3. Pertinence scientifique
Les conflits fonciers ont fait l'objet de nombreux travaux
scientifiques. Leur gestion n'a point été en reste des
investigations scientifiques. L'examen des contributions antérieures
laisse transparaitre deux types de facteurs évoqués par les
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prédécesseurs: facteurs dépendants des
acteurs sociaux (facteurs internes) et facteurs indépendants de ces
acteurs sociaux (facteurs externes).
Dans la première approche explicative (facteurs
internes), les auteurs mettent l'emphase sur l'inefficacité des
systèmes étatiques d'administration foncière, les
manquements aux principes de bonne gouvernance foncière, la
partialité des dirigeants, le désengagement de l'Etat, la
stigmatisation des acteurs de gestion, les méthodes de gestion
inadaptées et l'implication négative, intéressée et
clientéliste de certaines autorités administratives et politiques
comme catalyseurs de l'échec en matière de gestion des conflits
fonciers.
Dans la seconde approche (facteurs externes), les auteurs
s'intéressent au vide juridique en matière de résolution
des conflits fonciers, à l'impact de la crise politique ivoirienne sur
le tissu rural, à la difficile cohabitation entre normes modernes et
culturelles, aux pesanteurs culturelles et au manque de volonté
politique comme facteurs explicatifs de l'échec des conflits
fonciers.
Cette thèse s'inscrit dans une dynamique globalisante,
c'est-à-dire considérant ces deux tentatives d'explication comme
mutuellement inclusives pour rendre compte de l'échec de la gestion des
conflits fonciers à Sinfra. L'intégration de cet ensemble des
facteurs agissants permettra sans doute d'apporter une orientation nouvelle aux
travaux déjà effectués sur la question.
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