La commission internationale des frontières et des eaux (IBWC) face aux enjeux de la préservation de l'environnementpar Clémence Léger Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - Master Etudes Européennes et Internationales - Aire anglophone 2022 |
La crise de Mexicali de 1943La nécessité d'un traité sur la répartition des eaux frontalières devenait d'autant plus primordiale dans le contexte de la sécheresse de 1943, dans la vallée de Mexicali, en Basse Californie, au sud-ouest du Mexique, qui eut un impact prédominant dans la mise en oeuvre du Traité de 1944 (Anderson 1972, 607-8). L'accord de 1944 a été signé juste après l'apparition de cette sécheresse qui a davantage diminué le poids du Mexique, pour ce qui est du fleuve du Colorado surtout, dans les relations avec les États-Unis en matière d'eau et dans l'établissement d'un traité binational portant sur la quantité de l'eau. Cette sécheresse était si intense que le Mexique a dû commander de l'eau du fleuve Colorado au district d'irrigation impérial (IID - Imperial Irrigation District), localisé dans la Vallée impériale en Californie ; ce district demandant des sommes exorbitantes pour la livraison d'une quantité suffisante d'eau. Ainsi, il était coûteux de satisfaire les besoins d'irrigation du Mexique dans la zone de sécheresse (Anderson 1972, 608). Les États-Unis et l'État de Californie, par exemple, disposaient alors d'un nouvel élément qui aurait pu les aider à établir les principes du Traité sur l'eau de 1944 pour qu'ils en tirent le plus grand profit possible. Tableau 2 : Valeurs extrêmes des précipitations dans la région de Mexicali Source : « Proyecto bases de datos climatológicos. ». Servicio meteorológico nacional. Consulté le 15 mai 2021. https://smn.conagua.gob.mx/tools/RESOURCES/Max-Extr/00002/00002033.TXT. Le Tableau 2 (« Valeurs extrêmes des précipitations dans la région de Mexicali ») montre que les périodes les plus arides entre 1944 et 2012 se sont concentrées sur les années entre 1944 et 1948. Les années proches de la sécheresse ont été très arides puisque la valeur minimale de précipitation pour les mois fournis en 1944 et en 1948 est de 0,0 centimètre et la moyenne des précipitations pour les mêmes données est de 0,2 centimètre. De fait, le Mexique avait besoin de l'eau de son voisin pour pouvoir satisfaire son besoin minimum annuel en eau. En d'autres termes, le Mexique a dû trouver un accord avec les États-Unis pour obtenir de l'eau régulièrement. Ce soutien de la part des États-Unis n'a pas aidé le Mexique à négocier la qualité de l'eau qu'il recevrait par le Traité (Gantz 1972, 498), d'autant que cette question n'importait pas aux États-Unis à cette époque. Ainsi, il apparaît que ces derniers avaient davantage de pouvoir que le Mexique, lequel était soumis à une forte pression. Il devait notamment répondre aux besoins imminents en eau dans le nord de son propre pays, aux sécheresses et aux pénuries qu'il ne pouvait gérer sans l'aide étatsunienne et sans le traité à venir. |
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