorado River Delta (in Mexico) » s.d.), localisé entre les États de Basse Californie et de Sonora au Mexique, comme le montre la Figure 2. La raison de ce constat dans la région du delta n'est autre que l'agriculture. En effet, l'eau du Colorado au Mexique est déviée, au-delà du barrage de Morelos, pour fournir de l'eau aux champs de coton, de blé, de foin et de légumes dans la vallée de Mexicali, au nord-ouest du Mexique (James 2020). Ainsi, durant plusieurs décennies, les débits du Colorado, déviés, n'atteignaient plus le delta, mais la Minute 306 et les suivantes permirent de réapprovisionner la zone en eau, petit à petit (Bussey 2018, 162) notamment grâce au développement de nouvelles infrastructures. Depuis la Minute 306 donc, le delta est au coeur des discussions de l'IBWC, entre autres, ce qui a permis un réapprovisionnement progressif en eau (Vanderpool 2018) même si le chemin reste long.

S'agissant du Rio Grande/Bravo, en aval de Fort Quitman, au Texas, chaque pays dispose de la moitié du débit du fleuve. Pour ce qui est des affluents du fleuve, le Mexique a la jouissance de toutes les eaux provenant des rivières San Juan et Alamo. Il a également accès aux deux tiers du débit des affluents mexicains de Conchos, San Diego, San Rodrigo, Escondido, Salado et Las Vacas Arroyo (« History of the International Boundary and Water Commission » s.d.). Les États-Unis, quant à eux, possèdent la totalité des débits des affluents Pecos, Devils, Goodenough Spring, Alamito, Terlingua, San Felipe et Pinto Creeks, en amont du Rio Grande/Bravo. Ils ont par ailleurs accès au dernier tiers des débits des affluents mexicains. De plus, puisque le Mexique détient la plupart des affluents, il doit allouer aux États-Unis, chaque année, au moins 350 000 acres-pieds des débits du Rio Grande/Bravo. Cette allocation est mesurée par cycle de cinq ans, ce qui signifie que le Mexique doit livrer 1 750 000 acres-pieds à la fin d'un cycle. S'il n'est pas en mesure d'atteindre ce résultat, il doit rembourser les États-Unis, mais il lui est aussi possible de fournir cette eau au cours du cycle quinquennal suivant (Taylor 1996 47-8). Il est ainsi possible de constater que pour le cycle 2015-2020, le Mexique n'a pas souhaité d'exemption et a finalement fourni la quantité d'eau demandée aux États-Unis.

* 1 Un acre-pied est une unité de volume utilisée aux États-Unis. Un acre-pied correspond à 0,405 hectare sur une profondeur de 30,48 centimètres, soit 1233,4 mètres cubes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci