1.1.3. La dégradation des
sols et son impact sur la production agricole
De nombreux auteurs ont travaillé sur le sujet de la
dégradation des terres en Afrique en générale et au
Burkina Faso en particulier. Le bilan qui ressort est que les activités
humaines sont le principal moteur de dégradation des terres. Avec une
mauvaise gestion des terres, la variabilité climatique est un vecteur
principal de la dégradation des terres à cause du changement de
température et d'humidité. Et cette dégradation des terres
combinée à la variabilité climatique a le potentiel de
troubler les systèmes écologiques, ce qui peut entrainer une
défaillance de l'approvisionnement de nourriture et en eau et avoir des
conséquences négatives importantes sur la capacité
d'adaptation des moyens de subsistance des ménages (CNULCD, 2015).
La terre est la vraie richesse de l'Afrique subsaharienne.
Cette richesse héberge des ressources telles que les sols, la
végétation, l'eau, la faune (FAO, 2011). Mais la surexploitation
menace sérieusementla terre. Cela est la conséquence directe des
besoins croissants d'une population en pleine expansion, conjuguée
à des pratiques inappropriées de gestion des terres. Cette
pratique de gestion non durable des terres représente une menace pour
l'environnement. Ceci met en danger la sécurité alimentaire et
accroit la pauvreté (YAMEOGO A., 2018). Ce phénomène
observé au Burkina Faso devient préoccupant. La
dégradation des terres qui est visible par une présence de croute
imperméable à l'eau à la surface des lithosols, se traduit
par l'apparition des zones nues de glacis difficile à exploiter (DA
D.E.C, 2008). Les paysans assistent, impuissants, à une baisse continue
des rendements des cultures qu'ils constatent par eux-mêmes. Conscient
à vivre cette situation, ces paysans cherchent à s-y adapter.
C'est le cas notamment des techniques du CES qui tendent à concentrer
les eaux de pluies aux pieds des plants cultivés pour compenser le
déficit et la variabilité pluviométrique. A ces
aménagements s'ajoute une stratégie par laquelle ces paysans
exploitent des unités géomorphologiques de bonne fertilité
telles que les bas-fonds (IDANI T. F.,2009, DA D.E.C et YONKEU S., 2008, KIEMDE
B., 2015).
A défaut de pouvoir définir des
stratégies pour conserver les terres déjà disponible et
exploitées, il y a une extension des surfaces cultivées, car les
agriculteurs sont obligés d'exploiter plus de terres afin de
répondre à une demande alimentaire croissante, conséquence
directe de l'accroissement de la population. Cette extension des terres
cultivées est à l'origine de la destruction du couvert
végétal (KABORE S. T., 2013). A cause de la dégradation du
couvert végétal, le sol est capable de changer totalement de
structure, de texture, de perdre sa réserve en eau, d'être plus
sensible à l'érosion hydrique et éolienne (LECUYER C.,
2012).
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