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L’incidence des variabilités temporelles des pluies sur la production céréalière de 1980 à  2010 selon les données de la station agro-météorologique de l’INERA/ Saria.


par Jacques KONKOBO
Université de Koudougou (Burkina Faso) - Maitrise 2011
  

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4.2.2. Les conséquences des actions anthropiques

Le couvert végétal joue un rôle important dans la fertilisation des sols par l'apport de matières organiques. La matière organique permet de maintenir et/ou d'accroître le niveau de fertilisation des sols. Elle favorise le développement des plantes et améliore les propriétés physico-chimiques, biologiques et biochimiques des sols(BONZI M., 1995).Or, la superficie occupée par les formations végétales a connu une baisse de 14242,983 ha entre 1998 et 2018 soit 712,14915 ha/an. Cette dynamique régressive du couvert végétal réduit donc la capacité de renouvellement de la matière organique du sol. Ce processus entraîne une baisse permanente des éléments nutritifs nécessaires à la production notamment céréalière. Les conséquences de ce phénomène sont l'insécurité alimentaire, la vulnérabilité de la population car la production céréalière est compromise.

Ce qui est encore plus grave dans cette situation, est que la superficie des champs diminue au profit de l'espace occupé par les zones nues et les affleurements rocheux. L'augmentation des superficies des zones nues et des affleurements rocheux est due à la pression des activités agricoles dans les champs. La végétation étant absente dans les champs, les rend vulnérable à l'action des agents érosifs qui déblaient l'horizon Adu sol. Or, la mise à nu de la roche-mère entraîne logiquement la stérilisation du sol. Et la reconquête est très lente puisqu'il ne se forme qu'environ deux centimètres de sol par millénaire (PAUTROT C., 2012). Les agronomes considèrent qu'une perte supérieure à 1 t/ha/an est irréversible au-delà d'une cinquantaine d'années. Le problème est donc hautement préoccupant pour des surfaces considérables et pour une population rurale vivant d'une agriculture de subsistance.Cela compromet davantage la production céréalière. En plus dans un contexte de forte croissance démographique et une situation où la superficie des champs diminue dans une agriculture peu modernisée, la commune sera confrontée à de sérieux problèmes pour nourrir sa population. Pourtant les stratégies d'adaptation des paysans ont des limites face à l'ampleur du phénomène car insuffisantes et inadaptées. En effet, peu de chef de ménage utilise les techniques de fertilisation et de restauration des sols. Le graphique n°16 montre la proportion des chefs de ménage qui utilisent les techniques de CES.

Graphique n°17 : proportion de chefs de ménage utilisant les CES

Source des données : données terrain, mars 2018

Ces techniques ne sont pas bien pratiquées par les agriculteurs dans la commune rurale de Kouka. Parmi toutes ces techniques, c'est la technique des demi-lunes qui n'est pas bien connue. Selon eux, cette faible utilisation des CES est due à un manque de formation, à la vulgarisation de ces techniques. Par contre, l'engrais chimique est très bien utilisé, car disent-ils, « il faut mettre de l'engrais pour espérer récolter quelque chose ».

Que faut-il donc faire pour aider la population à restaurer ou à fertiliser les champs afin de lutter contre la dégradation des sols ? quels préventions et remèdes faudrait-il ?La prévention peut être orientée dans deux directions : il s'agit avant tout de laisser le moins de surface de sol nu le moins longtemps possible d'une part et d'autre part de ralentir la vitesse des agents érosifs que sont l'eau et le vent. En ce qui concerne la réduction du temps de dénudation des sols cultivés, le mélange de cultures à cycles végétatifs différents est une solution que l'on peut utiliser traditionnellement sur les petites parcelles. Cette technique consisteà conduire des cultures de telle sorte que les plantes cultivées exercent une protection efficace contre l'érosion, en assurant une occupation du sol aussi étendue que possible dans l'espace et dans le temps. Elle permet également d'entretenir et d'améliorer les réserves organiques du sol et par là d'améliorer la structure du sol, donc la résistance à l'érosion. Il existequelques procédés biologiques allant dans ce sens :

ü Assolement et rotation des cultures ;

ü Fertilisation du sol à l'aide de la fumure organique sous forme de paillage car cela permet de rendre le sol poreux tout en favorisant son infiltration ;

ü Cultures associées come mil/arachide ; sorgho/haricot, maïs/gombo.

Pour le ralentissement de l'écoulement des agents érosifs, le maintien permanent d'une couverture végétale est le moyen le plus efficace, mais il est impossible dans les champs cultivés. Toutefois, diverses pratiques permettent une limitation de la vitesse d'écoulement des eaux de ruissellement.Tout d'abord, le sens du labour parallèle aux courbes de niveau et un hersage tardif, après la saison hivernale. Cela permet de retenir deux techniques essentielles que sont :

- Le labour à plat selon les courbes de niveau (qui est efficace pour une faible pente)

- La culture en billon (qui remplace la culture à plat lorsque la pente est trop forte toujours selon les courbes de niveau.

Il est aussi important de souligner la nécessité des aménagements des bas-fonds. Dans la commune rurale de Kouka, il n'y a que deux villages sur les dix-huit que l'on retrouve des bas-fonds aménagés. Il s'agit du village de Sallé avec 300 ha aménagés et de Bankouma avec 150 ha. Hors, la commune dispose au moins six bas-fonds aménageables d'environ 1300 ha dans les villages de Houna, Siwi, Kelworo, Selenkoro, Mollé, Sallé et Bankouma (ZATA de Kouka, 2014). Cela constitue une potentialité non négligeable pour les activités agricoles.La valorisation de ce potentiel passe par le développement des aménagements hydro-agricoles, le renforcement des capacités des producteurs et la modernisation des outils de production. Le défi auquel la commune doit faire face, est de non seulement s'adapter aux effets des variabilités climatiques pénalisant énormément la production, mais aussi, de lutter contre l'appauvrissement de la qualité des sols. Pour ce faire, l'aménagement des bas-fonds pour l'irrigation constitue un axe stratégique en matière de développement agricole.

Toutefois, pour protéger et restaurer les sols, il faut donc l'intervention de tout le monde. Les mesures à prendre doivent viser aussi bien les composantes naturelles que les facteurs humains car l'homme est censé se plier aux dures lois de l'écologie.Savoir protéger un sol, c'est savoir mettre en oeuvre des moyens destinés à prévenir les causes de la dégradation de ce sol. Savoir restaurer les sols, c'est savoir mettre un terme à la dégradation des sols en améliorant la gestion de ces sols.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci